Regardez Le Journal Inattendu du 27 janvier 2024 avec Nathalie Renoux.
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00:02 [Musique]
00:10 12h30, 13h30
00:12 Le journal inattendu de Michel Bussi
00:15 Avec Nathalie Renou sur RTL
00:17 Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans ce journal inattendu.
00:21 A mes côtés un homme qui manie le suspense et le retournement de situations
00:25 avec une habileté rarement égalée, l'un des auteurs les plus lus en France
00:29 Michel Bussi, bonjour Michel Bussi.
00:31 Bonjour.
00:32 Vous venez de publier votre nouveau roman "Mon cœur a déménagé"
00:35 Alors en comptant celui-ci, ça fait combien au total ?
00:37 On va faire 19 sans compter les romans jeunesse.
00:40 19, ça c'est une bibliothèque quasiment.
00:44 On va bien sûr longuement parler de cette histoire d'amour, d'amitié, de quête de vengeance
00:48 mais d'abord je vais vous inviter à commenter l'actualité avec moi
00:51 tout de suite les informations.
00:53 [Musique]
00:55 A la une de l'actualité, le conflit des agriculteurs.
00:58 Les annonces de Gabriel Attal sont-elles suffisantes pour mettre fin au mouvement ?
01:02 Rien n'est moins sûr, de nombreux barrages sont levés à l'heure où nous parlons
01:06 mais les jeunes agriculteurs promettent que ces barrages vont reprendre dès dimanche soir.
01:12 Qu'est-ce que réclament les contestataires ? Nous ferons le point dans ce journal.
01:16 L'arrestation d'un pédocriminel à Strasbourg, soupçonné de gérer plusieurs forums sur le dark web
01:22 est un exploit des enquêteurs car l'homme avait mis en place de nombreux pare-feux.
01:26 À l'Aubonne d'Australie, la reine s'appelle Arina Sabanenka.
01:30 La Biélorusse remporte le tournoi pour la deuxième fois d'affilée.
01:34 Il y aura également du football et du rugby aujourd'hui.
01:36 Et puis la météo, bonjour Valérie Quintin.
01:38 Bonjour.
01:39 Vous nous apportez du soleil.
01:40 C'est vrai, il fait beau presque partout en France.
01:42 On a encore quelques poches de grisaille entre le bord de l'Aisle et le Midi Toulousain
01:45 et puis des nuages un petit peu encombrants cet après-midi sur la pointe bretonne.
01:49 Potentiellement sur le Finistère ou encore le Morbihan.
01:51 Pour tous les autres, un beau soleil malgré une baisse des températures, notamment sur la moitié nord.
01:56 8 degrés à Lille cet après-midi, 9 à Paris et au Havre.
01:59 Comptez 12 à Valence, 13 à Nantes, 16 à Brive et des 8 degrés à Montpellier.
02:03 Merci beaucoup Valérie.
02:04 C'était le premier point de blocage installé par les agriculteurs.
02:11 Le barrage de Carbone en Haute-Garonne sur l'A64 est levé.
02:16 L'instigateur et figure du mouvement, l'éleveur Jérôme Bell, est satisfait des annonces de Gabriel Attal, venu le rencontrer hier.
02:23 Le Premier ministre a promis, entre autres, qu'il n'y aurait pas de hausse de la taxe sur le gazole non routier,
02:29 que les éleveurs bovins touchés par la maladie MHE verraient leurs indemnités augmenter,
02:34 que les lois Egalim sur les prix seraient strictement respectées.
02:38 De quoi satisfaire également Laurent Abadie, lui aussi éleveur bovin en Haute-Garonne.
02:43 On a eu quand même un gros effort du gouvernement par rapport aux revendications qu'on a demandées.
02:48 Ce n'est pas tout à fait le top, mais ils ont fait un effort et on s'était engagé à respecter les conditions,
02:55 de lever si on avait un geste de leur part.
02:58 On a quand même une participation sur le GNR.
03:02 C'est le gazole non routier.
03:03 Le gazole non routier, tout à fait, pour faire fonctionner nos véhicules.
03:07 Ensuite, un plan d'aide pour les élevages touchés à la MHE.
03:10 C'est la maladie qui a touché nos élevages bovins dans tout le sud-ouest.
03:14 Je pense qu'on a été quand même entendus.
03:16 Je ne sais pas comment expliquer la réaction de certains agriculteurs par rapport au déblocage de notre parcours.
03:22 On y est arrivé, nous, en passant, certes, une grosse semaine en place,
03:26 mais je pense que tout casser, ce n'est pas la solution.
03:29 Laurent Abadie, éleveur de Haute-Garonne avec Valentin Larchier.
03:33 Le barrage de la 64 est levé, on l'a compris, mais est-ce le cas partout ?
03:37 La FNSEA promettait, hier soir, des roulements sur les routes.
03:41 Un représentant des jeunes agriculteurs annonçait la levée de barrages.
03:45 Aujourd'hui, pour mieux revenir lundi, alors où en est-on exactement ?
03:48 On fait le point avec vous, Clément Terra. Bonjour.
03:51 Bonjour. Alors, il reste une quinzaine de tronçons impactés sur les autoroutes
03:55 et d'autres points de blocage résistent encore un peu partout, sur des ronds-points notamment.
03:59 Et c'est le sud de la France qui est le plus impacté encore ce samedi.
04:02 Sur l'A480 à Grenoble, c'est bloqué au niveau du pont de Catane et dans la direction de Chambéry.
04:06 C'est un point de névralgie car il donne accès aux stations de ski des Alpes.
04:10 Sur la 7, la Drôme est impossible à traverser.
04:13 Les agriculteurs bloquent également la 9, qui est fermée à la circulation du Vaucluse au département de Lod.
04:19 La 62 coupure entre Agin et Montauban dans les 200.
04:22 Sur la 71, en Auvergne, les barrages sont maintenus.
04:25 Sur la 10, entre la Charente-Maritime et la Vienne, l'autoroute est coupée.
04:29 Entre Sainte et Niord, bloquée à Poitiers. La 63 est coupée à Bayonne.
04:33 La 20 est partiellement coupée. Certains échangeurs sont bloqués en Haute-Vienne et dans le secteur de Montauban.
04:39 Mais on l'a dit, il y a beaucoup de barrages qui ont été débloqués.
04:43 Mais les préfectures préviennent que la reprise de la circulation ne pourra se faire qu'après vérification de la praticabilité des routes.
04:50 Alors le déblocage va se faire au compte-gouttes.
04:52 Et puis on vient de l'apprendre, certains véhicules de transport routier sont exceptionnellement autorisés à rouler ce week-end,
04:58 après les difficultés de circulation cette semaine déclenchées par les manifestations d'agriculteurs.
05:03 Merci Clément pour ces précisions.
05:05 Michel Bussi, vous venez de Normandie. Est-ce que vous avez croisé des barrages d'agriculteurs ?
05:10 Moi je voyage beaucoup en train, donc du coup les trains ne les ont pas bloqués.
05:14 J'ai eu de la chance. Moi je suis prof de géo, enfin j'étais prof de géo pendant toute ma vie à l'université,
05:20 plutôt en géographie politique, donc les géographes ils ont tendance à toujours remettre ça dans un contexte un peu global.
05:25 Et moi le commentaire que j'ai envie de faire c'est qu'en fait un des gros changements qu'on a eu ces 50 ou 60 dernières années dans le monde,
05:33 c'est vraiment qu'on est passé d'un monde qui était un monde agricole à un monde urbain.
05:37 En fait longtemps c'était 80% de gens qui habitaient dans le monde rural et 20% en ville.
05:41 On est passé à plus de 50/50 de gens qui habitent en ville et le processus va continuer.
05:46 Donc on a de plus en plus d'urbains et en fait le gros enjeu c'est de nourrir la planète.
05:50 Avec de moins en moins d'agriculteurs.
05:52 Avec de plus en plus de gens qui ont des modes de comportement urbain, qui mangent,
05:56 mais qui évidemment n'ont plus de poules dans leur jardin, ne cultivent plus de tomates, etc.
06:00 Et donc ça a complètement changé la façon de nourrir la planète et la France.
06:04 Et donc on est resté sur une vision de l'agriculture assez romantique,
06:07 parfois où chacun avait un grand-père agriculteur ou même pouvait lui-même cultiver.
06:12 Et aujourd'hui c'est plus le cas.
06:13 Donc effectivement l'agriculture a complètement changé et il y a évidemment plein de paradoxes.
06:18 On peut vraiment nourrir la planète avec une poignée d'agriculteurs qui sont très peu nombreux.
06:24 Et du coup on va vers une agriculture qui nécessairement est plus intensive, plus forte.
06:29 Et ça cause évidemment beaucoup de problèmes environnementaux et des problèmes éthiques aussi.
06:34 Mais on n'a pas la solution d'entrée parce qu'effectivement c'est très compliqué de nourrir des métropoles
06:40 comme Paris ou dans le monde qui font 20 millions, 30 millions d'habitants.
