Le carrefour de l'info - Saliha Raiss (Vooruit)

  • il y a 5 mois
Saliha Raiss (Vooruit) était dans nos studios au sujet des élections 2024

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Transcript
00:00 [Générique]
00:04 Bonjour, bonjour à tous. Tout de suite les principes au titre de votre carrefour de l'information aujourd'hui à l'international.
00:09 Tout d'abord la guerre à Gaza. Joe Biden, le président américain, pose des conditions au soutien américain à Israël.
00:16 Un message qui semble avoir été reçu, au moins en partie, par Israël.
00:21 Le cabinet de sécurité a décidé hier de prendre des mesures immédiates pour améliorer la situation humanitaire à Gaza.
00:27 Chez nous, la Chambre a adopté hier en séance plénière le projet de loi sur la réforme du système des pensions porté par la ministre PS, Karine Lallieu.
00:37 Élection 2024, la suite de notre couverture électorale aujourd'hui.
00:41 Salih Habaïs de Vohroït sera notre invité. Elle va nous rejoindre dans quelques instants.
00:46 Et puis en deuxième partie de démission, comme tous les jours, un petit détour par le Maghreb, notamment en Algérie.
00:51 Le prix des billets d'air algérien exorbitant, un manque de place, des services défaillants.
00:56 La diaspora algérienne en France est confrontée à de multiples soucis lorsqu'elle voyage vers son pays d'origine.
01:01 Revue de presse tout à l'heure.
01:03 Je vous laissez dans les titres de ce carrefour de l'information.
01:14 On va parler élection 2024 et dans le cadre de notre liste positive de la couverture électorale.
01:18 Nous recevons aujourd'hui Salih Habaïs de Vohroït, échevine des travaux publics de la petite en France à Molenbeek, Saint-Jean.
01:24 Bonjour. – Bonjour.
01:26 – Et merci d'être avec nous sur Arabel.
01:28 Alors, une question que je pose généralement à toutes nos invitées, à tous nos invités, avant de commencer.
01:33 Une carte de visite, peut-être nous parler de vous, qui est un peu Salih Habaïs,
01:37 un petit peu ses études, son parcours et son arrivée en politique.
01:41 – Alors, moi c'est Salih Habaïs, j'ai 35 ans, je suis de base néerlandophone.
01:47 J'ai effectué tout mon enseignement au sein de l'enseignement néerlandophone.
01:51 Je suis politologue de formation et donc j'ai un master en sciences po,
01:56 spécialisation en relations internationales, mais également un bachelier en gestion des ressources humaines.
02:02 Je suis parfaitement bilingue, mon premier emploi était, j'ai été conseillère auprès du ministre Van de la Notte.
02:10 C'était en 2011, je pense, j'étais conseillère en matière de migration et politique sociale.
02:18 Ensuite, j'ai été prise au sein du Parlement bruxellois pour la fraction SPA à l'époque,
02:24 donc VOROT aujourd'hui.
02:26 Plus de deux législatures au sein du Parlement bruxellois,
02:29 où j'étais spécialisée dans le droit de l'enseignement et du logement et égalité des chances.
02:34 Donc deux législatures, ça fait plus ou moins une dizaine d'années
02:36 où j'ai parcouru un peu toutes ces matières et vraiment spécialisé.
02:40 Toutes les coulisses aussi.
02:41 Toutes les coulisses, donc on ne m'apprend rien en politique.
02:44 Et ensuite, l'épisode assez récent et assez tumultueux qui a fait que je suis aujourd'hui
02:50 et je fine au sein de ma commune à Molumbé,
02:52 et je fine de l'enseignement néerlandophone, des crèches néerlandophones,
02:55 travaux publics et gestion des propriétés communales.
02:58 Une transition tumultueuse, comme je l'ai déjà dit.
03:01 Donc ce n'était pas au goût du président du MR, qui Georges Louis Boucher,
03:07 qui n'était pas fan de la bouchée halal que je représente.
03:10 Bon petit jeu de mots.
03:12 – Alors, pourquoi Voroth en fait, Saler?
