Céline Pina : "La journée des droits des femmes est une farce"

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Transcript

00:00 8h13 sur Sud Radio, l'édito tout de suite de Céline Pina. Bonjour Céline.

00:05 Bonjour Benjamin.

00:07 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Qu'est-ce que ça vous inspire cette date du 8 mars Céline ?

00:13 Hélas pas grand chose. Force est de constater que tout cela ressemble de plus en plus à une farce.

00:19 En fait les droits des femmes, mais par exemple en 2021, sont devenues membres de la commission de la condition de la femme à l'ONU, l'Iran et le Pakistan.

00:28 Si l'Iran en a été exclu en 2022, ce n'est pas le cas du Pakistan et l'Iran est resté membre de la commission des droits de l'homme, qui l'a même présidée.

00:36 Même en France, la politique fait preuve de lâcheté. La preuve, sa difficulté à se montrer claire sur la question du voile par exemple.

00:43 Ce cygne sexiste refuse d'accorder l'égalité juridique aux femmes. Il les transforme ou transforme leur chevelure en appel au sexe sur pattes.

00:51 Or alors que notre contrat social et notre civilisation moderne sont basés sur l'idée d'égalité en droit des hommes à raison de leur dignité humaine,

01:00 l'État laïque ne sait pas réagir quand ce cygne veut être imposé dans l'espace public.

01:04 C'est dommage, car c'est justement le rôle du politique d'indiquer un cap lorsqu'il y a conflit de valeurs.

01:11 Or, entre l'égalité en droit, liée aussi à la liberté de conscience, et la liberté religieuse,

01:17 dans notre culture, nos lois et notre constitution, ce sont les premières qui toujours l'emportent.

01:23 Alors que répondez-vous aux organisations féministes qui défendent la liberté de porter le voile ?

01:27 Qu'elles creusent la tombe de toutes les femmes. On n'est pas libre quand on consent à son propre abaissement.

01:33 Dans nombre de pays, au nom de la religion, sur la base du patriarcat, les femmes sont réduites au rang d'éternel mineure ou d'inférieure.

01:41 Or, le voile est un des outils de cet asservissement. Défendre la liberté de le porter, c'est défendre celle de porter des chaînes.

01:49 Ce sont souvent ces mêmes associations féministes qui ont refusé de condamner réellement les viols de Cologne en 2016,

01:55 parce que leurs auteurs dérangeaient leur conviction sans frontiériste.

01:58 Ce sont les mêmes qui n'ont guère soutenu les iraniennes dans leur combat,

02:02 ou ont essayé de détourner, en liberté de porter le voile, un combat pour l'abolition de cette imposition.

02:09 Les mêmes qui n'ont pas réagi ou que très tardivement et de façon fort peu insistante,

02:14 au pogrom et aux viols systématiques et planifiés dû à masse le 7 octobre.

02:19 Pour revenir en France, sur un autre sujet, grâce au président de la République et au Parlement, l'IVG a été inscrite dans la Constitution, non ?

02:26 Certes, mais sur le fond, il n'y a pas de meilleure illustration de la grenouille qui veut devenir plus grosse que le bœuf.

02:32 En réalité, le président n'a fait que présenter comme une victoire historique et une grande première

02:37 le fait de soi-disant rendre aux français un droit qui n'était pas menacé, qui existait déjà, avait déjà valeur constitutionnelle.

02:45 Franchement, la pièce de théâtre est très bien vendue.

02:48 Vous avez une vision un peu morose de ce 8 mars, Céline ?

02:52 Oui, c'est vrai. C'est vrai qu'il y a quand même quelques raisons d'espérer.

02:56 L'ONU a reconnu le caractère systématique des viols commis le 7 octobre,

03:00 cinq mois après certes, mais elle a fini par le faire.

03:03 Les collectifs représentant les victimes des viols commis lors du pogrom du Hamas ont été invités à faire partie des organisateurs du défilé du 8 mars.

03:11 Les contradictions du wokisme sont en train de faire tomber ses idoles et Judith Butler, par exemple,

03:17 a été filmée en plein négationnisme à propos du 7 octobre dans une des conférences qu'elle vient de donner.

03:24 Et les féminites universalistes, elles, ont toujours une véritable vision de l'égalité des femmes dont les jeunes générations pourront hériter.

03:33 Et après tout, les seuls combats que l'on est sûr de perdre sont ceux que l'on ne mène pas.

03:38 Merci à vous Céline Pina.

03:40 Guillaume Bigot nous a rejoint pour lancer ses débats. D'abord une réaction à ce que disait l'édito à l'instant de Céline Pina.

03:49 J'en partage tous les points. Je me pose quand même cette question depuis longtemps.

03:55 Est-ce qu'on peut convaincre des gens de mauvaise foi ?

03:59 Parce que ces féministes qui prennent la défense du voile, soit ce sont des idiotes utiles de l'islamisme et des porteuses de valise du fascisme islamique et de l'extrême droite islamique,

04:09 ultra patriarcal, soit elles ont un tel niveau de bêtise que ça ne peut même plus les convaincre.

