Au cœur du FBI

  • il y a 7 mois
Quand les criminels sèment la terreur, le FBI riposte, n’hésitant pas à utiliser toutes les ressources disponibles ou à en créer, si nécessaire. Qu’il s’agisse de criminalistique, de la science du profilage, ou de recueillir des renseignements secrets pour traquer les criminels à l’échelle de la planète, les agents du FBI luttent contre les criminels avec un puissant arsenal. Cet épisode spécial de Dossiers : FBI soulève le voile, autant sur les dernières techniques de pointe que l’instinct des agents qui ont fait de cette organisation l’un des plus puissants services de police du monde. Agents et scientifiques mettent leurs talents en commun pour rendre justice de la façon la plus créative et la plus efficace possible.
Transcript
00:00 Voici Robert S. Mueller, le directeur du FBI.
00:04 À l'origine, le FBI a été mis en place pour enquêter sur les crimes commis en dehors des limites d'un seul État.
00:11 Le pays devait disposer d'une force policière fédérale pour mener ces enquêtes.
00:16 Avec les années, la population s'accroît sans cesse, et pourtant, notre planète semble devenir de plus en plus petite.
00:22 La mission du FBI s'est peu à peu modifiée pour nous permettre de faire face à toutes sortes de menaces.
00:29 En octobre 1995, la famille Shaw se retrouva au cœur d'un cauchemar.
00:35 Trois hommes cagoulés avaient fait irruption dans leur maison en Caroline du Sud.
00:40 Deux d'entre eux séquestrèrent les membres de cette famille pendant que leur chef forçait Amy Shaw à lui ouvrir la chambre forte de la banque où elle était caissière.
00:49 Ils s'enfuient avec un butin de 80 000 dollars tout en laissant Amy indemne.
00:54 Mais avant de partir, il a placé complices pour leur dire que le boulot était terminé et qu'ils pouvaient s'enfuir.
01:01 Une fois les ravisseurs partis, les Shaw appellèrent la police.
01:05 Lors de leur patrouille, des policiers trouvèrent deux hommes qu'ils mirent en détention.
01:10 Comme les tireurs étaient cagoulés lors du crime et qu'ils n'avaient laissé aucune empreinte digitale derrière eux, les policiers étaient incapables de prouver leur culpabilité.
01:20 Au poste de police, les deux jeunes hommes firent leur déposition.
01:25 Ils niaient catégoriquement avoir participé au crime.
01:29 Mais les autorités avaient des doutes sur eux.
01:31 Les agents du FBI savaient qu'ils devraient obtenir des aveux de leur part et prévoyaient recourir à des techniques d'interrogation particulières.
01:39 Voici Grant Ashley, le directeur adjoint des services chargés de l'application de la loi.
01:46 Quand on obtient son diplôme de l'école de formation, on en sait déjà beaucoup.
01:50 Mais la vraie formation commence à la sortie de l'école, lorsqu'on travaille sur des enquêtes.
01:54 C'est là qu'on apprend à connaître la nature humaine.
01:56 On apprend à poser des questions d'une certaine façon, que les réponses soient crédibles ou non.
02:02 L'agent spécial Jerry Jones commença l'interrogatoire de l'un des suspects.
02:09 Comme la plupart des agents, il commença par poser des questions n'ayant aucun lien avec l'affaire.
02:16 Ça lui donnait le temps de choisir la stratégie appropriée.
02:23 Ça devient comme une seconde nature.
02:28 En parlant à ces types, on en vient à savoir quelles sont leurs plus grandes peurs, leurs faiblesses,
02:35 en ce qui a trait à leur passé, à leur famille ou à quoi que ce soit d'autre.
02:40 Dans ce cas-ci, le suspect craignait la peine de mort plus que tout.
02:46 Comme le suspect ignorait qu'Emisha, la jeune caissière, était saine et sauve, l'agent Jones décida d'exploiter cette situation.
02:56 Je lui ai dit que ce qui m'inquiétait le plus, c'était la sécurité de la caissière.
