• il y a 8 mois
Si la France dispose de la première industrie spatiale européenne, l’avenir de ses entreprises n’est aujourd’hui pas véritablement garanti. Il reste en effet de nombreux défis à relever pour construire un cadre national et européen suffisamment compétitif. Alors que la Commission européenne a récemment lancé une consultation auprès des parties prenantes, quelles sont les projections pour la prochaine décennie ? Établir des critères de régulation, est-ce prendre le risque de ralentir la compétitivité ?

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00:00 (Générique)
00:04 La France dispose de la première industrie spatiale européenne et pourtant l'avenir de ses entreprises n'est pas forcément garanti.
00:11 Il faut d'abord construire un cadre national, un cadre européen suffisamment compétitif.
00:16 C'est le terme qui va nous intéresser aujourd'hui.
00:18 Comment ? On va tenter de le définir ensemble avec nos invités en plateau.
00:22 A ma gauche, Mathieu Chartier, managing director chez Starburst France.
00:26 Bonjour.
00:27 Bonjour.
00:28 Bienvenue sur le plateau de Smartspace.
00:29 En face de vous, on a Michel Matas, avocat associé chez De Gaulle Florence.
00:33 Bonjour.
00:34 Bonjour.
00:35 Bienvenue sur le plateau de Smartspace.
00:36 Alors, avec plaisir.
00:38 On est content de pouvoir parler de ce sujet aujourd'hui.
00:40 C'est important.
00:41 On a tout un écosystème de start-up et d'entreprises historiques et de start-up qui se côtoient aujourd'hui en France.
00:48 L'idée ensemble, c'est de comprendre comment on va pouvoir leur garantir une certaine prospérité économique à l'avenir.
00:55 Est-ce qu'un cadre réglementaire va pouvoir favoriser cette prospérité ou pas ?
01:01 Alors, Mathieu, peut-être que vous pouvez commencer par nous dire, est-ce qu'on sait ce que ça représente aujourd'hui,
01:06 le chiffre d'affaires, par exemple, du secteur spatial français au sein de l'Europe ?
01:11 Tout à fait.
01:12 Alors, effectivement, c'est une question qui peut être largement débattue.
01:14 Globalement, si on se concentre sur l'industrie spatiale en tant que telle, c'est environ 3 milliards en France, environ 30 000 employés.
01:22 Et si on prend, on va dire, un périmètre un peu plus large, ce qui je pense est intéressant,
01:27 avec toutes les applications spatiales qu'on peut faire, notamment avec la donnée, les télécommunications,
01:32 on parle d'environ une dizaine, onze milliards d'euros de chiffre d'affaires.
01:36 Et si on prend un peu de perspective, c'est entre 40, 30 et 40 % de l'activité économique européenne autour du spatial.
01:43 Alors déjà, on a mis le doigt sur le premier problème, définir le revenu généré,
01:48 en tout cas le chiffre d'affaires généré par le spatial en France.
01:51 Et ça, c'est dû à quoi ? À cette amalgame entre l'aérospatial, le spatial, la data, la tech ?
01:56 C'est exactement ça. Vous avez parfaitement, vous et Mathieu, résumé le sujet.
02:01 C'est-à-dire qu'on a globalement en France, la France fait partie des rares pays qui a toujours construit des avions,
02:08 lancé des fusées, envoyé des satellites. On est un pays d'ingénieurs. Je pense que c'est une des grandes fiertés de la France.
02:14 A raison. On a aussi un modèle économique, et ça on en parlera, je pense, tout à l'heure sur le financement des start-up,
02:19 un peu colbertiste, qui consiste à utiliser l'argent public comme levier pour l'argent privé, à la fois la commande publique,
02:28 mais aussi l'investissement public, qui fait qu'aujourd'hui, on a un écosystème assez large.
02:35 Alors on a les acteurs très connus, les lanceurs ou les exploitants de satellites, comme Airbus, qui est,
02:41 Ariane, qui est le lanceur le plus connu, Airbus qui construit des satellites et des constellations de satellites,
02:48 Telsat qui exploite les grands satellites géostationnaires, on en parlera peut-être un peu de la différence entre
02:56 On en parle souvent, oui, dans Smart Space.
02:58 les géos et les léos, entre la basse orbite et l'orbite géostationnaire.
03:02 Ce n'est pas les mêmes contraintes techniques, ce n'est pas les mêmes coûts, ce n'est pas les mêmes coûts d'exploitation,
03:06 et c'est d'ailleurs pour ça un peu que le New Space arrive et se démocratise,
03:10 parce qu'avec des technologies disruptives et des sauts technologiques, on arrive à faire mieux, beaucoup moins cher.
