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Merci David pour le partage.
Source
Hugues Ferreboeuf https://www.youtube.com/watch?v=FNvT-0f_11Q
Musique https://www.youtube.com/watch?v=39PVEaSytpo
Réponses au quiz de fin :
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Quelle quantité de matière faut-il extraire pour un smartphone de 150g ?
150 kg. 1000 fois plus.
Quelles sont les 3 contraintes appliquées au numérique ?
Contrainte gaz à effet de serre, contrainte énergétique, contrainte métallique.
Quelle est l'évolution annuelle de la consommation électrique des grands acteurs du numérique ?
Entre 25 à 40%.
#ferreboeuf #écologie #numérique #reponsable #sobriété #shiftproject #shift #ilnousfautunplan #stéphant #gafam #électronique #mine #métal #GES #CO2 #conférence #constellation #extrait #ethiqueettac
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Quelle est l'évolution annuelle de la consommation électrique des grands acteurs du numérique ?
Entre 25 à 40%.
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ÉducationTranscription
00:00 Vous avez participé et dirigé les travaux sur la sobriété numérique
00:11 au Chiffre Project.
00:12 Où en est-on ?
00:14 Est-ce bien parti et quels sont les indicateurs ?
00:16 Non, ce n'est pas bien parti.
00:20 Mais Horreur en a donné un avant-goût.
00:28 Alors, je vais citer quelques chiffres, mais peut-être essayer de parler
00:32 dans la continuité de ce qu'elle a déjà expliqué.
00:34 Effectivement, un smartphone comme ça, en fait, c'est à peu près,
00:40 un smartphone moderne, il faut à peu près 80 métaux différents
00:43 pour faire un smartphone comme ça.
00:44 Un smartphone de 150 grammes requiert à peu près qu'on ait extrait
00:51 150 kilos de matière.
00:53 Donc, 1000 fois plus.
00:56 Ça, c'est un point.
01:00 On vend à peu près 1,5 milliard de smartphones par an dans le monde.
01:06 Et ce chiffre est plutôt une vantation puisque il y a des gens qui n'avaient
01:11 pas accès à Internet jusque là, qui se mettent à avoir accès.
01:14 Donc, ça déclenche des demandes supplémentaires.
01:16 Mais ce qui est surtout préoccupant, c'est que ce smartphone,
01:23 on le garde en moyenne deux ans.
01:25 Ce qui veut dire qu'au bout de deux ans, on achète un nouveau smartphone
01:30 parce qu'on ne peut pas s'en passer.
01:31 Et donc, ce chiffre de 1,5 milliard, en fait, il se répète tous les ans.
01:40 Et donc, il contribue largement à épuiser un certain nombre de ressources
01:46 effectivement métalliques.
01:50 Et il contribue aussi à tirer sur nos capacités à produire de l'énergie,
01:58 notamment de l'énergie propre, puisque celle-ci est en quantité limitée,
02:03 ne serait-ce que pour produire de l'électricité propre.
02:05 Il faut avoir des équipements qui sont capables de le produire.
02:08 Et pour ça, il faut avoir produit des équipements qui, etc.
02:12 Or, comme tous les ans, il faut aller chercher, comme Laurent l'a expliqué,
02:21 ces méthodes de plus en plus loin.
02:22 En fait, pour produire un smartphone en 2022, en moyenne, il va falloir
02:29 plus d'énergie que pour le produire en 2021.
02:31 Donc, on a une double croissance, une croissance des volumes.
02:37 On a une croissance de l'intensité énergétique de l'équipement.
02:42 Lorsqu'on le produit.
02:43 Puis, manque de chance, tous les ans, on a de nouvelles idées,
02:50 de nouveaux équipements numériques.
02:52 - Internet des objets.
02:54 - Pardon ?
02:55 Alors oui, et donc, on a maintenant dans l'idée, on a quasiment la
03:00 capacité de rendre communiquant n'importe quel objet dont la fonction
03:07 primaire n'est pas de communiquer.
03:10 Ce qui veut dire qu'on change d'ordre de grandeur.
03:15 Et au lieu de parler d'un milliard et demi de smartphones qu'on va
03:19 vendre tous les ans, on va parler de 10, 20 milliards de modules
03:25 numériques qu'on aura dû produire pour rendre communiquant ces objets
03:30 nativement non communiquants.
03:31 - Comme une brosse à dents, par exemple.
03:32 - Comme les brosses à dents ou comme les miroirs ou comme les poêles
03:37 à frire aussi.
03:38 J'aime beaucoup cet exemple.
03:39 C'est un premier point.
03:44 Et malheureusement, comme ça a déjà été dit, on n'est pas capable
03:54 de récupérer en sortie ce que l'on a consommé en entrée.
