Le carrefour de l'info - Ismaël Nuino (Les Engagés)

  • il y a 6 mois

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00:00 [Musique]
00:03 Bonjour, bonjour à tous. Bienvenue dans votre Carrefour de l'information.
00:07 Les élections régionales, fédérales...
00:10 [Musique]
00:11 Voilà, les élections régionales, fédérales et européennes du 9 juin prochain.
00:16 On démarre aujourd'hui la présentation des différents candidats et leurs programmes
00:19 dans le cadre d'un dispositif électoral bien précis,
00:22 validé par le CSA, le Conseil supérieur de l'audiovisuel.
00:25 Notre invité dans quelques instants, Ismaël Nouinou, président de Génération Engagée.
00:30 Également chez nous, la manifestation contre les mesures d'austérité européennes,
00:33 les transports publics bruxellois, perturbées depuis ce matin
00:37 en raison d'une manifestation prévue dans le quartier européen.
00:40 À l'international, au Proche-Orient, entre espoir et désillusion dans la bande de Gaza,
00:45 la trêve tant espérée pour le début du mois de Ramadan n'a pas eu lieu.
00:49 Et puis en deuxième partie d'émission, comme tous les jours,
00:51 on va traverser la Méditerranée pour nous rendre au Maghreb,
00:53 notamment au Maroc où le tourisme enregistre une croissance à deux chiffres
00:57 durant les deux premiers mois de cette année, plus de 2,1 millions de personnes.
01:02 Voilà pour l'essentiel du Carrefour de l'Information qui démarre dans quelques instants.
01:06 [Générique]
01:13 – Voilà, je vous le disais il y a quelques instants,
01:14 notre invité aujourd'hui, Ismaël Nouinou, qui est président de Génération Engagée,
01:19 premier suppléant au fédéral à Bruxelles pour son parti.
01:22 Bonjour.
01:23 – Bonjour.
01:23 – Alors comme annoncé il y a quelques minutes,
01:25 et dans le cadre de notre dispositif électoral validé par le CSA,
01:30 vous vous disposez de 20 minutes exactement, pas une de plus,
01:33 pour nous présenter et décortiquer un petit peu votre programme.
01:36 On va commencer par, il y a plusieurs axes,
01:38 on va démarrer par le premier si vous le voulez bien,
01:41 celui du logement et la problématique du coût du logement à Bruxelles.
01:45 – Alors je vais commencer peut-être par souhaiter un bon mois de Ramadan,
01:48 Mabrouk Ramadan à tous les Bruxellois et à tous les musulmans dans le monde
01:52 qui célèbrent le Ramadan, j'espère qu'on va pouvoir faire de ce mois
01:57 un mois de paix partout dans le monde,
01:59 et donc c'est un vrai enjeu et qu'on puisse en garder le meilleur.
02:02 Donc vraiment, je vous laisse, c'est la tradition quand même,
02:03 souhaiter un bon mois de Ramadan,
02:05 et mon père m'a dit de ne pas oublier de le faire, donc je l'ai fait, voilà.
02:08 Alors pour commencer avec le premier sujet,
02:09 donc celui du logement, comme vous en parliez,
02:12 à Bruxelles pour nous le logement est un des enjeux majeurs,
02:15 c'est-à-dire que pour beaucoup de personnes,
02:16 se loger, que ce soit acheter, louer ou rénover sa maison ou son appartement,
02:21 c'est une grande difficulté.
02:22 Et donc je voulais qu'on puisse parler aujourd'hui en trois axes,
02:25 d'abord de la propriété, de la location et puis de la rénovation.
02:29 Pour ce qui concerne la propriété,
02:31 ce qu'on propose chez les engagés,
02:32 c'est d'annualiser les droits d'enregistrement.
02:34 Alors concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
02:36 C'est de se dire qu'aujourd'hui, quand on achète un appartement,
02:38 on paye sur le prix 12,5% de taxes, d'impôts.
02:42 Ça, c'est énorme, ça représente en moyenne 50% de l'apport que vous devez amener.
02:46 Parce qu'il y a en moyenne pour les banques 10%,
02:49 c'est ce que vous devez amener cash,
02:50 plus 12,5% juste des taxes qu'on paye.
02:53 Et donc ce qu'on propose, c'est d'annualiser ces taxes
02:56 et donc on va les payer un petit peu chaque année.
02:58 Ça permet que ce que vous devez amener le jour où vous voulez acheter,
03:01 c'est seulement ces 10%.
03:02 Et donc en fait, ce qu'on propose,
03:03 c'est de réduire de 50% le ticket d'entrée à la propriété.
