• il y a 9 mois
Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE

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00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans "Enquête d'Esprit", très heureux de vous retrouver.
00:04 La grande fête de Pâques qui est célébrée aujourd'hui reste un repère marquant dans le calendrier.
00:09 Certes, on a oublié ce que faire ses Pâques veut dire, à savoir se confesser et communier au moins une fois par an lorsqu'on est baptisé.
00:16 Mais il est indéniable que la résurrection du Christ a entraîné la plus grande révolution de l'histoire.
00:21 C'est l'événement central de notre civilisation.
00:24 Comment cette étincelle de vie qui triomphe de la mort s'est-elle transmise jusqu'à nous et dans notre pays déchristianisé est-elle prête à resurgir ?
00:33 On serait tenté de le croire, à voir le nombre de baptêmes d'adultes en forte augmentation cette année, notamment parmi les jeunes.
00:40 À l'heure où l'on présente souvent l'Église comme moribonde, à terre, attaquée, comment interpréter ce fragile sursaut de grâce ?
00:48 On en parle aujourd'hui dans "Enquête d'Esprit", dans cette émission qui est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
00:55 Pour parler de cette renaissance de Pâques et des très nombreux baptêmes d'adultes qui ont eu lieu cette année, au moment justement de la fête pascale,
01:15 nous sommes en compagnie de l'abbé Éric Ibora. Bonjour.
01:18 Merci d'être avec nous. Vous êtes vicaire à la paroi Saint-Roch, à Paris, qui a accueilli cette année 55 baptêmes d'adultes.
01:25 Vous étiez chargé de les préparer, de les accueillir, et vous nous expliquerez donc comment se fait cet accompagnement.
01:31 Avec nous également le frère Jean-Thomas de Beauregard. Bonjour mon père.
01:34 Bonjour.
01:35 Merci d'être avec nous. Vous êtes dominicain, aumônier de lycée et auteur de "La spiritualité de la bûche, l'art de mettre le feu sur terre".
01:42 C'est un livre publié au Cerf et vous nous expliquerez comment justement faut-il mettre le feu sur la terre dans cette société déchristianisée.
01:48 Avec nous, Axel. Bonjour.
01:50 Bonjour.
01:51 Vous travaillez dans la finance et vous faites partie de ces nombreux baptisés de Pâques 2024.
01:56 Vous nous expliquerez ce que ça représente pour vous, justement, que le baptême.
02:00 Et puis avec nous également Véronique Jacquet, bien sûr. Bonjour Véronique.
02:03 Bonjour Emeric. Bonjour à tous.
02:04 Alors justement Véronique, Pâques c'est le cœur de l'année et de la vie chrétienne.
02:10 Comment ça se passe concrètement en deux temps ?
02:12 Le samedi saint, la vigile pascale, puis la fête de Pâques le dimanche, donc aujourd'hui avec différentes étapes importantes.
02:19 Oui, alors différentes étapes qui concernent surtout la vigile pascale.
02:22 La vigile pascale c'est la veillée de Pâques.
02:24 Elle a eu lieu hier soir.
02:25 C'est important d'ailleurs que cette célébration ait lieu le soir pour passer ainsi des ténèbres à la lumière.
02:30 La lumière, symbole de la résurrection du Christ.
02:33 Alors au début de la vigile, l'église est plongée dans l'obscurité et à l'extérieur de l'église est allumé un grand feu qui va servir à allumer le grand cierge pascale.
02:44 Ce cierge représente le Christ, lumière du monde.
02:47 Et progressivement, toute l'église est éclairée par les bougies de l'assemblée qui ont été allumées à la flamme du cierge pascale.
02:54 À ce moment-là retentit le chant de l'exultet, un très beau chant.
02:58 Exultet ça signifie exulter de joie en latin et il y a parmi ses paroles "Voici la liberté pour tous les peuples, le Christ ressuscité triomphe de la mort".
03:08 Ensuite, sept lectures sont proposées pour une relecture de toute l'histoire du salut depuis la création.
03:15 Donc la vigile pascale est une veillée qui est quand même extrêmement longue.
03:19 Et puis comme c'est un moment du passage des ténèbres à la lumière et donc du péché à la vie en Dieu, vient le moment du baptême des catechumènes,
03:29 donc les personnes qui se sont préparées toute l'année à recevoir le sacrement du baptême.
03:33 Et donc là je viens de vous expliquer le rite de la lumière, il y a ensuite le rite de l'eau lors de cette vigile pascale.
03:39 Le prêtre prononce une prière de bénédiction de l'eau, il plonge le cierge pascale dans la cuve baptismale.
03:46 Le cierge donc, je vous le rappelle, qui représente le Christ.
03:49 Et c'est ainsi que cette eau reçoit la puissance de l'Esprit Saint afin, dit la prière, que tout homme baptisé et mort dans le Christ ressuscite avec lui.
04:00 Ensuite vient le quatrième moment de cette vigile pascale, c'est bien entendu la célébration de l'Eucharistie où les nouveaux baptisés communient pour la première fois.
04:09 Et où sonnent à toutes volées pendant le Gloria les cloches pour annoncer la résurrection du Christ, on ne les avait plus entendues depuis le jeudi saint.
04:18 Ensuite, donc le dimanche, aujourd'hui, c'est la grande messe de Pâques et c'est une messe, si j'ose dire, c'est une célébration classique.
04:24 Alors merci beaucoup Véronique pour ces explications. Reprenons notamment les éléments principaux de ces célébrations, M. l'abbé Ibora.
04:32 D'abord le cierge pascale, on peut dire que c'est l'aimant central de la fête de Pâques et qui fait le lien entre justement l'eau, le retour de la lumière et tout ce qui s'en suit.
04:43 Oui, il est le symbole, il représente le Christ, le Christ lumière qui dissipe les ténèbres, donc symbole de la victoire de la grâce sur le péché.
04:53 Il est plongé dans l'eau, rappelle trois fois dans l'eau, rappelle de son, c'est Paulinien, du fait d'être plongé dans la mort pour ressusciter, pour ressusciter.
05:07 Et c'est ce que justement vont vivre sacramentellement les baptisés, les nouveaux baptisés de Pâques, qui vont être plongés dans l'eau ou alors effusion d'eau sur leur front.
05:18 Donc ils vont être plongés dans la mort avec le Christ pour ressusciter avec lui et le Saint-Esprit leur sera donné par le sacrement.
05:27 Père de Beauregard, c'est vrai pour les nouveaux baptisés, c'est vrai aussi pour finalement tous ceux qui assistent à la messe de Pâques, là aussi c'est une renaissance pour eux, on peut dire ?
05:36 C'est une renaissance et Véronique Jacquet disait tout à l'heure que la célébration était assez longue et en fait je crois qu'il y a une pédagogie de la liturgie de ce point de vue là.
05:46 C'est-à-dire qu'en effet c'est très long, il y a un aspect presque pénitentiel d'une certaine manière avec cette célébration extrêmement longue à l'issue de laquelle effectivement on éclate la joie de la résurrection.
05:56 Donc oui c'est vrai pour les baptisés qui redécouvrent ça mais au fond à chaque célébration de la Pâques, pour tous les baptisés, il y a cette renaissance après le temps du carême et au fond cette relance de la vie chrétienne jusqu'à la Pâques suivante.
06:12 C'est ce qui se produit en fait à chaque fois qu'on célèbre la messe, qu'un prêtre célèbre la messe.
06:16 Notamment la messe du dimanche qui est vraiment la célébration de la résurrection du Christ, parfois on l'oublie mais la messe du dimanche c'est vraiment ça, nous faisons mémoire de la résurrection du Christ donc au lait-coeur.