06:44 Évidemment on n'est plus dans la petite ferme où on allait vendre ses poules au marché d'à côté.
06:49 C'est toute une logistique qui consiste à nourrir des mégalopoles
06:52 où parfois même des centaines de millions d'habitants qui habitent sur des littoraux
06:57 où il n'y a pratiquement plus d'espace agricole.
06:59 C'est l'un des enjeux de demain probablement.
07:02 Alors on continue à parler de ce conflit.
07:04 Dans l'Oise, des agriculteurs ont bien l'intention de continuer à bloquer la cèze.
07:08 Ils ont décidé ce matin de laisser des engins sur place
07:11 mais de prendre la route, certains avec leurs véhicules personnels,
07:14 d'autres avec leurs tracteurs pour se rendre à Beauvais
07:17 où aura lieu un hommage à l'agricultrice Alexandra Sonnac et à sa fille Camille
07:21 tuée par une voiture qui a percuté un barrage en Ariège.
07:24 Bonjour Arthur Périrat.
07:25 Bonjour.
07:26 Alors vous êtes avec un agriculteur sur son tracteur en route pour Beauvais.
07:31 Absolument. Ainsi dans la petite cabine de Paul, son tracteur vert
07:35 ouvre la marche escortée par deux véhicules de la gendarmerie.
07:39 Derrière nous, des dizaines d'engins agricoles.
07:42 Et pour le moment, les agriculteurs se font entendre à coup de klaxon sur une route.
07:47 On l'entendait derrière moi sur une autoroute déserte,
07:50 des sonneries qui risquent de résonner sous les fenêtres du Premier ministre.
07:54 La semaine prochaine, on attend les directives du gouvernement.
07:58 Là, on remonte sur Beauvais mais c'est pas impossible que dimanche,
08:01 on redescende pas sur Paris.
08:03 Bloquer Paris pour alerter le gouvernement, pour vraiment être entendu, c'est ça ?
08:07 Oui, alors on a bien vu Gabriel Attal, il a parlé hier soir,
08:13 il a grappiné quelques points mais pas la globalité de ce que nous on entend.
08:18 Alors en roulant à 40 km/h, j'ai eu le temps d'échanger longuement avec Paul,
08:23 le jeune homme de 19 ans, demande la baisse des charges, réévaluer le prix du lait,
08:27 un son de cloche commun entre Paris et Bruxelles.
08:30 Bref, tout un tas de dossiers sur la paille.
08:33 En attendant, l'heure aujourd'hui est au recueillement pour rendre hommage
08:36 aux deux personnes qui ont perdu la vie sur un barrage la semaine dernière.
08:39 Et écoutez, le convoi vient tout juste d'arriver à Beauvais.
08:43 Merci beaucoup Arthur Pereira, j'attendais encore un dernier coup de klaxon
08:51 qui n'est pas venu mais on l'a vu, vous étiez avec les agriculteurs en direction de Beauvais.
08:56 Merci à vous.
08:57 Anim, les preuves d'amour qui ont été promises par Gabriel Attal
09:01 n'ont visiblement pas touché le cœur des agriculteurs.
09:04 Ils étaient hier soir sur un barrage sur l'A9.
09:07 Avant que la manifestation ne dégénère, nous sommes en direct avec notre correspondant Etienne Baudu.
09:12 Bonjour.
09:13 Bonjour Nathalie, bonjour à tous.
09:15 Bilan de cette soirée Etienne, 8 véhicules brûlés et le bureau des douanes touché par un incendie.
09:20 Oui, il semblerait que plusieurs agriculteurs mécontents du discours du Premier ministre
09:24 se soient rendus hier soir au bureau des douanes situé à quelques centaines de mètres seulement
09:28 du barrage érigé sur l'autoroute à la sortie de nuit.
09:30 Mais là, vers 19h15, ils défoncent avec des engins agricoles, selon la préfecture Le Portail.
09:35 Puis ils mettent le feu à des voitures stationnées sur le parking, 8 en tout.
09:39 Mais pas des véhicules de service, ce sont des véhicules saisis par les douaniers.
09:42 Le feu se propage alors à la façade du bâtiment administratif, rapidement éteint par les pompiers.
09:47 Les incendiaires ont-ils pu pénétrer dans les locaux de la douane ?
09:50 Des investigations étaient en cours ce matin.
09:52 Le préfet du Gard lui, condamne avec la plus grande fermeté ces graves dégradations,
09:56 fait-il savoir. Sans plus, pour ne pas mettre, semble-t-il, de l'huile sur le feu,
10:01 une enquête est en cours pour identifier les auteurs.
10:03 Merci Etienne Baudu, en direct de Nîmes.
10:05 Alors hier soir, on l'a dit, le Premier ministre a annoncé qu'il n'y aurait pas de hausse de la taxe
10:09 sur le gazole non routier, que les éleveurs beaugerins touchés par la maladie MHE
10:14 verraient leurs indemnités augmenter, que les lois Egalim sur les prises seraient strictement respectées.
10:19 Notre spécialiste agriculture Virginie Garin est avec nous. Bonjour Virginie.
10:23 Bonjour, bonjour à tous.
10:24 Alors c'était des mesures qui étaient réclamées par les agriculteurs,
10:27 mais qu'est-ce qui coince encore aujourd'hui ?
10:30 C'est un mouvement compliqué parce qu'il y a des revendications très différentes selon les régions.
10:34 Le sud-ouest, touché par la maladie des vaches, a obtenu des aides pour payer les frais vétérinaires.
10:39 Le barrage a été levé. Mais dans les départements céréaliers, en Ile-de-France, en Bourgogne,
10:44 on se bat contre la jachère que veut imposer Bruxelles.
10:47 En Bretagne ou dans le nord, les agriculteurs demandent la suppression des normes écologiques
10:51 concernant les pesticides sur les choux de Bruxelles, les endives, la betterave.
10:55 Les régions viticoles en crise veulent des aides financières.
10:58 Il y a des revendications aussi sur l'installation des jeunes, la transmission des fermes, la retraite.
11:03 Donc beaucoup, beaucoup de réponses à apporter encore.
11:06 Il y a au moins une revendication qui les rassemble tous, Virginie, c'est ce qui concerne les prix.
11:11 Oui, un revenu décent pour les paysans.
11:13 Alors ça va être compliqué aussi parce que les agriculteurs n'ont plus confiance dans la loi.
11:17 Les réglementations censées les protéger ne sont pas appliquées par la grande distribution et les industriels, disent-ils.
11:23 Alors Gabriel Attal a annoncé des sanctions contre trois entreprises,
11:27 Malo, le fabricant de yaourt, et deux filiales de Bigard, producteurs de viande,
11:31 qui ne sont pas confirmées d'ailleurs par Bercy ce matin.
11:34 Alors de toute façon, ça ne va pas suffire.
11:36 C'est une réforme de fonds qu'ils demandent, la même d'ailleurs depuis 30 ans.
11:40 Qu'est-ce qui va se passer dans les prochains jours ?
11:42 Un répit, on l'a entendu par endroits ce week-end, mais les syndicats appellent à une reprise des blocages dès lundi.
11:48 Ils ont en ligne de mire le discours de politique générale mardi, du Premier ministre, devant le Parlement.
11:54 Alors ils espèrent d'autres réponses.
11:56 Et le ministre de l'Agriculture fera lui des annonces dans la semaine, par exemple pour les véticulteurs.
12:01 Donc ce mouvement risque de durer au moins jusqu'en milieu de semaine.
12:05 Merci Virginie Garrin.
12:07 Michel Bussy, on l'a bien compris, le territoire n'est pas logé à la même enseigne.
12:11 Il y a des revendications disparates selon les régions.
12:13 Ça parle au géographe que vous êtes.
12:15 Oui, c'est vrai bien sûr.
12:17 Et puis les évolutions ne sont pas les mêmes.
12:19 Si on prend le vin dans le sud, longtemps ça a été prospère.
12:21 Et puis en Occitanie par exemple, aujourd'hui c'est une crise très grave du vin, qui est globale.
12:25 Parce qu'évidemment on boit moins de vin, de table, etc.
12:27 Donc c'est une crise globale.
12:28 Si on prend la Bretagne, il faut se rappeler que la Bretagne, après-guerre, c'est une région qui avait à peine de quoi se nourrir.
12:34 Et puis on a obligé, c'est vraiment l'Europe, la France qui a obligé les Bretons à faire une agriculture très productive.
12:41 Et finalement assez polluante, avec beaucoup d'élevage de porcs, etc.
12:45 De lisier.
12:46 Et aujourd'hui, évidemment, ce n'est pas les Bretons qui sont responsables de ça.
12:48 C'est-à-dire qu'on leur a demandé de le faire.
12:50 Et aujourd'hui, on leur demande des règles inverses qui sont tout à fait logiques.