03:06 Ça permettra aux jeunes d'accéder plus rapidement à la propriété
03:09 parce qu'aujourd'hui, le baromètre des notaires,
03:11 il montre que l'âge moyen d'accès à la propriété,
03:13 c'est 39 ans et demi.
03:14 C'est énorme.
03:15 Alors que quand on veut acheter pour pouvoir fonder un foyer,
03:18 être stable, avoir une sécurité,
03:19 et ça, c'est un vrai enjeu.
03:20 Et donc voilà une proposition concrète pour y arriver.
03:23 L'allocation, augmenter aussi l'allocation de loyers pour les jeunes ?
03:25 Oui, c'est ça. C'est un vrai enjeu.
03:27 Alors, pas que pour les jeunes.
03:28 On sait que la région Bruxelles-Capital,
03:29 est une région où il y a beaucoup de locataires,
03:31 en fait, plus que dans les autres régions.
03:33 Et on se rend compte que pour aider les gens à louer,
03:35 il y a plusieurs mécanismes.
03:36 Il y a évidemment celui des délogements sociaux,
03:38 qui aujourd'hui ne marche pas très bien.
03:40 Il y a 53 000 personnes sur les listes d'attente.
03:41 Je veux dire, c'est immense. On voit que ça ne fonctionne pas.
03:43 Et donc ce qu'on propose,
03:44 c'est d'augmenter, d'intensifier le mécanisme de l'allocation loyer,
03:47 c'est-à-dire d'aider les personnes qui payent un loyer
03:49 qui n'est pas un loyer de logement social.
03:52 Ça a été mis en place par Céline Frémaud,
03:54 qui est un corps parlementaire chez nous aujourd'hui.
03:55 Et donc, il faut absolument l'intensifier
03:57 pour aider le plus de foyers possibles à louer,
04:00 et pas simplement et uniquement investir dans le logement social.
04:02 Un dernier angle, la rénovation ?
04:04 La rénovation, c'est un enjeu qui est majeur aujourd'hui
04:07 pour plusieurs raisons.
04:08 D'abord, pour le fait de lutter contre le réchauffement climatique.
04:11 On sait qu'aujourd'hui, si on veut faire ça correctement,
04:12 on devrait rénover 3 à 4% de notre bâti en Belgique.
04:16 Aujourd'hui, on rénove à peine un petit pourcent chaque année.
04:19 Le deuxième enjeu, c'est le coût des factures.
04:22 On l'a vu pendant la crise énergétique,
04:23 le fait d'avoir des logements mal isolés,
04:25 ça fait qu'on a des factures qui explosent.
04:27 Et donc, notre proposition, c'est l'isolation sans frais.
04:30 Alors comme ça, ça paraît être une promesse de campagne bien belle,
04:32 mais elle est très concrète.
04:33 C'est un triple zéro.
04:35 C'est zéro frais, zéro tracas, zéro émissions.
04:37 Zéro frais, parce que c'est un tiers investisseur
04:40 qui va payer la rénovation
04:42 et qui va se rembourser sur vos économies d'énergie.
04:45 Zéro tracas, parce qu'en fait, c'est le gouvernement,
04:47 avec son administration, qui va planifier les rénovations
04:50 et qui va venir un jour toquer à votre porte
04:52 ou vous envoyer un courrier pour vous dire,
04:53 voilà, on rénove votre quartier,
04:55 c'est financé par cet investisseur,
04:58 mettez votre logement à disposition
05:00 pour nous aider à le rénover pendant ces dates-là.
05:02 Et zéro émissions, parce que si on rénove,
05:04 on émet beaucoup moins de CO2
05:05 et ça permet donc d'avoir moins de tracas
05:07 pour son portefeuille et pour la planète.
05:09 – Alors, Ismaël Nouyno, à présent,
05:11 l'une des principales préoccupations
05:13 de nos concitoyennes et de nos concitoyens,
05:15 c'est le pouvoir d'achat.
05:17 – C'est le pouvoir d'achat,
05:18 parce que c'est même la préoccupation numéro une,
05:20 en fait, à chaque fois dans les sondages,
05:21 c'est de se dire, combien on va être payé
05:23 et qu'est-ce qu'on va pouvoir en faire pour se loger,
05:25 se nourrir et tous les besoins vitaux au minimum.
05:28 Alors, l'un de nos premiers regrets,
05:30 c'est qu'on n'ait pas pu aboutir sur une réforme fiscale.
