Regardez Le Journal Inattendu du 06 avril 2024 avec Nathalie Renoux.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 [Musique]
00:12 À presque 14 ans, j'ai dit je serais actrice.
00:14 Et sans du tout savoir quel était ce métier, ce que ça pouvait représenter.
00:19 Le journal inattendu sur RTL.
00:21 D'abord, je pense que peu l'abandonneront ce métier.
00:23 Une fois qu'on est passé au conservatoire, peu l'abandonnent.
00:26 D'abord, tu seras inquiet mon amour.
00:29 Alors tu rentreras plus tôt, en trouvant une femme épanouie, heureuse, à laquelle tu feras l'amour.
00:35 Parce que vous êtes tous un petit peu détraqué de ce côté-là, paraît-il.
00:38 Tu m'as déjà trompé, j'en suis sûr.
00:40 Nous avons deux cœurs, le cœur physique et le cœur cosmique.
00:43 12h30, 13h30.
00:45 Le journal inattendu sur RTL, avec Nathalie Renaud.
00:50 Bonjour à toutes et à tous.
00:52 Cette voix éraillée, au rythme si particulier, c'est celle de notre invitée,
00:56 figure majeure du théâtre et du cinéma français, actrice, réalisatrice.
01:01 Bonjour, Nicole Garcia.
01:03 Bonjour.
01:04 Bienvenue dans votre journal inattendu.
01:06 Vous vous apprêtez à monter sur scène au Théâtre de Paris,
01:09 avec la pièce "Royant la professeure de français".
01:12 Une professeure, en l'occurrence, confrontée au suicide d'une de ses élèves.
01:16 Et c'est l'objet d'un long monologue, un magnifique texte.
01:20 Est-ce que l'actualité brûlante de ce sujet, du harcèlement scolaire,
01:24 rend d'autant plus nécessaire de jouer cette pièce ?
01:27 Oui, absolument. En tout cas, ça la rend incroyablement contemporaine et actuelle.
01:31 C'est vrai que c'est un fait divers.
01:33 On voit bien à quel point le fait divers surgit dans tous les journaux.
01:37 Cette semaine, par exemple, vous allez en reparler sûrement,
01:39 mais tout ce qui s'est passé à Viroflame, à Montpellier.
01:42 Et on se dit que l'école républicaine, l'école de la République,
01:48 l'école et son très fragile socle,
01:52 on ne voudrait pas qu'il soit menacé comme il est maintenant.
01:56 C'est vrai que c'est un problème.
01:58 C'est vrai que le théâtre apporte toujours un éclairage de spectacle,
02:02 mais c'est vrai, le fond de l'affaire, c'est une élève harcelée
02:06 et un professeur qui ne fait rien.
02:08 On en parlera très longuement dans votre journal inattendu.
02:11 Nicole Garcia, on va d'abord commencer par les actualités,
02:14 l'information que je vous invite à commenter avec moi.
02:20 Et dans l'actualité aujourd'hui, l'arrestation d'un homme
02:22 soupçonné d'être le violeur à la trottinette,
02:24 activement recherché à Grenoble.
02:26 Il est accusé de sept viols et agressions.
02:29 L'émotion à Virichatillon après la mort de Shams Eddin,
02:33 adolescent de 15 ans, lynché par un groupe de jeunes
02:35 à 100 mètres de son collège.
02:37 Quatre mineurs et un majeur ont été interpellés.
02:39 Les sports, la 28e journée de Ligue 1 qui se poursuit.
02:42 Elle a commencé par la défaite de Marseille à Lille.
02:45 Et puis la météo avec vous Valérie Quintin.
02:48 Bonjour Valérie. Bonjour.
02:50 Une météo quasiment estivale.
02:51 Vous nous annonciez la chaleur, elle est là ?
02:53 Oui, elle est là.
02:54 Elle arrive bel et bien, poussée par un vent de sud assez fort.
02:56 Ça souffle partout en France d'ailleurs,
02:58 mais les plus fortes rafales seront pour les crêtes pyrénéennes
03:00 où ça excédera les 100 km/h en pointe.
03:02 Alors on va avoir un temps très ensoleillé,
03:04 surtout dans l'Est et le Sud.
03:05 À l'Ouest, c'est un petit peu plus mitigé.
03:07 Il y a des passages nuageux un petit peu plus denses.
03:09 On aura même quelques pluies entre la Bretagne et le Cotentin.
03:11 19 degrés à Rennes cet après-midi,
03:13 24 à Reims, à Dijon, à Marseille, 25 pour Rajin,
03:16 26 degrés à Besançon et Paris,
03:18 28 pour Nevers et même 30 degrés attendus à Biarritz.
03:21 Merci beaucoup Valérie.
03:23 Le journal inattendu sur RTL.
03:26 Depuis le mois de février, la ville de Grenoble connaissait un début de psychose.
03:30 Un homme surnommé "le violeur" à la trottinette
03:33 agressait des femmes la nuit.
03:35 7 faits recensés.
03:37 Et bien un suspect vient d'être interpellé dans cette affaire.
03:39 Bonjour Maxime Lévy du service Police Justice d'RTL.
03:43 Maxime Lévy ?
03:46 Où est-il ?
03:49 Ah ! Maxime Lévy. Est-ce que vous m'entendez Maxime ?
03:52 Bon, nous reviendrons, nous reviendrons
03:55 dès que Maxime Lévy sera en direct avec nous.
03:58 Nous partons maintenant à Virichetti.
04:00 Il y a beaucoup d'émotions autour de la mort du jeune Shams Eddin.
04:04 5 personnes, 4 mineurs, dont une jeune fille,
04:07 et un majeur de 20 ans sont en garde à vue depuis hier soir.
04:11 Ils sont soupçonnés d'avoir passé à tabac l'adolescent
04:14 à la sortie de son collège.
04:16 Bonjour Mathias Luguin.
04:18 Bonjour.
04:19 Vous êtes à Virichetti, devant le collège des Sablons,
04:22 où élèves et parents se recueillent depuis hier soir.
04:26 Oui et ça continue.
04:27 Une fleur accrochée sur la grille, un petit mot déposé,
04:30 ou bien un hommage silencieux tout simplement.
04:33 Je m'approche de ce jeune homme, dont nous vous préserverons l'anonymat.
04:36 Les yeux brillants, la voix tremblotante.
04:38 Il s'est levé ce matin pour venir saluer la mémoire de son copain,
04:42 celui qu'il surnommait Shams.
04:44 Je le connaissais depuis la 5e, et ça a toujours été un
04:46 avec mes amis pour entrer ensemble.
04:49 Des fois, il m'accompagnait chez moi, des fois,
04:52 on partait manger dehors par exemple.
04:54 J'étais vraiment hyper triste, j'ai même pleuré.
04:56 Tout le monde est vraiment très triste.
04:58 Il y a quand même des gens, ils ont peur, ils se méfient.
05:00 Ils sont quand même terrifiés.
05:02 Et depuis deux jours, une ambiance lourde s'est installée
05:05 dans ce quartier plutôt tranquille d'ordinaire.
05:07 Ibtissem, passé avec son fils, ne cache pas son angoisse.
05:10 Je n'arrive pas à expliquer pour moi-même,
05:12 pour que je puisse même expliquer à mes enfants
05:15 comment des êtres humains peuvent prendre la décision
05:18 de mettre fin à la vie d'un autre être humain.
05:21 Hier, le petit, il me dit "Maman, j'habite juste en face".
05:24 Je descends jouer, je lui dis non.
05:26 La sécurité. Mon fils fréquente le collège.
05:29 Je vous parle et je me sens glacée.
05:31 Je me mets à la place de la maman.
05:33 Quelle que soit la raison, c'est que le monde est faux.
05:37 L'émotion, l'inquiétude, mais aussi l'attente désormais,
05:40 celle de réponse, des réponses qui viendront potentiellement
05:43 avec l'avancée de l'enquête.
05:45 Merci Mathias Lugin, en direct de Viry-Châtillon pour RTL.
05:48 A Montpellier, c'est l'agression de la jeune Samara,
05:51 13 ans, qui suscite l'indignation.
05:53 Trois mineurs de 14 et 15 ans ont reconnu les faits.
05:56 Ils ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire
05:59 hier soir. Leur déferlement de violence serait dû
06:02 à des invectives entre élèves sur les réseaux sociaux.
06:05 Samara, quant à elle, est désormais sortie du coma.
06:08 Nicole Garcia, on le disait en tout début de ce journal
06:11 inattendu, vous interprétez une pièce qui parle justement
06:14 de harcèlement scolaire. Quand vous entendez ces témoignages,
06:17 quand vous entendez parler de ce déferlement de violence,
06:20 qu'est-ce que ça dit de l'époque aussi ?