03:15 – Très bonne question.
03:16 Donc Voroth, c'est un peu l'équivalent du Parti Socialiste,
03:19 mais on a notre programme propre à nous.
03:21 On a quelques différences avec le Parti Socialiste PS,
03:25 mais on se rejoint sur pas mal de points.
03:27 Pourquoi Voroth ?
03:28 De base, comme je l'ai dit, je suis néerlandophone de base,
03:31 donc ça s'est fait un peu naturellement, j'ai envie de dire,
03:35 mais j'ai été aussi très jeune, très active à l'université, à la VUB,
03:42 et là franchement mon ancrage s'est retrouvé auprès de Voroth,
03:45 et j'ai été aussi accompagnée par des gens de Voroth, donc avant SPA,
03:48 qui m'ont donné goût à la politique.
03:51 Je vais en citer une personne qui me tient vraiment à cœur,
03:53 c'est Tania Dickens, qui m'a vraiment donné goût à la politique,
03:56 et je me suis lancée très jeune, grâce à cette personne aussi.
04:00 Alors, vous vous lancez en politique, et vous êtes candidate pour les prochaines élections.
04:03 Tout à fait.
04:04 Alors on va décliner ensemble, si vous voulez bien un petit peu,
04:06 tout le programme et votre programme, celui de Voroth.
04:09 On commence par le logement.
04:11 Vous mettez en avant l'accès à un logement abordable,
04:14 qu'est-ce qu'on entend par "abordable" ?
04:16 Bah écoutez, se loger est un droit, et pas une chance.
04:20 Et aujourd'hui à Bruxelles, le constat est assez alarmant.
04:23 Chaque jour, des groupes sociaux précaires sont dans l'obligation de déménager,
04:28 de quitter Bruxelles, parce qu'ils n'arrivent plus à se loger,
04:31 ou bien souffrent du mal-logement.
04:33 Donc ça c'est une réalité à Bruxelles.
04:35 Un logement abordable, c'est faire en sorte que les loyers n'augmentent plus,
04:39 comme c'est le cas aujourd'hui, on a connu une augmentation de plus de 20%.
04:43 Plus les indexations, c'est intenable.
04:46 Donc aujourd'hui, il faut commencer à garantir un loyer raisonnable.
04:51 Donc une régulation des loyers, c'est important.
04:54 Faire en sorte qu'on a un accès pour des personnes précarisées,
04:57 je parle par exemple des personnes en situation de monoparentalité,
05:01 des personnes âgées, des célibataires qui n'arrivent plus à trouver un logement,
05:05 parce qu'eux n'arrivent pas à prouver, de façon, je ne sais pas,
05:10 objectif selon certains propriétaires, qu'ils pourront payer un loyer.
05:13 Donc nous sommes dans cette situation-là,
05:15 et il faut répondre de façon urgente à cette situation-là.
05:18 Et puis il y a également la pénurie au niveau des logements sociaux.
05:22 On sait très bien qu'aujourd'hui, Bruxelles compte plus ou moins
05:25 45 000 à 46 000 de logements sociaux,
05:29 et une demande de 55 000 personnes en attente d'un logement social.
05:34 Ça fait plus ou moins 120 000 personnes.
05:36 - Oui, en attente depuis de très nombreuses années.
05:38 - Très nombreuses années, plus de 20 ans d'attente.
05:40 Donc on dit 10 ans d'attente, mais 10 ans d'attente,
05:42 c'est pour un logement d'une seule chambre.
05:44 Donc je vous laisse imaginer les personnes en attente de 3 à 4 chambres.
05:47 - Mais au bout de 20 ans, ça ne sert plus à rien.
05:49 - Ça ne sert plus à rien pratiquement, vu que les enfants ont grandi,
05:51 ont quitté le nid, j'ai envie de dire.
05:54 Et puis voilà, on se retrouve avec une demande dépassée,
05:58 et on revient donc à la case départ pour pouvoir avoir un logement, une chambre.
06:03 La plupart quittent, enfin arrêtent leur demande,
06:07 et vont dans le privé, clairement.