03:20 Et le cadre réglementaire là-dedans était un petit peu, historiquement, pour vous donner un ordre d'idée,
03:27 le cadre réglementaire de l'espace, c'est un premier traité en 1967 sur l'espace,
03:33 qui ne dit pas grand chose finalement, qui dit quand même un certain nombre de choses,
03:37 mais qui reste au niveau intérêt étatique, puisque à l'époque, la conquête de l'espace n'est perçue que comme une conquête intérêt étatique.
03:45 Donc il s'agit de dire que l'espace n'appartient à personne, le dessus de l'espace n'est pas le reflet des continents,
03:51 il n'y a pas la partie qui appartient à la Russie, à la Chine, à la France, aux Etats-Unis.
03:56 Donc c'est un système de coexistence entre états, c'est du droit international public assez classique,
04:01 et à partir de là, ont été élaborés un second traité, un troisième traité, un quatrième traité,
04:05 et à partir de là, chacun des pays a commencé à adopter des lois nationales.
04:09 Donc vous avez une loi américaine, avec l'AFCCI qui est l'autorité de contrôle américaine,
04:15 vous avez la loi française, la loi sur les opérations spatiales de 2008,
04:20 qui est à la fois la plus ancienne et la plus sophistiquée des lois européennes,
04:26 parce que historiquement la France est le pays des lanceurs et des exploitants de satellites en France,
04:31 donc on a un peu plus d'ancienneté là-dessus, et il y a une loi luxembourgeoise,
04:35 à l'échelle des pays européens, il y a une dizaine de pays qui ont des lois spatiales,
04:40 et donc toute la question est aujourd'hui, comme l'industrie n'est plus une industrie française,
04:47 mais une industrie européenne, les lanceurs sont des lanceurs européens,
04:50 il y a le CNES, mais il y a l'ESA, il y a le financement européen qui est devenu fondamental dans l'écosystème.
04:58 Probablement une des questions les plus importantes, c'est celle de la mise en commun d'un régime légal et réglementaire
05:05 qui permette d'assurer de la visibilité et de la prévisibilité à tous les acteurs.
05:08 Et c'est là qu'on grasse des dents un petit peu, parce qu'il y a tous les avis sur le sujet,
05:12 depuis déjà quelques mois, même la direction de certaines grandes enseignes aérospatiales, comme Ariane,
05:21 ont pointé du doigt, à l'époque, il y a un an déjà, cette idée de réglementer tous ensemble en Europe,
05:29 et puis d'imposer peut-être trop de contraintes à des acteurs nationaux qui ont besoin d'être compétitifs,
05:35 face notamment aux États-Unis.
05:37 Donc cette question de réglementer à l'européenne, est-ce qu'elle peut être un frein à vous travailler directement
05:43 avec ces nouvelles vagues d'acteurs qui arrivent ? Comment c'est perçu ?
05:48 Ce qui est sûr, c'est qu'en fait, il faut mettre ça en regard de ce qui se passe aux États-Unis,
05:52 avec SpaceX qui est intégralement verticalisé, donc qui par nature bénéficie de coûts plus faibles que les acteurs européens.
05:59 Malgré tout, je pense que si on veut avoir un écosystème robuste, on va dire dynamique,
06:05 et moins monopolistique qu'on peut l'avoir aujourd'hui aux États-Unis.
06:08 SpaceX étant la seule entreprise quasiment, à part ULA, capable de lancer dans le monde,
06:14 enfin en tout cas pour le monde occidental, on a besoin de dynamiser,
06:19 et donc d'ouvrir effectivement un peu plus, de libérer quelques contraintes.
06:22 Malgré tout, ça reste important pour développer l'écosystème, et on avait cette discussion-là aussi,
06:27 c'est important de générer de la demande.
06:29 Et donc si on veut générer de la demande, il faut aussi favoriser les majeures de plusieurs acteurs,
06:33 et donc garder des règles de distribution ou de répartition qui sont, malgré tout...
06:38 D'accord, donc réglementer plutôt la distribution...
06:41 Ou alors garder de la flexibilité, mais garder aussi cette logique de répartition qui est importante
06:46 pour que cet écosystème émerge en Espagne, en Italie, dans les pays de l'Est.
06:50 Il y a quand même une dynamique importante à l'échelle de l'Europe,
06:52 parce que le marché européen peut être un marché à taille critique pour le spatial.