06:23 Oui, de l'époque, parce que je me disais qu'il y a comme
06:26 une grande recrudescence, et cette pièce écrite par
06:29 Marine Diaz, les grands auteurs sont visionnaires,
06:32 et ça est comme quelque chose de très ordinaire
06:36 qui arrive dans les classes et qui bouleverse.
06:39 On sait maintenant à quel point une salle d'école
06:42 peut être une chambre d'écho pour toutes les violences
06:45 qu'il y a dans la société, et c'est bien ça qui se passe là.
06:48 Cette professeure que j'interprète, elle a la même peur
06:53 pour elle-même, puisqu'elle parle de ses étudiants
06:55 comme des fauves. Donc, quand elle va plus tard nier
06:59 qu'elle n'a rien à voir dans l'histoire qui s'est passée,
07:01 dans le drame qui s'est passé dans ce lycée,
07:03 elle a eu peur elle-même de cette meute que peuvent
07:06 à des moments, comme vous l'avez dit, pour Viré-Châtillon
07:09 ou pour Montpellier, se constituer. Les élèves se constituent
07:13 en meute, et on ne sait pas... Est-ce que c'est uniquement
07:16 les réseaux sociaux qui font qu'il y a cette recrudescence
07:19 maintenant ? Ça existait déjà, mais il me semblait
07:22 dans des proportions moins inquiétantes que celles
07:26 qu'on voit en ce moment en France. On ne voit que la France,
07:29 mais je ne sais pas ce qui se passe ailleurs,
07:32 mais c'est assez préoccupant, pour le moins.
07:37 - Vous avez raison, on continuera d'en parler
07:39 quand on parlera aussi de cette pièce et de ce magnifique
07:42 texte de Marie-Henri Aïe. Depuis le mois de février,
07:45 je le disais, la ville de Grenoble connaissait
07:47 un début de psychose. Un homme surnommé "le violeur
07:49 à la trottinette" agressait des femmes.
07:51 Cette fait recensé, un suspect vient d'être interpellé
07:54 dans cette affaire. Bonjour, Maxime Lévy.
07:56 - Bonjour.
07:57 - Vous en savez plus sur cette arrestation
07:59 et sur le profil du suspect ?
08:01 - Oui. Hier, un jeune homme est placé en garde à vue.
08:03 Son ADN est prélevé en urgence. Et cette nuit,
08:05 le résultat tombe. Il correspond avec un ADN retrouvé
08:08 sur l'une des victimes de viol. Cela fait maintenant
08:10 des mois que cette affaire offsède les enquêteurs
08:13 de la PJ et habitants de la métropole grenobloise.
08:15 Un homme surnommé "le violeur à la trottinette",
08:18 trois viols, deux agressions sexuelles.
08:20 Il est suspecté d'avoir agressé ou tenté d'agresser
08:23 au moins sept femmes dans des conditions similaires.
08:25 Il fait nuit, elles rentrent du travail ou d'une soirée
08:27 entre amis, un homme arrive à trottinette
08:29 et les agresse devant chez elles.
08:31 Elles en font une même description, vêtues de noir,
08:33 d'une vingtaine d'années, sans accent, environ 1,70 m,
08:36 corpulence normale, le teint pâle, les cheveux plutôt roux,
08:39 une description qui colle avec notre suspect.
08:41 Les enquêteurs remontent jusqu'à lui grâce au bornage
08:44 de son téléphone, mais aussi grâce au modèle
08:46 de sa trottinette, apparemment très spécifique.
08:49 Alors, pour le moment, son ADN n'a été retrouvé
08:51 que sur l'une des victimes. Est-il l'auteur
08:53 de toutes les autres agressions ou d'une partie ?
08:55 En garde à vue, les reconnaîtra-t-il ?
08:57 Ce sont les questions qui lui sont en ce moment posées.
09:00 Merci Maxime Lévy du service police-justice de RTL.
09:04 Triste anniversaire aujourd'hui, les 80 ans
09:07 de la rafle d'Izieux, le 6 avril 1944.
09:11 44 enfants juifs recueillis dans une maison de Lens,
09:14 ainsi que leurs 7 éducateurs, ont été arrêtés
09:17 par la Gestapo de Lyon, sur ordre de Klaus Barbie,
09:20 puis déportés. Seule une éducatrice a survécu.
09:23 Une commémoration aura lieu demain,
09:25 en présence d'Emmanuel Macron.
09:27 Le choc a été violent. La nuit dernière,
09:29 vers 1h30, un bus de la RATP s'est encastré
09:32 dans un arbre qu'aide Bercy à Paris.
09:34 Le conducteur et un passager ont été hospitalisés
09:36 dans un état grave. Le chauffeur se serait endormi
09:39 au volant. Dans un instant, on parlera
09:42 de la vague de chaleur qui déferle sur la France
09:45 ce week-end. Restez avec nous.
09:48 C'est le journal inattendu de Nicole Garcia.
09:51 On vient de l'apprendre, l'armée israélienne
10:04 a récupéré le corps d'un otage à Chagnounès,
10:06 dans le sud de la bande de Gaza.
10:08 Il s'agit d'Elad Katsir, il avait 47 ans
10:11 au moment de son enlèvement le 7 octobre dernier.
10:14 Sa mère, prise en otage avec lui,
10:16 avait été libérée le 24 novembre.
10:18 Il reste actuellement une centaine d'otages israéliens
10:21 aux mains du Hamas.
10:23 Un effort financier du gouvernement
10:25 en faveur des soins palliatifs.
10:27 La ministre de la Santé, Catherine Vautrin,
10:29 annonce 1,1 milliard d'euros sur 10 ans
10:32 pour les soins dits d'accompagnement,
10:35 afin de mieux prendre en charge la douleur.
10:38 Annonce faite alors que, mercredi,
10:40 le projet de loi sur la fin de vie,
10:42 qui devrait ouvrir la voie à l'aide au suicide,
10:44 sera présenté en Conseil des ministres.
10:47 Ce n'est pas l'été, mais ça devrait y ressembler aujourd'hui.
10:51 La chaleur s'invite partout,
10:53 des températures au-dessus de 25 degrés
10:55 sont annoncées cet après-midi,
10:57 un peu partout en France,
10:58 et même 30 degrés dans le sud-ouest.
11:00 Et c'est là que nous retrouvons Philippe Demaria.
11:02 Bonjour Philippe.
11:03 Bonjour Nathalie.
11:04 Vous êtes au bord de la mer à Lacanau,
11:06 précisément sur la plage du Mouchik, côté lac,
11:09 et bizarrement, il ne fait pas spécialement chaud
11:11 à cause du vent.
11:13 Très honnêtement, ça s'est radouci.
11:15 En quelques minutes, je me trouve sur cette jolie plage du Mouchik,
11:19 au bord de l'immense lac de Lacanau.
11:21 Aux eaux très calmes,
11:22 soleil légèrement voilé de température,
11:25 donc plus que doux.
11:26 C'est Ariane qui s'apprête à grimper sur son vélo.
11:29 20 degrés, mais il me semble qu'ils ont prévu 27 degrés
11:32 pour cet après-midi.
11:34 Donc effectivement, tenue légère
11:36 pour l'effort qui nous attend,
11:38 à savoir le tour du lac à vélo.
11:41 C'est quand même plus agréable qu'avec le cahouet, le bonnet et les gants.
11:43 Surtout qu'avec le cahouet, nous ne sortons pas.
11:47 L'hiver, quand il pleut,
11:49 et vu le temps qu'on a eu depuis trois mois,
11:51 c'est notre première sortie du printemps.
11:55 François, son compagnon regonfle les pneus des deux VTT, c'est important.
11:59 C'est très agréable.
12:01 C'est en même temps un peu effrayant pour les cultures.
12:05 Je travaille dans le domaine viticole,
12:07 donc je vois les changements d'année en année,
12:10 mais sinon c'est très agréable.
12:12 Inquiétant, agréable, c'est tout le paradoxe de ce coup de chaud en Gironde,
12:16 qui ne va pas durer.
12:18 Demain, on perd déjà 10 degrés Celsius.
12:20 Aïe, aïe, aïe.
12:22 Et puis, merci Philippe de Maria.
12:24 J'ajoute que le ciel devrait se voiler dans les heures qui viennent,
12:26 notamment demain,
12:28 en raison du sable du Sahara
12:30 qui est transporté par le vent.
12:32 Alors attention, les personnes qui souffrent de maladies respiratoires
12:34 devront être vigilantes.
12:36 Il n'est pas recommandé de faire du sport pendant cet épisode.
