Avec Robert Ménard, maire de Béziers
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04— Avec nous Robert Ménard. Bonjour, Robert. — Bonjour. Bonjour à vous.
00:08— Robert Ménard, vous écrivez dix ans après l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo.
00:15Enfin dans les locaux de Charlie Hebdo, la rédaction de Charlie Hebdo, vous écrivez
00:21« Qu'est devenu l'esprit Charlie, l'esprit français, provocateur, frondeur, incorrect ».
00:27Alors je vous pose la question, Robert Ménard. Qu'est devenu l'esprit Charlie ?
00:32— Écoutez, des fois, je m'inquiète. Je sais pas si vous avez vu. Il y a un sondage qui est paru ce matin.
00:37Il y a aujourd'hui quasiment chez les jeunes... C'est 46 %, un jeune sur deux, qui dit qu'en gros,
00:46ils n'aiment pas ça. Ils étaient choqués. Ils auraient été choqués par les dessins de Charlie Hebdo.
00:53Vous savez, ce qu'il dit, c'est « C'est dur d'être aimé par des cons ». Et c'est en l'occurrence ce dessin-là
00:58dont il parle. Un jeune sur deux, un de nos enfants sur deux, qui est choqué par ça.
01:04Mais c'est ça qui pose problème. C'est ça qui pose problème. Ce qui pose problème, c'est toute une partie
01:10de la gauche qui a trahi ça, qui a trahi – pardon le mot – et qui est passée arme et bagage
01:16derrière la défense des intégristes, du communautarisme, de l'islamisme. Oui, moi, je suis inquiet.
01:23Je sais pas ce qu'il en est. Je suis pas sûr, Jean-Jacques Bourdin, qu'on réunirait aujourd'hui
01:29pour défendre un journal ou une radio 4 millions de personnes dans les rues comme à Paris.
01:34Moi, je me rappelle, avec mon conseil municipal et une partie de mon conseil municipal, j'étais monté
01:38comme plein de gens à Paris, vous vous rappelez, manifester. Je suis pas sûr du tout de ça.
01:44Je pense qu'aujourd'hui... C'est pas qu'il y a moins de liberté de la presse. C'est qu'il y a...
01:49Chacun est dans sa bulle. Chacun n'écoute que ce qu'il veut. Vous vous rappelez, il y a Cavana,
01:54qui avait une superbe formule. Il disait un bon dessin de presse, c'est un coup de poing dans la gueule.
01:58Aujourd'hui, le problème, c'est que t'es prêt à mettre un coup de poing dans la gueule de l'autre.
02:01Mais en recevoir un, ce qui te choque et qui te pousse à réfléchir, je suis pas sûr qu'on soit très prêts
02:08à le faire, honnêtement. — Oui, honnêtement, je partage totalement ce point de vue.
02:12— Chacun est dans son camp, aujourd'hui. La liberté d'expression recule ou pas, selon vous ?
02:19— Elle recule pas, mais c'est un coup de poing dans la gueule de l'autre, selon vous.
02:27Elle recule pas, mais c'est un coup de poing dans la gueule de l'autre.
02:35C'est quelque chose qui ne vous dérange pas. Moi, Charlie Hebdo, honnêtement, de temps en temps,
02:39ça me fatiguait et tout. Je n'étais pas d'accord. Mais j'adore... En plus, j'avais été le patron,
02:44j'avais remporté un soldat pendant 25 ans. Je les avais toujours défendus. Un certain nombre étaient
02:49des copains et tout. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, on est chacun un peu recroquevillé sur soi.
02:56Vous savez, il y avait des trucs qui m'avaient agacé chez Charlie. Enfin oui, vous vous en souvenez.
03:00Vous n'avez pas 20 ans non plus, Jean-Jacques Bourdin. En 1996, rappelez-vous, Charlie,
03:07ils avaient fait une campagne pour interdire le Front national. Moi, je n'ai jamais voté pour le Front national.
03:12Mais ça ne m'était pas venu à la tête, au cerveau de vouloir interdire... À l'époque, ça s'appelait le Front national.
03:19Non, je pense qu'il y a une espèce d'impertinence comme ça. Mais il faut qu'on fasse gaffe chacun d'entre nous,
03:24parce qu'on est un peu comme ça, finalement. On a envie d'être conforté dans nos idées
03:28plus qu'être dérangé dans nos idées. – Oui, et on a besoin d'impertinence et d'accepter l'impertinence.
03:34Est-ce que l'Algérie se déshonore en retenant en détention Boilem Sansal pour reprendre les propos du président de la République ?
03:41– Mais attendez, ça vous donne envie de dégueuler ! Ce qu'ils font... Pas l'Algérie, le gouvernement algérien, je mélange pas les deux.
03:49Et ce qui me tue, Jean-Jacques Bourdin, c'est que... Vous voyez, vous, une grosse mobilisation pour Boilem Sansal ?
03:57Il est venu à Béziers l'an dernier, je l'avais reçu et tout. Est-ce qu'aujourd'hui, vous avez des gens qui descendent dans la rue ?
04:03Est-ce que vous avez, sur les façades des mairies, des hôtels de ville, des bâtiments publics, libéré Boilem Sansal ?
