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00:00Le Carrefour de l'Info sur Arabelle.
00:06Voilà, je vous le disais il y a quelques instants dans les titres du Carrefour de l'Information, 63 associations, fédérations, services d'accompagnement,
00:14administrations communales et opérateurs des secteurs de l'enfance et du handicap de toute la fédération Wallonie-Bruxelles
00:20a lancé une carte blanche, un appel aux futurs élus pour une reconnaissance d'un accueil temps libre ouvert à tous les enfants dans chaque commune.
00:28Et pour nous en parler, nous avons le plaisir d'avoir avec nous Élise Boissenin chez Badger HBL, bonjour.
00:34Bonjour.
00:35Et avec nous aussi Jeanne Huppin, coordinatrice de l'HBL, l'UAP.
00:38Bonjour.
00:39Alors on va tout de suite entrer dans le vif du sujet, cette carte blanche intitulée « Vers un accueil temps libre, reconnu et inclusif ».
00:47Alors pourquoi tout d'abord une telle démarche aujourd'hui ?
00:51En fait, donc avec l'UAP et puis aussi la Ligue des droits de l'enfant, ça fait un an et demi qu'on travaille sur la création d'un plaidoyer à destination de personnels politiques,
01:01puisque vous savez 2024, grosse année électorale, et donc on a écrit un mémorandum qu'on a promu déjà avant les élections du mois de juin auprès des six partis politiques principaux francophones.
01:15Et puis là, à l'occasion des élections communales, on voulait vraiment réinsister sur le fait qu'au niveau communal, on peut aussi faire des choses pour l'inclusion des enfants en situation de handicap dans les activités extrascolaires.
01:29C'était important donc de rappeler l'importance justement de cette problématique avant les élections.
01:35Oui, avant les élections et même après, puisqu'on est au lendemain maintenant des élections, et que les points sur lesquels nous on veut insister dans cette carte blanche,
01:43c'est vraiment des points qui se jouent maintenant lors de la création et de l'attribution des compétences aux ESFINA. Et donc c'est vraiment important pour le moment.
01:53Peut-être avant d'aller plus loin, l'accueil temps libre, on le voit dans le communiqué, dans la carte blanche, qu'est-ce que c'est ? Une définition peut-être ?
02:00Oui, alors l'accueil temps libre, c'est un secteur qui est reconnu depuis un décret en 2003, donc ça fait un peu plus de 20 ans.
02:07Et donc ça concerne les enfants de 2,5 à 12 ans qui sont accueillis dans le temps, dans les heures en delà de l'enseignement.
02:16Donc ça concerne l'accueil extrascolaire le matin et le soir après l'école.
02:21Ça concerne les écoles de devoirs, donc aussi après le temps scolaire, mais aussi pendant les vacances, parce que c'est pas que du soutien scolaire,
02:30ils ont d'autres missions. Et puis ça concerne les centres de vacances, donc toutes les périodes de vacances scolaires, tous les stages qui sont organisés, ça rentre dans ce volet-là.
02:40Et puis il faut savoir que pour les enfants, c'est une grande partie de leur temps de vie.
02:45Quand il y a l'école, ça peut être 50% de leur journée à égalité avec l'école.
02:51Et puis pendant les vacances scolaires, ça peut être 10 heures par jour.
02:54Et pour certains enfants qui ne partent pas en vacances, c'est leur moment de vacances.
02:58Et donc ça fait partie des trois lieux de vie de l'enfant.
03:01Donc il y a l'accueil extrascolaire, l'école et puis la famille.
03:05Et c'est un temps important pour les enfants, parce qu'il y a certains enfants qui ne s'y retrouvent pas, par exemple dans le cadre scolaire ou pour qui c'est difficile à la maison.
03:15Et d'avoir un autre lieu où ils puissent s'exprimer, s'épanouir, grandir, c'est vraiment essentiel pour leur épanouissement et leur éducation au sens large du terme.
03:26Alors il faut préciser qu'il ne s'agit pas simplement d'une garderie.
03:30Ah non, ça c'est certain.
03:32L'accueil extrascolaire, c'est un moment où l'enfant développe plein de compétences citoyennes, des compétences sociales, etc.
03:40Vraiment un lieu d'apprentissage, comme le disait Élise, informel, en dehors de l'apprentissage formel qu'est l'école.
