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Réponses au quiz de fin :

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Quels sont les 4 contre-arguments présentés dans la vidéo ?

00:21 La décarbonation en France n'a pas pour but de sauver la planète.
02:42 La France représente plus que 1% des émissions de CO2.
06:38 L'humain est un animal mimétique
08:04 En France, nous avons des mastodontes économiques.

Quelles banques françaises sont citées dans le rapport banking on climate chaos ?
BNP Paribas, Société Générale, BPCE, Crédit Agricole.

Combien y a-t-il de pays dans le monde ?
195.

#jancovici #zemmour #lecrayon #pinson #greenletterclub #gemenne #librairiemollat #climat #france #1% #CO2 #sénat #janco #ilnousfautunplan #décarbonation #conférence #interview #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 Moi je veux être président de la République française.
00:04 Je ne veux pas être président du monde.
00:06 Je n'ai pas cette ambition.
00:08 Je sais qu'il y en a d'autres qui veulent sauver le monde, sauver la planète,
00:12 qui sont beaucoup plus ambitieux que moi.
00:14 Moi je veux simplement sauver la France.
00:15 La France représente 1% des émissions de CO2.
00:28 On a fait un travail au Chiffre Project pour regarder quelle était la production,
00:31 je dis bien la production,
00:33 avenir de pétrole des 16 premiers producteurs mondiaux hors Brésil et Canada,
00:38 qui sont par ailleurs les 16 premiers fournisseurs de l'Europe,
00:41 d'ici à 2050, sous seule contrainte géologique.
00:45 On a fait ça en accédant à une base de données non publique,
00:47 que tous les pétroliers ont par ailleurs,
00:48 parce que c'est un truc qui est fait pour qu'ils voient chacun ce que fait leur petit copain,
00:53 fourni par Reichstatt Energie.
00:54 Et on a demandé à trois affreux jojos,
00:56 donc l'ancien patron de l'exploration de Total,
00:58 l'ancien patron de l'évaluation des gisements de chez Total,
01:01 et un ancien analyste pétrole et gaz de l'AIE,
01:04 de nous dire, avec leur connaissance, sur la base de cette base de données,
01:08 ce qu'ils nous faisaient comme prodostique sur la production future de ces 16 pays,
01:13 qui encore une fois sont les 16 premiers producteurs mondiaux.
01:16 Et la conclusion qu'ils nous livrent, c'est d'ici à 2050,
01:18 leur production sous seule contrainte géologique est divisée par deux.
01:22 Il se trouve que quand vous regardez des pays ou des zones
01:25 dont la production est divisée par deux,
01:27 leurs exportations, quand c'était des exportateurs,
01:29 est divisée par beaucoup plus de deux.
01:31 Si vous prenez le Mexique, entre son pic de production qui a eu lieu en 2004
01:35 et 15 ans plus tard, 2020,
01:37 leurs exportations sont passées de 50% de la production à zéro.
01:41 Prenez l'Egypte, même motif, même punition, en 15 ans.
01:44 Prenez l'Indonésie, même motif, même punition, en 15 ans.
01:47 L'Afrique est aujourd'hui exportatrice nette de pétrole.
01:49 Au train où vont les choses, dans 15 ans, ça sera fini.
01:51 Donc, une production de ces pays-là,
01:54 donc en gros pas loin d'une production mondiale,
01:56 divisée par deux d'ici à 2050,
01:58 ça veut dire que les importations européennes
02:00 sont divisées par n'importe quoi entre deux et 50.
02:04 Donc, de toute façon, nous, on est dos au mur.
02:07 De toute façon, on est dos au mur.
02:09 Donc, nous, on a, c'est notre intérêt égoïste
02:12 qui rejoint le pari pascalien
02:15 que de décarboner aussi vite qu'on peut.
02:18 C'est juste notre intérêt égoïste.
02:19 Parce que, de toute façon, si on ne fait pas ça,
02:24 la montée du populisme à laquelle on assiste aujourd'hui,
02:26 c'est le début de la plaisanterie.
02:29 Vraiment.
02:30 Donc, voilà, on peut craindre bien pire.
02:34 Donc, je pense aujourd'hui qu'il n'y a pas tellement de plan B
02:37 en ce qui nous concerne,
02:38 ce qui a au moins le mérite de nous éviter les États-Dames.