06:26 Avec évidemment à Pâques un déploiement de la liturgie. Axel j'imagine que avant d'être baptisé vous aviez déjà assisté à cette vigile pascale, à la messe de Pâques.
06:36 C'est important pour vous justement ce déploiement extraordinaire de la liturgie lors de la fête de Pâques ?
06:42 C'est un peu, sans mauvais jeu de mots, la consécration, alors pas de l'hostie, mais un peu du parcours du catechuménat que l'on fait.
06:49 Alors la paroisse Saint-Roch c'était pendant six mois et c'est vrai qu'on attend je pense tout ce moment avec impatience et qui a un but et un commencement en soi.
07:00 Et effectivement ce déploiement de par la longueur de la cérémonie et la beauté de celle-ci célèbre et valable.
07:06 C'est pas trop long ?
07:07 C'est jamais trop long, ça passe vite, les longues messes passent vite, la messe des Rameaux, la messe de la Chandeleur, tout ça ça passe assez vite finalement.
07:16 A partir du moment où c'est beau ?
07:17 Oui.
07:18 Abbé Iborah, il y a un élément sur le cierge pascal, j'y reviens, qui est très important aussi, ce sont les cinq grains d'encens qui sont placés sur le cierge et qui correspondent aux cinq plaies du Christ.
07:29 Ça veut dire aussi qu'on n'oublie pas, malgré la joie pascal, je dirais la passion qui vient d'être vécue par le Christ ?
07:35 Non, effectivement, et dans la liturgie traditionnelle c'est peut-être encore plus visible, puisqu'on va changer de couleur d'ornement en plein milieu de la célébration.
07:44 Il y a d'abord, dans la forme la plus traditionnelle, douze lectures qui sont en quelque sorte le rappel de l'histoire du péché, de l'histoire du salut dans l'Ancienne Alliance.
07:57 Et puis une procession au fond baptisme, avec la bénédiction de l'eau, cette eau qui servira à chacun des baptêmes de l'année, du reste, pour remettre justement tous les baptêmes, même de petits-enfants, en lien avec la célébration pascale.
08:12 Et puis c'est là que se produisent les baptêmes des adultes.
08:17 Et puis ensuite, on revient en procession, il y a une dernière prosternation du clergé dans le chœur, et on revêt les ornements blancs ou dorés de la résurrection.
08:33 Et donc on a vraiment le point d'inflexion dans la veille, entre ce samedi saint où il ne se passe rien, qui est le grand repos de la mort, et puis le jour de la victoire de la vie.
08:46 Je suis toujours frappé par la séquence de Pâques qu'on chante, Pasqualie Lodès, où un des versets dit "Dux vite mortus regnat vivus", le chef de la vie a été mort et il règne vivant.
09:05 Il y a ce retournement impressionnant qui est vécu dans la liturgie, par la magie de la liturgie.
09:11 Et ça c'est le sens profond de la fête de Pâques, ce passage de la mort à la vie.
09:15 Exactement. Avec les trois jours du Triduum, vous savez, comme les jours commencent...
09:20 Alors le Triduum, pardon pour nos téléspectateurs, c'est jeudi saint, vendredi saint, et samedi saint c'est les Pâques.
09:25 Et on pourrait même dire, d'une certaine manière, puisque les jours commencent à la tombée du soir, dans la Bible, il y a un soir et il y a un matin,
09:32 eh bien le jeudi saint, voilà, commence avec la dernière scène, "Geste semani", ça sera le jour de la mort.
09:43 Du jeudi saint au vendredi saint, c'est Jésus qui va être soumis à sa passion et qui va s'éteindre après le grand cri où le verbe devient silence, au vendredi saint.
09:57 Ensuite il y a le grand jour du repos, du vendredi saint au soir, la mise au tombeau, jusqu'à la fin du samedi saint, c'est le mystère de la mort,
10:06 Jésus qui descend aux enfers, au moins son âme. Et puis le troisième jour, c'est "Condum Scripto As", selon les Écritures, c'est le jour de la victoire de la vie sur la mort.
10:16 Et des premières vêtres de Pâques jusqu'au soir de Pâques, voilà.
10:23 - Alors je précise aussi que la paroisse, effectivement, vous exercez, la paroisse saint, a la particularité d'être, comme on dit, "biritualiste",
10:29 c'est-à-dire que vous avez à la fois le rite de 1962, qu'on appelle la messe en latin pour faire simple, pour le grand public,
10:36 et puis la messe ordinaire, je dirais, depuis lors, qui est donc la plupart du temps en français. Véronique.
10:43 - Oui, avant d'aller plus loin sur cette signification de cette belle fête de Pâques, qui est quand même le cœur de la foi chrétienne,
10:51 Frère Jean-Thomas, est-ce que vous pourriez nous expliquer pourquoi on est tous concernés par la résurrection du Christ,
10:56 et pourquoi d'ailleurs fallait-il qu'il meure et qu'il ressuscite, tout bêtement ?
11:00 - Alors, on est tous concernés parce que, dans la théologie chrétienne, par le péché originel, tous les hommes naissent, au moins en tout cas, marqués par le péché originel,
11:10 de telle sorte que, en effet, si nous ne bénéficions pas des effets de la résurrection du Christ, et bien, la mort signifie tout simplement notre faim, la corruption de tout,
11:20 tandis que le Christ, par sa résurrection, nous emporte tous dans sa résurrection.
11:25 Et c'est un événement qui, en effet, concerne tout le monde parce que, même ceux qui ne connaissent pas le Christ, bénéficient d'une certaine manière du rayonnement de la résurrection du Christ,
11:36 de telle sorte qu'on peut espérer, et on prie pour, que, d'une manière ou d'une autre, ils en viennent à connaître et aimer le Christ pour pouvoir être emportés dans sa résurrection.
11:44 Oui, mais parce que la finalité de cette vie est marquée, de toute façon, par le fait de trouver la vraie vie en Dieu, c'est ça ?
11:52 Oui, et, de fait, le Verbe, en s'incarnant, d'une certaine manière, s'est uni à toute la nature humaine blessée, et c'est pour ça que Noël est le premier pas vers Pâques,
12:03 puisque, en ressuscitant, il donne l'espérance à tous les hommes de participer à sa propre résurrection, sa victoire sur la mort.
12:12 Lui est toujours en communion avec le Père, puisqu'il est le Fils éternel, grâce à la puissance du Saint-Esprit,
12:18 et, en fait, c'est cette communion qu'il cherche à restaurer dans le Triduum pascal, enfin, dans sa mort et sa résurrection,
12:27 sachant, par ailleurs, que si notre âme est véritablement sanctifiée par la grâce du Baptême, ça signifie, voyez, que nous sommes, comme dit saint Paul,
12:39 saint Paul, c'est le grand exégète de tout ce qu'ils nous disons, eh bien, nous sommes incorporés au mystère de Jésus mort et ressuscité, c'est la grâce du Baptême,
12:49 et cette incorporation au corps du Christ, qui fait que nous devenons les membres de son corps, comme dit saint Paul,
12:55 fait que nous devenons semblables à lui, par adoption, certes, du Père, autrement dit, que nous sommes divinisés,
13:01 un point sur lequel les Orientaux insistent beaucoup, la théosis, cette divinisation.
13:07 Et, eh bien, c'est... alors, ce qui demeure, et ce qui souvent nous trompe un peu, c'est la concupiscence,
13:15 c'est-à-dire le fait que nous restions blessés dans notre nature, pas encore restaurés, ça, il faut attendre l'Apocalypse, c'est la fin des temps,
13:22 et donc, nous avons encore à combattre, hein, contre les séquelles du péché dont nous sommes libérés par la grâce du Baptême.