06:08 Ça existe également, et c'est de plus en plus courant,
06:11 parce qu'on devient dégoûté de cette attente.
06:13 C'est une chambre, on appelle ça une chambre d'attente, mais interminable.
06:18 On ne sait jamais quand est-ce qu'on va enfin avoir droit à ce logement
06:22 tant attendu pendant des années.
06:24 Et j'ai envie de dire aujourd'hui que si on ne fait pas quelque chose
06:28 en extrême urgence, parce que sous cette législature,
06:31 on a dit qu'on a décrété l'état d'urgence en matière de logement.
06:35 C'est vrai, mais les mesures qui ont été prises sont insuffisantes.
06:40 Ce n'est pas un one shot.
06:41 C'est une politique qui va devoir être menée pendant des années
06:44 et plusieurs législatures.
06:46 Et pour cela, il faut une vision claire.
06:47 Il faut investir dans le logement social.
06:49 Il faut investir dans la lutte contre les logements vides à Bruxelles.
06:53 Vous savez qu'entre 8 et 10 % des logements publics sont vides.
06:58 Donc j'ai envie de dire oui, faire la leçon aux propriétaires privés
07:02 en disant que vous serez sanctionnés si vous laissez votre logement vide.
07:06 Je suis d'accord.
07:07 Mais de l'autre côté, il faut donner le bon exemple,
07:08 parce qu'au niveau du public, 10 % de logements qui sont vides,
07:11 c'est un scandale.
07:12 Donc il faudrait commencer à prendre les mesures nécessaires à ce niveau-là.
07:16 Et je ne comprends pas l'inaction à ce niveau-là.
07:21 Il ne faut pas être ingénieur pour savoir décréter comment faire en sorte
07:25 de rendre ces logements vivables et qu'ils soient accessibles
07:30 aux personnes dans le besoin.
07:32 J'en parle parce que je gère le patrimoine au niveau molumbécois
07:36 des logements communaux.
07:38 Là aussi, j'ai dû constater qu'il y avait un nombre de logements vides.
07:41 Il faut juste une volonté politique et des mesures drastiques
07:44 pour faire en sorte que ce ne soit plus le cas.
07:46 On va parler d'un sujet, d'une thématique qui vous tient à cœur,
07:50 c'est l'enseignement.
07:52 On sait qu'à Bruxelles, il y a une pénurie d'enseignants
07:54 qui touche toute la Belgique.
07:55 D'ailleurs, pour vos Reuth et pour vous,
07:57 quelles sont les mesures les plus judicieuses
07:59 qu'on pourrait prendre pour améliorer la situation ?
08:02 Je vais vous donner quelques chiffres clés et qui sont assez interpellants.
08:05 Il faut savoir qu'au niveau de l'enseignement néerlandophone,
08:08 89% des enseignants n'habitent pas la région bruxelloise.
08:12 Ça veut dire qu'on dépend pleinement des enseignants venant de Flandre.
08:16 Et comme vous savez que nous connaissons une pénurie d'enseignants
08:19 en région bruxelloise au sein des écoles néerlandophones,
08:21 ça veut dire que nous ne disposons pas assez d'enseignants
08:24 parce qu'ils font le choix d'enseigner en Flandre.
08:26 C'est un choix que je peux comprendre.
08:28 Quand je dois faire un choix entre Bruxelles et la Flandre,
08:31 j'ai une école à deux pâtés de maison de chez moi,
08:33 j'irai enseigner là. C'est clair. Je ne critique pas leur choix.
08:37 Mais à Bruxelles, la situation est telle que nous sommes
08:39 dans une situation où nous n'arrivons plus à enseigner dignement.
08:43 Nous n'arrivons plus à garantir un enseignement de qualité.
08:47 Il faut savoir qu'aussi en région bruxelloise, au sein des autres écoles
08:50 et universités néerlandophones, seulement 10 à 12 élèves
08:55 suivent un parcours d'enseignant et terminent leur parcours académique.