05:33 Elle a été promise lors de l'accord de majorité en 2019-2020
05:37 et en fait, on s'est rendu compte qu'il y a un parti qui l'a bloquée,
05:40 c'est le mouvement réformateur et ça, ça pose un vrai problème
05:43 parce que par dogmatisme, on n'a pas décidé, en fait,
05:45 de protéger les travailleurs,
05:46 on a décidé de protéger les plus riches.
05:48 Et donc, le fait que le mouvement réformateur
05:50 ait décidé de protéger les plus riches,
05:51 pour nous, c'est un vrai problème.
05:52 Donc, nous, en parallèle, vu qu'on est dans l'opposition,
05:55 on a décidé de travailler sérieusement avec des dizaines d'experts
05:58 sur un projet de réforme fiscale
05:59 qu'on espère pouvoir mettre en place
06:01 si on arrive au gouvernement et c'est bien notre projet, après 2024.
06:04 Ce qu'on propose, c'est de diminuer en moyenne le taux d'imposition de 20%.
06:09 Aujourd'hui, il y a des gens qui sont taxés à plus de 50%,
06:12 le taux maximal, ce sera 45%
06:14 et on veut qu'en moyenne, il soit diminué de 20%.
06:16 On veut aussi, par exemple, avoir un droit de crèche.
06:19 Alors, ça paraît ne pas être de la fiscalité,
06:21 mais avoir le droit à une crèche pour chacun,
06:23 c'est diminuer de manière très forte le coût d'avoir un enfant
06:27 pour des jeunes parents.
06:28 Parce qu'aujourd'hui, quand tu as une crèche,
06:29 ça coûte 500-600 euros par mois.
06:30 En fait, c'est plus intéressant de ne pas travailler
06:32 et de garder son enfant que d'aller travailler
06:33 et de le mettre dans une crèche.
06:34 Il y a une autre proposition qui est super importante pour moi,
06:37 c'est qu'on a une proposition d'exonérer d'impôts
06:40 les 100 000 premiers euros gagnés par un jeune qui travaille.
06:43 Alors, ça paraît encore une fois un peu utopiste,
06:45 mais nous, on ne propose pas de donner cash 30 000 euros.
06:48 Ce qu'on propose, c'est de dire qu'à un jeune qui travaille,
06:50 les 100 000 premiers euros qu'il gagne,
06:51 ils ne seront pas taxés.
06:53 Ça l'encourage à travailler
06:54 et ça lui permet de mettre de l'argent de côté
06:56 parce que c'est à ce moment-là de la vie
06:57 qu'on a besoin d'avoir du capital.
06:59 C'est quand on veut lancer une entreprise,
07:00 qu'on est jeune, qu'on veut acheter une maison,
07:02 qu'on veut fonder un foyer, qu'on veut acheter une voiture
07:04 parce que c'est nécessaire.
07:05 C'est à ce moment-là qu'on a besoin d'argent
07:06 et permettre d'exonérer ces 100 000 premiers euros,
07:08 ça renforce la volonté de travailler
07:10 et ça permet à chacun de se lancer correctement dans la vie active.
07:12 C'est ce que vous appelez le bonus bosseur.
07:14 Alors, c'est le bonus bosseur, ça, c'est encore autre chose.
07:16 Ce ne sera pas que pour les jeunes.
07:17 C'est cette volonté de se dire aujourd'hui, malheureusement,
07:19 il n'y a pas un différentiel assez important
07:21 entre le fait qu'on ne travaille pas et le fait qu'on travaille.
07:24 Il y a des gens qui ne travaillent pas,
07:25 qui gagnent pratiquement la même chose que des gens qui travaillent.
07:27 Et surtout que ces gens qui ne travaillent pas,
07:28 ils ont tout à fait d'avantages,
07:30 des réductions de coûts pour les transports,
07:33 pour l'accès à la crèche, parfois, etc.
07:35 Et le problème, c'est que quand on se met à travailler,
07:38 ça va nous coûter plus cher
07:39 et donc on a un pouvoir d'achat qui est moins important.
07:41 Et ça, c'est un vrai problème.
07:43 Ce qu'on propose,
07:44 ce n'est pas comme certains partis,
07:45 de diminuer les allocations des personnes qui ne travaillent pas.
07:47 Parce que ces personnes, elles ont déjà des allocations
07:49 qui sont assez faibles,
07:50 qui sont tout juste au seuil de pauvreté.
07:51 Ce n'est pas notre philosophie.
07:53 Notre philosophie, c'est de récompenser ceux qui travaillent
07:55 et donc de mettre en place un bonus bosseur de 450 euros,
07:58 qui sera dégressif plus le salaire est élevé.
