• il y a 6 mois

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00:00 Info sur Arabelle.
00:02 [Musique]
00:05 Bonjour, bonjour à tous.
00:07 Cette longue journée, cette longue soirée pour ce méga scrutin hier chez nous.
00:12 Le MR qui confirmait comme le premier parti au Parlement bruxellois,
00:16 le PTB qui avance partout, la défaite cuisante d'Ecolo,
00:19 et puis le NVA qui reste le premier parti à renverse.
00:21 Et puis pour l'Europe, la forte poussée de l'extrême droite,
00:24 une autre onde de choc en France,
00:26 où Macron a dissous d'ailleurs l'Assemblée et convoqué les élections.
00:29 On voit tout cela en détail, un décryptage dans quelques instants
00:33 avec notre invité Benjamin Billard, docteur en sciences politiques
00:37 et chargé de recherche au CRISP.
00:39 On voit tout cela dans quelques instants. Restez avec nous.
00:41 [Musique]
00:43 Le Carrefour de l'info sur Arabelle.
00:46 [Musique]
00:49 Je vous le disais il y a quelques instants, notre invité aujourd'hui,
00:51 Benjamin Billard, docteur en sciences politiques
00:53 et chargé de recherche au CRISP.
00:55 Et on va parler sans surprise, élections.
00:57 Bonjour.
00:58 Bonjour.
00:58 Merci d'être avec nous sur Arabelle.
01:00 Je sais que votre planning est très très chargé en cette période post-électorale.
01:03 En tout cas, une longue journée, une longue soirée.
01:05 Hier, chez nous, on va commencer tout de suite, si vous le voulez bien,
01:08 avec Bruxelles, où le MR est confirmé comme le premier parti au Parlement bruxellois.
01:13 C'est un véritable enjeu, effectivement.
01:15 Après 20 ans dans l'opposition pour le Parti libéral francophone
01:19 en région bruxelloise, l'objectif fixé par le président Georges Louis Boucher,
01:23 c'était de récupérer le leadership.
01:25 Et derrière cela, de rejoindre enfin, pour ce qui les concerne,
01:29 le gouvernement bruxellois.
01:31 Nous verrons évidemment ce qui concerne ce deuxième aspect.
01:34 Mais effectivement, il a confirmé cet objectif de leadership à Bruxelles.
01:37 C'est une victoire pour le MR.
01:39 Et les engagés, eux, réalisent aussi de très bons scores.
01:43 Oui, tout à fait. Globalement, d'ailleurs.
01:44 C'est une tendance qu'on a pu observer à tous les niveaux.
01:47 Au niveau fédéral, au niveau régional bruxellois, au niveau wallon,
01:49 de manière très marquée aussi.
01:52 On n'avait pas nécessairement vu venir il y a encore quelques années.
01:55 Depuis septembre, les sondages imprimaient une nouvelle dynamique
01:58 beaucoup plus positive pour les engagés,
02:00 suite notamment à cette opération de refondation
02:03 qu'ils avaient qualifiée "Il fera beau demain",
02:05 qui avait suivi, il faut le rappeler, la débâcle électorale de 2019,
02:08 qui constituait le moins bon score des engagés du CDH à l'époque,
02:13 de son histoire.
02:15 Il y a cette opération de transformation,
02:17 pas seulement sur le style, aussi en partie sur le fond.
02:20 Il y a eu le recrutement, notamment de personnalités
02:22 issues de la société civile, du monde académique,
02:24 du monde médical également, des affaires également.
02:28 On voit que tout cela semble avoir contribué, entre autres,
02:32 à ces belles performances enregistrées par les engagés
02:35 qui reprennent, il faut le dire, du poil de la bête à cette occasion.
02:38 Les sondages aussi avaient prévu ces résultats du PTB
02:42 qui avancent lui aussi un peu partout.
02:44 Il avance un peu partout et avec de la nuance.
02:47 Si on considère la région Wallonne, par exemple, il est plutôt en recul.
02:50 C'est une surprise, je pense.
02:52 On avait considéré longtemps que le PTB était sur une bonne lancée,
02:57 qu'il allait progresser, justement, aux différents niveaux de pouvoir.
03:01 On voit que ce n'est pas nécessairement le cas en région Wallonne.
03:03 Il est plutôt en recul.
03:05 Par exemple, dans la circonscription de Mons,
03:07 le PTB a perdu son unique député, John Bunny.