12:53 Parce qu'effectivement, il y a des études scientifiques qui montrent qu'il faut évoluer.
12:57 Mais ce n'est pas à eux de trouver la solution quelque part.
13:00 Il faut évidemment les aider.
13:01 Mais c'est étrange, effectivement, qu'en moins de 50 ans, on passe de pratiquement une agriculture extrêmement productive
13:09 à pratiquement des injonctions inverses pour les agriculteurs.
13:13 Donc on comprend qu'en une génération, ils ont vu des injonctions complètement contradictoires.
13:17 Ce n'est pas si évident que ça pour eux de s'adapter.
13:19 Merci pour ces réactions, en tout cas, sur cette crise agricole.
13:22 Dans un instant, Arina Sabalenka, reine d'Australie, c'est du tennis.
13:26 A tout de suite.
13:28 Le journal inattendu.
13:29 Michel Bussi, Nathalie Renaud.
13:32 Le journal inattendu sur RTL.
13:35 Avec Michel Bussi et Nathalie Renaud.
13:37 Dans l'actualité également, l'arrestation d'un pédocriminel à Strasbourg.
13:41 L'homme, un informaticien à la retraite, avait mis en place d'efficaces pare-feu pour ne pas être repéré.
13:47 Il est soupçonné d'être à l'origine de plusieurs forums pédocriminels sur le dark web.
13:51 Thomas Proutot.
13:53 Le pédocriminel se croyait à l'abri derrière ses pseudos sur internet et son utilisation de navigateurs sécurisés.
13:59 Les enquêteurs de l'office mineur de la police judiciaire ont pourtant réussi l'exploit,
14:04 épaulés par des services de police étrangers, de remonter jusqu'à lui.
14:08 Et ce n'est pas un simple consommateur d'images pédopornographiques qu'ils ont cueillies à son domicile,
14:14 mardi matin à Strasbourg.
14:15 C'est l'hébergeur et le gestionnaire d'une importante plateforme d'échange d'images entre pédophiles.
14:20 Le dispositif permettait aux utilisateurs abonnés de télécharger ou de mettre à disposition des fichiers illicites sans laisser aucune trace.
14:29 Le démantèlement de ce forum entrave donc pour quelques semaines la diffusion massive de ces contenus odieux.
14:35 Pour noircir encore le tableau, l'homme de 64 ans est aussi soupçonné d'avoir agressé sexuellement un enfant de son entourage direct.
14:43 Il en court 10 ans de prison.
14:44 Thomas Proutot, chef du service police-justice d'RTL.
14:47 La loi immigration a été publiée au journal officiel ce matin.
14:52 Le texte comporte 86 articles dont 35 ont été retoqués par le Conseil constitutionnel.
14:57 Principalement des mesures qui avaient été ajoutées par la droite.
15:01 Emmanuel Macron a promulgué la loi depuis l'Inde où il était en visite d'Etat.
15:05 Une réaction peut-être sur cette loi immigration ?
15:08 En tant que chercheur en géographie politique pendant longtemps et très loin sur les règles,
15:13 je crois que c'était quand même une grande première sur la Ve République de faire voter une loi en espérant qu'elle soit retoquée par le Conseil constitutionnel.
15:21 C'est un cas d'école, on verra ce que ça donne.
15:24 Mais effectivement là on est quand même dans quelque chose d'assez unique et étrange.
15:29 Et je pense qu'il faudra quand même des révisions constitutionnelles parce que c'est quelque chose qui ne peut pas satisfaire les...
15:35 Qu'on soit favorable ou défavorable à cette loi immigration, il y a quelque chose qui effectivement ne va pas.
15:41 On va demander à des députés de voter une loi tout en espérant qu'elle soit retoquée.
15:44 Et que le Conseil constitutionnel défasse ce qu'ils ont voté.
15:47 Exactement.
15:48 Allez du sport à présent.
15:49 Et d'abord le sacre de la Biélorusse, Arina Zavalenka à l'Open d'Australie.
15:53 Deuxième victoire d'affilée dans ce tournoi du grand chelem.
15:56 La numéro 2 mondiale n'a pas fait de détails.
15:58 Victoire 6-3, 6-2 en 1h16 face à la numéro 15, la chinoise Zheng Qiwen.
16:05 La 19ème journée de Ligue 1 et rien ne va plus à Lyon qui concède une nouvelle défaite sur Sapellouz face à Rennes.
16:12 3 buts à 2 c'était hier soir.
16:14 A l'affiche aujourd'hui Montpellier-Lille à 13h, Nice-Metz à 17h et Marseille-Monaco à 21h.
16:21 Vous allez suivre cette journée de Ligue 1 ?
16:23 Oui, oui, moi je suis le Havre, je suis normand.
16:25 Donc le Havre ils sont bien là, ils sont presque dans la première partie.
16:27 Allez, encore un effort, ils vont être en Ligue des champions.
16:29 Le Havre en Ligue des champions ce serait fort.
16:33 Ils s'entendent peut-être et ça leur donne beaucoup d'espoir.
16:35 Et puis on rappelle que la France s'est qualifiée in extremis pour la finale de l'Euro de Handball en battant la Suède après prolongation 34 à 30.
16:42 La Suède qui a porté réclamation sur le coufran du français Elohim Prandi.
16:46 C'est ce coufran qui a permis d'arracher la prolongation.
16:49 En tout cas, en attendant, la France rencontrera le Danemark en finale.
16:54 Le journal inattendu de Michel Bussi.
16:57 Avec Nathalie Renaud sur RTL.
17:00 C'est maintenant l'heure du portrait. Alors si des auditeurs ne vous connaissaient pas Michel Bussi et que je devais vous présenter,
17:05 je commencerais par leur dire que vous avez vendu plus de 8 millions de livres.
17:10 Que vos romans policiers sont toujours ancrés dans un territoire, souvent en Normandie, votre Fief.
17:15 Mais que vous nous faites aussi voyager, pas étonnant pour un professeur de géographie.
17:20 En 2006, alors que vous enseignez à l'université de Rouen, vous faites vos débuts d'écrivain avec Code Lupin.
17:26 Puis votre carrière décolle grâce à "Un avion sans aile".
17:30 Donner à vos romans des titres inspirés des chansons du répertoire français est devenu un gimmick.
17:42 De mourir sur scène à "Maman a tort" en passant par "Trois vies par semaine".
17:46 Cet amour de la chanson française vous conduit même à écrire des paroles pour Gauvin Serre et ce titre "Que restera-t-il de nous".
17:54 "Que restera-t-il de nous ? Quand il n'y aura que distance, 4 murs et une absence.
18:03 Quand le ciel sera trop bas, quand il n'y aura plus de toi."
18:08 Et bien de vous, il restera cette chanson, un recueil de nouvelles, un scénario de série "L'île prisonnière"
18:14 et 19 romans dans lesquels vous maniez comme personne le suspense et l'art du twist final.
18:20 C'est votre marque de fabrique, 19 romans et bien d'autres à venir.
18:25 Puisque comme vos chanteurs préférés, vous gardez le rythme, une publication par an.
18:31 Contrairement à ce que laisse entendre le titre d'un de vos romans, "Le temps avec vous" n'est pas assassin, il est fertile et créatif.
18:40 "Le temps est assassin et emporte avec lui les rires des enfants et les mistrales gagnants."
18:52 Mais d'où vient cette volonté d'adosser vos romans à des titres de chansons françaises ?
18:58 C'était un hasard au départ, je commençais par "Mourir sur scène" donc c'était un jeu de montre, la scène, le fleuve et la scène de théâtre.
19:05 Et puis après il y a surtout eu "Un avion sans aile" où la chanson de Charlie Lécouture est présente dans le roman de façon assez forte.
19:11 Donc j'avais voulu que ce titre soit comme "Un avion sans aile" ou "Un avion sans aile" en remplaçant le L A I L E par L E 2 L E, la fille.
19:21 Et voilà, puis du coup on a associé mon premier gros succès à un titre de chanson.
19:26 Et après quand c'était possible, quand ça avait du sens, j'ai continué de le faire.
19:31 Et vous avez continué jusqu'à ce dernier roman qui a été publié en janvier, "Mon coeur a déménagé".
19:37 On en parle avec vous Michel Bussi dans votre journal inattendu.
19:41 Le journal inattendu de Michel Bussi.
19:43 Avec Nathalie Renou sur RTL.
19:45 Le journal inattendu de Michel Bussi.
19:50 Avec Nathalie Renou sur RTL.
19:53 C'est France Gall qu'on écoute sur "Si, maman si", une chanson de Michel Berger.
20:07 Et vous saviez, dès le départ peut-être, que vous alliez choisir cette chanson avec ce "Mon coeur a déménagé" pour titre de votre prochain roman ?
20:15 Oui c'est vrai, maintenant quand j'écoute des chansons, je me dis "Tiens, ce petit bout de phrase pourrait faire un joli titre".
