• il y a 8 mois
Regardez Le Journal Inattendu du 23 mars 2024 avec Nathalie Renoux.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL
00:02 [Musique]
00:11 12h30, 13h30
00:13 Le journal inattendu de Bernard-Henri Lévy
00:16 Avec Nathalie Renou sur RTL
00:18 Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce journal inattendu
00:22 évidemment bousculé par l'actualité en Russie.
00:24 A mes côtés aujourd'hui, un homme décrié de combat, à la fois penseur et acteur
00:29 toujours là où l'histoire est à un tournant.
00:31 Bonjour Bernard-Henri Lévy.
00:33 Bonjour.
00:34 Merci d'être là avec nous aujourd'hui.
00:36 Vous sortez un livre sur Israël après le 7 octobre.
00:39 Ça s'appelle "Solitude d'Israël".
00:41 Vous avez aussi beaucoup traité de la guerre en Ukraine,
00:45 de conflits toujours en cours, un attentat en Russie hier soir.
00:49 Est-ce que le monde tel qu'il est a de quoi nous rendre, vous rendre pessimistes ?
00:54 Non, moi je suis optimiste.
00:56 Je suis optimiste parce que je pense que les démocraties, si elles se ressaisissent,
01:01 sont plus fortes que ça.
01:03 Elles sont capables de vaincre le terrorisme,
01:05 elles sont capables de vaincre cette grande alliance d'États barbares
01:10 qui s'unissent contre l'Occident et les valeurs occidentales et les valeurs démocratiques.
01:16 C'est ça, une des thèses de "Solitude d'Israël", c'est que si on veut, on peut.
01:21 Et que les dictateurs, les terroristes, les Daesh, les Poutines ne sont forts que de nos faiblesses.
01:27 Merci pour cette première réponse qui nous encourage un peu dans une actualité sombre et très riche.
01:33 On commence ce journal inattendu par les informations que je vous invite d'ailleurs à commenter avec moi.
01:38 Et dans l'actualité de ce samedi, deux grands titres.
01:43 Et d'abord, cette attaque terroriste dans une salle de concert en périphérie de Moscou hier soir.
01:47 Le bilan s'est alourdi, 115 morts au moins, 11 personnes ont été arrêtées,
01:52 dont 4 seraient les assaillants selon les autorités russes,
01:56 et qui affirment qu'ils avaient des contacts du côté ukrainien.
02:00 L'attentat a pourtant été revendiqué par l'État islamique.
02:03 Nous consacrerons une large part de ce journal à cette attaque.
02:07 L'annonce-choc au Royaume-Uni, Kate Middleton a pris la parole dans une vidéo pour dire
02:13 qu'elle était atteinte d'un cancer et qu'elle avait entamé une chimiothérapie.
02:17 Sidération dans la population, nous serons en direct de Londres.
02:21 Et puis du football ce soir avec le match de préparation France-Allemagne.
02:25 Notre spécialiste nous dira qu'une telle affiche à quelques mois de l'euro
02:29 n'a en réalité rien de tout à fait amical.
02:33 Et puis la météo, c'est avec vous Valérie Quintin, bonjour.
02:35 Bonjour.
02:36 Petit coup de fraise ce week-end Valérie.
02:38 Oui, nous avions juste une parenthèse de douceur.
02:40 On revient au normal cet après-midi avec un ciel assez agité sur la moitié nord,
02:43 des grains orageux qui vont alterner quand même avec de belles éclaircies.
02:46 Un soleil qui sera toujours plus généreux dans la moitié sud avec des vents forts.
02:50 D'ailleurs, Mistral et Tramontane vont souffler assez fortement sur tout le portour méditerranéen.
02:54 Plus que 11 degrés à Paris et Strasbourg cet après-midi.
02:56 13 à Rennes, 15 à Bordeaux, 16 à Grenoble, 20 degrés pour Marseille.
03:00 Merci Valérie.
03:01 Le journal inattendu sur RTL.
03:08 Des rafales de mitraillettes et des cris, c'était hier soir à Moscou au Krokus City Hall,
03:13 une salle de spectacle où le public était en train de s'installer pour assister à un concert de rock.
03:18 Très vite, le bâtiment a pris feu.
03:20 Le bilan de cette attaque terroriste est de 115 morts au moins,
03:24 mais il pourrait s'alourdir selon les autorités russes.
03:27 Vincent Serrano, on va reprendre avec vous le cours chronologique des événements
03:31 avec toutes les informations dont on dispose ce midi.
03:35 Un peu avant 20h hier soir, il sont plusieurs centaines à prendre place dans la salle,
03:39 presque autant à presser le pas dans les coursives et dans le hall.
03:42 Là où les premiers tirs éclatent,
03:44 la scène est filmée par des spectateurs qui ne sont pas encore assis.
03:49 On y voit dans ce hall au moins 4 hommes en tenue de camouflage,
03:52 armes automatiques à la mince avancées vers les portiques de sécurité.
03:55 Tirées sur les vitres, elles explosent, ils entrent.
03:58 Les assaillants tirent ensuite à vue dans le hall, rechargent leurs armes.
04:01 En face d'eux, une dame a jécour en lâchant son sac à main.
04:03 D'autres tentent de se cacher derrière des piliers, des fauteuils.
04:07 Les hommes armés entrent ensuite dans la salle où les spectateurs hurlent, les tirs reprennent.
04:12 Igor, l'un des rescapés, raconte à la télévision russe.
04:17 J'étais assis à l'étage au niveau des balcons.
04:20 Nous avons entendu des tirs. Au début, on ne comprenait pas ce qui se passait.
04:24 Mais j'ai vu les terroristes entrer et quand ils ont commencé à tirer sur tout le monde.
04:28 À la fin, ils ont lancé un cocktail Molotov et tout a pris feu.
04:31 On nous a conduit vers la sortie mais elle était fermée.
04:34 Alors tout le monde s'est mis à courir partout dans la salle pour trouver une autre sortie.
04:38 On est allé finalement vers le sous-sol où on a attendu les secours avant de pouvoir sortir.
04:42 Ce qui suit n'est qu'une succession de scènes de panique.
04:45 Les spectateurs rampent entre les sièges pour éviter les balles alors que les tireurs mitraillent la foule méthodiquement,
04:50 sans interruption, alors que les flammes commencent à se propager le long des murs.
04:53 Eux continuent de tirer, toujours sur une vidéo filmée par un spectateur.
04:56 On voit ensuite dans le noir, l'électricité a été coupée.
04:59 Des dizaines de spectateurs qui ont pu s'échapper vers le sous-sol
05:02 doivent tambouriner sur les issues de secours pour les ouvrir avec difficulté.
05:06 Les tirs cessent. Fin d'une attaque qui aura duré de longues minutes.
05:10 Les vidéos qui suivent laissent apparaître dans le hall des corps ensanglantés
05:13 que les personnes doivent enjamber pour se ruer en file indienne vers la sortie.
05:17 D'autres ont trouvé refuge sur le toit. Les secours arrivent, tentent de maîtriser l'incendie.
05:21 Mais une partie de l'édifice s'effondre.
05:23 Vingt corps ont pour l'instant été trouvés dans les décombres et les autorités russes préviennent.
05:27 Les autorités, les opérations de secours peuvent durer encore plusieurs jours.
05:31 Merci Vincent Serrano. Nicolas Burnan, bonjour. Merci d'être avec nous.
05:36 Vous êtes journaliste à RTL et vous rentrez tout juste de Moscou
05:40 où vous avez suivi l'élection présidentielle.
