« Un prétexte fallacieux » : échange musclé entre Jean-François Husson et Bruno Le Maire

  • il y a 6 mois
Le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson (LR) et le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, ont eu un échange au sujet du décret d'annulation de 10 milliards d'euros, ce 6 mars 2024.

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00:00 Oui, merci, merci, Monsieur le Président.
00:02 Merci, Messieurs les Ministres.
00:04 J'ai eu l'occasion, Monsieur le Ministre,
00:06 donc je vais débarrer mon propos de manière toujours agréable,
00:10 de vous renouveler les souhaits de bon anniversaire.
00:13 Je vous disais, c'était 1978, c'était la belle époque
00:18 où Raymond Barr, courageusement,
00:20 entreprenait des travaux de redressement
00:25 de la situation des finances publiques.
00:27 Et je pense que c'est un souvenir que nous devons avoir
00:31 parce que ça n'empêche pas de connaître des lendemains heureux.
00:34 Deux, trois éléments quand même.
00:36 J'entends parler, avant de vous poser trois questions.
00:39 J'entends, on ne change pas notre boussole.
00:44 Permettez-moi juste de vous dire,
00:46 si vous ne changez pas de boussole,
00:47 le moins que l'on puisse dire, c'est qu'au moins vous changez de cap,
00:50 parce qu'à mon avis, vous avez un peu perdu le nord.
00:53 Deuxièmement, Monsieur le Ministre Bruno Le Maire,
00:56 vous nous expliquez le changement et la force de l'action
01:01 que vous conduisez de manière continue depuis sept ans.
01:06 Donc on peut aller beaucoup plus loin en arrière.
01:08 Et enfin, je souhaite aussi que chacun assume sa part de responsabilité,
01:13 y compris parfois la surdité avec laquelle nos propos,
01:17 nos propositions ont été prises en considération.
01:21 Et j'apprécie que vous soyez aujourd'hui,
01:24 je comprends, c'est normal que vous soyez ici,
01:27 puisque nous n'avions pas eu le plaisir ni l'honneur,
01:30 en dehors de votre propos introductif du projet de loi de finances,
01:34 qui effectivement était relativement court au Sénat d'ordre de l'examen,
01:38 d'avoir votre présence.
01:40 Troisième élément, nous avions à l'époque évoqué,
01:44 je l'avais fait au nom du travail de la majorité sénataire et du Sénat,
01:48 l'ère dans laquelle nous étions entrés depuis déjà un moment,
01:51 celle des déficits extrêmes.
01:54 Et enfin, vous évoquez à la fin de votre propos,
01:57 vous dites on est loin de l'austérité, etc.
02:00 Monsieur le ministre Cazenave,
02:03 je pense que tout le monde est témoin ici,
02:06 lorsque nous avons proposé des économies lors du dernier PLF.
02:10 Ce n'était pas il y a longtemps, c'était naguère.
02:15 7 milliards d'économies, excusez-moi, pas par décret,
02:18 votées ici par la majorité sénatoriale,
02:20 vous nous avez accusés de brutalité, intenable,
02:24 trajectoire irresponsable, méprisant, je dirais,
02:29 si, si, vous nous l'avez dit, méprisant le peuple.
02:32 Juste de 7 à 10 milliards, vous expliquez que ce n'est pas l'austérité,
02:38 mais enfin, 10 milliards par rapport à 7,
02:41 c'est presque 50% d'efforts supplémentaires.
02:44 C'est juste pour poser, comme le ministre Bonneau-Lemaire l'a fait,
02:47 de manière objective, calme, sereine,
02:50 mais de remettre les choses à leur juste place.
02:53 Parce que, je le dis, je pense que le Parlement,
02:56 et au Parlement le Sénat,
02:58 méritent d'être mieux entendus et pris en considération.
03:03 Et je vous le dis tout de suite,
03:05 je n'ai pas l'habitude de changer mes propos,
03:08 mais si aucune méthode ne change,
03:11 vous n'aurez jamais, jamais, le Sénat,
03:15 ni la majorité, ni la minorité, ne seront au rendez-vous.
03:19 Je l'ai dit, nous serons au rendez-vous du courage,
03:21 de la responsabilité,
03:23 et nous saurons prendre nos responsabilités.
03:25 Mais il faut juste arrêter de mépriser notre Assemblée.
03:30 Alors, quelques éléments maintenant,
03:32 parce que la situation, vous le sentez bien,
03:34 est tout à fait exceptionnelle.
