Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur le vote qui aura lieu aujourd'hui au Parlement Européen, pour conditionner l’octroi du permis de conduire à un examen médical, à renouveler tout les 15 ans, pour contrôler la vue, l’ouïe et les réflexes du conducteur.
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faut-il passer une visite médicale tous les 15 ans pour le conserver ? Le Parlement européen se prononce aujourd’hui.
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00:00 - Europain, Pascal Praud. - Et enfin le permis de conduire maintenant Pascal, c'est européen.
00:04 - Ah le permis de conduire, vous avez tous le permis de conduire Emilie ?
00:07 - Ah oui ça fait 23 ans que je l'ai.
00:09 - Parce que souvent à Paris, en province ou en région, les gens passent très vite le permis de conduire.
00:14 Mais à Paris, vous avez encore des parisiens qui n'ont jamais passé le permis de conduire.
00:18 - Ça a l'air les trois fois en commun. - Mais oui parce que c'est pas aussi vital que ça l'est lorsqu'on habite en dehors de Paris.
00:24 Alors le Parlement européen vous l'avez dit, se prononce aujourd'hui sur la fin du permis de conduire à vie.
00:28 Je suis assez étonné que ce soit le Parlement européen qui décide pour nous.
00:32 Mais bon, êtes-vous pour une visite médicale, même si sur le fond je trouve que c'est pas mal la visite médicale tous les 15 ans pour le conserver ?
00:37 Est-ce du bon sens ou une stigmatisation des personnes plus âgées ?
00:41 Le texte prévoit que les permis de conduire soient valables seulement 15 ans pour les motos, voitures et tracteurs, 5 ans pour les camions et bus.
00:48 Et pour obtenir et renouveler le document, un bilan de santé sera obligatoire, la vie, l'ouïe, les réflexes.
00:55 - Et ça c'est plutôt une bonne chose, je pense que nous sommes à clair devant. Bonjour madame.
01:00 - Bonjour monsieur.
01:01 - Et merci à vous, évidemment votre vie est dramatique puisque vous avez perdu votre époux Augustin en 2019,
01:10 fauché par une automobiliste qui avait 86 ans et lui était à vélo ce jour-là.
01:17 - Tout à fait, en effet, c'était il y a bientôt 5 ans maintenant.
01:21 Augustin était en vélo et une automobiliste lui a coupé la route en fait.
01:27 Et il est décidé le lendemain à l'hôpital et moi j'étais enceinte de 8 mois, on s'était mariés à peine un an auparavant.
01:33 Et ça a été, vous l'imaginez, un tremblement de terre dans ma vie, notamment parce que,
01:38 et c'était quelque chose qui rendait les choses plus difficiles pour moi, la conductrice en question,
01:45 elle avait 86 ans, elle voyait très mal, elle entendait très mal, elle se déplaçait avec un déambulateur.
01:53 Et elle m'a dit elle-même, quand je l'ai rencontrée au tribunal, qu'elle n'aurait jamais dû conduire ce jour-là.
02:00 Et c'est d'ailleurs une des choses qui m'a frappée quand je l'ai rencontrée au tribunal, c'est que je m'attendais à la détester cette femme.
02:08 Et en fait j'ai vu entrer dans la salle une personne qui était presque tout aussi victime que moi ce jour-là,
02:14 parce qu'elle était vraiment détruite par cet accident.
02:16 Et pour moi ce vote c'est aussi ça, c'est l'idée d'arrêter de peser le choix de conduire ou de ne pas conduire
02:23 sur les épaules des gens au niveau individuel ou au niveau des familles, mais bien d'en faire une question de société.
02:29 Donc je vous remercie de me permettre d'en parler.
02:32 - Comment elle expliquait qu'elle ne se soit pas arrêtée de conduire ?
02:37 - Alors comment est-ce qu'elle a expliqué ça ? En fait elle avait la nécessité de son point de vue de conduire,
02:44 et je pense que c'est en effet une question de mobilité tout ça.
02:47 C'est pas une question bien fondée de cette mesure, c'est une question de mobilité et de solution de mobilité qu'on met en face.
02:53 C'est une personne qui avait besoin de sa voiture pour aller faire une course ou deux,
02:59 et qui donc l'a prise en se disant "voilà, finalement j'en suis encore capable".
03:04 Et le fait est que ce jour-là ça n'est pas passé.
03:09 - Et peut-être cette dame-là habitait-elle seule et peut-être était-elle en campagne ?
03:14 - Alors à vrai dire non, elle était dans une résidence médicalisée.
03:19 Donc je pense que des solutions auraient pu être trouvées, elle habitait dans une petite ville mais pas forcément en campagne.
