Un milliard d'euros ! C'est le prix des émeutes qui ont secoué le pays l'été dernier après la mort de Nahel, cet adolescent de 17 ans tué d'un tir policier à Nanterre. Un milliard d'euros de dégâts, en une dizaine de jours. Du jamais vu dans l'histoire du pays selon une mission d'information du Sénat. François Noël-Buffet, sénateur LR du Rhône, rapporteur de la mission d'information transpartisane sur les émeutes survenues à compter du 27 juin 2023, est l'invité de RTL Midi.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Eric Brunet et Céline Landreau du 11 avril 2024
Regardez L'invité de RTL Midi avec Eric Brunet et Céline Landreau du 11 avril 2024
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 RTL midi avec Vincent Parizeau et Céline Landreau.
00:03 1 milliard d'euros, voilà c'est le prix des émeutes qui ont secoué le pays l'été dernier.
00:08 Après, vous vous en souvenez sans doute la mort de Nail, cet adolescent de 17 ans,
00:13 tué d'un tir de policier à Nanterre.
00:15 1 milliard d'euros de dégâts en une dizaine de jours,
00:19 du jamais vu dans l'histoire du pays selon une mission d'information du Sénat.
00:24 Bonjour François-Noël Buffet.
00:26 Bonjour.
00:27 Vous êtes sénateur LR Duron et rapporteur de cette mission que citait Vincent.
00:32 Et vous vous êtes attaché donc à faire le bilan de ces émeutes,
00:35 des violences urbaines comme le pays n'en avait jamais connue.
00:39 Oui, c'est une situation exceptionnelle avec des conséquences exceptionnelles
00:44 puisque par rapport aux émeutes de 2005 qui avaient duré certes un peu,
00:49 mais qui étaient circonscrites, j'ai dit en termes de territoire,
00:52 cette fois-ci c'est l'ensemble du territoire national qui a été touché,
00:55 plus de 642 communes, une violence extrême,
01:00 d'une période d'émotion à la suite de la mort de Naël Merzouk
01:05 qui s'est concentrée principalement sur l'île de France.
01:07 On a eu une période, ça bascule à partir du 30 juin,
01:10 ça bascule dans toute la France avec une situation de violence
01:15 qu'on n'a jamais vue et qui est quasiment une période d'insurrection
01:19 car un certain nombre d'intervenants, d'auditionnés nous ont parlé d'insurrection,
01:23 on en est là.
01:25 À un moment, au début de ces émeutes, les forces de l'ordre ont perdu le contrôle ?
01:30 Elles ne l'ont jamais perdu mais à un moment elles ont cru,
01:35 ou par certains secteurs, qu'elles pouvaient le perdre.
01:38 Pas de partout naturellement puisqu'au global il y avait quand même 45 000 policiers
01:42 dans les rues, 50 000 émeutiers, c'est une estimation pour les émeutiers.
01:46 Et en fait c'est parce qu'il y a un effet d'opportunisme
01:49 qui s'est mis en place chez une population plutôt jeune.
01:52 Il faut se rappeler que 30% des émeutiers sont des mineurs,
01:55 dont 60% d'entre eux sont primo délinquants, c'est-à-dire n'ont jamais commis d'infraction.
02:00 Ils se sont organisés grâce au téléphone portable, au réseau,
02:04 ils ont pu se coordonner exactement,
02:07 et évidemment la puissance est devenue plus importante.
02:10 Au sujet auquel il faut rajouter, l'utilisation des mortiers d'artifice.
02:14 Les mortiers d'artifice c'est très bien le 14 juillet,
02:17 quand ils sont organisés et qu'on fête la fête nationale,
02:20 et quand on les utilise comme une arme par destination, avec des tirs tendus,
02:24 on peut à coup sûr blesser les policiers et potentiellement les tuer.
02:28 Une fois que tout ce constat est posé,
02:30 comment faire pour que de tels épisodes de violence ne se reproduisent plus ?
02:34 Vous proposez des pistes dans votre rapport,
02:37 notamment pour reprendre la main sur les réseaux sociaux.
02:41 Comment ? Avec quelle mesure ?
02:43 La commission des lois par principe a travaillé dans son secteur d'activité
02:47 de l'ordre public et de sécurité publique,
02:48 mais il y a tout un aspect social, sociologique à travailler,
02:52 puisque nous avons auditionné des professeurs de l'université et des chercheurs,
02:55 et on demande aux autres commissions compétentes à la matière de se saisir.