03:36 Je précise, mais chacun le sait,
03:38 que jamais autant de crédits budgétaires
03:40 n'avaient été annulés par un gouvernement
03:42 sous la Ve République en cours d'année.
03:44 J'insiste, moins de 50 jours après le début de gestion.
03:49 Moins de 50 jours.
03:51 Monsieur le ministre des Finances a choisi,
03:53 le 18 février dernier, le 20h de TF1,
03:56 au milieu des périodes de vacances des Parisiens,
03:59 pour effectivement proposer, par décret,
04:02 de réduire les crédits à hauteur de 10 milliards,
04:05 et je vous cite, en raison d'un contexte géopolitique nouveau,
04:09 j'insiste sur le mot nouveau, parce que je ne le partage pas.
04:12 La guerre en Ukraine, vous l'évoquez,
04:14 elle a commencé il y a plus de deux ans.
04:16 Le ralentissement de l'économie chinoise.
04:18 Le Monde titrait, le 22 août,
04:20 « L'économie chinoise au défi du ralentissement ».
04:22 La récession allemande, vous l'avez dit, en 2023.
04:25 Mais comme vous l'indiquez, c'était en 2023.
04:28 Et le journal Le Monde, en juin 2023, le 22 juin,
04:32 titrait « Les grands instituts de conjoncture
04:35 anticipent désormais une nette récession
04:38 pour la première économie d'Europe ».
04:40 Je vous le dis donc sereinement.
04:43 Vos économies sont, de mon point de vue,
04:46 un prétexte fallacieux, parce que le contexte géopolitique
04:49 n'a pas changé entre le 20 décembre et le 20 février,
04:53 on va se dire les choses.
04:55 Et donc, je pense que vous avez fait un choix
04:59 d'afficher des perspectives ambitieuses.
05:01 C'est votre droit.
05:03 Mais il ne faut pas aller chercher des prétextes
05:07 qui ne correspondent pas, messieurs les ministres,
05:10 à la réalité. Je rappelle d'ailleurs
05:12 que notre commission des finances,
05:14 lors du dernier examen du budget,
05:16 avait mis en lumière cette précision que j'appellerais
05:19 – vous choisirez le mot qui vous convient le mieux
05:22 ou celui que vous appréciez le moins,
05:24 c'est comme vous voudrez –
05:26 entre fantaisiste ou fallacieuse.
05:28 Je le dis parce que beaucoup,
05:30 pour ne pas dire toutes les prévisions disponibles,
05:33 par rapport à ce que vous aviez retenu,
05:36 vos prévisions étaient deux fois supérieures,
05:39 globalement, à toutes les prévisions.
05:41 On a parlé au même moment,
05:43 nos rapports font foi.
05:45 Donc, je vous invite à y revenir.
05:47 Première question, puisque tout le monde
05:49 vous disait dès l'automne 2023
05:51 que la croissance que vous souhaitiez
05:54 ou que vous affichiez ne serait pas au rendez-vous,
05:57 pourquoi donc avoir retenu, malgré tout,
06:00 ce niveau de prévision ?
06:02 Je le redis d'ailleurs à l'heure actuelle.
06:04 Le consensus des économistes
06:06 table sur une croissance de 0,7%
06:09 pour la France en 2024.
06:11 Pouvez-vous nous dire pourquoi
06:13 vous souhaitez, malgré tout,
06:15 retenir aujourd'hui encore 1%, plus 1% ?
06:18 Parce que si je pose cette question,
06:20 c'est peut-être, au-delà de l'effet agréable
06:23 à la fois de communication et de rêve
06:26 que vous mettez dans la tête d'un centre de français,
06:28 mais de moins en moins,
06:30 les conséquences pratiques de votre choix
06:33 sont, de mon point de vue, désastreuses.
06:36 Je vais l'illustrer, puisque finalement,
06:38 avec ces décrets d'annulation,
06:40 vous remettez brutalement en cause
06:42 des décisions que vous avez défendues
06:45 et un certain nombre des pistes décomiques
06:47 que vous avez évoquées,
06:49 s'en serait risible si ça n'était pas aussi sérieux,
06:52 vu les réponses que nous avons obtenues
06:54 de manière régulière,
06:56 pour repousser ces propositions
06:58 qui, me semble-t-il, aujourd'hui,
07:00 ont l'air de se dessiner.