08:59 Ça veut dire que je ne dispose qu'entre 5 et 10 enseignants potentiels
09:04 pour recruter sur toute la région bruxelloise,
09:06 au sein de toutes les écoles néerlandophones.
09:08 C'est intenable. C'est vraiment intenable.
09:10 Et j'ai vraiment peur pour l'avenir.
09:13 Je suis échefine de l'enseignement et j'ose le dire haut et fort
09:16 parce qu'il faut arrêter d'enjolivoler les choses
09:19 parce que ça n'ira pas si on ne décrète pas l'état d'urgence aujourd'hui, sincèrement.
09:24 Vous parlez d'état d'urgence. Qu'est-ce qu'on pourrait faire
09:26 justement pour stimuler cette formation et encourager les jeunes
09:30 à prendre cette direction de l'enseignement néerlandophone ?
09:32 Il faut valoriser le statut d'enseignant déjà.
09:36 Il faut valoriser au niveau du salaire, au niveau des avantages.
09:39 Il faut également, et c'est ce que j'ai demandé au ministre Benoist
09:43 de l'enseignement au niveau du Parlement flamand,
09:45 il faut savoir qu'on dépend de la Flandre à ce niveau-là.
09:48 Ce n'est pas Bruxelles qui finance les enseignants.
09:51 On dépend du gouvernement flamand, de leur bonne volonté
09:55 pour pouvoir faire en sorte que les choses changent.
09:57 Il faut valoriser le statut d'enseignement.
09:59 Il faut élever le salaire des enseignants.
10:02 Il faut faire en sorte qu'on a des incentives pour les garder sur Bruxelles.
10:06 Il faut qu'on décharge la charge de travail des enseignants.
10:08 Et pour cela, il suffit de nous donner les moyens financiers
10:13 pour qu'on puisse engager des assistants pédagogiques,
10:16 des logopèdes pour pouvoir décharger le travail de ces enseignants.
10:19 Ce n'est pas sorcier, mais il faut une volonté politique.
10:22 Vous le savez très bien qu'au niveau de la Flandre,
10:24 le ministre Benoist de la N-VA se contrefout de la situation bruxelloise.
10:29 C'est pour cela qu'on a été manifesté la semaine dernière
10:32 avec plusieurs écoles néerlandophones devant son cabinet
10:35 pour lui faire part de la situation.
10:37 Parce que sans des mesures drastiques et sur mesure pour Bruxelles,
10:40 l'enseignement néerlandophone va droit d'aumur.
10:42 – C'est un dossier que la prochaine équipe politique gouvernementale
10:46 devrait prendre à bras-le-corps.
10:48 – Tout à fait.
10:49 – Alors on va enchaîner tout de suite avec le dossier travail.
10:53 On parle ici, j'ai le relevé, du "working poor".
10:56 Alors qu'est-ce que c'est peut-être pour commencer ?
10:58 – Le "working poor" c'est des travailleurs qui, malgré leur emploi,
11:01 restent dans une catégorie assez précarisée.
11:04 Ce sont les travailleurs pauvres, clairement.
11:06 Donc on travaille, mais c'est des travails souvent assez précaires
11:11 qui font en sorte que le pouvoir d'achat n'augmente pas malheureusement.
11:15 Donc ces personnes-là, pour les sortir de cette situation-là,
11:19 qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
11:21 C'est d'augmenter le salaire minimum légal.
11:24 Faire en sorte que pouvoir travailler crée quand même une différence
11:29 en restant au chômage.
11:30 Parce que ce qu'on entend assez souvent,
11:32 la différence n'est pas assez grande.
11:33 Si je reste au chômage, je vais travailler
11:35 parce que le salaire minimum légal, il ne me ramène que des cacahuètes en plus.
11:38 Mais c'est là qu'il faut travailler.
11:40 Il faut créer des initiatives, des leviers pour faire en sorte
11:43 que aller travailler porte ses fruits
11:45 et fera en sorte que j'aurai un avenir assez digne de ce nom.
11:49 Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
11:50 Il faut aussi faire en sorte, parce qu'au niveau de ces salariés,
11:54 qu'on arrive à les former de façon continue.