13:30 Donc, ça veut dire que le Baptême, on est sanctifié, comme vous dites, effectivement, on reçoit la grâce, mais, pour autant, on n'est pas encore saint, quoi, c'est un peu ça.
13:38 C'est ce que fait le sacrement, il divinise notre âme, il nous donne la possibilité d'être des saints, mais nous avons encore à participer à la victoire de Christ,
13:46 par notre combat, ici-bas, le Concile de Trente disait que la concupiscence était de laisser agonème, hein, pour le combat, pour nous aussi mériter avec le Christ.
13:56 La concupiscence, c'est la traie, notamment, de la chair, ou les tentations qu'on peut avoir...
14:00 Oui, voilà, c'est...
14:01 Tous les désirs.
14:02 Tous les désirs qui nous repuissent sur nous-mêmes.
14:04 En tant qu'ils sont désordonnés.
14:05 C'est ça. Ce qui fait que, comme dit saint Paul, le vieil homme en nous n'est pas totalement mort.
14:09 Père de Beauregard, un élément important, peut-être une évidence pour vous, mais pas forcément pour tous, la résurrection, c'est la preuve éclatante, évidente, de la divinité du Christ,
14:20 parce que, peut-être, on aurait tendance à l'oublier, à faire de Jésus un homme, peut-être éminent, mais guerre plus, et qu'aujourd'hui, on voit bien que les Français ont du mal,
14:31 même de culture catholique, à croire à cet événement de la résurrection.
14:34 La résurrection du Christ, en effet, c'est une des preuves de la divinité du Christ.
14:37 C'est même assez frappant qu'avant même la mort et la résurrection du Christ, ce qui scandalise les Juifs de l'époque de Jésus, c'est, d'une part, qu'il pardonne les péchés en son propre nom,
14:48 ce qui est une prérogative divine, normalement, et qu'il ressuscite les morts en son propre nom, également.
14:53 Et, d'une certaine manière, lorsqu'il ressuscite, réanime Lazare dans l'évangile, très peu de temps avant sa propre résurrection, c'est pour annoncer qu'il est le maître de la vie et de la mort.
15:03 Et, au fond, sa propre résurrection vient comme consacrer ce fait que, oui, il est le maître de la vie et de la mort, et cela, c'est le propre de Dieu.
15:12 Et ça apporte la preuve éclatante. Et, au fond, on explique vraiment l'expansion soudaine et, franchement, extraordinaire du christianisme dans les premiers siècles de l'Église,
15:24 que, à partir du fait de la résurrection, s'il n'y avait eu que des enseignements fustiles remarquables, s'il n'y avait eu même que quelques miracles de guérison, après tout, il y en avait d'autres.
15:36 En revanche, la résurrection et le fait que le Christ soit vraiment vrai homme et vrai Dieu, ça, c'était inédit, et c'est ce qui explique qu'en effet, le christianisme s'est répandu un petit peu partout comme une traînée de poudre.
15:49 Ça a changé l'histoire.
15:50 Ça a changé l'histoire. Au fond, d'une certaine manière, on peut dire que la résurrection, c'est le centre de l'histoire, de telle sorte d'ailleurs que, au fond, jusqu'à la deuxième venue du Christ dans sa gloire à la fin des temps,
16:01 il n'y a rien à attendre de plus qualitativement au cours de l'histoire. Nous avons déjà tout par l'Église, par les sacrements, par la parole de Dieu. Il n'y a rien... Vous savez, parfois, on aimerait qu'il y ait des signes un petit peu supplémentaires, des choses un peu extraordinaires.
16:17 Oui, mais nous avons déjà tout. La seule chose qui nous reste à attendre, c'est la deuxième venue du Christ en gloire qui va nous faire entrer dans l'éternité et avec nous, le monde entier.
16:28 Peut-être faut-il le redécouvrir quand même à certaines époques. Ce sera tout l'objet de notre deuxième partie Véronique.
16:32 Axel, ça change l'histoire, mais vous, en quoi ça change votre vie ? De croire en la résurrection ?
16:38 C'est assez évident de dire que ça vous bouleverse complètement en tant que personne et c'est quelque chose de sain et de normal, parce que ça change complètement votre rapport au monde et à vous-même, à votre perception de la vie.
16:55 Parce que, désormais, croire en la vie éternelle, notamment, par exemple, c'est effectivement quelque chose de très nouveau.
17:00 Ça vous bouleverse en vous et ça change, comme je le disais, votre rapport aux autres, qui devient de façon tout à fait naturelle complètement changée,
17:09 parce que vous êtes désormais catholique et vous croyez en un système de pensée et de valeur autour d'une foi qui infuse en vous.
17:17 Donc, c'est vraiment un changement qui est assez indescriptible, parce que c'est...
17:23 Mais c'est concret aussi ? Est-ce qu'il y a des changements dans votre comportement, dans votre vie de tous les jours, liés, effectivement, à cette adhésion à l'Église et à sa foi ?
17:34 Oui, oui, il y a déjà, peut-être que je pourrais répondre en deux axes, il y a déjà une toute mise en place de choses et de rites, par exemple, faire ses prières du matin, faire ses prières du soir,
17:44 qui encadrent la journée, avant de manger, par exemple, ce genre de choses. Ça cadre aussi votre vie quotidienne ou hebdomadaire, parce que je passe beaucoup de temps à la paroisse avec M. Labbé, notamment.
17:56 Donc, c'est au niveau du quotidien, forcément, vous consacrez beaucoup de temps à la croyance.
18:01 Et puis, oui, ça change concrètement, à voir la foi, l'espérance et la charité, qui sont désormais les trois grands axes de votre vie.
18:10 Effectivement, ça change complètement votre rapport aux autres et à vous-même.
18:14 Donc, c'est un travail quotidien qui n'est pas facile, parce que moi, j'ai eu des commentaires en disant "désormais, ta vie est facile parce que tu crois en Dieu, donc c'est simple, voilà, il y a quelqu'un qui t'aime tout le temps, et puis tu vas aller au paradis, et puis c'est chouette".
18:27 C'est pas si simple.
18:28 Ah non, c'est pas ça du tout, c'est un travail quotidien, une remise en question quotidienne.
18:31 Alors, je ne veux pas décourager ceux qui voudraient rentrer en chrétienté, mais c'est justement une exigence envers soi-même et envers les autres, mais c'est magnifique, vraiment, de progresser ainsi.
18:41 Donc, ce seraient plutôt mes deux réponses, oui.
18:44 Merci pour votre témoignage. On va y revenir, bien sûr, sur votre cheminement.
18:47 Après la pub, juste avant Abbé Iborah, est-ce que c'est facile de croire à la résurrection pour notre société aujourd'hui,
18:53 quand on voit que même pour les plus proches disciples du Christ, ils ont mis en quarante jours avant d'oser proclamer cette nouvelle publiquement ?
19:02 Oui, c'est sûr qu'on sort du carême, on a le triomphe pascal, la victoire du Christ, mais il a fallu cette plantation de l'Église.
19:11 Le Christ a mis quarante jours par des apparitions successives, et on voit qu'au moment de l'ascension, au moment où il s'en va,
19:18 certains se posent encore des questions en se disant "mais est-ce qu'il n'était pas venu pour restaurer le royaume ici-bas ?"
19:23 Et donc finalement, non, ce n'est pas si facile que ça. On le voit à chacune des apparitions.
