BFMTV a rencontré la randonneuse qui a retrouvé le crâne du petit Émile le 30 mars dernier. Elle explique notamment pourquoi elle l'a ramassé et apporté aux gendarmes
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00:00 C'est une retraitée, elle a une soixantaine d'années, elle vit seule, elle est veuve et elle vit un peu en érudit moderne,
00:08 comme elle aime le dire, elle est très croyante, elle se dit elle-même un petit peu éthérée,
00:13 elle vit ici dans la région autour du Haut-Vernay, elle aime beaucoup se promener et beaucoup se balader,
00:19 c'est d'ailleurs ce qui l'a amené à faire cette découverte.
00:21 Alors comment explique-t-elle justement ce choix de ramasser son crâne ?
00:25 Et d'abord, est-ce qu'elle vous a raconté la journée de la découverte ?
00:32 Oui, elle nous a raconté en détail tout ce qui s'est passé cette journée du samedi 30 mars,
00:37 et bien ce jour-là, elle avait envie de sortir mais pour tout vous dire, elle hésitait,
00:41 parce qu'elle nous raconte que le temps était mauvais, visiblement il y avait du vent,
00:45 c'était un temps à rester sur la couette, nous dit-elle, mais finalement, vers midi, elle décide de partir,
00:51 elle part toujours sans téléphone portable ni montre, parce qu'elle aime vivre un peu comme ça, hors du temps,
00:56 elle sait qu'elle part à midi parce qu'elle entend le clocher de l'église, et puis elle marche,
01:01 elle décide de prendre un chemin, vous savez, elle en parcourt beaucoup, il y en a beaucoup des chemins de promenade ici,
01:06 elle en choisit un qu'elle n'avait pas fait depuis environ un mois, un mois et demi,
01:09 et c'est là qu'elle est tombée sur le crâne du petit Émile, évidemment elle a été beaucoup choquée,
01:16 à savoir la question qu'on se pose tous, c'est pourquoi a-t-elle décidé de le ramener chez elle ?
01:20 Eh bien, je vous l'ai dit un petit peu plus tôt, elle n'a pas de téléphone portable,
01:22 donc elle n'avait moyen de joindre absolument personne, et surtout, elle nous donne une précision,
01:27 elle dit "le temps est mauvais, je sais très bien que si je l'avais laissé là, la montagne aurait décidé de l'emporter,
01:34 on ne l'aurait pas retrouvé", c'est pour ça qu'elle a décidé de le ramasser et de le ramener chez elle pour appeler les gendarmes.
01:40 Mais est-ce qu'elle l'a ramassé en prenant toutes les précautions possibles et imaginables ?
01:47 Oui, il faut dire que déjà, elle a été extrêmement choquée, vous imaginez de tomber ainsi dessus,
01:52 elle raconte que ce chemin, elle l'avait pris il y a un mois, un mois et demi, et qu'il n'y était pas,
01:56 elle explique que le crâne il est au milieu du chemin, qu'on ne pouvait pas le rater, elle est forcément beaucoup choquée,
02:00 elle se dit tout de suite que c'est le petit Émile, elle pleure beaucoup, elle essaie de se calmer,
02:04 mais vous l'avez dit, elle veut faire avancer l'enquête, elle se dit "c'est extrêmement important de ramener ce crâne",
02:08 donc elle a fait attention à tout ce qu'elle pouvait faire pour ne pas l'altérer, déjà elle avait sur elle deux sacs plastiques,
02:15 alors vous allez vous dire "pourquoi une randonneuse a deux sacs plastiques ?"
02:18 et bien elle les utilise tout simplement pour protéger ses pieds de l'humidité lorsqu'elle va assez haut pour marcher dans la neige par exemple,
02:24 et bien avec ses deux sacs plastiques, elle a essayé de nous animer un petit peu ce qu'elle a fait,
02:27 elle a essayé de récupérer le crâne dans ses sacs plastiques sans le toucher pour pouvoir le descendre et appeler les gendarmes,
02:33 elle a aussi pris le soin de noter un élément du décor, à savoir un sapin couché, en se disant "les gendarmes vont me demander d'indiquer où je l'ai trouvé,
02:41 j'ai ce point de repère, je pourrais leur raconter", et après elle nous raconte toute la difficulté émotionnelle,
02:46 vous imaginez que ça a été de ramener ce crâne en courant à bout de bras parce qu'elle était terrifiée à l'idée que le crâne la touche,
02:52 et puis elle a fini par rentrer chez elle et elle a immédiatement appelé les gendarmes.
02:56 Donc ça a été, elle vous l'a dit, une épreuve, du coup comment se sent-elle aujourd'hui ?
03:01 Aujourd'hui elle dit qu'elle va bien, elle est très croyante, elle a la foi et elle assure que ça l'aide beaucoup,
03:09 mais lorsqu'on lui fait raconter cet événement, il y a une émotion non dissimulable, elle a souvent les larmes aux yeux,
03:16 elle ne prononce jamais le mot "crâne", elle dit la chose parce qu'elle explique que verbaliser, parler de crâne, ça lui renvoie l'image et ça la terrifie.
03:25 Elle est extrêmement affectée, elle aussi elle a des enfants et forcément elle pense aux parents,
03:29 ça a été une épreuve douloureuse qui n'a fait que commencer parce qu'après elle a fait quand même 9 heures d'audition à la gendarmerie,
03:35 alors elle le dit tout de suite, ils ont fait leur travail et c'est très bien qu'ils l'aient fait,
03:38 mais forcément ça a été une épreuve, aujourd'hui elle dit "je digère", elle n'est pas à retourner se promener, ce qu'elle aime tant faire depuis,
03:44 elle préfère digérer, elle dit qu'elle est épuisée physiquement et mentalement.
03:47 Est-ce qu'elle a été suspectée pendant un temps ou toujours aujourd'hui d'ailleurs ?
03:52 En l'état de nos informations, elle n'a pas été suspectée, mais elle a quand même passé 9 heures d'audition,
04:00 elle a quand même retrouvé l'un des éléments central de l'enquête, on en a beaucoup parlé sur l'antenne,
04:05 forcément on lui a posé des questions sur la découverte, sur sa personnalité, on lui a aussi posé des questions sur l'affaire,
04:10 les gendarmes ont par exemple demandé si elle était sûre qu'avec les sacs plastiques,
04:14 est-ce qu'elle n'avait pas mis son ADN à l'intérieur, parce que même en le prenant, si elle avait manipulé les sacs avant,
04:18 il peut y avoir son ADN, en tout cas en l'état de nos informations, on ne sait pas si elle est suspectée,
04:22 on n'a pas d'informations en ce sens, en tout cas ce qui est sûr c'est que pour l'instant elle n'a pas été placée en garde à vue.