07:02 La programmation gouvernementale sur le PLF 2024
07:05 pour la mission écologique,
07:07 7 milliards de crédits supplémentaires,
07:09 finalement, aujourd'hui, elle est d'ores et déjà
07:11 nulle et non avenue, puisque la mission
07:13 est la grande perdante du décret d'annulation,
07:15 avec 2 milliards 2 de crédits supprimés.
07:18 En particulier, les 5 milliards de ma prime Rénov'
07:22 ne seront pas au rendez-vous.
07:24 La loi de programmation pour la recherche
07:26 n'est plus respectée.
07:28 Le budget 2024 est finalement
07:30 de 400 millions en dessous
07:32 des cibles fixées par la programmation.
07:34 La loi de programmation pour la justice,
07:36 idem, il manquera 325 millions.
07:39 L'annonce, en grande pompe,
07:41 par le Premier ministre et Christophe Béchut
07:43 d'un abondement du fonds vert
07:45 dopé de 500 millions d'euros supplémentaires
07:47 en 2024, se dégonfle.
07:49 Le voilà d'ores et déjà amputé
07:51 de 400 millions d'euros.
07:53 Les nombreuses annonces du Premier ministre
07:55 sur l'école, et notamment la prise en charge
07:57 des AESH par l'État,
07:59 sur la pause méridienne,
08:01 incompatibles avec les annulations
08:03 massives annoncées sur ce ministère
08:05 à hauteur de près de 700 millions d'euros.
08:08 Je pourrais poursuivre.
08:10 Vous auriez pu financer toutes ces priorités
08:12 si vous aviez construit
08:14 le budget 2024
08:16 avec, de manière rigoureuse,
08:18 je vais le dire comme ça,
08:20 choisir des hypothèses macroéconomiques prudentes,
08:22 réalistes, et communément partagées.
08:24 Vous avez choisi plutôt la fantaisie.
08:26 Fixer un cadrage au ministère
08:28 qui soit cohérent
08:30 avec ces hypothèses.
08:32 Vous avez préféré voter
08:34 des missions budgétaires pour tous les ministères
08:36 en augmentation.
08:38 Cadrage illusoire.
08:40 Vous avez voté une loi de finances
08:42 qui documente les économies pertinentes.
08:44 Et si besoin, les réformes associées.
08:46 Mais vous avez fait des 49.3
08:48 sur un PLF que je qualifierais
08:50 de hors-sol pour finalement,
08:52 deux mois plus tard, tout contredire.
08:54 En résumé, vous avez
08:56 privilégié une politique d'annonce
08:58 avec des perspectives budgétaires en hausse
09:00 sur tous les ministères.
09:02 Et ensuite, rabot, coupe sombre,
09:04 brutale et direct.
09:06 Deuxième question.
09:08 Messieurs les ministres,
09:10 comment financez-vous toutes les annonces
09:12 qui arrivent en même temps que le décret
09:14 d'annulation ? Je dois le rappeler.
09:16 3 milliards d'euros pour l'Ukraine,
09:18 500 millions d'euros supplémentaires pour les hôpitaux,
09:20 400 millions d'euros pour les agriculteurs.
09:22 Vous pouvez me dire
09:24 quand est-ce que vous allez
09:26 sortir un nouveau rabot
09:28 qui fera de ces annonces
09:30 des engagements qui ne seraient plus complètement
09:32 tenus alors que vous venez de les annoncer
09:34 ou le président de la République. Enfin,
09:36 monsieur le ministre, vous avez dit sur TF1,
09:38 n'importe quel ménage
09:40 peut comprendre que quand on gagne moins,
09:42 on dépense moins.
09:44 N'importe quel ménage, de la même manière,
09:46 peut aussi comprendre que si,
09:48 pour chaque euro gagné,
09:50 il en dépense deux,
09:52 il va avoir droit à la commission de surendettement.
09:54 Pourquoi je dis ça ? Parce que
09:56 c'est exactement ce qui se passe pour l'État.
09:58 En 2024,
10:00 l'État va devoir trouver 601
10:02 milliards d'euros pour faire face
10:04 à ses dépenses
10:06 et au remboursement de la dette
10:08 alors qu'il ne déposera,
10:10 disposera, pardon, que de
10:12 305 milliards d'euros de recettes nettes.
10:15 Voir, peut-être moins,
10:17 si, comme vous semblez le dire,
10:19 l'État venait à percevoir
10:21 encore moins de recettes
10:23 que ce que vous prévoyez aujourd'hui.
10:25 Eh bien, si
10:27 on dit les choses, il en résulte.
