Le carrefour de l'info - Nadia Kammachi (Ecolo)

  • il y a 5 mois
Nadia Kammachi, Echevine des Contrats de quartiers durables à Anderlecht, était notre invitée sur AraBel

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00:00 Info sur Arabelle.
00:02 [Musique]
00:05 Bonjour, bonjour à tous.
00:06 Tout de suite les principaux titres de votre Carrefour de l'information à l'international.
00:10 Humanitaire tué à Gaza, un drame qui suscite la consternation internationale.
00:14 Israël critiqué de toutes parts après la mort de 7 collaborateurs de l'ONG humanitaire World Central Kitchen.
00:22 Chez nous, une nouvelle fusillade, cette fois à Forêt.
00:24 La porte d'une habitation a été la cible de tir de Kalachnikov.
00:28 La Bourgmestre renforce les patrouilles.
00:30 L'Union Européenne et l'amour seront les deux thèmes centraux de la 35e édition de la Foire du Livre de Bruxelles
00:36 qui ouvre au public aujourd'hui sur le site de Tour et Taxi.
00:40 Et puis comme tous les jours en deuxième partie d'émission, direction le Maghreb,
00:43 notamment en Tunisie où Lodfi Mahiri, secrétaire général de l'Union Populaire Républicaine,
00:48 a décidé de se présenter à l'élection présidentielle de l'automne prochain.
00:53 Mais avant de développer tous ces titres, notre invité du jour, Nadia Kamachi, Echwina Anderlecht,
00:59 pour parler contrat de quartier à Bizet. On voit tout cela dans quelques instants.
01:03 Voilà, je vous le disais, il y a quelques instants, notre invité aujourd'hui, Nadia Kamachi, Echwina Anderlecht.
01:15 Bonjour.
01:16 Bonjour Tariq.
01:17 Prévention, participation, propreté, mobilité, notamment autant de thématiques qui vous intéressent
01:21 et qui vous interpellent avec aussi les contrats de quartier.
01:24 On va s'intéresser particulièrement à celui de Bizet, si vous voulez bien.
01:28 Tout d'abord, d'une manière générale, un petit peu les grandes lignes de ce contrat de quartier.
01:32 Déjà, c'est quoi un contrat de quartier ?
01:34 Donc, quand on parle du contrat de quartier à Bizet, en fait, c'est un subside que nous recevons de la part de la région.
01:40 Donc, c'est une enveloppe que nous recevons suite à un appel à candidature.
01:45 Donc, nous avons déposé une candidature pour le quartier à Bizet, pour redynamiser le quartier.
01:50 Qu'est-ce que ça veut dire, redynamiser un quartier ?
01:52 Eh bien, c'est de pouvoir recréer une identité à ce quartier,
01:55 de pouvoir construire les infrastructures, aussi bien sportives, associatives,
02:00 réaménager les espaces publics, et puis aussi tout un axe socio-économique qui va recréer un dynamisme dans le quartier.
02:07 On va développer tout ça.
02:08 Vous avez parlé d'argent.
02:09 Combien ça coûte, en fait ?
02:10 Alors ici, on parle d'un montant qui varie entre 15 et 17 millions d'euros.
02:15 Donc, ça semble être un montant évidemment important.
02:19 Évidemment, quand on parle d'infrastructures, quand on parle de réaménagement d'espaces publics,
02:23 eh bien, ce montant, évidemment, n'est pas si important.
02:26 C'est des investissements quand même assez lourds.
02:28 Il faut prendre un petit peu son mal en patience,
02:30 car ce sont des projets qui prennent du temps.
02:32 Et combien de temps, justement, pour arriver jusqu'au bout ?
02:36 Comme vous le dites, Tariq, effectivement, ça prend énormément de temps.
02:39 Donc, entre le moment où on a eu ce contrat de quartier, donc c'était en 2019,
02:44 et le moment où va sortir de terre toutes ces infrastructures,
02:47 eh bien, on est déjà en 2029.
02:49 Et donc, effectivement, ça prend énormément de temps.
02:51 Beaucoup d'habitants sont en questionnement aussi,
02:54 lorsqu'ils participent à l'élaboration, en fait, de tous les projets.
02:58 Eh bien, c'est vrai qu'entre le moment où on y pense et le moment où ça va sortir de terre,
03:02 ce temps est assez long.
03:04 Alors, on parle aussi de l'opération BRIC. Qu'est-ce que c'est ?
03:06 Ça va commencer, peut-être, une bonne nouvelle en 2025. De quoi s'agit-il ?