03:08 Si le troisième complice l'avait tué, les deux autres pourraient être condamnés à mort.
03:16 Le plan fonctionna.
03:18 Quand le suspect se rendit compte qu'il risquait la peine de mort,
03:21 il reconnut avoir été mêlé au crime et donna le nom du chef de la bande.
03:25 Christopher Joberg.
03:28 Les policiers arrêtaient rapidement Joberg chez sa mère, près de la frontière de l'État en Géorgie.
03:33 Il fut reconnu coupable de toutes les accusations qui pesaient contre lui.
03:36 Mais Joberg n'allait pas s'arrêter là.
03:40 Avant de prononcer de sa peine, il s'évada de prison avec un voleur de banque, Jérôme Frelson Bay.
03:49 Les autorités fermèrent aussitôt le secteur à la circulation.
03:52 Malgré des recherches poussées, on ne retrouva pas les deux évadés.
03:59 L'agent Jones savait que lorsqu'on recherche un fugitif,
04:02 toutes les informations personnelles dont on dispose à son sujet peuvent aider à prévoir où il ira.
04:07 Or, au cours des nombreux interrogatoires menés avant le procès,
04:10 Jones avait senti que Joberg avait un lien particulièrement étroit avec sa mère.
04:17 Il est devenu évident que la personne la plus importante pour lui était sa mère.
04:24 J'étais convaincu que, tôt ou tard, il chercherait à la voir.
04:30 Les agents suivirent, presque à la trace, les deux fugitifs par le biais des nombreux vols de banque qu'ils commirent le long de la côte est.
04:38 Au New Jersey, les autorités localisèrent finalement Frelson Bay, mais il fut arrêté.
04:44 Les agents furent déçus quand ils constatèrent que Joberg n'était plus avec lui,
04:48 mais l'agent Jones eut alors une intuition.
04:51 J'ai toujours pensé qu'il rentrerait chez lui.
04:57 On retraça finalement le fugitif à Atlanta, où il vivait sous un pseudonyme.
05:05 Joberg n'opposa aucune résistance lors de son arrestation.
05:09 Il fut remis derrière les barreaux et condamné à l'incarcération à vie.
05:13 Avec le temps, on développe une certaine expertise qui nous permet de comprendre quelqu'un,
05:17 de sentir quel lien il a avec sa famille, par exemple.
05:22 L'instinct et l'expérience de l'agent Jones ont joué un rôle primordial dans la résolution de cette affaire.
05:27 Parfois, ce sont les efforts conjugués des agents de toute une équipe qui permettent d'amener un criminel en justice.
05:36 Seattle, 1992.
05:39 Un homme armé commis une série d'audacieux vols de banque, menaçant de tuer quiconque se mettrait en travers de sa route.
05:46 Les agents le surnommaient "Hollywood", car il portait des costumes et des masques lors de ses braquages.
05:52 Au cours d'une période s'échelonnant sur trois années, l'homme vole à douze banques,
05:56 amassant ainsi un butin de près d'un million de dollars et laissant derrière lui peu d'indices.
06:02 Pour capturer ce criminel insaisissable, la police de Seattle et le FBI
06:07 devraient joindre leurs efforts à ceux de plusieurs autres services de police en formant un groupe d'intervention.
06:14 Voici le directeur adjoint, Drent Ashley.
06:18 On a mis en commun les ressources de l'État et celles des services de police locaux, en plus de celles du FBI,
06:27 afin de mettre à profit les connaissances et les habiletés de chacun.
06:34 On voulait obtenir rapidement des résultats.
06:39 Mais les policiers ne partagent pas toujours le point de vue des agents fédéraux.
06:43 Les dirigeants du FBI confièrent la supervision du groupe d'intervention de Puget Sound à l'agent spécial Ellen Glasse.
06:52 Il devait y avoir une douzaine de services de police.
06:56 Chacun d'entre eux avait une mission et une intention différentes.
