"Uniquement pour le corps des femmes, on considère que sans indication contraire il est disponible"

Public Sénat

Invitée de la matinale de Public Sénat, Mélanie Vogel, sénatrice écologiste des Français de l'étranger, s'exprime sur la nécessité d'inscrire la notion de consentement dans la définition du viol.   Pour suivre toute l'actualité politique et parlementaire, abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/user/publicsenat?sub_confirmation=1    Notre site internet : http://www.publicsenat.fr   ▶️ Découvrez l'ensemble de nos replays : https://www.publicsenat.fr/replay    Abonnez-vous à notre newsletter : https://bit.ly/NewslettersPublicSenat    Suivez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat X : https://twitter.com/publicsenat Instagram : https://instagram.com/publicsenat LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/2996809/

Transcript

00:00– Il y a une chose qui me paraît importante que peuvent faire les politiques

00:03et que doit faire le législateur,

00:05c'est la question de la définition pénale du viol.

00:09Alors en l'occurrence, dans ce cas-là,

00:11on voit bien que c'est évident puisque la personne était sous emprise de drogue

00:18que c'est un viol.

00:20Néanmoins, quand on voit la défense des avocats,

00:24quand on voit ce que disent les gens, les accusés,

00:28moi je ne savais pas, je ne l'ai pas violée

00:32parce que je ne savais pas que je l'avais violée.

00:36Bon, on voit qu'on a un problème avec la manière dont on définit le viol.

00:40Moi j'avais déposé l'année dernière une proposition de loi

00:43pour modifier la définition pénale du viol et inclure la notion de consentement,

00:48c'est-à-dire dire qu'à partir du moment où il n'y a pas de consentement, il y a viol.

00:51Et je pense qu'on comprend l'importance de cette notion

00:55en voyant pas seulement les faits dans ce procès

00:58mais la manière dont les hommes se dédouanent.

01:01Ils disent, mais je ne pouvais pas savoir qu'elle n'était pas consentante,

01:05donc comme je ne pouvais pas savoir et que je n'avais pas…

01:08moi je n'ai pas eu l'impression de la violer donc je ne l'ai pas violée.

01:10Ben si en fait, parce qu'à partir du moment où tu ne t'es pas assurée

01:13qu'elle était d'accord, il y a viol.

01:15D'ailleurs c'est quelque chose qu'on comprend très bien dans la société,

01:19à partir du moment où on parle de n'importe quoi d'autre à part du corps des femmes.

01:22Quand on parle, je vais juste donner un exemple que je donne souvent

01:25mais je pense que pédagogiquement il est important.

01:27Si vous regardez la violation de domicile.

01:31Vous êtes chez vous, voilà, vous n'avez invité personne,

01:35vous êtes dans votre canapé en train de lire un livre.

01:37Il y a quelqu'un qui rentre chez vous.

01:40Tout le monde comprend bien qu'il y a un problème.

01:42Vous n'êtes pas censé rentrer chez vous,

01:43rentrer chez quelqu'un qui ne vous a pas invité.

01:45Tout le monde comprend que ce n'est pas ok.

01:47Mais quand c'est à propos du corps des femmes,

01:49soudainement il y a des gens qui disent,

01:50ah ben je ne savais pas, moi je suis rentrée

01:52mais je ne savais pas qu'elle n'était pas d'accord.

01:54Bon ben voilà, j'ai ouvert la porte.

01:56Enfin je veux dire, quand on le transpose à n'importe quoi d'autre dans la société,

01:59on voit bien que c'est inaudible.

02:01Seulement pour le corps des femmes,

02:03là soudainement on considère que, sauf indication contraire,

02:05il est disponible.

02:06Ben non, en fait c'est l'inverse.

02:07Il n'est pas disponible, sauf avec consentement.

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