02:42 Le plan B
02:46 On a déjà beaucoup entendu,
02:51 et c'est une petite musique qui s'est faite entendre pas mal
02:54 ces derniers mois,
02:55 l'idée que la France représenterait un peu moins de 1%
02:58 des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
03:01 Et donc, la conséquence qu'on en tirait, c'est de dire, au fond,
03:04 est-ce que c'est vraiment à nous d'agir ?
03:06 Est-ce que c'est pas plutôt aux Chinois, aux Indiens ou aux Américains
03:09 qui représentent une part beaucoup plus grande que la nôtre ?
03:13 D'abord, on est 195 pays.
03:18 Ça veut dire qu'il y a un paquet de pays
03:21 qui représentent moins de 1% des émissions de gaz à effet de serre mathématiquement.
03:25 Ensuite, ce chiffre de 0,9%, il peut être débattu
03:30 si on compte les émissions importées de la France,
03:33 c'est beaucoup plus que 0,9%,
03:35 donc les émissions qui sont associées à des produits qui sont fabriqués ailleurs,
03:38 mais qui sont consommés en France.
03:40 Si on compte les émissions par habitant,
03:42 la responsabilité de la France est bien plus importante.
03:45 Mais je crois qu'en réalité, ça, c'est encore des arguments relativement mineurs
03:48 par rapport à l'argument massue qui est de dire
03:52 lorsque Emmanuel Macron arrive dans une négociation sur le climat
03:56 ou lorsque le ou la ministre de l'Environnement arrive,
04:00 il n'est pas marqué 0,9% sur son front.
04:03 Quand les autres pays voient la France s'exprimer,
04:06 ils ne voient pas la part que la France représente dans les émissions mondiales,
04:10 ils voient avant tout la cinquième puissance économique mondiale,
04:13 ils voient un pays avec un siège permanent au conseil de sécurité,
04:16 et de ce pays, ils attendent forcément un certain leadership.
04:20 Et très clairement, si aujourd'hui les pays industrialisés sont dans une logique
04:24 où ils se disent "Ah là là, mais c'est pas moi, c'est d'abord les autres,
04:27 et moi, vous savez, ma responsabilité n'est pas aussi grande qu'on le croit",
04:31 on arrive dans une situation où personne ne reconnaît sa responsabilité.
04:35 À mon avis, notre responsabilité, c'est pas notre part dans les émissions de gaz à effet de serre,
04:40 c'est une responsabilité d'agir et une responsabilité de leadership.
04:44 Et bien entendu, il faut d'abord que nous respections nos propres objectifs
04:50 en matière de lutte contre le changement climatique,
04:52 parce que si nous ne respectons pas ces objectifs,
04:54 évidemment il est impossible d'attendre des autres qu'ils respectent leurs propres objectifs,
04:59 mais surtout, nous ne pouvons pas nous cantonner uniquement
05:03 sur nos émissions territoriales de gaz à effet de serre.
05:07 Parce que, comme je l'ai dit, le futur climatique de la France
05:11 va aussi largement dépendre des décisions qui sont prises aujourd'hui dans les pays émergents
05:16 et demain dans les pays en développement.
05:19 Et évidemment, nous n'avons aucune légitimité morale à dire à ces pays
05:26 "Les amis, vous allez surtout laisser vos énergies fossiles dans vos sous-sols,
05:32 parce que si vous commencez à utiliser votre gaz, votre charbon ou votre pétrole,
05:36 tout le monde va courir la catastrophe."
05:38 Mais pourtant, nous savons aussi que si les pays émergents
05:42 et si les pays en développement suivent la même trajectoire de développement
05:47 que celle qu'ont suivie avant-hier l'Europe et les Etats-Unis et hier la Chine,
05:53 nous n'allons jamais avancer et que les efforts de réduction que nous pourrions faire
05:57 en Europe dans les pays industrialisés vont se retrouver annulés
06:02 et annulés par l'augmentation des émissions dans les pays émergents et en développement.
06:07 Et donc, nous avons un devoir de travailler aussi avec ces pays
06:11 et de travailler pour qu'il y ait davantage de transferts de technologies,
06:14 davantage d'investissements dans ces pays, parce que si nous ne mettons pas à disposition
06:20 aujourd'hui les énergies qui leur permettront de se passer des énergies fossiles,
06:27 lorsqu'ils auront besoin de se développer,
06:30 et il y a déjà des besoins énormes en matière d'électrification ou d'accès à l'énergie,
06:33 et bien ils vont naturellement aller puiser dans leurs propres énergies fossiles.