03:27 Donc elle n'était pas dans un désert de services de mobilité, non.
03:33 - Vous avez dit que vous l'avez rencontrée au tribunal, quelle a été la sanction prononcée contre cette dame ?
03:39 - Alors elle a écopé de 18 mois de prison avec sursis,
03:44 puisque dans ces cas-là la culpabilité était évidente.
03:48 En revanche on sanctionne évidemment les personnes âgées mais à hauteur de leurs conditions également.
03:55 - Et c'était quelle qualification juridique qui avait été retenue contre elle ?
04:01 - Homicide involontaire.
04:03 - C'est un cas très douloureux et vous arrivez à en parler, en parlant même de cette femme,
04:10 avec les mots que vous avez utilisés.
04:13 On pense également à Pauline Desrouledes qui mène ce combat et qui est venue très souvent au micro d'Europe 1
04:20 et qui a perdu une jambe percutée par un homme qui était encore plus âgé, je crois qu'il avait 92 ou 93 ans.
04:28 - Et Pauline, évidemment que la vie est différente et ne sera jamais plus la même qu'avant l'accident.
04:36 Quel type selon vous de visite médicale il faudrait, est-ce qu'elle doit être au minimum,
04:44 la visite médicale, c'est-à-dire l'ouïe, les yeux, deux ou trois réflexes ?
04:50 De toute façon quelqu'un de 86 ans il n'a pas les mêmes, par définition, il n'a pas les mêmes réflexes que quelqu'un de 20 ans.
04:57 - Tout à fait.
04:58 - Et si on pousse un peu la visite médicale, tous les gens de plus de 85 ans vont avoir du mal à conduire.
05:06 Il y a peut-être des gens qui sont en train de nous écouter qui ont passé 85 ans ou qui sont proches des 85 ans
05:11 et qui ne sont pas contents des paroles que je dis, parce qu'ils se disent "je suis en pleine forme et je sais conduire".
05:17 On a eu des conversations comme cela, on avait une conversation sur les chiens l'autre jour
05:23 et tout le monde pense que son chien est gentil et de la même manière tout le monde pense qu'il est apte à conduire.
05:28 - Vous voyez, j'ai un voisin à côté de chez moi, l'autre jour le pauvre il est tombé dans mon hall d'entrée,
05:32 je l'ai ramassé, ce monsieur conduit toujours et je me demande comment...
05:36 - Et vous lui avez dit ?
05:37 - Non.
05:38 - Eh oui !
05:39 - Non, mais je sais que c'est mon gardien a appelé ses parents, ses enfants pardon, pour lui dire mais...
05:45 - Il a 85 ans et on va appeler ses parents pour lui dire, il va le faire engueuler !
05:51 - Non, mais je me demande comment ce monsieur n'a pas encore créé d'accident et...
05:55 - Mais vous avez raison.
05:56 - Rien qu'à voir comment il se gare et il prend toute la place de mon... de ma place.
05:59 - Mais vous avez raison.
06:00 - Voilà.
06:01 - Vous avez parfaitement raison, ça serait intéressant d'appeler d'ailleurs ses enfants.
06:04 Comment on fait Claire ?
06:05 - Pour tout vous dire, mes deux parents sont ophtalmologues.
06:09 Donc c'est une question qui de toute façon était sur la table dans ma famille bien avant l'accident,
06:14 parce qu'ils ont évidemment la responsabilité d'avoir prêté serment et l'incapacité de pouvoir faire quoi que ce soit,
06:23 d'autre que de sensibiliser, alors qu'ils voient passer chaque jour des personnes qui ont une acuité visuelle qui est extrêmement réduite
06:30 et qui ne leur permettrait pas de conduire.
06:32 Et je pense que c'est une question aussi qui dépasse l'âge.
06:35 En fait c'est une question de bon sens.
06:37 C'est-à-dire que des personnes qui ne sont plus aptes à conduire au niveau visuel, auditif ou réflexe,
06:45 c'est une question de bon sens, elles ne devraient plus conduire.
06:48 Peu importe leur formation, peu importe son CV de conducteur, peu importe son âge, c'est un fait quoi, c'est du bon sens.
06:57 Et après la question, c'est comment on fait pour que ces personnes qui ne sont plus en capacité de conduire puissent se déplacer.
07:05 Et pour moi ça c'est des questions qui sont des questions de mobilité,
07:08 mais pas des questions du bien fondé de cette mesure.
07:13 Cette mesure elle est pour moi de l'ordre de la sécurité collective.