08:01 Mais pour faire en sorte que dès qu'on se met à travailler,
08:03 on ait au moins un différentiel de 400 à 500 euros
08:06 entre l'inactivité et le travail.
08:07 Toutes ces mesures entrent dans le cadre du grand plan des engagés ?
08:10 Ça rentre effectivement dans le cadre de ce grand plan de réforme fiscale.
08:13 Parce que comme je le disais,
08:14 on ne peut pas prendre des petites mesures
08:16 dans un coin ou dans l'autre en disant
08:17 "Voilà, nous on veut une taxe sur les riches,
08:19 nous on veut ne pas taxer les gens qui travaillent".
08:21 Parce que c'est ce que font tous les partis
08:22 en lançant des grandes propositions.
08:24 Nous on a un plan qui est résolument concret, pragmatique,
08:27 qui propose un vrai shift fiscal de 52 milliards d'euros,
08:30 qui ne définance pas l'État, qui le refinance,
08:32 qui est neutre budgétairement,
08:34 mais qui veut dire "On est responsable, on est raisonnable,
08:37 mais on propose de vraiment revaloriser le travail
08:39 parce qu'il va falloir nous faire confiance".
08:40 Parce que si on fait confiance aux partis
08:42 qui étaient aujourd'hui dans le gouvernement,
08:43 ce qu'on aura c'est de l'immobilisme
08:45 et pas une vraie réforme fiscale.
08:46 Ismaël Nwino, président de Génération Engagée,
08:49 candidat premier suppléant au fédéral à Bruxelles,
08:52 on poursuit notre entretien pour décortiquer
08:53 plus en détail votre programme.
08:55 À présent, une autre facette qui intéresse beaucoup
09:00 les Bruxelloises et les Bruxellois,
09:01 c'est la sécurité et la justice,
09:03 au regard de l'actualité bien sûr.
09:05 - Oui justement, en fait,
09:06 on n'a pas attendu cette actualité
09:08 pour s'intéresser à cette thématique.
09:10 On se rend compte que malheureusement,
09:12 depuis des années maintenant,
09:15 la sécurité et la justice,
09:16 particulièrement à Bruxelles, sont défaillantes.
09:19 Pas parce que les policiers font mal leur travail,
09:21 pas parce que les magistrats font mal leur travail,
09:23 mais parce que simplement, ils ne sont plus financés.
09:25 En fait, le dernier gouvernement, MRNVA,
09:28 a définancé de manière historique la police et la justice
09:31 et ce gouvernement-ci n'a pas rattrapé le retard.
09:34 Et donc ce qui se passe,
09:35 c'est qu'on a un manque de policiers,
09:36 un manque de magistrats,
09:37 on voit ce qu'on appelle l'arriéré judiciaire,
09:39 c'est-à-dire le retard dans le traitement des procès
09:41 qui est immense et donc ça fait qu'en fait,
09:43 notre État de droit, il est en difficulté.
09:46 Ça, c'est des considérations théoriques.
09:48 Aujourd'hui, ce qu'on voit dans le concret et dans le terrain,
09:50 c'est les fusillades.
09:51 C'est qu'en fait, malheureusement,
09:53 le sentiment de sécurité à Bruxelles
09:54 est de plus en plus mis à mal.
09:56 On entend presque tous les jours
09:58 le fait qu'il y ait une fusillade là ou là.
09:59 Alors, on entend des bourgmesses qui disent
10:01 il faut que ce soit les trafiquants qui aient peur,
10:03 la peur doit changer de camp.
10:05 Alors, c'est facile de le dire,
10:06 mais à un moment, il faut agir aussi.
10:08 Et alors, il n'y a pas un coupable.
10:09 C'est ça le problème en Belgique,
10:10 c'est que bien souvent, tout le monde est responsable,
10:11 personne n'est responsable.
10:13 Et donc ce qu'il faut,
10:13 nous ce qu'on propose très concrètement,
10:15 c'est engager 3 400 policiers en Belgique
10:17 et 842 policiers à Bruxelles.
10:20 On a fait les chiffres pour remplir les cadres.
10:22 C'est ce dont on a besoin au minimum.
10:23 Un point important à Bruxelles,
10:24 c'est que ces policiers devront être bilingues.
10:26 Parce qu'aujourd'hui, on voit qu'il y a une difficulté
10:28 sur la connaissance des langues à Bruxelles.
10:30 Et ça crée en fait que le contact
10:32 et le service rendu à la population
10:33 peut être moins efficace.
10:35 Une deuxième chose, c'est sur la question de la justice.
