• il y a 8 mois
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver dans Punchline Weekend.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à 19h avec nos invités pour décrypter l'actualité.
00:00:08 Je vous les présente dans un instant, mais avant, au sommaire, cet après-midi, plus
00:00:12 un jour ne passe sans que de nouvelles menaces de mort à l'encontre du corps enseignant
00:00:16 ne soient rapportées.
00:00:17 C'est au tour d'une professeure de Villeneuve-la-Garenne de porter plainte après avoir été menacée
00:00:21 de mort par une élève.
00:00:23 Face à ces violences, le gouvernement cherche la parade pour rétablir la sérénité dans
00:00:27 les écoles avec la création de forces mobiles scolaires.
00:00:30 Alors certains parlent d'un sparadrap sur une jambe de bois.
00:00:33 Est-ce le cas ? Nous vous sollicitons, comme chaque samedi en vous posant cette question
00:00:38 « comment lutter contre l'insécurité dans les écoles ? ». N'hésitez pas à nous
00:00:42 répondre, nous entendrons vos réponses en fin d'émission.
00:00:45 Vous scannez le QR code qui s'affiche actuellement à l'antenne.
00:00:47 Et puis ces propos dénoncés cet après-midi par le Rassemblement National, prononcé par
00:00:53 l'humoriste Maho Drama, qui intervient régulièrement sur France Inter, a appelé à prendre les
00:00:58 armes si Marine Le Pen arrivait au pouvoir en France en 2027.
00:01:01 Des propos graves tenus au Mediapart Festival, diffusé en ligne par le Média.
00:01:07 La porte-parole du RN à l'Assemblée nationale a annoncé saisir le procureur de la République.
00:01:12 Le gouvernement veut le montrer, il ne lâche rien contre les dealers.
00:01:16 Une nouvelle opération Place Nette a eu lieu cet après-midi dans le département de Seine-Saint-Denis.
00:01:21 En présence de Gérald Darmanin, qui a annoncé 319 gardes à vue en 5 jours à Paris, 1738
00:01:28 sur le territoire national.
00:01:30 Alors si au-delà de la communication, le harcèlement des dealers finissait par payer.
00:01:35 L'avis de nos invités dans Punchline Weekend.
00:01:38 Et pour vous accompagner cet après-midi autour de ce plateau, Maître Sarah Salman.
00:01:43 Bonjour Sarah.
00:01:44 Bonjour Olivier.
00:01:45 A vos côtés, le professeur d'Histoire-Géographie en banlieue parisienne bien connu, Kevin Bossuet.
00:01:50 Bonjour mon cher Kevin.
00:01:52 Elliot Mamann est également avec nous, chroniqueur politique.
00:01:54 Bonjour Elliot.
00:01:55 Et Arnaud Benedetti, politologue, qui nous accompagne également.
00:01:59 Bonjour.
00:02:00 Mon cher Arnaud, dans un instant nous allons revenir sur cette nouvelle menace qui a visé
00:02:04 un professeur au début du mois.
00:02:06 Mais avant, on fait un point sur les toutes dernières actualités.
00:02:08 Avec vous, Miquel Dos Santos.
00:02:10 Mon cher Miquel, bonjour.
00:02:11 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
00:02:13 Deux départements placés en vigilance rouge cru.
00:02:16 Il s'agit de l'Indre-et-Loire et de la Vienne.
00:02:19 Cinq départements restent également placés en vigilance orange cru.
00:02:22 La Tordonne, la Charente, la Charente maritime, la Haute-Vienne et la Gironde.
00:02:26 Selon Météo France, les débordements sont liés aux épisodes pluvieux intervenus sur
00:02:30 des sols déjà bien humides.
00:02:32 Les fêtes de Pâques, sous haute surveillance, les services de renseignement jugent le risque
00:02:37 d'attentats très élevés.
00:02:38 La sécurité a donc été renforcée.
00:02:40 Policiers, gendarmes, militaires, sentinelles doivent prendre contact avec les curés des
00:02:44 paroisses, des contrôles de sacs, des vérifications d'identité ou encore des fouilles de véhicules
00:02:50 vont être menées autour des lieux de culte.
00:02:52 Enfin, à l'aéroport de Quimper, plus de 6000 personnes se sont réunies pour une rave
00:02:57 party.
00:02:58 Malgré une interdiction préfectorale, les fêtards ont forcé l'entrée du site dès
00:03:01 4h du matin.
00:03:02 Une voiture de la gendarmerie a même failli être renversée.
00:03:05 Des tentes et environ 2000 véhicules y ont été installés illégalement.
00:03:09 Merci Miquel.
00:03:11 Prochain point sur l'actualité avec vous.
00:03:13 Ce sera à 17h30.
00:03:15 Mais avant, vague de menaces.
00:03:17 Départ précipité d'un proviseur de lycée parisien menacé de mort.
00:03:21 Nous en avons beaucoup parlé cette semaine.
00:03:22 Eh bien, ces dernières heures, le gouvernement cherche la parade pour rétablir la sérénité
00:03:26 dans les établissements scolaires.
00:03:28 Pour cela, une annonce hier par Nicole Belloubet.
00:03:30 La création à la rentrée prochaine d'une force mobile scolaire nationale, composée
00:03:34 d'une vingtaine de personnels.
00:03:35 Elle pourra être envoyée dans les établissements scolaires en cas de difficultés.
00:03:39 En cette occasion, nous vous sollicitons donc, cet après-midi, en vous posant cette question.
00:03:44 Comment lutter contre l'insécurité dans les écoles ? Vous connaissez le principe.
00:03:48 Vous scannez le QR code qui s'affiche actuellement à l'antenne et puis nous vous entendrons
00:03:52 à la fin de cette émission.
00:03:53 Mais avant, plus un jour ne passe, je vous le disais, sans que de nouvelles menaces de
00:03:56 mort à l'encontre du corps enseignant ne soient rapportées.
00:04:00 Et c'est au tour d'une professeure d'un établissement de Villeneuve-la-Garenne.
00:04:03 Dans les hautes scènes de portée plainte, elle a été menacée de mort par une élève.
00:04:08 Nous allons retrouver tout de suite sur place notre journaliste Sarah Varni avec bande bagueille.
00:04:14 Sarah, que sait-on précisément à cette heure de cette nouvelle plainte ?
00:04:18 Ce que l'on sait, c'est que l'affaire remonte au 7 mars dernier.
00:04:24 Dans ce lycée Michelange, situé derrière moi, à la suite d'un désaccord, le ton monte
00:04:29 entre l'enseignante et l'élève.
00:04:31 L'adolescente profère des insultes et des menaces de mort dans le nom d'Allah.
00:04:35 Je cite "le rectorat s'est rapidement saisi de l'affaire, l'adolescente a été expulsée
00:04:41 définitivement de l'établissement et selon nos informations, la professeure est sous
00:04:46 protection fonctionnelle depuis ce 7 mars".
00:04:49 L'affaire aurait pu en rester là, mais mercredi, le frère de l'adolescente s'est rendu à
00:04:53 l'accueil de ce lycée afin de demander des explications concernant l'expulsion de sa
00:04:59 soeur.
00:05:00 La professeure se sentant menacée, est donc allée déposer plainte contre l'adolescente
00:05:04 pour les menaces de mort obtenues au début du mois par l'adolescente à son encontre.
00:05:12 L'adolescente n'a pas encore été entendue par les forces de l'ordre et elle ne serait
00:05:16 pas connue des services de police.
00:05:18 De son côté, le ministère de l'éducation nationale a fait savoir que, si l'occasion
00:05:24 s'y prête, lui ou le rectorat pourra se porter parti civil.
00:05:30 Merci beaucoup Sarah Saravarni en duplex de Villeneuve-Lagarenne avec Bambaguet.
00:05:35 L'affaire qui date du début du mois, l'élève a été expulsé, mais la professeure est sous
00:05:42 protection policière.
00:05:44 Kevin Bossuet, est-ce que vous auriez imaginé en commençant votre métier que vous seriez
00:05:48 susceptible d'être sous protection policière ou de voir certains de vos collègues sous
00:05:52 protection policière ?
00:05:53 Évidemment que non.
00:05:54 Quand on choisit l'enseignement, on a pour but de former des citoyens, de transmettre
00:06:01 des connaissances, de participer à l'émancipation de la jeunesse.
00:06:05 Et là on se retrouve dans une situation où vous avez des professeurs qui s'auto-censurent,
00:06:10 certains collègues qui ne veulent plus évoquer les juifs et le sort des juifs, la Shoah,
00:06:15 quand ils évoquent la seconde guerre mondiale.
00:06:17 Des professeurs qui sont toujours dans l'auto-censure, qui n'osent pas parler de la liberté d'expression.
00:06:22 Moi personnellement, j'ai eu une élève juive qui m'a demandé de ne pas dire qu'elle
00:06:26 était juive parce qu'elle avait peur.
00:06:27 J'ai eu un élève dont le frère était policier qui m'a demandé de ne pas dire
00:06:33 que son frère était policier parce qu'il avait peur de se faire casser la gueule.
00:06:38 Je vous prie de m'excuser pour l'expression, mais c'est le cas lors de la récréation.
00:06:43 Et là on se retrouve dans des situations finalement où les professeurs ont peur.
00:06:47 Il y a eu Samuel Paty.
00:06:48 Il y a eu "on a peur de l'islamisme", "on a peur de froisser tel ou tel élève",
00:06:53 "on a peur des parents d'élèves parfois".
00:06:56 Mais on essaye de tenir parce qu'on porte quand même un idéal.
00:07:00 On est là pour transmettre les valeurs de la République.
00:07:02 Et moi ce qui m'a aussi profondément choqué, c'est de voir des enseignants qui sont censés
00:07:06 transmettre les valeurs de laïcité et qui désinguent le concept de laïcité.
00:07:13 Ça aussi, je ne m'y attendais pas quand j'ai député.
00:07:16 De voir à quel point parfois la gangrène était dans le fruit.
00:07:19 Bref, de manière générale, je pense qu'il faut soutenir les professeurs.
00:07:23 Il faut aussi parler des chefs d'établissement qui font souvent un travail formidable.
00:07:27 Et c'est vrai que ce qui s'est passé cette semaine, voir un chef d'établissement
00:07:31 qui a accompli son travail, qui a essayé d'appliquer la laïcité, qui se sent obligé
00:07:36 de démissionner parce qu'il ne se sent pas en sécurité, c'est un échec collectif.
00:07:40 Un échec pour la République, un échec pour la France et un échec pour tous nos hommes
00:07:44 politiques qui ont nié tous ces problèmes depuis pas mal d'années.
00:07:49 Maintenant, ça nous explose au visage.
00:07:50 Alors effectivement, des politiques qui ont nié le problème et qui aujourd'hui,
00:07:54 essayent d'agir, en tout cas par la voie de Nicole Belloubet hier, puisqu'elle a annoncé,
00:07:59 la ministre de l'Éducation nationale, la création d'une force mobile scolaire nationale.
00:08:04 Je vous propose de l'écouter. On en parle ensuite.
00:08:07 Je déploierai une force mobile scolaire qui sera nationale et qui pourra être
00:08:14 projetée dans les établissements qui connaîtraient des difficultés.
00:08:17 Cette force scolaire qui permettra aux établissements qui sont en difficulté
00:08:23 de prendre en charge pendant un temps assez long la difficulté est destinée à rassurer
00:08:28 les enseignants et les équipes éducatives. C'est tout à fait essentiel pour moi.
00:08:33 Sarah Salman, c'est vrai que le principe rappelle celui des CRS 8 finalement envoyés
00:08:38 dans des quartiers compliqués. Néanmoins, est-ce que c'est un dispositif,
00:08:42 pardonnez-moi, qui vous semble salutaire ? Peut-être pas pour régler les problèmes de fond.
00:08:46 C'est vraiment que de la com', vraiment. C'est que de la com', on dirait une opération
00:08:49 place nette de l'école. Ça veut dire qu'on va agir une fois que la difficulté est là.
00:08:52 Kevin Bossuet, vous l'avez très justement rappelé, il y a des vraies difficultés.
00:08:56 Et elle, ce qu'elle nous propose, c'est une opération de com'.
00:08:58 Nicole Belloubet, on l'a eu à la justice, je parle pour les avocats.
00:09:00 C'était une catastrophe. C'est une catastrophe aussi à l'éducation.
00:09:04 Donc là, on a l'ENT, l'espace numérique de travail, avec des cyberattaques.
00:09:08 On a des professeurs qui ne peuvent plus enseigner. Et on nous explique qu'a posteriori,
00:09:11 s'il y a une difficulté, on pourra agir. Il faut prendre la difficulté à la racine.
00:09:16 Il ne faut pas attendre qu'il y ait une difficulté. Donc oui, c'est vraiment n'importe quoi.
00:09:20 Ils sont nuls, même en communication. Et pourtant, ils y mettent du budget sur cette communication.
00:09:23 Arnaud Benedicti, ça révèle l'impuissance de l'État, finalement, face aux violences
00:09:27 qui touchent aujourd'hui nos établissements scolaires.
00:09:30 Violence physique, mais pas seulement. On le voit aussi, l'islamisme pénétrer dans nos écoles.
00:09:35 L'école était un sanctuaire. C'était un sanctuaire où d'abord, ce à quoi on procédait dans une école,
00:09:41 c'était de permettre à des élèves d'acquérir un certain nombre de fondamentaux.
00:09:45 C'était un lieu de transmission, de transmission des savoirs et, comme ça a été dit,
00:09:49 de fabrication aussi de la citoyenneté. Cette école, aujourd'hui, n'est plus un sanctuaire.
00:09:54 Elle est devenue le champ libre, ouvert de toutes les divisions de la société.
00:10:00 Et c'est ce à quoi nous assistons. Ce qui est très étonnant, c'est que, justement,
00:10:04 on parle de force mobile de sécurité. Je ne sais pas ce que c'est, d'ailleurs, en l'occurrence.
00:10:08 – On a du mal à comprendre très concrètement comment ce sera mis en œuvre.
00:10:11 – Je ne sais pas exactement ce que ça recouvre, quelles seront les missions des agents
00:10:15 qui seront dévolus à cette tâche. Mais je me souviens d'une époque où, à l'école,
00:10:20 on ne parlait pas de force, on parlait de savoir, d'abord. Donc, ça dit quelque part,
00:10:25 le recul de notre société par rapport aux défis que lui lancent un certain nombre d'individus
00:10:30 ou de groupes, parfois, organisés. Clairement, l'école est devenue, si vous voulez,
00:10:35 l'une des frontières où un certain nombre de groupes ou d'individus qui sont en sécession
00:10:41 par rapport à la société ont décidé de porter le fer. Donc, je crois que, si vous voulez,
00:10:47 Mme Belloubet n'est pas responsable en tant que telle. Je serais moins sévère
00:10:51 que ce qui a été dit il y a quelques instants. Elle est, d'une certaine manière,
00:10:56 l'héritière d'un processus de délitement qui a commencé il y a très longtemps.
00:11:02 – Quand Gabriel Attal était là, c'était un peu plus jaleux, quand même.
00:11:05 – Il y a une trentaine d'années. Je rappelle que l'affaire Duvoil-de-Creil, c'est 1989.
00:11:11 Donc, si vous voulez, c'est un processus qui, malheureusement, s'est construit
00:11:15 sur plusieurs décennies. Donc, il y a une responsabilité, en effet, du politique.
00:11:19 Il y a une responsabilité du politique qui a, finalement, réagi insuffisamment,
00:11:24 qui a réagi faiblement et qui, parfois, est allé jusqu'à préconiser
00:11:27 des stratégies d'accommodement. Donc, aujourd'hui, on en paye, en effet,
00:11:31 les conséquences au prix fort.
00:11:32 – Et au-delà de la violence, l'islamisme a problème de fond.
00:11:34 Donc, Elion Mabal, depuis 2017, on peut souligner qu'il existe
00:11:38 un des équipes "Valeurs de la République" pour aider les établissements scolaires,
00:11:42 justement, à faire respecter la laïcité. Ils sont 550 officiellement en France.
00:11:47 Sauf que, force est de constater que, 7 ans plus tard, les équipes,
00:11:52 le résultat de ces équipes n'est pas très visible, si je puis dire.
00:11:56 – Oui, et ce qui est intéressant, c'est l'euphémisation que l'on maintient
00:12:00 pour qualifier ces différentes opérations qui sont mises en place.
00:12:02 Et là, particulièrement, ces forces mobiles scolaires
00:12:05 me semblent caractéristiques d'une chose. On comprend bien que,
00:12:07 vraisemblablement, les prérogatives qui vont incomber à ces agents-là
00:12:11 seront peu ou prou les mêmes que celles de la police nationale,
00:12:13 c'est-à-dire assurer une forme de maintien de l'ordre et contrôler
00:12:16 que tout va bien dans des lieux qui sont particulièrement menacés.