06:55 Alors l'Europe se concentre sur ce sujet, précisément la Commission européenne, je crois que vous pouvez nous en dire un mot.
07:00 Il y a une étude, en tout cas, d'une possible réglementation à l'échelle européenne du secteur spatial.
07:06 Oui, on parle beaucoup de la loi spatiale européenne, c'est tout à fait d'actualité.
07:11 Très récemment, le Parlement européen a adopté une résolution en vue de l'adoption d'une loi spatiale européenne.
07:18 Le Parlement français, il y a beaucoup d'actualité en ce moment.
07:21 Il y a eu un rapport fait par la députée Riak, sur...
07:24 C'est la Riak, oui.
07:25 C'est exactement fin décembre 2023, qui a été déposé à l'Assemblée, qui est très intéressant d'ailleurs sur l'écosystème globalement.
07:33 Et il apparaît qu'aujourd'hui, la question phare...
07:37 Parce qu'il y a un certain nombre de questions spécifiques qui doivent être traitées par la réglementation.
07:41 C'est comment on gère les débris spatiaux, qui sont un problème de plus en plus important sur les orbites basses, compte tenu du nombre...
07:48 Pour vous donner un ordre d'idées sur le nombre de lancements de satellites,
07:52 globalement, depuis qu'on lance les satellites géostationnaires, on peut dire que grosso modo, c'est 10 à 15 satellites géostationnaires qui sont lancés par an.
08:01 D'accord ? Ils sont lancés à une altitude de 35 000 kilomètres, ça suppose une grosse infrastructure.
08:06 C'est 10 à 15 par an.
08:08 Dans les 10 prochaines années, en Léo, en orbite basse, c'est-à-dire que les orbites sont comprises entre quelques centaines de kilomètres et 2 000 kilomètres, pour faire simple,
08:19 elles sont de plus en plus basses pour un certain nombre d'applications, mais sur ces orbites basses, on estime à peu près 5 000, 5 à 6 000, les lancements dans les 10 prochaines années.
08:31 C'est-à-dire une granularité, vous êtes dans 10 par an versus 600 par an.
08:37 Oui, la croissance exponentielle des satellites en orbite, c'est un vrai problème, vous avez raison de le préciser.
08:42 Donc l'idée, ce serait de réglementer premièrement ça, la question des débris satellitaires, puisque plus il y aura débris, plus le risque va être grand.
08:48 Les risques de collision, on les connaît, d'impact sur les activités, et commerciales et scientifiques autour de la Terre.
08:56 La résilience aussi, tout ce qui est cyberattaque, tout ce qui est...
09:01 Oui, on vient de parler de l'exercice astériste.
09:04 En ce moment, précisément, avec les problèmes géopolitiques que nous connaissons tous, il y a un certain nombre de problèmes sur la résilience des satellites
09:14 et les observations de satellites à toute altitude et qui concernent toutes applications.
09:19 Pas mal d'anecdotes assez récentes qui sont arrivées sur des satellites qui viennent se positionner derrière d'autres satellites.
09:25 C'est arrivé en France il y a deux ans avec un satellite russe.
09:28 Oui, et puis il y a ce qu'on sait moins aussi, mais il y a une actualité assez importante de ça.
09:34 Et puis, il faut pas oublier que l'Europe est un très fort PIB et a culturellement, compte tenu de son système démocratique,
09:47 un poids important à exercer en valeur d'exemple et en inspirant, par exemple, tout ce qui est sur la gestion des débris ou de la fin de vie des satellites.
09:59 Les normes européennes auront probablement un effet structurant sur l'ensemble du monde en matière de satellites.
10:06 Ça, c'est une vision, ça c'est la question. Est-ce que l'Europe va arriver à dicter sa loi, entre guillemets, au reste du pays ?
10:12 En fait, moi, j'ai l'impression qu'on a deux discours quand même.
10:15 Le discours qui est plutôt critique et qui dit "on veut adopter la même attitude, la même posture",
10:20 par exemple de Thierry Breton et de sa législation sur la donnée,
10:24 on veut adopter la même posture qu'on l'a fait dans la TEC avec le spatial.
10:28 Est-ce qu'on va y arriver ? Est-ce que ce n'est pas dangereux pour nos acteurs qui sont, eux, moins résilients que d'autres acteurs de la TEC européens qui doivent faire face à cette réglementation ?
10:41 C'est une question compliquée. Je ne sais pas si c'est une bonne réponse, mais en tout cas, il y a avant tout un sujet de financement.