19:29 Les apôtres qui étaient censés être quand même préparés...
19:32 Saint Thomas en premier lieu, bien sûr, un exemple ultra célèbre.
19:35 Oui, Saint Thomas, mais aussi Pierre devant le tombeau, au bord du lac de Tiberiade, etc.
19:42 On voit bien qu'il y a une certaine retenue, parce que, comme dit Saint Paul, "personne n'a jamais vu quelqu'un ressusciter".
19:49 C'est un événement incroyable.
19:51 C'est un événement inouï, impensable, incroyable.
19:54 Et puis on fait aussi l'expérience de notre mortalité, du fait que le monde n'a pas été transformé, on pourrait dire, matériellement,
20:07 parce que notre nature blessée demeure, et cette nature blessée dans un cosmos abîmé.
20:13 Et on revient à l'exigence, effectivement, d'en parler, Axel, à l'instant.
20:17 Alors, on va marquer une courte pause de publicité, on se retrouve tout de suite après,
20:21 pour parler notamment de ce phénomène à l'occasion de la fête de Pâques 2024.
20:26 Ce sont ces baptisés adultes qui sont en très forte hausse, plus de 30%.
20:32 On en reparle juste après, donc vous restez avec nous.
20:36 De retour dans "Enquête d'Esprit", nous parlons à l'occasion de la grande fête de Pâques
20:41 de ces baptêmes d'adultes qui sont en forte hausse cette année.
20:46 C'est une grande joie, bien sûr, nous verrons aussi comment il faut analyser ce phénomène
20:50 et quels en sont les enjeux pour la société française, finalement, toute entière.
20:55 Pour en parler, nous sommes avec l'abbé Éric Iborah, il est vicaire à la paroisse Saint-Roch à Paris,
21:00 qui accueille cette année 55 baptisés adultes, dont fait partie Axel, qui est avec nous également aujourd'hui,
21:07 et puis le frère Jean-Thomas de Borgard, qui est dominicain, et qui est auteur de "La spiritualité de la bûche,
21:13 l'art de mettre le feu sur la terre", publié au Cerf, et c'est véritablement, effectivement, l'enjeu aussi,
21:18 sous-jacent derrière ces baptêmes d'adultes, bien sûr, Véronique est avec nous, Véronique Jacquier,
21:23 et cette émission est en partenariat avec l'hebdomadaire France Catholique.
21:27 Alors, justement, pour bien comprendre ce phénomène, nous allons faire une revue de détail des chiffres 2024
21:35 des baptêmes d'adultes, c'est ce qu'on appelle des catéchumènes, qui sont en forte augmentation,
21:41 et c'est avec Éloi Rochebrune.
21:43 Le nombre d'adultes baptisés cette année à Pâques progresse de 31% par rapport à 2023,
21:49 ils sont 7135, l'année dernière ils étaient 5463 d'après l'enquête annuelle de la Conférence des évêques de France,
21:58 62% sont des femmes, 38% sont des hommes, toutes les tranches d'âge progressent,
22:04 mais la hausse la plus forte est chez les 18-25 ans, qui représentent cette année 36% des baptisés adultes.
22:12 Une autre tendance se dégage, l'augmentation du nombre de baptisés adultes en zone rurale,
22:17 ils sont 29% en 2024, ils étaient moins nombreux les années précédentes,
22:23 c'est ce qu'on découvre dans certaines provinces majoritairement rurales,
22:27 les hausses vont jusqu'à plus de 50% du nombre de baptisés adultes pour les provinces de Clermont-Ferrand,
22:33 Dijon ou encore Besançon.
22:36 Le nombre de baptisés adultes se déclarant issus de familles sans religion augmente aussi de manière significative,
22:43 un quart cette année, ceux d'origine musulmane représentent 5%.
22:48 Alors Père de Beauregard, un petit commentaire sur cette forte augmentation du nombre de baptisés adultes cette année en France,
22:55 c'est un démenti en quelque sorte à la crise de l'Église ?
22:58 Oui et non, à la fois on s'en réjouit vraiment, et de fait une augmentation d'à peu près 30%,
23:04 et qui est d'autant plus remarquable qu'elle n'est pas située ni sociologiquement, ni en termes de sensibilité ecclésiale,
23:11 c'est vraiment partout sur le territoire français, quelle que soit la sensibilité ecclésiale, quelle que soit la sociologie,
23:17 donc ça vraiment c'est assez spectaculaire et on s'en réjouit.
23:21 Après, ce qui est vrai aussi, et il faut être lucide, c'est qu'il y a un peu un effet de rattrapage,
23:26 c'est-à-dire que tous ces gens-là d'une certaine manière il y a 30 ans ils auraient été baptisés enfants,
23:30 pour une bonne partie d'entre eux, peut-être pas tous, mais une partie d'entre eux,
23:33 il y a peut-être un peu l'effet Covid qui joue aussi, il y a eu deux années très difficiles,
23:38 où les gens ont été amenés à se poser un tout petit peu des questions sur leur existence,
23:42 donc il y a l'exemple historique qui me vient en tête, c'est le boom des vocations des séminaristes après la deuxième guerre,
23:50 et où d'un coup il y a eu des séminaires ultra-pleins, bah oui forcément pendant 4 ans il n'y avait pas eu d'entrée,
23:55 donc à la fois on se réjouit et c'est merveilleux, et on aura l'occasion d'en discuter un petit peu, de l'analyser plus en détail,
24:03 en même temps, soyons raisonnables, ça ne compense pas, ne serait-ce que les pertes et de baptême d'enfants,
24:09 et à l'autre bout de la chaîne si je puis dire, les baptisés âgés qui s'éteignent progressivement.
24:15 Alors effectivement, vous parlez des baptêmes d'enfants, regardons rapidement ces quelques chiffres,
24:20 de 2000 à 2020, on est passé de 400 000 baptêmes d'enfants à 93 000,
24:27 donc effectivement cet effet de rattrapage il joue certainement.
24:30 Abbé Ibra, quand est-ce qu'a commencé ce phénomène d'augmentation des baptêmes d'adultes cette fois,
24:35 à l'échelle de votre paroisse, je crois qu'il y a un an et demi, deux ans effectivement, est-ce qu'il y a un effet Covid ?
24:41 Alors il y a déjà un effet avant, j'ai regardé les statistiques du diocèse, on était à peu près à 400 en 2015,
24:51 ensuite il y a une sorte de descente, même pas liée au Covid, c'est descendu vers 350,
24:57 et depuis deux ans les chiffres ont beaucoup augmenté, 517 cette année, 418 l'an dernier, en 2022,
25:09 et avant 350, quelque chose comme ça, donc il y a une véritable remontée.
25:14 Dans ma paroisse en fait, les choses sont un peu différentes, comme vous disiez tout à l'heure,
25:19 on est une paroisse un peu biritualiste, quand je suis arrivé en 2019,
25:23 il y avait 4 baptêmes, juste 4, et il faut dire que c'est une paroisse de centre-ville,
25:30 où il y a très peu d'habitants sur place, c'est plutôt pratiquant,
25:34 donc les gens baptisent leurs enfants quand ils sont petits,
25:37 et puis avec la mise en place de la messe traditionnelle, on est passé de 100 à 1000 à peu près,
25:45 et bien il y a eu un phénomène d'attraction, et le chiffre a augmenté considérablement,
25:51 puisqu'on était à 55 cette année, on était à 22 l'année dernière, et 17 l'année d'avant.