00:12:18 Donc, en réalité, cette formule-là est simplement une manière
00:12:21 de ne pas dire qu'il y a des établissements scolaires
00:12:23 qui doivent être mis sous protection policière.
00:12:25 – C'est ça que vous entendez ?
00:12:26 – Oui, ce que je remarque de manière générale,
00:12:28 c'est qu'en réalité, dans l'intégralité des professions aujourd'hui en France
00:12:32 qui ont un lien culturel avec ce que constitue la nation française,
00:12:36 il y a en effet, par rapport aux agents de la transmission de la culture française,
00:12:40 une menace qui est particulièrement prégnante, particulièrement constante.
00:12:44 Vous rappeliez tout à l'heure que vous aviez une élève
00:12:46 qui ne voulait absolument pas que ses camarades sachent
00:12:48 que ses parents étaient policiers.
00:12:49 D'ailleurs, les policiers disent régulièrement que leur mission prioritaire
00:12:52 dans leur vie privée, c'est de s'assurer que le voisinage
00:12:54 ne détermine jamais quel est leur métier,
00:12:56 parce qu'il y a une menace qui est exercée à leur encontre.
00:12:59 Et donc, pour conclure de manière plus générale,
00:13:01 je pense qu'il y a aux difficultés des rapports interpersonnels
00:13:04 que les enseignants peuvent en effet avoir avec certains élèves
00:13:07 qui peuvent être particulièrement violents, particulièrement menaçants.
00:13:10 Un problème également quant à la simple transmission du métier qui est le leur.
00:13:15 C'est-à-dire, il y a notamment, il y a d'une part des élèves
00:13:18 qui peuvent être menaçants et d'autre part des enseignants
00:13:21 qui ne sont pas en mesure de donner leur cours,
00:13:23 parce qu'ils savent, et c'est lié évidemment,
00:13:25 que du fait du consensus dur qui règne parmi leurs étudiants,
00:13:28 aborder telle ou telle question sera hautement problématique
00:13:31 et que par ailleurs, avec des organisations plus ou moins formalisées
00:13:34 au sein des étudiants en lien avec les parents d'élèves, etc.,
00:13:37 des menaces concrètes peuvent ensuite s'exercer contre eux.
00:13:40 Nous y reviendrons, en tout cas largement à 18h30.
00:13:42 Nous serons avec un ancien proviseur qui nous libérera son avis,
00:13:46 son point de vue après cette annonce notamment de Nicole Belloubet.
00:13:50 Je vous le rappelle, nous vous posons cette question ce soir.
00:13:53 N'hésitez pas à nous répondre.
00:13:54 Vous allez pouvoir scanner le QR code qui s'affiche à l'antenne.
00:13:57 Comment lutter contre l'insécurité dans les écoles selon vous ?
00:14:00 Est-ce que les forces mobiles scolaires,
00:14:02 est-ce qu'il y a une réponse à la hauteur des enjeux ?
00:14:05 Dites-nous ce que vous en pensez.
00:14:06 Nous vous entendrons en fin d'émission.
00:14:08 Le gouvernement veut le prouver.
00:14:09 Il ne lâche rien contre les dealers.
00:14:12 Gérald Darmanin, cet après-midi, qui était en déplacement à Saint-Denis
00:14:16 pour une nouvelle opération placenet,
00:14:18 je vous le rappelle, ces opérations coup de poing
00:14:20 contre la délinquance et le trafic de stupéfiants
00:14:22 qui se sont intensifiées ces derniers jours sur tout le territoire.
00:14:26 En Ile-de-France, ce sont six opérations placenet
00:14:28 qui ont eu lieu cette semaine.
00:14:30 Et aujourd'hui, Gérald Darmanin était,
00:14:31 vous le voyez sur ces images, à Saint-Denis.
00:14:34 Et il a livré un premier bilan de ces opérations.
00:14:38 Écoutez-le.
00:14:40 Depuis lundi, dans l'agglomération parisienne,
00:14:43 il y a eu 33 opérations antidrogues qui ont été montées en cinq jours.
00:14:48 Chacun verra donc des moyens très importants.
00:14:50 C'est 3600 effectifs de police et de gendarmerie qui ont été mobilisés.
00:14:54 À Sevran, on a vu un point de l'île qui était parfois enquisté depuis dix ans,
00:14:58 qui avait 50 transactions par jour,
00:15:00 qui a été totalement démantelé avec 11 interpellations.
00:15:03 Il y a une réponse pénale très ferme puisque sur les 11 interpellations,
00:15:06 11 gardes à vue et 10 déferments
00:15:08 pour pouvoir mettre les personnes, évidemment, en prison.
00:15:12 Et nous avons eu 319 gardés à vue en une semaine, en cinq jours,
00:15:16 à Paris et en Seine-Saint-Denis pour ces opérations antidrogues,
00:15:20 avec des dizaines de kilos de drogue saisies et 800 000 euros d'argent liquide.
00:15:26 Arnaud Benedetti, de toute évidence,
00:15:27 il y a un volet communication de la part du gouvernement.
00:15:31 On le voit qui s'est largement déplacé pour couvrir ces opérations plates nettes.
00:15:34 Mais finalement, on a souvent l'habitude de critiquer les actions concrètes du gouvernement.
00:15:40 Mais là, est-ce que ce harcèlement, en le répétant, s'il est suivi,
00:15:44 pourrait finalement, au fond, permettre aux dealers ou aux riverains
00:15:47 de vivre tranquillement et faire fuir les dealers ?
00:15:50 D'ailleurs, d'abord un point, la communication n'est pas un gros mot.
00:15:53 La bataille de communication est importante dans la mesure où elle permet de montrer
00:15:57 qu'il y a un État qui se mobilise et qui fait pression, en effet, sur des délinquants.
00:16:04 Après, évidemment, c'est très insuffisant.
00:16:07 Si vous voulez, les déploiements qui sont aujourd'hui opérés sur le terrain
00:16:13 ne se limitent qu'à un coût que l'on va monter à Dijon, à Marseille, à Lyon ou à Rennes, peu importe.
00:16:22 Et l'action, finalement, publique, elle se mesure toujours dans la durée.
00:16:26 Donc, est-ce qu'on est capable, sur la durée, aujourd'hui,
00:16:29 de maintenir la pression qui est exprimée par ce type d'opération ?
00:16:34 Ça, j'en doute, parce que ça demande une mobilisation de temps,
00:16:36 ça demande une mobilisation de moyens, ça demande une mobilisation d'énergie
00:16:41 dont l'État, aujourd'hui, manifestement, n'est pas capable.
00:16:44 Donc, je crois qu'en effet, c'est les limites, si vous voulez, de l'exercice.
00:16:47 L'exercice montre qu'en effet que l'État, la puissance publique, est consciente du problème sur le terrain.
00:16:52 Mais est-ce qu'elle a les moyens de son action sur la durée ?
00:16:55 Ça, c'est la vraie question.
00:16:56 - Ça, Salman, la question qui se pose, ce que soulevait à l'instant Arnaud Bénédité,
00:17:00 c'est le suivi de ces opérations place nette.
00:17:03 Si ponctuellement, il y a un coup d'arrêt pour ces dealers,
00:17:07 c'est toute la chaîne judiciaire qui doit suivre.
00:17:09 - Oui, mais j'étais un peu sceptique, même sur ce plateau, j'ai toujours dit que c'était que de la com'.
00:17:12 Je note quand même que M. Darmanin fait preuve de fermeté
00:17:15 qu'il est sur le terrain et qu'il ne lâche rien.
00:17:17 Donc, on va quand même dire que c'est salutaire et que c'est positif.
00:17:20 - Est-ce que le garde des Sceaux aurait dû être là, par exemple ?
00:17:22 - Ça aurait été bien, mais là, M. Darmanin est là, il a quand même dit
00:17:25 "11 gardes à vue, 10 déferments".
00:17:27 Donc, ça, on ne peut pas...
00:17:28 Bien sûr que c'est positif.
00:17:29 Après 389 gardes à vue, combien auront une peine de prison ferme ?
00:17:34 Et je pense qu'il faut aussi s'attaquer aux consommateurs.
00:17:37 Le trafic de stupéfiants, ça repose sur un...
00:17:40 C'est binaire, c'est-à-dire qu'il y a l'offre et la demande qui se rencontrent.
00:17:42 Il faut donc taper au portefeuille du consommateur
00:17:45 et là, on pourra éventuellement avancer.
00:17:47 Mais si on se contente de faire des opérations comme celle-ci,
00:17:49 c'est bien pour les riverains qui auront un petit peu de répit,
00:17:51 mais à long terme, ça ne change rien.
00:17:52 Donc, il faut une coordination beaucoup plus globale.
00:17:55 Et si on s'en prend aux consommateurs et que les amendes sont réellement payées
00:17:58 et pas que 150 euros, peut-être qu'on pourra avancer.
00:18:01 Mais là, on a environ, je dirais, 38 % des amendes qui sont payées
00:18:04 de façon générale, donc ça, ça ne suffit pas.
00:18:06 Donc, s'attaquer aux consommateurs,
00:18:09 effectivement, Kevin Bossuet, c'est là aussi une priorité,
00:18:11 peut-être qui n'est pas, en tout cas, mise en avant aujourd'hui par le gouvernement.
00:18:14 Ah non, mais ça, je suis d'accord avec ça.
00:18:16 Je pense qu'il faut s'en prendre aux consommateurs,
00:18:18 puisque le consommateur alimente évidemment le trafic de drogue.
00:18:22 Après, moi, j'ai l'impression qu'on est ici dans un coup de com' qui est permanent.
00:18:27 Moi, je juge un arbre à ses fruits.
00:18:30 Il y a un indicateur, c'est le prix de la drogue.
00:18:32 Il y a trois ans, le prix de la cocaïne, c'était environ 80 euros le gramme.
00:18:38 Aujourd'hui, c'est 60 euros le gramme.
00:18:40 Donc, si on avait véritablement lutté contre le trafic de drogue,
00:18:44 il y aurait eu une rarification de la cocaïne et le prix aurait augmenté.
00:18:48 Pour moi, c'est un signe d'échec qui est abyssal.
00:18:51 Et ensuite, nous ne sommes pas des perdreaux de l'année.
00:18:54 Nous voyons bien ce qui s'est passé pendant le confinement.
00:18:57 Les vendeurs de drogue se sont arrêtés momentanément.
00:19:00 Et là, c'est exactement ce qu'ils font.
00:19:02 Ils attendent que la troupe de Darmanin passe et ils redescendront
00:19:06 et ils revendront en effet de la drogue.
00:19:08 Vous prenez, par exemple, le plus gros point de deal à Marseille,
00:19:11 c'est plus de 100 000 euros par week-end.
00:19:14 Donc, évidemment qu'ils ne vont pas arrêter.
00:19:16 Donc, ça donne un sentiment d'action parce que M.
00:19:18 Darmanin a sans doute une volonté présidentielle derrière.
00:19:22 Mais sur le terrain, ça ne change pas et ça participe à l'écœurement,
00:19:25 en effet, de la vie politique.
00:19:27 Il y a quand même eu des déferments, là, vous ne pouvez pas dire le contraire.
00:19:30 Il y a eu 389 gardes à vue.
00:19:32 C'est déjà pas mal.
00:19:32 Mais c'est marginal, dans le sens où il faudrait faire.
00:19:35 Oui, mais c'est déjà pas mal.
00:19:36 Toutes les semaines, on a quasiment une opération place nette
00:19:39 quand elle n'est pas XXL.
00:19:40 Revenons dans ce quartier dans un an et on verra.
00:19:43 Et vous verrez que rien n'aura changé.
00:19:45 C'est effectivement le problème.
00:19:46 Et on parlait de la chaîne judiciaire à suivre.
00:19:49 Il y a ce nouveau record, 4 415 personnes incarcérées de plus que l'année dernière.
00:19:55 Par conséquent, c'est aussi la question des peines, la question de l'incarcération.
00:19:59 Et il faut construire des prisons si, effectivement, on veut aller au bout de la démarche.
00:20:04 Il faut construire des prisons.
00:20:05 Victor Hugo disait construisez des écoles plutôt que des prisons.
00:20:07 Là, je crois qu'effectivement,
00:20:08 vu la situation, on va construire davantage de prisons et incarcérer le plus de gens
00:20:12 et qu'ils fassent leur peine jusqu'au bout, parce que c'est ça aussi.
00:20:15 Juste une chose quand même, parce que moi, je vais souvent sur TikTok
00:20:17 pour voir évidemment les vidéos de Sarah Salman,
00:20:19 mais aussi pour voir des dealers qui sont en prison et qui continuent leur trafic.
00:20:24 Et parce qu'ils ont tous leur portable.
00:20:26 Et qui se filment dans les cellules.
00:20:26 Donc, même quand ces trafiquants de drogue sont en prison, ça n'arrête pas le trafic.
00:20:31 Mais on est où là ? On est dans un pays développé ? On est dans le diablo ?
00:20:34 Mais parce qu'il n'y a pas d'autorité, ni à l'école, ni à l'extérieur, ni en prison.
00:20:37 Je veux dire, l'autorité n'est nulle part.
00:20:38 Si on ne décide pas de remettre un petit peu d'ordre dans ce pays, y compris en prison,
00:20:42 on n'y arrivera pas.
00:20:44 Il y a une économie.
00:20:45 Comment les téléphones rentrent ? Il faut aussi s'interroger.
00:20:47 Ce sont souvent les surveillants.
00:20:49 Et pourquoi ils le font ? Parce qu'ils ont peur des représailles.
00:20:51 Donc c'est facile de dire "oui, les surveillants font tout rentrer".
00:20:54 Mais pourquoi ils le font ? Mais aussi parce qu'ils ont peur.
00:20:56 Il nous reste un peu plus de deux minutes.
00:20:57 Je voulais vous entendre et vous faire entendre un témoignage.
00:21:00 Puisqu'il y a un certain paradoxe.
00:21:01 Et au même moment, alors qu'il y a des opérations place nette partout sur le territoire,
00:21:05 et bien à Paris, il y a l'ouverture prochaine d'un centre d'accueil pour les toxicomanes
00:21:10 dans le 18e arrondissement, qui inquiète particulièrement les riverains.
00:21:14 On va écouter le témoignage de cette riveraine.
00:21:18 Je crains que le soir, quand je rentre, je suis désolée, ça me donne envie de pleurer.
00:21:22 De ne pas pouvoir rentrer chez moi sans avoir peur dans la rue.
00:21:26 Mais c'est surtout, en fait, moi, ce qui me glace, le sens d'ouvrir et de me retrouver
00:21:31 avec une porte qui est fermée ou entre le SASS et que je ne puisse pas faire demi-tour.
00:21:37 Il faut savoir que moi, j'ai des amis à qui c'est arrivé parce qu'ils habitaient dans le 10e
00:21:42 et ils avaient des couteaux.
00:21:45 C'est pas des fumeurs de joint, quoi.
00:21:47 On ne rigole pas.
00:21:49 Et voilà.
00:21:51 On va essayer de se battre, mais ça anéantit.
00:21:53 On a l'impression de ne pas être écoutée.
00:21:55 Et qu'on nous impose ça avec un grand sourire parce qu'on l'a appris il y a 10 jours.
00:22:01 Il ne faut pas l'oublier.
00:22:03 Eliott Mamann, l'émotion de cette riveraine, nous dit beaucoup de la gravité de la situation.
00:22:07 Et je le soulignais il y a un instant, ce paradoxe entre, d'un côté, des opérations placenet
00:22:11 et puis d'autres quartiers, le nord de Paris, on en parle régulièrement,
00:22:15 laissés à l'abandon.
00:22:17 Et pire, aujourd'hui, les salles de shoot sont créées.
00:22:19 Et donc, on entretient le phénomène, finalement.
00:22:21 Oui, deux choses.
00:22:22 Depuis le début du siècle, les municipalités démocrates aux États-Unis
00:22:25 sont particulièrement favorables à ces mesures de salles de shoot, etc.
00:22:29 Alors en réalité, ce qui s'est passé, c'est que l'intégralité des actifs ont déserté les centres-villes,
00:22:33 ne les laissant plus qu'aux drogués et aux SDF.
00:22:35 Donc la gauche prétend souvent vouloir lutter contre la dite gentrification des centres-villes.
00:22:39 Il serait plus simple de nous dire qu'elle veut simplement faire fuir l'intégralité de la population
00:22:42 parce que c'est très précisément ce qui va se passer.
00:22:44 Maintenant, simplement sur le caractère concret des opérations PlaceNet XXL,
00:22:48 il y avait un très bon article dans le Figaro ce matin
00:22:51 qui revenait sur l'état de la Castellagne, à Marseille,
00:22:53 où une grande opération avait été mise en place.