05:43 Comment vit la capitale russe au lendemain de cette attaque ?
05:46 Eh bien, Moscou est sous le choc, vit au ralenti.
05:48 Des barrages de police ont été installés au carrefour, certains véhicules inspectés.
05:52 La place rouge est bouclée, tous les événements au public sont annulés.
05:55 Les musées et théâtres fermés.
05:57 Sur les panneaux publicitaires, des images sont apparues dont celle d'une bougie
06:01 pour rendre hommage aux victimes de cet attentat.
06:03 Des centaines de Moscovites se sont aussi rendus spontanément devant les hôpitaux pour donner leur sang.
06:08 Le président russe Vladimir Poutine ne s'est pas encore exprimé publiquement
06:12 mais il a tenu des réunions avec les membres de son conseil de sécurité.
06:16 On ignore quand il le fera.
06:18 Alors, onze personnes ont été arrêtées dont les quatre assaillants, selon les autorités russes.
06:23 C'est allé très vite.
06:25 Absolument, tôt ce matin, les tireurs présumés de cette attaque ont été arrêtés par la police
06:29 dans la région de Bryansk, selon les autorités.
06:32 Ils se dirigeaient à bord d'une voiture de couleur blanche vers la frontière entre la Russie et l'Ukraine.
06:37 Ces hommes seraient originaires du Tadjikistan, une ancienne république de l'Union soviétique
06:42 à majorité musulmane, qui compte des mouvements armés islamistes.
06:46 Des passeports ainsi qu'un pistolet et un chargeur de fusil d'assaut
06:49 auraient été retrouvés dans leur véhicule.
06:51 Leurs photos d'identité ont été diffusées, ce qui laisse penser qu'ils étaient connus
06:55 et peut-être même suivis par les services de sécurité.
06:58 Alors, l'État islamique a revendiqué cette attaque.
07:02 Oui, très vite, sur l'un de ses comptes Telegram, le groupe djihadiste a affirmé être à l'origine de cet attentat
07:07 en expliquant, je cite, que des combattants attaquaient un grand rassemblement de chrétiens
07:12 dans les environs de la capitale russe, avant de se retirer dans leur base en toute sécurité.
07:17 Mais ce midi, et c'est important de le noter pour comprendre peut-être la suite des événements,
07:21 le FSB fait déjà le lien entre ces hommes et l'Ukraine en guerre,
07:25 selon le service fédéral de sécurité russe.
07:28 Ils avaient des contacts dont ce pays est compté y fuir.
07:31 Aucune preuve n'a été apportée, aucun autre service de renseignement ne confirme pour leur cette information.
07:37 Kev, de son côté, démontre toute implication dans cet attentat.
07:40 Je reviens vers vous Nicolas, mais d'abord une réaction.
07:43 Le fait que les autorités russes se tournent vers l'Ukraine pour expliquer cet attentat,
07:47 alors que l'Etat islamique l'a revendiqué, ça ne vous étonne pas j'imagine ?
07:52 D'abord, j'ai écouté votre reporter, j'ai écouté le récit,
07:58 l'abomination d'abord, l'horreur, la compassion absolue pour ces familles,
08:03 ça nous rappelle le Bataclan, ça nous rappelle le World Trade Center,
08:07 ces gens qui rampent entre les sièges.
08:09 La première pensée avant d'entrer dans des...
08:13 C'est là où on voit d'ailleurs l'abjection des pouvoirs totalitaires.
08:17 Le premier réflexe de Poutine, c'est de commencer à faire son boulot de flic du FSB,
08:22 de pointer la première chose qu'il devrait dire,
08:25 le premier sentiment qui nous est train tous,
08:28 c'est la compassion absolue pour ces victimes innocentes,
08:32 qui viennent d'être décrites si bien par votre reporter, c'est la première chose.
08:38 - Effectivement Bernard-Henri Lévy, Vladimir Poutine n'est pas encore sorti du silence,
08:42 il aurait pu présenter...
08:43 - Je veux dire par là que les communiqués officiels,
08:46 le pointant vers l'Ukraine, la voiture blanche...
08:49 - Oui, il aurait pu commencer par son émotion et ses commentaires.
08:53 - Pour l'instant, on voit bien en effet que le pouvoir russe,
08:56 où rien n'est laissé au hasard, commence de distiller des informations
09:01 et faisant état d'un lien avec l'Ukraine,
09:04 ce qui est absurde, injurieux et injurieux pour les victimes elles-mêmes,
09:11 qui ont envie de deuil, je suppose, les familles des victimes à cette heure-ci.
09:15 - Nicolas Burnange, je reviens vers vous,
09:17 les Américains avaient semble-t-il prévenu d'un attentat récemment ?
09:21 - Oui, à deux reprises au moins, Washington dit avoir averti Moscou de l'imminence d'une attaque,
09:25 le 7 mars d'abord, les Américains ont dit qu'ils disposaient de renseignements
09:29 indiquant que de grands rassemblements comme des concerts pouvaient être visés,
09:33 une mise en garde réitérée, quelques jours plus tard,
09:36 on ne connaît pas la nature des informations partagées avec les Russes,
09:40 mais cet échange de renseignements correspond à la doctrine américaine
09:43 de devoir d'alerte de l'administration Biden,
09:46 elle consiste à prévenir, quel que soit le pays, des menaces d'attentats immédiats.
09:50 - Et vous savez quelle était la réponse de Poutine ?
09:52 Quelle était la réponse des Russes à cet avertissement américain ?
09:56 Que c'était du chantage.
09:58 C'est ça qu'a répondu Poutine, il y a trois jours, il y a quatre jours,
10:01 que c'était un chantage américain, autrement dit,
10:04 les Américains sont en train de nous faire peur,
10:08 les théories de la conspiration ont commencé dès ce moment-là,
10:11 les Américains sont en train de nous prévenir d'un attentat
10:14 qu'ils sont en train de fomenter.
10:16 C'est ça qui a été la réponse de ce pouvoir paranoïaque
10:20 qui est le pouvoir du Kremlin.
10:22 - Nicolas Burnan, vous étiez vous-même, on le disait,
10:24 il y a quelques jours à Moscou pour l'élection présidentielle,
10:28 qu'est-ce que vous avez pu constater en matière de sécurité sur place ?
10:32 - Eh bien que les lieux de pouvoir, la Douma, le Kremlin,
10:35 les bureaux de vote étaient particulièrement protégés,
10:37 surveillés par les forces de l'ordre,
10:39 les journalistes contrôlés, les opposants, les protestataires arrêtés,
10:42 le pouvoir avait désigné l'étranger, en l'occurrence l'Occident,
10:45 comme la principale menace pesant sur cette élection.
10:48 En revanche, j'ai constaté que l'on pouvait facilement
10:51 entrer dans les lieux de loisirs, les centres commerciaux,
10:53 les salles de concert, les théâtres,
10:55 il y avait parfois des détecteurs de métaux,
10:57 mais les agents n'étaient pas armés,
10:59 les contrôles pas très poussés,
11:01 comme si l'éventualité, le risque d'un attentat d'ampleur
11:04 commis sur le territoire russe n'existait pas.
11:07 - Merci Nicolas Burdin pour ce témoignage.
11:10 Nous sommes en direct avec Ulrik Bouna,
11:13 analyste géopolitique, spécialiste de la Russie et de l'Ukraine,
11:17 chercheur associé chez Open Diplomacy. Bonjour.
11:20 - Bonjour.
11:21 - Alors l'attaque a été revendiquée, on le disait, par l'État islamique,
11:24 est-ce que c'est crédible selon vous ?