03:47Et donc c'est un lieu dans lequel il y a des projets qui sont mis en avant et le décret ATL prévoit justement que ce ne soit pas juste une garderie.
03:59Oui, il y a toutes les compétences sociales, tous les apprentissages non formels qui sont développés dans ces temps-là, au-delà du temps de l'éducation formelle de l'école.
04:11Et donc c'est vraiment des moments clés pour les enfants.
04:14C'est là aussi où ils peuvent rentrer en lien les uns avec les autres et puis aussi avec d'autres adultes référents.
04:20Et donc c'est important que ce temps-là, il soit garanti, préservé.
04:25Et c'est vrai que dans la société, on voit souvent ça comme une garderie pendant que les parents vont travailler.
04:31C'est un des rôles, mais en fait, ce n'est pas le rôle principal.
04:36C'est vraiment un lieu d'éducation pour les enfants, un lieu social en fait.
04:41Alors le droit au loisir est garanti, je le lis par l'article 31 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant ratifiée par la Belgique en 1991.
04:51C'est important de rappeler ce droit au loisir qui n'est pas nécessairement garanti partout.
04:56Ah oui, ça c'est certain.
04:58Donc il y a cette convention déjà qui a été ratifiée, déjà il y a bien longtemps, par la Belgique.
05:05Mais il n'y a pas que ça, il y a aussi la Convention des Nations Unies pour les droits des personnes en situation de handicap,
05:12qui a elle été ratifiée en 2009 par la Belgique également,
05:17qui elle garantit aussi l'accès au loisir et à la pleine participation égalitaire pour les personnes en situation de handicap aux activités culturelles, de loisirs, sportives, récréatives.
05:28Et donc si on croit à ces deux choses-là, finalement la Belgique se doit de garantir l'accès à tous les enfants.
05:35Justement, l'accueil temps libre se doit aussi d'accueillir les enfants en situation de handicap, on a tendance à l'oublier.
05:42Oui, comme Jeanne vient de le rappeler, il y a tout l'aspect juridique, et puis en fait il y a aussi tout le côté social.
05:50Souvent on est encore dans une vision assez médicalisée du handicap, mais un enfant en situation de handicap c'est avant tout un enfant,
05:57et c'est par ce prisme-là qu'il faut d'abord le voir.
06:01Et donc nous on a vraiment envie de promouvoir cette vision-là,
06:06que l'enfant est avant tout un enfant et que lui aussi il doit pouvoir vivre des expériences en dehors de son école, en dehors de son temps de famille.
06:17Tous les enfants, quelle que soit leur diversité, ont la capacité d'apprendre, de grandir, de faire des expériences.
06:25C'est important de le rappeler.
06:27Et puis il y a aussi un élément très important, c'est que pour favoriser le vivre-ensemble, il faut arrêter de séparer les gens, et en particulier les enfants,
06:37parce qu'on sait que les enfants d'aujourd'hui sont les adultes de demain,
06:41et donc en mélangeant les enfants dès le plus jeune âge, peu importe leur diversité, on peut mettre fin à tous les stéréotypes, et là en particulier ceux liés au handicap.
06:51C'est quelque chose qu'Unia a rappelé cet été dans des recommandations qu'elle a faites à la Belgique, justement sur ces questions d'inclusion.
07:00Alors pourquoi l'accueil temps libre ouvert à tous les enfants dans chaque commune n'est pas encore reconnu d'une manière systématique ?
07:07Qu'est-ce qui bloque ou il y a un problème ?
07:09Alors déjà il faudrait que l'accueil temps libre en lui-même soit reconnu dans chaque commune.
07:15Donc en fait l'accueil temps libre il est amené par un décret qui date de 2003, qui dépend de l'ONE notamment, et chaque commune est libre d'y adhérer ou pas.
07:26En 2022 on constate qu'il y a 90% des communes en Fédération Wallonie-Bruxelles qui sont partie prenante de ce décret,
07:35et par exemple à Bruxelles il y a trois communes qui n'y adhèrent pas.
07:39Donc déjà l'ATL, l'accueil temps libre en lui-même, n'est pas reconnu à sa juste valeur partout.
