BFMTV a rencontré la randonneuse qui a retrouvé le crâne du petit Émile le 30 mars dernier. Elle explique notamment pourquoi elle l'a ramassé avant de contacter les gendarmes
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00:00 Je suis persuadé, comme tout le monde, que c'est une avancée considérable.
00:04 Tout a basculé avec cette découverte faite au hasard d'une balade qui ne devait peut-être même pas se faire.
00:15 Et on est en train de passer des hypothèses aux certitudes.
00:22 Alors, on n'a pas beaucoup de certitudes, mais on sait malheureusement maintenant que l'enfant est décédé dans cette zone-là.
00:33 Et même si, effectivement, on est tombé vraisemblablement plutôt sur ce que j'appellerais un dépôt,
00:40 un dépôt de vêtements, de ses crânes, quelques ossements qui ont vraisemblablement été apportés là par la nature ou par les animaux.
00:56 Alors peut-être il reste encore l'hypothèse que quelqu'un soit venu déposer la dépouille,
01:03 mais franchement, on y croit de moins en moins et tous les éléments, maintenant les clés, sont du côté de la police scientifique.
01:13 C'est-à-dire que maintenant, il faut analyser ce qu'on a pu trouver, espérer qu'on va retrouver d'autres éléments du corps de ce petit garçon,
01:25 ne serait-ce que pour la famille d'ailleurs, pour leur rendre peut-être une dépouille pour qu'ils puissent faire leur deuil,
01:34 mais également avoir pour les enquêteurs, pour l'IRCGN, de quoi rechercher des traces, faire parler ces ossements,
01:45 en espérant qu'on va pouvoir s'approcher le plus possible du scénario, de ce qui s'est vraiment passé.
01:53 Vous avez l'air de dire, Jacques Pradel, que le scénario de l'accident est le plus probable, si je vous comprends bien.
01:59 Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Comment est-ce que la découverte de ces ossements vous met plus sur cette piste-là ?
02:10 C'est-à-dire que l'expérience nous montre que les experts, grâce au progrès de la science,
02:20 sont maintenant capables d'obtenir des informations à partir de traces infimes.
02:28 S'agissant du crâne de cet enfant, il se pose la question, par l'analyse, de trouver ce qui est antérieur à la mort de l'enfant et ce qui est postérieur.
02:47 C'est le fameux antémortem et postmortem. Et pour l'instant, tous les éléments qui semblent avoir été recueillis,
02:54 puisque moi je n'ai pas d'informations particulières, je suis comme vous, j'entends ce que le procureur de la République
03:01 veut bien nous dire de l'avancée des recherches, mais pour l'instant, j'ai cru comprendre que l'analyse,
03:09 l'examen du crâne de ce petit garçon ne montre pas de traces antémortem qui pourraient justifier une agression, un coup.
03:23 En tout cas, sur la base de ce que nous avons à notre disposition pour l'instant, tout ramène effectivement vers l'hypothèse de l'accident.
03:35 Alors maintenant, il va falloir expliquer tout cela, pourquoi les chiens se sont arrêtés à la fontaine,
03:42 comment cet enfant a trouvé le chemin dans cette zone-là.
03:50 Et je parlais tout à l'heure de dépôt avec le général Daoust, qui est le coauteur du livre que vous avez cité tout à l'heure.
03:59 Il faut retrouver ce que Daoust appelle le point zéro, c'est-à-dire essayer de retrouver l'endroit où cet enfant est décédé.
04:11 Alors soit à la suite d'une chute, soit à la suite, tout simplement, s'étant perdu peut-être, est-ce qu'il a été déshydraté,
04:22 est-ce qu'il est mort dans ce ruisseau dont on parle et qui vraisemblablement, avec les phénomènes dont on parle beaucoup,
04:33 les phénomènes méditerranéens, vous savez, il y a les pluies torrentielles qui sont tombées dans cette zone.
04:43 Et il ne serait pas étonnant à ce moment-là que la nature, les zoos bien sûr, mais aussi le vent, peut-être les animaux sauvages,
04:53 aient pu disperser finalement les restes de cet enfant.
04:58 Mais pour l'instant, par rapport à ce que l'on sait, en tout cas, il n'y aurait pas de traces, sur le crâne en tout cas,
05:09 qui laissent présager une agression ou un acte criminel.
05:13 Mais maintenant, évidemment, il faut continuer à chercher.
05:19 Je pense qu'il va falloir, mais ça, les experts de l'IRCGN savent le faire, ils l'ont fait dans d'autres affaires criminelles,
05:29 il va falloir tamiser le sol, essayer de retrouver le moindre petit bout d'ossement qui pourrait parler,
05:36 qui provient peut-être de telle ou telle partie du corps, qui pourrait donner des explications,
05:45 ou en tout cas donner un éclairage sur ce qui a pu se passer.
05:51 Parce que, évidemment, le coup d'une agression sur le crâne n'est pas la seule façon dont un enfant peut baisser.
06:03 Il peut avoir été étranglé, enfin, là, on est ramené aux hypothèses, si vous voulez.
06:09 Mais là, pour l'instant, il faut se raccrocher à ce que nous savons de tangible,
06:16 car sans traces exploitables et analysables, la police scientifique ne peut rien.