11:26 - Oui, c'est vraiment crédible,
11:28 déjà parce que la revendication a été faite sur le canal de communication officiel,
11:32 donc entre guillemets l'agence de presse AMAC,
11:35 sur le canal officiel Télégram de cette agence,
11:39 et ça rentre dans un contexte plus global de déclarations
11:43 qui allaient croissante de l'État islamique,
11:47 donc branche Khorasan, c'est-à-dire Afghanistan,
11:50 envers la Russie, il faut savoir que notamment,
11:53 l'État islamique est opposé,
11:56 et ses différentes branches sont opposées à la Russie,
11:59 que ce soit dans le Sahel, que ce soit en Syrie,
12:02 et aussi que l'émirat du Caucase,
12:06 donc en gros les terroristes islamistes tchétchènes,
12:11 avaient fait allégeance à l'État islamique dès 2015.
12:15 - Les États-Unis, on vient de le dire, avaient averti les Russes,
12:19 mais visiblement Moscou n'en a pas tenu compte.
12:22 - Non, effectivement, et je pense que c'est d'ailleurs probablement,
12:26 c'est aussi ça qui explique l'ampleur de cet attentat,
12:29 c'est que l'État islamique a effectivement profité probablement
12:32 un peu par opportunisme du fait que l'ensemble de l'appareil d'État en Russie
12:37 est orienté vers la guerre en Ukraine, vers notamment la chasse,
12:42 on va dire entre guillemets, aux dissidents,
12:45 donc c'est-à-dire à toute forme de protestation contre le régime,
12:48 ou de soutien éventuel à l'Ukraine,
12:51 et effectivement le FSB était probablement beaucoup plus occupé par ça
12:56 que par la recherche de terroristes, alors que pourtant la menace se précisait,
13:00 pas plus tard qu'il y a deux semaines, il y a eu déjà une première opération
13:04 anti-terroriste en Ingouchi, donc dans le sud de la Russie,
13:07 où plusieurs terroristes ont été tués, il avait été fait question
13:10 lorsque ces personnes ont été abattues d'un potentiel attentat
13:13 contre une synagogue à Moscou, donc si vous voulez,
13:16 au-delà de cette annonce des Américains,
13:19 il y avait quand même le fait que sur le territoire russe en lui-même,
13:23 plusieurs opérations montraient que la menace était de plus en plus présente.
13:26 – Vous parliez de l'Ukraine, on a bien compris que Moscou
13:30 voulait faire le lien entre les terroristes d'hier soir et l'Ukraine.
13:34 – Oui, il est assez clair qu'il y a eu un moment de sidération
13:38 où effectivement la propagande ne savait plus trop quoi dire,
13:41 mais effectivement il semblerait, et l'arrestation des personnes
13:45 sur la route, dans le blas de Bryansk, sur la route,
13:48 en gros entre Moscou et l'Ukraine, va effectivement alimenter
13:50 ce narratif anti-ukrainien. Il faut savoir qu'avant même cette attaque,
13:54 les Ukrainiens sont dépeints dans la propagande russe
13:58 comme étant des terroristes et des nazis, et donc effectivement,
14:00 il est probable, malheureusement, que, et probable et prévisible,
14:04 que pour notamment en partie expliquer l'imprésemblable échec
14:09 des services de sécurité russes, la responsabilité soit rejetée
14:13 d'une façon ou d'une autre sur l'Ukraine.
14:17 J'ajouterais que quand bien même, ce qui a été dit très précisément
14:20 pour le FSB, c'est que ces personnes, ces terroristes,
14:23 avaient des contacts en Ukraine, quand bien même ce serait une réalité,
14:27 ça ne veut absolument pas dire qu'il y a un lien entre ces attentats
14:31 en Russie et le gouvernement ukrainien.
14:33 – Merci Ulrike Buna d'avoir été en direct avec nous ce midi.
14:37 J'ajoute que dès hier soir, la diplomatie russe a appelé, je cite,
14:41 "la communauté mondiale tout entière a condamné ce crime au Dieu".
14:44 L'ONU a fermement condamné, les États-Unis ont assuré
14:47 être aux côtés des victimes, tout en écartant l'implication ukrainienne.
14:50 Emmanuel Macron a lui aussi condamné et exprimé sa solidarité
14:54 avec tout le peuple russe.
14:56 Une réaction à cela Bernard-Henri Lévy ?
14:58 – Bien sûr, solidarité avec les familles des victimes,
15:02 avec les endeuillés, avec les blessés, avec les gens traumatisés à vie.
15:07 Un attentat de ce genre, on l'a vécu nous au Bataclan,
15:11 c'est quelque chose d'ineffaçable, c'est un traumatisme absolu.
15:15 Bien sûr qu'on ne peut pas ne pas être saisis d'effroi
15:19 et de compassion inconditionnelle pour les victimes et leurs familles.
15:23 – On va continuer à en reparler évidemment au cours de ce journal inattendu.
15:28 En tout cas voilà ce que l'on pouvait dire ce midi sur cette attaque
15:31 au plein cœur de Moscou, dont le bilan s'est alourdi à 115 morts.
15:34 Dans un instant nous irons à Londres au Royaume-Uni.
15:37 Un Royaume-Uni sous le choc après l'annonce du cancer de Kate Middleton.
15:40 À tout de suite.
15:41 – Le journal inattendu.
15:44 – Bernard-Henri Lévy, Nathalie Renaud.
15:47 – Le journal inattendu sur RTL.
15:50 – Avec Bernard-Henri Lévy et Nathalie Renaud.
15:53 – Depuis plusieurs mois, le mystère planait sur l'état de santé de Kate Middleton.
15:57 Incertitude levée hier par la princesse elle-même,
16:00 qui a annoncé dans une vidéo très sobre souffrir d'un cancer.
16:04 Bonjour Marie Billon.
16:05 – Bonjour.
16:06 – Vous êtes notre correspondante à Londres,
16:08 il se trouve que vous êtes aujourd'hui à Paris, merci d'être avec nous.
16:11 La princesse Kate a fait sobre et ce n'est pas n'importe qui,
16:15 la princesse Kate c'est la personnalité de la monarchie préférée des Britanniques.
16:19 – C'est celle qui rajeunit la monarchie, c'est celle qui lui donne du peps,
16:23 c'est celle qui lui donne du glamour.
16:26 Elle a grandi en dehors de la famille royale
16:29 et pourtant elle est complètement intégrée.
16:31 Et elle permet aux Britanniques, ceux qui peut-être seraient un peu hostiles
16:37 à tout ce qui est noblesse et privilèges,
16:39 de pouvoir quand même aimer la famille royale.
16:42 Et elle a un style particulier qu'elle a su imposer
16:45 et qui la rend auprès des Britanniques spécialement sympathique,
16:50 ce côté vraiment très droite mais en même temps très chaleureuse.
16:53 – Alors justement nous sommes avec notre correspondant Arthur Perreira
16:57 qui est devant les grilles de Buckingham Palace à Londres.
16:59 Bonjour Arthur.
17:00 – Bonjour.
17:01 – C'est le choc ce matin au Royaume-Uni.
17:04 – Oui, certains se baladent avec un journal sous le bras en une,
17:08 le visage creusé de Kate.
17:10 Pour son jogging habituel, Jake a modifié son itinéraire
17:13 pour passer sous les fenêtres du Palais Royal.
17:15 C'est face à ce bâtiment en pierre qu'Anglais et touristes
17:18 sont amassés le long des grilles.