00:22:55 Des rondes policières sont toujours régulières là-bas
00:22:58 et en réalité, une riveraine témoignait et disait que la seule chose qui changeait,
00:23:02 c'est que les cris des guetteurs perpétuels à chaque fois qu'ils voient une voiture de police s'approcher
00:23:07 n'étaient plus aussi audibles qu'auparavant parce qu'en effet, il y a plus de présence policière.
00:23:11 Donc ça pourrait aussi donner une indication quant à leur situation géographique.
00:23:14 Mais en réalité, ça n'a pas changé grand-chose.
00:23:16 - Allez, nous marquons une très courte pause.
00:23:17 Je vous le rappelle, n'hésitez pas à participer à Punchline Weekend
00:23:20 en scannant le QR code pour répondre à la question suivante.
00:23:24 Comment lutter contre l'insécurité dans les écoles ?
00:23:26 Nous y reviendrons largement à 18h30.
00:23:29 Nous reviendrons également sur cette professeure de Villeneuve-Lagarenne
00:23:32 qui a porté plainte après avoir été menacée par une élève,
00:23:36 un autre des potes plainte.
00:23:38 Donc comment faire pour lutter contre cette insécurité ?
00:23:41 Dites-nous tout, vous scannez le QR code
00:23:43 et dans un instant, nous reviendrons sur la porte-parole du RN à l'Assemblée
00:23:47 qui a annoncé saisir le procureur de la République
00:23:50 après des propos du nouméroïste qui appelle à prendre les armes
00:23:55 si Marine Le Pen arrivait au pouvoir en France en 2027.
00:23:59 Qu'est-ce qu'elle risque ? Je vous poserai la question, Sarah Salman.
00:24:01 Restez avec nous. A tout de suite sur CNews.
00:24:03 Bonjour à tous de retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:24:09 Bienvenue. Si vous nous rejoignez pour vous accompagner jusqu'à 19h.
00:24:13 Sarah Salman, Kevin Bosper, No Benedetti et Elliot Mamann.
00:24:17 La parole à vous dans un instant, mais avant, un point sur les toutes dernières actualités.
00:24:20 Et c'est avec vous, Miquel Losantos.
00:24:22 Les Français inquiets par la hausse du déficit public.
00:24:26 Malgré les promesses du gouvernement,
00:24:27 ils sont de plus en plus nombreux à craindre une augmentation des impôts pour combler la dette.
00:24:31 D'après un sondage Odoxa Backbone, le Figaro, 85% d'entre eux y sont opposés.
00:24:36 Ils préfèrent la baisse du nombre de fonctionnaires ou encore la réduction des aides sociales.
00:24:41 Environ 5 600 000 ménages modestes vont recevoir des mardis leur chèque énergie.
00:24:45 Les montants varient de 48 à 277 euros.
00:24:49 Selon le ministère de l'Économie, les envois vont s'étaler jusqu'au 25 avril.
00:24:52 Aucune démarche préalable n'est nécessaire.
00:24:54 Depuis 2018, ils permettent de payer de nombreuses factures,
00:24:58 comme celle de l'électricité, du gaz ou encore du chauffage.
00:25:01 Et puis enfin, en Russie, 5000 enfants ont été évacués de la région de Belgorod,
00:25:05 près de la frontière ukrainienne.
00:25:07 Les autres enfants qui sont restés sur place vont devoir, eux, suivre des cours à distance.
00:25:11 Cette décision fait suite aux nombreux bombardements et aux frappes de drones menées par Kiev ces dernières semaines.
00:25:17 - Oui, cher Michael, nous vous retrouvons à 18h.
00:25:20 Et puis, vous le savez, ces dernières heures, le gouvernement cherche à rétablir la sérénité dans les établissements scolaires.
00:25:25 À cette occasion, nous vous sollicitons, comme chaque samedi, en vous posant cette question.
00:25:29 Comment lutter contre l'insécurité dans les écoles ?
00:25:33 Vous scannez le QR code qui s'affiche actuellement à l'antenne.
00:25:36 Nous vous entendrons en fin d'émission.
00:25:38 Et bien évidemment, nous entendrons également nos invités autour de la table.
00:25:42 Mais avant, nous l'avons appris cet après-midi, la porte-parole du Rassemblement national à l'Assemblée nationale,
00:25:48 Laure Lavallette, a annoncé saisir le procureur de la République après des propos,
00:25:53 je cite, d'une « extrême gravité » de l'humoriste de gauche Mao Drama,
00:25:58 celle qui intervient régulièrement sur France Inter, a participé cet après-midi au Mediapart Festival,
00:26:03 diffusé en ligne par Le Média.
00:26:05 Et lors d'un débat, elle a appelé à prendre les armes si Marine Le Pen arrivait au pouvoir en France en 2027.
00:26:11 Alors avec ces mots, vous les voyez, ils s'affichent à l'antenne.
00:26:14 Concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
00:26:16 Est-ce que nous aussi, on a des factions armées ?
00:26:18 On se prépare à leur répondre ?
00:26:19 Est-ce qu'on doit être radicaux jusqu'à ce point-là ?
00:26:20 Est-ce qu'on doit faire la révolution ?
00:26:22 Je ne pose que des questions, mais je pense que ça se pose vraiment dans trois ans.
00:26:27 S'il y a l'accession de Marine Le Pen au pouvoir,
00:26:30 c'est sûr qu'on ne pourra pas juste continuer à mettre des affiches.
00:26:33 Il faudra qu'on leur réponde autrement.
00:26:34 Alors pour être tout à fait juste, elle a nuancé en indiquant ne pas savoir se battre et ne pas être courageuse.
00:26:40 Mais Mao Drama a également déclaré « s'il y a des gens qui sont prêts à être courageux à ce point-là,
00:26:47 je ne peux que les encourager ».
00:26:48 Alors Sarah Salman, peut-être une précision,
00:26:51 ses propos sont graves, sont choquants, mais pénalement, que risque-t-elle ?
00:26:56 Ça se discute dans la mesure où elle a quand même bien nuancé son propos.
00:26:59 Elle ne dit pas clairement, enfin on le comprend, mais il faut quand même le déduire.
00:27:02 Elle dit « je me pose des questions, je me questionne ».
00:27:04 C'est une forme d'incitation à la haine.
00:27:06 Néanmoins, ce n'est pas à propos d'une ethnie, d'une race, d'une religion, etc.
00:27:10 Donc on verra sur quel fondement le procureur de la République ouvre une enquête ou pas,
00:27:15 ou si c'est classiste ensuite.
00:27:16 Mais ce qu'il faudrait aussi, c'est peut-être qu'elle soit suspendue du service public,
00:27:19 parce que des gens sont suspendus pour moins que ça.
00:27:21 C'est quand même nos impôts qui payent cela.
00:27:23 Elle n'est pas suspendue.
00:27:24 Moi, c'est quelque chose qui m'interroge.
00:27:26 Pourquoi France Inter, qui a conscience de propos qui sont antidémocratiques ?
00:27:30 Ça veut dire que si Mme Le Pen est élue au suffrage universel direct,
00:27:33 on ne va pas respecter ce suffrage et il faudrait aller sortir les armes.
00:27:37 Pourquoi on laisse passer de tels propos ?
00:27:38 Si on avait tenu des propos comme ceux-ci sur CNews à propos de quelqu'un d'extrême gauche,
00:27:43 croyez-moi, ça ne se serait pas passé comme ça.
00:27:44 Ça, c'est une évidence.
00:27:45 Et Eliott Mahman et cette humoriste, si elle se permet de tels propos,
00:27:50 cela prouve aussi qu'il y a un sentiment d'impunité,
00:27:53 puisque sur la vidéo, lorsque nous la visionnons,
00:27:57 le médiateur n'est pas là pour intervenir.
00:27:59 Personne n'intervient en disant non, là, vous allez trop loin.
00:28:02 Ils applaudissent, me semble-t-il.
00:28:04 Alors, je ne sais pas précisément s'ils applaudissent.
00:28:06 Mediapart ne veut pas que nous diffusions cette vidéo.
00:28:10 Donc néanmoins, elle est disponible sur les réseaux sociaux.
00:28:13 Les Mediapart, c'est la censure.
00:28:16 Elliott Mahman.
00:28:17 Simplement, au-delà du débat juridique,
00:28:19 ce qui m'interroge d'un point de vue purement idéologique et politique,
00:28:22 c'est d'abord l'excès d'esprit de sérieux presque risible
00:28:26 quant à l'irrémédiable renvoi du Rassemblement national
00:28:30 à l'extrême droite de l'échec et politique,
00:28:31 parce que ces propos ont donc été tenus dans une conférence organisée
00:28:34 par Mediapart intitulée "Comment combattre l'extrême droite",
00:28:37 le Rassemblement national étant donc le sujet principal
00:28:40 de ce spectre politique-là, selon eux.
00:28:42 Et on comprend bien qu'il y a un refus dans une partie de la classe médiatique,
00:28:46 pour le dire vite, de prendre acte du changement idéologique
00:28:50 qui a été opéré par le Rassemblement national,
00:28:52 parce qu'en réalité, en substance, ce qu'elle dit,
00:28:54 c'est que si le RN devait accéder au pouvoir,
00:28:57 il y aurait une vérité liberticide qui s'émanerait du pouvoir,
00:29:00 et donc que les manifestations ne seraient plus possibles,
00:29:02 et que de ce fait, il faudrait s'opposer de manière plus violente,
00:29:05 moins officielle, etc.
00:29:06 Enfin, il ne me semble pas que ce genre de propos
00:29:08 soit encore présent au Rassemblement national.
00:29:10 Elle dit par ailleurs qu'il faudrait se constituer en milice armée
00:29:12 pour répondre précisément aux forces équivalentes
00:29:15 qui résideraient à l'extrême droite.
00:29:16 Alors précisément, les Gudars ont tous déserté le Rassemblement national,
00:29:19 les deux derniers qui traînaient encore un peu autour du RN,
00:29:21 c'était Axel Lusso et Frédéric Chatillon,
00:29:23 que Marine Le Pen a publiquement amenesté il y a un an.
00:29:26 Donc je veux dire, ça n'a strictement rien à voir
00:29:28 avec la réalité du parti aujourd'hui,
00:29:30 et je dis ça sans jamais vouloir d'ailleurs défendre ce parti-là,
00:29:33 mais simplement, il est compliqué de faire un débat
00:29:35 à partir du moment où l'on ne peut pas se mettre d'accord
00:29:36 sur la réalité du discours politique qui nous est opposé.
00:29:38 Mais c'est en tout cas révélateur, Arnaud Benedetti,
00:29:40 puisque nous parlions hier de ce syndicat d'extrême gauche à Grenoble
00:29:43 qui s'en est pris, qui a commis des violences
00:29:47 contre d'autres étudiants de l'Uni,
00:29:50 c'est à Grenoble, ça montre aussi l'impunité de cette extrême gauche
00:29:53 qui pense pouvoir dire "voilà, nous allons prendre les armes,
00:29:55 il faut prendre les armes contre un parti politique".
00:29:58 - Mais de toute façon, l'extrême gauche a toujours été violente,
00:30:00 historiquement, ce n'est pas nouveau.
00:30:02 L'extrême gauche a toujours considéré que la faim justifiait les moyens,
00:30:07 selon la formule léniniste, en l'occurrence.
00:30:10 Donc de ce point de vue-là, rien de nouveau sous le soleil.
00:30:13 Mais ce qui est intéressant, et en effet je rejoins ce qui vient d'être dit,
00:30:15 c'est qu'à mesure et à proportion que le RN à Maudit
00:30:19 son discours transforme, son logiciel politique se recentre,
00:30:23 pour aller vite, on voit qu'une partie de ses adversaires,
00:30:26 et notamment sur ce côté de l'échiquier politique,
00:30:29 se radicalisent toujours plus dans leur critique.
00:30:33 Et en effet, entendre quelqu'un qui se prétend démocrate
00:30:38 dire que finalement le résultat d'une élection
00:30:42 devrait être remis en cause par la rue, en d'autres termes,
00:30:45 c'est un propos qui est profondément antidémocratique.
00:30:49 Ce qui est inquiétant, ce n'est pas tant la progression du RN,
00:30:56 c'est vraisemblablement plutôt un certain nombre de discours
00:31:00 qui n'acceptent pas éventuellement un résultat démocratique
00:31:04 qui reste à ce stade, pour l'instant, encore très hypothétique.
00:31:07 Je vous propose, Kevin Bossuet, de vous entendre à 18h sur le sujet.
00:31:10 Nous y reviendrons pour les téléspectateurs qui nous rejoignent,
00:31:13 ceux qui sont encore avec nous.
00:31:14 Et bien, attendez un peu, nous aurons l'avis de Kevin Bossuet dans un instant.
00:31:17 Mais avant, le Conseil d'État a confirmé hier l'expulsion
00:31:21 de l'imam Mahjoubi vers la Tunisie.
00:31:24 Alors ce dernier, je vous le rappelle, a tenu des propos jugés discriminants
00:31:28 envers les femmes et provoquants envers les Juifs.
00:31:30 L'imam de Bagnoles-sur-Seize dans le Gard l'a assuré,
00:31:32 il n'a pas fini de faire parler de lui.
00:31:35 C'est ce que nous explique Kylian Salé.
00:31:38 C'est la suite de ce long feuilleton judiciaire.
00:31:41 Le Conseil d'État a confirmé hier l'expulsion de l'imam Mahjoubi vers la Tunisie.
00:31:46 Certains des propos tenus en public par l'intéressé dans le cadre de prêches
00:31:50 ayant eu une certaine audience peuvent être tenus
00:31:53 comme constituant des actes de provocation explicite
00:31:56 et délibérés à la discrimination envers les femmes.
00:31:59 Le Conseil d'État évoque aussi des propos haineux envers les Juifs
00:32:02 et la société française, des termes récusés par le prédicateur
00:32:06 qui ne compte pas en rester là.
00:32:08 On n'a pas fini, il y a d'autres juridictions.
00:32:11 On ne baissera pas les bras, on va aller jusqu'au bout.
00:32:13 Vous n'avez pas fini d'entendre parler de Mahjoubi,
00:32:15 cela va continuer.
00:32:16 Le jugement en référé n'est qu'un début,
00:32:19 une décision prise dans l'urgence.
00:32:21 Le Conseil d'État rendra dans les prochains mois
00:32:23 un nouveau jugement, plus détaillé.
00:32:25 L'imam controversé a prévenu.
00:32:28 On va aller s'il le faut jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme.
00:32:31 On va y aller.
00:32:32 Une juridiction attachée au respect du lien familial
00:32:34 entre les parents et leurs enfants.
00:32:36 L'imam Mahjoubi dénonce des pressions envers sa famille
00:32:40 et ne souhaite pas la faire rapatrier en Tunisie.
00:32:43 Ce qui est marquant, Kévin Bosbess,
00:32:44 c'est l'arrogance de cet imam après cette décision du Conseil d'État.
00:32:48 Sa volonté de continuer à défier la France, au fond.
00:32:53 Est-ce que cela montre tout de même
00:32:54 une signe de perte de l'autorité de l'État français aujourd'hui ?
00:32:58 Là, pour le coup, l'autorité de l'État français est restaurée.
00:33:02 Puisque M. Mahjoubi a été expulsé
00:33:06 et pour l'instant, il est toujours expulsé.
00:33:09 Donc, il va faire en effet des recours.
00:33:11 Je ne sais pas comment cela va se terminer,
00:33:13 mais moi, je vais être honnête.
00:33:14 Il y a quelques semaines,
00:33:15 je ne pensais pas qu'il ne reviendrait pas.
00:33:19 Donc, je suis moi-même étonné.
00:33:20 Et pour une fois qu'il y a quelque chose de positif,
00:33:22 il faut quand même le dire.
00:33:24 Et de manière plus générale,
00:33:25 cet individu n'a rien à faire en France.
00:33:28 Parce que les valeurs qu'il a mises en avant lors de ses prêches,
00:33:31 ce ne sont pas les valeurs de la République.
00:33:33 Ça ne correspond pas aux valeurs françaises.
00:33:36 En France, on accepte les Juifs.
00:33:39 En France, les femmes sont à égalité avec les hommes.
00:33:43 En France, on aime le drapeau.
00:33:44 Et le drapeau français.
00:33:46 On est patriote.
00:33:47 Et moi, ce qui me fait rire,
00:33:48 c'est que cet individu aujourd'hui est prêt à ramper
00:33:51 pour revenir en France.
00:33:52 Parce qu'il a dit, notamment sur une chaîne de télévision,
00:33:55 qu'il abandonnerait les prêches s'il revenait en France.
00:33:59 C'est-à-dire qu'il déteste un pays
00:34:01 alors qu'il est prêt à tout pour y revenir.
00:34:03 C'est que le pays en question ne doit pas être, entre guillemets,
00:34:06 si dégueulasse que ça.