25:56 Alors on va regarder, parce que c'est un phénomène national,
26:00 on va écouter dans quelques instants le témoignage d'Axel bien sûr,
26:03 qui a fait partie de ces demandes de baptêmes qui sont en très forte augmentation auparavant.
26:08 Comme le phénomène est national, je vous propose de nous rendre dans l'Oise,
26:11 donc là une paroisse rurale, qui accueille elle aussi beaucoup de baptêmes d'adultes cette année,
26:16 et notamment grâce aux réseaux sociaux, regardez sa reportage signée Loire-Auchebrune.
26:21 Avant le grand jour, Dimitri, Émilie, Anne-Gaëlle et Élisa répètent une dernière fois avant de plonger dans le grand bain.
26:31 C'est le père Thomas, curé de la paroisse, qui les a préparés toute l'année.
26:35 À côté du baptistère, il leur rappelle une dernière fois le sens du sacrement du baptême.
26:40 L'enjeu c'est transmettre l'intégralité de la foi,
26:44 parce que c'est un trésor qui nous fait plonger dans la vie spirituelle et dans la vie quotidienne,
26:50 mais aussi le vivre dans une communauté chrétienne.
26:53 Les motivations sont tellement diverses parfois, mais en même temps c'est pour ça qu'on est là.
26:59 Transmettre la vie du Christ, sinon on ne sert à rien.
27:03 C'est pour ça qu'on est là, c'est pour ça qu'on a donné notre vie.
27:06 Des chemins parfois très différents, Dimitri a poussé la porte d'une église suite à la perte d'un proche.
27:11 Une rencontre avec le père Thomas, des cours de catéchisme,
27:15 il entame le parcours classique du catechumène auquel vient s'ajouter les réseaux sociaux,
27:20 nouvel outil d'apprentissage de la foi.
27:22 C'est sur Discord, c'est quelque chose qui s'apparente un peu à Skype.
27:26 Et dessus il y a des serveurs que les gens créaient.
27:29 Et sur un serveur, que j'ai rejoint par hasard un peu,
27:34 j'ai vu qu'ils faisaient le chapelet tous les soirs à 21h.
27:37 S'il y a des questions, ils y répondent.
27:39 S'il y a des doutes, ils sont là pour parler.
27:41 Ça m'a beaucoup aidé, c'est ce qui m'a un peu convaincu aussi de continuer là-dedans.
27:45 Puis d'être entouré, même tout seul dans ma chambre au final.
27:49 Anne-Gaëlle a redécouvert la foi suite à un deuil familial.
27:53 Cette mère de famille a perdu son frère dans un accident de voiture, il y a 8 ans.
27:57 Toutes les années j'y pensais, j'y pensais, j'y pensais.
28:00 Et en fait ça m'a fait croire plus encore en Dieu.
28:03 Même si pourtant c'est un accident de voiture, on pourrait perdre la foi, moi ça me l'a donné.
28:07 Son parcours la conduit aujourd'hui à partager sa foi avec ses enfants.
28:11 Mon fils est un athée. Il n'est pas croyant ni pratiquant.
28:17 Mais depuis que je me prépare au baptême, il me pose de plus en plus de questions à ce sujet.
28:22 Le catechuména est parfois semé d'embûches.
28:25 Le doute mais aussi le jugement des autres, c'est ce qu'a vécu Émilie.
28:28 Moi je suis par exemple grandi dans une famille musulmane.
28:32 Donc c'est un choix à moi, c'est pas toujours facile de l'imposer.
28:38 Mais c'est un choix, c'est personnel, j'ai pas laissé tomber.
28:44 5 catechumènes ont été baptisés à la veillée pascale dans cette paroisse de 85 villages.
28:49 Une petite flamme qui portera de grands fruits dans le diocèse de Beauvais.
28:52 Le père Thomas en est convaincu.
28:54 Voilà ce reportage d'Éloi Rochebrune.
29:02 J'aimerais une première réaction, Axel, notamment sur cette place des réseaux sociaux.
29:07 Alors peut-être est-ce votre cas, ou en tout cas d'autres baptisés adultes de cette nuit de Pâques 2024.
29:14 On met en garde, avec raison bien sûr contre l'usage excessif des réseaux sociaux,
29:19 mais là en l'occurrence on voit que c'est une utilisation plutôt positive.
29:24 Oui, on pourrait dire ça. Alors moi ça n'a pas été vraiment par là, parce que j'en utilise pas beaucoup.
29:29 Moi ça a plutôt été, mais c'est vrai que pas vraiment les réseaux sociaux mais plutôt Internet en général.
29:33 Vous avez des outils comme Youtube par exemple qui sont assez faciles d'accès.
29:38 Vous trouvez dessus des cours de catéchisme qui sont assez bien faits.
29:41 Ou effectivement dans le reportage le jeune homme qui mentionnait un chapelet tous les soirs.
29:45 Vous voulez vous renseigner, c'est assez facile, etc.
29:48 Mais il est vrai que pour avoir un petit peu regardé quand même,
29:51 effectivement il y a quand même pas mal de choses qui créent une sorte de communauté virtuelle qui peut être très importante.
29:57 Parce que nous dans la paroisse Saint-Roch, elle est quand même assez marquée en réel, si je puis dire.
30:02 Mais c'est vrai que si vous êtes très isolé ou que vous êtes dans une paroisse où vous ne pouvez pas vous y rendre trop souvent,
30:07 ça peut être un très très bon moyen.
30:09 Un commentaire, père de Beauregard puis abbaye Beaura.
30:11 Justement, est-ce que l'enjeu c'est de passer du virtuel, qui est une porte d'entrée on va dire,
30:16 et puis ensuite au réel, de la vie paroissiale d'une paroisse ?
30:21 Je crois qu'en effet c'est l'enjeu parce que le christianisme c'est quand même la religion de l'incarnation
30:27 et les sacrements on ne peut pas les vivre de manière virtuelle.
30:30 Donc il y a ce passage-là qui est nécessaire.
30:32 Ceci dit c'est une porte d'entrée et je me réjouis vraiment que les catholiques aient investi plus massivement
30:39 le continent Internet comme on disait autrefois et les réseaux sociaux aujourd'hui
30:44 parce qu'il reste encore un déficit mais jusqu'à il y a peu, ça reste encore un peu vrai d'ailleurs,
30:50 si vous tapiez sur Google "qu'est-ce qu'il y a après la mort" ou "les fins dernières" ou "le paradis" ou "la prière"
30:57 il fallait arriver facilement à la 30ème entrée pour tomber sur un site qui soit catholique.
31:01 Tout le reste c'était soit l'islam, soit les protestants, soit telle ou telle secte étrange.
31:07 Donc là il y a un phénomène de rattrapage qui est nécessaire,
31:12 qui suppose un certain professionnalisme parce qu'il y a une telle concurrence
31:15 que si ce n'est pas très bon et très bien fait avec une régularité, avec une maîtrise des codes d'Internet,
31:21 notre frère Paul-Adrien fait ça très bien par exemple chez les Dominicains, on ne perce pas.
31:27 Mais c'est vraiment très important et au début j'étais un peu sceptique parce que je me disais
31:31 le fonctionnement d'Internet avec ce fonctionnement en alvéole où au fond on ne touche que ceux qui pensent déjà la même chose que nous,
31:37 je me disais au fond c'est déjà des gens qu'on aurait vus de toute façon
31:41 mais ce que me disait le frère Paul-Adrien justement c'est que sur mettons 100 000 personnes qui regardent une de ses vidéos,
31:47 il y en a 10% qui ne sont pas du tout chrétiens et donc pour ces 10% là, sur des chiffres pareils...