17:20 – C'est un choc. Je crois que tout le monde aime Kate.
17:24 C'est une vidéo qui m'a fait du mal.
17:26 J'espère qu'elle va tout de même bien.
17:28 C'est une personne qui représente la paix
17:30 et qui donne beaucoup avec les valeurs du Commonwealth.
17:32 Ça me fait vraiment de la peine. Je prie pour elle.
17:35 – Et ce n'est pas seulement le peuple britannique
17:38 qui est touché par cette annonce.
17:40 Non, mais tout le Commonwealth a l'image de Nicole, une Canadienne.
17:44 – C'est vraiment triste de voir les commentaires
17:47 et ce qui se dit sur l'état de santé de Kate
17:49 par les gens et dans les médias.
17:51 Je crois que toute personne qui a un cancer
17:53 ne doit subir les critiques.
17:55 Il faut préserver son intimité.
18:00 – Et c'est ce qu'a demandé la princesse de Galles dans sa vidéo.
18:03 Kate est actuellement entourée de son mari, le prince William
18:06 et de leurs trois enfants dans leur résidence à Windsor,
18:09 en périphérie de Londres.
18:10 – Merci Arthur Perreira à Londres.
18:12 Merci Marie Billon d'être passée nous voir.
18:14 Un mot pour Kate Middleton et cette annonce d'un cancer
18:18 qui remue tout un pays.
18:20 – J'ai de la peine aussi.
18:22 Vous savez, c'est une de mes nombreuses parts de naïveté.
18:26 Quand les Anglais ont de la peine, j'ai de la peine.
18:29 J'aime l'Angleterre.
18:30 Je fais partie des Français qui savent qu'ils seraient pas nés
18:33 sans l'héroïsme des aviateurs anglais.
18:35 Et c'est vrai que quand l'Angleterre est en deuil,
18:39 une part de moi est en deuil aussi.
18:41 Quand la reine Elisabeth est morte,
18:43 quand on a appris le cancer du roi Charles.
18:46 Et hier soir, ça m'a fait un choc.
18:49 – Du football pour finir ce journal.
18:51 Et un match amical France-Allemagne ce soir à Lyon.
18:54 Ce sera sans Antoine Griezmann.
18:56 Et c'est à noter puisque l'attaque en français
18:58 pour la première fois depuis 2017.
19:00 Il a enchaîné 84 matchs d'affilée avec les Bleus.
19:03 Vertigineux, légendaire, a même dit Kylian Mbappé.
19:06 Nicolas Giorgioro, bonjour.
19:08 – Bonjour.
19:09 – Vous êtes à Lyon pour cette rencontre
19:11 que vous allez nous faire vivre sur RTL.
19:13 France-Allemagne, est-ce que c'est vraiment un match
19:15 si amical que ça ce soir ?
19:17 – C'est une affiche qui convoque beaucoup de souvenirs.
19:20 Il y a toujours des enjeux de sélection qui se connaissent très bien.
19:23 Mais depuis de nombreux mois, la dynamique n'est pas la même.
19:25 Les Bleus, solides sur leurs appuis,
19:27 quand les Allemands ont les jambes qui flageolent un peu.
19:29 Didier Deschamps fait son 150ème match à la tête de l'équipe de France ce soir.
19:34 Julian Nagelsmann, son homologue allemand, son cinquième seulement.
19:38 L'Allemagne en crise en 2023 a changé son sélectionneur
19:41 dans la dernière ligne droite avant l'Euro qu'elle organise dans trois mois.
19:44 Et si la Mannschaft tâtonne, Deschamps répond vigilance.
19:48 – En face, sincèrement, il y a qualité de joueur individuellement.
19:52 De toute façon, ils sont dans les mêmes clubs que les joueurs français.
19:55 Il y a autant de qualité sur cette équipe d'Allemagne
19:58 qu'il y en a aujourd'hui en équipe de France.
20:01 – Ces rencontres ne sont jamais anodines
20:03 et c'est le dernier rassemblement de ces sélections avant les listes des joueurs.
20:07 Pour l'Euro, à la mi-mai, dernier examen de part et d'autre.
20:09 Six novices allemands ont été convoqués
20:11 et le stade des Bleus attend lui aussi des réponses sur certains postes
20:14 comme par exemple l'avant-centre de l'Inter.
20:16 Marcus Thuram, en attaque.
20:18 – Merci Nicolas Georgerot, en direct de Lyon pour ce France-Allemagne.
20:21 Ce soir en amical.
20:23 Dans un instant, nous allons parler de votre actualité Bernard-Henri Lévy.
20:27 La sortie d'un livre "Solitude d'Israël", réflexion sur les attaques du 7 octobre,
20:31 sur leurs répercussions sur le peuple israélien
20:34 et plus généralement au Proche-Orient et dans le monde.
20:37 A tout de suite, c'est votre journal inattendu.
20:39 [Générique]
20:50 – Bernard-Henri Lévy, vous êtes là pour nous parler de votre livre
20:53 "Solitude d'Israël" qui vient de sortir.
20:55 Un essai sur Israël après les attaques.
20:58 Les attaques, c'était le 7 octobre 2023.
21:01 Des hommes du Hamas s'introduisent en Israël pour y commettre un massacre.
21:05 [Générique]
21:09 – La formation de la nuit des centaines de roquettes tirées sur Israël.
21:13 – Tirées de la bande de Gaza, selon l'armée israélienne.
21:17 – Les combattants palestiniens se sont infiltrés en territoire israélien.
21:21 Le Hamas dit avoir lancé l'opération "déluge d'Al-Aqsa".
21:25 – La musique s'est arrêtée, les roquettes continuaient à tomber.
21:29 À ce moment-là, je n'avais pas encore vu qu'il y avait beaucoup, beaucoup de corps.
21:34 – Je n'ai pas de mots, je suis horrifiée, je n'ai pas de mots.
21:39 – Voilà, c'est la tête de mon fils.
21:41 Je n'ai plus de nouvelles depuis samedi, vous l'avez vu ?
21:44 – C'est pas vrai.
21:47 – Voilà, ces gens qui témoignent de ces attaques subites à un cataclysme.
21:50 Point de départ de votre livre "Solitude d'Israël".
21:53 Vous dites que vous êtes arrivé au lendemain de ces attaques.
21:55 Qu'est-ce que vous avez vu alors ?
21:57 – Le lendemain, j'ai vu l'horreur et j'ai entendu l'horreur.
22:02 J'ai entendu probablement quelques-uns des premiers témoignages
22:06 de ceux qui avaient survécu et de ceux qui avaient vu les familles entières brûlées,
22:12 les femmes violées, les femmes assassinées pendant qu'on les violait,
22:18 les femmes au sein tranchée au cutter pendant qu'un autre homme les violait.
22:25 J'ai entendu des choses abominables.
22:27 J'ai vu une petite organisation israélienne qui s'appelle Zaka
22:32 qui cherchait les membres dépecés des corps afin de les reconstituer
22:38 et de leur donner une sépulture et des membres qui avaient été dispersés
22:43 et qui étaient presque impossibles à reconstituer.
22:47 J'ai vu tout ça, j'ai vu une sorte de paysage de fin du monde
22:51 dans des kibbouts qu'en plus je connaissais bien.
22:54 J'étais allé au kibbout de Kfar Azza où je me suis rendu dès que ça a été possible,
22:58 le 10 ou le 11 ou le 12, je ne sais plus.
23:01 C'est un kibbout où j'étais allé en 1967, donc il y a bien longtemps.