07:45Et même quand certaines communes sont partie prenante de ce décret-là, on constate que dans les faits il y a certaines communes
07:54où les compétences liées à l'accueil temps libre, la jeunesse et l'enfance ne sont pas forcément reprises dans les attributions qui sont données aux échecs.
08:02Et donc déjà ça c'est quelque chose qui nous pose question.
08:07En plus de ça, on se rend compte que lié au handicap, là c'est toujours quelque chose qui est plus compliqué dans les communes,
08:16même si l'accueil temps libre y est représenté.
08:19Il y a notamment une charte pour l'inclusion de la personne en situation de handicap qui existe.
08:25Il y a 13 communes à Bruxelles qui ont signé cette charte, et malgré ça, alors qu'un des points de la charte c'est l'inclusion dans les loisirs,
08:35on retrouve dans les faits qu'il y a peu d'offres de loisirs en inclusion, et peu de choses qui sont faites au niveau communal à ce niveau-là.
08:42Oui, et c'est pour ça qu'on a voulu solliciter avant les élections les futurs élus, et puis aujourd'hui toutes les personnes qui ont été élues,
08:53en fait on l'a vu dans notre pratique de terrain, et quand on a rédigé ce mémorandum,
08:59c'est que là où il y a des Jefins et Jevines qui ont la compétence de l'ATL ou de l'extrascolaire dans leur portefeuille,
09:09c'est là où l'accueil des enfants se passe le mieux, et où il y a une attention particulière pour les enfants en situation de handicap.
09:16Donc c'est vraiment là-dessus qu'on voulait interpeller les politiques communaux.
09:21Maintenant, pendant qu'ils constituent les différents portefeuilles et qu'ils les attribuent à différents Jefins et Jevines,
09:27c'est de penser à mettre l'ATL ou l'extrascolaire, et si possible de le lier à toutes les autres compétences liées à ce public-là,
09:36que ce soit l'enfance, la jeunesse, pour qu'il y ait une cohérence politique dans ce qu'on met en place pour les enfants.
09:43Et puis aussi, on demande qu'il y ait une attention particulière pour les enfants en situation de handicap,
09:49avec une pratique de handiestreaming à visée inclusive au niveau communal.
09:53Alors justement, handiestreaming, pour ceux qui ne connaissent pas ce nom, qu'est-ce qu'on entend justement pour handiestreaming ?
10:00Alors le handiestreaming, c'est un concept qui est régi par des décrets,
10:07et qui est obligatoire maintenant à mettre en place au niveau fédéral et régional, et malheureusement pas au niveau communal pour le moment,
10:14et qui implique de tenir compte et d'avoir une attention particulière pour la personne en situation de handicap dans toutes les politiques,
10:23et ça au niveau transversal.
10:25Donc ça veut dire qu'on demande à n'importe quelle politique qui va être mise en place,
10:30d'avoir un focus sur l'impact que cette politique a pour la personne en situation de handicap.
10:36Et donc là, au niveau communal, et au niveau de l'ATL, de l'accueil temps libre, comment ça peut s'exprimer ?
10:42Par exemple, dans beaucoup de communes, il y a des conseils consultatifs pour la personne en situation de handicap.
10:51Nous, on voudrait qu'il y ait des représentants des enfants dans ces conseils-là,
10:55parce que quand on parle du handicap, souvent on va parler des personnes adultes en situation de handicap,
11:00et on va beaucoup parler de l'emploi.
11:03Donc souvent on oublie les enfants.
11:05Et puis à l'inverse, au niveau de l'accueil temps libre, il y a les commissions communales de l'accueil
11:11qui réunissent en fait tous les représentants des opérateurs de l'accueil,
11:15donc les représentants des directions d'école, la coordination ATL,
11:20les représentants des parents, des opérateurs, et aussi les chevins ou les chevines concernés.
11:26Et donc là, c'est vraiment parfaitement l'occasion,
11:29puisque toutes ces commissions vont être renouvelées à la suite des élections,
11:34et nous on voudrait que dans ces commissions, il y ait d'office une personne
11:37qui représente les enfants en situation de handicap,
11:40pour que dans toutes les discussions et tous les échanges,
11:42on ait une pensée pour ce public-là, qui est trop souvent oublié.
11:46Un commentaire ?
11:48C'est parfaitement dit par Élise.
11:50Je vous laisse souffler 30 secondes, on marque une courte pause et on se retrouve juste après.