06:37 Aujourd'hui, il y a des gens en France qui se considèrent comme pauvres face aux classes moyennes,
06:49 ils restent très riches face à ce qui était un paysan du Moyen-Âge.
06:52 Donc la pauvreté est toujours une notion relative, c'est ça que je suis en train de dire.
06:55 Donc ce n'est pas pour faire de la provocation inutile,
06:57 c'est juste pour dire qu'il y a un vrai sujet dans cette histoire,
07:02 qui est quel est l'exemple donné par les gens qui ont un mode de vie "ordinaire".
07:08 Et à mon avis, il n'y a pas tellement d'autres choses à faire que de travailler là-dessus.
07:13 Parce que si on dit la première priorité, du reste, les pays en développement ne sont pas fous,
07:18 je connais très bien Brice Lalonde qui a fait toutes les COP depuis la première.
07:23 Et il m'a dit un jour, je me rappelle très bien, il m'a dit "les négociations climat, depuis le début,
07:30 les pays riches viennent en pensant qu'on va parler climat,
07:32 les pays pauvres viennent en pensant qu'on va parler développement, et c'est les deuxièmes qui gagnent".
07:36 Donc en fait, c'est vraiment la question de quel est le modèle, j'ai envie de dire.
07:42 Et là, ma conclusion, c'est tant qu'on fume 20 cigarettes par jour,
07:46 c'est compliqué de dire à quelqu'un qui en fume que deux que c'est pas bien de fumer.
07:50 Donc le seul Paris pascalien qui a une chance de passer pour moi, c'est que nous on fasse des efforts.
07:54 Et compter sur le fait que les hommes étant des animaux sociaux, le mimétisme fera sa part.
08:00 De toute façon, je ne vois pas d'autres Paris aliens.
08:11 Vous avez collaboré à un rapport qui s'appelle "Banking on Climate Change".
08:17 C'est un rapport qui est très bien fait, qui répertorie les investissements des grandes banques dans les industries fossiles.
08:23 Ce qui est frappant, c'est qu'on voit d'abord les ordres de grandeur.
08:26 Là, je vois entre 2016 et 2019, BNP a financé 82 milliards d'euros ou de dollars, je ne sais plus, sur les industries fossiles.
08:37 54 milliards pour la Société Générale, 45 pour le Crédit Agricole, 30 pour BPCE.
08:43 Et quand on regarde dans le détail, on voit que chaque année, cette part dans les industries fossiles augmente.
08:49 Sur les quatre banques que j'ai incitées, en 2019, il y a beaucoup plus d'investissements qu'en 2016.
08:57 Je prends un exemple, 17,7 milliards de dollars investis par BNP en 2016, 30,6 en 2019.
09:05 Comment on explique qu'ils continuent encore à investir de plus en plus,
09:10 alors même que ces dirigeants savent bien qu'il faut désinvestir du pétrole et du gaz ?
09:16 Oui, en effet. On piétine l'accord de Paris tous les jours.
09:20 C'est ce que je disais juste avant, c'est qu'il y a une déconnexion totale.
09:24 Ils ont beau avoir toutes les données, toute la boîte à outils à leur disposition pour agir,
09:29 mais aujourd'hui, il y a un refus de faire les choix courageux, de dire "on change nos matières d'opérer".
09:37 On va assumer que ça ne va pas plaire aux entreprises comme Total ou comme Shell ou comme BP,
09:45 mais on va faire ces choix-là.
09:47 On va aussi assumer le fait qu'on va devoir réorganiser les modèles en interne,
09:52 nos équipes, parce qu'il y a des équipes qui sont amenées à disparaître.
09:55 Il faut assumer qu'on change aussi les motivations des salariés,
10:01 qu'elles ne soient plus basées sur une logique de court terme et de rentabilité financière,
10:05 mais qu'elles soient basées sur l'atteinte d'objectifs de décarbonation,
10:12 des financements ou des investissements.
10:15 Il faut oser faire ces choix-là et aujourd'hui, pour l'instant,
10:18 les dirigeants du CAC 40 refusent de le faire.
10:22 Tant qu'on n'en a pas un qui osera le faire, il sera facile de dire "ce n'est pas possible,
10:28 on a absolument besoin de Total, de Shell et de BP,
10:33 ce sont des piliers de notre économie, on ne peut pas sortir du jour au lendemain".