03:10 On voit là qu'il y a du mouvement qui s'opère,
03:12 de manière assez inattendue, surtout si on considère
03:15 que les principales formations de gauche, PS, Écolo, PTB, côté francophone,
03:20 sont toutes en recul, parfois de manière assez sévère,
03:22 si on considère les Écolos.
03:23 – Alors, il y a aussi du côté des Écolos, justement,
03:26 on est loin de l'euphorie de 2019, c'est un peu la débandade.
03:30 – Alors, on en est effectivement très loin, on s'y est presque habitué.
03:33 On dit parfois sur le ton de la boutade
03:36 que les années en neuf sont très positives pour les écologistes.
03:38 Et en effet, 1999, 2009, 2019 ont été très positives pour eux.
03:42 Et que les années en quatre sont beaucoup plus délicates,
03:45 voire catastrophiques.
03:46 C'est le cas, en effet, ici, avec un parti écologiste
03:49 qui s'effondre à différents niveaux.
03:51 Le coprésident Jean-Marc Nolet n'a pas réussi lui-même à se faire réélire,
03:55 alors qu'il était candidat pour la Chambre des représentants
03:57 dans la circonscription de Hénau.
03:59 On voit que le ressac est particulièrement marqué pour cette formation.
04:03 Il y a plusieurs raisons, soit sur la question des dossiers gérés,
04:07 le plan Good Move, qui était particulièrement attribué
04:09 aux écologistes à Bruxelles, y a sans doute contribué.
04:12 Une réforme de la fiscalité automobile, sans doute,
04:15 qui n'a pas été assez...
04:16 qui a été considérée comme moyennement aboutie, en Wallonie aussi.
04:21 Et puis des questions fédérales qui allaient aux antipodes
04:24 de leur investissement historique en matière de nucléaire.
04:27 Les écologistes se sont fondés par le rejet du nucléaire civil et militaire.
04:31 On voit qu'aujourd'hui, c'est une ministre écologiste flamande
04:34 qui a contribué à la négociation de la prolongation
04:37 de deux réacteurs nucléaires.
04:39 Ce sont autant d'éléments qui ont pu être reprochés aux écologistes,
04:42 vraisemblablement en tout cas, dans les urnes.
04:45 – Les co-présidents d'ailleurs ont annoncé leur démission aujourd'hui.
04:48 Alors pour la N-VA, est-ce qu'on peut nuancer un petit peu ces résultats ?
04:53 – Alors c'est une surprise aussi.
04:55 Ça fait quand même 5 ans que la quasi-totalité des sondages
04:58 indiquaient que le parti d'extrême droite, Vlams Belang, serait en tête
05:01 et de manière assez nette, creusant l'écart par rapport à la N-VA,
05:06 en Flandre, on voit aujourd'hui qu'il n'en est rien,
05:10 que finalement la N-VA conserve le leadership.
05:13 C'est assez surprenant. Elle conserve le leadership,
05:16 ça ne veut pas dire que le Vlams Belang n'a pas réalisé une bonne performance.
05:19 C'est au niveau fédéral la meilleure performance jamais obtenue
05:22 par le Vlams Belang. Au niveau régional flamand,
05:25 c'est la deuxième performance juste après celle enregistrée en 2004.
05:29 Donc on voit quand même une bonne position pour l'extrême droite flamande.
05:32 Mais la N-VA a réussi à conserver le leadership,
05:34 ce qui veut dire qu'à partir d'aujourd'hui,
05:36 elle a l'initiative de formation gouvernementale,
05:38 là où on a cru que ce serait le parti d'extrême droite.
05:40 – Alors Bordewaever s'est distancé pendant la campagne électorale du Vlams Belang,
05:45 c'est un calcul politique finalement payant ?
05:48 – Je pense. Effectivement, c'est un des éléments qui permet de comprendre
05:51 ce renversement de situation, ou en tout cas de tendance, en faveur de la N-VA.
05:56 C'est le fait que contrairement à ce qui s'est fait aux Pays-Bas par exemple,
05:59 où on a vu suite à la chute du gouvernement en juillet 2023,
06:03 que les libéraux, notamment néerlandais, tendaient la main à l'extrême droite,
06:06 n'évacuaient pas d'emblée la possibilité de gouverner avec elle.
06:09 On l'a vu en Suède le 11 septembre 2022 aussi,
06:12 où on a commencé à considérer que peut-être la forme de cordon sanitaire
06:16 qui existe avait vécu.
