Départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel : « C’est l’échec de la République »
L'annonce du départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel, menacé de mort après une altercation avec une élève pour qu'elle enlève son voile a été interprété par le président de la commission des lois, François-Noël Buffet (LR) comme « un échec de la République ».
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00:00 Alors le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris qui a été victime de menaces de mort sur internet
00:06 après avoir demandé à trois élèves du lycée de retirer leur voile,
00:09 et bien ce proviseur a annoncé sa démission car il estime, je cite,
00:13 que sa sécurité n'était pas assurée.
00:15 François-Noël Buffet, est-ce que c'est un échec de l'État pour protéger tous ces professeurs qui sont victimes de menaces ?
00:20 Et quand un professeur démissionne et renonce, un proviseur démissionne, pardon,
00:24 c'est un échec ? C'est nécessairement un échec.
00:27 C'est l'échec de la République, c'est l'échec de notre capacité à pouvoir imposer l'idée qui doit être celle du respect de la laïcité.
00:34 C'est l'échec peut-être d'une organisation, en tous les cas pour cette fois-ci,
00:38 qui n'a pas su tenir compte de la menace qui pesait sur ce proviseur,
00:43 tel cas qu'il n'a pas suffisamment appréhendé.
00:45 Le rapport que nous avons établi avec le président Lafond établit clairement les choses.
00:49 Sur les menaces et les violences contre les enseignants ?
00:51 Contre les enseignants, les enseignants, les équipes éducatives, on va dire, au sens large.
00:55 Mais les enseignants en particulier, les proviseurs également, ils sont contestés, contestés dans leur contenu,
01:01 ils se censurent, ils sont agressés, ils sont agressés verbalement, parfois ils le sont physiquement, même jusqu'au bout.
01:07 On l'a vu malheureusement avec Samuel Paty et puis Dominique Bernard.
01:12 Donc nous sommes dans une situation où effectivement, il faut les soutenir.
01:15 Donc il faut que l'Éducation nationale prenne en compte cette situation, considère qu'elle a une réalité
01:22 et que là, cette réalité, il ne faut rien mettre sous le tapis, il faut maintenant réagir.
01:25 Justement, le rectorat de Paris a réagi à cette démission en évoquant, je cite,
01:29 "un départ pour convenance personnelle", un départ en pré-retraite.
01:32 Est-ce qu'on est toujours dans ce mouvement, pas de vague, de ne pas parler de ces violences au sein de l'Éducation nationale ?
01:37 Cette réponse est tout simplement scandaleuse et inacceptable.
01:40 Le proviseur devait partir dans quatre mois, la règle c'est qu'il parte dans quatre mois.
01:44 Alors il anticipe, il anticipe pas pour de bonnes raisons, il anticipe parce qu'il a été menacé,
01:50 qu'il se sent menacé et que probablement, peut-être qu'il n'est pas suffisamment soutenu.
01:54 Donc c'est une réponse qui n'est pas à la hauteur des enjeux,
01:57 mais continuons comme ça et nous aurons encore beaucoup de difficultés.
01:59 Alors effectivement, la commission des lois du Sénat et la commission de la culture et de l'éducation
02:03 avaient remis un rapport sur ces menaces et violences contre toutes les équipes éducatives,
02:08 avec notamment des mesures pour mieux respecter la laïcité
02:12 et notamment élargir l'interdiction du port de signes religieux au temps extrascolaire.
02:16 Ça peut être des mesures efficaces pour mieux respecter la laïcité à l'école.
02:21 Je crois que la première mesure ou le premier point qu'il faut faire comprendre à tout le monde,
02:25 c'est que la loi sur la laïcité est une loi de liberté.
02:29 La liberté de croire ou de ne pas croire, mais ça reste dans le domaine privé.
02:35 La République est laïque, elle est historiquement laïque,
02:37 elle a construit son histoire de cette manière-là et à l'école c'est la République,
02:42 donc on respecte cette loi de liberté, chacun fait ce qu'il veut chez lui,
02:45 mais pas à l'école, pas dans les bâtiments publics,
02:48 les choses soient bien claires, l'État est laïque.
02:49 Donc il y a un gros travail de pédagogie à faire,
02:53 notamment auprès du corps enseignant,
02:55 qui selon l'âge, l'ancienneté ou l'expérience, si on veut être encore plus agréable,
03:01 appréhende la laïcité soit de façon rigoureuse, soit de façon plus anglo-saxonne,
03:04 avec de la souplesse et une appréhension qui est un peu de tolérance.
03:08 Il faut régler ce problème urgemment et ça c'est un travail interne à l'éducation nationale.
03:13 L'ensemble de la communauté éducative doit être formé à la laïcité telle que nous la concevons
03:18 et la réponse doit être uniforme.
03:20 A défaut nous aurons des problèmes en commun.