00:34:08 Et dernière chose aussi qui m'a fait rire,
00:34:10 il veut aller devant la cour des droits de l'homme.
00:34:12 Alors que toutes les valeurs qu'il a mises en avant,
00:34:15 ce sont des valeurs qui vont à l'encontre des droits de l'homme.
00:34:18 Les droits de l'homme, c'est aussi le droit des femmes,
00:34:20 le droit des homosexuels, le droit des Juifs.
00:34:23 Et on voit là, en effet, un homme qui est à terre,
00:34:27 mais dont la seule volonté, c'est d'être en France.
00:34:29 Parce que ce pays, quand même, on a des aides sociales,
00:34:33 on a une belle qualité de vie,
00:34:35 malgré ce qu'il nous racontait sur les réseaux sociaux
00:34:37 en disant que le drapeau français était satanique.
00:34:40 - Est-ce que vous soulignez une inflexion du Conseil d'État,
00:34:43 une inflexion juridique du Conseil d'État, finalement, Eliott Mamann ?
00:34:46 - Mais alors justement, je partage votre propos pour l'essentiel.
00:34:49 Je modèlerais simplement votre optimisme
00:34:51 quant à la restauration de l'autorité de l'État,
00:34:52 parce que j'ai entendu des juristes débattre des motivations
00:34:55 de cette décision-là.
00:34:56 Et en réalité, il semblerait que la femme et la famille
00:34:59 de cet imam ajoubi, certes resté en France,
00:35:04 ne détient pas la nationalité française.
00:35:06 Et que c'est donc précisément ce qui a encouragé le fait
00:35:08 que le Conseil d'État, dans sa première décision en référé,
00:35:10 n'a pas annulé l'expulsion de l'imam.
00:35:13 Donc ce n'est pas une bascule idéologique au sein du Conseil d'État.
00:35:16 On se souvient des débats qu'on avait eus sur l'imam Mikwissam
00:35:18 il y a deux mois, qui précisément pourraient à nouveau
00:35:21 se présenter aujourd'hui, parce que si la famille était établie
00:35:24 en France et de nationalité française,
00:35:26 alors là, manifestement, la justice...
00:35:27 - Mais là, le sujet, c'était les mesures provisoires, en fait.
00:35:29 - Absolument.
00:35:30 - Est-ce qu'on peut parler du coup d'inflexion juridique du Conseil d'État ?
00:35:33 - Pas forcément, visiblement, puisque, Eliott Mamann le rappelait,
00:35:36 effectivement, les enfants ne sont pas de nationalité française.
00:35:38 - Non, mais M. Darmanin a parlé d'une victoire.
00:35:39 C'est vrai que M. Darmanin a agi avec beaucoup de fermeté
00:35:41 et beaucoup de célérité.
00:35:42 Néanmoins, c'est une victoire, oui, mais une victoire à relativiser,
00:35:45 puisque le Conseil d'État était saisi en urgence
00:35:47 et a statué sur des mesures provisoires.
00:35:49 Il n'a pas du tout statué sur le fond.
00:35:51 Donc l'imam va faire probablement des recours
00:35:54 devant la Cour européenne des droits de l'homme,
00:35:55 qui pourra condamner la France,
00:35:56 mais aussi devant les juridictions administratives,
00:35:58 qui là, vont statuer sur le fond.
00:36:00 Et le Conseil d'État n'aurait pas retenu les trois arguments
00:36:03 de M. Darmanin, à savoir, il n'y aurait que celui des femmes
00:36:06 qui auraient été retenues et pas celui contre les juifs,
00:36:08 pas celui contre le drapeau tricolore,
00:36:10 ni la piste terroriste.
00:36:12 Donc il faut quand même relativiser tout ça aussi.
00:36:14 - Ça pourrait être un camouflet, finalement,
00:36:15 si cet imam revient en France après le décision de la CEDR.
00:36:19 - L'expulsion n'est pas définitive pour l'instant.
00:36:20 Il peut tout à fait...
00:36:21 En tout cas, il est déterminé à revenir.
00:36:23 Ça, on l'a quand même vu pour des raisons.
00:36:24 Il dit qu'il respecte les valeurs de la République.
00:36:26 Je pense qu'on n'a pas la même lecture de la notion de respect.
00:36:29 Mais en tous les cas, il veut revenir.
00:36:31 Il a des voies de recours qui s'offrent à lui.
00:36:33 Et il faudra voir sur le fond ce que ça donne.
00:36:35 Mais M. Darmanin, à ce stade, ne pouvait pas faire plus.
00:36:37 Ça, on peut quand même le reconnaître.
00:36:38 - Arnaud Benedetti.
00:36:39 - Oui, clairement.
00:36:40 Alors, je ne sais pas si c'est une inflexion.
00:36:41 En tout cas, c'est quand même une surprise, malgré tout,
00:36:43 parce qu'on ne s'attendait pas forcément à cette décision,
00:36:49 en raison notamment des motifs familiaux.
00:36:53 Il n'en demeure pas loin que, si vous voulez, malgré tout,
00:36:56 l'épée de Damoclès continue à peser sur la tête de l'État français
00:37:01 dans cette affaire, parce qu'en l'occurrence,
00:37:03 il y a des voies de recours, notamment des juridictions européennes.
00:37:07 On sait très bien que le risque est grand que la France
00:37:09 se fasse pour le coup condamnée.
00:37:11 Mais en l'occurrence, malgré tout, pour l'instant,
00:37:14 au moment où l'on parle, c'est un succès de la puissance publique française.
00:37:19 Mais c'est un succès très relatif quand même, parce qu'en effet,
00:37:23 c'est un cas qui est extrêmement médiatique.
00:37:25 Mais si vous voulez, c'est quelque part cet imam,
00:37:29 l'arbre qui cache la forêt, parce qu'on a bien évidemment
00:37:33 d'autres situations qui, là, pour le coup,
00:37:36 nous mettent véritablement en difficulté.
00:37:38 - Mais c'est un effet dissuasif quand même.
00:37:40 - Oui, c'est un effet dissuasif, mais ce qui m'interpelle
00:37:42 Elliot Mamman, c'est qu'il s'exprime, il pourrait se faire tout petit,
00:37:46 finalement, après cette décision.
00:37:48 Et non, là, il continue à montrer les muscles et les bras.
00:37:50 Moi, c'est ça qui m'interpelle.
00:37:51 - Mais c'est toujours notre difficulté avec ce genre de sujet,
00:37:53 c'est que même s'ils sont expulsés avec Internet,
00:37:56 leur discours est évidemment toujours relié sur le territoire français.
00:37:58 Et par ailleurs, simplement, prenons les progressistes
00:38:01 à leur jeu rhétorique, parce que Majoub Majoubi,
00:38:05 je suis désolé parce que j'ai confondu son prénom tout à l'heure,
00:38:07 Majoub Majoubi avait expliqué qu'il ne ciblait pas en réalité
00:38:10 le drapeau français en parlant de drapeau tricolore satanique,
00:38:13 mais qu'il ciblait au contraire le drapeau LGBT.
00:38:15 Donc là, précisément, les juges un peu progressistes,
00:38:17 j'aimerais voir jusqu'où ils considèrent que ce genre de propos
00:38:21 peut se conformer aux valeurs européennes qui sont défendues.
00:38:24 Et d'ailleurs, je rappelle que dans de précédentes affaires,
00:38:27 Gérald Darmanin avait considéré que l'autorité de l'État français
00:38:30 pourrait aller au point d'ignorer d'éventuelles condamnations
00:38:32 de la CEDH qui sont essentiellement des condamnations financières
00:38:35 et qui n'ont pas nécessairement la possibilité
00:38:39 de casser une décision de la juridiction française.
00:38:42 Donc, on verra si Gérald Darmanin...
00:38:44 - Ce sera très intéressant à suivre, effectivement.
00:38:47 - Mais Darmanin, vous allez prendre en compte, néanmoins.
00:38:48 - Pour conclure sur ce sujet.
00:38:50 - Oui, juste pour pondérer un petit peu sur la puissance publique.
00:38:52 Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit.
00:38:54 Mais là, on est face aussi à un grand défi.
00:38:57 Ce sont les imams 2.0.
00:38:59 Il ne s'agit pas, en effet, de virer quelqu'un du territoire français
00:39:03 pour qu'il continue à sévir, notamment sur les réseaux sociaux, sur TikTok.
00:39:08 Moi, je vis encore une fois beaucoup sur TikTok et je vois, en effet,
00:39:11 des imams, certains imams, en effet, faire de la propagande,
00:39:15 dire des choses sur les femmes, sur les juifs, sur les homosexuels
00:39:20 qui ne correspondent pas aux valeurs françaises.
00:39:22 Et moi, pour être enseignant, je vois à quel point cela peut avoir
00:39:25 des conséquences sur les jeunes générations et parfois beaucoup plus
00:39:29 que dans certaines mosquées qui sont jugées comme abritant un imam salafiste.
00:39:33 - Mais d'ailleurs, à partir de demain, c'est la journée de demain,
00:39:36 marque la fin des imams détachés.
00:39:38 Nous y reviendrons, bien évidemment, sur CNews.
00:39:41 Avant de marquer une pause, je souhaitais vous entendre
00:39:44 sur ce coup de gueule de l'acteur Samuel Lebihan à nos confrères du Figaro.
00:39:49 Alors, un coup de gueule très relayé sur les réseaux sociaux ces dernières heures.
00:39:52 Le comédien qui évoque sa paternité, plus précisément,
00:39:56 il évoque sa fille atteinte de troubles autistiques.
00:39:59 Il pousse un coup de gueule profond.
00:40:01 Un constat, écoutez-le.
00:40:05 - On explose le modèle familial.
00:40:06 C'est presque ringard, maintenant, d'avoir une famille qui n'aurait pas divorcé.
00:40:10 Et donc, avant, c'était quoi une famille ?
00:40:11 Il y a les vieux, il y a les différents, les enfants,
00:40:14 qui étaient plus guerriers, plus fragiles, différents,
00:40:18 avec des handicaps sur la compréhension, sur le langage.
00:40:22 Et on apprenait à vivre ensemble de ces différences,
00:40:24 et on s'enrichissait, et on se protégeait les uns les autres.
00:40:27 Aujourd'hui, on ne vit plus en famille.
00:40:28 Et les vieux, on les met dans des endroits pour les vieux.
00:40:30 Les malades, on les met à l'hôpital.
00:40:33 Et dans le fond, ça nous arrange tous.
00:40:35 Se dire "tiens, les identifiés, on va les mettre dans des centres pour handicapés".
00:40:38 Mais la recette, ce n'est pas celle-là.
00:40:40 La recette, c'est vivre ensemble.
00:40:41 La grande question, on veut tous que ces enfants soient heureux,
00:40:44 typiques ou atypiques.
00:40:45 Et quand vous comprenez que pour votre enfant, ce sera beaucoup plus dur,
00:40:50 pour n'importe quel parent, c'est extrêmement déchirant.
00:40:53 - Nous sommes, Arnaud Benedetti, dans une société où nous cachons les vieux,
00:40:56 pour reprendre les mots de Samuel Lebihan,
00:40:58 où nous cachons nos malades, nous cachons nos handicapés,
00:41:02 même s'il y a des annonces.
00:41:04 Effectivement, c'est un constat.
00:41:06 Ça existe, c'est le cas aujourd'hui.
00:41:07 - Samuel Lebihan a ô combien raison en la matière.
00:41:11 C'est vrai qu'on est dans une société où on détourne nos regards
00:41:14 face à la fragilité, face à la douleur, face à la souffrance.
00:41:19 Il y a un très beau livre d'un grand sociologue, Norbert Elias,
00:41:21 qui s'appelle "La solitude des mourants",
00:41:22 qu'il avait publié dans les années 70 ou début des années 80,
00:41:25 où il expliquait finalement que nous étions dans des sociétés
00:41:28 où nous avions tout accepté,
00:41:30 mais que nous refusions une chose par rapport au passé,
00:41:33 c'était finalement l'accompagnement des anciens,
00:41:37 et notamment des mourants.
00:41:38 D'ailleurs, on ne meurt plus chez soi aujourd'hui,
00:41:39 on meurt à l'hôpital, comme s'il fallait un sas quelque part
00:41:42 pour nous éloigner de la vision de la mort ou de la vieillesse,
00:41:47 en l'occurrence.
00:41:48 Je crois que, si vous voulez, ce qui est le paradoxe de notre société,
00:41:51 c'est qu'on se gargarise tous les jours un peu plus
00:41:53 du mot d'humanité et du mot d'humanisme,
00:41:56 et on est dans des sociétés où finalement,
00:41:59 le sens de l'altérité par rapport à ceux qui sont fragiles,
00:42:02 qu'il s'agisse des enfants handicapés
00:42:04 ou qu'il s'agisse des personnes âgées,
00:42:07 est de plus en plus érodé, parce que tout simplement,
00:42:09 nous ne supportons plus d'avoir ce regard posé sur eux.
00:42:13 Et on parle toujours de vivre ensemble,
00:42:14 mais le vivre ensemble, à un moment donné,
00:42:16 vous savez, c'est une formule de Renan.
00:42:17 Renan, d'ailleurs, il ne parlait pas de vivre ensemble,
00:42:19 il parlait du désir de vivre ensemble.
00:42:21 Si vous n'avez plus le désir de vivre avec les autres,
00:42:24 vous êtes dans une société qui rentre en profonde crise.
00:42:26 - Et est-ce que, Kévin Wosfeth, ce n'est qu'une question de désir,
00:42:30 puisque parfois, des familles n'ont pas le choix,
00:42:33 on ne leur laisse plus le choix de se séparer ou d'une personne âgée
00:42:36 ou de votre parent, vous ne pouvez plus vous en occuper,
00:42:39 parce que l'appartement est trop petit,
00:42:41 parce que vous n'avez plus les moyens,
00:42:43 parce qu'effectivement, la vie, aujourd'hui,
00:42:45 nous demande de travailler peut-être plus
00:42:47 ou d'être moins présent auprès de nos anciens.
00:42:49 C'est aussi l'évolution de la société.
00:42:51 - Il faut peut-être réfléchir à notre modèle aussi de société.
00:42:53 - Oui, c'est le modèle de société que nous...
00:42:56 - C'est l'évolution de la société,
00:42:59 où nous sommes tributaires de ce que nous gagnons,
00:43:01 nous sommes tributaires de la petitesse du logement.
00:43:05 Mais de manière générale,
00:43:07 je pense que cette société marche en fonction de deux valeurs.
00:43:11 L'individualisme, où on ne pense plus qu'à soi.
00:43:14 Et surtout, l'utilitarisme.
00:43:17 À partir du moment où vous êtes considéré
00:43:19 comme n'étant plus productif,
00:43:21 comme n'ayant plus un rôle central dans la société,
00:43:24 on vous met de côté, on vous marginalise.
00:43:27 Et on a évoqué les personnes handicapées,
00:43:30 on a évoqué les personnes âgées,
00:43:32 mais il faut aussi évoquer les malades psychiatriques,
00:43:35 qui sont aussi complètement marginalisés,
00:43:38 que l'on enferme parfois dans des hôpitaux,
00:43:41 dans des centres où ils ne voient plus personne.
00:43:45 Et pour avoir un ami qui est en psychiatrie,
00:43:48 il me disait, parfois, on ne peut plus rien faire pour eux,
00:43:51 ils n'ont aucune visite,
00:43:53 on leur donne des médicaments
00:43:55 pour essayer de les calmer au maximum,
00:43:57 ça devient des légumes et tout le monde s'en fout.
00:44:01 Je pense qu'on considère finalement qu'une société va bien
00:44:05 en fonction de la manière dont on considère les plus fragiles.
00:44:10 Et là, on n'y est pas du tout.
00:44:12 En avril 2022, j'avais déposé environ 80 plaintes
00:44:15 contre la société Orpea, qui est un EHPAD,
00:44:18 pour les personnes âgées, et ça mettait vraiment en exergue,
00:44:20 dans certains, les enquêtes sont toujours en cours par ailleurs,
00:44:23 ça mettait en exergue vraiment les maltraitances institutionnelles
00:44:25 dans les maisons de retraite, donc les EHPAD.
00:44:28 Et ça nous interroge aussi sur le regard qu'on a sur ces personnes-là,
00:44:30 puisque nous allons tous devenir, a priori, vieux, voire très vieux,
00:44:34 et on voyait que ces maltraitances, finalement,
00:44:36 étaient au profit de la rentabilité financière.
00:44:39 Donc ça peut aussi nous interroger sur la place qu'on laisse aux personnes âgées,
00:44:43 et finalement, la place est moindre.
00:44:44 Ça veut dire que moi, j'ai vu dans certains dossiers,
00:44:47 et finalement, je n'ai pas vu le pire,
00:44:48 puisque je n'ai vu que les personnes qui avaient de la famille.
