Avec Édouard Durand, magistrat français
Retrouvez Muriel Reus, tous les dimanches à 8h10 pour sa chronique "La force de l'engagement" sur Sud Radio.
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##LA_FORCE_DE_L_ENGAGEMENT-2024-03-10##
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NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:10 Bonjour Muriel.
00:11 Bonjour Jean-Marie.
00:12 A-t-on voulu faire taire la civise ?
00:14 C'est la question que vous allez poser dans quelques instants à notre invité,
00:17 le magistrat Édouard Durand, qui est juge pour enfants,
00:20 qui est ancien co-président de la civise et qui publie ce tract Galimar.
00:24 160 000 enfants, violence sexuelle et déni social.
00:28 C'est un drame dont on va parler et qui vous tient à cœur Muriel.
00:31 Absolument.
00:32 Après l'onde de choc provoquée par Méthou inceste,
00:34 née à la suite de la publication du livre de Camille Kouchner,
00:37 La familia grande,
00:38 le gouvernement a répondu par la création de la civise,
00:41 la commission indépendante sur l'inceste et les violences faites aux enfants.
00:44 Avec une mission cruciale,
00:46 formuler des recommandations pour mieux prévenir les violences sexuelles faites aux enfants,
00:49 renforcer la protection des enfants victimes
00:52 et lutter contre l'impunité des agresseurs.
00:54 En trois ans, la civise a recueilli près de 30 000 témoignages
00:57 formulé 82 recommandations
01:00 et nous a placé, nous tous et nous toutes,
01:03 devant une terrible et révoltante évidence.
01:05 Chaque année, en France,
01:07 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles,
01:10 2 à 3 enfants par classe de 30 en moyenne.
01:13 Le travail exemplaire de la civise a été unanimement re-salué par les victimes,
01:18 les associations de défense des droits de l'enfant
01:20 et de très nombreuses personnalités de la société civile.
01:23 Le gouvernement lui-même a reconnu l'importance de ces contributions.
01:27 Pourtant, à la surprise générale,
01:29 le 31 décembre dernier, c'est un coup de tonnerre
01:32 pour l'ensemble des personnes impliquées et pour tous les acteurs de terrain.
01:35 La mission de la civise doit être reconsidérée.
01:38 Le juge Édouard Durand, coprésident, est remercié.
01:41 La moitié des membres de la commission démissionnent
01:44 en signe de protestation et de désillusion.
01:47 La civise, jadis pilier de l'espoir ou du changement
01:50 et du changement, est en onde de choc.
01:52 Alors aujourd'hui, nous sommes à un carrefour.
01:54 Il reste tant de questions en suspens.
01:57 Que faire face à l'inaction de certains professionnels
02:00 qui, dans 60% des cas, ne font rien face aux révélations d'enfants victimes ?
02:04 Quel avenir pour ces milliers de témoignages
02:07 qui continuent d'affluer, toujours en attente d'écoute et de réparation ?
02:10 Comment changer un système judiciaire
02:13 où plus de 70% des plaintes pour violences sexuelles sur mineurs
02:16 sont classées sans suite et où seulement 3% des agresseurs sont condamnés ?
02:21 Qui, pour incarner et faire appliquer les 82 préconisations de la civise,
02:26 fruit de 3 années de travail acharné ?
02:28 Qui portera ces recommandations avec force et détermination ?
02:32 Qui se lèvera pour que justice soit faite,
02:35 que la parole des enfants soit entendue, soit crue,
02:38 pour que les enfants soient protégés ?
02:40 Ces questions demeurent, comme celles de l'avenir
02:42 et du combat pour la protection des enfants
02:44 contre les violences sexuelles
02:46 et la lutte contre l'impunité des agresseurs.
02:48 Et des questions lourdes que nous allons poser à votre invité,
02:51 Edouard Durand, magistrat, juge pour enfants,
02:53 ancien coprésident de la civise et auteur de ce livre
02:55 "160 000 enfants, violences sexuelles et déni social"
02:59 C'est publié chez Tracte Gallimard.
03:01 Bienvenue à vous, vous êtes l'invité de Muriel Raüs.
03:03 Bonjour Edouard.
03:04 Bonjour.
03:05 Alors depuis votre éviction à la présidence de la civise,
03:08 votre parole s'est faite rare.
03:10 Elle nous manquait.
03:12 Et vous nous revenez avec la publication d'un tract,
03:14 d'un pamphlet chez Gallimard dont nous allons bien sûr parler.
03:17 Mais tout d'abord, moi j'ai envie de vous demander,
03:19 comment vous allez aujourd'hui ?
03:21 Merci de cette attention.
03:26 Je vais bien.
03:28 Je vais bien parce que la civise aura été aussi un mouvement social.
03:34 Aura été un espace de rassemblement.
