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00:00 Brigitte Lahaye, Sud Radio, c'est l'instant sexy news.
00:05 Christophe Médici, nous avons le plaisir d'accueillir Flore Chéry.
00:09 Bonjour Flore.
00:10 Bonjour Brigitte, bonjour Christophe.
00:11 Vous allez nous parler de l'événement de la semaine qui concerne évidemment toutes les femmes.
00:16 Bien sûr, parce qu'aujourd'hui vous vous demandez quels sont les combats, les actions qui peuvent donner du sens à notre vie.
00:23 Et il y en a un récemment qui n'a eu de cesse d'enflammer d'abord l'Assemblée Nationale, puis récemment le Sénat.
00:29 Il s'agit de l'entrée dans la Constitution, de la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une IVG.
00:36 Une IVG c'est une interruption volontaire de grossesse.
00:40 Le Sénat vient de se prononcer mercredi favorablement pour son entrée dans la Constitution.
00:45 Une table donc décisive pour son intégration définitive par le Congrès lundi prochain.
00:50 Cette bonne nouvelle, elle arrive dans un contexte très tendu,
00:53 notamment avec l'infographie diffusée par la chaîne CNews dimanche 25 février
00:57 qui présente l'IVG comme une des principales causes de mortalité dans le monde
01:01 et qui a depuis présenté ses excuses publiques.
01:04 Ça fait scandale ça !
01:05 Mais finalement cet argument, celui de la mortalité, qui est un argument un peu conservateur,
01:09 c'est pas celui qui a été le plus débattu ces derniers mois.
01:12 Il y a notamment eu de nombreux échanges sur la question du choix du mot entre le droit et la liberté d'accès à l'IVG.
01:20 Est-ce que vous connaissez un peu la différence entre le droit et la liberté ?
01:23 Alors c'est finalement le mot liberté, comme la liberté de la presse, qui a été retenue.
01:28 Et le mot liberté, il est plus proche du mot possibilité, c'est-à-dire qu'on laisse possible l'accès à la possibilité.
01:34 Et surtout ce qui est important, c'est qu'il ne contraint pas l'État à avoir une implication dite positive dans cet accès.
01:41 C'est-à-dire que la liberté n'oblige pas l'État, oblige l'État à ne pas l'empêcher par des contraintes légales excessives,
01:47 mais qu'il n'a rien à faire pour l'encourager.
01:50 Le mot droit, en revanche, comme dans droit de vote, aurait été beaucoup plus fort,
01:54 puisqu'il contraint l'État à mettre en place de façon très concrète des actions pour faciliter l'accès à l'IVG,
01:59 comme par exemple la création de structures adaptées.
02:02 C'est le cas par exemple dans le droit à l'éducation avec la création des écoles publiques.
02:07 En revanche, si on connaît le mot liberté, le terme "liberté garantie" est une sorte d'ovni juridique.
02:15 On peut supposer qu'il s'agit là d'un entre-deux entre droit et liberté,
02:19 c'est-à-dire qu'on attend quand même un peu de la part de l'État une implication positive dans cet accès à l'IVG,
02:25 surtout pour les plus démunis.
02:27 Il y a aussi eu d'autres débats, notamment sur le délai légal d'IVG,
02:31 aujourd'hui à 14 semaines, mais qui aurait pu être accourci à 12.
02:35 C'est un débat assez sensible qui nous vient de la loi Veil,
02:37 qui invoque un équilibre entre la liberté des femmes et la protection des enfants à naître.
02:42 Et puis il y a aussi eu des débats autour de la clause de conscience,
02:46 qui date aussi de la loi Veil de 1975,
02:49 pour garantir un équilibre entre la liberté de la femme et la liberté morale du personnel soignant,
02:55 qui permet aux médecins de ne pas pratiquer l'IVG s'ils ne le souhaitent pas.
02:58 Et les débats portaient justement sur le fait que si on intègre la liberté de la femme à avoir un IVG,
03:02 il faut aussi intégrer la liberté de la clause de conscience.
03:07 Bref, aujourd'hui une large majorité de la population française, dont je fais partie,
03:11 se réjouit de l'intégration de la liberté garantie de l'IVG dans la Constitution,
03:15 une belle liberté française dans un monde qui ne la tient pas toujours pour acquise,
03:19 comme aux Etats-Unis ou en Pologne.
03:21 D'ailleurs je crois que c'est le premier pays dans le monde qui inscrit cette liberté dans la Constitution.
03:29 Donc on peut être fier, parce que c'est vrai qu'on est quand même le pays de la liberté de l'individu.
03:35 Autant plus que les Etats-Unis, dans certains Etats, ce n'est pas ce qui se passe.
03:38 Notamment au Texas, où c'est interdit.
03:40 Donc il y a beaucoup de femmes...
03:42 Et en Pologne, puisque les Ukrainiens qui ont fui l'Ukraine et qui voulaient se faire avorter,
03:48 n'ont pas pu le faire en Pologne.
03:50 À ce sujet, Flo, j'ai une anecdote très drôle.
03:52 Parce qu'à l'Assemblée, ce n'est pas si facilement.
03:54 J'ai des amis qui travaillent au Sénat, et beaucoup de sénateurs, ça ne s'est joué à rien au Sénat.
03:59 Et des sénateurs se faisaient engueuler par leur propre part.
