L'invité de RTL Midi du 27 août 2024

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Après un premier tour de consultations, toujours pas de nom pour Matignon et un bras de fer qui s'installe. Et si Emmanuel Macron continue de recevoir, de discuter avec une partie des forces politiques, il a complètement écarté la possibilité d'un gouvernement mené par Lucie Castets, comme l'espérait le Nouveau Front Populaire. La France Insoumise appelle les Français à se mobiliser le samedi 7 septembre prochain et dénonce un coup de force du Président. Pour en parler, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Eric Brunet et Céline Landreau du 27 août 2024.

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Transcript
00:00Et après un premier tour de consultation, toujours pas de nom, alors là c'est plus compliqué que la météo.
00:05Toujours pas de nom pour Matignon, ça risque d'être le feuilleton de l'automne et un bras de fer qui s'installe.
00:11Oui, si le Président de la République continue de recevoir, de discuter avec une partie des forces politiques,
00:16il a complètement écarté hier soir la possibilité d'un gouvernement mené par Lucie Castet,
00:21comme l'espérait le Nouveau Front Populaire.
00:23Vous dites Lucie Castet vous ? Parce que moi qui suis du Sud-Ouest, quand ça se termine par T E T S, on dit Castet.
00:29On va vérifier tout ça tout de suite avec notre invité.
00:31C'est que dans le Sud-Ouest.
00:32Bonjour Fabien Roussel.
00:34Bonjour.
00:35Vous êtes secrétaire national du Parti Communiste. Pour éclairer ce point tout de suite, vous dites comment vous ?
00:39Moi je dis Éric Brunette.
00:41D'accord.
00:42Mais il a raison, dans le Sud-Ouest on dit Brunette.
00:44Fabien Roussel, la France Insoumise appelle les Français à se mobiliser le 7 septembre prochain
00:50pour dénoncer ce qu'elle qualifie de coup de force présidentielle.
00:54Vous, dès hier soir, vous appeliez les Français à des mobilisations populaires là aussi.
00:58Est-ce que vous partagez donc cet appel pour le 7 septembre ?
01:02Écoutez, nous allons avoir une réunion de travail cet après-midi avec Lucie Castet et l'ensemble des forces du Nouveau Front Populaire.
01:12Nous allons aussi rencontrer nos groupes parlementaires.
01:15Nous allons regarder ensemble ce que nous allons prendre comme initiative commune.
01:19Il y a cette date du 7 septembre prochain, où certainement nous nous retrouverons.
01:26Il y aura aussi la date du 13 et 14 septembre prochains pour les communistes avec la grande fête de l'humanité
01:33qui sera une fête particulière, un rendez-vous politique très important.
01:37Moi j'aurai un meeting le samedi à 17h30.
01:40Je dirais que les Français auront le choix entre ces différentes dates et tous ces lieux de rendez-vous
01:46que nous allons construire, programmer dans les jours qui viennent, dans les semaines qui viennent.
01:50Mais ça veut dire que LFI a pris cette décision d'une mobilisation le 7 septembre seule.
01:54Ce n'est pas une décision du Nouveau Front Populaire.
01:56Non mais c'était dans les tuyaux. Il n'y a pas de surprise là-dedans.
02:02La grande surprise c'est quand même Emmanuel Macron qui décide brutalement d'organiser le grand désordre au Parlement et dans notre pays
02:11mais surtout de protéger les intérêts de la finance, des banques, de ses amis.
02:16C'est surtout ça.
02:17Est-ce qu'il y a un autre pays d'Europe où l'État, une république, un chef de gouvernement de la république
02:27décide de détourner à ce point le résultat des urnes, de les mépriser à ce point ?
02:32Est-ce qu'il y a un autre pays dans l'Union Européenne où ça s'est produit ?
02:35Même dans les pays occidentaux, où est-ce que ça s'est produit ?
02:39Peut-être aux États-Unis où Trump a refusé le résultat des urnes.
02:43Emmanuel Macron est un peu comme Trump. Il refuse le résultat des urnes et il bâche d'un revers de main.
02:49La coalition de gauche est arrivée en tête et il appelle à former une majorité avec les députés de son camp