03:57 Et donc, en substance, l'économie circulaire, ça marche très mal
04:04 en fait pour le numérique.
04:06 - Mais alors justement, que faire pour sortir de ça ?
04:08 Quelles sont les préconisations du Shift ?
04:11 - Que faire ?
04:14 En fait, on a, pour simplifier, trois contraintes qu'il faut respecter.
04:21 Il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre.
04:25 Donc, on se dit, c'est assez simple finalement.
04:32 Le numérique, il a deux avantages.
04:35 Un, quand on l'utilise, on utilise de l'électricité.
04:38 Et comme on ne va produire bientôt que de l'électricité verte,
04:43 le numérique aura réduit ses émissions.
04:47 - On peut rappeler le pourcentage des émissions ?
04:52 - Oui.
04:53 Le numérique représente entre 3 et 4% des émissions de gaz à effet
04:58 de serre dans le monde et représente entre 2 et 3% des émissions
05:02 de gaz à effet de serre en France.
05:04 Parce qu'électricité en France est moins carbonée,
05:06 donc la phase d'usage...
05:07 - D'accord.
05:08 Et le taux de progression ?
05:09 - Alors, le taux de progression est de l'ordre de 5 à 6% par an.
05:13 Ce qui n'a pas l'air énorme comme ça, parce qu'il veut quand même dire
05:17 qu'au bout de 10 ou 11 ans, on a doublé.
05:19 Et donc, dans un contexte où, au contraire, en 10 ou 11 ans,
05:23 on doit diviser par deux les émissions, c'est problématique.
05:27 - Alors, je vous ai coupé, Hugues.
05:29 Vous parlez des contraintes.
05:30 - Je parlais des contraintes.
05:31 Donc ça, c'était les émissions de gaz à effet de serre.
05:34 Mais ce qu'il faut savoir, c'est que quand on regarde la façon
05:38 dont sont formées les émissions de gaz à effet de serre
05:41 dans le secteur du numérique, on a à peu près 40 à 45%
05:44 de ces émissions qui viennent de la phase de production
05:46 des équipements.
05:48 Or, pour cette phase-là, il y a un certain nombre d'industries
05:52 qui ne vont pas évoluer au rythme du numérique.
05:55 Et donc, la décarbonation d'une partie de l'énergie utilisée
06:00 dans la phase de production, elle va être plus lente
06:03 que dans d'autres secteurs.
06:04 D'accord ?
06:06 Donc, ça ne va pas être si facile que ça de réduire les émissions
06:10 de gaz à effet de serre, tant qu'on consomme autant d'équipements
06:16 et qu'on en consomme de plus en plus.
06:18 Parce qu'à chaque fois, il faut les produire.
06:19 Je suis désolé, c'est un peu la palice, mais bon,
06:23 le phénomène est très pernicieux, mais il est très simple, en fait,
06:29 dans sa nature.
06:32 La deuxième contrainte, c'est la contrainte énergétique.
06:37 Alors, je vais m'attarder un peu là-dessus, parce qu'à mon sens,
06:43 on n'en parle pas assez, notamment dans le domaine du numérique.
06:46 Le numérique consomme, je vais me concentrer sur la phase d'usage
06:54 pour simplifier, consomme à peu près 10% de l'électricité
06:59 produite dans le monde.
07:00 C'est à peu près la même chose en France.
07:04 L'augmentation de la consommation électrique du numérique est de
07:12 l'ordre de 6 à 7% par an.
07:14 Un certain nombre de grands acteurs du numérique expliquent qu'ils ont
07:22 résolu le problème, puisqu'ils vont remplacer l'électricité fortement
07:27 carbonée qu'ils consomment par de l'électricité décarbonée,
07:32 je crois que j'ai entendu.
07:33 Je ne sais pas si ça existe, mais apparemment, ils ont trouvé.
07:37 Donc, disons par de l'électricité nettement moins carbonée.
07:41 Ça semble très bien, sauf que la consommation de ces grands
07:50 acteurs, elle n'augmente pas de 5 à 6% par an, elle augmente entre
07:55 5 et 40% par an, au même rythme que leur chiffre d'affaires à peu près
08:01 et que leur capitalisation boursière.
08:04 Mais c'est un autre sujet sur lequel je n'aurais pas le temps de m'étendre.
08:07 Et donc, s'ils conservent ce taux de croissance de consommation
08:13 électrique, très probablement, oui, s'ils font ce qu'ils disent,
08:18 ils auront résolu à peu près dans 10 ans leurs problèmes, c'est-à-dire
08:21 qu'ils auront divisé par 10, en fait, leurs émissions grâce à cette
08:27 substitution d'électricité très carbonée par l'électricité peu
08:31 carbonée.