00:44:50 Et il faut aussi penser que d'autres n'ont pas de famille,
00:44:53 paient leur chambre avec une retraite et ne voient personne,
00:44:55 sont seuls dans une chambre pendant parfois 20 heures d'affilée,
00:44:59 voient une infirmière en coup de vent parce qu'on manque de moyens,
00:45:01 mais le manque de moyens, quand on paye 5 000 ou 7 000 euros par mois,
00:45:04 je vais vous dire, c'est complètement inaudible pour les familles.
00:45:06 Donc les personnes âgées sont laissées à la banque.
00:45:09 Et un petit mot aussi pour les personnes âgées qui sont dans les milieux ruraux,
00:45:13 qui sont à la campagne, qui sont parfois isolées de tout,
00:45:16 qui ne voient plus personne, les petits-enfants ne rendent plus visite,
00:45:19 il n'y a plus de transport en commun.
00:45:21 Et ces personnes-là, il faut aussi avoir une petite pensée,
00:45:24 parce que nous, c'est vrai qu'on vit dans des centres urbains,
00:45:26 on est globalement parisiens,
00:45:27 mais il faut toujours avoir une pensée pour les milieux ruraux.
00:45:29 Il y a beaucoup de téléspectateurs dans les campagnes qui regardent ces news.
00:45:34 - Moi, je le vois constamment, mais certaines personnes...
00:45:36 - Exactement, et que nous saluons.
00:45:37 Peut-être un mot, Eliott Naaman, on ne vous a pas entendu,
00:45:39 mais cela aussi est lié à une question d'éducation,
00:45:42 puisque avant, ça faisait partie de la vie d'aller saluer les anciens, les plus sages.
00:45:48 Voilà, on avait ce devoir, enfants, d'aller voir nos grands-parents de manière régulière
00:45:53 et peut-être de les accueillir aussi, ce qui se fait moins aujourd'hui.
00:45:55 Il y a aussi cet aspect-là.
00:45:56 - Oui, et ce qui est intéressant, c'est qu'en miroir,
00:45:59 cette segmentation de la société conduit à une forme d'identitarisation
00:46:02 des divers groupes sociologiques qui me semblent extrêmement délétères.
00:46:05 Par exemple, les rapports entre générations ne seront plus analysés
00:46:07 que sous le prisme d'un dit agisme,
00:46:09 de la même manière que l'on se permettra de vérifier les éventuels biais de validisme
00:46:16 qui toucheraient les personnes handicapées,
00:46:17 c'est-à-dire le validisme, c'est ce qui dominerait dans la société,
00:46:21 qui serait fait uniquement pour les personnes qui n'ont pas de problème
00:46:24 et qui ne sont pas dans des situations de handicap, etc.
00:46:28 Et donc, c'est ce ressentiment-là qui peut aussi être alimenté
00:46:30 par cette segmentation qui me semble délétère.
00:46:32 - Allez, nous revenons à 18h.
00:46:34 Nous vous le rappelons, nous vous sollicitons cet après-midi.
00:46:36 Nous vous posons cette question,
00:46:37 comment lutter contre l'insécurité dans les écoles ?
00:46:40 Le gouvernement qui a fait des annonces ces dernières heures après les menaces,
00:46:44 les menaces qui se multiplient d'ailleurs envers les professeurs,
00:46:46 envers les proviseurs.
00:46:47 Nous en parlerons à 18h30 et à 18h,
00:46:50 nous reviendrons sur les opérations place nette
00:46:52 voulues par le gouvernement, mises en place par le ministère de l'Intérieur.
00:46:56 Restez avec nous, c'est tout de suite sur CNews.
00:46:59 - Bonsoir à tous, bienvenue dans Punchline Weekend.
00:47:04 Si vous nous rejoignez, vague de menaces,
00:47:05 départ précipité d'un proviseur de lycée parisien menacé de mort ces dernières heures.
00:47:10 Le gouvernement, vous le savez,
00:47:11 cherche la parade pour rétablir la sérénité dans les établissements scolaires.
00:47:15 Nicole Benoubet annonce la création à la rentrée prochaine
00:47:17 d'une force mobile scolaire nationale, une vingtaine de personnels
00:47:21 qui pourraient être envoyés dans les établissements scolaires
00:47:24 en cas de difficultés.
00:47:25 Alors, nous vous sollicitons ce soir.
00:47:28 Nous en parlerons à 18h30 avec nos invités.
00:47:30 Nous vous posons cette question.
00:47:32 Nous vous entendrons comment lutter contre l'insécurité dans les écoles.
00:47:37 N'hésitez pas à nous livrer vos propositions.
00:47:41 Nous vous entendrons donc en fin d'émission.
00:47:44 Et pour vous accompagner ce soir autour de ce plateau,
00:47:47 Maître Sarah Salman, Kevin Bossuet, Arnaud Benedetti et Elliot Mamann.
00:47:52 Dans un instant, nous allons revenir sur ces opérations Plasnet.
00:47:56 Encore une cet après-midi avec Gérald Darmanin.
00:47:58 Mais avant, un point complet sur l'actualité.
00:47:59 C'est avec vous, mon cher Michael de Santos.
00:48:02 Et d'ailleurs, Gérald Darmanin qui l'assure,
00:48:04 les opérations Plasnet XXL produisent énormément d'effets
00:48:07 et vont continuer en visite à Saint-Denis.
00:48:09 Le ministre de l'Intérieur a adressé un bilan provisoire et positif
00:48:12 des opérations de lutte anti-drogue.
00:48:14 Au total, 1738 personnes ont été interpellées,
00:48:18 150 kg de drogue et 2 400 000 euros ont été saisis.
00:48:23 Aux Pays-Bas, la prise d'otage dans un café à une centaine de kilomètres
00:48:27 de la haie est terminée.
00:48:28 Les quatre personnes, retenues pendant plusieurs heures
00:48:31 et depuis 5h du matin, ont été libérées sans être blessées.
00:48:34 Le suspect a été arrêté et placé en détention provisoire.
00:48:37 Les autorités semblent avoir écarté le motif terroriste.
00:48:41 Et puis enfin, une enquête a été ouverte après la disparition
00:48:44 d'un couple de Français sur l'île de Madeira au Portugal.
00:48:47 L'annonce a été faite par le procureur de la République à Montauban.
00:48:50 Partis en randonnée, les deux boulangers, originaires du Tarn et Garonne,
00:48:53 n'ont donné aucun signe de vie depuis le 16 mars dernier.
00:48:56 Sur place, d'importants moyens de recherche ont été mobilisés.
00:49:00 Merci beaucoup, cher Michael.
00:49:02 Nous vous retrouvons à 18h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:49:05 Vous parliez de l'opération Placenet en présence de Gérald Darmanin
00:49:08 cet après-midi.
00:49:09 Nous allons y revenir dans un instant.
00:49:11 Mais avant, votre réaction, puisque cela réagit beaucoup
00:49:14 sur les réseaux sociaux, après cette annonce de la porte-parole
00:49:19 du Rassemblement national, Laure Lavalette, qui annonce saisir
00:49:22 le procureur de la République après des propos, je la cite,
00:49:25 d'une extrême gravité de l'humoriste de gauche, Maho Drama.
00:49:29 Maho Drama, qui intervient régulièrement sur France Inter.
00:49:31 Eh bien, elle a participé cet après-midi au Mediapart Festival.
00:49:35 Elle diffusait en ligne, donc par le Média.
00:49:37 Et lors d'un débat, elle a appelé à prendre les armes
00:49:40 si Marine Le Pen est arrivée au pouvoir en France en 2027.
00:49:44 Avec ces mots, dans trois ans, s'il y a l'accession de Marine Le Pen
00:49:48 au pouvoir, c'est sûr qu'on ne pourra pas juste continuer
00:49:50 à mettre des affiches.
00:49:52 Il faudra qu'on leur réponde autrement.
00:49:54 Alors, elle a nuancé ses propos en indiquant ne pas savoir
00:49:57 se battre et ne pas être courageuse.
00:49:59 Néanmoins, Maho Drama a déclaré, s'il y a des gens qui sont prêts
00:50:02 à être courageux à ce point-là, je ne peux que les encourager.
00:50:05 Kevin Bossuet, nous en parlions tout à l'heure.
00:50:07 Nous n'avons pas entendu votre réaction.
00:50:09 Vous nous l'avez donné dans un instant, mais avant, Sarah Salmane,
00:50:11 peut-être, que risque Maho Drama après ce type de propos ?
00:50:15 Est-ce qu'effectivement, il peut y avoir des suites judiciaires ?
00:50:18 Je ne peux pas trop me prononcer parce que l'incitation à la haine,
00:50:19 là, ça ne vise pas vraiment à une ethnie, une race, une religion
00:50:22 ou une personne en situation de handicap.
00:50:24 Et elle a quand même modéré un peu ses propos,
00:50:26 même si on comprend tous l'intention.
00:50:28 Donc, est-ce que matériellement, on peut constituer l'infraction ?
00:50:30 Est-ce que c'est une construction intellectuelle ?
00:50:32 On peut aussi se poser la question.
00:50:34 Mais comme je l'ai dit dans l'heure passée, c'est aussi,
00:50:37 est-ce qu'il faut suspendre cette humoriste que personne ne connaissait ?
00:50:40 Donc, si on la suspend, on ne verra pas la différence.
00:50:41 De toute façon, personne ne la connaît encore une fois.
00:50:44 Moi, je pense qu'il faudrait agir.
00:50:45 C'est notre argent public qui finance ce type de pseudo humoriste
00:50:49 qui déverse sa haine sur le suffrage universel direct.
00:50:51 Sachant que lorsque nous voyons les images,
00:50:53 elle ne s'exprime pas en tant qu'humoriste,
00:50:55 puisque Sandrine Rousseau a réagi sur les réseaux.
00:50:57 Et je viens de lui répondre.
00:50:58 Alors, elle réagit, non, mais ça ne va pas le gilet d'inné.
00:51:00 C'est une humoriste, une humoriste.
00:51:02 Sauf que là, lorsque nous voyons la vidéo,
00:51:04 effectivement, elle ne s'exprime pas en tant qu'humoriste.
00:51:07 Bon, là, ça détaille.
00:51:08 Alors, Sandrine Rousseau, dès qu'on réagit,
00:51:10 elle dit que c'est du cyber harcèlement.
00:51:11 Quand elle nous dit les barbecues et que les gens réagissent,
00:51:13 elle dit "vous êtes en train de me cyber harceler".
00:51:15 Et là, comme c'est quelqu'un de France Inter, d'extrême gauche,
00:51:19 une pseudo humoriste, elle dit que c'est de l'humour.
00:51:20 Donc, elle a l'humour à géométrie variable, quand même, Sandrine Rousseau.
00:51:23 Kevin Bossuet.
00:51:24 Avec Sandrine Rousseau, il n'y a plus besoin d'humoriste,
00:51:27 puisque cette femme est un sketch permanent.
00:51:29 Elle est très drôle, Sandrine Rousseau.
00:51:31 Mais par contre, quand vous la croisez, elle a l'air totalement apeurée,
00:51:35 comme si elle n'assumait pas ses convictions et ses tacles.
00:51:39 Pour en revenir sur ce sujet,
00:51:41 Laure Lavallette a raison de saisir le procureur de la République.
00:51:45 C'est une remise en cause de la démocratie.
00:51:47 C'est une remise en cause du suffrage démocratique.
00:51:51 C'est-à-dire que cette femme ne respecte pas le vote des Français.
00:51:55 Parce que s'il y a une majorité de Français qui votent pour Marine Le Pen,
00:51:59 il faudra prendre des armes et ne pas accepter le fruit de la démocratie.
00:52:05 Vraiment, moi, je commence à en avoir marre de cette extrême gauche
00:52:09 qui défend la liberté, mais qui est en fait des gens qui pratiquent la censure,
00:52:16 qui s'en prennent à des personnalités politiques,
00:52:19 qui s'en prennent à des médias,
00:52:21 qui mettent des cibles sur le front des uns et des autres
00:52:25 et qui ne respectent pas les Français.
00:52:28 Aujourd'hui, Marine Le Pen défend certaines idées.
00:52:30 On peut être en accord ou non, mais il faut les respecter.
00:52:33 Je vous prends un exemple.
00:52:34 Si quelqu'un à la droite de la droite avait dit ça à propos de Jean-Luc Mélenchon,
00:52:40 mais j'aurais aussi protesté parce que c'est la démocratie,
00:52:44 parce que c'est la République et ces gens, en effet,
00:52:47 sont à l'écart de la République et de la démocratie.
00:52:50 Et c'est une honte et j'espère qu'elle sera condamnée.
00:52:53 Et Arnaud Beneletti, vous le soulignez tout à l'heure,
00:52:56 effectivement, l'extrême gauche a toujours été violente.
00:52:58 Néanmoins, là, ce qui marque, c'est que lorsque l'on voit cette vidéo
00:53:02 et les téléspectateurs pourront le voir,
00:53:05 eh bien, il n'y a pas de réaction finalement après ces propos,
00:53:08 ni dans la salle, ni par un éventuel médiateur.
00:53:10 Est-ce qu'aujourd'hui, il y a une certaine impunité concernant l'extrême gauche,
00:53:14 notamment lorsque l'on voit ces syndicats d'étudiants
00:53:17 qui se permettent de commettre des violences contre d'autres étudiants ?
00:53:20 Est-ce qu'il y a un sentiment, c'est un sentiment d'impunité
00:53:23 ou il y a finalement une réelle impunité aujourd'hui en ce qui concerne l'extrême gauche ?
00:53:26 Non, parce que si vous voulez, les opposants les plus radicaux
00:53:28 au Rassemblement national et à la droite, d'ailleurs, en son ensemble,
00:53:32 quand ils se retrouvent à la gauche de la gauche,
00:53:34 considèrent qu'ils représentent le camp du bien.
00:53:37 Donc, à partir de là, il ne faut pas s'attendre à ce qui est dans cet écosystème-là,
00:53:42 des réactions, voire des prises de distance par rapport à une parole
00:53:46 qui est d'abord une parole, il faut la qualifier de totalement imbécile,
00:53:48 en l'occurrence, parce que c'est ça qui l'a définie, cette parole-là.
00:53:52 Imbécile plus que dangereuse ou pas, selon vous ?
00:53:54 Elle est imbécile parce qu'elle traduit véritablement une méconnaissance
00:54:03 et une ignorance de ce que sont les catégories d'extrême droite,
00:54:06 en l'occurrence, parce qu'aujourd'hui, on pourrait se poser la question
00:54:09 de savoir si le Rassemblement national est encore,
00:54:11 et moi je fais partie de ceux qui ne le pensent pas,
00:54:13 est une formation d'extrême droite.
00:54:15 Être d'extrême droite, c'est mettre en cause la République,
00:54:19 et développer un discours qui est un discours antisémite ou de haine raciale,
00:54:24 ce que ne fait plus aujourd'hui Marine Le Pen,
00:54:26 dans sa sémantique et même dans ses propositions.
00:54:29 Donc je crois que c'est très difficile aujourd'hui de ranger dans cette catégorie-là
00:54:34 le Rassemblement national, qui a pu avoir des racines d'extrême droite
00:54:38 par le passé, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.
00:54:39 Donc il y a eu cette évolution, il faut en prendre compte,
00:54:41 mais je ne pense pas que cet humoriste soit en mesure de comprendre cette évolution.
00:54:46 Mais par contre, il y a des gens derrière.
00:54:48 Il y a des gens derrière qui, eux, font un calcul politique,
00:54:51 notamment à l'extrême gauche ou à la gauche de la gauche,
00:54:54 qui considèrent que l'hypothèse de l'accès du Rassemblement national au pouvoir
00:54:59 est aujourd'hui une hypothèse qu'il ne faut pas exclure,
00:55:01 et qui est même, de leur point de vue, tactiquement,
00:55:04 voire stratégiquement, une hypothèse souhaitable.
00:55:06 Tout simplement pour pouvoir ensuite,
00:55:08 une fois que le Rassemblement national est au pouvoir,
00:55:10 développer une stratégie de déstabilisation des institutions.
00:55:14 Je crois qu'il y a ça aussi derrière.
00:55:16 Alors elle, elle est quelque part l'idiote utile, si je puis dire,
00:55:19 de cette stratégie-là en la matière.
00:55:21 Mais en tout cas, il y a aussi vraisemblablement,
00:55:24 de la part d'un certain nombre d'idéologues à la gauche de la gauche,
00:55:30 cette, j'allais dire, cette idée que l'on peut peut-être,
00:55:34 finalement, tirer des bénéfices plus tard
00:55:37 d'un accès du Rassemblement national au pouvoir.