12:39 On en vient au sport justement.
12:41 Il y a la Ligue 1 qui a bien commencé hier pour Lille,
12:44 vainqueur 3-1 face à Marseille.
12:46 Aujourd'hui, suite de cette 28ème journée,
12:49 lance le Havre à 17h, PSG Clermont à 21h.
12:52 Du rugby, Nicole Garcia, ça vous intéresse ?
12:54 Ça beaucoup, énormément.
12:56 Alors je vais vous donner le programme de la Coupe d'Europe ce week-end.
13:00 13h30, les Lyonnais affrontent en Afrique du Sud les Bulls.
13:04 À 16h, la Rochelle chez d'autres Sud-Africains, les Stormers.
13:07 Et puis 18h30, Bordeaux-Begles reçoit les Saracens.
13:11 Et puis de la Formule 1, tiens, tant qu'on y est.
13:14 Les Grands Prix se suivent et se ressemblent.
13:16 Max Verstappen sur Red Bull a décroché ce matin la pole position au Japon.
13:21 Il partira devant son coéquipier Sergio Perez
13:24 et le Britannique Lando Norris sur McLaren.
13:27 Maintenant, Nicole Garcia, je vais vous faire écouter un peu de musique.
13:31 Waterloo, I just defeated you, I won't never give up.
13:38 Est-ce que ça vous dit quelque chose ?
13:40 Oui, ABBA.
13:42 ABBA, exactement, le groupe suédois ABBA.
13:44 Alors si on en parle aujourd'hui, c'est tout simplement parce qu'il y a 50 ans, jour pour jour,
13:49 ABBA remportait l'Eurovision avec ce titre.
13:52 Waterloo qui est devenu un tube planétaire.
13:54 Pour l'anniversaire de cette victoire, des notes disco résonnent un peu partout.
13:58 Et notamment à Waterloo Station à Londres, évidemment.
14:01 Confirmation avec notre correspondante Marie Villon.
14:03 C'est jour de fête aujourd'hui pour les fans d'ABBA.
14:06 Dans la station éponyme de la chanson triomphante Waterloo,
14:09 Christian et son mari Jérôme sont venus d'Allemagne
14:12 pour être dans le pays de la fameuse victoire, l'Angleterre,
14:15 et voir pour la cinquième fois le spectacle des avatars du groupe ce soir.
14:19 Ça fait du bien. C'est la musique et puis aussi maintenant tous les souvenirs
14:23 depuis qu'ils sont revenus avec cet album et ce spectacle impressionnant.
14:27 Ça permet d'avoir le sourire.
14:29 L'important c'est aussi l'expérience, être entre fans dit Christian.
14:32 C'est pas nécessairement l'anniversaire en tant que tel qui va être important pour moi.
14:37 C'est qu'on commence à avoir de plus en plus d'amis,
14:39 des gens qui viennent de partout dans le monde, qu'on retrouve à certaines occasions.
14:43 Bonne humeur et ambiance à paillettes donc à Londres
14:45 avec le soleil qui brille au-dessus de la gare de Waterloo.
14:48 Ça nous donne envie de danser, ça fait du bien non ?
14:55 Oui, c'est ça.
14:57 Allez Nicolas Gertia, c'est maintenant l'heure de votre portrait.
15:01 Attention !
15:03 Attention et ça n'est pas simple de résumer une carrière aussi vaste que la vôtre.
15:07 Près de 60 films en tant qu'actrice, 9 comme réalisatrice,
15:10 près de 30 pièces de théâtre et je ne compte pas la télévision
15:14 comme récemment d'ailleurs dans la série "Tout va bien", un succès.
15:17 Mais s'il fallait commencer quelque part, ce serait en Algérie, à Oran,
15:21 où vous passez votre enfance avant d'arriver en France.
15:23 Après le Conservatoire National d'Art Dramatique,
15:26 vous vous faites connaître du grand public dans "Que la fête commence"
15:30 de Bertrand Tavernier, 1975.
15:32 Cinq ans plus tard, en 1980, le César de "La meilleure actrice dans un second rôle"
15:37 vous est décerné pour le cavaleur.
15:39 La gagnante est Nicole Gertia.
15:42 Je suis très émue, voilà, pour moi, pour Philippe de Procat
15:47 et je vous remercie beaucoup, beaucoup.
15:50 Vous êtes à ce jour la seule artiste à avoir été nommée
15:53 dans six catégories différentes des César.
15:56 Meilleur film, meilleure réalisatrice, meilleur scénario, meilleur premier film,
16:00 meilleure actrice, meilleure actrice dans un second rôle.
16:03 C'est dire votre éclectisme, jouer et faire jouer.
16:06 En 1990, vous vous lancez dans la réalisation.
16:09 Un week-end sur deux, le fils préféré, l'adversaire avec Daniel Auteuil.
16:13 Je pense que d'ici trois ans, l'angiosque va supplanter l'artérographie classique.
16:16 Il était bon, il était mieux meilleur que moi.
16:18 Je suis là, tout le monde m'a cru.
16:21 Jamais une question, jamais un doute.
16:24 Jamais un doute, on n'avait rien vu.
16:27 À chaque fois, des succès critiques et publics.
16:30 Le temps aurait pu calmer votre enthousiasme et vos envies,
16:33 mais rien n'y fait.
16:35 Le jeu, la scène, coule dans vos veines.
16:37 Comme le dit Aurel San, ce qui compte, c'est pas l'arrivée, c'est la quête.
16:41 Une quête qui vous fait remonter sur scène,
16:44 toute seule, dans quelques jours.
16:47 Telle est ma quête,
16:50 suivre des toiles
16:53 que m'apportent mes chances.
16:56 Et ça, c'est la quête de Jacques Brel que vous avez choisi de nous faire écouter aujourd'hui.
17:00 Est-ce que ce sont d'ailleurs ses paroles,
17:03 ou l'émotion qui s'en dégage, qui vous séduit ?
17:06 Oui, l'émotion qui s'en dégage.
17:08 C'est le Don Quichotte, qui était en comédie musicale,
17:11 et il chantait ça de manière tellement vibrante,
17:14 comme un Don Quichotte qui va devant des moulins.
17:17 On ne sait pas si ces moulins sont vraiment faux,
17:20 on ne sait pas ce qu'on va trouver au bout de la route,
17:23 mais en tout cas, c'est la quête, l'éternelle quête.
17:26 Pour des artistes, c'est quelque chose d'incroyablement vital.
17:31 Quand je vis avec un projet de film que je porte,
17:34 ou cette pièce, par exemple,
17:37 c'est comme si je faisais à chaque fois un plein de vie.
17:41 Je crois qu'on a besoin de vivre,
17:44 que la vie à côté, c'est une sorte de vie imaginaire
17:48 qui ne dévie pas tellement.
17:51 On reste quand même dans un rail,
17:54 mais qui continue toujours de vivre dans cet imaginaire,
17:57 c'est ça qui fait les artistes.
18:00 C'est le propre des artistes.
18:02 Dans un instant, on va parler de "Royan", la professeure de français.
18:05 C'est un magnifique texte de Marie-Henri Aïe,
18:08 qui est interprété au Théâtre de Paris du 17 au 28 avril.
18:11 C'est votre journal inattendu, Nicole Garcia.
18:14 A tout de suite pour parler de cette pièce.
18:17 - Le journal inattendu de Nicole Garcia, avec Nathalie Renaud sur RTL.
18:31 - Le journal inattendu de Nicole Garcia, avec Nathalie Renaud sur RTL.
18:38 - Nicole Garcia, dans 10 jours, le 17 avril, vous serez Gabrielle,
18:43 une professeure de français dont une élève, Daniela, s'est suicidée après avoir été harcelée.
18:48 Dans un long monologue, vous vous adressez aux parents de la jeune fille,
18:52 vous leur parlez d'elle, mais vous leur parlez aussi finalement un peu de vous.
18:56 Extrait.
18:58 - Je sais que vous êtes là-haut pour me demander des comptes,
19:01 mais ce n'est pas des éclaircissements que vous souhaitez obtenir,
19:04 mais des aveux de culpabilité dont vous ferez un usage dégradant.
19:10 - Vaste question.
19:21 C'est un sacré texte auquel vous vous attaquez, toute seule sur scène.
19:26 Dans quel état est-ce qu'on est avant de monter sur scène, pour délivrer pareil texte ?
19:32 - C'est la première fois que je suis seule en scène, ce n'est pas un stand-up,
19:36 mais ça y ressemble, ce n'est pas des sketchs à une pièce, mais c'est quand même toute seule.
19:40 Parfois je m'arrête, je me dis qu'il y a quelqu'un d'autre qui va prendre le relais de la parole,
19:45 et bien non, je suis toute seule, c'est vrai, donc il faut que je continue.
