Dans un discours empreint d'émotion, Gérald Darmanin a retracé son parcours personnel jusqu'à ses quatre années passées à l'hôtel de Beauvau. Il a souhaité "tous ses vœux de réussite" à son successeur Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur, lors de la passation de pouvoir qui s'est tenu ce 23 septembre 2024.
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NewsTranscription
00:00Monsieur le ministre de l'Intérieur, cher Bruno Botelho,
00:08Monsieur le ministre de l'Énergie, Monsieur le secrétaire d'État,
00:12avec les ministres qui m'accompagnent,
00:16Marie-Gabrielle Blou, Dominique Faure et Sabrina Agassi-Roubach,
00:20nous sommes très heureux de vous accueillir dans notre maison,
00:24qui est la maison de tous les Français.
00:27Cher Bruno, je veux vous dire la chance exceptionnelle que vous allez avoir
00:33de pouvoir occuper le ministère le plus social qu'il soit,
00:39celui de la protection de chacune et de chacun d'entre nous.
00:43Vous rentrez dans une magnifique maison avec des fonctionnaires extrêmement engagés
00:49et vous êtes évidemment, à partir d'aujourd'hui,
00:53le protecteur de l'ensemble des Français.
00:57Permettez-moi, Monsieur le ministre, d'adresser un remerciement extrêmement chaleureux,
01:05en plein de respect et, si j'ose dire, d'émotion pour le président de la République,
01:11qui, pendant plus de sept ans, m'a fait confiance au gouvernement de la République,
01:17au ministère des Comptes publics d'abord et puis au ministère de l'Intérieur et des Outre-mer.
01:23Pour le double petit-fils d'immigré que je suis,
01:27pour le fils d'ouvrier de femme de ménage que je suis,
01:31il n'y a pas plus grand honneur que de servir son pays à des postes aussi prestigieux.
01:37La nomination du président de la République, en remerciant Edouard Philippe qui m'a donné la chance,
01:43en remerciant Jean Castex qui m'a proposé pour être ministre de l'Intérieur,
01:48en remerciant les événements de Gabriel Attal,
01:51c'est un message que je veux aussi porter pour dire que rien n'est pas possible dans la République
01:56et que, sans réseau, sans beaucoup d'argent, sans famille qui est connectée, sans contact parisien,
02:08on peut servir son pays car ce compte le mérite, le travail et l'amour de la France.
02:15La République est belle et aujourd'hui je pars avec le sentiment d'avoir servi le mieux que je pouvais mon pays.
02:25Monsieur le ministre, je vous souhaite très sincèrement, à vous et à votre équipe,
02:32les voeux de réussite dans vos fonctions à vous et au gouvernement de Michel Barnier.
02:37La réussite de Michel Barnier et de son gouvernement sera la réussite de la France
02:42et à ma modeste place, je la soutiendrai.
02:45Et je veux vous dire que les Françaises et les Français, vous le savez, attendent beaucoup de vous collectivement.
02:53Je veux remercier mon équipe, les ministres qui sont aujourd'hui auprès de moi et ceux qui, hier, étaient à leur place.
03:05Chez Cité de l'Uniforme, Chez Marina Gassi-Roubach, Chez Marie-Guédou,
03:08je veux avoir également une pensée pour Monsieur Vigier, Monsieur Caraco, Madame Blakes, Madame Cahieux,
03:18Madame Schiappa et Christophe Béchut que j'aperçois et qui me fait le plaisir d'être ici.
03:24Je veux leur dire que je sais la difficulté d'être ministre, d'être ministre délégué particulièrement,
03:30de remplacer le ministre et surtout d'avoir à le supporter.
03:35Je veux dire à mes équipes, à mon cabinet, à mes deux directeurs de cabinet successifs,
03:40Pierre Bousquet et Alexandre Brugère, et à tout mon cabinet, à quel point je leur suis extrêmement honorable.
03:49Je veux dire aux policiers, aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers, aux agents du corps préfectoral,
03:59à tous ceux qui travaillent au ministère de l'Intérieur, à Paris comme partout sur nos territoires et même à l'étranger,
04:06à quel point j'ai voulu les défendre, à quel point je les aime comme les aiment les Français.