11:57Le Carrefour de l'info, sur Arabelle.
12:02Une carte blanche intitulée « Vers un accueil de temps libre, reconnu et inclusif »
12:06avec nos invités Élise Boissenin, chez Badgeux ASBL et chargée de projet inclusion,
12:11et Jeanne Huppin, coordinatrice de l'ASBL L'UAP. Rebonjour.
12:15Rebonjour.
12:16Alors, on a bien sûr parlé de cette carte blanche,
12:19mais on voudrait faire aussi un gros plan sur vos ASBL respectifs.
12:23On recommence peut-être avec vous, Élise Boissenin.
12:26Vous nous présentez votre ASBL, un petit peu son histoire, son travail et un petit peu ses missions.
12:30Oui, donc l'ASBL s'appelle Badge,
12:33pour Bruxelles Accueil et Développement pour la Jeunesse et l'Enfance.
12:36C'est une ASBL qui a 25 ans, on l'a fêtée nos 25 ans il y a quelques semaines seulement.
12:41Et donc on est une fédération bruxelloise active dans le secteur de l'accueil des enfants et des jeunes,
12:46avec deux objectifs principaux,
12:49le développement, la reconnaissance et la professionnalisation de l'accueil de l'enfance,
12:54et puis la promotion et le développement d'un accueil de qualité pour tous les enfants,
12:58avec une attention particulière pour les enfants en situation de handicap,
13:02comme on a déjà pu en parler, mais aussi les enfants ici de milieux précarisés.
13:06Vous pouvez nous donner un exemple d'une activité type de votre ASBL, justement, dans ce cadre ?
13:12Tout à fait. En fait, on a plusieurs services qui viennent remplir ces fonctions-là.
13:17On a un service de terrain avec des animateurs et animatrices qui vont animer les enfants
13:22et notamment remplacer le personnel qui part en formation.
13:26Dans l'objectif de professionnalisation, c'est important que toutes celles qui travaillent avec les enfants
13:32puissent aller en formation, mais il faut bien que quelqu'un d'autre s'occupe des enfants,
13:36on ne laisse pas les enfants tout seuls.
13:38Donc on a nos animateurs et animatrices qui vont les remplacer et s'occuper des enfants
13:43pendant que les professionnels prennent le temps de se former.
13:46C'est un élément vraiment important.
13:48On a aussi des formations qui sont notamment reconnues par l'ONE,
13:52où là, nous, en tant qu'opérateurs de formation, on forme les professionnels du secteur
13:56sur différentes thématiques, sur les besoins de l'enfant,
14:00sur la question des stéréotypes et des préjugés, la question de l'inclusion extrascolaire.
14:05Et puis on a différents projets, donc un projet Bruxelles Inclusion,
14:10notamment sur lequel je travaille, qui vise à accompagner et encourager les professionnels
14:15à inclure les enfants en situation de handicap dans les activités de loisirs.
14:19Mais d'autres projets aussi qui ciblent davantage les professionnels
14:23qui travaillent soit dans la petite enfance, soit dans l'ensemble du secteur,
14:27mais pour favoriser l'accessibilité de ces lieux aux familles issues de milieux précarisés.
14:32Alors est-ce que vous travaillez aussi avec des bénévoles ?
14:35Alors non, on ne travaille pas avec des bénévoles.
14:38On a cette chance-là que tout le monde est salarié chez nous,
14:42et c'est important, ça fait partie de cet objectif de professionnalisation.
14:46S'occuper des enfants, c'est un vrai métier, c'est important de le rappeler.
14:50On ne fait pas ça n'importe comment.
14:53On a besoin d'outils, de méthodes, de formations.
14:56Professionnels, effectivement.
14:57Tout à fait, voilà.
14:58Alors chez Badge ASBL, où avoir toutes les infos, pratiques, si on est intéressé ?
15:04Alors vous pouvez nous suivre sur notre site internet, badge.badge.be,
15:10et puis sur nos réseaux sociaux, notamment sur Facebook.
15:14Et puis c'est vrai qu'on a aussi tout un panel d'activités,
15:19au-delà de ce qu'on propose en interne,
15:21où on fait la promotion plus globalement des droits de l'enfance,
15:24c'est important de le rappeler.