00:55:40 Et en attendant, ça met des cibles sur à la fois les membres,
00:55:43 les députés du Rassemblement national,
00:55:45 comme des cibles ont pu être mises sur les policiers,
00:55:47 quand on appelait, quand on disait la police tue, voilà, aujourd'hui.
00:55:49 Et c'est ça le danger imminent, en tout cas, après une telle présidentiale.
00:55:52 - Ils ne respectent pas non plus les électeurs.
00:55:53 Il y a quand même 13,2 millions de personnes
00:55:54 qui ont voté pour Mme Le Pen à la dernière présidentielle.
00:55:56 Ça veut dire qu'ils ne respectent même pas l'électorat de Marine Le Pen,
00:55:59 qu'ils n'aiment pas ses idées.
00:56:00 - Il y a 89 députés.
00:56:01 - Oui, aussi, c'est vrai, vous avez raison.
00:56:03 - Et sur le Rassemblement national,
00:56:04 moi, je ne pense plus que ce parti soit d'extrême droite.
00:56:06 Je vous dirais même que c'est même un parti de gauche.
00:56:08 Quand vous prenez le programme économique,
00:56:10 pour moi, c'est un parti plutôt...
00:56:12 C'est un programme de gauche.
00:56:13 Quand vous prenez sur les questions sociétales,
00:56:15 sur le mariage pour tous,
00:56:16 quand vous prenez sur l'euthanasie,
00:56:18 quand vous prenez sur l'avortement,
00:56:20 mais vous avez une majorité des députés du Rassemblement national
00:56:26 qui est pour toutes ces mesures.
00:56:27 - Ils ont voté l'inscription de l'IVG dans la classe.
00:56:30 - Donc c'est pour ça, en fait, ils ont l'impression,
00:56:32 l'extrême gauche a l'impression que le monde
00:56:35 qu'elle s'est construite est en train de lui échapper.
00:56:39 Parce que pour exister, la gauche et l'extrême gauche
00:56:42 ont besoin d'un ennemi,
00:56:44 ont besoin de l'extrême droite, ont besoin du fascisme.
00:56:47 Sauf que le Rassemblement national,
00:56:48 ça ne correspond plus à ça.
00:56:50 Et quand vous regardez concrètement qui défend aujourd'hui
00:56:53 les Juifs dans les quartiers ?
00:56:55 C'est plutôt le Rassemblement national et non l'extrême gauche.
00:56:57 Qui défend les homosexuels dans les quartiers ?
00:57:00 C'est plutôt le Rassemblement national et pas l'extrême gauche.
00:57:03 Qui défend la laïcité ? Qui est le pilier de notre République ?
00:57:06 C'est plutôt le Rassemblement national et pas l'extrême gauche.
00:57:09 La vérité, pour moi, ça s'est complètement inversé.
00:57:11 Et l'extrême droite aujourd'hui, c'est l'extrême gauche.
00:57:14 - Allez, je vous propose à présent de revenir sur cette lutte
00:57:17 contre les trafics de drogue après ces fameuses opérations Plasnet,
00:57:20 ces actions coup de poing contre la délinquance,
00:57:22 contre les trafics de stupéfiants
00:57:24 qui se sont intensifiées sur le territoire ces derniers jours.
00:57:28 En Ile-de-France, six opérations Plasnet ont eu lieu cette semaine.
00:57:31 Et justement, aujourd'hui, Gérald Darmanin était à Saint-Denis
00:57:35 pour faire un bilan de ces opérations Plasnet.
00:57:38 Écoutez-le.
00:57:39 - Les opérations antidrogue continuent à produire énormément d'effets.
00:57:43 Nous sommes à 1738 interpellations au moment où je vous parle,
00:57:48 dont 150 kg de drogue qui ont été saisies,
00:57:51 avec notamment de l'héroïne et de la cocaïne,
00:57:53 2,4 millions d'euros d'argent.
00:57:56 Et nous avons eu plus de 20 000 policiers et gendarmes mobilisés.
00:58:00 - Eliott Mamann, il est vrai que lorsque nous recevons ces chiffres-là,
00:58:03 il faudrait les comparer.
00:58:05 On n'a pas vraiment les clés, la grille de lecture
00:58:09 pour comprendre à quoi cela correspond très précisément.
00:58:11 Néanmoins, derrière ces opérations de communication,
00:58:15 est-ce que, selon vous, ces opérations Plasnet ont une certaine utilité ?
00:58:20 Est-ce que le gouvernement, en harcelant les trafiquants,
00:58:25 pourrait arriver à ses fins, selon vous ?
00:58:27 - Ce qui est compliqué, c'est qu'on sait aussi,
00:58:29 et d'ailleurs c'est Gérald Darmanin lui-même qui en avait parlé
00:58:31 il y a quelques mois, que désormais la commande des drogues
00:58:34 est essentiellement dématérialisée et peut passer par des formes
00:58:37 de messagerie.
00:58:40 Gérald Darmanin avait parlé d'un Uber cheat, par exemple.
00:58:43 Et donc, naturellement, toute la présence policière
00:58:46 que l'on pourra mettre dans ces quartiers-là ne saura jamais
00:58:49 véritablement repérer l'intégralité des petits dealers.
00:58:52 Et parce que c'est ça qui me semble particulièrement important,
00:58:55 Charlotte Dornelas d'ailleurs consacre régulièrement
00:58:57 des éditos très informés sur cette question, sur ces news,
00:59:01 c'est que la puissance économique qui est en train de se constituer
00:59:04 certains cartels de la drogue est telle qu'ils peuvent jouir
00:59:08 d'un panel d'employés qui leur sont totalement dévoués,
00:59:13 si vous voulez, et qui précisément peuvent plus ou moins échapper
00:59:15 aux services de police, parce qu'au bout d'un moment,
00:59:17 il est particulièrement compliqué de comprendre exactement
00:59:19 l'intégralité des ramifications sur des messageries sécurisées
00:59:23 et donc auxquelles les services ne peuvent pas nécessairement accéder.
00:59:26 Et par ailleurs, ce qui est intéressant, c'est que Kevin Busway
00:59:29 rappelait tout à l'heure qu'accéder à la drogue était de plus en plus facile,
00:59:33 tant d'un point de vue pratique que financier, comme il le disait.
00:59:37 Mais par ailleurs, la puissance économique de ces cartels décuple.
00:59:41 Et lorsqu'ils veulent, par exemple, rendre un compte
00:59:44 et employer un tueur à gage, ils peuvent le faire à des prix
00:59:47 qui sont absolument exceptionnels.
00:59:49 C'est-à-dire que pour certains habitants de ces quartiers-là,
00:59:52 ça peut représenter un intérêt de faire affaire avec eux.
00:59:55 Et donc, je crois qu'il ne faut pas négliger cette puissance économique
00:59:59 que constituent désormais les cartels de la drogue,
01:00:00 qui en plus est couplée à une culture qui peut être proposée
01:00:05 aux habitants sur place.
01:00:06 Et donc, d'une certaine manière, on a l'intégralité des traits
01:00:08 caractéristiques d'un Etat souverain.
01:00:10 Puissance économique, culture, narco-islamique,
01:00:13 ou qualifiez-la de comme vous voulez.
01:00:15 Mais en tout cas, on a véritablement un projet de société qui est constitué.
01:00:19 Mais en tout cas, les conséquences de ces trafics de drogue,
01:00:21 c'est la délinquance, une délinquance qui pourrit la vie des riverains.
01:00:24 Ça a été le cas dans le quartier des Moulins à Nice en début de semaine.
01:00:27 Il y a eu plusieurs interpellations.
01:00:29 Alors, l'enquête suit son cours, mais l'inquiétude des habitants,
01:00:32 bien évidemment, est toujours présente.
01:00:34 On va écouter quelques témoignages de mères de familles très intéressants.
01:00:38 Écoutez.
01:00:39 Moi, je vois un quartier qui vivait et qui se détruit.
01:00:44 On voit des élus qui n'apportent rien.
01:00:47 On voit des politiciens de tous bords qui n'apportent rien,
01:00:50 uniquement quand il y a des élections.
01:00:52 Et là, on veut voir vraiment du concret sur le terrain.
01:00:55 On veut reconquérir, comme j'ai dit, notre territoire.
01:00:58 Et notre territoire, c'est le quartier des Moulins.
01:01:00 Qu'est-ce que ça vous inspire, les opérations Place Nette ?
01:01:03 Ce n'est pas suffisant pour nous.
01:01:04 Ce n'est pas suffisant parce qu'en fait, c'est déplacer le problème.
01:01:07 Il y a des années, j'ai déménagé du quartier.
01:01:09 J'avais expliqué que ce n'était pas le béton qu'il fallait travailler, mais les gens.
01:01:13 Et en fait, on en est arrivé à déplacer, à travailler du béton,
01:01:15 pas travailler les gens.
01:01:16 Et on en arrive à ce qu'on a aujourd'hui.
01:01:19 C'est intéressant, Arnaud Beneliti,
01:01:21 puisque cela s'interroge aussi sur le rôle du politique.
01:01:24 Aujourd'hui, elle le dit très clairement, ils ne font rien.
01:01:27 On les voit au moment des élections, mais il n'y a pas d'action.
01:01:30 Pourquoi aujourd'hui, le politique semble impuissant pour agir sur la réalité concrète ?
01:01:35 Les études montrent depuis maintenant, depuis une dizaine, voire une quinzaine d'années,
01:01:39 tous les baromètres montrent que de toute façon, la défiance vis-à-vis du politique,
01:01:44 toute catégorie sociale confondue, progresse et se développe.
01:01:48 Et c'est, si vous voulez, la limite un peu de ce type d'opérations
01:01:50 qui sont des opérations très spectaculaires,
01:01:53 qui peuvent en effet, sur le moment, apporter un certain nombre de résultats
01:01:57 en termes de saisie, en termes d'interpellation,
01:02:00 mais qui apparaissent pour la plupart de nos concitoyens,
01:02:04 et le témoignage de cette dame est d'ailleurs, de ce point de vue-là, tout à fait éloquent,
01:02:07 comme des opérations de pure communication,
01:02:10 c'est-à-dire de politique qui essaye de s'acheter une conduite d'efficacité
01:02:14 à travers une mise en scène.
01:02:16 Et c'est vrai que c'est, en tout cas, si vous voulez, encore une fois,
01:02:20 la limite de ce type d'exercices.
01:02:22 Qu'est-ce que fait Darmanin ?
01:02:23 Darmanin, il fait ce que faisait Sarkozy dans les années 2006-2005,
01:02:27 ni plus ni moins, c'est-à-dire des interventions sur le terrain
01:02:31 où on va sursaturer médiatiquement par des opérations de police,
01:02:36 par des paroles fortes, que l'on ne peut que partager,
01:02:38 parce que ce que dit le ministre de l'Intérieur, en l'occurrence,
01:02:41 c'est le bon sens et on doit attendre, en effet, ce type de paroles
01:02:44 de la part du ministre de l'Intérieur.
01:02:46 Mais après, la réalité, c'est que du côté et du point de vue de l'opinion publique,
01:02:51 c'est considéré comme, finalement, assez insuffisant,
01:02:54 voire presque le témoignage d'une forme d'impuissance,
01:02:57 puisque la communication est là pour attraper
01:02:59 ce que l'action n'est pas capable de faire.
01:03:00 Et justement, cet autre témoignage plein d'enseignements,
01:03:04 là encore, écoutez cette autre mère de famille.
01:03:07 Une bagarre civile entre des jeunes du quartier et des clandestins.
01:03:15 Est-ce que c'est normal ?
01:03:17 Est-ce que c'est normal que c'est nous qui devons faire justice aujourd'hui ?
01:03:21 Non. Voilà.
01:03:23 Donc, monsieur Esrosi, s'il vous plaît, on a besoin de vous.
01:03:27 Il serait temps de se réveiller, quand même.
01:03:30 La France est devenue un pays laxiste.
01:03:33 Donc, nous, aujourd'hui, on en a marre. On en a pas le bol.
01:03:36 Moi, je compte partir du... Même quitter Nice, même.
01:03:41 Parce qu'il y en a vraiment marre.
01:03:43 Sarah Salman, la France est devenue un pays laxiste.
01:03:46 On l'entend beaucoup, notamment autour de ce plateau.
01:03:49 L'avocat que vous êtes, qu'est-ce que vous en pensez ?
01:03:51 Qu'est-ce que vous répondriez à cette mère de famille ?
01:03:54 Oui, vous avez raison ou...
01:03:57 Elle va finir par se faire justice elle-même.
01:03:58 Ce n'est pas souhaitable, mais on le voit de plus en plus.
01:04:00 Il y a des gens qui, hors cas de légitime défense,
01:04:02 se font justice eux-mêmes parce qu'ils n'en peuvent plus.
01:04:04 On le voit sur les cambriolages. On le voit un petit peu partout.
01:04:06 La justice n'est pas laxiste sur les trafiquants de stupéfiants.
01:04:09 Elle a même la main, je le dis toujours, plutôt lourde,
01:04:11 beaucoup plus lourde par rapport à un délinquant sexuel,
01:04:15 par rapport à quelqu'un qui agresse une vieille dame dans la rue.
01:04:17 Elle a la main lourde.
01:04:18 Néanmoins, il y a trop peu de gens qui font des peines de prison.
01:04:21 Et quand ce sont les mules, les choufs ou les nourrices,
01:04:24 ça ne sert à rien.
01:04:25 Il faut que ce soit la tête pensante du réseau qui fasse la peine de prison,
01:04:28 sans son téléphone portable, si c'est possible,
01:04:31 pour ne pas continuer le réseau au sein de la prison.
01:04:34 Donc oui, elle a raison, c'est insuffisant.
01:04:35 Alors après, elle s'en prend à M. Estrosi.
01:04:37 M. Estrosi fait quand même ce qu'il peut pour restaurer l'ordre.
01:04:39 Mais c'est vrai qu'à Nice, on voit qu'il y a de plus...
01:04:42 Moi, je ne connais pas bien cette ville,
01:04:43 mais il y a de plus en plus de lieux qui sont l'insécurité la plus complète.
01:04:47 Donc à chaque fois, moi, je vois que dans les faits divers,
01:04:49 Nice revient quand même beaucoup.
01:04:51 Donc c'est aussi l'insécurité.
01:04:52 Et elle a raison, il y a un laxisme.
01:04:54 Ça veut dire que c'est la tyrannie de la délinquance
01:04:56 au profit de zonés de citoyens qui doivent s'adapter à cette délinquance.
01:05:00 Il faudrait presque, dis-les sans jeu de mots,
01:05:02 avec les délinquants pour avoir la paix et pouvoir vivre sereinement.
01:05:05 Donc c'est parfaitement inacceptable.
01:05:06 Alors, on entendait cette première mère de famille nous parler de politique qui était absent.
01:05:12 Cette seconde mère de famille qui nous dit "la France est un pays laxiste".
01:05:15 Avant de vous donner la parole, Kevin Bossuet,
01:05:17 nous allons entendre un troisième témoignage.
01:05:19 Et cette fois, c'est la question des clandestins qui interroge.
01:05:23 Écoutez.
01:05:24 Il y a des habitants qui sont embêtés, qui entendent le bruit
01:05:26 ou qui voient les clandestins devant chez eux fouiller dans les petits locaux.
01:05:31 Et quand ils osent se plaindre ou leur demander d'arrêter ou de partir,
01:05:36 ils reçoivent des menaces en disant "tu te tais plus vulgairement
01:05:42 sinon on te casse la bouche, mot à mot, et on te casse la porte".
01:05:48 Ça fait déjà plusieurs mois que ça dure.
01:05:50 Et qu'on ne peut pas travailler tranquille, on ne peut pas vivre tranquille.
01:05:53 Il y a des personnes qui ont peur d'aller faire leur course, simplement.
01:05:57 Il y a des personnes qui ont peur de faire les choses du quotidien.
01:06:00 Parce qu'elles ont peur d'être embêtées ou d'être suivies ou autres.
01:06:05 Ou agressées, simplement.
01:06:06 Ou peur de prendre une balle perdue aussi.
01:06:08 Nous pouvons rappeler Kevin Bossuet que Gérald Darmanin avait fait d'ailleurs
01:06:11 le lien entre trafic de drogue et clandestin.
01:06:13 C'était pas loin de Nice, c'était à Menton.
01:06:15 Il y a quelques mois, effectivement, et c'est clandestins qui font la loi.
01:06:20 Alors qu'ils sont sur les territoires français et de manière clandestine.
01:06:24 Donc hors la loi.
01:06:25 Et c'est ça aussi qui exaspère au plus haut point.
01:06:27 Mais bien sûr, il y a une véritable inversion des valeurs.
01:06:30 La victime devient coupable et le coupable devient victime.
01:06:35 De deux manières.
01:06:36 Concrètement, quand ces habitants se plaignent des clandestins,
01:06:42 qu'est-ce qu'on leur dit ?
01:06:43 C'est eux qui se font insulter.