06:18 Ici plutôt, même si Bordewaever, il faut quand même le dire,
06:21 n'a pas toujours été aussi clair et a parfois été particulièrement ambigü
06:24 sur cette question, mais sur la fin de la campagne,
06:26 il a réaffirmé qu'il était hors de question de gouverner avec le Vlams Belang,
06:30 ce qui a agité un petit peu le drapeau du vote utile.
06:32 Ou à l'inverse du vote inutile, de dire "ne votez pas Vlams Belang,
06:35 de toute façon ils n'iront pas au pouvoir,
06:38 nous on est sans doute moins radical, moins extrême,
06:43 mais on aura davantage de possibilités de changer concrètement la donne pour les citoyens".
06:47 C'est le type de discours, à mon sens, qui a percolé hier dans les urnes.
06:50 Alors, à propos de ces élections, on en parle peu,
06:53 c'est l'absentéisme, est-ce qu'on peut avoir une idée globale ?
06:55 Oui, alors il faut bien distinguer l'absentéisme de l'abstentionnisme.
06:58 C'est ça.
06:59 L'absentéisme, c'est le fait de ne pas se rendre aux urnes,
07:01 où là on voit qu'il y a eu une nette progression,
07:04 en passant de 11,6% à 12,6%,
07:07 on est à plus de 1 million de personnes qui avaient le droit de vote
07:10 pour l'élection de la Chambre des représentants,
07:12 qui ne se sont pas déplacées, en dépit de l'obligation de vote en vigueur.
07:16 Ce n'est évidemment pas anodin.
07:17 Si on tient en compte l'abstentionnisme,
07:19 le fait de voter blanc ou nul, mais de se rendre aux urnes,
07:23 là il y a un léger tassement, un léger recul.
07:26 On était à 6,1% en 2019, on est ici à 5,7%.
07:29 Ça se tient quand même globalement.
07:32 Mais on voit donc que globalement, cette non-participation électorale,
07:35 comme on peut la qualifier, elle progresse encore.
07:37 – Alors, Benjamin Billard, pour revenir au MR,
07:40 il se prépare donc à ouvrir des négociations pour former une majorité régionale,
07:44 une première d'ailleurs pour les libéraux depuis pas mal de temps.
07:47 Quel scénario possible ?
07:49 – Alors, selon le niveau considéré, le plus évident,
07:52 il semblerait a priori que ce soit au niveau Wallon,
07:55 où on voit clairement une tendance émerger.
07:58 Deux partis gagnants, MR les engagés,
08:01 qui ensemble n'ont jamais exclu de travailler ensemble.
08:04 On a bien vu des appels du pied du MR en faveur des engagés,
08:07 et les engagés qui n'ont jamais claqué la porte ou fermé la porte de manière très claire.
08:11 Il y a eu un réajustement un peu plus à droite.
08:13 Je ne dis pas que c'est un parti de droite, je pense que c'est un parti centriste,
08:16 mais qui s'est, sur certains positionnements,
08:19 réaffirmé un peu plus au centre-droit,
08:21 aussi à travers certains recrutements au sein de ce parti,
08:25 qui rendrait a priori une coalition MR les engagés absolument pas impossible,
08:32 que du contraire, me semble-t-il, au niveau Wallon,
08:35 parce qu'il n'aurait pas une majorité d'une ou deux voix près,
08:38 mais une majorité assez confortable pour gouverner ensemble,
08:41 et seulement avec deux partis, ce qui peut faciliter évidemment le travail.
08:45 Même si on peut aussi envisager un MR qui gouvernerait avec le PS.
08:48 Enfin, on a bien vu ces derniers mois encore,
08:51 que ce n'était pas toujours aussi évident que cela entre eux.
08:54 Donc, je resterai prudent par rapport à cela.
08:56 – Oui, et ça c'est pour le Bruxelles, pour le fédéral aussi,
09:00 quelle coalition, quelle configuration possible,
09:03 est-ce que Bart De Wever peut espérer aller plus loin ?
09:07 – On voit clairement que le MR et la N-VA risquent de se rendre incontournables.
09:12 Ça ne veut pas dire qu'ils le sont absolument,
09:14 surtout pour la N-VA, on peut envisager d'autres scénarios.
09:17 Néanmoins, ce sont des formations politiques qui ont remporté le scrutin
09:21 au nord avec la N-VA, au sud avec le mouvement réformateur.
09:24 Il pourrait être délicat de laisser la N-VA de côté,
09:27 si on considère que Vlaams Belang et N-VA ensemble
09:31 ont quand même remporté un grand nombre de suffrages,
09:34 et par voie de conséquence, de sièges.