07:17 J'entends. Je vous propose d'écouter Pierre Chasseret, vous le connaissez bien évidemment,
07:23 il est délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes,
07:26 il était sur Europa le 19 février dernier dans notre émission.
07:30 Aujourd'hui on a un permis qu'on obtient, qui n'est pas remis en question.
07:34 Ce permis de conduire nous offre tout un panel de solutions de mobilité.
07:38 Vous n'êtes pas à l'abri à un moment donné de votre vie de traverser une période, une grave maladie, une longue maladie.
07:44 Si à ce moment là, vous êtes au moment de votre renouvellement de permis de conduire,
07:48 on va prendre des gens qui sont déjà en dépression, je ne sais pas moi,
07:51 parce que leur femme s'est barrée du jour au lendemain,
07:53 et derrière parce qu'ils sont sous anxio, on va leur refuser leur permis de conduire.
07:57 Ce permis de conduire est une question fondamentale, je n'entendrai pas que demain,
08:01 la mobilité soit conditionnée à une proposition de loi européenne,
08:05 poussée par un parti Europe Ecologie Les Verts,
08:07 que l'on sait être quand même pas très sympa avec les automobilistes.
08:11 - Vous allez pouvoir répondre à Pierre Chasseret dans une seconde.
08:14 Claire Devon qui a perdu son mari Augustin en 2019,
08:17 fauché par une automobiliste de 86 ans, son mari était à vélo ce jour là.
08:24 - Dans des circonstances particulières, parce que vous disiez que vous étiez enceinte Claire.
08:28 - Oui tout à fait.
08:29 - Donc il y a un petit bébé qui est né et qui ne connaîtra jamais son papa.
08:33 - Exactement.
08:34 - Vous avez combien d'enfants Claire aujourd'hui ?
08:36 - Bah un.
08:37 - Ah oui c'était le premier enfant, d'accord.
08:39 - C'était...
08:40 - Pardonnez-moi.
08:41 - Oui oui tout à fait.
08:42 Et ce qui est dur aussi à vivre, c'est qu'on avait fait le choix d'attendre pour connaître le sexe du bébé,
08:49 d'attendre l'anéant, et du coup il est parti sans savoir que c'est une petite fille.
08:53 - Bien sûr.
08:54 Écoutez, merci de témoigner à 12h42, on est sur Europe 1, on marque une pause, on revient.
09:01 - Et avant la pause je vous rappelle que cet après-midi de 16h à 18h,
09:05 vous retrouvez Sophie Davant et toute sa bande de copains pour tenter de gagner le jackpot qui s'élève aujourd'hui à 1400 euros.
09:12 Vous vous inscrivez par SMS en envoyant Sophie au 73921, c'est 3 fois 75 centimes plus coûts d'un SMS.
09:19 Et aujourd'hui, Sophie Davant et sa bande de copains reçoivent Enrico Macias,
09:23 qui fête cette année ses 60 ans de carrière, avec un nouveau coffret CD et une série vinyle thématique.
09:28 - Il est chez Sophie ?
09:29 - Oui, tout à l'heure.
09:30 - Il est en direct ?
09:31 - Oui, bien sûr, en plus c'est l'année 18h.
09:33 - Il faut qu'il vienne nous voir.
09:35 - Il faut qu'il vienne aussi chez nous.
09:36 - Bien évidemment.
09:37 - Ah, qu'elles sont jolies les filles de mon pays.
09:41 Et vous savez ce qu'il avait chanté le soir de l'élection de Nicolas Sarkozy, le président ?
09:45 - C'était quoi déjà ?
09:46 - "Qu'elles sont jolies les filles de Sarkozy".
09:47 - Il chantait ça, il était Place de la Tribune, il chantait "Qu'elles sont jolies les filles de Sarkozy".
09:53 60 ans de carrière Enrico.
09:56 - Et ce soir, c'est Sophie Davant sur Europe 1.
09:59 - 11h à 13h sur Europe 1 et nous retrouvons Alexandre qui nous a appelé au 0180 2039 21 Pascal.
10:11 - Je salue Alexandre qui est enseignant en Belgique. Bonjour Alexandre.
10:15 - Bonjour Monsieur Prost, ça me fait plaisir de vous entendre.
10:18 - Merci d'être avec nous. Claire Devon est là avec un témoignage puissant puisque son mari est décédé.
10:24 Une femme qui avait 86 ans qui n'aurait jamais dû être au volant conduisait ce jour-là.
10:30 Et s'il y avait existé, s'il y avait eu un examen médical, elle n'aurait jamais pu reprendre le volant.
10:40 - Et je crois Alexandre que malgré cela, vous n'êtes pas favorable à un permis qui soit contrôlé régulièrement. Pourquoi ?
