• il y a 9 mois
Avec Hervé Gillé, sénateur PS de Gironde et Julien Le Guet, membre du collectif “Bassines Non Merci”

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Transcription
00:00 - Il est 8h38 sur Sud Radio, Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, un an après cette bataille rangée
00:06 à laquelle on avait assisté au terme d'une manifestation contre l'installation ou contre plutôt le chantier de Bassines.
00:12 On en parle avec nos deux invités. Hervé Gillet, bonjour à vous.
00:16 - Bonjour.
00:17 - Soyez le bienvenu sur Sud Radio. Vous êtes sénateur socialiste de la Gironde.
00:21 On est également avec Julien Leguet. Bonjour à vous.
00:23 - Oui, bonjour à tous.
00:25 - Bienvenue également sur Sud Radio. Vous êtes un membre du collectif Bassines Non Merci.
00:31 Je le disais, c'était il y a un an, cette manifestation très suivie de votre collectif et d'autres opposants à ces chantiers.
00:38 Manifestation qui avait dégénéré par la suite en bataille rangée avec les gendarmes mobiles.
00:43 Commémoration ou plutôt commémoraction pour reprendre le calembour que vous avez utilisé pour aujourd'hui.
00:49 C'est ce qui est au programme. Qu'est-ce que vous allez faire ?
00:52 - Pour aujourd'hui et pour la semaine, en effet. Aujourd'hui, il va y avoir un rassemblement sur la commune de Mel.
00:58 Qui va commencer à 10h. Où on va, dans une optique de mémoire et de laisser trace, construire collectivement un cairne.
01:06 Vous savez, les cairnes, c'est ces accumulations de pierres en calcaire fainéant.
01:10 Qui visait à marquer un chemin, qui marquait un territoire.
01:14 Approche des tumulus, qui étaient des lieux de commémoration chez les néolithiques.
01:20 Et puis également, cet après-midi, vraisemblablement, que ce nombre de citoyens et de citoyennes vont retourner dans les gendarmeries.
01:28 Où il y a tout un tas de matériel qui a été confisqué l'an dernier. Du matériel de loisirs, du matériel de travail.
01:34 Et notamment, pour fêter la retrouvaille de notre matériel, on va organiser un tournoi de pétanque.
01:40 Voilà, les pétanques, c'est pour nous.
01:43 - Alors, on a des petits problèmes de liaison, malheureusement, avec vous.
01:46 On va essayer de vous retrouver, justement. Vous nous expliquerez notamment ce que vous comptez faire dans ces gendarmeries.
01:51 Je le disais, on est aussi avec notre invité Hervé Gillet, sénateur socialiste de la Gironde.
01:58 La mobilisation qui, manifestement, n'a pas faibli un an après contre les bassines. Comment vous l'expliquez ?
02:04 - Je pense que c'est une histoire qui démontre qu'il y a une forme d'erreur collective sur la gestion globale de ce dossier.
02:14 Il faut vraiment en prendre toute la dimension.
02:16 C'est-à-dire que les parties prenantes, aujourd'hui, sont toujours un peu face à face.
02:20 Et les conditions de la médiation n'ont toujours pas été réunies.
02:23 Il y a eu des propositions dans ce cadre-là, mais on en est là, aujourd'hui. Il faut le constater.
02:29 Et donc, c'est un exemple, s'il vous plaît, qui démontre qu'il y a d'autres champs qui sont éventuellement possibles pour travailler sur des projets.
02:37 Mais celui-ci, visiblement, a échoué. Donc, il faut vraiment l'analyser en profondeur par rapport à ça.
02:43 - Sauf qu'il a échoué, mais le chantier est arrivé à son terme.
02:45 C'est-à-dire que les bassines sont construites concrètement, aujourd'hui. On ne peut même presque plus parler de chantier.
02:50 - Oui, mais les bassines, après, il y a eu tout un processus, bien sûr, au niveau juridique.
02:55 Et dans ces affaires-là, d'ailleurs, il faut que tous les recours soient examinés correctement.
03:01 Et il faut qu'ils soient purgés correctement.
03:03 Alors, certes, le chantier continue. Mais là où je considère qu'il y a un échec, c'est qu'on est toujours sur des oppositions face à face.
03:09 Et qu'on n'a pas réussi, effectivement, à trouver les chemins de cette médiation.
03:13 Et il y a des explications derrière ça.
03:15 - Et laquelle, par exemple, avant que je donne la parole à notre autre invité ?
03:18 - Eh bien, il faut toujours faire le parallèle par rapport à d'autres situations territoriales.
03:22 Regardons ce qui s'est passé en Vendée.
03:24 En Vendée, il y a eu aussi, ce qu'on appelle aujourd'hui, des retenues de substitution.
03:28 Elles ont été mises en place dans une négociation, effectivement, collective.
03:32 Parce qu'il fallait sauver, quelque part, aussi le marétois de vin.
03:35 Et donc, prélever de l'eau en hiver pour ne pas prélever de l'eau en été paraissait être une solution pertinente.
03:41 Et ce qui a été mis en avant, c'est une solution multi-usage, qui a aussi été portée par le public.
03:47 Et qui permet aujourd'hui d'avoir un niveau d'acceptabilité qui est quand même plus fort.
03:51 - Un niveau d'acceptabilité plus fort.
03:54 Julien Legay, on vous a retrouvé malheureusement. On avait des problèmes de liaison.
03:57 Je rappelle, membre du collectif Bassines Non Merci.
03:59 Qu'est-ce qui, pour vous, serait acceptable ?