02:58 Mais pour répondre à votre question, l'idée c'est la proposition numéro 12,
03:02 qui est de permettre en cas d'état d'urgence ou d'émeute,
03:05 que le préfet demande pour un temps extrêmement limité,
03:08 la possibilité de bloquer certains réseaux,
03:12 notamment tout ce qui est géolocalisation,
03:15 ou ce qui peut être éventuellement en live.
03:18 Parce qu'on s'est bien rendu compte que c'était cela qui avait posé problème.
03:22 C'est une mesure qui existe dans d'autres pays,
03:24 c'est importante, mais je rappelle qu'elle est à la demande du préfet,
03:29 sur autorisation, limitée et uniquement pour jouer sur la géolocalisation et rien d'autre.
03:35 Vous anticipez les attaques en atteinte à la liberté privée ?
03:40 On va vous rétorquer que c'est liberticide.
03:43 C'est un élu qui a malheureusement un peu d'expérience,
03:46 ou heureusement pour savoir qu'il vaut mieux traiter le problème tout de suite qu'après.
03:49 Mais c'est volontaire aussi de nous-mêmes de l'avoir limité,
03:52 parce qu'on découvre avec eux qu'il faut le limiter et parfaitement l'encadrer.
03:55 Évidemment, ce n'est pas question de passer d'un cap qui atteindrait aux libertés individuelles.
04:01 Un milliard environ de dégâts, la question qui vient aussi assez facilement, c'est qui a payé ?
04:08 Et l'autre question, c'est les émeutiers arrêtés ont-ils été d'une manière ou d'une autre sanctionnés ?
04:14 À la première question, sur les 1 milliard 93%,
04:17 ou 790 millions de mémoires ont été pris en charge par les assureurs,
04:21 donc par les cotisants, bien évidemment.
04:24 Donc c'est les assurances qui ont payé.
04:26 Les collectivités à hauteur de 29%, elles ont pris en charge sur leur propre budget les dépenses de remise en état.
04:31 Ensuite, il faut quand même prévoir la suite,
04:33 c'est-à-dire qu'il ne faut pas que les assureurs se désengagent pour les années supplémentaires.
04:37 Donc on réfléchit à un système assurantiel qui soit un peu plus pérenne,
04:41 type fonds de garantie en cas de catastrophe naturelle.
04:43 Ça peut être le modèle.
04:45 En cas d'émeute ?
04:47 Oui, bien sûr.
04:49 La deuxième question que vous me posiez, pardon, on le met à Charline.
04:51 Est-ce que les émeutiers arrêtés ont été d'une manière ou d'une autre sanctionnés ?
04:55 Alors oui, la justice a très objectivement s'émobilisé, a rendu les sanctions très très vite.
05:02 D'ailleurs, les inspections générales ont fait un rapport assez rapidement, ont permis de le confirmer.
05:08 Le travail continue parce que tout n'est pas réglé.
05:10 Il y a des enquêtes judiciaires en cours.
05:12 Il y aura sans doute, le mois qui vient, des arrestations probablement.
05:16 Mais la justice a réagi très vite.
05:18 Oui, il faut quand même lui rendre ce travail-là.
05:20 Merci beaucoup François-Noël Buffet.
05:23 Je rappelle que vous êtes sénateur LR du Rhône
05:26 et rapporteur de cette mission d'information transpartisane au Sénat
05:32 sur les émeutes qui ont secoué le pays l'été dernier.
05:35 Merci encore.
05:36 Merci à vous, bonne journée.
05:37 Merci, bonne journée.
05:38 Et bien évidemment, ce bilan, on peut aussi le dresser avec vous,
05:42 notamment si vous avez été victime de ces émeutes.
05:46 Vous avez entendu les conclusions qui ont été rendues.
05:49 Elles peuvent vous faire réagir.
05:50 Évidemment, on vous attend.
05:51 30/10
05:53 On marque une pause dans un instant.
05:55 Vous avez un petit peu d'argent de côté.
05:56 Pas beaucoup.
05:57 Non mais même, 10 euros.
05:58 Vous voulez les jouer en bourse ?
05:59 Comment faire ? On vous explique tout dans un instant.
06:01 à l'instant. RTL midi, Céline Landreau.