23:05 Un kibbout pacifiste qui avait pour doctrine la coexistence,
23:12 l'ouverture à l'autre, les deux états.
23:15 On rappelle à nos auditeurs que les kibbouts ce sont des communautés
23:18 qui sont en général assez proches du peuple palestinien finalement.
23:22 Oui, bien sûr, et celles-là en particulier, c'est des communautés villageoises
23:29 souvent à l'origine d'agriculteurs, maintenant un petit peu moins,
23:33 mais qui ont pour doctrine le partage de la terre.
23:37 Les kibbouts ce ne sont pas les extrémistes messianiques.
23:41 Cette attaque a sidéré le peuple israélien et le monde d'ailleurs, je crois,
23:46 parce qu'elle était inenvisageable et d'ailleurs elle n'a pas été anticipée par Israël.
23:52 On dit le Hamas groupe terroriste, c'est vrai, c'est d'abord un groupe terroriste,
23:58 mais c'était plus que du terrorisme, c'était une guerre.
24:00 Vous savez, quand vous avez des centaines d'hommes, peut-être mille, peut-être un peu plus,
24:05 qui envahissent votre pays et qui font ce carnage pendant des jours entiers,
24:13 le Hamas c'est une armée, c'est une armée de guerre.
24:19 Et cette invasion d'Israël par cette armée était quelque chose d'inconcevable.
24:27 Il y a eu pourtant des signes avant-coureurs, que les services de renseignement israéliens n'ont pas mis en compte.
24:36 Mais le propre des événements, des vrais événements avec un E majuscule,
24:40 donc les événements qui ne ressemblent à rien, les événements qui ne répètent pas un truc qu'on a déjà vu,
24:46 le propre de ces événements-là c'est qu'on ne peut pas les imaginer, on ne peut pas les calculer.
24:52 Comme vous savez, en économie, dans vos chroniques d'économie, on parle souvent des... on dit un signe noir, signe CY,
24:58 un événement qui n'a jamais été, qui ne s'est jamais produit, qui ne peut pas être calculé et qui arrive comme la foudre.
25:06 Cet événement-là c'était ça.
25:09 A l'opposé de l'attentat de Moscou de cette nuit, qui ressemble lui, hélas, aux attentats de 1999,
25:16 celui-là, ça ne s'était jamais passé.
25:19 Cette prise d'otage, ces jeunes filles, ces jeunes gens emmenés comme ça, il y a un exemple dans le passé,
25:29 il y a un exemple de prise d'otage de la même sorte qu'on a tous oublié, enfin beaucoup en tout cas,
25:35 c'est des jeunes lycéennes du Nigeria enlevées par le groupe islamiste Boko Haram.
25:41 Moi je connais bien, j'étais allé au Nigeria faire un reportage pour Paris Match sur Boko Haram, mais c'est très très rare.
25:48 Le même type de sidératisme.
25:50 Un troupeau de femmes et d'hommes, emportés comme des animaux, emmenés dans des camionnettes, profanés, violés, frappés,
26:02 avec des gens autour d'eux et autour d'elles qui les insultent, honnêtement, ce n'est pas fréquent.
26:09 Solitude d'Israël, on va continuer à en parler juste après les titres de 13h dans votre journal inattendu, Bernard-Henri Lévy.
26:17 Le journal inattendu.
26:19 Bernard-Henri Lévy, Nathalie Renaud.
26:22 RTL.
26:24 Il est 13h.
26:26 Le journal inattendu de Bernard-Henri Lévy.
26:33 13h, les titres de l'actualité.
26:35 Nathalie Renaud.
26:36 115 morts, une centaine de blessés, c'est le dernier bilan provisoire de l'attaque qui a eu lieu hier soir à Moscou.
26:42 Des terroristes ont ouvert le feu à l'intérieur d'une salle de spectacle, le Crocus City Hall, en banlieue nord-ouest de la capitale russe.
26:50 Une fusillade qui a duré de longues minutes.
26:52 Les terroristes ont ensuite mis le feu au bâtiment dont le toit a fini par s'effondrer.
26:57 Attaque revendiquée hier soir par l'Etat islamique.
27:00 Ce matin, les autorités russes ont annoncé avoir arrêté 11 personnes, dont les 4 terroristes présumés qui avaient pris la fuite à bord d'une voiture blanche.
27:10 Ils ont été arrêtés à proximité de la frontière ukrainienne.
27:14 Nicolas Burnan, bonjour.
27:16 Bonjour.
27:17 On sent que Moscou veut absolument faire un lien entre ces terroristes et l'Ukraine.
27:21 Oui, selon le FSB, le service fédéral de sécurité russe, ces personnes avaient des contacts en Ukraine et comptaient fuir dans le pays en guerre.
27:28 Mais à cette heure, aucune preuve n'a été apportée par Moscou qui, effédemment, a nouveau tout lien ou toute implication dans cet attentat.
27:35 Parlons de propos absurdes.
27:37 La présidence ukrainienne accuse en revanche le Kremlin et ses services spéciaux d'orchestrer cette attaque pour justifier une escalade dans le conflit.
27:45 Ce que l'on sait, vous l'avez dit, c'est que les 4 auteurs présumés de cet attentat ont été arrêtés par la police dans la région de Bryansk, selon les autorités russes.
27:53 Ils se dirigeaient à bord d'une voiture vers la frontière entre la Russie et l'Ukraine.
27:57 Un pistolet, un chargeur de fusil d'assaut et des passeports du Tadjikistan, une ancienne république de l'Union soviétique à majorité musulmane, auraient été retrouvés à l'intérieur du véhicule.
28:08 Merci Nicolas pour ces dernières informations.
28:11 L'autre grand titre de l'actualité, c'est Kate Middleton qui a annoncé elle-même hier soir qu'elle était atteinte d'un cancer.
28:17 Le Royaume-Uni est sous le choc.
28:19 Joe Biden, le président américain, dit prier pour elle.
28:22 La princesse ne précise pas de quel cancer elle souffre, elle dit juste qu'elle suit une chimiothérapie préventive.
28:28 Enfin du football, match amical France-Allemagne ce soir à Lyon.
28:31 Ce sera sans Antoine Griezmann qui est forfait pour la première fois depuis 7 ans.
28:36 Coup d'envoi de ce France-Allemagne amical à 21h.
28:40 Et c'est à suivre dans RTL Foot à partir de 20h30.
28:43 Et puis la météo, un temps plus frais mais encore assez lumineux cet après-midi avec quelques grains orageux sur la moitié nord.
28:49 Au sud, les éclaircies seront plus fréquentes, notamment de la vallée du Rhône à la Méditerranée au prix d'un fort mistral.
28:57 Les températures, comprises entre 7 et 22 degrés, des Ardennes au Var.
29:01 Il fera 10 à Lille, 11 à Caen et à Paris, 14 à Lyon, 15 à Toulouse et jusqu'à 20 degrés à Marseille.
29:08 Nous sommes avec vous Bernard-Henri Lévy pour votre journal inattendu.
29:14 Et nous parlions, juste avant les titres de 13h, de votre dernier livre "Solitude d'Israël"
29:20 qui est un essai sur Israël après les attaques du 7 octobre.
29:26 Je vous cite dans votre livre, page 84.
29:29 "Les Israéliens n'en avaient pas encore fini avec le jour d'aujourd'hui qu'on leur demandait déjà de passer à celui d'après.
29:37 Est-ce que vous estimez que la communauté internationale n'a pas suffisamment pris en compte le traumatisme du peuple israélien ?"