10:29 Et vous l'avez dit d'ailleurs, depuis votre arrivée au pouvoir,
10:31 le taux d'endettement
10:33 de la France n'a cessé
10:35 d'augmenter et il a même,
10:37 nous avons dépassé celui de Chypre,
10:39 de la Belgique,
10:41 de l'Espagne, du Portugal.
10:43 Il ne reste plus que deux pays derrière nous.
10:45 L'Italie,
10:47 la Grèce. C'est une
10:49 réalité factuelle
10:51 qu'il faut confronter
10:53 avec les propos que vous avez tenus
10:55 et notamment, parce que
10:57 je prends aussi des bons auteurs,
10:59 vous-même en disant "la maîtrise des
11:01 finances publiques est dans l'ADN
11:03 de la majorité".
11:05 Vous avez compris laquelle.
11:07 Écoutez, je n'ose imaginer ce qu'il
11:09 adviendrait s'il en était autrement.
11:11 Eh bien, je poserai
11:13 enfin une dernière question.
11:15 Quelles sont les chances, selon vous,
11:17 ou les risques
11:19 que la France se trouve dégradée
11:21 par les agences de notation au printemps,
11:23 en avril et en juin,
11:25 donc ça peut être le début de l'été ?
11:27 Craignez-vous ou pensez-vous
11:29 que la France puisse poursuivre
11:31 ou pourrait poursuivre
11:33 la même politique budgétaire
11:35 s'il y avait une dégradation ?
11:37 Je vous remercie.
11:39 Merci, monsieur le rapporteur général.
11:43 Monsieur le ministre, si vous voulez bien,
11:45 en manière synthétique, bien sûr,
11:47 répondre aux trois interrogations du rapporteur général.
11:49 Oui, je vais commencer,
11:51 si vous me le permettez, monsieur le président,
11:53 par la dernière interrogation. Là aussi,
11:55 en prenant un tout petit peu de
11:57 recul. 62, 97,
11:59 111. C'est les niveaux
12:01 de dettes publiques
12:03 entre 2008,
12:05 2017
12:07 et
12:09 au moment de la crise inflationniste.
12:11 Je le redis,
12:13 il y a 35 points de dettes supplémentaires
12:15 au lendemain de la crise financière
12:17 de 2008.
12:19 Donc est-ce qu'il y a un sujet
12:21 sur la dette ? Oui.
12:23 Est-ce qu'il est impératif de réduire
12:25 la dépense publique ? Oui.
12:27 Est-ce qu'il faut réduire plus la dépense publique
12:29 quand il y a moins de recettes ?
12:31 Oui. Et c'est ce
12:33 que nous avons le courage
12:35 de faire.
12:37 Et nous ne le faisons pas pour les agences
12:39 de notations.
12:41 Nous le faisons pour les Français.
12:43 Parce que nous sommes convaincus
12:45 qu'il est bon pour les Français
12:47 de rétablir les finances publiques et que
12:49 de laisser filer la dépense publique n'est pas
12:51 la bonne réponse à la situation
12:53 du pays.
12:55 Après, on peut débattre, c'est tout l'objet
12:57 de nos discussions, de la méthode,
12:59 des choix politiques que nous
13:01 pouvons faire dans les années qui viennent.
13:03 Et je pense qu'au regard de ce
13:05 qui nous attend,
13:07 des efforts qui seront nécessaires,
13:09 le débat est absolument indispensable.
13:11 Mais en revanche, ce qui ne me paraît pas
13:13 discutable, c'est qu'il faut réduire ce niveau
13:15 de dette par la réduction de la dépense.
13:17 Et qu'à partir du moment où il y a
13:19 moins de croissance partout en Europe,
13:21 il faut plus de réduction
13:23 de dépense.
13:25 Ensuite, sur
13:27 les premiers éléments que
13:29 vous avez indiqués.
13:31 Vous avez cité Raymond Barre,
13:33 personnage éminemment
13:35 honorable. Je partagerai un peu moins
13:37 l'idée qu'il y avait des lendemains heureux
13:39 après Raymond Barre, puisque ça conduit
13:41 à l'élection de François Mitterrand.
13:43 Ça peut faire plaisir à
13:45 certains ici, peut-être moins
13:47 à d'autres. En tout cas, ce sont
13:49 de drôles de lendemains heureux, preuve qu'il faut
13:51 rétablir les finances publiques avec fermeté,
13:53 mais sans tomber non plus dans
13:55 les excès.