04:01 - En fait, il y a plusieurs propos à corriger dans ce que M. Gilles vient de dire.
04:08 La médiation, oui, elle est souhaitable.
04:11 Mais les projets de bassines des Deux-Sèvres, il n'y a qu'une bassine qui est allée à son terme.
04:15 C'est à Mosé-sur-le-Mignon.
04:17 La bassine de Saint-Sauline, c'est toujours un cratère, pas étanche.
04:20 Les travaux ne sont pas finis.
04:22 Il y a 16 bassines en programme.
04:24 Et M. Gilles doit le savoir pertinemment, en effet, tous les recours juridiques n'ont pas été purgés.
04:29 - Qu'est-ce que vous disiez ?
04:31 - Tout à fait, je confirme.
04:33 Les 16 bassines sont encore en appel à Bordeaux.
04:35 Et aujourd'hui, vu les arguments qui sont sur la table,
04:39 et le fait qu'on ait réussi à démontrer que les effets du réchauffement climatique n'étaient pas pris en compte
04:43 dans ces simulations et dans le travail scientifique,
04:46 était insuffisant en amont.
04:48 Évidemment que la médiation, elle est plus que nécessaire, elle est obligatoire.
04:51 C'est pour ça qu'on demande un moratoire depuis des années.
04:54 Et je suis désolé de contredire M. Gillet,
04:57 mais le projet de bassines de Vendée n'a rien de vertueux,
05:00 n'a pas été fait en concertation.
05:02 Il y a toute une marge de la population qui a été exclue de ces éléments-là.
05:05 Et en plus, aujourd'hui, ces bassines montrent leurs véritables limites.
05:08 Il y en a certaines qui ont maintenant 10 ans.
05:10 Eh bien, en fait, on n'a pas amélioré la situation.
05:12 Ce qui a amélioré la situation, c'est qu'on met des codes d'alerte
05:15 quand les nerfs pratiquent, et on coupe le robinet.
05:19 Mais ce ne sont pas les bassines qui apportent l'amélioration.
05:22 Et puis, surtout, ces bassines, elles s'avèrent des solutions à très très court terme,
05:26 puisqu'au bout de quelques années, des cyanobactéries vont pouvoir se développer dedans,
05:30 générant des problèmes de pollution de l'eau.
05:34 Et également, les bâches, au bout de quelques années, au bout de 15 ans,
05:38 eh bien, elles sont très fragiles.
05:40 Et en fait, ces projets souffrent avant tout d'un déficit d'évaluation scientifique indépendante
05:46 en bonne et due forme.
05:48 Et donc, oui, en effet, la sortie de crise, elle doit passer par de la médiation.
05:54 Mais au-delà de ça, par des analyses scientifiques qui sont à la hauteur des enjeux
05:59 et qui sont faites de manière indépendante, ce qui n'a pas été le cas jusqu'à présent.
06:02 - Et en raison d'EHM ?
06:04 - Oui, mais effectivement, moi, je suis d'accord pour que la controverse aille jusqu'au bout
06:09 et qu'il puisse y avoir des contre-analyses.
06:12 Il faut aller essayer d'objectiver le plus possible.
06:15 Mais je souligne quand même qu'il y a des différences par rapport à ce qui s'est passé à Saint-Saëns-les-Lignes.
06:20 Moi, je me suis rendu sur place, puisqu'on a travaillé sur une mission d'information.
06:25 Et on a été vraiment très marqués par le fait que les deux parties aujourd'hui en présence
06:30 se sont profondément, je dirais, touchées, même moralement.
06:34 Et on a vu des gens qui avaient subi vraiment des épreuves importantes, d'un côté comme de l'autre.
06:39 Il faut évidemment trouver les conditions pour éviter une confrontation
06:44 et faire en sorte que ces médiations arrivent à se mettre en place.
06:47 Il y a eu des propositions, notamment au niveau de l'Agence de l'eau,
06:51 mais celles-ci n'ont pas rencontré malheureusement un succès,
06:55 parce que peut-être qu'il y avait encore des questions qui se posaient sur ces conditions de médiation.
06:59 Mais sur le plan scientifique, il faut essayer d'aller jusqu'au bout,
07:03 sachant qu'à un moment donné, il y a une décision qui doit se cristalliser.
07:06 Mais néanmoins, je note quand même que ce qui s'est passé en Vendée était aussi un projet,
07:11 même si ce projet peut avoir d'éventuels défauts.
07:14 Ce projet était quand même multi-usage et répondait à plusieurs objectifs.
07:19 Après, les bassines, comme vous les appelez, ou les réserves de substitution,
07:24 ont des avantages et des inconvénients.
07:27 Il faut reconnaître que sur Saint-Saëns-Lyne, on est sur un modèle qui est quand même à la limite
07:31 et qui mérite vraiment une étude en profondeur.
07:33 Dernière question, et assez rapidement pour vous, Julien Legay.
07:37 Vous dites que vous demandez une médiation,
07:39 est-ce que sincèrement vous êtes ouvert à toute autre médiation
07:42 que celle qui entraînerait l'abandon pur et simple des chantiers de bassines ?
07:46 On a perdu, je crois, Julien Legay, qui était en direct avec nous.
07:52 Dernière tentative, non, je crois qu'on n'aura même pas le temps de vous retrouver malheureusement.
07:55 Navré, je me rappelle que vous êtes membre du collectif Bassines Non Merci.
07:58 Merci à notre autre invité, Hervé Gillet, sénateur socialiste de la Gironde.
08:03 On vous retrouvera une prochaine fois avec plaisir sur Sud Radio.

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