19:48 C'est un voyage, une traversée, quand je commence, je me dis,
19:50 quand je rentre, je prends un grand coup de respiration,
19:53 parce qu'il faut tenir, raconter cette histoire,
19:56 mais c'est ça qui est assez vertigineux et magnifique, surtout raconter cette prof,
20:03 qui en plus, c'est très bien raconté, très bien mis en scène par Frédéric Bélé-Garcia.
20:09 Elle se retrouve un peu comme un thriller, immobile dans sa cage escalier,
20:13 elle ne bouge plus, elle sait qu'au deuxième étage, sur son palier,
20:16 attendent les parents de cet élève, qui viennent lui demander des comptes,
20:19 et elle ne le veut pas, elle commence par un grand entêtement,
20:22 "je n'ai rien à dire, je n'ai rien vu, ça ne me regarde pas votre histoire,
20:25 c'est vrai qu'il y a eu un drame, mais je ne suis pour rien".
20:28 Et puis elle va parler, et peu à peu, elle va commencer à dire que
20:31 si en fait elle a vu quelque chose, elle ne pouvait rien faire,
20:34 et puis elle se sentit trop fragile pour arrêter cette meute dont on parlait tout à l'heure,
20:38 cette meute des élèves qui harcèlent l'autre élève,
20:41 et puis elle va aller encore plus loin, elle va dire,
20:43 en fait, qu'est-ce qui se passait entre cet élève et elle,
20:46 qui a fait qu'elle n'a pas porté assistance comme elle devait le faire ?
20:50 C'est presque tout son procès qu'elle plaide,
20:53 et elle est à la fois l'accusateur et l'accusée,
20:56 et puis elle dévoile peu à peu qui elle est,
20:59 comme si ça a été une commande qu'on a fait à Marine Diaille d'écrire pour moi,
21:04 et j'étais très honorée et joyeuse qu'elle accepte,
21:07 elle a pris certains éléments biographiques...
21:10 Oui, puisque vous êtes née à Oran, et cette professeure est née à Oran.
21:14 Voilà, elle est née à Oran, elle a connu l'exil,
21:18 et elle a ma blondeur comme exesque.
21:20 Exactement, j'allais parler des cheveux, puisqu'elle parle de ça évidemment.
21:23 Comme si ses cheveux blonds étaient un casque qui la protégeait,
21:26 elle raconte qu'elle a teint ses cheveux, qu'elle a voulu être blonde...
21:30 Bon, ça s'arrête là, je n'ai jamais été prof de français...
21:33 Non, vous êtes actrice, on le sait.
21:36 Voilà, voilà, je n'ai pas été...
21:38 Mais ça raconte tout ça, et ce qui est beau chez Marine Diaille,
21:41 c'est qu'elle ne cherche pas...
21:43 Elle parle du fait divers, de ce dont on parlait tout à l'heure,
21:46 le fait divers, cette déflagration que ça représente, le fait divers...
21:50 Ce qui est intéressant dans son texte aussi, c'est que c'est une professeure
21:53 qui s'adresse à des parents, mais en fait qui parle de l'élève qui s'est suicidée,
21:57 mais elle parle aussi d'elle.
21:59 Au fil du texte, elle se dévoile, elle enlève peu à peu ses vêtements,
22:04 et on entre au cœur de sa vie.
22:06 Voilà, au cœur de sa vie, on comprend pourquoi,
22:08 effectivement, cet élève, Daniela, autour duquel le drame s'est déroulé,
22:12 qui arrivait en dreadlocks à l'école, avec une tenue agressive,
22:16 qui provoquait les autres, et en même temps qui était désespérée de provoquer les autres,
22:19 et qui a suscité cet harcèlement.
22:22 Combien cet élève lui ressemble, lui ressemblait ?
22:25 Un effet miroir incroyable.
22:27 Voilà, elle a essayé d'écraser en elle, cette adolescente sauvage qu'elle était,
22:32 elle aussi, elle est devenue comme ça, un professeur bien sous tout rapport,
22:35 elle dit "on ne peut rien dire de moi, autre chose que je suis un professeur respecté,
22:39 une collègue estimée".
22:41 Voilà, elle a une vie qu'elle veut sans affect,
22:44 elle a laissé tomber son enfant, sa mère, son mari...
22:48 - Sauf que l'affect la rattrape.
22:51 - Voilà, sauf qu'elle est rattrapée par cet élève de 15 ans.
22:55 - Cette pièce, elle est mise en scène par votre fils.
22:58 Qu'est-ce que ça fait d'être mis en scène par son enfant ?
23:01 Alors, il vous dirige ?
23:03 - Il me dirige, il est brutal, il est comme un metteur en scène, non non,
23:07 mais c'est vrai que ce n'est pas la première fois que je joue avec lui,
23:10 il est maintenant directeur de la commune à Aubervilliers,
23:13 il a été avant Angers, et puis j'ai fait déjà une pièce de Tchekhov avec lui,
23:17 une pièce d'Albi, et là, oui mais c'était...
23:20 N'importe qui qui est rentré dans une salle de répétition ne peut pas comprendre,
23:23 ne peut pas deviner du tout que c'est mère et fils.
23:26 - D'accord, à ce moment-là, vous êtes dans la peau de professionnel.
23:29 - Oui, il me parle, comme ça, il a juste...
23:32 C'est un metteur en scène et une actrice.
23:34 - Et quand vous vous retrouvez lors du poulet du dimanche,
23:37 vous ne parlez pas de la pièce ?
23:39 - Il n'y a pas beaucoup de poulet du dimanche en ce moment, pas assez, c'est vrai.
23:42 Ça me fait peine, ça me fait peine.
23:45 - Bon alors, ce texte, en creux, il parle de l'adolescence, évidemment.
23:48 Parmi vos choix musicaux pour animer cette émission,
23:51 il y a une jeune fille qui chante sa colère d'adolescente,
23:54 colère transformée en art, c'est Zao de Sagazan.
23:57 Il fait toujours beau au-dessus des nuages,
24:01 mais moi si j'étais un oiseau, j'irais danser sous l'orage.
24:06 - Quel beau jeu !
24:07 - Oui, pourquoi on l'a aimé tout d'un coup ?
24:10 À la surgie, on a aimé, c'est incroyable, les raisons d'un succès aussi fulgurant.
24:14 Mais cette voix, cette chanson, on attend la suite.
24:21 - Eh bien oui, on attend la suite avec grande impatience, c'est vrai.
24:24 J'adore ce choix.
24:26 L'adolescence harcelée jusqu'à l'extrémité.
24:29 On va continuer à en parler avec la personne que vous avez souhaitée inviter,
24:32 Nicole Garcia, dans votre journal inattendu.
24:35 C'est juste après les titres de 13h.
24:37 - ...beau au-dessus des nuages,
24:40 mais moi si j'étais un oiseau, j'irais danser sous l'orage...
24:45 - Le journal inattendu sur RTL, avec Nicole Garcia et Nathalie Renou.
24:50 RTL.
24:56 - Il est 13h.
24:57 - Le journal inattendu de Nicole Garcia.
25:05 - 13h, les titres de l'actualité.
25:07 - Nathalie Renou.
25:08 - Un homme interpellé dans l'affaire du violeur à la trottinette de Grenoble.
25:13 Confondu par son ADN, il a été placé en garde à vue.
25:16 L'homme de 22 ans est suspecté de 7 attaques en moins de 2 mois,
25:20 2 viols et plusieurs agressions sur des femmes de 20 à 27 ans.
25:24 Agissant la nuit, il avait créé la psychose dans la ville.
25:27 Toujours beaucoup d'émotions autour de la mort du jeune Shamseddin Aviri Chatillon.
25:32 5 personnes, 4 mineurs, dont une jeune fille et un majeur de 20 ans,
25:35 sont en garde à vue depuis hier soir.
25:37 Ils sont soupçonnés d'avoir passé à tabac l'adolescent à la sortie de son collège,
25:41 ce qui a provoqué sa mort.
25:43 Le corps d'un otage a été récupéré par l'armée israélienne Hanoon Younes
25:47 dans le sud de la bande de Gaza, celui d'Eilad Katsir.
25:51 Il avait 47 ans au moment de son enlèvement, le 7 octobre dernier.
25:54 Sa mère, prise en otage avec lui, avait été libérée le 24 novembre.
25:58 Il reste actuellement une centaine d'otages israéliens aux mains du Hamas.
26:02 Et puis, en football, 2 matchs à la fin de la 28e journée de Ligue 1 aujourd'hui.