01:06:46 C'est eux qui se font malmener.
01:06:48 Donc concrètement, déjà, tout est inversé.
01:06:51 Mais aussi au niveau idéologique.
01:06:53 Quand vous avez une partie de cette gauche bien pensante
01:06:57 qui nous raconte qu'il faut accueillir, accueillir, accueillir
01:07:00 et que si on n'accueille pas, c'est parce qu'on est soit fasciste,
01:07:04 soit d'extrême droite ou soit parce qu'on n'a pas de cœur.
01:07:07 Et donc on fait porter la culpabilité sur ces gens,
01:07:11 une culpabilité idéologique des gens qui veulent seulement vivre en paix.
01:07:16 Et moi, ce qui m'a marqué dans tous ces témoignages,
01:07:18 c'est la défiance vis-à-vis de l'État.
01:07:21 C'est la défiance vis-à-vis des politiques.
01:07:23 C'est la défiance vis-à-vis des institutions.
01:07:27 Ces gens ont l'impression d'être abandonnés.
01:07:29 Et cela, depuis longtemps.
01:07:31 Arnaud Benenetti l'a rappelé, déjà sous Sarkozy,
01:07:34 quand il avait promis de passer le Karcher.
01:07:36 Quand vous allez aujourd'hui en banlieue,
01:07:37 il y a beaucoup de gens qui nous disent "mais où est le Karcher ?"
01:07:40 Et tout à l'heure, on évoquait le problème de la sécurisation des écoles
01:07:43 à cause du problème islamiste.
01:07:46 Mais pour les gens dans certains quartiers,
01:07:48 c'est le problème de la drogue.
01:07:49 Allez à Nîmes, dans le quartier Pissevin,
01:07:52 où vous avez une école qui a dû être délocalisée,
01:07:55 où vous avez des trafiquants de drogue qui règlent leur contre
01:07:58 devant l'école en 2007 à Sevran, par exemple,
01:08:01 il y a une balle qui a traversé une cour maternelle.
01:08:04 Voilà où on en est aujourd'hui.
01:08:06 On a l'impression, que je vais sombrer sans doute dans le populisme,
01:08:08 mais je n'en ai rien à faire, qu'on a des élites
01:08:11 qui vivent bien dans le centre de Paris,
01:08:13 qui donnent des leçons, et vous avez des gens
01:08:15 qui se retrouvent dans certains quartiers,
01:08:17 qui essayent de montrer en quoi c'est compliqué de vivre ici.
01:08:20 Et à chaque fois, on leur dit "vous êtes fasciste,
01:08:22 vous êtes raciste, vous pointez du doigt à l'étranger,
01:08:25 ah c'est mal !"
01:08:26 - Sauf que là, ce qui est très intéressant, Eliott Mamann,
01:08:28 ce sont des mères de famille, trois mères de famille,
01:08:30 des témoignages vraiment très enrichissants,
01:08:34 puisqu'on comprend le quotidien, et pourtant, c'est vrai
01:08:37 qu'on a le sentiment que l'État, même avec les opérations
01:08:40 de place nette, oui, il y a des actions, on ne peut pas le nier,
01:08:43 mais l'État n'écoute pas ses mères de famille.
01:08:45 A contrario, on sait qu'il y a des associations
01:08:48 qui, elles, font des pressions sur le gouvernement,
01:08:51 notamment pour venir en aide à ces clandestins.
01:08:54 - Oui, non, absolument, il y a une dimension idéologique,
01:08:56 qu'il ne faut pas négliger, qui consiste d'une part
01:08:58 à appeler à davantage de laxisme par rapport à la consommation de drogue,
01:09:02 et à renvoyer aux années 30 tout discours qui réclamerait
01:09:05 précisément une pénalisation également du consommateur,
01:09:08 parce qu'évidemment qu'il y a deux côtés dans un système de vente.
01:09:12 Par ailleurs, il y a en effet parfois une volonté de ne pas voir
01:09:16 le lien qu'il peut y avoir entre ces trafics-là
01:09:18 et les réseaux d'immigration clandestines,
01:09:19 alors qu'ils sont assez directement liés d'un point de vue institutionnel.
01:09:22 Maintenant, une difficulté de l'État aussi peut-être,
01:09:25 pour simplement, je suis entièrement d'accord avec tout ce qui a été dit,
01:09:27 mais pour simplement comprendre aussi ce qui pourrait poser des difficultés à l'État,
01:09:31 c'est qu'on a quand même des quartiers où précisément
01:09:33 il y a un amoncellement de consommateurs.
01:09:36 Donc c'est parfois compliqué précisément de déterminer exactement
01:09:39 quelles sont les responsabilités,
01:09:41 elles sont peut-être un tout petit peu plus partagées
01:09:43 qu'on aimerait parfois se le représenter.
01:09:44 - Important de le souligner, effectivement, Eliott Mahmann,
01:09:46 très courte pause, nous vous sollicitons comme chaque samedi,
01:09:49 vous êtes déjà très nombreux à nous avoir répondu,
01:09:52 il vous reste quelques secondes pour scanner ce petit QR code,
01:09:56 comment lutter contre l'insécurité dans les écoles.
01:09:58 C'est le thème de notre prochaine partie.
01:10:01 Nous serons d'ailleurs avec un ancien proviseur, Patrice Romain,
01:10:04 ancien principal du collège, auteur de "Omerta dans l'éducation nationale".
01:10:09 Fini le pas de vague ou pas ?
01:10:10 On en parlera dans un instant,
01:10:12 puisque cela fait plusieurs années maintenant que le gouvernement l'assure,
01:10:15 le pas de vague dans l'éducation nationale, c'est terminé.
01:10:18 Est-ce vraiment le cas ?
01:10:19 Je vous poserai la question à tout de suite sur CNews.
01:10:22 - Bonsoir, si vous nous rejoignez de retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
01:10:28 Pour vous accompagner ce soir, Kevin Bosbet, Sarah Salman,
01:10:32 Arnaud Benedetti et Eliott Mahmann.
01:10:34 Dans un instant, nous allons revenir sur la situation à l'école.
01:10:38 Comment agir pour plus de sécurité pour nos élèves ?
01:10:41 Comment lutter contre l'insécurité dans les écoles ?
01:10:43 Vous voyez le QR code, nous vous sollicitons ce soir.
01:10:45 N'hésitez pas à participer, vous êtes déjà très nombreux.
01:10:48 Il vous reste quelques secondes.
01:10:49 Nous vous entendrons en fin d'émission.
01:10:52 Mais avant, un point sur les toutes dernières informations.
01:10:55 C'est avec vous, Miquel Dos Santos.
01:10:56 - Deux départements placés en vigilance rouge cru.
01:10:59 Il s'agit de l'Inde, Rélois et de la Vienne.
01:11:02 Cinq départements restent également placés en vigilance orange.
01:11:05 La Dordogne, la Charente, la Charente maritime, la Haute-Vienne ou encore la Gironde.
01:11:10 Les fêtes de Pâques, sous haute surveillance,
01:11:12 les services de renseignement jugent le risque d'attentats très élevé.
01:11:14 La sécurité a donc été renforcée.
01:11:16 Policiers, gendarmes, militaires sentinelles doivent prendre contact avec les curés,
01:11:20 les paroisses, des contrôles des sacs, des vérifications d'identité
01:11:24 ou encore des fouilles de véhicules vont être menées autour des lieux de culte.
01:11:28 Enfin, à l'aéroport de Quimper, plus de 6000 personnes se sont réunies
01:11:32 dès 4h du matin pour une rave party.
01:11:34 Malgré une interdiction préfectorale, les FETA ont forcé l'entrée d'un site
01:11:38 sans activité commerciale depuis novembre dernier.
01:11:40 Une voiture de la gendarmerie a même failli être renversée.
01:11:43 Des tentes et environ 2000 véhicules y ont été installés illégalement.
01:11:48 - Merci beaucoup, mon cher Michael.
01:11:51 Nous vous retrouvons à 19h pour un nouveau point complet sur l'actualité.
01:11:55 A la une également ces dernières heures, le gouvernement cherche des parades
01:11:59 pour rétablir la sérénité dans les établissements scolaires.
01:12:02 Pour cela, une annonce hier par Nicole Belloubet,
01:12:05 la création à la rentrée prochaine d'une force mobile scolaire nationale.
01:12:08 Une force composée d'une vingtaine de personnels.
01:12:11 Elle pourrait être envoyée dans les établissements scolaires en cas de difficulté.
01:12:15 Nous vous sollicitons ce soir, vous le savez.
01:12:17 Nous vous posons cette question.
01:12:18 Comment lutter contre l'insécurité dans les écoles ?
01:12:21 Nous entendrons toutes vos réponses à la fin de cette émission.
01:12:25 Mais avant, plus un jour ne passe sans que de nouvelles menaces de mort
01:12:29 à l'encontre du corps enseignant ne soient rapportées.
01:12:31 C'est au tour d'une professeure d'un établissement de Villeneuve-la-Garenne
01:12:34 de porter plainte après avoir été menacée de mort par une élève.
01:12:38 Nous vous en parlions en début d'émission.
01:12:40 Pour faire face à toutes ces menaces,
01:12:44 le gouvernement a donc annoncé une force mobile scolaire.
01:12:47 De quoi s'agit-il ? Les précisions sont signées.
01:12:49 Thomas Bonnet.
01:12:51 En déplacement à Bordeaux, la ministre de l'Éducation nationale veut délivrer un message.
01:12:55 L'État ne laissera rien passer en matière de sécurité des professeurs.
01:12:59 Afin de former ce qu'elle qualifie de bouclier,
01:13:02 Nicole Belloubet annonce la création d'une nouvelle entité.
01:13:06 Je déploierai une force mobile scolaire qui sera nationale
01:13:12 et qui pourra être projetée dans les établissements qui connaîtraient des difficultés.
01:13:16 Le ministère de l'Éducation nationale précise que ces équipes
01:13:19 pourront être déployées en moins de 48 heures sur l'ensemble du territoire
01:13:23 où cela est nécessaire.
01:13:25 Une unité composée d'une vingtaine d'agents de l'Éducation nationale.
01:13:29 Un dispositif similaire existe déjà à l'échelle de l'Île-de-France
01:13:32 avec des moyens plus conséquents, selon le vice-président de la région.
01:13:36 Oui, Nicole Belloubet, il faut améliorer la sécurité scolaire.
01:13:39 Vous annoncez la création d'une force mobile nationale de 21 agents.
01:13:43 Avec Valérie Pécresse, nous avons créé en 2019
01:13:45 les brigades régionales de sécurité pour les lycées d'Île-de-France.
01:13:49 100 agents en 2024.
01:13:51 Des brigades régionales qui comptent 1500 interventions par an en moyenne.
01:13:55 Forcée de constater néanmoins qu'elles ne suffisent pas à elles seules
01:13:58 à endiguer le fléau de la violence et de l'islamisme
01:14:01 dans les établissements franciliens.
01:14:03 Et pour en parler, Patrice Romain, ancien principal du collège,
01:14:08 auteur de « Omerta » dans l'Éducation nationale.
01:14:11 C'est aux éditions ChercheMidi, vous le voyez à l'antenne,
01:14:14 étant en liaison avec nous, Patrice Romain.
01:14:16 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:14:18 Alors peut-être une première réaction.
01:14:20 En tant qu'ancien proviseur,
01:14:21 comment jugez-vous cette force mobile scolaire nationale
01:14:24 annoncée par le gouvernement ?
01:14:26 Comment est-ce qu'on la comprenait ?
01:14:28 Vous la comprenez ?
01:14:29 Oui, c'est de la poudre au nez de Père Limpapa.
01:14:32 Le président Sarkozy avait créé il y a bien longtemps
01:14:36 les équipes mobiles de sécurité.
01:14:39 Efficacité extraordinaire.
01:14:40 On a bien vu que la délinquance a fortement baissé depuis.
01:14:44 Donc là aussi, 20 agents qui vont être chargés
01:14:49 de faire en sorte que tous les problèmes soient réglés,
01:14:53 surtout de la France.
01:14:54 Je suis convaincu que ça va être d'une efficacité totale.
01:14:58 On en parle très réunie, mais néanmoins.
01:15:00 Vous, en tant qu'ancien proviseur,
01:15:02 qu'est-ce que vous proposez, très concrètement,
01:15:04 au fond, pour répondre à ces violences,
01:15:06 pour répondre à cet islamisme aussi de plus en plus présent
01:15:08 dans nos établissements scolaires ?
01:15:10 Dans nos établissements scolaires.
01:15:11 Alors, moi, la seule chose qu'il faudrait,
01:15:15 c'est ce que je dénonce dans mon livre,
01:15:19 c'est que toute la hiérarchie de l'éducation nationale
01:15:22 écoute les chefs d'établissement.
01:15:24 Or, à l'heure actuelle, à chaque fois qu'un chef d'établissement
01:15:29 signale une attente à la laïcité ou une incivilité
01:15:32 ou tout ça dans son établissement,
01:15:34 la hiérarchie met la poussière sous le tapis.
01:15:37 Normal, puisque tout va bien à l'éducation nationale,
01:15:39 donc il ne faut pas qu'il y ait de problèmes.
01:15:41 Donc, les gens continuent, continuent, continuent,
01:15:44 puisque de toute manière, il n'y a pas de sanctions.
01:15:46 Là, j'ai entendu Mme Belloubet qui a dit que le Premier ministre
01:15:52 va porter plainte contre la jeune fille, etc.
01:15:54 Mais pourquoi ça n'a pas été fait avant ?
01:15:57 C'est tout simplement parce qu'au plus haut niveau,
01:16:00 on n'est que dans la communication.
01:16:02 C'est-à-dire que là, on voit que la démission du proviseur
01:16:05 prend de l'ampleur, alors on embraye,
01:16:07 on fait semblant d'être derrière lui.
01:16:09 Mais c'est uniquement grâce à vous, les médias,
01:16:12 parce que comme ça a été médiatisé,
01:16:14 eh bien, on fait semblant de prendre le problème à bras-le-corps.
01:16:17 Mais dans les faits, il ne se passe rien.
01:16:20 On laisse les chefs d'établissement et encore plus les professeurs
01:16:23 se débrouiller tout seuls.
01:16:25 C'est pour ça que j'ai employé le terme de "poudre de perlin-pimpin".
01:16:28 Il y a eu cette professeure d'établissement à Villeneuve-la-Garenne.
01:16:31 Elle a donc porté plainte.
01:16:33 Très vite, l'élève mis en cause a été renvoyé.
01:16:36 Le rectorat a agi tout de même vite,
01:16:38 avant même que les médias s'en emparent.
01:16:40 On peut le souligner, peut-être est-ce le signe de la fin du pas de vague ?
01:16:44 Fin du pas de vague, c'est vrai qu'on l'entend depuis des années,
01:16:46 mais à vous entendre, eh bien, c'est toujours le cas.
01:16:49 Écoutez, moi, je constate simplement que la ministre de l'Éducation
01:16:53 vient de dire "le pas de vague, c'est terminé".
01:16:56 Il me semble qu'il y a quelques mois,
01:16:59 un ancien ministre de l'Éducation du Nôtre, Gabriel Attal,
01:17:02 a également dit que le pas de vague, c'était terminé.
01:17:05 Donc j'en déduis que finalement, ce n'était pas si terminé que...
01:17:09 Papendia, il l'avait dit en juillet, c'est vrai.
01:17:11 C'est pour ça que nous nous posons la question également ce soir.
01:17:14 Voilà, vous savez, j'espère que ça va être réellement le cas.
01:17:19 Moi-même, il y a quelques années, j'ai été menacé de mort.
01:17:23 Vous savez ce que m'a dit ma hiérarchie
01:17:25 lorsque je l'ai appelée au secours, en fin de compte ?
01:17:28 Elle m'a dit "oh, ce sont des paroles en l'air,
01:17:31 il ne faut pas faire attention,
01:17:33 entre les paroles et le passage à l'acte,
01:17:35 il y a quand même un fossé, etc."
01:17:37 Alors, bien sûr, c'était avant l'assassinat de Samuel Paty.
01:17:41 Mais c'est ça, actuellement, l'éducation nationale.
01:17:44 C'est ça. Donc c'est uniquement un changement de mentalité.
01:17:47 La ministre, au lieu de s'agiter et de créer ses équipes mobiles,
01:17:51 ses prioritaires, il suffit simplement qu'elle exige,
01:17:54 qu'elle exige de ses hauts fonctionnaires
01:17:57 de lui remonter tous les faits,
01:17:59 de manière à ce qu'elle se rende compte de l'ampleur du dégât,
01:18:02 et qu'elle exige de ses hauts fonctionnaires
01:18:05 qu'ils soutiennent dès le début
01:18:09 les chefs d'établissement qui ont affaire à des hors-la-loi.