20:20 Donc j'en ai comme ça un certain stock.
20:22 Et puis comme ce roman "Mon coeur a déménagé" parlait effectivement d'une petite fille qui parle à sa mère en fait,
20:27 qui va essayer de venger sa mère, et bien il y avait toujours "Si, maman si".
20:30 On a pratiquement l'impression que c'est mon héroïne qui parle.
20:33 Et puis cette petite phrase "Mon coeur a déménagé", je la trouve assez jolie, donc je vais la garder.
20:37 Alors effectivement, le pitch c'est une petite fille qui perd sa mère tombée du haut d'une passerelle,
20:42 a priori poussée par un mari violent et alcoolique.
20:45 Cette fillette, Follette, est placée et elle grandit en foyer en mûrissant un désir de vengeance.
20:51 Comment est-ce que naît l'idée d'un roman chez vous Michel Bussi ?
20:55 Moi déjà j'adore les romans de vengeance, alors on pense toujours à Montécristo par exemple,
21:00 mais il y en a plein d'autres, il y a "Ma non des sources" par exemple, "Etes-mortriers",
21:04 on pourrait en citer beaucoup, et donc moi j'aime bien, je trouve qu'il y a une dramaturgie assez forte,
21:08 donc j'avais envie d'en écrire un, et tout de suite est venue cette idée que cette enfant,
21:12 ce ne serait pas un orphelin à la Dickens ou à son famille,
21:15 ce serait une petite fille placée en foyer et qui allait se construire une autre personnalité
21:21 pour se venger de tous ceux dont d'après elle, qu'ils lui ont volé sa vie, qu'ils lui ont volé sa mère.
21:27 Évidemment dans mes romans il n'y a pas juste un méchant qui est identifié dès le départ,
21:31 il y a beaucoup de faux-semblants et donc il y a une enquête parce que...
21:34 Non sinon ce ne serait pas drôle.
21:36 Alors contrairement au précédent qui nous emmène du côté de Charleville-Mézières,
21:40 votre précédent roman en trois vies par semaine, celui-ci se situe chez vous à Rouen,
21:45 et puis il balaie les années 90, alors on va écouter cet extrait des archives d'RTL.
21:49 Nous sommes fin 1995, la France est dans la rue contre les réformes jupées sur les retraites et la sécurité sociale.
21:56 Pierre Dettre-Cheminot, stop à l'insupportable, enterrement de ce plan jupé comme vous l'entendez,
22:01 ou encore otage des ordonnances, voici quelques slogans qui reviennent très souvent ici en cette fin de manifestation.
22:06 Place de la Nation, nous sommes depuis maintenant deux heures.
22:09 C'est dans cette époque, dans ces grandes manifestations de 1995.
22:14 Ben oui, c'est vieux maintenant, on a beaucoup parlé de mai 68,
22:18 peut-être qu'il y a une génération qui va plus parler comme ça de l'automne 2015,
22:23 qui a aussi marqué un peu une génération, parce que c'est les dernières grandes grèves qu'on confessait d'un gouvernement,
22:28 c'est un petit peu un âge comme ça qui a disparu.
22:31 Et puis plus particulièrement à Rouen, c'est à Rouen qu'est parti ce mouvement, l'université, moi j'étais un jeune professeur.
22:35 Ah oui, 1995 c'était Rouen, ça a démarré.
22:38 Tout au départ, en octobre, c'est l'université de Rouen qui s'est mis en grève, donc j'y étais,
22:41 et puis après les universités ont suivi, puis après le plan jupé, et puis la France s'est bloquée.
22:46 Donc il y avait un petit clin d'œil comme ça, et puis il y a eu une nostalgie,
22:49 parce qu'effectivement c'était un peu ma jeunesse, c'est la jeunesse aussi d'une génération.
22:53 En faisant tourner ce livre, je vois qu'il y a beaucoup de gens qui se reconnaissent dans ce milieu des années 90,
23:00 et 1995 en fait partie, ces mouvements font partie.
23:03 J'avoue que ça m'a évidemment parlé, j'ai vécu aussi ces grandes grèves de 1995.
23:08 Alors ce roman, vous le dédiez à, je cite,
23:11 "toutes les travailleuses et tous les travailleurs sociaux qui croient encore à la solidarité".
23:17 Pourquoi encore ? Parce que c'est une valeur devenue rare ?
23:21 Oui, en tout cas ce qui est peut-être devenu rare, c'est déjà de parler des travailleurs sociaux,
23:25 puis surtout de parler de ce qu'ils font, c'est-à-dire la prévention.
23:28 C'est-à-dire qu'on parle évidemment beaucoup des faits divers,
23:30 on parle beaucoup des passages à lac, des choses qui ne vont pas, qui ont été ratés,
23:34 et on parle rarement évidemment des trains qui arrivent à l'heure,
23:37 ou des travailleurs sociaux qui ont bien fait leur travail,
23:39 et donc l'enfant s'est réinséré, l'adulte qui souffrait d'addiction finalement s'est libéré.
23:44 Enfin, tout ce travail-là qui est la prévention, et je pense que la prévention,
23:48 quand elle fonctionne bien, on ne la voit pas, et donc on a tendance à l'oublier,
23:51 peut-être à diminuer les crédits de la prévention.
23:53 Et voilà, donc j'ai beaucoup de travailleurs sociaux,
23:56 beaucoup d'éducateurs autour de moi qui s'occupent notamment d'enfants en difficulté,
24:00 et effectivement leur travail est généralement incroyable au quotidien.
24:04 Et puis un enfant qu'on sauve, un adulte qu'on sauve, c'est une énorme économie,
24:08 parce que ça veut dire que l'État, la société, ne va pas avoir à payer pendant toute une vie
24:13 d'assister cette personne si elle retrouve une autonomie.
24:16 Donc c'est évidemment un investissement important, mais encore faut-il évidemment en avoir conscience.
24:21 Voilà, c'est un hommage aux éducateurs et aux éducatrices qui font un travail formidable.
24:26 Quand on a préparé cette émission, on vous a demandé ce que vous souhaitiez écouter,
24:29 et comme très souvent avec nos invités, les Beatles reviennent,
24:33 ils sont là avec "All My Lovings".
24:41 C'est votre première découverte musicale, c'est ça ?
24:44 Oui, j'avais une grande sœur qui n'a qu'à 50 ans de plus que moi,
24:46 donc généralement j'écoutais ce qu'elle écoutait,
24:48 donc elle, elle était en plein dans les Beatles, forcément,
24:50 et donc moi j'écoutais discrètement.
24:52 Et c'est vraiment un souvenir de l'album rouge et de l'album bleu que j'ai écouté en boucle,
24:56 les vinyles qui grésillent encore.
24:58 On aime ça les Beatles, évidemment !
25:01 Allez, on va les écouter, le journal inattendu de Michel Bussi continue,
25:05 dans un instant les titres de 13h.
25:07 [Musique]
25:22 Le journal inattendu de Michel Bussi, avec Nathalie Renaud sur RTL.
25:26 RTL
25:28 Il est 13h.
25:35 Le journal inattendu de Michel Bussi.
25:37 13h, les titres de l'actualité.
25:39 Nathalie Renaud.
25:40 La plupart des agriculteurs ont levé le camp dans la nuit sur les points de blocage
25:44 après les annonces du Premier ministre Gabriel Attal hier soir.
25:47 Ce matin à 6h, il y avait moins de 40 actions sur 28 départements selon la gendarmerie.
25:54 Oui, mais la colère des agriculteurs ne redescend pas,
25:57 les blocages devraient reprendre en début de semaine prochaine.
26:00 Plus tôt encore, assurent les jeunes agriculteurs,
26:03 qui ont annoncé vouloir organiser le blocus de Paris et de sa petite couronne, dès demain soir.
26:09 Hier, la mobilisation a dégénéré en périphérie de Nîmes, dans le Gard,
26:13 8 véhicules brûlés et un bureau des douanes touché par un incendie.
26:16 Alors si vous êtes sur la route ce matin,
26:19 des blocages en cours sur la 64 au niveau de Carbone, en Haute-Garonne.
26:23 Il n'y a plus de barrages sur la 10 et la 11.
26:25 Circulation normale sur la 89 entre Lyon et Bordeaux.
26:29 Il reste encore quelques grands axes barrés dans le sud, notamment la 480 au niveau de Grenoble.
26:36 Impossible de traverser la Drôme sur la 7.
26:39 Dans le sud-ouest, coupure entre Agen et Montauban, dans les deux sens.
26:44 En tennis, la Belarus Arina Sabalenka, numéro 2 mondial,
26:48 a été sacrée à l'Open d'Australie pour la deuxième fois d'affilée,
26:51 en écrasant la chinoise Zheng Huiwen.
26:55 Et puis en football, la Ligue 1 avec ses deux affiches, Nice face à Metz à 17h.
