SMART IMPACT - Lutter contre l’exclusion

  • il y a 6 mois
À l’occasion de la 13e édition du concours annuel S’engager pour les quartiers, organisé par la fondation pour l’inclusion FACE , B SMART donne la parole à la lauréate de la 11e édition, Olivia Barreau. Elle a créé avec Moi & Mes Enfants des tiers-lieux dédiés aux familles monoparentales - dans 82% des cas en France, ce parent seul est une femme. L’occasion aussi avec Timothée Delacôte, délégué général de FACE, de faire le point sur la mission de cette fondation qui lutte contre toutes les formes d’exclusion, avec également un fort engagement écologique.

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00:00 [Musique]
00:06 Lutter contre toutes les formes d'exclusion, de discrimination et de pauvreté, c'est l'ambition de la Fondation,
00:13 agir contre l'exclusion. Qui fait ses 30 ans ? Vous en êtes le délégué général. Bonjour, Timothée Delacôte. Bienvenue.
00:19 Bonjour. Merci.
00:20 A vos côtés, Olivia Barraud. Bonjour. Bienvenue. Vous êtes la fondatrice, la directrice générale de l'association Moi et mes enfants.
00:26 On va parler du 13e concours de la FAS, s'engager pour les quartiers. Candidatures, je crois, qui sont encore ouvertes jusqu'à la mi-mars.
00:35 Mais d'abord, il faut présenter cette fondation. C'est quoi, la FAS ?
00:38 Alors, la Fondation FAS, c'est une fondation reconnue d'utilité publique qui existe depuis 1993, en fait, en effet, nos 30 ans,
00:45 qui est présidée aujourd'hui par Jean Castex, qui cumule ça avec sa casquette de PDG de la RATP, évidemment, en fonction bénévole pour lui.
00:52 Et donc, chez FAS, on est en fait un réseau d'entreprises engagées, d'acteurs publics aussi engagés sur les territoires et qui agissent pour l'inclusion
01:00 au travers des publics les plus vulnérables. Donc c'est à la fois des actions d'insertion et d'emploi, des actions d'orientation et d'éducation,
01:08 et puis d'accès aux droits et de médiation pour accrocher les personnes dont les parcours ont été très heurtés à la sphère sociale et à la sphère de l'inclusion.
01:17 — Avec donc des milliers d'entreprises partenaires, comment elles interviennent ? C'est du mécénat de compétence ? C'est quoi le principe ?
01:24 — Tout à fait. Alors il y a évidemment un soutien financier des entreprises. C'est important pour nous, mais c'est pas exclusif.
01:29 Et il y a surtout, et c'est le plus important, la force humaine de l'engagement des entreprises. Et ça, en effet, c'est le mécénat de compétence.
01:35 On a 6 000 entreprises engagées à nos côtés dans nos 60 territoires d'intervention qui permettent de mobiliser près de 8 000 salariés chaque année
01:43 à nos côtés sur toutes nos actions, avec évidemment un accompagnement par nos propres salariés qui ont cette expertise sociale aussi,
01:48 qui permet aussi une belle complémentarité pour nos publics.
01:51 — Et donc il y a ce concours « S'engager pour les quartiers » que vous nous présentez. Vous en avez été lauréate.
01:57 Vous nous direz ce que ça a changé pour vous. Mais d'abord, faut présenter votre association. Moi et mes enfants, à qui vous vous adressez ?
02:04 — Eh bien nous nous adressons aux familles, familles monoparentales principalement, et donc encore plus près aux femmes chefs de familles monoparentales.
02:14 — Parce qu'essentiellement, je crois qu'il y a une famille sur 4 en France qui est monoparentale et une mère seule avec ses enfants dans 82% des cas.
02:21 Donc quand on parle de famille monoparentale, ce sont souvent des femmes seules avec enfants. Vous leur proposez des tiers-lieux.