10:49 On le voit dans la technologie, si on fait le parallèle avec l'intelligence artificielle, le cloud, il y a quelques années de ça, c'est avant tout un sujet de financement.
10:57 D'abord financer, ensuite réglementer.
10:59 Et ensuite, commencer à réguler intelligemment. Je pense qu'on en est capable en Europe, on a plein de têtes bien faites,
11:05 mais d'être capable de gérer le marteau et l'enclume de manière un peu équilibrée, mais ça passe avant tout par le financement.
11:13 Je reviens là-dessus. Si on n'a pas de champions nationaux, effectivement, il ne restera que la régulation.
11:18 Pour ta habitude, l'intelligence artificielle est un bon exemple.
11:21 Je pense qu'il faut d'abord créer l'écosystème, les champions nationaux et internationaux.
11:25 Et à un moment, il se pose la question des bonnes pratiques.
11:28 La seule différence, c'est qu'une fois que les objets sont en haut, c'est plus difficile de faire quelque chose.
11:33 En tout cas, c'est plus coûteux en énergie et en argent.
11:36 Il faut aussi, peut-être, se poser les bonnes questions au départ, mais pas mal de monde y travaille.
11:40 C'est pour ça qu'on a toute cette nouvelle génération qui est prometteuse aussi, en réalité,
11:44 parce qu'on a des entreprises comme Exotrell qui permettent des choses assez extraordinaires de mobilité dans l'espace.
11:50 Vous l'avez dit, les satellites géostationnaires, on ne peut plus toucher depuis 20 ans.
11:56 Ils sont là-haut, c'est comme ça et ça ne bouge pas.
11:58 Les satellites qu'on prépare aujourd'hui seront plus agiles, en tout cas, c'est l'objectif.
12:02 Donc, effectivement, il y a peut-être un engagement financier qui est complètement différent.
12:06 On a réévalué cette échelle-là.
12:08 Mais tout de même, on parle de long terme pour le financement de ces entreprises.
12:13 On parle d'entreprises qui ont encore besoin de faire leur preuve technologiquement.
12:16 Est-ce que l'aide qu'on a aujourd'hui en France, je parle par exemple de France 2030,
12:23 c'est suffisant pour insuffler la confiance et cette dynamique nécessaire pour prospérer dans un cadre européen en plus très compétitif ?
12:32 C'est un excellent début. C'est une très bonne initiative.
12:37 L'argent public est indispensable.
12:39 Vous avez parlé de durée des cycles, du risque que ça comporte.
12:42 Les investisseurs privés, par la nature de leur investissement, ont peur du risque dans une certaine mesure.
12:47 Il faut du financement public pour dérisquer ou en tout cas mettre une première dynamique en place.
12:54 Ce n'est probablement pas assez.
12:56 Si on parle d'échelle, quand on regarde par rapport à la Chine, l'Inde, aux États-Unis et à d'autres pays,
13:00 il y a une notion de taille critique qui n'est probablement pas suffisante.
13:03 Mais en tout cas, l'intention est bonne.
13:06 Les financements sont fléchés sur les bons sujets.
13:09 L'accès à l'espace, la surveillance de l'espace, les services en aval de traitement de la donnée, d'observation de la Terre.
13:15 Globalement, on va dire que l'orientation est bonne.
13:18 Je pense que c'est une question de rassembler les énergies et de concentrer les efforts.
13:22 Il faut imaginer qu'aujourd'hui en Europe, il y a plus de 15 projets de lanceurs, une vingtaine.
13:28 Il n'y a pas un marché en Europe pour ces 20 lanceurs.
13:31 Il y a un marché mondial, ça se discute.
13:33 Mais en tout cas, il y a une notion, là encore, il faut des champions.
13:37 Ce n'est peut-être pas à France 2030 de choisir, mais c'est en tout cas une notion de ne pas trop sous-poudrer les efforts.
13:42 Et donc là, on sous-poudrerait peut-être un peu trop ?
13:45 C'est une question à laquelle il est toujours difficile,
13:48 parce que c'est difficile de jouer à la prédiction sur l'avenir et de savoir quel sera le projet le plus viable.
13:55 Parce que quand on regarde, par exemple, le projet des lanceurs français.
14:00 Actuellement, il y a combien de projets de lanceurs français ?
14:04 6 ou 7.
14:07 Là-dedans, vous avez des typologies très différentes.
14:10 Vous avez le projet d'Arc, qui consiste à mettre un gros missile sous un avion.
14:24 C'est d'ailleurs des gens qui viennent de chez MBDA, des fabricants de missiles.