11:57 Et ça, ça se fait en Flandre, donc il y a des goûts de pratice ailleurs.
12:00 Mais à Bruxelles, ce n'est pas vraiment encore le cas.
12:02 Donc sortir ces personnes-là, c'est très important
12:06 parce que ça fera en sorte qu'on aura une catégorie de personnes
12:10 qui pourra rester aussi sur Bruxelles.
12:12 La plupart de ces personnes-là quittent la région
12:14 justement parce qu'ils n'arrivent plus à s'en sortir.
12:16 On parlait tout à l'heure de logement.
12:18 Ces personnes-là n'arrivent plus à se loger
12:20 justement dû au fait que leur salaire minimum légal n'est pas assez élevé
12:23 pour pouvoir subvenir à leurs propres besoins.
12:25 Alors, qui dit travail en ces temps de crise dit aussi chômage.
12:29 Pour le dossier chômage, justement,
12:31 que pensez-vous de cette proposition de limiter dans le temps ce chômage ?
12:37 Est-ce que c'est une vraie ou une fausse bonne solution ?
12:40 Écoutez, limiter dans le temps le chômage, je comprends l'argument,
12:45 mais pour moi il faudrait se focaliser sur comment faire en sorte
12:48 de sortir ces personnes du chômage et de le faire de façon avec dignité,
12:53 mais aussi de faire en sorte qu'ils puissent intégrer le marché du travail.
12:57 Ça, c'est le plus important.
12:58 Donc les sortir, oui, mais de quelle façon ?
13:00 Donc aujourd'hui, parfois, j'ai l'impression que certaines...
13:03 On parle de formation, par exemple,
13:05 j'ai l'impression que certaines formations proposées
13:07 font en sorte qu'on ne garantit pas un tremplin vers le marché du travail,
13:13 mais qu'on veut juste les garder dans des statistiques
13:18 pour dire qu'il y a autant de personnes qui suivent de formation,
13:21 mais on ne garantit pas l'accès au travail.
13:23 Et c'est ça que j'ai un problème avec ça.
13:24 Parce que si on voit la panoplie de formations proposées par certaines instances,
13:28 j'ai envie de rire parfois, certainement.
13:30 Vous faites allusion à Actiris ?
13:32 Actiris ou l'émission locale, parfois aussi, franchement,
13:34 des formations dépassées, alors que nous sommes...
13:37 - Ou interminables.
13:38 - Interminables et dépassées.
13:40 Quand on tente encore de vous former pour...
13:43 Dans le secteur du nettoyage, je me pose encore des questions,
13:47 alors que les enjeux sont tellement grands.
13:50 On va vers la digitalisation, on va vers l'intelligence artificielle.
13:53 Le bâtiment, le secteur du bâtiment est extrêmement demandé.
13:56 Vous savez que moi, au niveau de la commune,
13:58 je suis en charge des travaux publics.
14:00 Je peine à trouver des plombiers et des chauvagistes.
14:03 Donc c'est un appel en même temps ici, je peine à trouver ces personnes-là.
14:07 - Encourager la formation professionnelle ?
14:09 - Bien sûr, on l'encourage, il faut l'encourager vivement.
14:12 Il faut aussi moderniser au niveau de l'enseignement,
14:15 moderniser toutes les techniques et les approches
14:18 au niveau de ces corps de métier, parce qu'on est dépassés.
14:21 On est vraiment dépassés, on est une guerre en retard.
14:23 - Comment créer encore plus d'emplois à Bruxelles,
14:26 notamment en favorisant l'entrepreneuriat ?
14:28 - Écoutez, favoriser l'entrepreneuriat, c'est une chose très importante,
14:32 surtout au niveau des jeunes.
14:34 Je suis quelqu'un qui est pour cet aspect-là.
14:37 Mais vous savez, à Bruxelles, ce qui est très marquant aussi
14:40 pour le marché du travail à Bruxelles,
14:42 c'est que les demandes sont souvent des profils académiques sur Bruxelles.