03:09 Alors, quand on parle d'opération BRIC, ça veut dire quoi ?
03:11 Ça parle des infrastructures.
03:13 Donc, comme je vous l'ai dit, la première année, c'est l'élaboration du programme.
03:17 Ça se fait de manière totalement participative.
03:19 On rencontre les acteurs de terrain, aussi bien le tissu associatif que les habitants,
03:23 les habitantes, le tissu commercial.
03:26 Et suite à les discussions qu'on a avec eux,
03:29 eh bien, on va élaborer un vaste programme.
03:32 Dans ce programme, aujourd'hui, il y a la construction d'une infrastructure
03:35 qu'on appellera la Maison des Solidarités.
03:38 Quand on parle de contrat de quartier durable, moi, je rajoute solidaire.
03:42 Il est important, dans un quartier aussi,
03:44 de recréer un tissu solidaire entre les habitants,
03:47 entre les différents acteurs qui traversent ce quartier.
03:51 C'est un lieu de rencontre, en quelque sorte ?
03:53 Totalement. Donc, ici, en l'occurrence, on va recréer de la solidarité.
03:59 On l'a vu lors du Covid, il y a des personnes qui étaient totalement isolées,
04:03 qui ne savaient plus spécialement sortir, aller faire leurs courses.
04:06 Et donc, il y a déjà eu toute une série de personnes
04:08 qui sont venues à la rencontre de ces gens qui étaient isolés pour pouvoir les aider.
04:11 Les personnes victimes de violences, elles aussi ne sont pas oubliées
04:14 parce que je vois qu'il y a un logement de transit prévu.
04:16 Totalement. Donc, moi, je mets un accent particulier
04:20 en ce qui concerne les femmes qui sont victimes de violences.
04:23 Et j'avais vraiment envie que dans ce contrat de quartier,
04:25 on puisse avoir des logements de transit,
04:27 des logements qui vont permettre à des femmes dans des situations les plus difficiles
04:31 de pouvoir habiter, de pouvoir avoir un accompagnement aussi.
04:35 Donc, dans cette Maison des Solidarités, il va y avoir également
04:38 tout un accompagnement des personnes qui sont fragilisées,
04:41 qui vont permettre en tout cas de pouvoir de nouveau retrouver de la liberté.
04:47 Dans ces projets phares, en termes d'infrastructure,
04:52 je vois aussi qu'il y a un gros récédat. De quoi s'agit-il ?
04:55 Alors, l'agro-récédat, c'est vraiment un des projets phares du contrat de quartier Bizet.
05:00 Ça va être un lieu où il va y avoir toute une série de productions, de produits locaux.
05:07 Il va y avoir de la formation au métier de maraîchage.
05:11 Il va y avoir de la vente, mais surtout de la sensibilisation
05:14 pour de l'alimentation durable, locale.
05:17 Aujourd'hui, l'alimentation, c'est vraiment un élément qui est important.
05:22 On doit pouvoir manger sainement et on doit pouvoir sensibiliser nos jeunes aussi
05:27 à cette alimentation de circuit court.
05:29 Et c'est en lien, bien évidemment, avec le volet socio-économique.
05:33 Un volet qui est en direction des habitants, mais pas que. Les commerçants ne sont pas oubliés.
05:37 Totalement. Donc, il faut savoir que la Chaussée de Mons traverse ce quartier Bizet.
05:41 De part et d'autre, on a toute une série de commerçants de qualité.
05:47 Et donc, on avait envie d'accompagner les commerçants dans leur enseigne.
05:52 Donc, de pouvoir redonner une identité d'enseigne pour leur commerce.
05:57 Et pour pouvoir réaliser ça, nous avons mis à la disposition de ces commerçants
06:01 des primes qui vont permettre d'une part de rénover leur enseigne
06:06 et d'autre part, suite à la crise que nous avons traversée, la crise énergétique,
06:12 on avait envie de pouvoir leur faciliter le fait de pouvoir rénover leur façade,
06:16 de pouvoir isoler leur façade.
06:18 Et donc, il y a des primes qui vont être accordées également pour tous les commerçants
06:23 qui désirent aujourd'hui rénover leur bâtiment.
06:25 Alors, il y a des toits, il y a des commerces, il y a aussi la culture.
06:29 Et précisément, l'accès à la culture a un autre axe important quand même.
06:32 - Totalement. Donc, en fait, lors de l'élaboration du programme,
06:35 on s'est rendu compte que dans le quartier, c'était très très pauvre d'un point de vue culturel.