31:53 C'est le seul contact qu'ils puissent avoir avec l'église d'Émonique Jaquet.
31:56 Axel, est-ce qu'en choisissant de recevoir le baptême, vous entrez dans une communauté, une communauté fraternelle,
32:05 j'imagine que vous avez déjà une famille, mais je pense qu'à travers le baptême
32:08 et à travers le fait d'arriver à toucher les gens via les réseaux sociaux,
32:12 on est dans une société tellement individualiste que cette plus-value, j'aime pas le mot, mais du christianisme,
32:18 c'est aussi l'apprentissage de faire corps, d'être dans une communauté, non ?
32:22 Oui, oui, de toute évidence, oui.
32:24 C'est, comme vous le dites si bien, quand on est dans une société où chacun ne voit et ne pense qu'à soi,
32:29 arriver dans une paroisse où moi dès le début, la première fois que j'ai poussé les portes de Saint-Roch un mardi soir
32:35 et que j'ai atterri à une messe en latin, ça s'est pas très bien passé pour moi parce que j'étais complètement perdue,
32:42 mais tout de suite après, on est tout de suite venu me voir parce que j'étais nouvelle
32:45 et que ça se voyait que j'étais un petit peu décontenancée et on m'a tout de suite prise, oui, aidée,
32:51 et c'est avec un côté justement très fraternel, naturel, comme si on avait des liens familiaux déjà initiés.
32:58 Mais qu'est-ce qui a été à l'origine de votre démarche, de votre cheminement vers le baptême ?
33:03 Est-ce qu'il y a eu un déclencheur particulier ?
33:06 C'est toujours assez compliqué de...
33:08 Vous venez d'une famille qui était plutôt de culture chrétienne ?
33:11 Plutôt, mais...
33:12 Mais sans forcément de pratique ou de...
33:14 Oui, non, non, non. Moi, j'étais en établissement, en ensemble scolaire privé catholique,
33:19 donc effectivement, j'avais quand même une approche de la religion,
33:22 mais après, ça a été graduel, mon approche avec Dieu, et puis après, ça a été...
33:29 Je m'y intéressais quand même beaucoup, et puis ça a été récent, l'année dernière, où je m'étais dit
33:33 "C'est quand même dommage de croire en Dieu et de se sentir concernée par des messes,
33:39 ou d'apprécier les églises, etc., et de quand même pas se revendiquer catholique."
33:44 Il fallait aller jusqu'au bout.
33:46 Oui, voilà. C'était une sorte de parachèvement de tout le parcours que j'avais fait depuis enfant, graduellement,
33:52 où, si vous voulez, j'avais suivi les grâces que Dieu mettait sur mon parcours.
33:58 Mais vous n'aviez pas donc reçu, effectivement, le sacrement de baptême.
34:01 Vous avez dit dans un de vos témoignages, et j'ai noté la phrase qui est très belle,
34:04 "Une partie de moi demandait à être complétée."
34:07 Oui.
34:08 Qu'est-ce que vous pourriez développer, expliquer ce que ça veut dire ?
34:11 Qu'est-ce qui vous manquait ?
34:13 Qu'est-ce qui me manquait ? Il me manquait...
34:18 Il me manquait un aspect, je pense, complètement spirituel, en fait, à ma vie.
34:23 Il me manquait, je pense que c'est le curé de Saint-Roch qui utilise souvent cette expression
34:29 qui parle de la foi qui infuse en nous.
34:31 Et oui, c'est comme s'il fallait un petit peu souffler sur la brèze pour allumer le feu,
34:35 le feu pascal, si vous voulez.
34:37 Mais ce qui manquait, ce qui voulait être complété, c'était tout cet aspect spirituel
34:42 qui, je pense, est important pour chacun d'entre nous, ici.
34:46 On va revenir à votre témoignage, mais simplement, j'aimerais avoir une réaction
34:49 de nos deux autres invités sur cette dimension, finalement, effectivement,
34:53 cette absence de... ou cette soif spirituelle, cette absence, justement, de spiritualité
34:59 dans la vie, dans la société aujourd'hui.
35:01 Est-ce que c'est ça, effectivement, qu'expriment les jeunes catéchumènes,
35:06 futurs baptisés, qui frappent à la porte de l'Église, Abbé Ibora, puis Père de Beauregard ?
35:10 Eh bien, moi, je crois qu'effectivement, il y a beaucoup de ça,
35:15 parce qu'on a beaucoup de jeunes, de jeunes qui sont à peu près
35:19 de la deuxième génération après mai 68, c'est-à-dire, les gens qui ont fait mai 68
35:24 ont eu tendance à mettre un peu des bémols ou des points d'interrogation
35:29 à tout ce qui était enseigné, souvent laissé libre la génération de leurs enfants...
35:35 - Qu'on a appelé la déconstruction ? - Voilà, et progressivement,
35:38 il ne reste plus rien, et pour un bon nombre, en fait, c'est une...
35:43 moi, je vois ça à travers les lettres qu'ils ont pu envoyer,
35:46 pour un bon nombre, il n'y a absolument aucune formation chrétienne,
35:51 aucune connaissance même du christianisme, parfois, un petit quelque chose
35:55 à travers des grands-parents ou l'école catholique où on a mis les enfants,
36:01 et puis, il y a une découverte qui se fait, je pense, à cause de cette insécurité aussi
36:08 de nos sociétés lichines, justement, il n'y a plus de repères,
36:12 et en fait, ce qui fait, moi, j'interprète aussi le fait que 90%
36:17 se sont fait baptiser dans la forme traditionnelle,
36:21 c'est la dimension, je dirais, de verticalité, de la sacralité de l'ancienne messe,
36:29 - De la liturgie, oui. - De la liturgie, et puis,
36:32 la plupart disent ça également dans leurs lettres, dans leurs réactions,
36:36 c'est aussi l'affirmation dans l'enseignement,
36:41 c'est-à-dire prédication, enseignement divers, notamment enseignement catéchétique, etc.,
36:47 où, si vous voulez, peut-être, on met davantage de points d'exclamation
36:52 qu'autres points d'interrogation, peut-être plus de dièses qu'autres bémols
36:55 aussi dans les exigences, et finalement, ça plaît,
36:58 parce que des gens qui n'ont plus de racines se rattachent à quelque chose,
37:04 à des certitudes, voilà, alors des certitudes,
37:07 la foi est une certitude, c'est une certitude, ça peut être une connaissance obscure,
37:11 dit Saint-Paul, mais c'est quand même une connaissance certaine,
37:14 et bien c'est cela qu'il, me semble-t-il, trouve aussi à travers ses offres.
37:21 Alors, j'ai beaucoup remarqué que ça passe par les écrans,
37:24 aujourd'hui, dès qu'on se pose une question, on cherche la réponse sur Internet,
37:28 et il tombe effectivement sur des cours de catéchisme,
37:32 - On peut tomber sur les bonnes réponses. - de la Reconséance,
37:34 il tombe sur Frère Paul-Adrien, et puis il ne s'en lasse pas,
37:39 c'est ça qui est très étonnant, on se dit parfois, peut-être,
37:42 de leur donner quelques heures de cours, ça va être pénible pour eux,
37:45 et bien non, ils passent 40 heures sur les catéchismes de la Pélaguerie.
37:49 - Il y a une soif. - Je ne sais pas.
37:50 - Père de Borgard, on vit dans une société multiculturelle,
37:53 est-ce que cette dimension-là, aussi, finalement, de concurrence
37:56 entre plusieurs religions, fait que certains reviennent au christianisme ?