29:44 Absolument ! Je le trouve et je le détaille.
29:48 C'est même assez glaçant, vous savez, quand on met bout à bout, comme je le fais dans ce chapitre du livre,
29:53 les réactions des uns et des autres, notamment les grandes organisations internationales,
29:58 c'est-à-dire le Gouttiérresse, le patron des Nations Unies, l'organisation de l'ONU en principe consacrée aux femmes,
30:06 ONU Femmes, qui a mis des semaines à s'émouvoir de ces viols en masse qui ont eu lieu.
30:14 Et qui ensuite, lorsqu'elle a fini par diligenter une enquête, la fameuse ONU Femmes a trouvé le moyen de mettre des "peut-être", des "oui mais".
30:24 Et même une de ses membres, une des membres de la commission d'enquête d'ONU Femmes, disant que c'était peut-être au fond les Israéliens qui avaient eux-mêmes violé une femme.
30:32 L'ONU a condamné les attaques du 7 octobre, Bernard-Henri Lévy.
30:36 L'ONU a tardé, heureusement que l'ONU a condamné, mais d'abord a tardé à condamner, et a condamné avec cette horrible rhétorique, qui est la rhétorique du "oui mais".
30:48 Oui, nous condamnons, mais il y a un contexte. Oui, c'est horrible, mais Israël, depuis très longtemps, a infligé lui-même aux Palestiniens des souffrances innombrables.
30:59 Vous pensez qu'Israël n'a pas été soutenu à sa juste valeur, comme par exemple l'a été la France au moment des attentats du Bataclan ?
31:09 Écoutez, la preuve que non, c'est que regardez aujourd'hui, Israël est seul à mener cette riposte.
31:18 Quand la France est allée chercher à Mossoul les responsables du Bataclan, il y avait du monde autour de la France, il y avait une coalition internationale,
31:27 il y avait les Américains, il y avait les Emiratis, il y avait des Irakiens, il y avait une coalition importante.
31:32 Quand l'Amérique est allée chercher les responsables du World Trade Center du 11 septembre en Afghanistan, pareil, énorme coalition.
31:40 Aujourd'hui, c'est le même genre d'histoire, le Hamas c'est comme l'État islamique, Daesh, et c'est comme Al-Qaïda, il n'y a personne autour d'Israël.
31:48 Le président Macron avait lancé au début l'idée, que je trouvais belle et juste, de reconstituer, c'était le bon réflexe ça,
31:55 la même coalition internationale autour d'Israël. Mais personne n'a voulu, Israël mène ça tout seul.
32:02 C'est pour ça que je vous dis qu'il s'appelle "Solitude d'Israël".
32:05 Effectivement, c'est un titre qui a un sens. Mais aujourd'hui, est-ce que finalement, l'opinion publique ne confond pas le Hamas et le peuple palestinien,
32:16 notamment dans cette enclave de Gaza, qui subit le feu israélien depuis plusieurs mois ?
32:22 Est-ce que ce n'est pas ça aussi qui fait cet amalgame, qui crée cet amalgame ?
32:27 Non, parce que les réactions dont je vous parle, se sont produites avant que l'armée israélienne n'engage sa riposte.
32:36 C'est tout de suite, il y a eu des manifestations, des tentatives de manifestations, ou des manifestations sauvages dans les rues de Paris, tout de suite.
32:43 Il y a eu des manifestations monstres dans les rues de Londres, tout de suite, où on disait "mort à Israël" et parfois "mort aux Juifs".
32:51 On n'a pas attendu qu'il y ait des victimes civiles à Gaza pour prendre parti contre Israël.
32:57 Ça s'est passé immédiatement. Vous savez, il y a eu presque... C'était à se demander, parfois, si ce n'était pas des soulèvements de joie que l'on voyait dans certaines villes du monde,
33:08 et hélas, parfois d'Europe. Des soulèvements de joie à l'idée que les Israéliens venaient de subir un revers, même pas historique,
33:18 mais spirituel, métaphysique, considérable. Non, ça n'a... Les deux choses n'ont rien à voir.
33:26 J'ajoute que, bien sûr que les victimes civiles à Gaza, c'est atroce, et on ne peut pas être un père, ou être une mère, ou avoir songé à l'être,
33:36 sans être horrifié chaque fois qu'on voit un corps sortir des décombres.
33:40 À l'instant, je vous interromps, parce qu'à l'instant, le ministère de la Santé du Hamas, qui est celui qui donne un bilan, annonce un nouveau bilan de 32 140 de morts.
33:49 Oui, mais j'explique dans le livre pourquoi ces chiffres sont nécessairement faux. Je l'explique.
33:54 Alors, ils sont faux. Ils sont faux parce que le Hamas ne distingue pas les combattants et les civils.
34:00 Ils sont faux parce que quand il parle des enfants, il met dans la catégorie des enfants, des adolescents de 19 ou 20 ans.
34:07 Et ils sont faux, les chiffres du Hamas, parce que dans ces chiffres-là, si tant est que le décompte soit exact,
34:14 il y a aussi des gens qui sont morts sous les roquettes du Hamas, qui sont envoyés vers Israël,
34:19 et qui une fois sur cinq sont mal tirés et retombent sur Gaza.
34:24 Il y a mille raisons, et il y en a d'autres, qui font que ces chiffres sont nécessairement faux.
34:30 Alors, n'y en aurait-il que la moitié, que le tiers encore une fois, ce serait terrible.
34:35 - De toute façon, il y a un bilan certain dans la colonnclave palestinienne.
34:39 Aujourd'hui, l'ONU dit que le peuple palestinien est au bord de la famine.
34:44 Comment on peut débloquer cette situation parce qu'elle ne va pas pouvoir durer éternellement ?
34:49 - Comment on peut la débloquer ? Il y a une façon extrêmement simple.
34:54 C'est que la Turquie, le Qatar, fassent la pression qu'il faut sur le Hamas
35:02 pour qu'ils reconnaissent sa défaite et qu'ils rendent les armes.
35:05 Ou qu'ils s'exfiltrent, ou qu'ils partent au diable.
35:07 Le jour où le Hamas reconnaît sa défaite, c'est fini.
35:12 Il n'y a plus de guerre, il n'y a plus un mort civil palestinien, il n'y a plus un mort israélien, c'est tout.
35:18 Rendre les otages, ceux qui ne sont pas morts, 130 otages israéliens,
35:23 hélas probablement moins, rendre les otages et arrêter la guerre, et capituler.
35:29 C'est fini dans ce cas-là.
35:31 - Première chose. Deuxième chose.
35:33 Vous savez, vous parlez de la famine.
35:36 Il y a une vraie famine en ce moment qui menace d'une autre ampleur, c'est au Soudan.
35:41 Au Soudan, il y a une famine.
35:43 Hélas, les mêmes, vous vous en parlez dans vos journaux, vous en parlez dans les médias,
35:48 mais je ne vois pas de manifestation dans les rues de Paris
35:50 pour s'indigner de cette junte militaire au pouvoir à Khartoum
35:54 qui crée la famine dans son propre pays.
35:57 Bref, il y a là une injustice faite à Israël,
36:02 un deux poids et deux mesures au détriment d'Israël
36:06 qui personnellement me révolte et qui fait que j'ai écrit ce livre
36:11 qui essaie de rendre justice.
36:13 - Et vous savez que ce discours-là, certains ne l'entendront jamais, évidemment.
36:16 - J'en sais rien, peut-être que si.
36:19 Je crois qu'il y a des...