10:47 - Alors avant cela, je tiens simplement à dire que je fais bien sûr preuve d'empathie vis-à-vis du témoignage qu'on vient d'entendre à l'instant.
10:55 Donc je vais maintenant donner mon avis.
10:56 Pour moi en fait, cette mesure, elle est un peu utopique dans le sens où on fait croire aux gens que parce qu'on passerait un examen médical, limite les accidents ne surviendraient plus.
11:06 Moi c'est ça que je dénonce.
11:07 Je pense qu'à un moment donné, il faut pouvoir se dire que le permis de conduire, si on l'obtient, c'est qu'on estime qu'on a les capacités.
11:14 Alors c'est vrai qu'on n'a pas les mêmes réflexes à la fin ou au début, mais je dirais que c'est avant tout finalement le comportement qui compte.
11:21 Et vous avez des gens qui conduisent pendant 40, 50 ans, qui n'ont jamais eu d'accident de la circulation,
11:27 qui peut-être au niveau de certaines capacités médicales, elles auraient diminué, mais j'ai envie de dire que l'important c'est qu'il n'y ait pas d'accident.
11:33 Moi je pense qu'il faudrait plutôt trouver une mesure qui serait de dire, à partir du moment où on constate qu'un automobiliste a régulièrement des accidents,
11:42 quels qu'ils soient, du simple accrochage à l'accident plus grave, à partir de là, oui.
11:48 Parce que là on peut se dire qu'il y a un souci.
11:50 Parce que finalement c'est un atout la sécurité routière.
11:52 La personne qui prend le volant sous l'influence de l'alcool, je pense parfois, est bien plus dangereuse que quelqu'un qui limite aurait légèrement perdu la vue, mais qui n'a jamais eu d'accident de la route.
12:02 Donc je pense qu'il faut dire tous les 15 ans, c'est un peu mettre tout le monde dans le même sac, c'est un peu sanctionner tout le monde.
12:08 - Je suis toujours étonné moi de ces raisonnements, parce que vous me dites qu'il ne faut pas prendre cette mesure-là en me disant qu'il y a d'autres gens qui sont plus dangereux.
12:18 Donc je trouve que c'est toujours des raisonnements que je trouve un peu spécieux.
12:22 Si vous êtes en pleine forme, moi ça ne me dérange pas du tout de passer un examen, parce qu'on va voir, ça va durer cinq minutes.
12:30 D'abord sur les conditions de l'examen, ça va être compliqué, parce que déjà qu'on ne trouve pas de médecin, qu'il faut des mois pour avoir un passeport, une carte d'identité, etc.
12:37 - Ça en partie ça aussi.
12:38 - Ça je pense que c'est des arguments, je ne vois pas comment on va mettre ça en place, pour tout vous dire, parce que ça va être une usine à gaz à fume incroyable.
12:44 Mais sur le principe...
12:46 - Il faut avoir un certificat pour chaque compétition sportive qu'on fait aujourd'hui, et c'est tout à fait simplement mis en place.
12:53 Je pense que quelque part c'est encore une fois une question de réflexe et d'un certain...
12:58 - Vous vous rendez compte si vous devez faire passer une visite, alors je ne sais pas combien d'automobilistes ont leur permis en France, combien en a-t-il ?
13:06 Allez, on est soixante... on est combien ? On est soixante-dix millions ?
13:11 Admettons qu'il y ait 35 millions de gens qui conduisent en France, un sur deux, je ne suis pas sûr de mon chiffre.
13:17 Donc ça revient tous les quinze ans, donc sur tous les quinze ans, je ne peux pas savoir si c'est un ou deux millions de gens qui chaque année doivent faire une visite médicale.
13:27 Il faut dire que ça fait du monde, en organisation, il faut pouvoir le faire, c'est pas simple.
13:33 Mais sur le principe, on pourrait tous être d'accord, Alexandre ? Parce qu'en fait, ce que disait Claire est juste, c'est une question de bon sens, au bout d'un moment, les gens devraient savoir qu'ils ne sont plus capables de conduire.
13:45 - Oui mais les gens... enfin voilà, il faut...
13:49 - Mais oui mais du temps, voilà, cette dame, elle le savait, c'est la première chose qu'elle a dite à Claire, "je n'étais pas capable de conduire".
13:57 - Mais sur base de quoi est-ce qu'on va le faire déjà ? Qu'est-ce qu'être un bon automobiliste d'un point de vue ? Vu, oui, les critères médicaux sont tellement parfois un peu subjectifs, donc ça va poser problème.