09:36 Laisser de côté, ça ne permettrait vraisemblablement pas
09:38 d'avoir une majorité dans le groupe linguistique néerlandais.
09:41 Alors, ce n'est pas juridiquement nécessaire, ce n'est pas prévu par le droit.
09:45 Néanmoins, on sait que ça permet de renforcer la légitimité d'un gouvernement.
09:49 Et d'ailleurs, la Vivaldi, le gouvernement de Croix,
09:51 a particulièrement été critiqué avant même d'être mis sur pied,
09:55 avant même la prestation de serment d'Alexander de Croix en 2020.
09:58 Il y avait déjà cette critique de dire,
10:00 il n'y a pas de majorité dans le groupe linguistique néerlandais,
10:03 c'est regrettable et nous le dénonçons.
10:05 C'était principalement la N-VA, le Vlaams Belang, qui le dénonçait à l'époque.
10:08 – Alors, quelques mots des petites listes ou des petites formations.
10:11 L'inattendu Tim Haïdar au Parlement néerlandophone
10:14 avec ses trois sièges, on peut parler de surprise ou de demi-surprise ?
10:18 – Oui, en effet, avec des sièges, il n'y a pas un seul qui ont été remportés,
10:23 surtout si on considère que certaines formations,
10:26 elles sont plutôt en recul, les formations plus traditionnelles,
10:28 en recul ou stagne, et qu'on a là une formation issue d'une scission,
10:32 en réalité, qui elle parvient à progresser,
10:35 contrairement par exemple à la liste de Else Amp,
10:38 Vourhu, qui là aussi est issue d'une scission,
10:41 en l'occurrence cette fois du Parti libéral,
10:43 qui n'a pas réussi à remporter un siège,
10:45 on voit donc ici que c'est une victoire, à mon sens, pour cette liste.
10:48 – Benjamin Billard, vous restez avec nous, on marque une courte pause
10:51 et puis on va aller voir ce qu'il s'est passé en Europe,
10:53 pas mal de changements avec une poussée significative de l'extrême droite à tout de suite.
10:57 [Générique]
11:07 Et on retrouve notre invité Benjamin Billard, rebonjour.
11:10 – Rebonjour.
11:11 – On voit encore aussi une très grosse soirée d'élections en Europe,
11:13 et avec la montée de l'extrême droite, notamment en France,
11:16 qui a provoqué un séisme politique,
11:18 Macron qui a annoncé la dissolution de l'Assemblée,
11:20 après un score, disons historique, du Rassemblement national.
11:24 D'après vous, c'était attendu, d'après les sondages, cette percée du RN ?
11:29 – Alors la percée, effectivement, n'est pas une surprise en soi,
11:32 on l'attendait très clairement,
11:34 on voit aussi que la campagne en France a été très particulière,
11:37 la campagne a été très nationalisée,
11:39 c'est finalement un enjeu national,
11:41 Jordan Bardella lui-même a essayé de transformer cette campagne
11:44 en référendum pro ou, surtout dans sa perspective, anti-Emmanuel Macron,
11:49 il a réclamé d'emblée, avant même de connaître les résultats,
11:53 une dissolution de l'Assemblée nationale,
11:55 si la majorité présidentielle ne parvenait pas à performer,
11:59 à être en tête à l'issue de ces élections.
12:01 Ce qui est surprenant, c'est qu'Emmanuel Macron, lui a emboîté le pas,
12:05 en tout cas a suivi sa demande, presque immédiatement,
12:08 autant je ne suis pas trop surpris qu'il y ait
12:10 une dissolution de l'Assemblée nationale durant la législature,
12:13 on sait que ce n'est pas facile,
12:15 le gouvernement Attal ou Borne avant lui n'a pas de majorité parlementaire,
12:20 néanmoins le moment est assez particulier.
12:22 – Oui, Macron a annoncé provoquer un nouveau scrutin législatif
12:26 qui aura lieu le 30 juin et le 7 juillet prochains,
12:29 est-ce que c'est un coup de poker politique plutôt risqué ?