36:21 Quand vous dites à des humanistes ou à des citoyens responsables,
36:29 quand vous leur dites "attendez, vous ne trouvez pas bizarre
36:31 que Bachar Al-Assad ait tué 400 000 civils
36:34 et qu'il n'y ait jamais eu une manifestation à Paris ?"
36:37 Je crois qu'ils comprennent.
36:39 "Vous ne trouvez pas bizarre qu'il y ait eu un vrai génocide au Darfour,
36:42 300 000 morts, et qu'il n'y ait jamais eu non plus de grandes mobilisations ?"
36:47 Et là, il y a un petit pays, Israël, tout petit pays,
36:52 qui a été attaqué comme rarement, qui se défend,
36:57 qui le fait en tentant d'éviter.
36:59 C'est horrible, mais c'est comme ça.
37:01 Au maximum, les victimes civiles, et là, il y a des foules hystériques
37:06 qui crient "mort aux Juifs".
37:07 Les gens comprennent tout de même.
37:08 Et c'est pour ça que j'ai écrit ce livre.
37:10 Ce n'est pas pour me faire plaisir, j'ai écrit ce livre pour essayer de convaincre.
37:13 - "Solitude d'Israël" chez Grasset.
37:16 On reste avec vous, Bernard-Henri Lévy,
37:18 et avec l'invité que vous avez souhaité avoir en direct dans ce journal inattendu.
37:22 A tout de suite.
37:23 Bernard-Henri Lévy, vous avez beaucoup voyagé,
37:36 et vous avez aussi beaucoup documenté vos déplacements.
37:39 Et d'ailleurs, ce midi, vous avez souhaité inviter un homme
37:42 qui vous a souvent accompagné comme photographe.
37:44 Il s'appelle Alexis Duclos, et il est en direct avec nous.
37:47 Bonjour.
37:48 - Oui, bonjour.
37:49 Bonjour, Bernard.
37:50 - Bonjour, Alexis.
37:51 - Alors, Alexis Duclos, si vous êtes devenu le photographe de Bernard-Henri Lévy,
37:55 c'est aussi parce que vous vous connaissez depuis longtemps, depuis l'enfance.
38:00 - Oui, effectivement, Bernard, c'est une amitié entre lui et moi qui remonte à l'enfance.
38:06 Sa mère et la mienne étaient très bonnes amies.
38:08 Donc voilà, la vie durant fait qu'il est devenu écrivain,
38:12 et moi, un reporter de presse, et j'étais à l'agence Gamba.
38:16 - Et donc, vous l'avez accompagné, mais où ?
38:18 Est-ce que vous pouvez nous dire les zones où vous êtes allés ensemble ?
38:23 - Écoutez, je l'ai accompagné dans plusieurs pays,
38:26 mais en tous les cas, le premier, et je crois l'un des plus importants, c'est la Bosnie.
38:31 En 1993, Bernard m'appelle, et il me demande si j'accepte de documenter son film,
38:37 d'être le photographe du film "Bosna", tourné à Sarajevo.
38:42 Évidemment, j'ai accepté. Pour l'agence Gamba, c'était bien aussi.
38:46 Et pour moi, j'ai commencé à vivre une belle aventure humaine, journalistique,
38:53 qui s'est effectivement répétée dans différents pays,
38:57 le Soudan, l'Égypte, l'Israël, Kurdistan, etc.
39:02 - Absolument, mais on a des souvenirs bouleversants, Alexi et moi,
39:07 parce que c'est vrai que la Bosnie, où les musulmans bosniaques
39:12 étaient assiégés par des armées serbes,
39:16 c'était pas évident de tourner un film dans ces conditions-là.
39:20 Et Alexi a mis au service du film tout son talent de grand professionnel,
39:27 de la photo, de reporter de guerre, c'était magnifique.
39:31 Et le Darfour, je vous en parlais tout à l'heure, on a fait une chose,
39:34 je ne sais pas si tu seras d'accord, Alexi, un petit exploit,
39:38 qui était tout de même d'entrer clandestinement à l'intérieur du Darfour génocidé,
39:44 et d'aller très très loin. On était allé jusqu'à Beyirmeza,
39:47 ça ne dira pas grand-chose à vos auditeurs, mais ils iront peut-être sur Google et ils verront.
39:51 Je crois qu'à l'époque, on était allé vraiment très en profondeur,
39:55 dans ce pays où vraiment la misère humaine se montrait dans...
40:00 - Le dernier cercle de l'enfer. - Absolument.
40:03 - Et on était côte à côte, Alexi et moi. - Absolument.
40:05 - Et Alexi, quand j'ai préparé cette émission que je vous ai appelée,
40:08 vous m'avez dit que c'était un avantage d'être aux côtés de Bernard-Henri Lévy
40:12 quand on arrivait sur ces terrains difficiles.
40:15 Ça veut dire quoi un avantage ?
40:18 - Écoutez, vous savez, je crois que l'une des forces de Bernard-Henri Lévy,
40:23 et probablement l'un de ses talents, c'est d'avoir de l'influence,
40:29 donc il a ouvert des portes, il a fait bouger des lignes,
40:35 donc on arrivait sur des lieux, on pouvait photographier des situations exclusives,
40:41 rencontrer des personnages, et puis finalement raconter des histoires
40:45 que peut-être d'autres journalistes ne pouvaient pas faire, ou très difficilement.
40:48 Donc oui, ça c'était excitant.
40:50 - Alors vous, vous étiez là pour photographier des pays en guerre,
40:54 mais aussi pour photographier un homme, en l'occurrence Bernard-Henri Lévy,
40:58 dans ses actions, dans ses pays en guerre.
41:00 Est-ce que vos images resteront ?
41:03 Ces images-là en tout cas.
41:05 Est-ce qu'elles ont d'ailleurs contribué à écrire aussi le personnage Bernard-Henri Lévy ?
41:10 - Si mes images resteront, oui je l'espère, mais pas seulement.
41:15 Il y a ses écrits, peut-être mes images j'espère aussi,
41:20 et puis il y a ses films. Voilà.
41:23 - Est-ce que Bernard-Henri Lévy, vous avez toujours souhaité, non seulement agir,
41:28 mais mettre en image, médiatiser cette action ?
41:32 - Vous savez, on n'irait pas s'embêter, comme on l'a fait avec Alexis au Kurdistan,
41:39 dans des conditions compliquées, en pleine guerre au moment de Daesh,
41:44 si on n'avait pas l'idée quand même de médiatiser la chose,
41:47 de faire savoir, de montrer ce dont on avait été les témoins à un très grand public.
41:52 Et ça, ça suppose de l'écriture, et ça suppose de la photo.
41:56 J'ai fait ça beaucoup avec Alexis Duclos,
41:59 j'ai fait ça beaucoup avec un autre de mes amis plus récents, Marc Roussel.
42:04 - Non mais là, ce que je veux dire, c'est que dans ces cas-là,
42:09 vous vous mettez vous aussi en scène en tant que tel, en tant que reporter ?
42:14 - D'abord c'est Alexis qui me met en scène, c'est lui le metteur en scène,
42:19 l'info part en verset, et je pense qu'il a raison,
42:23 enfin oui, je pense qu'il a plutôt raison, parce que souvent ce sont des situations,
42:28 on n'est pas juste les témoins qui arrivent et qui photographient une situation qui est déjà là.