04:15 Au bout d'un moment, parler aux cons ça les instruit comme dit l'autre, mais lâcher même pas ça peut les instruire en fait.

04:20 Céline ?

04:22 En fait moi ce qui m'effraie c'est qu'on a bâti toute notre société, toute notre vision en fait de ce que devrait être l'homme,

04:31 les contacts entre les différentes cultures etc. en fonction de notre traumatisme de la seconde guerre mondiale.

04:38 Et dans ce traumatisme quelque chose était extrêmement fort, c'était l'élimination des hommes à cause de ce qu'ils sont.

04:44 On a massacré les juifs parce qu'ils étaient juifs et c'était impossible, on ne peut pas changer ce que l'on est.

04:51 Et aujourd'hui alors qu'on a créé des lignes morales sur cette base là, vous voyez un pogrom qui revient,

04:58 vous voyez un crime contre l'humanité qui revient, vous voyez l'usage du viol comme étant une façon de nier l'humanité des femmes

05:05 et comme étant une façon de massacrer un peuple.

05:08 Et vous avez en face de ça des gens qui n'arrêtent pas de donner des leçons de morale, qui sont incapables de se positionner,

05:15 voire pire, qui vont expliquer que ceux qui ont commis ces horreurs sont des résistants, sont l'âme d'une résistance,

05:22 et là je trouve ça absolument effrayant.

05:25 Moi ce qui est en train d'arriver aujourd'hui me fait peur parce que ce que ça dit c'est qu'après le samedi vient le dimanche,

05:31 autrement dit après le samedi vient le dimanche ça veut dire ce ne sont pas les juifs qui sont en première ligne,

05:36 c'est vous occidentaux parce que tout ce que vous représentez est haï par des gens qui n'ont pas peur d'aller jusqu'à l'élimination physique.

05:44 Si on n'ouvre pas les yeux là-dessus, à un moment donné c'est tous nos droits qui vont être impactés, c'est la démocratie qui est en ligne de mire.

05:51 Droits mais égalité aussi, est-ce qu'on n'oublie pas un petit peu dans ce débat la question économique justement en termes de droits des femmes, d'une certaine manière Guillaumin ?

06:00 C'est une question complexe parce qu'elle aborde un sujet qu'on ne veut jamais aborder,

06:08 est-ce qu'on a le droit, moi par exemple en tant qu'homme, est-ce que j'ai le droit de dire à une femme, à la place d'une femme, où sont ses priorités dans la vie ?

06:19 Moi j'ai été dirigeant d'entreprise pendant longtemps, j'ai eu beaucoup de collaboratrices féminines,

06:23 donc j'en ai souvent, c'est un peu un cliché de dire ça, mais il y a quand même, c'est vrai, il y a des qualités proprement féminines, il y a une efficacité,

06:31 il y a des femmes qui sont très investies et qui ont plus une façon d'exercer l'autorité qui est très intéressante, sans agressivité.

06:39 Et donc souvent dans les entreprises on les promeut, c'est une caricature, mais on les promeut jusqu'au moment où elles ont des enfants.

06:45 Et ensuite, d'elles-mêmes, elles vous expliquent, le centre d'intérêt de ma vie, ce n'est plus de chercher des responsabilités d'entreprise, c'est d'élever mes enfants.

06:55 Moi en tant qu'homme, qu'est-ce que je vais leur dire ? Je vais leur dire non, reviens à l'entreprise, etc.

06:58 Alors souvent elles reviennent, parce que c'est la grandeur du modèle français que François Hollande a quasiment totalement détruit,

07:03 c'est-à-dire la possibilité de faire des enfants et en même temps d'être une professionnelle, et ça c'était la force du modèle français.

07:11 Bon, on a un peu abîmé notre politique de natalité, mais elles reviennent en général, mais elles reviennent plus exactement comme avant.

07:19 Alors ce n'est pas le cas de toutes les femmes, bien sûr, il y a des femmes qui restent absolument, qui sont pleines d'ambition,

07:24 et c'est tant mieux pour les entreprises et pour elles-mêmes, et il n'y a aucun jugement à porter là-dessus.

07:28 Mais si vous voulez, on bute un peu quand on regarde vraiment finement les statistiques sur les inégalités de salaire,

07:33 on se rend compte que c'est aussi cette question, et on ne peut pas trancher ça à la place des femmes. Là, il y a une espèce de paradoxe.

07:38 Guillaume Migaud, Céline Pina, vous restez avec nous, on poursuit les débats dans un instant.

07:42 On va parler de la guerre en Ukraine, aucune ligne rouge, c'est ce qu'a dit Emmanuel Macron hier, on en débat dans un instant.

07:48 Et puis à 8h30, vous le savez, vous retrouvez Jean-Jacques Bourdin, son invité politique ce matin, 8h30-9h,

07:53 Nathalie Loiseau, députée européenne, horizon présidente par ailleurs de la sous-commission Sécurité et Déclaration.

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