03:36 Et que tout ce mouvement, toute cette parole,
03:40 porte, construit, met en mouvement.
03:46 Je vais bien parce que l'espoir qui a été créé à la civise
03:52 est un espoir qui me structure aussi.
03:55 Ces témoignages, à jamais resteront en moi,
04:01 et mobilisateurs.
04:02 Et puis enfin parce que la civise ça aurait été un collectif.
04:05 Et j'aurais pris part à cette action collective.
04:08 Et quand on est ensemble, on va bien.
04:10 Alors durant ces trois ans de mandat à la civise,
04:13 vous avez dénoncé inlassablement les dysfonctionnements de la justice.
04:17 Est-ce qu'il faut y voir le signe de cette éviction en décembre dernier ?
04:22 Ce qui est certain, c'est que les violences sécuelles faites aux enfants,
04:29 l'inceste tout particulièrement,
04:32 font l'objet depuis toujours d'un déni massif, puissant,
04:37 et structuré, structurant même.
04:41 De sorte que ce déni infiltre la pratique de toutes les institutions.
04:50 Les violences sexuelles faites aux enfants sont d'abord des crimes et des délits.
04:54 Donc ce déni se manifeste d'une manière aiguë dans le traitement judiciaire, oui.
05:00 Mais c'est vrai aussi pour le soin.
05:02 C'est vrai aussi pour l'action sociale.
05:05 C'est vrai aussi pour l'éducation.
05:08 Nous parlons de l'une des plus graves transgressions de la loi.
05:14 Le viol d'un enfant.
05:16 Si, comme vous l'avez rappelé, 70% des plaintes sont classées sans suite,
05:22 c'est que nous vivons dans un système d'impunité des agresseurs.
05:28 Et c'est sans doute le premier devoir d'une société, remettre la loi à sa place.
05:34 Mais s'il n'est pas possible de le dire,
05:38 alors comment être fidèle à la parole des enfants qui révèlent les violences qu'ils subissent ?
05:43 Et s'il n'est pas possible de le dire, comment est-il possible de le faire ?
05:46 Trois ans de travail, 30 000 témoignages et 82 recommandations.
05:51 Vous dites très justement que dans tous les cas de violences sexuelles,
05:54 il y a trois protagonistes.
05:56 La victime, l'agresseur et la société.
05:58 Dans la société, il y a les institutions et il y a l'État.
06:02 Alors moi, je vous demande, que va faire l'État des 82 recommandations que vous avez produites ?
06:08 La première chose dont il faut prendre conscience, c'est qu'il y a une urgence extrême.
06:14 Vous avez rappelé que le 31 décembre, quelque chose s'est arrêté pour un projet nouveau,
06:21 encore assez incertain malgré tout.
06:23 Mais depuis le 1er janvier jusqu'à ce jour de début mars,
06:28 ce sont 25 000, 26 000 enfants qui ont été victimes de viols et d'agressions sexuelles.
06:37 160 000 chaque année, un enfant toutes les trois minutes.
06:41 Nous disent l'urgence absolue d'agir.
06:45 Or, ce rapport de 750 pages est là.
06:49 Ces 82 préconisations sont là.
06:53 Il faut qu'elles soient mises en œuvre le plus rapidement possible.
06:57 Parce que cette urgence, c'est bien sûr une politique publique.
07:01 Et ce sont d'abord les pouvoirs publics, le gouvernement, le parlement, pour ce qui relève de la loi,
07:07 pour que, en haut, la loi soit plus protectrice,
07:12 afin que, dans les pratiques professionnelles, il y ait davantage de protection.
07:18 Mais si on attend des professionnels qu'ils soient les premiers protecteurs,
07:22 en contrepartie, il faut les encourager et les soutenir.
07:26 - Mais enfants, depuis le début de l'année, on a le sentiment d'entendre,
07:30 moi j'entends beaucoup parler des institutions,
07:32 j'entends beaucoup parler de la façon dont la civisme 2 va se réorganiser,
07:36 des gens qui vont la composer.
07:38 On ne parle plus des enfants.
07:40 Et d'ailleurs, vous me l'avez dit, on ne parle plus des enfants et de la façon de protéger les enfants.
07:44 Qu'est-ce qui se passe, là ?
07:46 - Je vous remercie de le dire de cette façon aussi nette.
07:50 Et je l'assume, en effet, pendant trois ans, je n'aurais parlé,
07:54 nous n'aurons parlé, dans ce collectif qu'est la civisme,
07:57 que des enfants, que des victimes,
08:00 que du présent perpétuel de la souffrance,
08:03 que de l'exigence de les protéger.
08:07 Ce que j'observe, en effet, et c'est cruel,
08:10 c'est que depuis deux mois, on ne parle plus de cela.
08:14 On parle des instances, des organisations.
08:17 Et je le redis, le problème, c'est d'assumer
08:22 qu'il y a un déni massif pour lutter contre.