38:01 Je pense que ça joue, en effet, notamment, là, il y avait un certain nombre
38:04 d'articles de presse qui montraient qu'il y avait ce phénomène
38:08 de baptême d'adultes en masse, si je puis dire, soyons raisonnables
38:13 sur l'étendue de la masse, mais tout de même, était valable aussi
38:17 dans les banlieues que l'on peut imaginer massivement musulmanes,
38:24 et notamment parce que, effectivement, ces jeunes qui ont grandi
38:28 dans un milieu où les jeunes musulmans, les jeunes évangéliques, aussi,
38:32 ont une expression très libre et assez affirmée de leur foi,
38:37 eh bien, ils ne voient pas très bien pourquoi ils n'en feraient pas autant.
38:40 Par ailleurs, je rejoins un peu le diagnostic de l'abbé Ibora
38:44 sur une chose, c'est que je ne pense pas que l'Église ait perdu
38:49 une partie des gens, et notamment des jeunes,
38:52 par une trop grande exigence, mais par un défaut d'exigence.
38:55 En réalité, si ce que nous proposons en termes de foi,
39:01 en termes de morale, et en termes, d'une certaine manière,
39:03 de vie quotidienne ne tranche pas de manière assez forte
39:08 avec le climat ambiant, alors ça ne sert à rien de se convertir.
39:11 Et en fait, les jeunes sont en recherche d'une exigence,
39:15 et notamment, je pense aussi à tous ces jeunes qui viennent de familles
39:19 qui, souvent, sont assez déstructurées, multidécomposées, recomposées,
39:24 il ne s'agit pas de porter un jugement moral là-dessus,
39:26 mais le fait est que c'est ce climat dans lequel ils grandissent.
39:30 Et donc, avoir en face d'eux des adultes, prêtres ou laïcs,
39:34 qui ont un discours de vérité, assumé et porté comme tel,
39:39 et dont on peut imaginer que leur vie se conforme à leur discours,
39:43 finalement, c'est quelque chose auquel ils sont assez peu confrontés
39:46 avec leurs professeurs, avec leurs parents, avec les adultes autour d'eux,
39:50 qui, souvent, se cachent un peu derrière leurs petits doigts
39:52 et n'osent pas porter le moindre discours un petit peu fort et de vérité.
39:56 - Ibora, et puis, ensuite, Axel, qui est le second rapport.
39:58 - Je suis tout à fait d'accord avec vous,
40:00 notamment sur la question de l'identité,
40:02 parce que je remarque qu'à peu près plus de la moitié de nos candidats,
40:07 cette année, viennent d'au-delà du périphérique,
40:10 et font justement cette expérience de l'identité en creux, si j'ose dire.
40:15 C'est-à-dire, une identité affirmée chez ceux qui ne sont pas catholiques,
40:19 et eux, soudain, ils se disent qu'il nous manque une dimension,
40:24 la dimension religieuse.
40:26 Alors, qu'ils ont peut-être approché les uns ou les autres,
40:28 par exemple, par des études d'art, par leur goût du patrimoine,
40:31 ce que tu disais un peu tout à l'heure, Axel,
40:33 et puis, il manquait quelque chose, et puis, ils ont osé franchir le pas.
40:38 Et alors, ce qui me frappe beaucoup, c'est leur audace.
40:42 Parce que j'ai l'impression qu'à notre génération,
40:44 on en aurait moins parlé.
40:47 Et là, par exemple, il y en a un qui découvre la paroisse,
40:51 qui a envie de se faire baptiser,
40:54 et puis, qui en parle à ses camarades d'école,
40:56 et puis, ils viennent à 3, 4, 5, demandent à l'école d'architecte...
41:01 - Le rôle de l'amitié aussi. - Oui, l'amitié, etc.
41:04 Et puis, il y a véritablement une sorte de décomplexe...
41:10 Enfin, ils sont décomplexés vis-à-vis de ce qui paraît toujours,
41:14 pour leur entourage, un choc.
41:17 On parlait de la difficulté de trouver des parrains ou des marraines.
41:21 C'est aussi parce qu'ils sont souvent absolument seuls dans leur milieu,
41:25 d'où aussi le fait qu'ils aiment bien se retrouver à la paroisse,
41:29 ce qui leur fournit peut-être, à certains égards, une famille chrétienne.
41:33 Axel, vous confirmez cette nécessité, aujourd'hui,
41:36 quand on entre dans l'Église, de se situer, d'une manière ou d'une autre,
41:40 à contre-courant de la société ?
41:42 Est-ce que ça fait peur ?
41:44 Il y a de ça, mais il y a aussi, comme vous l'avez souligné,
41:48 une recherche de l'exigence, de mettre du papier,
41:52 de la verticalité, dont chaque com a besoin, je pense.
41:56 Et c'est ce que vous parliez tout à l'heure,
42:00 de la célébration de la baptême dans l'ancienne forme,
42:03 qui est très prisée, qui est une forme un peu plus exigeante
42:07 que forcément une messe en vernaculaire.
42:09 Et il y a de ça aussi qui joue.
42:11 Et puis après, la deuxième partie de votre question,
42:14 sur le fait que ça fasse peur, le fait de se sentir seul,
42:17 oui, c'est une forme de...
42:19 C'est effectivement...
42:21 Alors moi, ça ne m'a pas fait peur, mais vous le vivez de toute façon,
42:24 vous vous sentez isolé, mais encore une fois,
42:26 ce sont des réactions qui sont normales.
42:28 Et puis...
42:30 Non, pardon.
42:31 Véronique Jacquet.
42:32 Oui, justement, j'imagine que derrière, il y a une dimension d'apôtre.
42:35 Vous avez envie de témoigner, vous avez envie d'être audacieuse,
42:38 et il y a Béibora.
42:39 Oui, mais sinon, je ne serais pas là aujourd'hui.
42:41 - Merci. - Merci.
42:42 Non, mais c'est important de le souvenir.
42:44 Et deuxième petite question, est-ce qu'il n'y a pas aussi une nécessité
42:47 de continuer la formation et l'enseignement derrière le baptême ?
42:50 Parce que toutes ces jeunes pousses, là,
42:52 vous n'allez pas les laisser dans la nature, j'imagine.
42:54 Je crois qu'il y a effectivement une nécessité,
42:56 on en parlait hors plateau tout à l'heure,
42:58 d'un service après-vente, si je puis dire.
43:01 Il ne s'agit pas seulement d'infuser la grâce,
43:03 même si elle est efficace par elle-même,
43:05 mais ensuite, il faut l'insertion dans une communauté,
43:08 que ce soit une communauté paroissiale
43:10 ou auprès d'un couvent, d'un monastère.
43:12 Mais voilà, que, effectivement,
43:14 ce qui a pu se présenter à un moment
43:17 comme une sorte de rupture aussi,
43:19 il ne faut pas le nier par rapport éventuellement à un milieu,
43:22 soit au minimum, et c'est vraiment le minimum,
43:25 compensé par une insertion dans une communauté
43:28 et puis par des temps de formation.
43:30 Ça, ça se fait normalement dans des activités paroissiales
43:33 qui existent en principe dans toute paroisse un peu structurée.
43:36 C'est peut-être plus difficile dans des paroisses
43:38 qui sont plus pauvres démographiquement,
43:40 humainement, en ressources,
43:42 mais je crois que c'est capital parce que sinon,
43:44 effectivement, on allume une étincelle
43:46 et puis c'est un peu fragile.
43:48 Il faut quand même un peu souffler sur les braises de temps en temps
43:50 pour que ça fasse un brasier.