12:32 – C'est très difficile à dire à ce stade,
12:34 il faut voir quelles sont les réelles motivations derrière cela,
12:37 on ne peut pas exclure qu'il y ait des motivations stratégiques,
12:39 car on sait que le vrai enjeu pour l'ORN hier,
12:42 ce n'était pas tant l'élection européenne,
12:44 c'était l'élection présidentielle de 2027,
12:46 et donc vraisemblablement ici, il y a peut-être un choix de se dire,
12:49 mettons-les dans cette configuration,
12:51 on verra s'ils ont la capacité ou non d'obtenir une majorité absolue,
12:54 peut-être, peut-être pas, le cas échéant si c'était le cas,
12:58 ça permettrait finalement une cohabitation,
13:00 Emmanuel Macron d'un côté et un gouvernement d'extrême droite
13:03 avec lequel il travaillerait de l'autre,
13:05 ça permettrait, ça peut-être le calcule éventuellement,
13:08 avec la prudence requise d'Emmanuel Macron,
13:10 de se dire, mettons-les aux responsabilités,
13:12 ils vont se casser la figure parce qu'ils n'ont pas l'habitude du pouvoir,
13:14 ils ne sont pas expérimentés,
13:16 ne travailleront peut-être pas en bonne intelligence avec l'administration
13:19 chargée de mettre en œuvre aussi leurs décisions,
13:21 et 2027 pourrait s'avérer alors beaucoup plus compliqué pour eux.
13:24 – Alors revenons à l'hémicycle européen,
13:26 l'extrême droite en progression dans plusieurs pays,
13:28 dans la France on vient de le voir,
13:30 et en Allemagne pour le parti de la Fchausse
13:32 qui a reçu une véritable claque.
13:34 – Oui, alors on voit effectivement cette formation qui recule nettement,
13:39 au profit de la droite conservatrice,
13:41 l'extrême droite qui elle progresse en Allemagne,
13:44 la FD qui améliore sa performance, néanmoins a nuancé je pense,
13:48 car c'est assez fidèle à ce que les sondages avaient indiqué
13:51 encore au mois de mai il y a quelques semaines,
13:53 c'est néanmoins bien en deçà de ce que les sondages indiquaient encore en janvier.
13:57 On voit donc qu'il y a eu un recul par rapport à ce à quoi on pouvait s'attendre
14:00 il y a encore quelques mois, qui est lié à toute une série d'éléments,
14:03 des éléments contextuels, mais aussi lié à cette formation politique d'extrême droite,
14:08 qu'est la FD, il y a eu la condamnation de M.Huck notamment,
14:12 une figure marquante, une figure de proue du parti,
14:15 dernièrement pour usage de symboles nazis en l'occurrence,
14:19 il y a eu l'exclusion de la FD du groupe auquel il appartenait,
14:24 Identité et démocratie au niveau européen,
14:26 c'était une stratégie de Marine Le Pen et Jordane Bardella
14:28 pour tenter de renforcer leur propre dédiabolisation
14:32 et se distancer d'un parti considéré comme trop peu respectable.
14:35 N'oublions pas aussi la concurrence d'une nouvelle formation politique,
14:38 la formation de Sarah Wagenknecht,
14:40 qui à la gauche du spectre politique sur le plan socio-économique
14:44 s'encroît aussi particulièrement dans un discours anti-immigration
14:48 et a pu le concurrencer.
14:49 – Une montée de l'extrême droite aussi confirmée en Autriche
14:52 et puis ce n'est pas une surprise attendue aussi aux Pays-Bas.
14:55 – Aux Pays-Bas également, ce n'est pas une surprise
14:57 puisqu'on se souvient que les dernières élections ont eu lieu le 22 novembre 2023,
15:02 il y a un peu plus de 7 mois désormais,
15:05 ça a été une grande victoire pour le parti d'extrême droite de Geert Wilders,
15:08 le PVV qui, il y a quelques semaines, a conclu un accord de gouvernement.
15:13 Pour la première fois, cette formation va rejoindre un gouvernement national aux Pays-Bas
15:17 et donc finalement il poursuit sur sa lancée,
15:19 il améliore sa performance de manière nette,
15:21 il faut dire et rappeler qu'en 2019, c'était un échec pour cette formation
15:24 qui avait presque disparu du Parlement européen,
15:27 au profit d'un autre parti d'extrême droite,
15:30 même si là aussi, je pense qu'il faut être nuancé,
15:32 la performance est peut-être un peu moins importante
15:34 que ce à quoi on aurait pu s'attendre,
15:36 le cartel de gauche socialiste-écologiste ayant remporté, lui, une victoire assez nette.
15:43 – Il y a des pays dont on parle peu, on en parlait en off tout à l'heure, le Portugal.
15:46 – Oui, le Portugal par exemple, c'est un pays qu'on a longtemps cru immunisé
15:49 face à l'extrême droite, au même titre que l'Espagne ou l'Allemagne
15:52 jusqu'à il y a encore quelques années.