08:26 Qu'aura fait la civisme au bout du compte pendant trois ans ?
08:30 Vous l'avez rappelé, 30 000 témoignages.
08:32 Ce qu'elle aura fait, c'est ceci.
08:34 Témoignages après témoignages.
08:37 La civisme aura gagné du terrain sur le déni.
08:41 - Mais alors ce déni dont vous parlez, ce déni,
08:44 vous, vous avez eu un postulat inébranlable.
08:45 Je te crois, je te protège.
08:47 Dans un monde où seulement 8% des 160 000 enfants, victimes chaque année,
08:51 de violences sexuelles, sont crus.
08:53 Donc on peut dire que la parole s'est libérée.
08:56 Mais qu'est-ce qu'on peut dire de l'écoute de celle-ci ?
08:58 Est-ce que ça veut dire que ce déni, il est lié à une défaillance majeure
09:02 de la société tout entière ?
09:04 - Assurément, vous avez raison, je le pense aussi.
09:07 Mais il faut comprendre que nous ne pourrons changer
09:10 que par une politique publique.
09:12 Que par une action cohérente, urgente et durable.
09:18 Au bout du compte, il y aura toujours un adulte devant un enfant.
09:25 Un enfant qui dit "moi aussi" et qui regarde le monde des adultes
09:31 et qui dit "est-ce que vous allez me protéger ?"
09:34 Sur 100 enfants, 8 entendent "je te crois, je vais te protéger".
09:42 92 entendent "tu mens" ou "le silence".
09:49 Et c'est ça, une politique publique.
09:52 Structurer une réponse à la hauteur de l'attente de l'enfant.
09:57 Le problème est que nous fonctionnons avec des injonctions paradoxales.
10:00 Nous disons aux enfants "vous pouvez parler, révélez les violences
10:04 que vous subissez".
10:05 A l'instant même où les enfants le disent, le visage de la société
10:09 se transforme, il devient glacial.
10:11 Et il lui répond "mais pourquoi je te croirais ?"
10:15 Et l'enfant se dit "mais si j'avais su, je me serais tu".
10:20 On dit aux mères "protégez vos enfants".
10:23 A l'instant même où elles disent "mon enfant m'a révélé l'inceste",
10:26 on leur dit "vous êtes menteuse, vous êtes manipulatrice".
10:30 Et pareil pour les professionnels.
10:32 Il faut choisir qui on protège et l'organiser dans une politique publique.
10:37 Le repérage par le questionnement systématique,
10:40 la mise en sécurité immédiate, le traitement judiciaire et le soin.
10:44 C'est le seul chemin.
10:46 Et chaque minute compte, puisque vous l'avez rappelé,
10:49 toutes les trois minutes, un enfant est victime.
10:51 Ce sujet du déni rejoint le sujet de la présomption d'innocence.
10:55 Que l'on brandit à chaque fois qu'une victime s'exprime.
10:58 On ne parle jamais de la présomption de crédibilité des victimes.
11:02 Cette présomption d'innocence fait partie de notre droit.
11:06 Tout le monde est bien d'accord là-dessus.
11:08 A priori, elle devrait être réservée aux magistrats,
11:10 elle devrait être réservée aux avocats, pas aux victimes.
11:13 Alors quel est votre point de vue sur cela ?
11:15 Le déni et la présomption d'innocence ?
11:17 Comment va-t-on avancer avec ces deux points ?
11:20 Les principes fondamentaux, mal interprétés,
11:25 nous servent à ce que j'appelle les cautions du déni.
11:30 Pour pouvoir rester confortablement dans la position d'un spectateur
11:35 qui regarde l'agresseur agresser l'enfant.
11:38 La présomption d'innocence est un principe cardinal de notre état de droit.
11:43 Et nul n'a l'intention de le mettre en cause.
11:47 Mais nous l'interprétons d'une manière totalement abusive.
11:53 Si je quitte le studio avec votre stylo ou votre téléphone,
11:59 que vous me voyez le faire,
12:01 que l'on m'arrête à la sortie en possession du stylo et du téléphone,
12:06 que je reconnais que je les ai volés,
12:10 et bien à l'instant même où je ferai l'objet d'une poursuite pénale,
12:13 je serai présumé innocent.
12:15 Et je bénéficierai des droits qui s'attachent à ce principe.
12:19 Mais cela ne veut pas dire que vous n'aurez pas le droit de dire ce que vous avez vu.
12:24 Et la question est celle de l'instance légitime de discours.
12:31 À qui reconnaît-on le pouvoir de dire le réel ?
12:36 Nous interprétons la présomption d'innocence de sorte que
12:41 nous n'avons plus le droit de dire ce que nous voyons.
12:46 Vous venez de publier "160 000 enfants, violence sexuelle et digne sociale".
