• il y a 8 mois
Pour faire face au coût de plus en plus lourd liés aux risques climatiques, les tarifs des assurances devraient passer de "25 à 40 euros", en moyenne en 2025. Nicolas Gomard, directeur général du groupe Matmut, est l'invité éco de franceinfo mardi 23 avril.

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00:00Bonsoir à toutes et à tous et bonsoir à vous Nicolas Gomart, vous êtes le directeur général du groupe Matmut, assureur mutualiste bien connu avec 4,5 millions de sociétaires, vous gérez plus de 8,3 millions de contrats et vous publiez aujourd'hui vos résultats financiers pour 2023, c'est l'occasion de faire un bilan de l'année écoulée, c'est la 3ème année la plus coûteuse, écrivez-vous, après 99 et 2020.
00:29Et 2022, pourquoi est-elle si coûteuse ?
00:32Elle est coûteuse essentiellement à cause des risques climatiques, des événements climatiques qu'on a connus en 2023, qui sont certes une moindre ampleur que ceux qu'on a connus en 2022, mais qui sont quand même la 3ème année la plus coûteuse dans ce domaine.
00:45Et ça devient la routine ?
00:47Espérons que ça ne devienne pas la routine tant que ça, mais de fait ce qu'on observe c'est qu'on a une augmentation de toutes ces sinistres malheureusement qui frappent nos concitoyens.
00:57Notre fédération professionnelle France Assureur estime que sur les 30 prochaines années, le montant global de ces sinistres devrait doubler par rapport aux 30 dernières années.
01:07Et donc c'est plus coûteux pour vous, un groupe Matmut ?
01:10C'est plus coûteux pour les assurants en général et pour la Matmut en particulier qui couvrent effectivement des biens de l'automobile et qui sont des biens qui subissent ces risques climatiques.
01:25Et notamment pour tout ce qui est assurance habitation, vous subissez vous-même les coûts de l'inflation, avec des réparations qui sont plus coûteuses.
01:34Exactement, alors à la fois nous avons plus de sinistres, ils sont plus nombreux et les réparations sont plus coûteuses parce que l'inflation est importante sur ces réparations.
01:43Alors vous avez commencé à le dire, l'augmentation de l'intensité et de la fréquence des événements climatiques pourrait se traduire en France par 70 milliards d'euros d'indemnisation en plus sur 30 ans, c'est astronomique.
01:56Et pour financer notre régime de catastrophe naturelle, il est prévu d'augmenter la prime d'assurance.
02:03Concrètement pour moi, Nicolas Gomart, comment ça va se traduire dans mon assurance habitation ?
02:08Tout simplement, aujourd'hui ce régime, qui est un régime extrêmement puissant, parce qu'il est un régime très solidaire pour l'ensemble des français.
02:18Et qui est unique.
02:19Et qui est unique effectivement en Europe, vous avez raison de le rappeler, coûte à peu près en moyenne 25 euros par an par assurance.
02:27Donc ce n'est pas énorme par rapport à ce que ça recouvre.
02:32Compte tenu de l'évolution qu'on évoquait il y a quelques instants, ce montant de 25 euros devrait augmenter à partir du 1er janvier 2025 à peu près à 40 euros par an.
02:44Alors en moyenne ?
02:45En moyenne, par assurance.
02:49Et donc 25 à 40 euros, c'est 15 euros de plus, évidemment c'est une augmentation, mais ça reste raisonnable compte tenu des enjeux auxquels nous sommes confrontés.
03:00Et est-ce que ça suffit Nicolas Gomart pour assurer justement ces risques climatiques qui sont de plus en plus récurrents ?
03:09Alors évidemment on ne peut pas prévoir exactement la trajectoire.
03:12Est-ce que pour vous, assureur c'est suffisant ?
03:14On ne peut pas prévoir la trajectoire de façon extrêmement précise.
03:18Mais en tout cas c'est déjà un pas important en avant et qui devrait couvrir une bonne partie de l'évolution.
03:24Alors votre chiffre d'affaires il est en hausse de 18% à quasiment 3 milliards porté par la diversification.
03:30Est-ce que ça veut dire que c'est fini les assurances auto et habitation qui sont votre cœur de métier parce que ça ne suffit plus aujourd'hui ?
03:36Ça n'est pas du tout fini, d'ailleurs dans notre activité ces assurances continuent à se développer.
03:42Mais nous à la Matmut on a toujours voulu être le plus proche possible de nos sociétaires, c'est comme ça qu'on appelle nos clients.
03:48Et donc cette diversification elle s'inscrit dans une volonté de couvrir le plus de besoins possibles d'assurance chez eux.
03:56Donc on a commencé avec l'auto, avec l'habitation.
03:59Ces dernières années on a développé aussi l'activité d'assurance santé avec une mutuelle et une mutuelle santé.
04:06Et de plus en plus on offre des services en matière d'assurance vie, en matière de prévoyance.
04:11Et donc l'objectif c'est vraiment ça, c'est de couvrir l'ensemble des besoins d'assurance de nos sociétaires.
04:16Sauf que ça représente une part de plus important de votre chiffre d'affaires.
04:20Est-ce que ça veut dire que l'assurance habitation, l'assurance auto, c'est finalement moins rentable qu'avant ?
04:26Et qu'ils font donc augmenter son portefeuille aujourd'hui quand on est un assureur ?
04:30En fait ça n'est pas moins rentable, ça n'a jamais d'ailleurs été très rentable.
04:35Nous ne sommes pas dans des métiers extrêmement rentables.
04:39Nous sommes dans des métiers du long terme, d'accompagnement de nos sociétaires.
04:43Pour autant, ce qui est important compte tenu des aléas qui pèsent sur ces risques-là,
04:48on parlait du risque climatique, c'est important aussi pour nous en tant qu'entreprise de diversifier nos risques,
04:53de ne pas mettre tous nos oeufs dans le même panier.
04:56Et donc d'avoir aussi des sources de revenus diversifiées avec d'autres types d'assurance.
05:00Parce qu'aujourd'hui c'est 24% du chiffre d'affaires total.
05:03Est-ce que cette diversification a vocation à devenir une part plus importante de votre chiffre d'affaires à l'avenir ?
05:09Oui absolument, ça devrait continuer à augmenter.
05:12Notre objectif c'est qu'à terme, ces assurances dites de personnes représentent à peu près la moitié de notre activité.
05:19Aujourd'hui elles représentent 30%.
05:21Et avec quelle part pour l'assurance santé et le reste des activités ?
05:25Alors c'est difficile à dire, mais à priori l'assurance santé pourrait représenter à peu près un quart de l'activité.
05:31Et ce qu'on appelle l'assurance vie, l'assurance retraite, l'autre quart de l'activité.
05:35Merci beaucoup Nicolas Gomart, directeur général du groupe MatMut.
05:39Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.
05:41Merci.

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