02:28 C'est quoi un tiers-lieu ? On va peut-être le rappeler en quelques mots. Et puis ensuite, ça représente quoi comme une deuxième maison, un autre lieu un peu rassurant ?
02:36 — Exactement. Vous avez trouvé les mots. C'est ça. C'est une deuxième maison. C'est un lieu de vie, un espace dans lequel chacun peut se sentir chez soi.
02:45 C'est des lieux qui sont ouverts la journée, dans lesquels les parents peuvent venir avec ou sans leurs enfants.
02:52 Mais souvent, l'idée, c'est de venir ensemble et de créer du lien, de la cohésion familiale.
02:55 Et dans ces espaces, vous pouvez venir pour à la fois passer des moments de qualité, des moments de répit, des moments de convivialité.
03:03 Mais également, vous pouvez venir pour suivre des formations, participer à des ateliers, à des moments de bien-être, de détente, de relaxation, des moments d'empowerment également.
03:14 — Important. — Important. Pour les enfants aussi. Il y a un espace adapté pour les enfants plus grands et un espace adapté pour les enfants tout-petits, donc de 0 à 3 ans.
03:23 Donc vraiment, c'est idéal pour la famille. — On parle de tiers-lieu. — Pour nous, l'espace du tiers-lieu, c'est un lieu dans lequel se passent plein de pratiques.
03:35 Donc à la fois du partage, à la fois de la convivialité, à la fois de l'entraînement. — C'est la variété des expériences, quoi.
03:40 — La variété des expériences et des gens qui sont à l'intérieur et qui construisent et qui font eux-mêmes le lieu.
03:45 Lorsque je dis que c'est un lieu pour les familles, les familles monoparentales, oui. Mais c'est un lieu ouvert sur le quartier. C'est un lieu ouvert à tous.
03:52 Donc chaque habitant du quartier peut venir proposer des choses et peut faire venir vivre cet espace.
03:57 — Alors il y a donc ce concours s'engager pour les quartiers, Timothée Delacôte. À qui il s'adresse, qui peut candidater, de quoi il s'agit ?
04:06 Trois questions en une. — Alors en deux mots, peut-être le concours s'engager pour le quartier qui vit sa 13e édition cette année,
04:11 qui s'adresse aux associations en quartier prioritaire de la politique de la ville et en zone de revitalisation rurale.
04:17 Donc il y a vraiment un objectif pour nous de cibler les acteurs qui sont engagés dans des territoires dont on parle souvent en négatif,
04:24 dont l'image notamment médiatique est quand même souvent dépréciative, et pourtant dans lesquels il y a une très grande vitalité associative,
04:31 de solidarité, dans lesquelles le tissu de solidarité est souvent très dense et très enthousiasmant, ce qu'on voit quand même assez rarement.
04:38 Donc l'objectif pour nous, c'est non seulement de changer le regard sur ces quartiers-là, et puis aussi de pouvoir valoriser, faire émerger
04:46 et faire grandir des initiatives comme celle d'Olivia, qui sont proches du terrain. Parfois, c'est des toutes petites initiatives,
04:52 parfois beaucoup plus grosses, mais qui méritent de grandir, dont on sent qu'il y a quelque chose à aller chercher et à faire grandir
04:58 sur la base de besoins vécus, en fait. — Qui peut s'inscrire, là ? Il y a jusqu'au 15 mars. Qui peut candidater ? Et puis surtout, on gagne quoi ?
05:04 — Alors, c'est universel comme concours. Toutes les associations peuvent candidater sous couvert de leur présence géographique dans ces quartiers-là.
05:12 Évidemment, c'est ce qu'on cherche à faire. Donc j'invite... Vous avez encore le temps jusqu'au 15 mars. Je vous invite à...