26:07 L'Anse reçoit le Havre à 17h et le Paris-Saint-Germain affronte Clermont au Parc des Princes à 21h.
26:14 Du cyclisme également, plus que 30 minutes avant le départ de la 4e édition féminine du Paris-Roubaix.
26:20 Les coureuses vont parcourir 148,5 km, c'est précis, avec 17 tronçons pavés.
26:27 L'an passé, la canadienne Alison Jackson l'avait emportée dans l'enfer du Nord.
26:30 Elle est de nouveau au départ aujourd'hui.
26:32 Et puis demain, ce sont les hommes qui s'élanceront pour cette course mythique.
26:36 On va maintenant partir en mer.
26:38 Et nous retrouvons le bateau Triana dans la dernière ligne droite de son tour du monde, l'Ocean Globe Race.
26:48 Et nous sommes avec Jean D'Artuis, son skipper. Bonjour Jean.
26:52 Bonjour, bonjour.
26:53 La remontée de l'Atlantique continue, la ligne d'arrivée approche.
26:56 Oui, absolument. Là, nous sommes toujours en train de remonter l'Atlantique Nord.
27:02 En vue des Canaries, on a encore deux grosses semaines ou trois petites semaines de course, selon le vent.
27:08 On se réjouit de reboucler et de terminer cette magnifique course autour du monde dans les deux ou trois semaines qui viennent.
27:15 Déjà un petit peu de nostalgie ou une hâte d'arriver ? Dans quel état d'esprit est-ce que vous êtes ?
27:20 On est surtout concentrés sur la course pour le moment.
27:22 On est encore, je pense, un peu loin de l'arrivée pour se réjouir des bons déjeuners et des bons dîners qui nous attendent.
27:28 Et encore un peu loin pour avoir la nostalgie de ce qu'on va quitter.
27:31 Donc, on est entre deux pour le moment et surtout très concentrés sur la marche du bateau.
27:36 On est contents parce qu'on a commencé à revoir des animaux marins,
27:40 puisque pendant presque un mois de course sur cette quatrième étape,
27:45 l'eau de la mer était tellement chaude qu'on n'a pas vu d'animaux, pas de baleines, pas d'enfants, pas de oiseaux.
27:50 Et donc, on comprend aisément qu'il y a un problème quand même de réchauffement,
27:53 puisque la mer était simplement recouverte d'algues, de sargasses pendant des semaines et des semaines.
27:59 Et là, on est revenu dans des températures plus normales, je dirais autour de 20 degrés.
28:04 Et donc, on a revu revenir les baleines depuis quelques jours, ce qui fait la joie de tout l'équipage.
28:10 - Et puis bientôt, on va vous retrouver sur la terre ferme.
28:12 - On s'approche et à l'échelle des huit mois de course, on sent quand même que ça touche à sa fin.
28:19 C'est chaud au cœur de tout le monde de savoir qu'on arrive.
28:21 - On vous accueillera avec grand plaisir. À la semaine prochaine, Jean.
28:25 La météo, à présent, c'est la tradition dans le journal Inattendu.
28:28 C'est notre invité qui nous la donne. Alors, c'est à vous, Nicole Garcia.
28:31 - Oui, bien sûr.
28:33 Des températures estivales presque partout en France, mais un soleil plus généreux à l'est et dans le sud,
28:38 alors que le nord, l'île de France ou encore la Bretagne,
28:41 devraient se contenter d'un ciel souvent brumeux.
28:44 Par ailleurs, Normandie et Bretagne composeront avec quelques pluies.
28:49 Les températures sont vraiment exceptionnelles, jusqu'à 32 degrés attendus à Pau.
28:53 Il fera 19 degrés à Nantes, 23 à Lille, 24 à Marseille, 26 à Paris et 28 degrés à Grenoble,
28:59 comme à Bordeaux, et 21 degrés sous un ciel lumineux à Royan.
29:03 - Ah, magnifique ! Quelle transition, c'était fait exprès, petite fin d'œil.
29:07 - Quelle transition !
29:08 - Merci, Nicole Garcia.
29:09 Royan, la Professeure de français, c'est la pièce que vous allez jouer au Théâtre de Paris du 17 au 28 avril.
29:16 C'est une pièce qui évoque un sujet difficile et d'actualité, le suicide d'une jeune fille harcelée.
29:21 Et vous avez choisi que l'on approfondisse ce thème en invitant Nora Fraisse, qui est avec nous dans ce studio.
29:28 Bonjour Nora.
29:29 - Bonjour.
29:30 - Alors, vous avez perdu votre fille Marion, qui s'est suicidée en 2013 à l'âge de 13 ans,
29:34 après des mois de harcèlement à l'école et sur les réseaux.
29:37 Depuis, vous avez fait de la lutte contre le harcèlement scolaire un combat.
29:43 Est-ce que vous estimez que des choses ont changé en 10, 11 ans ?
29:49 - D'abord, je voulais remercier Nicole Garcia de m'avoir invitée, parce que je suis très touchée.
29:53 Voilà, je suis une grande dame, donc...
29:56 Est-ce que les choses ont changé ?
29:58 Bien sûr que les choses ont changé, les choses ont évolué, le monde a changé.
30:01 Mais malheureusement, ce phénomène de harcèlement, de violence répétée à l'égard d'un enfant par une meute persiste.
30:09 - Oui, parce qu'il semble que c'est encore plus fort, moi je trouve que...
30:12 - Bah écoutez, nous on a lancé une enquête nationale, avec notre association et un partenaire qui s'appelle Eden Schulzers,
30:17 pour essayer de comprendre. - Votre association Marion la Main Tendue.
30:20 - Oui, parce qu'elle porte le prénom de ma fille, Ponym, et la Main Tendue,
30:24 parce que je pense qu'il suffit parfois d'une seule main tendue pour changer la vie de quelqu'un.
30:28 Et on le sait encore aujourd'hui avec la mort de ce jeune garçon.
30:32 Et en fait, on découvre, ce que nous on savait déjà sur le terrain, qu'en France,
30:38 mais dans le monde entier, les autres enquêtes le disent, PISA ou d'autres,
30:41 19% des élèves en France disent être ou avoir été harcelé en milieu scolaire et hors de l'école.
30:47 C'est-à-dire un enfant sur cinq, cinq élèves par classe, et en face beaucoup de bourreaux.
30:54 C'est la première fois qu'il y avait une enquête, donc ça ne veut pas dire que le phénomène a augmenté,
30:57 mais en tout cas, les violences sont très très fortes, elles sont banalisées.
31:01 Des violences sexistes, sexuelles, homophobie, beaucoup de violences physiques, et notamment on l'a vu ces derniers jours.
31:06 - On le voit avec l'affaire de la petite Samara à Montpellier, qui heureusement est sortie du coma.
31:12 Mais effectivement, l'actualité est jalonnée de ce type de faits divers.
31:16 - Malheureusement, j'allais dire, c'est notre quotidien depuis dix ans.
31:19 On reçoit à peu près 8000 appels téléphoniques par an, et des milliers d'emails de parents démunis.
31:25 Et à Tours, mercredi, une jeune fille, encore un guet tapant par cinq autres jeunes filles,
31:30 quand même filmées, ce qu'on appelle le "happy slapping",
31:32 c'est-à-dire le fait de frapper quelqu'un, de le filmer, de le mettre sur les réseaux sociaux.
31:35 Donc il y a une violence des filles, que nous on alerte depuis deux ans auprès des institutions,
31:40 pour leur dire que cette violence, elle ne peut pas durer, elle existe dès le CM1, CM2.
31:45 Et que des enfants meurent pour terminer. Est-ce que ça a évolué ? Est-ce que ça a changé ?
31:50 Vous dites souvent "faits divers", et dans mon livre "Marion 13 ans pour toujours",
31:54 je lui dis "d'un fait divers, ma fait divers", on en fera un fait de société.
31:58 Et c'est un fait de société, c'est un fléau national, c'est un enjeu national.
32:02 Et des enfants meurent, pardon d'être troublés, mais c'est toujours terrible.
32:05 Je pense à cette maman, à tous ces gens.
32:07 Comment des enfants se lèvent le matin, ils se disent "on va se mettre en meute,
32:10 et on va détruire l'autre", ça veut dire qu'on a un problème d'altérité, d'humanité.
32:14 Il faut, je dirais, aux parents de réagir quand même, parce qu'on a une responsabilité en tant que parents.
32:19 Moi je dirais "mes enfants, ne soyez ni bourreaux, ni victimes, c'est un vrai sujet".
32:24 Et si on en est encore là, c'est qu'il y a des enfants qui pensent que l'autre ne vaut rien,
32:28 et que sa vie n'a pas d'importance.