14:46 Et les chômeurs ne disposent malheureusement pas suffisamment de ce profil-là.
14:51 Mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas leur trouver de travail.
14:53 On peut leur trouver de travail, par exemple, en Flandre.
14:55 Là, la demande est tout autre.
14:57 On recherche de la main-d'œuvre, mais on ne la trouve pas.
15:00 Et ce qui bloque certainement à Bruxelles,
15:03 c'est le fait que très peu de chômeurs disposent de la langue du néerlandais.
15:07 Mais quand on dit que vous devez parler le néerlandais,
15:09 je ne demande pas que vous la parliez à la perfection.
15:12 Et justement, ce n'est pas ce que demandent aussi les employeurs en Flandre.
15:15 Il faut juste connaître le jargon de la profession qu'on va exercer.
15:20 Et c'est pour ça qu'on rate le coche.
15:22 À Bruxelles, il faudrait former les chômeurs à ce qui soit apte au travail
15:29 et à ce qu'ils puissent maîtriser suffisamment la langue pour pouvoir exercer le travail,
15:33 mais pas à la perfection.
15:35 Et c'est là qu'on rate le coche.
15:36 Et c'est là qu'on voit qu'on n'a pas de coaching à ce niveau-là,
15:38 ni de formation, ni d'encadrement assez accru.
15:41 Et on fait souvent référence à l'AVDAB,
15:43 parce que l'AVDAB a justement cette approche-là, forme ces personnes.
15:47 Ils ont un suivi très, très, très accru.
15:49 Et franchement, j'en suis vraiment jalouse.
15:51 Bruxelles est en retard ?
15:52 Vraiment en retard.
15:53 On est en retard, oui.
15:54 En retard d'une gare par rapport à la Flandre, comme toujours, dirait-on.
15:56 Deux gares, même.
15:57 Vous avez parlé des jeunes, de l'entreprenariat pour les jeunes.
16:02 Qu'est-ce qu'il faudrait faire aussi pour occuper les jeunes,
16:05 vu aussi tout ce qui se passe en ce moment à Bruxelles,
16:08 pour tout ce qui est culturel, par exemple ?
16:10 Qu'est-ce qu'on pourrait faire pour stimuler cette jeunesse à s'occuper ?
16:13 Il faudrait déjà les reconnaître.
16:15 Il faudrait reconnaître cette belle jeunesse que nous avons à Bruxelles,
16:17 qui est souvent stigmatisée et dénigrée.
16:19 Il faudrait les reconnaître et donner leur place,
16:21 leur place qui est assez légitime.
16:23 Et il faudrait aussi les aiguiller,
16:25 parce qu'aujourd'hui, il est très compliqué de trouver sa place à Bruxelles en tant que jeune.
16:29 Franchement, on s'y perd très très facilement.
16:31 Et on peut décrocher aussi très facilement.
16:35 Je vais vous donner un bête exemple, et j'en ai fait un peu mon dada.
16:39 Je vais vous parler des jobs étudiants, qui touchent.
16:41 On est en pleine période, en plus.
16:43 C'est assez compliqué de trouver un job étudiant en région bruxellois.
16:46 Vous savez pourquoi ?
16:47 Parce qu'il faut avoir le fameux carnet d'adresse,
16:49 ça veut dire des connaissances, des pistons.
16:51 Sinon, on n'arrive pas à accéder à un job étudiant à Bruxelles.
16:54 Et c'est très grave.
16:55 Parce qu'il suffirait en fait de créer, de prévoir une plateforme,
16:59 où on centralise tout en fait.
17:01 L'offre et la demande.
17:02 Tous les employeurs et les étudiants sur une même plateforme,
17:04 et on pourrait s'y retrouver.
17:06 Il faudrait aussi faire qu'au niveau du secteur public,
17:08 qu'on externalise les possibilités de job étudiant.
17:12 Parce qu'aujourd'hui, la majorité de ces jobs étudiants
17:15 sont réservés aux enfants du personnel.
17:17 Ce n'est pas du tout normal.
17:18 Il faut des quotas.