27:00 Et puis à 21h, l'OM reçoit Monaco au Vélodrome.
27:03 Des matchs à suivre sur RTL Foot avec Eric Silvestro dès 20h et jusqu'à 23h.
27:09 Et puis la météo, c'est avec vous Michel Bussi, c'est la tradition dans le journal Inattendu.
27:13 Une météo plutôt bien ensoleillée cet après-midi,
27:16 avec un ciel limpide dans le nord-est
27:18 et des passages nuageux un peu plus fréquents pour les autres régions.
27:21 La Bretagne aura même un temps de plus en plus nuageux
27:24 au fil des heures, notamment dans le Finistère et le Morbihan.
27:28 Les températures seront comprises entre 6°C dans le Jura,
27:31 19°C dans la Tarne, il fera 8°C à Lille, 9°C à Paris,
27:35 10°C à Lyon, 14°C à Toulouse, 16°C à Marseille,
27:38 et sous un ciel bien lumineux, 8°C à Louville aujourd'hui,
27:41 c'est la canicule sous la Normandie !
27:43 C'est là où vous êtes nés, c'était notre petit clin d'œil.
27:46 Merci Michel Bussi, vous avez parfaitement rempli votre rôle.
27:49 Maintenant, comme chaque samedi, on prend la mer.
27:53 Prenez le large avec le Journal inattendu sur RTL.
27:56 Et nous rejoignons l'équipage de Triana, lancé dans l'Ocean Globe Race,
28:00 une course autour du monde sans assistance.
28:03 Bonjour Jean d'Artuy, vous en êtes à la troisième étape
28:06 et vous êtes en tête dans le Pacifique Sud.
28:08 Vous êtes où exactement ?
28:10 Alors écoutez, pour vous figurer où on est, à l'autre bout du globe,
28:13 on est à peu près au milieu du Pacifique Sud,
28:16 entre la Nouvelle-Zélande et le Cap Horn,
28:19 qui est donc la pointe sud de l'Amérique du Sud.
28:21 C'est l'espace des océans où il y a le moins de terre.
28:24 On est vraiment là, au milieu des océans.
28:27 C'est un océan magnifique, bleu marine,
28:30 avec des vents qui nous poussent depuis le début.
28:32 Donc on a une étape assez extraordinaire pour le moment.
28:35 Alors le tour du monde des ultimes,
28:37 qui se déroule en ce moment même, en même temps que votre course,
28:40 l'a montré, il y a toujours un risque de percuter un objet flottant.
28:44 Est-ce que c'est aussi votre crainte ?
28:46 Oui absolument, vous avez tout à fait raison.
28:48 C'est un des sujets un peu obsessionnels chez nous.
28:50 Le principal danger pour nous, ce sont les icebergs,
28:54 étant donné qu'il y a beaucoup d'icebergs qui se détachent de l'Antarctique et qui remontent.
28:58 Ça c'est le grand danger pour les bateaux.
29:00 Et puis après vous avez d'autres risques,
29:03 qui sont principalement des containers ou des baleines.
29:07 Nous on a, depuis le départ, osé énormément de baleines,
29:10 dont trois à moins de 10 mètres du bateau.
29:13 Donc ça c'est un peu la loterie, parce que si vous tapez dedans,
29:16 là le bateau peut avoir des gros dégâts.
29:19 Vous parliez de la course aux ultimes, c'est assez amusant,
29:21 parce qu'on a eu un échange avec Charles Caudrier,
29:24 qui est en tête et qui va, bien que parti simplement il y a trois semaines,
29:28 nous dépasser, probablement, aux alentours du Cap Horn.
29:31 Donc c'est assez amusant, on va essayer de se saluer.
29:33 Sachant que nous on est sur des bateaux qui sont évidemment beaucoup moins rapides,
29:36 parce que ce sont des bateaux d'autrefois, d'anciens,
29:39 et lui il est sur un ultime, donc c'est un peu les deux extrêmes de la course
29:42 qui vont se croiser aujourd'hui au Cap Horn.
29:44 Donc c'est assez émouvant pour nous de savoir que ces gros bateaux
29:47 vont nous dépasser aux alentours du Cap Horn.
29:51 - Eh bien vous nous raconterez ça la semaine prochaine.
29:53 Merci beaucoup Jean d'Artuy.
29:55 - Merci à vous, ciao ciao, à bientôt.
29:57 - Michel Bussi, vous êtes un auteur de romans policiers,
30:07 ça tombe bien, c'est l'un des gens les plus lus en France.
30:10 Alors Mathias Luguin nous a rejoint, bonjour Mathias.
30:13 - Bonjour Nathalie, bonjour à tous.
30:15 - Pourquoi cette passion des français pour les polars ?
30:18 Mathias, vous avez enfilé votre imperméable de détective,
30:22 vous avez pris votre pipe, votre chapeau,
30:26 et vous êtes parti mener l'enquête dans la rue.
30:28 - On met la musique, il va bien.
30:30 Merci à notre réalisateur Dany qui sait toujours me mettre en valeur.
30:35 Alors l'inspecteur Gagiot, il est sympa,
30:37 mais si on pouvait quand même s'imprégner un petit peu plus de l'ambiance.
30:42 - Tout de suite ça change, l'ambiance est sombre, vaporeuse,
30:45 alors que bon, il fait quand même un grand soleil aujourd'hui du côté de Neuilly-sur-Seine.
30:49 Pour commencer notre enquête, on délimite le cadre.
30:51 Quand on lit un polar, un roman policier, qu'est-ce que ça évoque ?
30:54 Qu'est-ce qu'on recherche ?
30:55 - Tu peux rejoindre l'histoire et essayer de trouver toi-même avant qu'on ait à la fin.
31:01 - Comment l'auteur a développé son intrigue pour nous cacher,
31:06 pour nous envoyer dans des fausses trappes ?
31:09 - Et ça m'évoque aussi le mystère.
31:11 - C'est trop bien, c'est tout.
31:12 - C'est un bon argument.
31:13 - Bon alors comme tout bon livre, on a envie de se transporter, d'imaginer,
31:16 et donc d'enquêter avec les personnages.
31:18 Dans notre cas, j'ai parlé de livres.
31:20 - En film, il y a un truc que j'ai bien aimé, c'est le crime de l'Orlant Express.
31:25 Je ne sais pas si vous connaissez.
31:26 - C'est bon, ce n'est pas très grave, puisqu'on y revient justement à la littérature.
31:29 Alors forcément, si l'on se met à chercher les maîtres du genre,
31:31 le nombre de pistes diminue.
31:33 - Roi Charles de Crohn, bien sûr, et Agatha Christie.
31:35 - Non, Maigret, toute la bande.
31:36 Non, non, mon papa aimait beaucoup.
31:37 - J'ai lu Agatha Christie l'année dernière.
31:39 - Signe non.
31:40 - Agatha Christie.
31:41 - Dans ce style littéraire, ce qu'on aime aussi, c'est de retrouver des lieux communs,
31:44 des personnages très marqués.
31:45 Le suspect pas très loquace, par exemple.
31:48 - Non, je ne l'ai pas du tout.
31:49 - Le commissaire Maigret, vous ne connaissez pas ?
31:51 - Comme ça, vite fait.
31:52 - Ah, voyez que vous voulez.
31:53 - Bon, je pense que lui ne dira rien.
31:54 On a bien sûr le caïd qui menace le héros de l'histoire avec des moments de tension.
31:58 - Mettez pas ce truc trop près de moi.
32:00 - Ou bien celui qui ne sait pas tenir sa langue.
32:02 - Alors mon préféré, c'est le meurtre de Roger Ackroyd,
32:05 qu'on a vu lire à l'époque, il y a très très longtemps.
32:07 Enfin, je crois qu'il est moins connu.
32:08 Le crime de l'Orient Express, il est bien.
32:09 Puis là, j'ai commencé à lire en anglais, parce que je n'avais jamais lu en anglais.
32:12 C'est super bien.
32:13 Ce n'est pas évident à lire, mais...
32:14 - Bon, au moins l'enquête avance.
32:15 Mais finalement, on sait bien qu'à la fin, on finit par résoudre le mystère.
32:18 On est surpris, mais le coupable, lui, il est identifié.
32:20 - J'ai lu du Michel Bussy.
32:22 C'est vrai que le Michel Bussy se lit bien.
32:24 Oui, j'aime beaucoup ce qu'il a fait.
32:26 Alors, j'en ai lu pas mal de ses romans.
32:28 - Alors, vous l'avez dit, Nathalie, le polar, c'est l'un des genres littéraires préférés des Français.
32:32 Parce qu'au-delà d'un héritage solide, il a pour limite que celle de l'imagination.
32:37 J'ai bien peur qu'il s'agisse là d'une histoire sans fin,
32:39 dont ce qu'on pourrait finalement qualifier de "cold case".
32:41 Et pour une fois, c'est que pour le meilleur.