01:18:12 Parce que quelqu'un qui enfreint la loi de 2004, c'est un hors-la-loi.
01:18:17 Avant de vous réentendre, restez avec nous, Patrice Romand.
01:18:20 Nous avons Kevin Bossuet, professeur d'histoire géographique,
01:18:22 qui est également, vous le savez, autour du plateau.
01:18:24 Est-ce que vous partagez ce que vous venez d'entendre ?
01:18:28 Finalement, un constat, un diagnostic assez dur de la part de Patrice Romand,
01:18:32 qui nous dit que le pas de vague, c'est terminé.
01:18:34 Ce n'est pas terminé, pardonnez-moi.
01:18:37 Je trouve le témoignage de cet ancien proviseur un peu sévère.
01:18:42 Il y a quand même des évolutions.
01:18:44 On prend conscience des problèmes liés à la montée de l'islamisme.
01:18:48 On prend conscience des problèmes liés à la violence.
01:18:51 Il y a des choses qui sont réalisées.
01:18:53 Il ne faut pas non plus être complètement pessimiste.
01:18:56 Et vous avez aussi des inspecteurs d'académie.
01:19:00 Vous avez des gens qui sont dans les rectorats,
01:19:02 qui sont aussi des gens formidables,
01:19:04 qui agissent au service d'une mission de service public,
01:19:07 au service de l'école de la République.
01:19:09 Donc, il ne faudrait pas non plus mettre en avant quelque chose de pessimiste.
01:19:14 Mais par contre, ce qu'il faudrait faire,
01:19:16 c'est qu'il y ait des sanctions systématiques.
01:19:19 Je veux dire, quand un élève insulte un professeur,
01:19:23 quand un élève remet en cause un enseignement,
01:19:28 quand un élève crée un trouble anormal au sein d'une classe,
01:19:33 il faut que la saisie du conseil de discipline soit rendue obligatoire.
01:19:39 Et il faut aussi qu'il y ait des suites judiciaires qui soient conséquentes.
01:19:45 Il existe, je parle sous le contrôle de Maître Salmane,
01:19:49 mais il existe des délits de dénonciation calomnieuse.
01:19:52 Il existe un délit d'outrage à agent.
01:19:55 Mais il faudrait aussi créer le délit de dénonciation calomnieuse
01:19:59 et d'outrage à agent, ayant entraîné des menaces de mort
01:20:02 et faire en sorte, en effet, que cela soit sanctionné à la hauteur des faits.
01:20:09 Ne soyons pas trop pessimistes.
01:20:11 Il y a aussi des professeurs qui sont formidables,
01:20:13 des chefs d'établissement qui sont formidables,
01:20:15 il y a des gens dans l'érectorat qui sont formidables,
01:20:17 qui sont en effet mobilisés au service de la République.
01:20:20 Le combat n'est pas perdu.
01:20:22 Il est compliqué, mais je pense qu'on peut réussir, en effet, si nous sommes fermes.
01:20:28 - Arnaud Benedetti, vous souhaitiez réagir à ce que vous m'avez entendu.
01:20:30 - Non, mais moi, ce que je comprends, en tout cas, dans ce témoignage
01:20:33 et dans ce qui ressort de ce livre, c'est qu'il y a un décalage
01:20:36 entre, finalement, l'encadrement des établissements sur le terrain
01:20:41 et la haute administration du ministère de l'Éducation nationale.
01:20:46 Et si vous voulez, ça traduit quelque part, finalement,
01:20:49 soit une forme de déconnexion de la part des principales directions
01:20:55 d'administration centrale du ministère de l'Éducation nationale,
01:20:59 soit, et c'est ce qui a été plus ou moins explicité,
01:21:03 le fait qu'on souhaite, en effet, mettre la poussière sous le tapis
01:21:07 parce que, finalement, traiter les mauvaises nouvelles aussi,
01:21:11 parfois, dans un déroulé d'une carrière, pour un haut fonctionnaire,
01:21:14 ce n'est pas ce qu'il y a de plus, j'allais dire,
01:21:16 vraisemblablement profitable pour lui, en tout cas, à ses yeux.
01:21:19 Il y a aussi cette réalité-là.
01:21:20 Et je pense qu'aujourd'hui, ce à quoi on assiste,
01:21:24 c'est à peu près, j'allais dire, le même sentiment qui se déploie
01:21:27 lors des opérations de sécurité menées dans les cités,
01:21:30 c'est-à-dire que la parole publique, à beau être ferme,
01:21:34 elle peut même, d'une certaine manière, marquer une forme d'inflexion.
01:21:37 Et on l'a vu d'ailleurs quand Gabriel Attal est arrivé rue de Grenelle.
01:21:41 Mais cette parole, aujourd'hui, n'est plus entendue.
01:21:44 Elle n'est plus entendue parce qu'on considère que les actes
01:21:46 ne sont pas à la hauteur de la parole.
01:21:48 Et c'est bien ça, aujourd'hui, qui fait problème.
01:21:51 - Patrice Romain, c'est effectivement ce que vous constatez,
01:21:54 ce que vous dénoncez, cette déconnexion, finalement,
01:21:56 entre les hautes sphères de l'éducation nationale
01:21:58 et puis les professeurs, les personnels de terrain ?
01:22:04 - Exactement. J'adhère totalement aux propos d'Arnaud Bénédicti,
01:22:07 parce qu'effectivement, c'est tout à fait ça.
01:22:09 Bien sûr qu'il y a un tas de gens extraordinaires.
01:22:12 Et heureusement.
01:22:13 Et alors, c'est peut-être le propre de la jeunesse d'être plus optimiste.
01:22:17 Moi, j'ai été optimiste toute ma vie.
01:22:19 Mais là, je vous avoue que je suis un petit peu découragé
01:22:22 face à tout ce qui se passe.
01:22:24 Et effectivement, c'est la déconnexion totale.
01:22:26 J'ajouterais à cette déconnexion totale, comment dirais-je,
01:22:31 la volonté de privilégier ses intérêts personnels
01:22:35 à l'intérêt de l'école laïque, gratuite, obligatoire, républicaine.
01:22:40 Parce qu'il y a beaucoup, pas tous encore une fois, évidemment,
01:22:44 il y a beaucoup de fonctionnaires
01:22:46 qui, pour poursuivre leur petite carrière bien tranquille,
01:22:48 parce que la soupe est bonne,
01:22:50 par exemple, un directeur académique, en plus de son salaire,
01:22:53 c'est 50 000 euros de prime annuelle.
01:22:56 Donc, la place est bonne.
01:22:58 Donc, ces gens-là, finalement, préfèrent camoufler la vérité
01:23:03 pour poursuivre leur petite carrière tranquille.
01:23:05 Et justement, on ne poursuit sa petite carrière tranquille
01:23:08 que si l'on ne fait pas de vagues,
01:23:10 que si tout se passe bien dans son académie.
01:23:12 Je voulais rebondir, Patrice Romain, sur ce que vous disiez tout à l'heure,
01:23:17 c'est-à-dire, on ne fait pas de vagues,
01:23:18 on met finalement certaines menaces sous le tapis en disant
01:23:21 au fond, ce n'est pas si grave que ça,
01:23:23 ce ne sont que de simples menaces, il ne passera pas à l'acte.
01:23:26 Mais justement, en quoi, en vous, pour vous, c'est grave, ces menaces ?
01:23:31 Quand à Bordeaux, l'élève signe le guerrier de Daesh,
01:23:36 quand cette élève dans les Hauts-de-Seine,
01:23:38 jure qu'elle va tuer sa professeure au nom d'Allah,
01:23:43 en quoi ce sont plus que des menaces et c'est plus grave ?
01:23:45 Qu'est-ce que ça révèle tout cela derrière, selon vous ?
01:23:50 Eh bien, ça révèle la réalité.
01:23:52 Moi, j'ai un professeur qui est venu me voir un jour,
01:23:55 au moment des élections des parents d'élèves,
01:23:57 parmi les bulletins de vote, il y avait Ben Laden ou Daesh, tout ça.
01:24:00 Eh bien, lorsque j'en ai référé à ma hiérarchie,
01:24:04 ma hiérarchie, on minimise constamment,
01:24:08 ce n'est pas grave, ce ne sont que des enfants,
01:24:10 donc il faut laisser couler à chaque fois.
01:24:12 Mais sur le terrain, au quotidien,
01:24:14 les professeurs sont constamment confrontés à ce genre de problème.
01:24:19 Et ce qui est terrible, c'est qu'il n'y a aucun soutien.
01:24:22 Il n'y a aucun soutien.
01:24:23 D'où, je vous dis, c'est l'omerta dans l'éducation nationale.
01:24:26 Il suffit simplement d'effectuer un réel constat.
01:24:33 Une fois qu'on aura réellement cerné les problèmes,
01:24:35 on pourra s'y attaquer.
01:24:37 Mais tant qu'on continue à minimiser, à canoufler,
01:24:40 on ne pourra pas régler.
01:24:41 Vous savez, un petit gamin de 6 ans,
01:24:43 qui effectivement, lors du vote pour l'élection de son délégué de classe,
01:24:49 met Ben Laden.
01:24:51 Il suffit tout simplement de le prendre et de lui dire
01:24:54 à quel point c'est symbolique, ça ne se fait pas.
01:24:56 Lui rappeler la chance qu'il a d'être dans une république laïque, etc.
01:25:02 Il y a un travail pédagogique, on peut le faire.
01:25:04 Mais si l'autorité nous demande, si l'autorité nous dit
01:25:07 "ce n'est pas grave, on laisse tomber",
01:25:10 eh bien ça enclenche.
01:25:12 Ensuite, il passe à la vitesse supérieure.
01:25:14 Mais c'est un mal plus profond qui ne touche pas simplement l'école.
01:25:17 On va y revenir, mais je voyais Kevin Bossuet qui souhaitait réagir à vos propos.
01:25:22 Kevin Bossuet qui bouffe, nous vous entendons.
01:25:24 Monsieur Romain, peut-être que j'ai la naïveté de la jeunesse,
01:25:28 en tout cas vous, vous semblez avoir l'aigreur de la vieillesse.
01:25:31 Vous tapez quand même sur la hiérarchie de manière complètement honteuse.
01:25:38 On ne peut pas faire ça, ce n'est pas possible.
01:25:41 Un moment donné, vous avez des gens formidables partout.
01:25:45 Vous avez des gens qui font du bon travail partout.
01:25:49 Et moi, je pourrais aussi mettre en avant, par exemple, certains professeurs
01:25:53 qui transforment leur classe en laboratoire du multiculturalisme,
01:25:58 qui mettent en avant l'écriture inclusive, qui manipulent en effet les élèves,
01:26:03 qui sont capables de se mettre en grève quand Gabriel Attal,
01:26:06 avec courage, interdit la abaya.
01:26:10 Certains chefs d'établissement sont là-dedans aussi.
01:26:13 Donc voyez, vous ne pouvez pas incriminer comme ça certains corps
01:26:18 et pas d'autres.
01:26:19 Je pense qu'il faut avoir une conscience collective.
01:26:23 En effet, pour la dénonciation, c'est bien, mais maintenant, il faut des actes.
01:26:27 Et je pense que c'est l'ensemble de l'institution qui doit se mettre en marche de bataille.
01:26:32 Et la diviser, comme vous le faites, je pense que ça l'affaiblit.
01:26:35 Mais ce n'est que mon point de vue de professeur.
01:26:37 Peut-être que vous avez une autre vision, parce que vous avez été chef d'établissement.
01:26:40 Alors la question de fond, c'est tout de même comment lutter contre cette insécurité à l'école,
01:26:45 contre cette violence, contre l'islamisme ?
01:26:47 Nous vous posions la question justement, chers amis téléspectateurs.
01:26:50 Ce soir, vous avez été très nombreux une nouvelle fois à participer.
01:26:54 Nous vous en remercions grandement.
01:26:56 On va vous écouter.
01:26:57 La France va mal.
01:27:02 La police va mal.
01:27:03 L'école va mal.
01:27:06 La faute au manque de fermeté.
01:27:09 À quand le réveil des politiques ?
01:27:13 La fermeté.
01:27:16 Tout ce qui manque à Macron.
01:27:17 C'est un peu facile pour les professeurs de se poser en victime.
01:27:21 Alors que depuis mai 68, c'est principalement eux qui nous ont amenés à la situation actuelle.
01:27:29 L'arroseur arrosé.
01:27:31 Mais je n'entends aucun regret de leur part.
01:27:34 Comment sévir ? Tout simplement en étant beaucoup plus sévère dans les écoles.
01:27:42 Ce n'est peut-être pas la solution idéale, mais c'est en mettant de la sécurité à l'entrée de chaque école
01:27:49 et avec des portiques, comme dans les aéroports.
01:27:53 Voilà l'avis de nos téléspectateurs.
01:27:57 On vous remercie, Elliot Maman.
01:27:58 On voit effectivement, c'est assez intéressant d'entendre ce téléspectateur dire finalement,
01:28:02 au fond, je ne plains pas les enseignants, c'est l'arroseur arrosé aujourd'hui.
01:28:07 Est-ce que l'éducation nationale a une part de responsabilité au fond par rapport à ce qui se passe aujourd'hui ?
01:28:12 Non, mais on ne peut pas nier les réalités sociologiques du corps enseignant
01:28:16 qui est tout de même particulièrement significatif.
01:28:19 Je confirme.
01:28:20 Voilà.
01:28:21 Maintenant, pour essayer de dédouaner un peu les enseignants de leur responsabilité,
01:28:25 parce que je ne néglige absolument pas les difficultés auxquelles ils font face,
01:28:28 je remarque tout de même que les injonctions qui sont exprimées à leur encontre ont beaucoup changé.
01:28:32 On leur demandait d'être les hussards noirs de la République.
01:28:35 Depuis le début du siècle, ils doivent plutôt être les assistantes maternelles de la République.
01:28:40 Et désormais, ils deviennent également les agents de sécurité.
01:28:43 Donc, c'est quand même extrêmement compliqué.
01:28:44 C'est très longtemps qu'ils ne sont plus les hussards noirs.
01:28:46 Oui, exactement.
01:28:47 Et ce qui est certain, c'est qu'en définitive, c'est le devoir de transmission
01:28:50 qui devrait tout de même être au centre de l'éducation nationale,
01:28:52 peut-être même plutôt de l'instruction nationale, qui nous échappe.
01:28:56 Et c'est ça qui est absolument regrettable.
01:28:58 Et par ailleurs, vous savez, c'est la fameuse formule
01:29:02 d'un des chroniqueurs à Marianne qui a beaucoup écrit sur les questions d'éducation.
01:29:07 C'est qu'il dit que c'est la fabrique du crétin et d'une certaine manière,
01:29:10 ensuite, il y a une forme de cercle vicieux.
01:29:12 Merci, son nom m'a échappé.
01:29:14 Il y a un cercle vicieux parce que les enseignants d'aujourd'hui
01:29:16 sont ceux qui ont été les victimes des nouveaux systèmes éducatifs.
01:29:20 Et donc, d'une certaine manière...
01:29:22 On n'a rien à faire, professeurs qui font autant de fautes que leurs élèves.
01:29:25 Patrice Romain, qui est en la conclusion pour vous.
01:29:29 Nous arrivons au terme de cette émission.
01:29:30 La conclusion est pour vous, cher Patrice.
01:29:34 Je ne suis pas un vieil aigri.
01:29:38 Si je devais recommencer ma vie, je recommencerais à être enseignant
01:29:44 parce que c'est le beau métier du monde.
01:29:45 Mais la situation est très, très grave parce que je crois que
01:29:49 les gens ne savent pas réellement ce qui se passe dans les coulisses de l'éducation nationale.
01:29:53 Vous voyez, monsieur Romain, là-dessus, nous sommes d'accord.
01:29:55 Ce métier est formidable.
01:29:57 Vous voyez, nous avons beaucoup de points communs, malgré quelques phrases un peu lyriques.
01:30:02 Voilà, merci d'avoir débattu avec bienveillance.
01:30:04 Et ça se termine finalement par un serrage de main.
01:30:06 Vous êtes d'accord, Kevin Bosper, Patrice Romain, ancien principal de collège,
01:30:10 auteur de "Omerta dans l'éducation nationale".
01:30:12 C'est aux éditions du Cherchmidi.
01:30:13 L'actualité continue sur CNews.
01:30:16 Il est prêt, Mathieu Bocoté, face à Bocoté.
01:30:18 C'est tout de suite avec Arthur de Vatrigan.
01:30:20 Le tour orchestré par Eliott De Haal.
01:30:23 Excellente soirée sur notre antenne.
01:30:25 Sarah Salman, Kevin Bosper, Arnaud Benedetti, Eliott Mamann, un grand merci.
01:30:29 Merci également à Srabrina Slimani
01:30:31 de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:30:33 À très vite sur CNews.
01:30:34 [Musique]