32:30 Donc c'est cruellement, non pas désespérant, mais évocateur de la société dans laquelle on vit aujourd'hui.
32:37 - Oui, ce qu'on a dit tout à l'heure, on ne sait pas quel est le malaise qu'ont les autres enfants,
32:40 cette meute dont vous parlez, qu'est-ce qui les pousse comme ça ?
32:43 Quelle est cette violence qu'ils s'octroient pour...
32:47 Quelle est cette puissance qu'ils essayent d'exercer, cette jouissance, pour que ça existe ?
32:57 Et puis c'est vrai, en l'occurrence dans la pièce que je vais jouer, qui raconte un peu ça,
33:01 quel est le rôle à ce moment-là d'un professeur ?
33:04 J'espère que dans l'assistance, il n'y aura pas que des professeurs qui vont me dire
33:08 "mais non, nous on n'aurait pas laissé faire comme mon personnage a laissé faire,
33:12 elle-même impressionnée par la violence du groupe".
33:17 - En fait c'est ça le harcèlement entre pères, c'est vraiment la dynamique de groupe.
33:21 Et la violence, ça n'est rien d'autre malheureusement qu'une dynamique et une logique,
33:28 une volonté de domination.
33:30 Et forcément quand vous êtes 4-5, parce que c'est ça, ce sont les chiffres,
33:34 on a souvent 4-5 contre 1, forcément de manière numérique vous êtes plus nombreux,
33:39 donc forcément vous affaiblissez l'autre.
33:41 Ça dit aussi que, on le sait aujourd'hui d'après la recherche,
33:44 qu'un enfant sur deux qui agit de cette façon-là, de manière leader ou suiveur,
33:49 ou enfermé aussi, sous emprise, attention, c'est le désir d'appartenance,
33:53 un sur deux vit des violences intra-familiales ou a vécu du harcèlement.
33:58 - Ou a reproduit quelque chose.
34:00 - Et aussi un système, aujourd'hui c'est systémique, cette violence est systémique,
34:04 c'est l'impunité.
34:06 Si vous n'arrêtez pas un enfant dès le plus jeune âge et que vous ne sanctionnez pas,
34:10 la personne victime n'en parlera plus jamais, elle n'a plus confiance en l'adulte
34:12 et c'est ce que nous disent les enfants.
34:14 - C'est ce que je veux dire dans le cas que vous évoquez,
34:16 histoire personnelle qui me touche beaucoup, et même celle des fêtes d'hiver de ce matin,
34:20 comment le système scolaire n'est pas alerté,
34:23 comment ça peut se passer dans l'ombre, dans le secret d'une classe
34:27 et qui éclate à l'extérieur, comment il n'y a pas des lumières qui s'allument
34:32 pour que la direction, les professeurs, sentent bien qu'il y a une onde de choc
34:37 qui est en train de se passer, comme on dit dans un fête d'hiver,
34:39 des infrasons qui les éveillent à cette violence qui est en train de se mettre en place.
34:45 - Pour beaucoup, pas toutes et tous, parce qu'aujourd'hui il y a quand même,
34:48 moi je travaille beaucoup avec le ministère de l'éducation nationale
34:50 et un programme pour créer ce qu'on appelle des équipes ressources,
34:52 c'est-à-dire que s'il y a 5 ou 6 harceleurs, on va mettre 5 ou 6 professeurs
34:55 qui vont être sur ces sujets-là, des élèves ambassadeurs,
34:58 mais c'est parce qu'on a oublié, on oublie toujours d'être à hauteur d'enfants.
35:03 Et systématiquement, c'est pas grave, ça va passer, ça a toujours existé,
35:06 la bagarre, on me ressort tout le temps la gare des boutons,
35:09 bon tout ça c'est terminé.
35:11 - Quand pour vous en tant qu'adulte ça n'est rien,
35:14 pour un enfant, considère que sa peine et sa souffrance ne vaut pas la peine d'être évoquée, c'est ça ?
35:19 Et je prends souvent le parallèle par exemple aux violences faites aux femmes,
35:22 c'est comme si tu disais "bah c'est qu'une petite gifle, c'est pas grave, ça va passer".
35:26 - Il faut jamais rien banaliser.
35:28 - Mais non, parce que la violence elle dit quelque chose de notre souffrance,
35:32 et puis dire aux enfants qu'être en colère c'est normal,
35:35 mais d'être colérique c'est autre chose, il faut qu'ils apprennent à gérer leurs émotions.
35:38 Moi je suis beaucoup dans la joie, c'est l'émotion qui me traverse tout le temps,
35:42 même quand je vais mal j'ai de la joie,
35:44 et ça ça s'apprend, c'est ce qu'on appelle le développement des compétences psychosociales,
35:47 et ça s'apprend, ça se transmet, et dire aux parents, aux familles,
35:52 "vous avez votre part à jouer, c'est pas l'éducation nationale".
35:54 Moi si ma fille était personne victime,
35:56 peut-être parce qu'elle était hypersensible,
35:59 tout à l'heure vous avez choisi une chanson de Zoé,
36:02 - C'est une chanson de Sarah Yazan qui elle-même est hypersensible.
36:05 - Et l'hypersensibilité c'est que tout est grave,
36:08 tout est hyper beau, hyper fort, hyper dangereux,
36:11 et cette différence il faut la conserver, la valoriser,
36:15 donc il y a beaucoup d'enfants qui souffrent et qui sont dans la meute,
36:18 et qui nous demandent de l'aide aussi, ils veulent sortir de la spirale,
36:21 personne n'a envie de faire du mal à l'autre.
36:23 - Nora Fraisse vous restez avec nous dans ce studio,
36:25 dans le journal inattendu de Nicole Garcia,
36:27 on s'arrête quelques instants et on se retrouve justement
36:29 pour continuer à parler de harcèlement,
36:31 mais aussi de l'école et de ce qu'elle peut apporter.
36:34 A tout de suite.
36:37 - Le journal inattendu de Nicole Garcia,
36:40 - Avec Nathalie Renaud sur RECOM.
36:43 - 12h30, 13h30,
36:47 - Le journal inattendu de Nicole Garcia,
36:50 - Avec Nathalie Renaud sur RTL.
36:52 - Et nous sommes toujours en compagnie de Nicole Garcia,
36:54 qui incarne bientôt sur scène une enseignante
36:56 dont une jeune élève harcelée s'est suicidée,
36:59 mais aussi Nora Fraisse qui se bat contre le harcèlement
37:02 avec son association depuis le décès de sa fille Marion,
37:05 et Pierre Bazin nous a rejoint.
37:07 Pierre, bonjour.
37:09 - Bonjour à tous.
37:10 - Alors les enseignants sont en première ligne aussi
37:12 dans cette affaire.
37:13 Les enseignants, ils ont parfois un poids immense
37:15 sur nos vies, parfois ils changent le destin
37:17 de leurs élèves et en bien, vous avez pu le constater.
37:20 - Oui, on a tous, Nathalie, été marqué par plusieurs enseignants
37:23 dans notre scolarité, en bien, souvent,
37:25 en un peu moins bien parfois.
37:27 - C'est pas la foire à la saucisse ici, on vient d'école !
37:29 - Silence ! Silence !
37:31 - Silence ! Silence !
37:33 - Maître Latouche, une légère caricature d'un prof
37:36 qu'on a forcément rencontré une fois dans notre vie,
37:39 mais celui qui nous marque, c'est le professeur
37:41 qui nous aide, qui nous encourage,
37:43 qui recadre quand il faut, ou qui écoute simplement
37:46 parce que les enfants ont besoin d'être écoutés.
37:48 Les maîtres d'école sont les jardiniers
37:50 en intelligence humaine, disait Victor Hugo.
37:52 Ces jardiniers, ils ont par exemple aidé Kylian
37:54 à tracer son chemin, on l'a rencontré hier
37:57 avec ses camarades, avant d'arriver dans son lycée professionnel.
38:00 Le jeune homme n'aime plus l'école,
38:02 le directeur de son collège le traite de bon à rien,
38:05 et puis il y a une rencontre.
38:07 - Monsieur Arkel, ça fait trois ans que je le connais,
38:09 ça fait trois ans qu'il me booste,
38:11 pour mon brevet, il m'a boosté,
38:13 c'est grâce à lui que je suis là actuellement.
38:15 - J'avais beaucoup de difficultés, et du coup grâce au soutien scolaire
38:17 avec Madame Schneider, j'ai pu apprendre beaucoup plus
38:19 que ce que j'avais appris en un an.
38:21 - Elle prend vraiment le plaisir de nous transmettre
38:23 son savoir-faire, donc je trouve ça vraiment exceptionnel.