32:43 - Merci, Mathias.
32:45 Alors, moi, je vais apporter à votre enquête, Mathias.
32:48 Dans un crime, seule m'intéresse la part de mensonges, de vengeance,
32:52 de passions destructrices, de douleurs et de remords.
32:55 En résumé, la tragédie.
32:57 Ça, c'est vous qui le dites, Michel Bussi.
32:59 - Oui, je crois que si les Français, les lecteurs en général,
33:03 aiment beaucoup les romans policiers,
33:05 c'est avant tout parce que ce sont des tragédies.
33:08 C'est à la fois le pire et le meilleur de l'homme.
33:11 C'est la lutte du bien contre le mal.
33:13 Et puis surtout, c'est le suspens.
33:15 C'est-à-dire l'idée qu'on a envie de tourner les passes,
33:16 tout simplement parce qu'on ne connaît pas la fin à l'avance.
33:18 Ce qui est le principe d'une bonne histoire.
33:20 C'est-à-dire qu'une bonne histoire, généralement,
33:22 que ce soit racontée à l'oral dans un film ou dans un livre,
33:25 elle vous passionne parce que, quelque part,
33:27 il y a toujours cette part d'inattendue
33:29 dans la scène d'après ou dans le chapitre d'après.
33:33 - Ce fameux twist, ce fameux retournement de situation finale,
33:36 ça, vous en êtes passé maître.
33:38 Mais est-ce que c'est ça qui dicte votre roman ?
33:41 Quand vous commencez à écrire,
33:42 est-ce que vous savez exactement comment ça va se terminer ?
33:44 - Oui, c'est vrai que quand je pense à une histoire,
33:46 au départ, j'ai souvent un début d'intrigue,
33:49 une intrigue un peu étonnante.
33:51 Et puis après, tout de suite, je pense à la fin.
33:53 Il faut que j'ai une fin qui ne soit pas décevante,
33:55 qui soit surprenante.
33:56 Et quand j'ai mon début, quand j'ai la fin,
33:58 après, je peux construire mon roman, mes personnages, le lieu.
34:00 Mais je pars toujours du point de départ et du point d'arrivée.
34:04 Ça, c'est une nécessité pour moi.
34:06 - Pourquoi est-ce que vous n'avez pas, au cours de ces romans,
34:08 de personnages récurrents ?
34:10 Il y a des auteurs de polars qui ont un détective
34:12 ou un médecin légiste, par exemple.
34:15 Vous, on repart à chaque fois de zéro.
34:17 - Oui, d'ailleurs, c'est pénible.
34:18 Il faut à chaque fois que je réinvente des policiers
34:19 dans chacun de mes romans.
34:21 - Oui, vous vous fassiez tourner la tâche.
34:23 - J'ai une galerie de 50 policiers, maintenant.
34:25 Non, en fait, j'ai essayé,
34:27 mais ça ne marche pas avec mon imaginaire.
34:29 J'aime bien quand le lecteur prend mes romans,
34:32 il ne sait absolument pas quel voyage il va faire.
34:34 Et chaque personnage peut mentir, peut trahir, peut mourir.
34:37 Si vous avez un personnage récurrent,
34:39 c'est assez rare de le faire mourir.
34:41 C'est assez rare d'en faire un ignoble, un traître, etc.
34:45 Donc, vous vous privez de toute une part d'ambivalence et de jeu.
34:50 Et donc, moi, j'adore effectivement que même mes policiers,
34:52 on puisse les soupçonner du pire.
34:54 Ou parfois, même, je les sacrifie,
34:56 je les fais mourir à la moitié du livre.
34:58 - Oui, je vois bien, parce que j'en ai lu.
35:01 Ou le policier mourrait.
35:03 Ou la policière, en tout cas.
35:05 Là, dans "Mon cœur a déménagé",
35:07 on est aussi sur du roman un peu social.
35:10 Puisque, justement, on a une jeune fille
35:12 qui vit dans un foyer,
35:14 et vous vous attachez aussi à décrire tout ça.
35:16 C'est important, le lieu où se situe le roman,
35:19 l'environnement dans lequel se situe le roman.
35:21 - Oui, et puis, moi, ce que j'aime bien faire dans mes romans,
35:24 c'est qu'il y ait toujours une dimension de suspense,
35:26 policière, d'intrigue.
35:28 Mais de pouvoir ajouter le maximum d'ingrédients.
35:31 Donc, de l'amour, là, il y a aussi une grande histoire d'amour tragique.
35:34 Il y a de l'amitié, c'est un vrai récit d'amitié.
35:36 Il y a de l'humour, parce qu'elles vont faire toutes les bêtises possibles,
35:39 ces ados. - Nina et Fanny.
35:41 - Voilà. Donc, il y a effectivement une dimension sociale,
35:44 parce qu'évidemment, ce sont des gamines de foyer
35:46 qui vont essayer de s'introduire dans un milieu
35:48 qui n'est pas leur. Donc, ça crée des contrats,
35:50 ça crée des milieux qu'on n'aurait pas dû se rencontrer.
35:53 Donc, j'aime bien essayer de mettre beaucoup d'ingrédients,
35:56 plutôt que de me cantonner à un genre particulier
35:59 qui serait le thriller, qui serait l'énigme à la Gata Christie.
36:02 Voilà, j'aime bien du romanesque, en fait.
36:05 - Voilà, c'est du polar romanesque.
36:08 Dans votre sélection musicale,
36:11 il y avait « Born to Run », Bruce Springsteen.
36:14 (musique)
36:19 Vous l'avez choisi, vous nous avez dit, parce que c'est un hyperactif comme vous.
36:22 C'est vrai ? Vous êtes un hyperactif ?
36:24 - Oui, je crois que c'est un hyperactif. Je dors très peu,
36:26 j'écris tout le temps.
36:28 Quand je n'écris pas, je fais des scénarios, des BD, etc.
36:31 Oui, oui, je remplis beaucoup ma vie.
36:33 Donc, voilà, j'ai la chance de pouvoir peu dormir.
36:35 - Un roman par an ? Le prochain est déjà en cours ?
36:38 - Oui, oui, il y a toujours une part d'avance,
36:40 voire parfois même, comme j'écris pour la jeunesse,
36:42 des BD, comme je fais des scénarios de films.
36:44 C'est un roman, mais c'est quand même beaucoup plus d'histoire par an.
36:46 - Oh là là, quelle imagination !
36:48 Hyperactif et engagé aussi,
36:50 « La cause des migrants » en Méditerranée vous tient à cœur.
36:52 Vous êtes un soutien de longue date de SOS Méditerranée.
36:55 On en parle dans un instant.
36:57 (musique)
37:05 Le journal inattendu de Michel Bussy, avec Nathalie Renaud sur RL.
37:09 (musique)
37:12 Le journal inattendu de Michel Bussy, avec Nathalie Renaud sur RTL.
37:17 - Michel Bussy, vous habitez la Normandie,
37:20 mais c'est une association qui oeuvre en Méditerranée,
37:22 que vous soutenez et que vous avez souhaité mettre en valeur
37:25 dans votre journal inattendu, l'association SOS Méditerranée,
37:29 créée en 2015 pour venir en aide aux réfugiés qui tentent la traversée.
37:33 Et nous sommes en direct avec Sophie Beau,
37:35 cofondatrice de SOS Méditerranée,
37:37 directrice générale de l'association.
37:39 Bonjour Sophie Beau.
37:40 - Bonjour.
37:41 - Merci d'être avec nous.
37:43 Est-ce que vous connaissez Michel Bussy ?
37:45 Est-ce que vous l'avez déjà rencontré ?
37:46 - Écoutez, non, on ne se connaît pas personnellement,
37:48 mais on échange avec lui.
37:50 Il y a des membres de l'association qui ont pu le rencontrer.
37:53 Et surtout, il nous soutient depuis plusieurs années.
37:55 Il fait partie de notre comité de soutien.
37:57 Et il nous soutient aussi financièrement.
37:59 Et c'est hyper important parce que notre association
38:02 est née vraiment de la mobilisation citoyenne.
38:04 Donc, on a vraiment besoin de relais.
38:06 On a besoin de porte-voix.
38:08 On est une petite association.
38:10 Et c'est vraiment le rôle que Michel Bussy a pris
38:12 depuis plusieurs années.
38:14 - Je vous vois sourire, Michel Bussy.
38:16 La parole est à vous.
38:17 - Oui, oui, oui.
38:18 Enfin, on va laisser surtout la parole à SOS Méditerranée
38:20 pour expliquer ce qu'ils font.
38:22 Mais en deux mots, c'est vrai qu'on résume souvent
38:24 cette question de l'immigration des migrants
38:26 à un débat gauche-droite.
38:28 Et en fait, ce n'est pas le cas du tout.
38:29 C'est juste une question d'humanisme.