14:28 Et vous les envoyez en orbite basse à partir d'un avion qui décolle.
14:32 Et donc pas de coût de stockage et de transfert vers Kourou, pas de coût du lancement vertical.
14:41 Ça réduit beaucoup les coûts.
14:43 Vous avez aussi des projets comme celui de Latitude.
14:46 On a Hyperspace aussi, on a tous les modèles de propulsion.
14:52 On en parlait avec Orbital Baguette One, qui est son premier lanceur.
14:58 Si on prend les exemples qu'on vient de donner, si on fait un petit focus juste sur le marché du lanceur.
15:05 On parle de projet qui est une toute petite partie, qui est la partie amont.
15:11 C'est la plus visible parce que c'est ça qui parle aux gens.
15:14 Mais c'est une toute petite partie du marché spatial.
15:17 Vous avez plein de projets différents.
15:19 Donc il est très difficile de dire aujourd'hui que c'est lui qui va trouver le marché ou que c'est un tel qui va trouver le marché.
15:25 Vous avez des financements, les trois entreprises qu'on vient de citer,
15:31 ont toutes fait un tour de table en 2023 qui va de 5 à près de 30 millions.
15:37 Mais ce n'est pas suffisant.
15:39 Pour Latitude par exemple, ce sera suffisant pour aller jusqu'à la production du premier lanceur.
15:47 C'est déjà un très bon début.
15:50 Les capitaux privés doivent prendre le relais.
15:52 Les capitaux privés en Europe doivent prendre le relais et apporter cette masse-là aussi.
15:58 L'exemple de SpaceX, encore une fois, SpaceX a profité pour son développement de beaucoup de capitaux publics avant tout et ensuite de capitaux privés.
16:06 Je pense qu'il ne faut pas opposer.
16:08 Et je pense qu'il y a une dynamique qui est intéressante, c'est de se dire qu'il faut laisser ses chances à tout le monde,
16:13 comme le fait l'Agence spatiale européenne sur le transport spatial.
16:16 C'est un modèle extrêmement intéressant.
16:18 De favoriser la compétition pour amener des premiers financements dérissés.
16:22 C'est très intéressant, l'ouverture de la compétition officielle, c'est depuis septembre.
16:25 C'est très intéressant, on a beaucoup travaillé avec eux et c'est extrêmement intéressant la dynamique qui est en train de se mettre en place.
16:29 Et derrière, il y a un moment où ce sont les gagnants, les plus malins ou les premiers qui arrivent à décrocher des contrats qui gagneront.
16:37 En tout cas, il faut continuer à accompagner.
16:40 Un dernier mot avant de conclure, on arrive bientôt au terme.
16:43 Est-ce qu'il y a une question de labellisation ? Parce que vous le disiez, il va falloir des financements privés.
16:48 Et il y a beaucoup d'acteurs au sein de l'Europe.
16:50 Est-ce que si on labellisait peut-être, on apporterait plus de crédibilité à l'un ou l'autre des acteurs ?
16:56 On permettrait de favoriser les investissements ?
16:59 C'est un peu une question piège, si tu permets Mathieu.
17:01 En fait, il y a, si vous permettez Mathieu, là-dedans, c'est assez malin.
17:10 La Commission européenne réfléchit, pour un certain nombre d'obligations, à faire du normatif classique.
17:15 Et pour certaines autres, à favoriser de la soft law, de ce qui devrait être.
17:21 Et donc pour ça, elle se dit, nous avons beaucoup de financements en matière spatiale, qui viennent de l'argent public.
17:28 Nous soumettrons la capacité à recourir à des fonds publics européens, un certain nombre d'obligations.
17:37 En termes, par exemple, de création de débris, en termes de machin.
17:40 Ce qui permet de ne pas contraindre, de ne pas adopter une réglementation contraignante.
17:45 Ça peut être une option viable.
17:46 Qui peut, par exemple, priver les opérateurs européens de marchés internationaux, où ces règles ne sont pas en vigueur.
17:53 Mais qui peuvent, quand même, inciter le marché globalement à les prendre comme des éléments structurants.
18:00 Ça peut être une option viable pour la prospérité de la compétition.
18:04 On est obligés de s'arrêter ici. Merci beaucoup à tous les deux.
18:07 Mathieu Chartier, Michel Mathas d'avoir pris le temps de venir en plateau aujourd'hui avec nous.
18:12 À la production.
18:13 Lily Zalkine, comme toutes les semaines.
18:14 On se retrouve dès la semaine prochaine sur Bismarck.
18:17 [Musique]

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