43:52 Alors, justement, pour les quelques minutes qui nous restent,
43:54 je voudrais qu'on élargisse un petit peu la focale
43:56 pour nous interroger, finalement,
43:58 est-ce que cette très forte hausse des baptisés adultes,
44:01 on a dit que c'était pour une part un rattrapage,
44:03 mais c'est quand même, évidemment, une bonne nouvelle
44:05 dont il faut se réjouir pour l'Église.
44:07 Est-ce qu'on assiste, d'une certaine manière,
44:09 à un réveil des consciences en France ?
44:12 Est-ce qu'il y a quelque chose qui est en train de se produire
44:14 et comment accompagner le mouvement,
44:17 justement parce que, effectivement, l'enjeu,
44:19 c'est aussi le renouveau d'une société toute entière à Béibora ?
44:23 Eh bien, peut-être, oui, on assiste à, en tout cas,
44:27 au moins dans quelques...
44:30 alors, des milieux qui peuvent nous surprendre,
44:32 parce qu'effectivement, on avait tendance à penser
44:34 que le catholicisme ne prospérait plus
44:38 que dans certains milieux un peu protégés,
44:41 et là, on s'aperçoit que la question de la foi,
44:44 la question aussi de l'appartenance à une communauté vivante
44:48 et qui témoigne, je dirais, sans prosélytisme ni violence,
44:55 eh bien, est un peu répartie un peu partout.
44:59 Donc, je vous disais, il y a beaucoup de gens
45:01 qui viennent d'au-delà du périphérique, par exemple,
45:04 et alors, je pense que notre défi, effectivement,
45:07 "neo futos", un néophyte, ça veut dire "nouvellement planté",
45:10 même si moi, j'ai toujours vécu à l'intérieur du périphérique,
45:13 je sais quand même qu'on met des tuteurs
45:15 pour faire grandir les plantes.
45:18 C'est quoi ces tuteurs, alors ?
45:20 Je pense qu'il y a l'accompagnement personnel
45:23 qui est proposé maintenant pour la préparation au "catechumena",
45:28 donc c'est rencontrer des gens qui sont déjà des chrétiens
45:31 d'un certain temps, mais je m'aperçois que des néophytes
45:34 de l'année dernière ou d'il y a deux ans
45:36 sont très demandeurs pour être accompagnateurs
45:38 des futurs baptisés.
45:41 Il y a à leur part un marraine aussi,
45:43 quand ils choisissent des gens qui sont baptisés, confirmés,
45:46 et avec qui ils ont une relation de foi,
45:49 pas simplement de connaissances familiales un peu plus lâches.
45:54 Et puis, il y a les activités paroissiales,
45:58 vous le disiez très bien, et moi je vois par exemple
46:01 qu'on a une scola qui compte une trentaine de personnes
46:03 qui intègrent chaque année plusieurs néophytes,
46:06 alors il faut savoir bien chanter.
46:08 En tout cas, il ne faut pas les laisser seuls.
46:10 Voilà, et puis il y a les servants de messe,
46:12 alors plein de garçons qui viennent servir la messe
46:15 après avoir été baptisés.
46:18 Donc voilà, on a pas mal,
46:20 ils organisent des conférences.
46:22 Je me perçois que parmi ceux qui sont les plus actifs
46:24 dans la paroisse, on a beaucoup de néophytes.
46:27 Donc il y a un changement générationnel à l'œuvre
46:30 qui ont pris leur place très bien.
46:32 Pierre de Beauregard en quelques instants.
46:34 Oui, je crois qu'il y a effectivement quelque chose
46:36 de l'ordre d'un réveil qui n'est pas forcément spectaculaire
46:38 au plan démographique, mais qui est très enthousiasmant
46:42 quant à la ferveur.
46:44 Ça me frappe beaucoup, j'ai grandi dans une famille catholique,
46:47 pratiquante, multi-engagée dans tel ou tel mouvement, etc.
46:51 Mais les jeunes auxquels je suis envoyé,
46:55 que ce soit un groupe d'étudiants dont je m'occupe,
46:57 le lycée dont je m'occupe, etc.,
46:59 sont d'une ferveur, d'une inventivité,
47:02 d'une radicalité dans l'exigence de sainteté,
47:04 à côté de laquelle je rougis un peu a posteriori
47:07 de ma propre tiédeur quand j'avais leur âge.
47:09 Donc ça, il y a quelque chose de très beau.
47:12 Et même par comparaison, pour voyager de temps en temps
47:15 en Europe ou ailleurs, et notamment par rapport
47:18 à des pays d'ancienne chrétienté que peuvent être,
47:21 par exemple, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, l'Irlande, etc.,
47:24 là-bas, l'aspect culturel de la foi reste quand même
47:28 un peu plus prégnant que chez nous, mais en revanche,
47:31 ils n'ont pas du tout l'équivalent d'une jeunesse aussi fervente
47:35 avec des mouvements extrêmement dynamiques, créatifs, etc.
47:38 Et ça, je trouve que c'est très beau.
47:40 C'est les minorités créatrices dont parlait Benoît XVI,
47:42 mais je crois qu'en l'occurrence, c'est vrai.
47:45 Je voudrais terminer par une de vos citations, Axelle,
47:48 très belle, puisque, en fait, vous avez découvert,
47:52 enfin, en tout cas, vraiment, vous avez été attiré
47:54 au moment d'une messe de Noël, et vous avez découvert
47:56 que Dieu vous aimait. - Oui.
47:57 Voilà. Et c'est ça, finalement, qui a été le déclencheur
48:00 de votre démarche. - Oui, oui, oui.
48:02 Je l'ai senti physiquement. Alors, j'ai senti un vent froid
48:05 dans mes oreilles, un souffle froid qui m'a...
48:07 Tout ça m'a rempli beaucoup de chaleur,
48:09 comme j'aime bien le raconter.
48:10 Et, effectivement, j'ai senti que Dieu était là
48:14 et qu'il m'aimait, et que je l'aimais aussi, en fait.
48:17 C'était surtout ça. Et qu'il était...
48:20 Il y avait un amour mutuel et réciproque
48:22 qui grandit de jour en jour.
48:24 Et c'est ça, je pense, qui est, finalement,
48:27 le socle de la foi et qui est très important de rappeler.
48:30 Effectivement, oui.
48:31 - Merci beaucoup pour votre témoignage.
48:33 Merci à tous d'avoir éclairé cette belle fête de Pâques
48:36 et puis ce phénomène, effectivement,
48:38 de baptiser adultes en forte augmentation.
48:41 Abbé Éric Iborra, donc, vous êtes prêtre à la paroisse Saint-Roch.
48:45 Père de Borgard, je cite votre livre
48:47 "La spiritualité de la bûche, l'art de mettre le feu sur la terre",
48:50 publié au Cerf.
48:51 Axel, donc, merci de votre témoignage.
48:54 Véronique Jacquet, qui a-t-il à lire
48:56 dans France Catholique cette semaine ?
48:58 - Eh bien, un Pâques éclairé par le bel évangile
49:01 des pèlerins d'Emmaüs.
49:02 Vous voyez une qui s'affiche.
49:05 Donc, France Catholique sur abonnement
49:07 et sur france-catholique.fr.
49:08 - Voilà, merci à Thomas Leroy et aux équipes techniques de CNews.
49:11 Et puis, la semaine prochaine, nous parlons de Notre-Dame de Paris,
49:14 cinq ans après l'incendie.
49:15 Et là encore, une étonnante mobilisation des jeunes catholiques.
49:18 Vous resterez donc à notre écoute.
49:20 Bonne journée à tous.