10:37 Aujourd'hui, on a des vrais enjeux,
10:39 c'est à dire que comme je l'ai dit,
10:39 on a des retards majeurs
10:41 sur le fait de rendre des jugements.
10:44 Ce qu'on demande, c'est qu'un jugement ordinaire
10:46 y soit rendu en un an maximum.
10:48 Ça semble être la moindre des choses.
10:49 Quand vous avez un problème avec votre voisin,
10:51 vous ne devez pas attendre 5 ans pour avoir une décision.
10:53 Ça ne marche pas en fait.
10:54 Et le problème, il faut s'en rendre compte,
10:55 c'est que si la justice est défaillante,
10:58 le risque, c'est qu'un jour, les gens se disent
10:59 "en fait, je n'ai plus besoin de la justice".
11:01 Est-ce qu'ils vont faire justice eux-mêmes
11:02 ou est-ce qu'ils ne vont simplement plus croire
11:04 en notre système judiciaire ?
11:05 Ça, ça crée d'autres problèmes plus tard.
11:07 Et donc, on doit absolument refinancer la justice,
11:09 engager des magistrats.
11:10 Parce qu'aujourd'hui, quand on a eu l'attentat
11:11 il y a quelques mois à Bruxelles,
11:13 le gouvernement a annoncé l'engagement de magistrats.
11:15 Mais cet engagement ne remplit même pas
11:18 le cadre nécessaire qui est prévu par la loi.
11:21 Et donc là, c'est un vrai problème.
11:22 On doit absolument avoir plus de magistrats.
11:24 Et une dernière chose, en fait,
11:25 c'est qu'on n'est pas un parti sécuritaire
11:27 pour dire d'être sécuritaire.
11:28 Vous avez des partis qui vont dire
11:29 "il faut mettre tout le monde en prison".
11:30 - Justement, sur les populations carcérales.
11:32 - Voilà, c'est ce que j'allais dire.
11:33 Les prisons, elles sont remplies aujourd'hui.
11:35 Alors, le MR s'est gargarisé du fait d'avoir permis
11:38 que les petites peines soient aussi appliquées.
11:40 Tous les directeurs de prison avaient dit
11:41 "ça va être impraticable
11:42 parce qu'en fait, les prisons vont être remplies".
11:44 C'est le cas aujourd'hui.
11:45 Les prisons sont remplies.
11:46 Aujourd'hui, ce qu'il faut,
11:47 c'est aussi être capable de trouver
11:48 des aménagements de peines
11:49 qui fassent que ces personnes,
11:50 quand ils rentrent en prison et qu'ils en ressortent,
11:51 ne soient pas juste plus des délinquants.
11:53 Parce que souvent, c'est ce qui se passe malheureusement.
11:55 La récidive en sortant de prison, elle est super importante.
11:57 Et donc, il va falloir trouver des aménagements
11:59 et d'autres peines, des peines alternatives
12:00 pour s'assurer que ces personnes qui peuvent être dangereuses
12:02 soient aillées en prison,
12:04 soit soient punies correctement.
12:05 Mais en tout cas, la prison pour la prison,
12:06 ce n'est pas la solution.
12:07 Parce qu'une dernière chose, c'est la prévention.
12:09 On le voit aujourd'hui,
12:11 l'une des grosses priorités
12:12 et l'une des grosses causes de la violence,
12:16 c'est la drogue.
12:17 Je pense qu'aujourd'hui, il est primordial
12:19 qu'on puisse adresser réellement cette problématique
12:21 et qu'on légalise la consommation des drogues.
12:24 Alors vous me direz, quel est le rapport ?
12:25 Aujourd'hui, le problème, c'est qu'en ayant
12:27 une consommation de drogue qui est pénalisée,
12:28 donc qui est interdite,
12:30 on crée ces trafics.
12:31 Ces trafics qui font qu'on a des gens qui vivent de ça,
12:33 qui dealent dans les rues, en bas des immeubles
12:36 et qui créent cette violence.
12:37 Si on le légalisait, en fait,
12:38 les gens pourraient consommer de manière légale
12:40 en allant acheter leur drogue de manière légale.
12:42 Alors on incite personne à consommer.
12:45 D'ailleurs, les bénéfices qui seraient tirés des taxes
12:48 de cette consommation,
12:49 ils iraient dans la prévention contre les drogues.
12:51 Mais surtout, l'enjeu, c'est quoi ?
12:52 C'est de se dire qu'aujourd'hui,
12:53 les gens qui sont addicts à une drogue,
12:57 ce n'est pas des criminels.