38:26 - La transmission, l'héritage,
38:28 laissé par un enseignant, une question centrale
38:30 dans cet atelier où on apprend le métier de verrier,
38:32 et on comprend que derrière chaque enseignant
38:34 se cache un autre professeur.
38:36 - Plusieurs, oui, plusieurs, à certains moments,
38:38 ont été marquants et ont pu ramener un petit déclic.
38:40 Et un jour je me disais,
38:42 ah purée, mais qu'est-ce que ça doit être trop cool
38:44 d'être prof d'atelier. Et puis peut-être que parmi les élèves,
38:46 un jour il y en aura un qui va devenir prof, et puis voilà.
38:48 - Alors comme Jean-Jacques Goleman,
38:50 on pense tous à un ou une professeur
38:52 à qui on doit beaucoup.
38:54 - C'était un professeur, un simple professeur
38:57 qui pensait que sa voix était un grand trésor.
39:01 Tous les moins que rien,
39:03 - Et quand on est ado ou enfant,
39:05 au-delà de leur matière,
39:07 les profs ont la capacité d'enseigner bien plus,
39:09 et finalement, leur rôle est très grand.
39:12 - Pour changer la vie.
39:14 - Merci Pierre Bazin, c'est émouvant je trouve,
39:20 c'est d'écouter ces jeunes,
39:22 qui remercient leur enseignant.
39:24 Vous avez un enseignant qui vous a marqué,
39:26 Nicole Garcia ?
39:28 - Ah oui, énormément. J'adore dire son nom,
39:30 elle s'appelle Lémonie Crivelle.
39:32 Je crois que j'étais un peu amoureuse d'elle.
39:34 Je racontais même aux autres élèves que je la voyais
39:36 dans l'interclasse, qu'on faisait du tennis ensemble,
39:38 ce qui était absolument fou.
39:40 Mais j'étais très fasciné par elle,
39:42 et puis en plus, beaucoup de choses de mon désir d'actrice
39:44 se cristallisaient autour d'elle,
39:46 parce qu'elle arrivait de France,
39:48 j'étais en Algérie,
39:50 elle avait vu Gérard Philippe au théâtre,
39:52 elle avait vu Jean Villard, tout ça.
39:54 Peut-être un genre d'élément déclencheur,
39:56 mais elle était merveilleuse.
39:58 Elle ne correspondait pas du tout au type de femme
40:00 qui existait beaucoup dans notre Algérie coloniale.
40:02 Elle marchait en chaussure plate,
40:04 à grands pas,
40:06 elle avait des petits cheveux...
40:08 Voilà, je l'ai aimée beaucoup.
40:10 - Nora Fresse,
40:12 un professeur qui vous aurait marqué ?
40:14 - Je vais vous doter de deux belles personnes.
40:16 C'est ma professeure de CEA,
40:18 Madame Pelletier,
40:20 qui a vu en moi la petite fille qui voulait croire
40:22 en plein de choses.
40:24 Et vraiment, M. Bouillet,
40:26 mon directeur de primaire et professeur de CMA,
40:28 qui n'a pas vu en moi
40:30 la petite fille d'origine immigrée
40:32 avec des parents analfabètes,
40:34 où il est très...
40:36 Et je le dis avec émotion,
40:38 Madame Pelletier, M. Bouillet,
40:40 vous avez aussi changé ma vie,
40:42 et je me sens capable grâce à vous.
40:44 - Voilà, ça c'est beau, pour tous les professeurs qui nous aimaient ce matin,
40:46 le rôle qu'ils ont à jouer.
40:48 - Et vous Nathalie ?
40:50 - Oui, je pense à plein de profs,
40:52 mais mon instituteur de CE2,
40:54 M. Charier,
40:56 il m'a énormément boostée,
40:58 et voyez,
41:00 malgré le temps qui passe, son nom reste.
41:02 - Mais il y en a d'autres aussi.
41:04 Je me souviens d'une institutrice
41:06 qui a eu mon fils le plus jeune, Pierre,
41:08 qui s'appelait Madame Brick et Foissier.
41:10 Je suis content de dire son nom au micro,
41:12 parce qu'elle était horrible.
41:14 Elle faisait des sévices aux élèves.
41:16 - Alors là, on est dans le négatif.
41:18 - Revenons vers les choses positives.
41:20 - Les professeurs, on en parlait,
41:24 Nora Fresse, vous qui êtes à la tête
41:26 de cette association de lutte
41:28 contre le harcèlement,
41:30 les professeurs ne sont pas les seuls
41:32 à avoir leur rôle à jouer, vous le disiez, c'est d'abord aux parents,
41:34 d'éduqués bien entendu, mais quand même,
41:36 Emmanuel Macron hier en visite dans une école
41:38 a dit "l'école doit être un sanctuaire,
41:40 la violence ne doit pas y avoir sa place".
41:42 Mais alors,
41:44 comment se fait-il que le harcèlement
41:46 commence pourtant dans la cour de récréation
41:48 sous les yeux des professeurs
41:50 et des surveillants ?
41:52 - Tout à fait un sanctuaire, évidemment,
41:54 c'est-à-dire un lieu qui doit être
41:56 protégé, rester protecteur.
41:58 Néanmoins,
42:00 ce n'est pas ce qui se passe.
42:02 Les professeurs, évidemment, ont tout leur rôle à jouer,
42:04 mais ce qui se passe, c'est que 94%
42:06 des violences ont lieu dans la cour de récréation.
42:08 Moi, je pense que tous les Français doivent
42:10 être des éducateurs, aussi bien
42:12 la femme de ménage que l'homme qui conduit
42:14 le bus, que celui qui ouvre
42:16 la porte dans l'école, le gardien.
42:18 Parce qu'en fait, on doit être une communauté
42:20 protectrice et bienveillante. Et c'est pour ça
42:22 qu'il faut former les professeurs. Nous, on les forme,
42:24 et on forme beaucoup, beaucoup, beaucoup
42:26 d'agents du péri-scolaire, vous savez,
42:28 à la mairie d'Yenne, entre Midier et Deux,
42:30 où il se passe tant de choses.
42:32 Et quand on interroge les enfants,
42:34 en école primaire, ils nous disent que
42:36 c'est les animateurs qui sont leurs adultes de confiance.
42:38 Et quand on est au collège et au lycée,
42:40 ce sont les surveillants, les assistants d'éducation
42:42 qui sont dans les lieux à risque. Donc en fait,
42:44 il faut se lever chaque matin et se dire que
42:46 chaque enfant est aussi le mien et doit être
42:48 protégé. Et c'est comme ça qu'on y arrivera.
42:50 Et quant à Emmanuel Macron, j'espère qu'il aura
42:52 raison. Parce que si dans
42:54 l'école, tout lieu de socialisation,
42:56 la violence peut se poursuivre, alors on
42:58 l'arrêtera pas. C'est ce qu'on appelle le continuum des violences.
43:00 Et on sait que malheureusement, les auteurs
43:02 de harcèlement continueront auprès de leurs femmes,
43:04 de leurs époux, dans la rue, au travail.
43:06 Donc, agir ainsi,
43:08 c'est peut-être aller vers, moi je crois, vraiment
43:10 une France apaisée.
43:12 C'est quand même bien d'avoir des interactions
43:14 positives. Et puis aussi, une chose, si des enfants
43:16 nous écoutent, bien sûr, vous avez l'impression
43:18 que vous n'avez pas d'amis, que vous êtes
43:20 à part, que vous êtes différents. Mais sachez
43:22 que cette différence, c'est vraiment une
43:24 richesse. Et vous verrez que plus tard, les amis d'aujourd'hui
43:26 ne sont pas ceux de demain. Et que
43:28 ce qui se cache derrière tout ça, c'est vraiment
43:30 l'amitié aux enfants.
43:32 Si vous avez de la peine, essayez d'en parler.
43:34 Mais ça ne dure pas. Je vous jure,
43:36 demain, il fera jour, ça ne dure pas.
43:38 - Merci. Merci beaucoup, Nora Fresse,
43:40 de nous apporter cet éclairage.
43:42 Et puis merci pour votre combat.
43:44 Un combat finalement, auquel
43:46 vous apportez votre pierre, Nicole Garcia, puisque...
43:48 - J'espère, oui.
43:50 - Non, mais c'est vrai, ce texte de Marie-Henrie N'Diaye,
43:52 il apporte aussi
43:54 une pierre à cet édifice.
43:56 - Oui, c'est vrai. - Est-ce que vous jouerez du 17 au
43:58 28 avril sur la scène du Théâtre de Paris ?
44:00 - Oui.
44:02 Marie-Henrie N'Diaye, c'est un grand autant.