05:18 J'invite toutes les associations intéressées à postuler sur la plateforme s'engagerpourlesquartiers.fondationface.org, où vous avez
05:26 toutes les informations. Et alors ce qu'on gagne, c'est deux choses importantes. D'abord, de l'argent. Ça, c'est grâce aussi à nos partenaires
05:32 à la fois privés et publics qu'on peut le faire. Donc c'est des chèques de 10 000 € qui permettent quand même un sérieux passage à l'échelle
05:38 aussi pour un certain nombre de structures. C'est important. On sait surtout aujourd'hui les sujets de financement du secteur associatif.
05:43 Mais aussi – c'est peut-être le plus important, et Olivia pourra en dire deux mots – un vrai accompagnement à la fois dans la mise en visibilité,
05:49 se faire connaître, arriver aussi à se structurer, et l'accompagnement vers le changement d'échelle des initiatives qui ont fonctionné.
05:56 C'est beaucoup comme ça qu'on fonctionne chez FASS. On veut valoriser ce qui marche. — Est-ce qu'on peut parler de professionnalisation
06:01 des associations dans cette démarche ? — Oui. Alors je sais pas si le terme est très souhaitable, mais je dirais plutôt capitaliser sur ce qui fonctionne,
06:09 arriver à le structurer et à le faire changer d'échelle. On parle plus d'essai-mâche chez nous, y compris sur les territoires où ça mérite d'être répliqué.
06:18 Et c'est ce que Olivia a dit à la CIFF. — Alors justement, votre retour d'expérience... Vous étiez lauréate il y a 2 ans, je crois.
06:23 Qu'est-ce que ça a changé pour vous ? — Déjà, pour moi, ça a été vraiment une grande joie de participer à ce concours et de me challenger
06:31 parce que j'étais pas... Enfin voilà, déjà, se lancer dans le fait de remplir le dossier, de se dire « Est-ce que je suis légitime ? Est-ce que je suis capable ? »
06:38 et tout ça. Donc déjà, ça a validé ça pour moi. J'étais tellement contente avec toute l'association, lorsqu'on a vu déjà qu'on était présélectionnés pour l'oral.
06:46 Et donc ça nous permet aussi de travailler avec des bénévoles, du coup, qui viennent à notre rencontre pour nous aider à structurer notre pitch,
06:55 nous aider à valider, vérifier vraiment quels sont les axes les plus importants de notre projet. Donc ça nous aide vraiment dans la construction globale.
07:05 Et ça, c'est énorme. Ça nous aide aussi dans le fait de promouvoir notre action, de la rendre plus visible. Donc...
07:12 — Ça vous a permis d'ouvrir un autre tiers-lieu ? Il y en avait un premier, c'est ça ? Il y en a un deuxième qui est ouvert ?
07:18 — Un premier dans le 13e. Et on vient d'ouvrir le deuxième dans le 15e arrondissement. Et ça, c'est une démarche...
07:25 — Toujours à Paris, hein ? — Oui, à Paris. Et c'est une démarche... Ça me fait penser à une autre émission, mais en tout cas d'immobilier solidaire,
07:33 justement, puisque c'est avec notre partenaire Novaxia qui nous héberge justement en tant que bailleurs dans cet espace du 15e arrondissement.
07:41 — Oui. Ce concours, Timothée Delacôte, il y a une demi-douzaine de prix, je crois. Il y a des thématiques ?
07:49 — Tout à fait. Alors il y a 6 prix cette année. Alors historiquement, plutôt 5. Et cette année, on a un nouveau prix dont je vais parler là,
07:55 qui est un prix sport inclusif et fierté, qui permet de valoriser les initiatives associatives à destination des personnes les plus exclues,
08:02 notamment en situation de handicap et notamment LGBTQIA+. Donc on sait que les situations de discrimination,
08:08 notamment dans le milieu du sport, sont encore beaucoup trop présentes. Donc voilà, on est très fiers de pouvoir porter ce prix-là
08:13 en lien avec la fondation FIER, justement, qui œuvre sur ces sujets-là. On a un prix dédié à l'enfance, sur l'accompagnement des enfants
08:21 à la lutte contre les fake news et les médias, qui est porté avec nos partenaires aussi. Un prix sur le bien-vieillir.