12:58 C'est des gens qui sont malades.
12:59 Et donc, notre objectif,
13:00 c'est de faire passer la consommation des drogues,
13:02 la maladie, l'addiction,
13:04 du code pénal au code de santé publique.
13:06 Ça, c'est vraiment la logique, c'est de se dire
13:08 on doit aider ces gens, pas les punir.
13:10 Par contre, les criminels qui vendent la drogue,
13:13 qui la cheminent par le port d'Anvers
13:14 et qui viennent à Bruxelles,
13:15 eux, c'est toujours des criminels
13:16 et il faudra les punir.
13:17 Mais donc, un vrai enjeu aujourd'hui.
13:19 Et là, j'ai envie aussi d'envoyer un message
13:20 au Parti Socialiste.
13:21 C'est qu'en 2019, ils ont fait campagne
13:23 sur le fait de légaliser le cannabis.
13:25 C'était leur grande campagne pour parler aux jeunes.
13:28 On est en 2024, rien n'a été fait.
13:30 Le PS est au gouvernement partout en Belgique
13:32 et ils n'ont rien fait.
13:33 Et aujourd'hui, en 2024,
13:34 ils se remettent à faire campagne
13:35 sur la légalisation du cannabis.
13:37 Alors moi, ce que j'attends,
13:38 c'est des vrais actes
13:39 et pas qu'on fasse campagne
13:40 tous les cinq ans sur une promesse
13:41 et qu'en fait, finalement,
13:42 quand on arrive au gouvernement,
13:43 on l'oublie complètement.
13:44 – Le message est passé.
13:46 Après le logement, le pouvoir d'achat,
13:47 la sécurité et la justice,
13:49 un dernier axe aussi,
13:51 un des derniers axes, le numérique,
13:53 l'importance de la politique numérique
13:56 sous-estimée chez nous.
13:57 – Oui, je crois qu'on a tendance à se dire
13:59 que le numérique, c'est quelque chose
14:00 qu'on ne comprend pas très bien,
14:01 qui est lointain, c'est les gaffes femmes,
14:02 ils sont loin aux États-Unis.
14:04 Et donc, je trouve que nos politiques belges
14:06 ont trop tendance à se dire
14:07 que ça ne leur appartient pas.
14:08 Personnellement, en tant qu'Ismaël Nuyno,
14:11 je me suis beaucoup battu au sein de mon parti
14:13 pour qu'on en fasse un vrai sujet.
14:15 Et donc, on a pu défendre avec Olivier de Wasseige,
14:17 qui est tête de liste
14:18 aux élections régionales à Liège,
14:19 un plan numérique.
14:21 Donc, on avait fait quatre plans.
14:22 Un plan énergie-climat,
14:24 plan fiscalité à emploi,
14:26 plan justice-sécurité, plan santé-bien-être.
14:28 On avait annoncé quatre plans.
14:29 Et puis moi, j'ai réussi à me battre pour dire
14:31 on en veut un cinquième sur le numérique,
14:32 parce qu'en fait, aujourd'hui, le numérique,
14:33 il a un impact dans la vie de tout le monde.
14:35 Que ce soit les réseaux sociaux,
14:36 que ce soit l'intelligence artificielle
14:37 qu'on voit beaucoup aujourd'hui,
14:39 la modification de nos habitudes sur les emplois,
14:41 la gestion des données,
14:42 le numérique a un impact majeur
14:44 et il ne peut pas rester une politique
14:47 qui n'est pas prise en main par le politique.
14:49 Et donc, ce qu'on propose, c'est un plan numérique
14:51 dont on a déjà annoncé les grandes lignes,
14:53 mais qui va sortir prochainement.
14:55 Mais je vais déjà pouvoir vous en donner quelques éléments.
14:57 D'abord, on veut mettre fin à l'anonymat en ligne.
15:00 L'anonymat en ligne, aujourd'hui, c'est quoi ?
15:02 C'est de pouvoir créer un compte sur Twitter, X,
15:05 sur Facebook, lui donner un pseudo
15:07 et aller insulter des femmes, des hommes politiques
15:10 ou n'importe qui, et mettre en place
15:12 ce qu'on appelle du harcèlement en ligne.
15:14 Le harcèlement en ligne, aujourd'hui,
15:15 il cause chaque année des dizaines de suicides
15:17 chez les jeunes.
15:18 Et ça, on ne peut pas le tolérer.
15:21 Alors, il y a des gens qui disent
15:21 oui, mais la fin de l'anonymat, c'est la fin de la liberté,
15:23 ça va être la censure.