15:26Et donc on a notamment la fête en avant,
15:29qu'on co-organise dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles,
15:32et qui va arriver tout bientôt,
15:33puisque c'est au mois de novembre qu'on célèbre les droits de l'enfant.
15:37Donc vous pouvez aussi vous rendre sur le site de en avant,
15:40pour poursuivre tout ce qui va se passer,
15:43donc c'est dans tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
15:46avec deux événements phares, un à Namur, si je ne me trompe pas,
15:50et un à Bruxelles, à Flager.
15:53Voilà, c'est plus que complet, je me tourne vers vous,
15:56Jeanne Huppin, coordonnatrice de l'ASBL-UAP.
15:59Même question, la présentation de votre ASBL,
16:02un petit peu son travail et ses missions.
16:04Alors l'UAP-ASBL, c'est avant tout une ludothèque adaptée
16:09pour enfants et adultes en situation de handicap,
16:12qui a été créée il y a 42 ans maintenant,
16:15à la base par des bénévoles,
16:17qui étaient des parents d'enfants en situation de handicap,
16:20et des thérapeutes, dans la volonté de pouvoir offrir
16:23une occasion de loisir et d'accès au loisir
16:26à des enfants qui étaient plutôt mis sur le côté.
16:29Maintenant, l'ASBL a toujours eu la volonté
16:32d'être ouverte à tout le monde,
16:34donc c'est un endroit qui est accessible à tous.
16:37Et depuis 2019, tout comme badge,
16:40on est maintenant agréé service de loisir inclusif.
16:44Du coup, on a développé d'autres missions,
16:46en plus de cet aspect ludothèque, conseils, prêts de jeux, etc.
16:51Et maintenant, on organise aussi nous-mêmes
16:54des activités en inclusion.
16:56Donc on fait des stages pour enfants,
16:58des activités parascolaires,
17:00et on s'est dit qu'on pouvait difficilement accompagner
17:03et promouvoir l'inclusion dans les loisirs
17:06si on ne le pratiquait pas nous-mêmes.
17:08Et donc, on a décidé de mettre ça en place,
17:11et on a aussi tout un volet où on doit accompagner
17:14à la fois les familles dans la recherche
17:17et la mise en place d'activités de loisirs en inclusion,
17:20donc pousser les portes de l'ordinaire
17:22pour pouvoir donner accès aux enfants
17:24en situation de handicap à ces activités,
17:27et à la fois accompagner aussi les structures
17:30qui sont plutôt démunies face à l'accueil de ces enfants-là.
17:33Et donc, on a tout un volet comme badge aussi
17:35où on donne des formations et on accompagne des équipes.
17:39Voilà.
17:40Alors, vous parlez justement de stages pour enfants,
17:43il y a des stages aussi pour adultes,
17:44et c'est important aussi, comme vous l'avez dit,
17:46d'inclure les parents d'enfants en situation de handicap
17:49dans toutes ces activités ?
17:51Oui.
17:52Maintenant, nous, on ne fait pas vraiment des activités
17:54pour les adultes.
17:56Après, on prévoit aussi des moments
17:58où on reçoit les parents avec leurs enfants,
18:00plutôt dans un soutien à la parentalité,
18:03de pouvoir montrer à des parents un peu démunis
18:06face à la situation de leurs enfants
18:08comment ils peuvent jouer avec leurs enfants.
18:10Donc ça, oui.
18:11Et puis, on a aussi tout un volet, nous,
18:13activités plus spécialisées,
18:15où on reçoit des groupes qui viennent de toute institution
18:19qui est en rapport avec le handicap,
18:21que ce soit des écoles spécialisées,
18:23des centres de jour et d'hébergement,
18:25avec des personnes en situation de handicap
18:27qui viennent faire des activités de jeu chez nous.
18:30Alors, je vois que chacun travaille à son niveau
18:33sur cette thématique.
18:35Est-ce que vous pensez que la Belgique ne fait pas assez,
18:38justement, pour tous ces enfants en situation de handicap ?
18:41Je pense notamment aux activités,
18:43mais aussi à certaines écoles qui font défaut.
18:46Pour certains, il faut même se déplacer en Flandre
18:48pour aller à l'école.
18:49C'est encore problématique chez nous.
18:51Oui, c'est encore problématique.