12:50 Vous continuez dans cet ouvrage de dénoncer les faillances du système
12:53 sur les violences faites aux enfants.
12:55 Il faut continuer d'inventer des moyens nouveaux
12:57 de lutter contre ce déni social qui entoure ces violences
13:00 et l'impunité des agresseurs.
13:01 Qu'est-ce que dit votre panphlet ?
13:02 Qu'est-ce que dit cet ouvrage aujourd'hui ?
13:05 Ce texte est d'abord l'expression d'une fidélité.
13:10 D'une fidélité à un collectif,
13:14 tous les collègues avec qui j'ai travaillé à la CIVIS,
13:19 et d'une fidélité à toutes les victimes de violences sexuelles,
13:24 à ces personnes qui vivent dans une solitude glaçante, sombre,
13:32 que Nechtino appelle "le pays des ténèbres",
13:35 comme étrangères au milieu des autres,
13:38 parce que personne ne les reconnaît.
13:40 C'est d'abord l'expression d'une fidélité et d'une exigence sociale,
13:44 parce qu'il y a urgence,
13:45 parce que nous devons choisir de quel côté nous sommes.
13:49 Et si nous sommes du côté des enfants,
13:52 alors nous devons donner un visage et un prénom
13:55 à chacun de ces 160 000 enfants.
13:58 Nous disons toujours qu'il y a trois enfants par classe
14:00 qui sont victimes de violences sexuelles.
14:02 Mais ces enfants ont un visage, ces enfants ont un prénom.
14:06 Il faut que nous donnions les moyens de les identifier,
14:10 pour les protéger.
14:11 Ce n'est pas une idée.
14:14 C'est une exigence.
14:16 Ce n'est pas une idée.
14:18 C'est un passage à l'acte de l'agresseur.
14:21 Et nous devons choisir de quel côté nous sommes.
14:24 Dans son audition au Sénat, Judith Gaudrech, la semaine dernière,
14:28 vous a rendu un hommage à Pillais.
14:30 "Serait-il possible que les sénateurs, les lois, le gouvernement
14:33 donnent à notre société la possibilité, la chance,
14:37 au juge Durand d'accomplir son destin héroïque de son vivant ?"
14:40 Ce n'est pas la seule.
14:41 Ana Mouglalis, Muriel Samona et de très nombreuses personnalités
14:45 et associations demandent votre retour.
14:47 Est-ce possible ?
14:49 Je le redis, ce tract est l'expression d'une fidélité
14:55 et d'une fidélité qui s'inscrit dans une histoire.
14:58 Naturellement, je ne suis pas un héros,
15:02 mais je ne veux pas être un spectateur.
15:08 Entre l'agresseur et la victime, être neutre,
15:11 c'est être du côté de l'agresseur.
15:14 Et la loi est du côté des victimes.
15:17 Mon engagement préexistait à la civise et il lui survivra.
15:22 C'est une question d'engagement.
15:25 Vous l'avez redit,
15:27 Judith Gaudrech, Emmanuel Béard, Camille Kouchner, Christine Angot,
15:35 La Ciaz, La Civise, MeToo, Eva Thomas.
15:39 C'est une histoire.
15:41 Une histoire de prise de parole.
15:44 Et La Civise, ça aura été ça.
15:46 Cet espace où il était possible de se lever et de dire
15:50 "En vous écoutant, j'ai compris que malgré tout,
15:53 l'agresseur n'avait jamais pris ma dignité."
15:56 Merci beaucoup.
15:58 Moi, évidemment, comme beaucoup d'autres,
16:00 j'espère et j'attends votre retour,
16:02 soit à la tête de La Civise, soit à la tête d'une autre organisation.
16:05 Et j'invite la ministre déléguée chargée de l'enfance,
16:08 Sarah El Hariri, à venir dans la force de l'engagement
16:12 pour répondre à ce que nous venons d'évoquer aujourd'hui.
16:15 Absolument. Elle a la parole sur Sud Radio et elle est là. Bienvenue.
16:18 Je me permets de vous reposer la question qu'on a posée en préambule,
16:21 Edouard Durand. Est-ce qu'on a voulu la faire taire, La Civise, ou pas ?
16:24 Le premier élément objectif, à partir du 31 décembre 2023,
16:31 c'est la clôture de l'appel à témoignage.
16:34 Les violences sexuelles faites aux enfants sont un interdit.
16:38 Mais l'interdit, en réalité, n'est pas de violer les enfants.
16:42 L'interdit est d'en parler.
16:44 C'est cette parole qui a été mise sous silence.
16:47 Donc on a voulu la faire taire.
16:49 Merci à vous, Edouard Durand.
16:51 Merci.
16:52 Sud Radio, le grand matin week-end.
16:55 La force de l'engagement.
16:57 Muriel Reus.
16:58 avec AGP, Association d'assurés engagées et responsables.