06:39 Et moi, j'avais envie de ramener la culture et que ce ne soit pas de la culture
06:43 qui est parfois, on l'entend, destinée à une certaine élite.
06:46 J'avais vraiment envie qu'elle puisse arriver dans les quartiers,
06:49 arriver auprès de nos jeunes qui n'ont pas toujours cet accès à la culture.
06:54 Et pour cela, moi, j'avais vraiment envie de ramener nos deux ASBL.
06:58 Donc, il y a eu des ASBL qui ont répondu à l'appel à projet,
07:01 qui s'appellent l'ASBL A Mon Amour et l'ASBL Rassel-Henout.
07:05 Et ensemble, ils travaillent ensemble avec des publics qui sont divers.
07:09 Et il y a des rencontres qui se font dans l'antenne du contrat de quartier visé.
07:12 Donc, on a un lieu aujourd'hui qui accueille ces jeunes et ces moins jeunes d'ailleurs
07:17 pour des représentations théâtrales.
07:20 Et donc, vraiment un accès à la culture aujourd'hui qui est totalement gratuit aussi.
07:25 Et voilà, moi, j'ai eu beaucoup de bonheur à voir ces jeunes découvrir aussi le métier d'artiste.
07:32 - Vous parlez de collectif d'ASBL selon le nom de Carmen ?
07:35 - Tout à fait.
07:36 Donc, en fait, il faut savoir que généralement, lorsqu'on lance des appels à candidature,
07:40 les ASBL répondent toutes seules à ces appels.
07:43 Et moi, j'avais envie que les ASBL puissent se coordonner ensemble,
07:46 travailler ensemble, offrir un vrai projet ensemble.
07:51 Et là, il y a eu un collectif qui rassemble une dizaine d'ASBL
07:55 et qui propose aujourd'hui une offre aussi bien culturelle, sportive, de qualité dans le quartier.
08:02 - Alors, pour parler des soucis, comme toujours, le nerf de la guerre, c'est bien sûr le portefeuille, l'argent.
08:07 Comment ça se passe ? Et comment voyez-vous l'avenir justement pour mener à bien ce projet en termes de sous ?
08:14 - Comme je vous l'ai dit Tariq, en fait, depuis le début du contrat de quartier,
08:18 on a connu deux grosses crises, la crise Covid et la crise énergétique.
08:22 Et donc, les prix de revient aujourd'hui de la matière première, en fait,
08:27 par rapport aux constructions qui vont avoir lieu, a augmenté de 30%.
08:31 Et donc, il a fallu à un moment donné, aller chercher des financements ailleurs.
08:36 Et donc, c'est ce que j'ai fait en collaboration, bien sûr, avec mon service de la rénovation urbaine.
08:41 On a été chercher des financements aussi bien chez Bruxelles Environnement,
08:44 pour tout ce qui est en rapport avec la gestion des eaux pluviales, par exemple, intégrer des eaux pluviales.
08:50 On a été chercher des financements aussi auprès de l'Europe, à travers le projet d'Agro-Réseda.
08:55 Donc, on a pu remporter plus d'un million d'euros, parce que voilà, c'est un projet aujourd'hui qui est innovateur dans le quartier.
09:02 Et d'autre part, on a dû revoir un petit peu nos ambitions à la baisse,
09:06 toujours en coordination, bien entendu, avec les acteurs de terrain, avec les habitants et habitantes.
09:12 Et donc, on a aussi revu un petit peu nos ambitions à la baisse.
09:16 Alors, en juillet 2022, vous avez déclaré, je vous cite,
09:19 "Je pense que Bizet est un quartier qui a besoin de retrouver une identité." C'est en bonne voie ?
09:24 Oui, totalement. Moi, je dis, pour pouvoir redynamiser tout un quartier, ça prend du temps.
09:30 Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Mais nous avons mis toute une série aujourd'hui d'éléments.
09:34 Ça commence déjà par avoir un lieu de rencontre.
09:38 Il y a toute une série d'ASBL qui côtoie maintenant cet espace.
09:42 Les habitants et habitantes connaissent l'endroit. Et donc, oui, ça prend du temps.
09:46 Mais c'est en bonne voie, bien entendu, parce que, encore dernièrement, l'été dernier,
09:50 on a réalisé toute une série d'activités, d'animations culturelles dans le parc des Réséda.
09:56 Et qui a permis, en fait, à des seniors qui se trouvent dans une maison de repos pas très, très loin de Clos Bizet,
10:03 qui sont venus, qui ont pu participer à ces activités.
10:08 Et voilà, moi, c'est un vrai bonheur lorsque j'assiste à ces sourires, à ces rencontres.