13:57 Ensuite, sur les responsabilités, oui, je prends
13:59 toutes mes responsabilités. Je redis, nous avons
14:01 rétabli les finances publiques quand il le fallait,
14:03 dépensé pour protéger face
14:05 au Covid et face à l'inflation. Et maintenant,
14:07 il faut à nouveau rétablir
14:09 les finances publiques.
14:11 Je me permets simplement,
14:13 malicieusement, une nouvelle fois
14:15 de noter que
14:17 entre votre
14:19 majorité au Sénat
14:21 et le groupe auquel vous
14:23 appartenez à l'Assemblée nationale,
14:25 il y a parfois quelques
14:27 divergences notables.
14:29 Donc, non,
14:31 la majorité présidentielle a voté tous
14:33 les budgets.
14:35 Je constate que l'un des éléments clés
14:37 du rétablissement des finances publiques,
14:39 c'est la réforme des retraites.
14:41 Que dans les dépenses sociales
14:43 qui sont les plus importantes, là où il y a
14:45 le plus d'écarts par rapport aux pays européens,
14:47 c'est sur les retraites qu'il y a le plus
14:49 d'écarts. Et que la réforme
14:51 des retraites permet de réduire
14:53 significativement cet écart de dépense
14:55 sociale entre la France et les Etats européens,
14:57 vous avez voté,
14:59 la majorité des sénateurs
15:01 a voté cette réforme des retraites.
15:03 Ce n'a pas été le cas à l'Assemblée
15:05 nationale. Vous avez proposé
15:07 courageusement, je le redis très
15:09 volontiers, c'est des faits,
15:11 l'augmentation, c'est pas vrai,
15:13 vous avez proposé l'augmentation de la TICFE
15:15 en revenant immédiatement de 0
15:17 à 32 euros le mégawatt-heure.
15:19 Nous, nous avons, de manière moins brutale,
15:21 réaugmenté à 21 euros
15:23 le mégawatt-heure, mais je constate que,
15:25 à l'Assemblée nationale, la décision que j'ai prise
15:27 a été vertement critiquée
15:29 par les
15:31 Républicains. Donc je dis simplement
15:33 que je veux bien que chacun prenne ses responsabilités,
15:35 mais ça vaut pour tout le monde.
15:37 Quant à l'accusation
15:39 d'insincérité, moi je donne là aussi
15:41 les faits. En novembre 2023,
15:43 la Commission européenne
15:45 donnait comme évaluation de croissance
15:47 pour la France en 2024, 1,2.
15:49 La Commission européenne
15:51 a modifié sa présente croissance
15:53 qu'en février 24,
15:55 en la faisant passer de
15:57 1,2 à 0,8
15:59 pour la zone euro.
16:01 Nous avons corrigé notre présente croissance en février
16:03 24, comme l'a fait la Commission européenne,
16:05 comme l'a fait le FMI, comme l'a fait l'OCDE
16:07 et comme l'a fait l'Allemagne.
16:09 Nous avons fait comme
16:11 tous les autres Etats de la zone euro.
16:13 Et vous me direz, mais vous êtes
16:15 insincère ou faites
16:17 toujours des prévisions qui sont trop
16:19 positives. Enfin, je rappelle qu'en 23, les mêmes économistes
16:21 que vous citez prévoyaient la récession pour la France
16:23 en 23.
16:25 Un risque de récession.
16:27 Très bien, j'avais dit qu'on ferait 1.
16:29 Nous avons fait 0,9. Qui était le meilleur prévisionniste ?
16:31 Ceux qui disaient risque de récession ou le
16:33 ministre des Finances qui disait que nous ferions 1.
16:35 Donc, très franchement,
16:37 on peut aller nous chercher sur beaucoup de choses,
16:39 mais sur la sincérité de nos prévisions
16:41 de croissance, quand il a fallu
16:43 corriger rapidement, nous l'avons fait comme les autres Etats
16:45 européens, mais le 0,9
16:47 de 2023 prouve que la prévision
16:49 de croissance du gouvernement pour
16:51 2023 était plus proche de la réalité
16:53 que celle de beaucoup de prévisionnistes
16:55 et de beaucoup d'instituts internationaux.
16:57 Enfin, sur
16:59 la méthode, je le redis,
17:01 moi je suis prêt à toutes
17:03 les évolutions et tous les changements
17:05 qui permettront de rassembler le maximum
17:07 de parlementaires, quels que soient
17:09 les horizons politiques d'où ils viennent,
17:11 pour parvenir à cet objectif
17:13 de sortir de l'addiction à dépense
17:15 publique et de rétablir
17:17 nos comptes.
17:19 [Musique]

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