15:54 Le Portugal ou l'extrême droite a réussi à se développer depuis 2019,
15:58 il y a un nouveau parti qui s'appelle Checa, ça signifie "ça suffit" en portugais.
16:02 Cette formation a commencé timidement à se développer en 2019
16:06 sans pénétrer au sein des institutions européennes à l'époque.
16:09 Il y a eu des élections législatives au mois de mars de cette année
16:12 à l'issue desquelles il s'est très bien porté,
16:14 et ici il fait son entrée au Parlement européen.
16:16 On voit donc que l'extrême droite issue du Portugal
16:19 améliore encore les résultats de l'extrême droite,
16:21 au niveau européen.
16:22 Alors d'une manière générale, Benjamin Billard,
16:24 faut-il maintenant s'inquiéter des répercussions de ces élections
16:28 anticipées pour l'Europe, notamment en France,
16:30 et d'une manière plus générale, on rappelle que l'extrême droite française
16:33 est hostile à l'euro, à l'OTAN et à la solidarité militaire avec l'Ukraine.
16:36 Il y a évidemment plusieurs éléments et plusieurs enjeux par rapport à ça.
16:40 On sait que le droit de dissolution de l'Assemblée nationale
16:43 est un droit prévu dans l'article 12 de la Constitution française,
16:46 ce n'est pas quelque chose d'extraordinaire en soi,
16:49 même s'il faut remonter quand même à 1997
16:52 pour en voir une application par Jacques Chirac à l'époque.
16:56 On peut s'attendre à une très bonne performance de l'extrême droite
16:59 dans l'éventualité d'une participation très forte
17:03 et d'une majorité absolue remportée par le Rassemblement national.
17:07 Ça pourrait dire des répercussions au-delà de la France,
17:10 notamment à travers les institutions européennes
17:12 où les différents gouvernements sont représentés,
17:15 Conseil de l'Union européenne, Conseil européen en l'occurrence,
17:18 et où seraient de facto représentés les membres du Rassemblement national
17:22 issus du gouvernement qui serait formé à ce moment-là.
17:25 Mais tout ça reste évidemment très hypothétique.
17:27 – L'hémicycle européen, la grande coalition droite, socialiste, libéraux
17:30 devrait néanmoins conserver la majorité malgré la montée de l'extrême droite.
17:35 Finalement, pour résumer, une Europe encore un peu plus à droite finalement.
17:39 – Oui, clairement, je pense que c'est un message qu'on peut retenir.
17:42 Il y a des formations écologistes comme en Suède par exemple,
17:45 qui ont été bien portées à l'occasion de ces élections.
17:48 Il faut dire que les questions climatiques et environnementales
17:50 étaient au cœur de cette campagne.
17:52 On voit globalement que la plupart des formations écologistes,
17:54 notamment en Belgique, ont connu un revers électoral lors de cette élection.
17:58 Les formations social-démocrate et socialiste,
18:00 on vient parler du cas de l'Allemagne par exemple.
18:03 Donc clairement, c'est la droite conservatrice,
18:05 mais aussi l'extrême droite, qui apparaît en ordre un peu dispersé pour le moment.
18:09 Je pense qu'on va faire face à une recomposition de l'extrême droite,
18:11 une restructuration d'une certaine manière dans les prochains jours ou prochaines semaines.
18:16 On voit bien que certains partis, qui aujourd'hui ne siègent pas ensemble,
18:19 se font des appels du pied, souhaitent travailler ensemble.
18:22 La formation de Viktor Orban par exemple, la formation de Giorgia Meloni,
18:25 qui dernièrement encore était finalement pointée ou appelée du doigt
18:32 par Marine Le Pen par exemple.
18:34 – Voilà, donc c'était la conclusion de Benjamin Billard,
18:37 docteur en sciences politiques et chargé de recherche au CRISP.
18:41 Merci pour votre analyse. – Avec plaisir.
18:43 – On se retrouve dans quelques instants pour la deuxième partie du Carrefour de l'Info.
18:46 [Générique]
18:54 – Toujours à propos des élections, les petites listes ou les petites formations,
18:58 l'inattendu pour certains, Tim Ahidar au Parlement néerlandophone
19:01 avec ses trois sièges, Fouad Ahidar, que l'on a eu au téléphone il y a quelques instants.
19:06 [Générique]
19:08 – Voilà, c'est sur ces informations maghrébines que l'on referme votre Carrefour de l'Information.
19:12 Merci pour votre fidélité, un très bon appétit ici, au "Zazza Table".

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