10:13 Donc, voilà, clairement, on est sur la bonne voie.
10:16 Et dans les prochaines années, je me suis certaine que ce sera une vraie réussite.
10:20 Alors, on voit que vous retroussez les manches pour ce contrat de quartier Bizet.
10:25 Est-ce qu'il y a d'autres projets aussi qui vous intéressent et qui vous interpellent ?
10:28 Totalement. Moi, je mets toujours un accent vraiment important auprès de nos jeunes.
10:34 Je vous l'avais dit, je pense, dans une précédente interview, c'est le fait de dire qu'aujourd'hui,
10:39 nos jeunes, on doit donner un exemple, leur donner de l'espoir.
10:43 Et les projets que nous portons, nous, en tant que communes, c'est de pouvoir permettre à ces jeunes d'accéder à leurs rêves.
10:51 Et de montrer qu'aujourd'hui, rien n'est impossible.
10:55 Et je donne un exemple très simplement.
10:59 Ici, dans un contrat de quartier, la grosse difficulté qu'on peut rencontrer, c'est des lourdeurs administratives.
11:06 Et donc, entre le moment où on pense à un projet, où un jeune pense à un projet,
11:11 et le moment où ça va se réaliser, ça peut prendre des années pour avoir un espace,
11:15 ne serait-ce qu'avoir un espace de rencontre.
11:17 Aujourd'hui, on a une antenne, mais la Maison de la solidarité, elle ne va être créée qu'en 2029.
11:22 Et donc, si nous avions, nous, des moyens complémentaires par rapport à du personnel
11:28 qui, dès le début, serait attitré pour ce projet, je pense qu'on irait plus vite.
11:33 Donc, moi, si j'ai un message aujourd'hui à donner à la région,
11:36 c'est de pouvoir nous permettre, en tout cas, de solutionner ce problème, de réduire ce temps.
11:42 Et par ailleurs, moi, j'ai encore un petit coup de gueule, entre guillemets.
11:47 J'ai rencontré énormément de commerçants dans ce quartier.
11:50 Aujourd'hui, ils se sont fédérés à travers une ASBL, donc une association de commerçants.
11:56 Et ils ont écrit un courrier au ministre président pour dire qu'ils ne comprenaient pas l'absurdité, en fait.
12:04 Aujourd'hui, les primes, comme je vous ai expliqué,
12:07 qui pouvaient bénéficier par rapport à leur enseigne et par rapport à la rénovation de leur bâtiment,
12:13 eh bien, une partie de la Chaussée du Monde va pouvoir en bénéficier.
12:16 Mais les commerçants qui se trouvent juste en face ne pourront pas,
12:19 parce qu'ils ne font pas partie de la ZRU.
12:21 La ZRU, c'est la zone de réhabilitation urbaine qui comprend, en fait, ce contrat de quartier.
12:28 Et donc, aujourd'hui, ils ont demandé s'ils ne pouvaient pas, malgré tout, bénéficier également de cette prime.
12:35 Et moi, j'appuie cette demande.
12:36 Et d'ailleurs, encore la semaine dernière, j'ai rencontré M. Vervoort pour lui demander de venir à la rencontre des commerçants.
12:43 Comme il le fait, je l'ai rencontré dernièrement à Niftar, donc je sais qu'il va assez aisément à la rencontre des gens.
12:51 Et donc, vraiment, je lui ai demandé de venir à la rencontre de ces commerçants pour expliquer,
12:57 bah oui, parfois, on doit sortir un petit peu d'une ordonnance qui est figée, théorique.
13:02 Mais comme moi, je suis une femme de terrain, quand je le vois sur le terrain qui a une absurdité,
13:06 je me dis, il faut qu'on puisse solutionner ce problème-là.
13:09 Peut-être en guise de conclusion et de message aussi, militer pour, disons, un contact et un dialogue plus fluide
13:17 entre les habitants, les riverains et les autorités concernées.
13:20 Totalement. Surtout des autorités lorsqu'elles sont au plus loin, finalement, des quartiers,
13:25 donc régionales, fédérales, européennes.
13:28 Mais voilà, moi, je suis quelque part cette intermédiaire et je suis fière de l'être.
13:33 Voilà, c'est donc la conclusion de Nadia Kamachi.
13:35 Je rappelle que vous êtes échevienne à Anderlecht. Merci en tout cas d'avoir été avec nous, sur Arabelle.
13:40 Merci beaucoup pour votre invitation, Thierry.
13:41 Avec plaisir. On se retrouve dans quelques instants pour la suite de votre Carrefour d'Info.

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