02:55qui ont été battus, rejetés, bannis par les Français lors des dernières élections.
03:00Cela dit la question Fabien Roussel est la suivante.
03:03Suite aux consultations des partis politiques qu'il a fait, Emmanuel Macron a demandé à toutes les organisations politiques
03:08si elles étaient prêtes au Parlement à soutenir un gouvernement qui appliquerait le programme du Nouveau Front Populaire
03:15à l'intérieur duquel il y a des mesures de la France Insoumise.
03:18Ils ont tous dit non, non, non et non.
03:21Donc par conséquent Emmanuel Macron s'est dit pour préserver la démocratie et la vie parlementaire
03:27je ne peux pas donner, nommer à Matignon un membre du Nouveau Front Populaire.
03:32C'est l'argument que fait valoir aujourd'hui Emmanuel Macron qui hargue de la stabilité démocratique et parlementaire.
03:39Il dit voilà en gros si c'est le Nouveau Front Populaire à Matignon, ce gouvernement ne tiendra pas 15 jours.
03:44Par conséquent il faut que j'en trouve un autre. C'est ça l'argument de Macron.
03:48Mais tout autre gouvernement qui aurait encore moins de députés que le Nouveau Front Populaire
03:54et qui présenterait un gouvernement demain serait censuré et battu de la même manière.
04:01Sauf, et c'est ce que je vois se dessiner, s'il a le soutien complice et bienveillant de l'extrême droite.
04:07Et c'est là où le diable se cache dans le détail.
04:10Ce que je vois poindre c'est qu'Emmanuel Macron au nom de la défense des intérêts des plus riches,
04:16des privilégiés, de ceux qu'il a défendu depuis 7 ans,
04:19est prêt à mettre en place une coalition avec la droite, avec le centre, avec les siens
04:24et avec la bienveillance de l'extrême droite.
04:26Et là je m'adresse à tous ces électeurs et électrices qui ont voté pour Bardella et pour Marine Le Pen
04:31en pensant que ça allait changer, en pensant qu'ils allaient gagner du pouvoir d'achat, de la justice sociale.
04:35Et bien ils sont en train de se faire avoir en toute beauté, d'être trahis par ceux qu'ils ont élus.
04:42Et c'est pour ça que je les appelle à se retourner vers la gauche et à revenir vers ceux qui ne les trahiront jamais.
04:47Nous on va continuer de se battre, on va continuer de se battre par des mobilisations,
04:51par tous les moyens possibles et imaginables, au Parlement, dans la rue, pour obtenir des hausses de salaires,
04:56l'abrogation de la réforme des retraites et des investissements dans nos services publics.
05:00On ne lâchera rien.
05:01Fabien Roussel, d'un mot vous avez été reçu par Emmanuel Macron la semaine passée,
05:05vous étiez sorti de l'Elysée plutôt satisfait avec vos camarades du Nouveau Front Populaire.
05:09Aujourd'hui le sentiment c'est quoi, d'avoir été dupé ?
05:12Ah oui carrément ! Emmanuel Macron nous a dit quand il nous a reçu, vous êtes arrivé en tête,
05:17vous êtes la coalition qui s'est présentée avec un programme uni, vous êtes les seuls à présenter un Premier Ministre,
05:23voilà, qu'est-ce que vous voulez faire demain sur tel ou tel sujet ?
05:27On a répondu à toutes ces questions comme si en plus on avait à répondre à un oral du Président de la République,
05:32et au final, il nous dit au revoir, en fait je continue avec les mêmes,
05:37la même Présidente de l'Assemblée Nationale, la même majorité, la même coalition de la droite et des libéraux,
05:44pour continuer de faire du mal aux Français et à nos services publics, mais ce n'est plus être dupé,
05:49c'est un méprisant de la République, c'est une trahison, c'est un coup de force, c'est inadmissible,
05:56et ce 26 août restera comme une journée noire dans l'histoire de la Ve République,
06:00c'est un saut dans l'inconnu pour notre pays, je suis inquiet,
06:04mais je resterai mobilisé, combatif, positif, pour la France, pour la République.
06:09Merci beaucoup Fabien Roussel et merci à Franck Anson qui nous a permis d'être en ligne avec vous.

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