04:15Je pense avoir été toujours au-devant. Bien sûr, nous avons fait des erreurs, mais nous avons fait de notre mieux.
04:24Je veux dire à quel point j'aime chacune et chacun d'entre eux, parce qu'ils servent la République en héros discret.
04:34Je n'oublierai jamais le visage des blessés, je n'oublierai jamais le visage des meufs, des beubles, des parents,
04:45des enfants qui perdent derrière un cercueil tricolore l'amour de leur vie.
04:54Il y a beaucoup d'émotions lorsqu'on est ministre de l'Intérieur, d'un cheministe. Beaucoup de choses se bousculent.
05:03Et je veux retenir, au nom des lignages et de toutes les autres, la fille de Christophe, qui a vu le cercueil de son papa dans une cour d'un commissariat,
05:17partir et qui demandait pourquoi on lui remettait le médaille.
05:21A tous les enfants des flics, des gendarmes, des sapeurs-pompiers de France, je veux vous dire que vous pouvez être fiers et que votre père et votre mère sont des héros.
05:35Je pars avec beaucoup d'émotions. Je remercie chacune et chacun d'entre vous.
05:43Je pars en vous aimant et j'emporte cet amour. Je pars en ayant souffert avec vous.
05:51Et j'espère très sincèrement que vous continuerez partout où vous êtes à servir l'État, car c'est la seule chose qui compte.
06:01Monsieur le ministre, mesdames et messieurs les ministres, mesdames, messieurs,
06:05j'ai une pensée particulière, bien sûr, pour les directeurs généraux et les préfets qui m'accompagnent et pour chacun des fonctionnaires de ce ministère.
06:14Il y a des choses, bien sûr, à améliorer et nous n'avons pas tout fait bien.
06:19Il est évident que la sécurité des Français doit être encore renforcée et les policiers et gendarmes davantage protégés.
06:27Mais nous n'avons pas toujours fait bien un certain nombre de valeurs républicaines que nous n'avons pas toujours su imposer et j'en prends ma part.
06:38Je m'appelle Gérard Moussa Jean d'Armanin.
06:43Mon père, à la maternité de l'ancienne, voulait écrire Moussa d'Armanin, le nom de mon grand-père, tiradier algérien qui avait servi la France.
06:55Après tant d'années de fonction élective, j'en reçis mes électeurs de Tourcoing que je vais retrouver à l'Assemblée nationale avec beaucoup de fierté.
07:04Il est assez évident, si nous sommes honnêtes, que si je m'étais appelé Moussa d'Armanin, je n'aurais pas été élu maire et député.
07:12Et sans doute n'aurais-je pas été mis à l'intérieur au premier coup, comme la jeunesse m'a porté à ces responsabilités fortes.
07:19Cela n'aurait retiré rien de mon éducation, rien de mon hérite, rien de mon amour de la France, mais il faut regarder les choses en face.
07:28Alors de la fermeté, je sais que vous en avez, Monsieur le ministre, et je suis très heureux de me suicider ici parce que nous laissons les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers à la main d'un homme qui aime le ministère de l'Intérieur.
07:41Et merci pour le soutien que vous avez toujours apporté dans les actions que j'ai pu porter, notamment pour leur donner davantage de moyens.
07:47Mais nous avons encore tant de choses à faire ici pour réparer la République.
07:54Juste l'ordre n'a aucun sens. L'ordre juste républicain, c'est la façon à chacune et à chacun que nous avons de remercier la République et de pouvoir continuer de vivre ensemble.
08:08Merci pour tout ce que vous avez apporté. Je porte avec vous plein de sourires, plein de larmes.
08:14Et je porte avec vous la famille qui a grandi, vous savez, et qui sera indisseublement liée à la place de vous.
08:24Vous êtes formidables. Quand je vous croise, vous me dites mes respects. Aujourd'hui, c'est moi qui dis mes respects à tous les agents du ministère de l'Intérieur.
08:32Vive la République et vive la France.
08:37Merci.