04:11Vous avez rien de tout ça ? C'est ça aussi l'esprit. Charlie, que vous aimiez ou pas Boilem Sansal, que vous aimiez ou pas ses romans,
04:19c'est une autre paire de manches. C'est un prisonnier politique, au sens où il est emprisonné depuis...
04:24Là, ça fait 50 jours qu'il est emprisonné, qu'il est malade, que c'est un garçon qui a une santé fragile, et il n'y a pas la mobilisation.
04:32Vous avez même un certain nombre de vos confrères, par charité chrétienne, parce que je suis chrétien, je ne citerai pas leur nom,
04:39qui vous disent, vous voyez à qui je pense, « Ah oui, mais Boilem Sansal, il est soutenu par la droite et l'extrême droite ».
04:45Bruti, qu'il soit soutenu par la droite ou l'extrême droite, ce n'est pas le problème. Est-ce que c'est acceptable qu'un écrivain soit emprisonné ?
04:54Parce qu'en Algérie, ils critiquent à la fois l'islamisme et le gouvernement algien, non. Et moi, je suis sidéré du silence,
05:00pas du silence. Vous en parlez, vous me posez la question, donc je ne vais pas dire le silence. Mais le fait qu'il n'y ait pas la mobilisation
05:06qui devrait y avoir... Moi, j'étais patron d'Europe en terre frontière. Il y a 20 ans, toute la France, tous les intellectuels,
05:13tous les journalistes se seraient mobilisés en disant que c'est inacceptable qu'un type comme ça soit en prison pour ses opinions.
05:20— Où sont les intellectuels dans l'affaire Boilem Sansal ? Je partage Robert Ménard, mais je voulais aussi vous interroger sur votre initiative.
05:29Vous avez, sur les bustes de l'agglomération, affiché les visages, l'image de Poutine, Vladimir Poutine, Kim Jong-un,
05:39le dictateur nord-coréen et Kameneï, l'Iranien, pour sensibiliser au tri, au tri dans votre ville. Alors on aperçoit les bustes
05:48des 3 dirigeants. Et à ces visages est associée la mention « N'oubliez pas de trier les déchets ». Ça fait polémique. C'était voulu.
05:58Dites-nous, Robert Ménard. — C'est l'esprit Charlie. Enfin c'est quand même dingue, quand même. Je veux dire, on fait dans notre ville,
06:05mais comme dans toutes les villes de France et de Navarre, des dizaines de campagnes pour trier. Tout le monde s'en bat l'œil,
06:10des campagnes pour trier. Je vous dis, si ça marchait si bien, on triait un peu plus. Et je ne plaide pas le modèle « moi, exemplaire »,
06:17parce que je ne le suis pas. Donc honnêtement, on s'est dit « Tiens, on va essayer de parler du tri de façon un peu plus fracassante,
06:24un peu plus excitante, un peu plus provocatrice ». Et donc on choisit 3 salopards, pardon, d'appeler les gens par leur nom,
06:333 tyrans. Et ça s'appelle des tyrans, les 3 dont vous venez de citer les noms. Et donc on fait une campagne d'humour et tout ça.
06:40Et il y a les mêmes abrutis qui trouvaient que Charlie, ils exagéraient un petit peu, qui vous disent aujourd'hui
06:46« Ah, moi, je suis pour l'esprit Charlie, je suis pour l'esprit Charlie », et qui trouvent que non, quand même, traiter ces gens-là de déchets.
06:53Ils ne sont même pas recyclables, en l'occurrence. Aucun détroit, alors que les déchets le sont.
06:59Attendez, vous pouvez trouver l'humour potage, vous pouvez trouver l'humour déplacé, vous pouvez dire « Ah, ça manque de finesse ».
07:07Eh oui, ça manque peut-être de finesse. Eh oui, c'est peut-être un peu potage. Eh oui, eh oui. Mais enfin, ces 3 salopards,
07:13on ne va quand même pas pleurer sur eux. Et non, je vois un certain nombre de journalistes venir me dire « Ah oui, quand même,
07:20vous n'exagérez pas un peu ». Eh non, on n'exagère pas un peu. On dit de façon brutale un certain nombre de choses qui sont brutales,
07:28parce que si vous étiez femme en Iran, qu'est-ce que vous diriez de l'ayatollah en chef ? Si vous êtes ukrainien, qu'est-ce que vous dites de Poutine ?
07:36Et si vous êtes coréen du Nord, vous dites « Ah oui, c'est un grand démocrate ». Mais enfin, vous rigolez. C'est terrible.
07:41Le même jour où chacun, où chacun, il se fait que c'est une concomitance, où chacun dit « Oui, mais quand même, il faut faire preuve d'impertinence ».
07:49Enfin, quand une mairie essaye de parler avec un ton différent, moins, comment vous dire, consensuel, d'un problème, en l'occurrence l'autrui,
07:58eh non, il ne faut pas le faire. Honnêtement, vous disiez l'esprit Charlie. Alors voyez, l'esprit Charlie, je ne sais pas où il est.
08:04— Bien, merci Robert Ménard. Merci. Bonne journée. — Merci à vous.
08:08— Bonne journée. On est parti en fanfare ce matin. Il est 7 h 19. 7 h 19, cela rappelle des titres de l'actualité. Avec Laurie Leclerc.