38:31 Et par exemple, le pape lui-même a rappelé
38:33 le devoir d'humanité qu'il y avait
38:35 à ne pas laisser des gens mourir en mer
38:37 et poursuivre les actualités de SOS Méditerranée.
38:39 Ils ont révolté par, effectivement,
38:41 l'attitude des pouvoirs publics
38:43 qui empêchent des sauveteurs de sauver des vies en mer.
38:45 Et ça, je trouve que c'est quelle que soit
38:47 son opinion, à un moment donné,
38:49 on ne peut pas laisser mourir des gens en mer à nos portes.
38:51 Des gens qui n'ont commis aucun crime.
38:53 Qui sont juste des gens qui recherchent une vie meilleure.
38:56 - Alors, Sophie Beau, on va rappeler quelques chiffres.
38:58 Plus de 2 500 hommes, femmes et enfants
39:00 sont morts ou disparus
39:02 en Méditerranée en 2023, selon l'ONU.
39:04 En augmentation de près de 50%
39:06 par rapport à 2022.
39:08 Vous, qu'est-ce que vous faites concrètement ?
39:10 Vous possédez, vous affrêtez un bateau,
39:12 l'Ocean Vinking,
39:14 qui vient en aide
39:16 aux réfugiés en difficulté ?
39:18 - Voilà, notre mission,
39:20 elle est extrêmement simple en théorie.
39:22 C'est tendre la main,
39:24 sauver des personnes qui sont en danger de mort
39:26 en mer et qui essayent de traverser
39:28 cette Méditerranée.
39:30 Alors, plus précisément, sur l'axe de Méditerranée centrale,
39:32 entre les côtes de la Libye,
39:34 la Tunisie et l'Italie.
39:36 Et c'est là que nous patrouillons
39:38 avec notre bateau,
39:40 l'Ocean Vinking, à la recherche d'embarcations
39:42 en détresse, pour leur porter secours
39:44 et sauver la vie de ces personnes.
39:46 Donc, en
39:48 7 ans d'opération, nous avons
39:50 secouru 39 435
39:52 personnes
39:54 différentes, qui
39:56 sans ce secours,
39:58 auraient pu vraiment mourir.
40:00 - C'est vraiment un moment
40:02 en Méditerranée. Au moment où nous parlons,
40:04 l'Ocean Vinking, il est où ?
40:06 - Il est en train de se diriger vers la zone
40:08 de détresse. Donc là, on est en train de dépasser
40:10 Malte, pour aller
40:12 vers le sud de cette zone
40:14 de Méditerranée centrale.
40:16 On reste toujours dans les eaux internationales
40:18 et on patrouille à la recherche d'embarcations.
40:20 Parce qu'on sait que sur cet
40:22 axe de Méditerranée centrale,
40:24 il y a beaucoup d'embarcations qui partent,
40:26 y compris en hiver d'ailleurs.
40:28 Et ça nous le permet, en fait,
40:30 il y a des bateaux qui sont poussés à la mer, par des passeurs
40:32 qui sont sans scrupules,
40:34 des bateaux qui sont totalement inaptes à traverser
40:36 de cette longue
40:38 zone, avec
40:40 environ 400 km
40:42 de haute mer à traverser pour arriver jusqu'en Italie.
40:44 Et c'est absolument impratiquable
40:46 pour ces petits bateaux pneumatiques ou des petites
40:48 barques qu'on trouve
40:50 très souvent à la jumelle.
40:52 - Et c'est là que vous intervenez ? - C'est là qu'on intervient
40:54 pour leur porter secours.
40:56 - Et vous aussi, est-ce que vous iriez,
40:58 pourquoi pas, sur une mission sur l'Ocean Viking ?
41:00 - Pourquoi pas ? Mais après,
41:02 il faut laisser des gens compétents, qui ont vraiment
41:04 des formations de sauveteurs en mer, de navigation,
41:06 de médecine, évidemment, parce que ce sont des gens
41:08 qui sont souvent en hypothermie,
41:10 parfois avec de très jeunes enfants, donc il faut avoir une compétence.
41:12 Mais effectivement, pourquoi pas ?
41:14 Mais effectivement, la morale, c'est parfois,
41:16 comme ici, de donner la parole,
41:18 de porter la parole. Et même, j'ai écrit un roman
41:20 qui s'appelait "On l'a trouvé plutôt joli", qui mettait des
41:22 migrants en mer. Donc voilà, chacun a son rôle,
41:24 mais a priori, pourquoi pas ?
41:26 - Sophie Beau, est-ce que vous avez
41:28 besoin de bénévoles ? Et de quoi
41:30 avez-vous le plus besoin, en réalité ?
41:32 - Alors, des bénévoles, on en a beaucoup
41:34 à terre, dans des antennes
41:36 en France, mais aussi
41:38 dans notre réseau européen,
41:40 puisqu'on est présent en Italie, en Allemagne, en Suisse
41:42 et en France. Donc il y a
41:44 une vingtaine d'antennes de bénévoles en France
41:46 qui nous aident à porter cette mission de témoignage
41:48 qui est très importante.
41:50 Mais pour le bateau, ce sont
41:52 des professionnels, des marins-sauveteurs.
41:54 On a besoin de gens qui sont extrêmement formés,
41:56 aguerris, au travail en mer.
41:58 Et c'est très difficile, ces missions de secours
42:00 en mer. Très techniques, donc
42:02 on les forme, on les entraîne et ils reviennent.
42:04 Donc voilà, ça c'est vraiment des
42:06 équipages professionnels. Mais ce dont on a
42:08 besoin aussi, beaucoup, c'est de
42:10 soutien financier, parce qu'en fait,
42:12 les missions de l'Ocean Viking
42:14 sont portées à 90%
42:16 par des dons privés. Et là, c'est
42:18 vraiment très difficile. Ça coûte 24 000
42:20 euros par jour
42:22 une journée de
42:24 l'Ocean Viking. Et donc,
42:26 il faut trouver ces moyens, c'est considérable
42:28 et c'est grâce à la mobilisation citoyenne
42:30 exceptionnelle, grâce à des concerts,
42:32 grâce à des événements de soutien,
42:34 grâce à des donateurs un peu partout,
42:36 qu'on arrive à trouver ces moyens
42:38 pour réaliser notre mission.
42:40 - Effectivement. Et bien ceux qui veulent donner,
42:42 le peuvent, SOS Méditerranée,
42:44 on trouve tout sur Internet évidemment. Peut-être
42:46 un dernier mot, Michel Bussy,
42:48 à l'attention de Sophie Baud ?
42:50 - Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Sauver
42:52 40 000 vies, ça
42:54 justifie en soi, effectivement, l'action
42:56 de cette association.
42:58 C'est-à-dire que si l'association n'était pas là, sans doute
43:00 que parmi ces 40 000 réfugiés,
43:02 une bonne partie d'entre eux
43:04 seraient aujourd'hui décédés.
43:06 - Écoutez, merci Sophie Baud d'être
43:08 venue porter ce message.
43:10 On rappelle votre association
43:12 SOS Méditerranée et ce bateau,
43:14 l'Ocean Viking, qui part
43:16 pour secourir des migrants
43:18 qui sont en difficulté en Méditerranée.
43:20 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
43:22 - Merci.
43:24 - Michel Bussy, votre journal inattendu
43:26 continue sur RTL. On va se quitter
43:28 un instant avec le titre
43:30 d'un de vos romans.
43:32 C'est Jean-Jacques Goldman évidemment. Le titre du roman, c'était ?
43:44 - Rien de tes fesses.
43:46 - A tout de suite, dans le journal inattendu de Michel Bussy.
43:50 - Michel Bussy, vous nous avez dit
44:08 être hyperactif. Vous êtes également
44:10 passionné de littérature,
44:12 évidemment, et notamment
44:14 de ce livre-là.
44:16 - La lecture du Petit Prince
44:36 par Gérard Philippe.
44:38 - Oui, ça ne nous répond pas ça.
44:40 - Il y a eu plein d'autres versions par Bernard Giroudoux.
44:42 - C'est beau quelque part.
44:44 - C'est un peu marqué ma jeunesse,
44:46 cette version vinyle du Petit Prince par Gérard Philippe.
44:48 J'ai écrit "Code 612",
44:50 qui était un roman qui creusait
44:52 finalement à la fois les mystères
44:54 autour de l'écriture du Petit Prince
44:56 et de la disparition de Saint-Exupéry.
44:58 J'ai essayé de faire le parallèle entre les deux.
45:00 C'est vrai qu'on dit souvent que le Petit Prince
45:02 c'est un roman doudou,
45:04 c'est un roman que pour certains
45:06 il va rester sur leur table de chevet
45:08 toute leur vie, c'est mon cas.
45:10 C'est quelque chose d'assez inexplicable,
45:12 le petit miracle qu'il y a entre ce petit conte pour enfant
45:14 et ce qu'il provoque chez certains lecteurs.
45:16 - Il ne reste pas que sur votre table de chevet ?