14:07 Sur base de quoi est-ce qu'on va se baser ? Déjà ça, c'est compliqué d'un point de vue médical d'aller dire à un automobiliste "ben vous rentrez dans telle ou telle case".
14:15 On est déjà dans une société où on range tellement les gens dans des cases, donc si en plus on y ajoute les automobilistes, voilà, ça risquerait d'être très très compliqué.
14:24 Je veux dire, c'est dramatique bien entendu ce que madame a vécu, je ne remets pas en question cela, mais ça aurait pu arriver avec un chauffard de 25 ans qui était...
14:34 - Non mais oui, il se trouve que c'était une femme de 86 ans, donc au fond, pourquoi pas d'ailleurs, vous avez le droit d'avoir cette position ? Vous dites "faut rien changer".
14:43 - Je pense que... - On laisse conduire les gens qui ont plus de 85 ans, ceux qui voient pas, ceux qui...
14:50 - Ou alors on envisage un examen médical à partir d'un certain âge, mais tous les 15 ans, moi personnellement j'ai 30 ans, à un moment donné, je suis encore relativement jeune, peut-être à partir d'un certain âge, ça je veux bien l'entendre.
15:02 - Non mais alors là je peux vous rejoindre, et là Claire, c'est vrai aussi que moi c'est ce que j'aurais fait, j'aurais fait un examen médical, j'aurais pris un âge arbitraire, j'aurais pas pris 70, j'aurais peut-être pas pris 75 et j'aurais pris 80, voilà, j'aurais pris un âge arbitraire de 80.
15:19 Vous allez me dire "pourquoi 80 ?" Bon, parce qu'il faut bien un âge.
15:23 - Oui, oui, après, je pense que la logique des 15 ans c'est aussi pour ne pas stigmatiser les personnes âgées, et après les modalités évidemment de la mise en place de cette question des contrôles médicaux,
15:34 elles peuvent être discutées, enfin ça fait partie des choses sur lesquelles je trouve qu'on peut se rejoindre.
15:39 - Parce que faire effectivement une visite médicale à 35 ans, je suis pas sûr que ce soit efficace, parce que les gens voient et les gens entendent.
15:48 Le problème des jeunes conducteurs c'est pas celui-là, c'est qu'effectivement ça peut être l'alcool, pourquoi pas ils conduisent vite, ils sont pas prudents, mais ça se voit pas dans une visite médicale hélas.
15:59 Bon, je veux vous remercier Claire, parce qu'il est déjà 12h52 pour tout vous dire, et puis vraiment on ne peut être que touché par votre témoignage si dramatique.
16:12 Je vous remercie grandement, elle s'appelle comment ? - Je vous remercie.
16:14 - Comment s'appelle votre enfant ? - Elle s'appelle Alix.
16:16 - Alix, bah écoutez, elle a donc aujourd'hui quel âge ? - 4 ans.
16:20 - Vous lui avez parlé évidemment, vous lui avez dit déjà les choses ?
16:24 - Ah bien sûr, bah je lui ai expliqué en fait, j'ai été très entourée par le personnel médical, pédopsychiatre, pour lui expliquer très tôt, ça fait partie des sujets dont elle parle,
16:35 avec la plus grande simplicité du monde, de la mort, notamment de son père.
16:39 - Et vous lui avez montré des images, des photos sans doute, mais aussi des vidéos de son père ?
16:44 - Ouais, bien sûr, bien sûr. Et puis c'est quelqu'un qui était très actif, très sportif, donc on partage ça et il est dans notre vie au quotidien.
16:54 - Et qu'est-ce qu'elle dit lorsqu'elle voit des vidéos de son père ?
16:58 - Bah elle l'appelle "papa dans le ciel", et elle dit souvent qu'il aurait aimé faire ça, et que ça lui aurait plu, et moi je lui dis souvent qu'elle lui ressemble pour telle et telle raison,
17:09 donc on le fait vivre au quotidien, mais c'est dommage qu'il ne puisse pas vivre ça avec nous.
17:15 - Mais c'est vrai que la parole aujourd'hui, on aurait fait des choses sans doute différemment il y a 50 ans, c'est-à-dire qu'on masquait peut-être aux enfants, on ne parlait pas,
17:23 et aujourd'hui c'est vous, mais bien sûr, et c'est vous qui avez raison, et comme vous en parlez, évidemment.
17:29 - Tout à fait, et c'est nous qui mettons des mots compliqués sur la mort, les enfants comprennent très vite le concept et l'acceptent relativement bien.
17:39 - Merci beaucoup Claire, merci beaucoup de votre témoignage, et vraiment merci de ce que vous nous avez dit.
17:48 - 11h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.