08:28 Un prix sur la lutte contre l'illettrisme et l'électronisme. Un prix sur l'insertion professionnelle. Et un prix sur la transformation écologique et solidaire.
08:37 Il y a à chaque fois un partenaire, une entreprise qui permet de donner les 10 000 euros en question. Paul Lauréat, ce coup de pouce là pour passer à l'échelle.
08:46 Il nous reste, allez, deux minutes. Je voudrais vous entendre quand même, Timothée de Lacôte, sur le fait que vous deveniez un acteur de référence
08:52 sur la transition écologique solidaire. Quel sera votre rôle ? Racontez-moi.
08:57 C'est très important pour nous de pouvoir faire le lien entre responsabilité sociale et responsabilité environnementale des entreprises.
09:05 On a la conviction chez FAS que ces deux sujets ont été trop longtemps séparés. Et au contraire, on a la conviction qu'en fait, ces actions-là s'adressent au même public.
09:14 C'est les mêmes publics qui sont en situation de vulnérabilité sociale et de vulnérabilité environnementale qui font face de la façon la plus difficile
09:22 aux effets du réchauffement climatique. Et donc nous, on souhaite et on a commencé à se positionner comme acteurs centraux de ces sujets-là.
09:29 Non seulement parce que c'est les publics que nous, nous connaissons, qui viennent assez facilement vers nous, mais aussi parce que
09:34 par l'engagement des entreprises, on a cette capacité à avoir des actions qui relèvent de la RSE des entreprises, qui fassent le lien entre le social et l'environnemental.
09:42 Je prends deux exemples sur lesquels nous, on va travailler plus particulièrement. La lutte contre la précarité énergétique qui est un sujet très important pour nous.
09:49 On a un gros projet notamment qui permet de faire du porte-à-porte et de l'accompagnement des ménages très concrets sur le terrain, dans leur logement,
09:55 sur à la fois la sobriété énergétique, la façon dont je me chauffe chez moi et dont je peux peut-être aussi économiser, changer de pratique et pouvoir mieux vivre chez moi.
10:07 Et donc ça, c'est le premier volet qui est très important pour nous, surtout vu l'actualité.
10:11 On a un deuxième volet beaucoup plus projectif, je dirais, qui est la façon dont on peut faire de la transition écologique une chance pour toutes et tous
10:19 dans les questions d'insertion et d'emploi, pour se dire qu'il n'y a pas forcément besoin d'être ingénieur pour construire ou démanteler des centrales nucléaires,
10:26 pour être acteur de la transition écologique et qu'elle peut s'adresser à tous. Et même au-delà de ça, qu'elle peut être vectrice aussi d'opportunités.
10:32 Et tous les métiers sont concernés, y compris quand on n'a pas forcément les bonnes qualifications. Et c'est ça qu'on est en train de travailler.
10:38 Un dernier mot, Olivier Barraud, parce que vous l'avez dit, mais je voudrais bien savoir, le mécénat de compétences dont on parlait,
10:43 il y a un homme ou une femme d'une entreprise qui est venue, qui vous a aidé, qui vous a accompagné ? C'était une sorte de mentorat ?
10:49 Oui, oui. Exactement. Un mentorat. Je crois qu'on a eu une ou deux séances, et même par téléphone, et même le jour même de l'oral,
10:59 la personne en question était là pour continuer à booster, à coacher, à encourager. Et donc oui, c'est vraiment des personnes qui mettent leur compétence,
11:07 leur talent à notre service pour faire avancer les choses ensemble, et qui font ça avec beaucoup de générosité et de bienveillance. Donc merci.
11:14 Merci à vous. Merci à tous les deux. Et à bientôt sur Bismarck. On rappelle l'adresse pour s'inscrire au concours.
11:21 S'engagerpourlesquartiers.fondationface.org. Jusqu'au 15 mars.
11:25 Allez, c'est l'heure de notre rubrique Start-up, tout de suite.

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