45:18 J'ai l'impression que vous en avez
45:20 des dizaines d'exemplaires dans une bibliothèque
45:22 qui lui est spécialement consacrée.
45:24 - Oui, j'ai commencé comme ça, assez jeune,
45:26 à essayer de collectionner
45:28 des exemplaires du Petit Prince
45:30 dans différentes langues.
45:32 C'est vrai que le Petit Prince et le livre
45:34 qui a le record du monde de traduction doit être à plus de 500.
45:36 Il n'y a aucun autre livre dans le monde
45:38 qui ait autant traduit.
45:40 C'est aussi un livre
45:42 parfois une bible laïque,
45:44 c'est-à-dire un livre qui a un tirage équivalent
45:46 à la Bible ou à grands textes politiques
45:48 ou religieux, sauf que c'est un petit conte laïque.
45:50 C'est assez joli, je pense que
45:52 si le Petit Prince a ce très grand succès
45:54 aujourd'hui, c'est aussi parce qu'on est dans un monde
45:56 qui est un peu moins
45:58 spiritualité, où les gens croient un peu moins
46:00 en Dieu, et du coup le Petit Prince
46:02 les ramène à quelque chose
46:04 qui est ce qu'il y a une vie après la mort,
46:06 est-ce que la vie a un sens, etc.
46:08 - Oui, puis c'est un texte qu'on peut lire
46:10 à plusieurs étages quand on est enfant
46:12 puis qu'on redécouvre différemment quand on est adulte aussi.
46:14 - Exactement, c'est la force des grands textes
46:16 c'est effectivement d'avoir comme ça plusieurs sens
46:18 selon son âge.
46:20 - Est-ce qu'il faut être un grand lecteur pour être un grand auteur ?
46:22 - Oui, je pense quand même,
46:24 enfin je ne sais pas,
46:26 mais en tout cas dans mon cas, oui, j'ai commencé
46:28 à lire beaucoup, beaucoup, beaucoup
46:30 avant d'écrire, donc je pense
46:32 quand même que ça aide.
46:34 Après, dans l'absolu non, on peut
46:36 raconter sa propre expérience, sa propre vie,
46:38 peut-être sans jamais avoir lu un livre,
46:40 ça doit être possible aussi.
46:42 Mais enfin dans mon cas, et tous les auteurs que je connais,
46:44 sont tous des grands lecteurs.
46:46 - Alors vous avez une autre passion, c'est le football.
46:48 Écoutez cette archive, elle date de 1981.
46:50 - Allez Michel, voilà !
46:52 - Oui Michel !
46:54 - Oui Michel !
46:56 Oui Michel !
46:58 Et le voilà, un couperon
47:00 magnifique,
47:02 marqué pour cette faute de
47:04 Van de Korpus à la
47:06 huitième minute de la partie.
47:08 - Pour les plus jeunes de nos auditeurs,
47:10 il s'agit du coufran tiré par Michel
47:12 Platini face aux Pays-Bas en 1981.
47:14 Un premier but pour une victoire
47:16 2 à 0 qui ouvre les portes
47:18 du Mondial 82 au bleu.
47:20 C'était commandé par Thierry Roland
47:22 et Jean-Michel Larquet,
47:24 deux voix magiques du sport français.
47:27 Elle vous vient d'où cette passion
47:29 pour le football ?
47:31 - Ça a toujours été, depuis tout petit,
47:33 d'ailleurs, là 82,
47:35 il y a toute une génération qui a frissonné,
47:37 parce qu'avant 82, vraiment, en foot,
47:39 en tout cas au niveau de l'équipe de France, on était vraiment nuls.
47:41 On n'avait rien du tout.
47:43 Et après 82, jusqu'à aujourd'hui,
47:45 on a toujours eu parmi les plus grandes équipes du monde.
47:47 Donc ça a été un peu un tournant, ce coufran
47:49 de Platini. Et c'est un vrai phénomène national.
47:51 À l'époque, je me rappelle, il y avait même des profs de maths
47:53 qui avaient calculé la trajectoire, la vitesse,
47:55 etc. C'était un vrai événement
47:57 parce qu'il y a eu un avant et un après.
47:59 - Et puis le foot, c'est un peu l'art du twist aussi.
48:01 C'est un peu comme chez vous.
48:03 Je pense à la finale de l'Euro 2000.
48:05 Les Italiens, face aux Français, sont presque
48:07 en train de célébrer leur victoire.
48:09 Et puis il y a une égalisation
48:11 et finalement, c'est la France qui gagne.
48:13 - Le fameux but de Trèségué. Oui, il y a beaucoup de rebondissements.
48:15 Dans le foot, il y a une sorte de poésie, parce que le monde
48:17 s'arrête de tourner pour un ballon
48:19 qui va heurter un poteau, qui va rentrer,
48:21 qui ne va pas rentrer. C'est assez
48:23 fabuleux.
48:25 Ce que j'aime bien dans le foot,
48:27 c'est que c'est sans doute le seul sport où les petits peuvent battre
48:29 les grands et où, jusqu'à la dernière minute,
48:31 quelque chose peut basculer.
48:33 C'est ce qui le rend magique.
48:35 - Je n'ai pas lu tous vos romans. Il y en a 19.
48:37 Je le rappelle. Est-ce qu'il y en a un qui se situe
48:39 dans l'univers du football ?
48:41 - Il y a souvent des petites références au football.
48:43 Il n'y a pas un élément fort,
48:45 mais il y a toujours des petits clins d'œil.
48:47 - Un dernier mot, je voulais vous parler
48:49 de la polémique. Sylvain Tesson
48:51 qui soulève
48:53 la polémique. Il parraine
48:55 le Printemps des Poètes cette année.
48:57 Finalement,
48:59 il y a une tribune d'un certain
49:01 nombre d'auteurs qui souhaitaient
49:03 que ça ne soit pas lui,
49:05 en raison de son accointance avec
49:07 l'extrême droite. La directrice artistique
49:09 du Printemps des Poètes a même démissionné
49:11 suite à ça. Qu'est-ce que vous pensez
49:13 de cette tribune hostile à Sylvain Tesson ?
49:15 Qu'est-ce que vous pensez de cette polémique ?
49:17 - Déjà, c'est formidable pour Sylvain Tesson
49:19 parce qu'il va vendre
49:21 beaucoup de livres, il va faire le buzz.
49:23 Il a même été qualifié par beaucoup d'hommes politiques
49:25 du plus grand écrivain français.
49:27 C'est bien pour lui, il en profite.
49:29 En dehors de ça, je pense que c'est
49:31 légitime si on n'est pas content
49:33 de le manifester. Ce sont essentiellement
49:35 des écrivains poètes qui se sont manifestés.
49:37 Des écrivains qui ne sont pas connus du grand public.
49:39 Sans doute que s'ils l'ont fait,
49:41 c'est qu'ils se sentaient
49:43 frustrés ou dépossédés d'une part
49:45 de ce Printemps des Poètes
49:47 qui est une nouvelle fin que je ne connais pas
49:49 directement mais qui compte
49:51 beaucoup pour eux.
49:53 Après, je ne vais pas rentrer dans la polémique.
49:55 Sylvain est géographe.
49:57 On le présente comme géographe, un peu comme moi,
49:59 mais on fait deux géographies un peu différentes.
50:01 Lui est plus sur un mode contemplatif de la nature éternelle.
50:03 Moi, je suis plus dans une géographie humaine
50:05 ancrée dans le temps présent.
50:07 Après,
50:09 évidemment,
50:11 tout artiste a le droit d'exister.
50:13 Mais là, le problème, ce n'est pas du tout Sylvain Tesson.
50:15 C'est une décision à un moment donné politique
50:17 par rapport à ce Printemps des Poètes.
50:19 Après tout, ceux qui en ont
50:21 la charge, s'ils sentent
50:23 qu'ils n'ont pas été respectés dans leurs choix artistiques,
50:25 c'est normal qu'ils protestent.
50:27 Tout comme c'est normal, effectivement,
50:29 que ceux qui adorent Sylvain Tesson
50:31 le défendent.
50:33 Et défendent d'ailleurs le fait qu'il ne soit pas d'extrême droite,
50:35 ce qui n'est absolument pas acté, a priori.
50:37 - Merci pour cette réaction
50:39 sur l'actualité
50:41 de la littérature.
50:43 Merci aussi d'être venu passer cette heure d'émission
50:45 à mes côtés.
50:47 La semaine prochaine, nous recevrons l'actrice
50:49 Judith Schemla.
50:51 Et puis, je vous laisse dans un instant
50:53 avec "Entrée dans l'histoire"
50:55 avec Laurent Deutsch. Je rappelle
50:57 le titre de votre livre,
50:59 Michel Bussy, "Mon cœur a déménagé"
51:01 aux éditions
51:03 Les Presses de la Cité.
51:05 Très bonne fin d'après-midi sur RTL.
51:07 [SILENCE]