15:25 J'ai vraiment envie de répondre à ça,
15:26 que la censure, c'est très différent de respecter la loi.
15:29 Aujourd'hui, je n'ai pas le droit en rue
15:32 d'insulter quelqu'un en lui disant "t'es un sale noir".
15:35 C'est interdit et c'est très bien.
15:36 Eh bien, ça doit être interdit aussi en ligne.
15:38 Le problème, c'est qu'aujourd'hui,
15:39 si c'est quelqu'un qui m'insulte en ligne
15:41 et qui me traite de sale noir,
15:42 qui me traite de sale arabe,
15:44 il ne se passera rien.
15:45 Et donc, je veux mettre fin à l'anonymat.
15:46 Ça ne veut pas dire qu'on verra toutes vos données,
15:48 mais que si un juge en fait la demande,
15:50 il pourra avoir accès à votre nom, prénom,
15:52 pour pouvoir poursuivre si vous avez contrevenu à la loi.
15:55 Donc ça, c'est un premier enjeu qui est important
15:56 parce qu'on ne peut pas faire en sorte,
15:57 on ne peut pas laisser les réseaux sociaux
15:59 comme des zones de non-droit.
16:01 Ça, c'est une première chose super importante.
16:03 La deuxième chose, c'est l'intelligence artificielle.
16:05 L'intelligence artificielle, aujourd'hui,
16:07 ça fait très peur à beaucoup de personnes
16:09 parce qu'elle est arrivée très rapidement.
16:10 On a vu Chajipiti, on parle à quelqu'un qui nous répond.
16:13 On se dit "mais en fait, il connaît beaucoup de choses,
16:14 est-ce qu'ils vont nous remplacer ?"
16:15 Je pense que d'abord, il faut un peu démystifier,
16:17 se dire que ça fait des années que l'intelligence artificielle
16:19 existe dans les softwares, dans les serveurs et tout.
16:22 Parce qu'en fait, ce que c'est l'intelligence artificielle,
16:24 c'est qu'on a réussi à rendre notre puissance de calcul
16:27 et de traitement de données de plus en plus importante
16:28 pour faire en sorte que les liens qu'elle fait entre les données
16:31 soient beaucoup plus forts,
16:32 et donc qu'elle nous donne des données plus qualitatives.
16:36 Ce n'est pas un cerveau qui réfléchit comme nous,
16:37 on est capable de le faire.
16:39 Mais aujourd'hui, l'intelligence artificielle,
16:41 en Belgique, en Europe et dans le monde,
16:43 c'est un enjeu majeur.
16:44 L'Europe a bien adressé ça avec le AI Act,
16:47 qui est un règlement européen qui a été adopté très récemment,
16:50 et qui propose tout un tas de balises
16:52 sur lesquelles on peut réglementer l'intelligence artificielle.
16:54 L'enjeu, c'est qu'ils mettent en place un comité européen
16:56 pour contrôler ça et que la Belgique doit y envoyer quelqu'un
16:59 pour nous représenter.
17:00 Le problème, c'est qui est-ce qu'on va envoyer ?
17:02 Et donc, c'est un message aussi que je veux envoyer,
17:04 c'est que sur toutes ces politiques numériques,
17:05 on a aujourd'hui un secrétaire d'État, Mathieu Michel,
17:08 qui a été très passif, très attentiste,
17:11 qui en fait se félicite de plein d'acquis
17:13 qui ont été faits par l'Europe.
17:15 Et quand il propose des choses,
17:16 c'est à chaque fois des choses en demi-teinte,
17:18 sur l'anonymat en ligne,
17:20 lui il propose de vérifier,
17:22 de pouvoir voir si un compte a été vérifié ou pas.
17:24 En fait, c'est comme si je vous disais,
17:26 on met des plaques d'immatriculation sur vos voitures
17:28 et il y aura juste une pastille verte ou rouge
17:30 pour savoir si c'est une plaque qui est vraie ou une fausse plaque.
17:32 Enfin, ça n'a aucun sens.
17:33 On veut savoir si les comptes sont vrais ou pas, point à la ligne.
17:36 Et donc vraiment, aujourd'hui, ce dont on a besoin,
17:37 c'est une vraie politique numérique,
17:38 avec une vraie administration du numérique
17:40 et une politique concertée au niveau du fédéral.
17:43 Parce qu'aujourd'hui, comme dans beaucoup de matières,
17:44 comme la santé par exemple,
17:46 on a un ministre du numérique au fédéral,
17:48 un ministre du numérique à la région,
17:50 un ministre du numérique dans l'autre région,
17:52 un ministre du numérique dans l'autre région,
17:53 un commissaire du numérique à l'Europe,
17:56 et on a du numérique un peu partout et un peu nulle part en même temps.