17:19 Il faut que ce soit plus transparent.
17:21 Et ça, je suis vraiment peinée,
17:23 parce que la plupart du temps,
17:24 ce sont ceux qui ont le moins besoin,
17:25 qui disposent de ces jobs étudiants.
17:27 Ce sera aussi l'une de vos priorités,
17:30 si tout se passe bien en juin ?
17:32 Oui, c'est une proposition claire et nette qui sera proposée.
17:34 Et on a déjà des pistes de solution
17:36 pour savoir comment chapoter cette plateforme-là.
17:39 Encore une fois, ce n'est pas sourcier
17:41 de pouvoir régulariser et centraliser les choses.
17:44 Il suffit de simplifier et de rendre les choses plus transparentes
17:47 pour cette jeunesse,
17:48 qui est en quête d'un bonheur et d'une stabilité dans notre région.
17:53 Il ne faut pas qu'on les perde aussi.
17:55 Parce que j'ai l'impression qu'on les pousse
17:57 à quitter Bruxelles également.
17:59 Et non, ils ont leur place à Bruxelles.
18:01 Et on doit se battre pour.
18:02 Vous parlez de nos jeunes à Bruxelles.
18:04 On parle souvent de la jeunesse bruxelloise.
18:07 Il ne faudrait peut-être pas aussi oublier nos aînés ?
18:10 Tout à fait, nos aînés,
18:12 qui connaissent aussi pas mal de difficultés en région bruxelloise.
18:15 On parlait de logement là tout à l'heure.
18:17 Il est très difficile pour nos personnes âgées
18:19 de se retrouver seules dans un logement.
18:22 On parle aussi de logement intergénérationnel.
18:24 Ça, c'est une proposition qu'il faudrait peut-être mettre plus en lumière.
18:27 Comment faire en sorte qu'on puisse les encadrer,
18:30 les entendre aussi ?
18:31 Parce que les personnes âgées veulent être entendues.
18:33 Ils ont des choses à nous apprendre encore.
18:35 Nous ne les oublions pas.
18:36 Le temps passe très vite.
18:37 Il nous reste 3 minutes.
18:39 Un message à faire passer,
18:41 alors qu'on est à quelques semaines des élections.
18:44 Peut-être aux jeunes aussi, si vous le souhaitez.
18:46 Le micro est ouvert.
18:48 Oui, donc aux jeunes.
18:50 Je me considère encore jeune.
18:52 À 35 ans, je me considère encore toujours jeune.
18:54 J'ai envie de dire à ces jeunes, prenez votre place.
18:57 Manifestez-vous, parce que vous y avez droit.
18:59 Vous ferez la différence, certainement.
19:01 J'en suis certaine.
19:02 On voit un renouveau aussi dans le monde politique.
19:04 J'en suis très contente,
19:05 parce que les jeunes ont leurs mots à dire.
19:08 Je suis certaine qu'ils sont vecteurs de changement.
19:11 Pour le politique en général,
19:13 levez le voile sur vos vieilles mentalités archaïques.
19:16 Je ne fais pas de jeu de mots.
19:18 Pour la question du voile également,
19:20 c'est un frein pour plusieurs personnes.
19:23 Ça a été un frein pour moi,
19:25 mais j'ai pu lever le voile, comme on dit,
19:27 et me battre.
19:28 J'espère que le politique en général
19:32 sera plus emprunt de réalisation que de blabla.
19:38 Vous nous rappelez peut-être, avant de nous quitter,
19:40 votre candidature, c'est pour Bruxelles.
19:42 Bruxelles, Vaurade, je suis candidate pour la région bruxelloise,
19:45 sixième position.
19:47 Voilà, c'était la conclusion de Zalihara Is.
19:49 Je rappelle que vous êtes échevine des travaux publics
19:52 et de la petite enfance, notamment à Molenbeek-Saint-Jean.
19:55 Merci d'avoir été avec nous pour présenter votre programme.
19:57 Merci à vous.
19:58 On se retrouve dans quelques instants
19:59 pour la suite de votre Carrefour de l'Info.

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