18:53Comme on l'a dit, les enfants en situation de handicap,
18:55ils sont oubliés des politiques du handicap
18:57et ils sont oubliés des politiques de l'enfance.
18:59Donc, à tous les niveaux, il faut les remettre au centre.
19:03Ce sont des citoyens, des citoyennes comme tout le monde.
19:06Ils ne sont pas à part.
19:08Malheureusement, on vit dans une société
19:10où on met beaucoup les personnes
19:13issues de différentes diversités à l'écart.
19:17Donc, il y a besoin de remettre ça au centre.
19:20En fait, on fait toutes et tous société ensemble
19:23et c'est important que ces enfants-là soient présents
19:26dans toutes les parties de la société.
19:28Une réaction ?
19:29Je dirais même qu'on vit vraiment dans une société
19:32aujourd'hui qui est ségrégée.
19:34Ça veut dire que les enfants, par exemple,
19:36en situation de handicap,
19:37qui sont mis dans des écoles spécialisées,
19:39finalement, n'ont pas le choix
19:42d'avoir l'école à côté de chez eux.
19:45Les parents n'ont pas accès aux écoles
19:48et donc à l'extrascolaire non plus.
19:50Donc, l'accueil temps libre dont on parle aujourd'hui,
19:53c'est aussi du temps avant l'école, après l'école.
19:56La plupart des écoles spécialisées n'en ont pas
19:58et les enfants passent parfois deux heures et demie
20:00dans des trajets de bus scolaires
20:02et c'est ça leur accueil temps libre
20:04parce qu'ils doivent aller à 30 km de chez eux
20:07dans une école.
20:09Et donc, forcément, on vise aussi
20:11un décloisonnement entre le secteur du scolaire
20:13et de l'extrascolaire
20:15pour pouvoir, justement, permettre à ces enfants-là
20:19d'avoir accès à un accueil temps libre.
20:21Élise Boissonna, avant de nous quitter,
20:23si vous avez un message à faire passer,
20:25justement, pour sensibiliser nos auditrices
20:28et nos auditeurs à cette problématique.
20:31Oui, alors, vraiment, nous,
20:34ce qu'on a développé au fur et à mesure des années,
20:37c'est vraiment qu'en fait,
20:39on doit aller vers une société inclusive
20:42où la diversité est la norme.
20:44Et donc, ça, c'est chacun et chacune d'entre nous
20:46qui est responsable et, en particulier,
20:48les hommes et les femmes politiques
20:50qui nous gouvernent à tous les niveaux de pouvoir.
20:53Ça va vraiment de l'échelon communal
20:55à l'échelon fédéral.
20:57Et donc, chacun doit prendre sa part de responsabilité
21:00et mettre en œuvre les politiques
21:02qui vont permettre que tout enfant
21:04trouve sa place et ait accès à ses droits,
21:08qui sont des droits fondamentaux
21:10que la Belgique s'est engagée à faire respecter.
21:13Mots de la fin ?
21:14Moi, je dirais, pour compléter Élise,
21:16que oui, on demande vraiment maintenant
21:19aux élus communaux qui sont en pleine discussion
21:21et négociation dans les attributions
21:23des compétences aux échevins
21:25de tenir compte de notre carte blanche
21:28et de nos demandes,
21:29de faire reconnaître l'accueil temps libre
21:32à sa juste valeur
21:33et d'y inclure la dimension du handicap
21:35en se disant que c'est pour six ans,
21:37on est parti pour six ans,
21:39mais six ans dans la vie d'un enfant, c'est énorme.
21:42Voilà, 63 associations, fédérations,
21:44services d'accompagnement,
21:45administrations communales et opérateurs
21:47des secteurs de l'enfance et du handicap
21:49de toute la fédération de l'Université de Bruxelles
21:51lancent donc cet appel à ces futurs élus
21:55pour reconnaître l'accueil temps libre
21:57ouvert à tous les enfants dans chaque commune.
22:00Pour nous en parler, étaient avec nous
22:01Élise Boissonnin chez BadgerSBL
22:03et Jeanne Huppin, coordonnatrice de la SBL-UAP.
22:06Merci d'avoir fait un petit détour par rappel.
22:08Merci à vous.
22:09On se retrouve dans quelques instants
22:10pour la deuxième partie de votre Carrefour de l'Info.
22:12A tout de suite.

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