42:35 On crée la situation, il a raison Alexis, c'est vrai que quand je me trouve
42:39 sur le Meïdan de Kiev en 2014, février 2014, la grande place centrale de Kiev,
42:45 où il y a eu une révolution démocratique magnifique, dont Poutine dit aujourd'hui
42:49 qu'elle a été manipulée par la CIA, peu importe, vieilles habitudes d'espions,
42:53 nous ce n'est pas notre cas. Je suis là et je prends la parole devant les 500 000 personnes présentes,
42:59 la vidéo est faite par Alexis notamment, elle est sur Youtube.
43:04 - Il est normal qu'Alexis immortalise ce moment ?
43:06 - Oui, c'est une situation bizarroïde, et là-dessus j'appelle le président de la République
43:11 et je le convainc de recevoir les insurgés du Meïdan qui vont être les candidats à la présidentielle.
43:17 Il ne serait pas un bon photographe s'il ne photographiait pas et s'il ne filmait pas cela.
43:23 Ce sont des situations que nous avons un tout petit peu contribué à susciter.
43:30 - En tout cas merci Alexis Duclos. - Mais je vous en prie.
43:34 - Merci d'avoir été avec nous en direct dans ce journal inattendu.
43:37 Un journal inattendu qui se poursuit et on conclura en parlant d'Ukraine et de la Russie d'aujourd'hui,
43:43 mais aussi d'Israël. A tout de suite avec Bernard-Henri Lévy.
43:47 - Le journal inattendu. - Bernard-Henri Lévy, Nathalie Renaud.
43:52 - Le journal inattendu. - Bernard-Henri Lévy, Nathalie Renaud.
43:58 - L'Ukraine, en ce début de guerre, retient son souffle.
44:03 Elle ne sait si elle va vivre ou mourir.
44:08 Il n'y a pas deux options, il y en a une, que Poutine recule.
44:14 Capitule, leur guerre est notre guerre.
44:19 Leur défaite serait notre défense.
44:24 L'Ukraine ne peut pas perdre, mais il faut l'aider à gagner.
44:33 - Ça c'est un extrait de "Pourquoi l'Ukraine", votre premier documentaire sur l'Ukraine réalisé avec Marc Roussel.
44:41 On est dans un moment un peu particulier, puisqu'il y a cet attentat à Moscou qui a fait 115 morts.
44:47 Des assaillants arrêtés, dont Moscou dit qu'ils ont des liens avec l'Ukraine.
44:51 On voit bien qu'il se passe des choses en ce moment de ce côté-là.
44:54 Dans l'extrait, vous dites que leur défaite aux Ukrainiens serait notre défaite.
44:59 Est-ce que vous pouvez expliciter cette phrase ?
45:02 - Je pense deux choses.
45:06 Le vrai ennemi de Poutine, il le dit, ce n'est pas l'Ukraine, c'est l'Europe.
45:11 C'est à l'Europe qu'il en veut. C'est l'Europe dont il déteste les valeurs.
45:15 C'est la manière de vivre des Européens qui lui fait horreur.
45:19 - La démocratie totale et entière ?
45:21 - La démocratie, l'égalité entre les hommes et les femmes, le mariage gai.
45:29 1000 choses qui caractérisent nos sociétés libérales et démocratiques.
45:33 Ça leur en fout.
45:36 Il y a dans la propagande poutinienne, par ailleurs, une formule qui est peu commentée.
45:43 Le catholicisme. Il appelle ça l'hérésie latine, par opposition à l'orthodoxie.
45:49 Et là, il y a une vraie guerre dans l'esprit des poutiniens,
45:52 de civilisation entre l'orthodoxie et l'hérésie latine.
45:54 Bref, il y a ça.
45:56 Et par rapport à cette bataille-là qu'il imagine dans sa tête,
45:59 il y a un rempart, une première ligne qui est l'Ukraine.
46:02 L'Ukraine est la première ligne.
46:04 C'est comme ça qu'il la conçoit, Poutine.
46:06 Et c'est comme ça que les Ukrainiens se vivent.
46:08 Moi, vous savez, j'ai passé beaucoup de temps en Ukraine.
46:12 Vous avez fait entendre un son de mon tout premier film,
46:16 tourné au lendemain du déclenchement de la guerre.
46:18 J'en ai fait d'autres.
46:20 La phrase que j'ai le plus entendue dans les tranchées,
46:22 dans les premières lignes, dans les zones de combat,
46:24 chez les Ukrainiens, c'est "Ok, on défend notre patrie,
46:28 mais on défend aussi la vôtre, on défend les valeurs de l'Europe.
46:31 On est deux vrais Européens."
46:34 Emmanuel Macron récemment a évoqué l'idée d'envoyer des troupes au sol en Ukraine,
46:39 sous certaines conditions, bien entendu.
46:42 Est-ce que vous pensez qu'il a raison de brandir cette menace-là ?
46:46 Il n'a pas évoqué l'idée.
46:47 Il a dit qu'aucune hypothèse n'était exclue, y compris celle-là.
46:51 Et je pense qu'il a eu totalement raison.
46:53 Il s'est conduit comme un anti-Daladier ou un anti-Chamberlain.
46:58 Les gens qui ont signé en 1938 les accords de Munich...
47:01 Et qui sont restés passifs face à l'auteur puissant d'unisme.
47:05 Ils ont surtout dit à l'époque à Hitler "Tu peux y aller, tu peux aller plus loin, on ne bouge pas.
47:10 On est fatigué, on ne croit plus vraiment à nos valeurs.
47:14 On va t'en donner un morceau et peut-être que ça va te rassasier."
47:18 Évidemment, les vrais ogres ne sont jamais rassasiés.
47:21 Donc Macron s'est conduit là comme un anti-Daladier, comme un anti-Municois.
47:27 Et je pense qu'il a eu absolument raison.
47:30 La perspective éventuelle de l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis,
47:35 qui du coup se retirerait de cette guerre-là, ne soutiendrait plus l'Ukraine.
47:41 Est-ce que c'est une perspective qui vous fait peur ?
47:43 Bien sûr que ça me fait peur.
47:45 Et c'est la raison pour laquelle il faut aller vite.
47:47 Il faut armer l'Ukraine très vite.
47:49 Et pas comme on l'a fait depuis le début.
47:51 Depuis deux ans, on a toujours un temps de retard dans notre soutien à l'Ukraine.
47:55 Et nous, pas moi, pas vous, pas RTL, qui s'est pas voisé...
48:00 Les occidentaux, vous voulez dire ?
48:02 Oui, les gouvernements européens et les gouvernements français.
48:05 On a toujours donné aux Ukrainiens les armes dont ils nous avaient demandé trois mois plus tôt.
48:10 Moi, j'ai visité des positions de combat où il y avait quatre jours de munitions.
48:16 Quatre jours de munitions.
48:17 Donc il faut aller plus vite.
48:18 Il faut aller plus vite, il faut une aide massive.
48:20 Et si on donne une aide massive, alors je pense que l'Europe sera forte, l'Europe sera libre,
48:26 l'Europe résistera à ceux qui veulent la démanteler.
48:29 A commencer par Poutine, mais il n'est pas le seul.
48:31 Il y a les islamistes aussi.
48:33 Merci beaucoup Bernard-Henri Lévy d'être venu nous parler de l'Ukraine, de la Russie en ce moment un peu particulier,
48:39 et de ce livre "Solitude d'Israël" qui vient de sortir aux éditions Grasset sur Israël après les attaques du 7 octobre.
48:47 Dans un instant, c'est entré dans l'histoire avec Laurent Dutch.
48:50 Je vous souhaite à tous un très bon samedi et à la semaine prochaine pour un nouveau journal inattendu.
48:56 Le journal inattendu sur RTL.
48:59 [SILENCE]

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