44:04 Elle essaie de ne pas montrer
44:06 la faute morale, mais seulement
44:08 pour... Dans un fait divers,
44:10 quels sont tous ces destins qui font collusion
44:12 et qui permettent l'advenu
44:14 de ce qu'on appelle le drame.
44:16 En particulier,
44:18 le rôle de ce professeur qui n'a pas...
44:20 - Qui a ses limites, en fait.
44:22 Qui est une femme,
44:24 qui est un être humain.
44:26 - Qui n'a pas pu
44:28 faire barrage de son autorité
44:30 pour faire que
44:32 le chose n'arrive pas.
44:34 - On va continuer avec un peu de musique
44:36 pour adoucir tout ça. Parmi vos choix musicaux,
44:38 il y a Amy Winehouse,
44:40 Nicole Garcia.
44:42 - Elle est adoucie tellement...
44:50 - Je ne sais pas si ça adoucit, mais ça fait du bien à l'oreille
44:52 quand même, malgré tout. - Oui, voilà.
44:54 - Pourquoi vous l'avez choisie ? - J'adore Amy Winehouse.
44:56 - Alors, on va continuer
44:58 à l'écouter. Et puis,
45:00 on se retrouve dans... Oui, Amy Winehouse.
45:02 - Winehouse. - Je le dis bien, hein ?
45:04 - Bien, très bien. La pierre à l'âche, aspirée comme il faut.
45:06 - Dans un instant, votre journal inattendu
45:08 continue. Nicole Garcia,
45:10 merci beaucoup Nora Fraisse d'être venue. - Merci à vous.
45:12 - Belle pièce, belle représentation. - Merci, vous verrez.
45:14 - J'espère pouvoir venir vous voir. - Oui, j'espère.
45:16 - Ça va être émouvant. Bravo.
45:18 ...
45:40 - Le journal inattendu de Nicole Garcia,
45:42 avec Nathalie Reus.
45:44 ...
45:46 - Nicole Garcia,
45:48 j'ai lu une interview dans laquelle
45:50 vous disiez que vous étiez punk,
45:52 mais que vous l'aviez découvert sur le tard.
45:54 Qu'est-ce que ça veut dire ?
45:56 - J'ai dit ça, moi ?
45:58 - Oui. - Oui, sur le tard, c'est vrai.
46:00 Peut-être, je veux dire que
46:02 je ne suis pas très conforme.
46:04 C'est peut-être ça que je voulais dire.
46:06 Que je ne suis plus...
46:08 Comment...
46:10 Je ne sais pas. Punk, c'est un peu...
46:12 Oui, oui, ça. C'est une belle formule,
46:14 mais que je suis...
46:16 Peut-être que je me suis longtemps
46:18 conformé à quelque chose,
46:20 et que je me suis rendu compte
46:22 que j'avais une nature plus rebelle
46:24 et plus... - Sauvage.
46:26 - Plus sauvage. Voilà.
46:28 Plus sauvage, plus rebelle,
46:30 que je m'autorise maintenant
46:32 et que je ne me suis pas autorisé pendant très longtemps.
46:34 Peut-être, c'est un truc comme ça.
46:36 - Est-ce que c'est punk de monter sur scène
46:38 à votre âge, même si je ne dis pas votre âge ?
46:40 - Non. - Mais vous, vous n'avez plus 20 ans.
46:42 - Non. - Vous n'avez plus 20 ans.
46:44 - Non. Un peu dépassé.
46:46 Oui, mais pourquoi ?
46:48 - Je ne sais pas, parce que c'est physique
46:50 quand même de monter sur scène, de tenir seul
46:52 un texte aussi
46:54 fort que celui que vous allez tenir.
46:56 - J'ai des grands exemples
46:58 qui m'ont précédé, qui m'ont dit
47:00 qu'être actrice, justement, on peut être
47:02 très longtemps sur scène,
47:04 même au cinéma, très longtemps. Mais la scène...
47:06 Non, on parlait
47:08 de ma forme physique,
47:10 de comment...
47:12 Non, mais ça, ça ne... Non, ça ne compte pas.
47:14 - Ça ne compte pas ? - Non. - Ça ne compte pas quand on monte sur scène ?
47:16 Vous ne vous y préparez pas physiquement
47:18 à monter sur scène ? - Non, on se prépare physiquement
47:20 tout le temps, mais non, non, enfin...
47:22 Si, mais
47:24 je parle de ça comme
47:26 à tous les acteurs qui ont même beaucoup plus jeune que moi.
47:28 Quand on joue des pièces comme ça, des performances
47:30 comme ça le soir, c'est vrai qu'on reste
47:32 tranquille dans la journée.
47:34 On se prépare à ça, et uniquement
47:36 à cette performance-là. On ne peut pas faire autre chose.
47:38 Ça, oui, c'est une préparation physique
47:40 mais que font, je crois,
47:42 tous les artistes
47:44 à tous les âges.
47:46 Non, non. Mais c'est ça qui est
47:48 très extraordinaire, peut-être
47:50 que je vis, et je vois bien que
47:52 beaucoup de gens autour de moi ne le vivent pas, c'est qu'il n'y a pas
47:54 cette sanction de l'âge
47:56 qu'on voit dans d'autres professions,
47:58 ou chez d'autres personnes,
48:00 quand il y a quelque chose qui...
48:02 Voilà, comme chez Bob Dylan,
48:04 qu'est-ce qu'on parle à Bob Dylan ?
48:06 - Pourquoi pas ?
48:08 - Non mais qui continue
48:10 au-delà des arrêts,
48:12 des retraites... - Donc la retraite,
48:14 non, pas pour vous, quoi ? - Non, non,
48:16 pas du tout. Je ne sais même pas ce que ça veut dire.
48:18 Je le comprends
48:20 pour des métiers difficiles, qu'on a envie
48:22 de souffler, et de poser son sac
48:24 et son cartable, et de dire
48:26 "c'est fini". Mais c'est autre chose.
48:28 Quand je parle de cet imaginaire
48:30 qui nous pousse en tant qu'artiste,
48:32 il est toujours là, et donc
48:34 je ne sais pas...
48:36 Le travail même, la création, ça fait partie
48:38 de ce qui me fait vivre,
48:40 donc ça n'a jamais été un fardeau.
48:44 Voilà, ça ne l'est pas.
48:46 - Une question que je ne vous ai pas posée,
48:48 sur le "me too" du cinéma,
48:50 qui soulève le cinéma français,
48:52 actuellement.
48:54 Comment vous vous positionnez sur cette question ?
48:56 - Ah, ça m'aurait manqué que vous faisiez pas cette question !
48:58 Non mais ça m'aurait manqué !
49:00 Non mais moi, je parle pour moi,
49:02 encore une fois, je parle pour ma génération,
49:04 et pour celles qui étaient avant moi.
49:06 Je pense que dans ce
49:08 patriarcat sans réplique
49:10 dans lequel nous vivions, on a chacune
49:12 fait des combats solitaires.
49:14 Je me réjouis beaucoup maintenant
49:16 que filles et femmes soient
49:18 dans un combat solidaire.
49:20 Et qu'elles puissent parler, qu'elles soient débaillonnées.
49:22 Voilà, c'est...
49:24 Mais c'était...
49:26 Moi je suis très féministe
49:28 tout en n'étant pas militante, mais je sais que
49:30 on a mené ces combats-là, toutes seules.
49:32 Voilà, et donc
49:34 c'est formidable que maintenant, cette solitude
49:36 soit éclatée,
49:38 que ce soit...
49:40 Qu'elles puissent avoir des... Qu'elles soient
49:42 entendues, que les appels soient...
49:44 - Qu'il y ait une solidarité. - Oui !
49:46 Cette solidarité maintenant,
49:48 qu'elles soient...
49:50 Entre hommes et femmes, d'ailleurs !
49:52 Et que ça se...
49:54 Ce combat, quoi !
49:56 - Merci beaucoup !
49:58 Merci beaucoup pour ces paroles de fin,
50:00 ces mots de fin, ce combat solidaire que vous soutenez.
50:02 Merci Nicole Garcia d'être passée
50:04 dans ce studio, en direct,
50:06 dans ce journal inattendu.
50:08 Je rappelle que vous êtes à partir du 17 avril
50:10 sur la scène du Théâtre de Paris, dans la magnifique
50:12 pièce de Marie-Henri Diaille,
50:14 royant la professeure de français.
50:16 Merci d'être venue nous en parler.
50:18 Dans un instant, Laurent Deutsch, entrée dans l'histoire.
50:20 Je vous souhaite à tous une très belle
50:22 après-midi sur RTL.
50:24 Merci Nicole Garcia !
50:26 [SILENCE]