10:38 C'est un argument qu'on entend beaucoup.
10:39 On ne peut pas arrêter du jour au lendemain, vous ne vous rendez pas compte,
10:42 l'économie s'effondrerait, ce qui est d'une hypocrisie sans nom,
10:46 puisqu'on n'a jamais dit qu'il fallait arrêter tout du jour au lendemain,
10:49 on a juste dit qu'il fallait arrêter de foncer dans le mur.
10:52 Lorsqu'on a un alcoolique, on ne lui resserre pas un verre,
10:55 et donc lorsqu'on a des entreprises surexposées aux énergies fossiles,
11:00 on ne va pas l'aider à lui donner des financements pour aller chercher encore plus d'énergie fossile.
11:05 Au bout d'un moment, il faut modérer et pousser la cure,
11:10 il faut le passer en cure et le pousser à sortir des énergies fossiles.
11:15 Donc l'argument "tout va s'effondrer", c'est le plus absurde d'aujourd'hui,
11:20 qui est pourtant martelé par toutes les institutions financières.
11:24 Alors toujours en fouillant dans ces chiffres de "Banking on Climate Change",
11:28 on se rend compte que notamment les banques françaises investissent dans les projets,
11:34 je ne sais pas si c'est dans les projets directement,
11:36 en tout cas dans les entreprises, qui financent du offshore massivement,
11:40 certaines dans la fracturation hydraulique, dans les projets de pétrole et de gaz en Arctique.
11:48 Quel est le rôle des institutions publiques là-dessus ? Quel est le rôle de l'État ?
11:53 Est-ce que l'État français essaye de faire changer les pratiques ?
11:59 Ça c'est une bonne question.
12:02 En effet, on pourrait amener à dire aux acteurs privés
12:05 "pourquoi arrêterait-il de financer ses projets ?"
12:10 Puisque l'État lui-même les finance, les subventionne via la BPI,
12:15 l'État donne des garanties à l'export pour le développement de grands projets gaziers.
12:21 On peut penser à Yamal, en Arctique, à plusieurs projets LNG au Mozambique, etc.
12:29 Donc là c'est sûr que non seulement il n'y a pas d'incitation à arrêter,
12:34 mais plutôt une incitation à y aller,
12:36 puisque le risque financier disparaît pour les grands acteurs bancaires.
12:40 Donc ça c'est un premier point.
12:42 Par contre, il y a certainement une grosse incohérence,
12:45 au-delà de la première qui est de rappeler quand même qu'on a un gouvernement
12:50 et un président qui ont décidé de faire de Paris la capitale de la finance verte.
12:55 On a le président Macron qui a annoncé, clamé au effort à New York,
13:01 qu'il fallait en finir avec les subventions au gaz, au pétrole et au charbon.
13:06 Pourtant aujourd'hui, son gouvernement a décidé de maintenir les crédits à l'export
13:12 aux projets gaziers jusqu'en 2035.
13:14 Donc, énorme incohérence.
13:15 Mais l'autre incohérence, c'est de dire qu'on veut faire de Paris la capitale de la finance verte,
13:19 mais on n'est pas prêt à contraindre les acteurs financiers à le faire
13:24 et à arrêter de soutenir l'expansion des énergies fossiles.
13:28 Aujourd'hui, si vous avez un constat, un jugement à faire sur la politique,
13:33 c'est qu'il y a un manque de volonté claire politique là-dessus ?
13:37 Un gros manque de volonté.
13:39 Aujourd'hui, si on écoute tous les discours, on a de quoi s'enchanter.
13:45 Tous les acteurs du secteur énergétique ou financier s'engagent à atteindre
13:49 la neutralité carbone à l'horizon 2050.
13:52 Alors là, pour faire des engagements sur le très long terme,
13:56 pendant 30 ans, il y a tout le monde.
13:58 Par contre, pour prendre des mesures maintenant de réduction absolue
14:02 d'émissions de gaz à effet de serre, il n'y a plus personne.
14:04 Et aujourd'hui, il y a vraiment cet écart entre l'engagement à long terme
14:11 et les mesures prises sur le court terme.
14:15 Est-ce qu'il y a des États qui ont pris des mesures justement
14:18 pour contraindre leurs entreprises, leurs finances,
14:21 à diminuer ces financements sur les énergies fossiles ?
14:25 Pas à ma connaissance.
14:27 Ce qui ne veut pas dire qu'on ne va pas le faire.
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