17:59 Encore une fois, ils font un responsable au fédéral
18:02 qui puisse être le pilote de l'action numérique.
18:05 Et puis après, on a des organes qui fonctionnent bien
18:07 dans les régions comme Digital Wallonia,
18:09 qui doivent pouvoir mieux actionner leurs leviers,
18:12 mais qu'on doit leur donner plus de pouvoir et d'indépendance.
18:15 Donc ça c'est super important.
18:17 Une dernière chose peut-être ?
18:18 Une dernière chose, il nous reste encore deux minutes exactement
18:20 pour faire un petit peu la synthèse de tout cela.
18:23 Une dernière chose très rapidement alors,
18:24 sur la gestion des données.
18:25 Aujourd'hui, les données,
18:27 les entreprises en ont des millions, des milliards sur nous.
18:30 Les données, c'est ce qui fait vivre les GAFAM, les réseaux sociaux.
18:33 Aujourd'hui, une proposition qu'on a,
18:34 c'est de faire des données d'intérêt public, un bien public.
18:37 C'est-à-dire que les données qui disent,
18:39 aujourd'hui, il y a 80% des gens qui prennent cette route
18:41 pour aller à cet endroit-là.
18:42 Aujourd'hui, il y a 50% des gens qui, à cette heure-ci,
18:45 prennent ce transport en commun-là.
18:47 Elles appartiennent à des entreprises privées.
18:49 On dit qu'elles ne peuvent pas les vendre à l'État,
18:51 mais qu'elles doivent les donner à l'État
18:52 pour que l'État puisse s'en servir pour, par exemple,
18:54 optimiser la régularité avec laquelle elles entretiennent ces routes.
18:58 Ça, c'est la gestion des données.
19:00 Les données, c'est le nouveau pétrole du XXIe siècle
19:03 et on doit pouvoir s'en servir et l'intégrer dans notre modèle social
19:06 et pas seulement laisser ça aux grandes entreprises.
19:08 Voilà, encore un petit peu de temps pour boucler nos 20 minutes,
19:11 exactement 1 minute 40, si vous pouvez donner un conseil,
19:15 un message à faire passer, justement,
19:17 en perspective de ces prochaines élections,
19:19 l'Espagne-Louisiana.
19:20 Ce dont on a besoin en 2024, c'est d'un parti qui aura le pouvoir...
19:24 Ce dont on a besoin en 2024, c'est d'un parti qui aura le courage de changer.
19:28 C'est un parti qui aura le courage de dire que les choses ne seront pas faciles à faire,
19:31 qu'il faudra de la nuance pour y arriver,
19:33 qu'on va trouver des accords les uns avec les autres,
19:35 mais qui aura le courage de changer et de faire autrement qu'aujourd'hui.
19:38 À Bruxelles, on a besoin de changements.
19:40 En Belgique, on a besoin de changements.
19:42 Tout le monde se plaint de la manière avec laquelle ça fonctionne aujourd'hui.
19:44 Mais on n'a pas besoin d'un changement qui sera dans les extrêmes.
19:46 Les extrêmes, ils vous promessent des yaka, faucons, et ça ne marchera pas.
19:50 Ça ne marche nulle part, les extrêmes.
19:52 Ce dont on a besoin, c'est d'un parti qui sera responsable,
19:54 qui aura le courage de dire que ce sera compliqué,
19:56 mais qui aura le courage d'avoir de vrais projets.
19:58 J'ai essayé de vous le prouver ici en 20 minutes.
20:00 On a des projets concrets, des projets qui apportent de vraies solutions.
20:03 Et il y a plein d'autres thématiques qui devront être développées.
20:05 Mais on aura d'un parti qui aura le courage de changer,
20:07 qui aura le courage de le faire avec la nuance,
20:09 et qui aura le courage de le faire pour rassembler tout le monde,
20:11 et pas les opposer.
20:12 Je crois que ça, à Bruxelles, ça va être primordial en 2024.
20:14 Voilà, le timing est respecté.
20:16 Merci Ysmoen Nwino.
20:17 Je rappelle que vous êtes président de génération engagée,
20:20 candidat premier suppléant pour les engagés au fédéral à Bruxelles.
20:24 Merci d'avoir été avec nous sur Arabel.
20:25 Merci à vous.
20:26 Et on se retrouve dans quelques instants pour la suite de votre Cafour de l'Info.

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