08:32 Sauf qu'au passage, ils vont préempter une proportion tout à fait importante
08:37 de la capacité de production d'électricité peu carbonée.
08:42 Et donc là, on va avoir assez rapidement un conflit d'usages à mettre
08:49 en place puisque concrètement, si Google et Microsoft s'accaparent
08:58 un certain nombre d'équipements permettant de produire à très
09:04 grande échelle, en fait, de l'électricité sous forme peu carbonée,
09:08 il en restera moins pour les autres.
09:10 Dit autrement, pour ceux qui ont fait des études scientifiques,
09:17 c'est pas parce qu'on résout l'optimum local qu'on résout l'optimum global.
09:21 - Donc ça, c'est la deuxième contrainte.
09:24 - Ça, c'est la contrainte énergétique.
09:27 Et puis, la troisième contrainte, elle a déjà été rapidement décrite
09:34 par Aurore, c'est la contrainte en métaux, c'est-à-dire que plus on
09:39 produit d'équipements, plus on a besoin de métaux.
09:42 Et donc, là aussi, on va avoir un conflit d'usages puisque s'il y a
09:49 un certain nombre...
09:50 Il se trouve qu'un certain nombre de métaux, indispensables aujourd'hui
09:54 pour faire des équipements numériques, sont aussi indispensables pour
09:58 faire des équipements permettant de produire de l'électricité
10:00 peu carbonée.
10:02 Pas de chance.
10:04 Et donc, comme il est assez probable, par exemple, qu'on n'arrivera
10:09 pas à multiplier par 21 les capacités d'extraction du lithium,
10:13 on risque d'avoir un conflit d'usages, en fait, entre faire des équipements
10:18 numériques ou faire des équipements permettant de produire de l'électricité
10:21 peu carbonée.
10:22 - Qu'est-ce qu'on fait ?
10:23 On donne des quotas par personne ?
10:24 C'est une question de gouvernance.
10:26 Est-ce que la prise de conscience individuelle va suffire ou est-ce
10:29 qu'il faut de la régulation au niveau national, international,
10:33 européen ?
10:34 Comment on peut s'en sortir en deux mots ?
10:35 Parce que le temps passe.
10:36 - Le temps passe.
10:37 Je vais essayer d'être rapide.
10:39 La première chose qu'il faut avoir en tête, parce qu'on cite toujours
10:44 des chiffres moyens.
10:45 En fait, l'utilisation du numérique est extrêmement hétérogène selon
10:50 les endroits du monde et selon les types de population.
10:53 Pour juste donner un exemple, aujourd'hui, aux États-Unis,
10:57 et je vais compter les centenaires et les bébés de six mois,
11:02 il y a à peu près 13 équipements numériques par personne.
11:07 D'accord ?
11:07 La moyenne mondiale, c'est 2.
11:10 Et dans les pays peu développés qui ont accès à Internet, c'est 1,2.
11:16 D'accord ?
11:18 Donc, il faut déjà se demander si on a besoin de 13 équipements
11:23 par personne, d'autant que quand on regarde les prévisions des
11:26 analystes du secteur, on aboutit au fait que dans 10 ans,
11:30 on n'en sera plus à 13, on en sera à 35.
11:32 Oui.
11:35 - Rester avec nous.
11:36 - Et donc, avant de parler de sobriété, il faut déjà arrêter le n'importe quoi.
11:45 On n'est même pas...
11:47 Le problème n'est même pas la sobriété.
11:49 Le problème est déjà d'éviter, je dirais, de surconsommer plus qu'on
11:58 ne le fait déjà dans les endroits où la question se pose.
12:01 Donc, ça, c'est la première chose.
12:05 La deuxième chose, c'est que ce n'est pas si facile puisque là aussi,
12:09 je ne vais pas avoir le temps d'élaborer, mais là aussi,
12:13 je dirais, tout nous pousse aujourd'hui à consommer plus de numérique.
12:18 Nous, c'est les individus, les entreprises, etc.
12:21 Et que, en plus, tout est fait pour nous faire penser que consommer
12:29 du numérique, ça n'a pas d'impact matériel.
12:32 Donc, il n'y a pas, je dirais, de boucle de retour naturel qui nous
12:38 conduirait à prendre conscience de nos actes.
12:41 Donc, comme il n'y a pas de boucle de retour naturel, il faut en créer une.
12:44 Et ça passe effectivement par de la gouvernance, j'allais dire,
12:48 un petit peu de pilotage, c'est à dire dans les entreprises,
12:54 repenser un certain nombre d'usages numériques et faire en sorte
12:58 qu'on ne gaspille pas.
13:00 Et puis, pour le grand public, ça passe par des lois et des
13:04 réglementations qui vont inciter, j'irais, à des usages plus sombres.
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