04:01 Non, non, ça ne s'est pas joué à rien.
04:03 En tout cas, au Sénat, il y a eu des gros débats, parce que beaucoup de sénateurs auraient voulu basculer.
04:08 Et leur femme leur disait, c'est presque de l'équité s'il ne passait pas ça.
04:13 Il y a eu des anecdotes, j'ai des amis qui travaillent au Sénat qui me l'ont raconté.
04:16 Donc les sénateurs se sont fait, chez eux, taper sur les doigts.
04:19 Par leur épouse.
04:20 Ça prouve bien que maintenant, la femme a du pouvoir.
04:22 Elle a du pouvoir, elle a du pouvoir.
04:24 Non mais de toute façon, moi ce qui m'a un petit peu ennuyée, dans tout ce que j'ai entendu,
04:28 depuis deux, trois jours, c'est toutes ces critiques.
04:32 Il faut applaudir.
04:34 Voilà, c'est bien, après.
04:36 C'est bien sûr qu'il y a plein de choses qu'on peut dire.
04:38 Mais c'est une avancée pour les femmes qui est extraordinaire.
04:43 Oui, et puis ça...
04:45 Même si c'est jamais drôle une IVG, c'est jamais un choix...
04:50 C'est...
04:52 Et ça laisse la liberté aussi au droit de repréciser les contours et les conditions de l'IVG.
04:57 Il y a une certaine souplesse.
04:59 Voilà, il y a une souplesse, c'est-à-dire que c'est une liberté.
05:01 Et maintenant, le parcours démocratique et les lois feront que,
05:04 et les jurisprudences feront que, oui dans telles conditions, non dans telles conditions, etc.
05:08 Donc ça reste souple et ça reste évolutif.
05:11 Moi je me souviens avoir reçu quelqu'un il y a trois, quatre ans
05:15 qui avait écrit un livre justement pour bien montrer que c'était jamais un choix l'IVG,
05:20 que c'était toujours un recours, si je puis dire.
05:23 Et qui expliquait bien que même avec des contraceptions,
05:27 il y a des accidents et comme il y a quand même énormément de relations sexuelles en France,
05:34 c'est normal qu'on soit encore à 200 et quelques mille IVG par an.
05:39 C'est ce qui paraît en effet énorme.
05:42 Mais si on multiplie par le nombre de femmes et le nombre de rapports sexuels,
05:46 c'est finalement pas... c'est peut-être pas un pourcentage si important.
05:49 Je crois que c'est bien de le rappeler parce qu'on entend aussi,
05:52 oui mais les femmes refusent maintenant la pilule,
05:55 c'est pour ça qu'elles prennent l'IVG comme une contraception.
05:59 Enfin je veux dire, attention à toutes ces critiques, ces remarques qui sont finalement...
06:03 C'est déjà une évolution de l'humanité.
06:05 On parle de chansons et de mélothérapie.
06:07 Il y avait une chanson extraordinaire là-dessus sur une femme qui l'avait fait il y a très longtemps.
06:11 Vous savez, avant, au XXe siècle, au début du XXe siècle, jusqu'à ce que ça existe,
06:15 on appelait ça, les femmes qui faisaient ça, les "feuseuses d'anges".
06:18 C'était très beau comme image mais c'était abominable
06:20 parce qu'une femme pouvait en mourir évidemment quand elle se faisait avorter Brigitte
06:23 dans une arrière-cour ou dans une cuisine.
06:26 Elle faisait de nuit et elle la cassait.
06:27 Vous rappelez Louise de Berliner, il y a un passage de cette chanson de Louise de Berliner
06:32 où elle parle de cette femme qui se fait avorter.
06:34 Mais c'est la honte, elle est conspuée par tout le monde.
06:36 Et si on le savait dans des familles, mais la famille te bannissait dans certains milieux.
06:40 Je veux dire, ce n'était pas possible.
06:41 Il y a eu le manifeste des salopes à l'époque qui a permis de faire évoluer les...
06:45 C'est une grande évolution.
06:46 On a raison d'applaudir tous dans l'émission des 4 mains.
06:49 Vraiment...
06:51 Et même des pieds.
06:52 Les pieds.
06:53 Les orteils aussi.
06:54 Et comme ça les femmes pourront prendre leurs pieds sans avoir de soucis.
06:58 Et les hommes font des vasectomies Brigitte.
07:00 De plus en plus.
07:01 De plus en plus.
07:02 Les hommes font des vasectomies, c'est-à-dire qu'ils ne veulent pas d'enfants.
07:04 Oui.
07:05 Ou qu'ils se responsabilisent.
07:07 Ou ils veulent soulager leur épouse parce qu'elle en a marre de prendre la contraception.
07:11 Ça rééquilibre un peu.
07:13 Ça bouge, ça bouge.
07:14 Ça bouge.
07:15 C'est bien, c'est bien.
07:16 Fleur Chéry, merci beaucoup.
07:17 On vous retrouve bien sûr sur union.fr.
07:20 On vous retrouve également sur mysweetfantasy.com.
07:23 Et puis pourquoi pas au Suite Paradise, puisque tout...
07:27 Je ne sais plus ce que je voulais dire.
07:30 Bref, au Suite Paradise qui se trouve 12 rue Marie Stuart dans le 2ème.
07:34 Voilà.