07:00 C'était intéressant de voir les façons de faire de chacun et les différentes lignes de conduite.
07:06 Travailler ensemble dans un même but a donc posé tout un défi.
07:12 L'enquêteur Mike Magan, de la police de Seattle, faisait partie du groupe d'intervention.
07:18 Je me percevais un peu comme un invité au sein du FBI.
07:21 Vous savez, on respecte beaucoup les agents du FBI, mais il y a beaucoup d'obstacles à surmonter, de préjugés,
07:27 et on s'en jugeait de la valeur d'un livre à partir de sa couverture.
07:30 On devait mettre son égo de côté et ne pas se fusquer du fait que la direction des opérations ait été confiée à une personne du FBI
07:37 et que les policiers n'étaient que des subalternes.
07:41 On est finalement parvenus à s'entendre.
07:44 Le groupe ne pourrait remplir sa mission que si toutes les personnes réunies pouvaient travailler en équipe.
07:50 On devait s'assurer quotidiennement que les informations étaient relayées à tous.
07:54 Moi, je crois que si l'on se concentre prioritairement sur les relations entre les individus
07:59 et qu'on fait tout pour travailler ensemble, la mission progressera d'elle-même.
08:04 La ligne de conduite adoptée par Glasser permit de donner une certaine cohésion à la squad.
08:11 Le groupe d'intervention finit par travailler comme une seule unité.
08:14 On releva les constantes dans les crimes d'Hollywood,
08:17 et on étudia leur fréquence pour réagir le plus vite possible quand ils frapperaient de nouveau.
08:23 Les efforts des agents et des policiers portèrent fruit.
08:26 Le 27 novembre 1996, on fit de Hollywood le suspect numéro 1 après un vol de banque à main armée.
08:32 Grâce au travail du groupe d'intervention,
08:34 la police put localiser et piéger le voleur qui se cachait dans une caravane.
08:38 Celui-ci mit tragiquement fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête.
08:46 Même si les membres du groupe d'intervention avaient tous des talents différents,
08:52 ils ont parvenu à faire cause commune et à travailler de façon très efficace.
08:56 Les agents du FBI qui travaillent sur le terrain se méritent souvent les honneurs quand une affaire est résolue.
09:04 Mais les experts hautement qualifiés du laboratoire judiciaire du FBI à Quantico en Virginie méritent aussi leur part d'honneur.
09:10 Ce sont plus que des scientifiques en blouse blanche.
09:13 Ce sont des enquêteurs très imaginatifs, dont le travail acharné permet la résolution de nombreuses enquêtes.
09:20 Dwight Hayden est le directeur adjoint du labo.
09:23 Je tenais à travailler au sein du laboratoire du FBI parce que c'est un labo de renommée internationale.
09:31 Toutes les personnes qui travaillent ici se donnent à 100%.
09:39 Notre but unique, c'est de découvrir la vérité
09:44 et de fournir les résultats les plus précis et les plus fiables possibles.
09:49 Le 11 janvier 1982, le policier George Gwaltney, de la patrouille routière de la Californie,
09:59 signala à la centrale qu'une personne s'était vraisemblablement suicidée au bord de l'autoroute 15 près de Brasto.
10:05 Quand les policiers arrivèrent en renfort, ils trouvèrent Robin Bishop,
10:09 une jeune femme de 23 ans, morte d'une blessure de projectile à la tête.
10:14 Les policiers ne trouvèrent toutefois pas d'arme à feu sur les lieux,
10:17 mais ils remarquèrent la présence de traces de menottes aux poignées de la jeune femme.
10:21 A l'évidence, ce n'était pas un suicide, mais plutôt un meurtre.
10:25 Le permis de conduire et le certificat d'enregistrement de la voiture de la victime étaient bien en évidence,
10:31 comme si elle avait dû les montrer à quelqu'un.
10:37 Pour écarter la thèse du meurtre par un policier,
10:40 les enquêteurs ordonnaient à tous les policiers de leur remettre leur arme de service
10:44 pour les soumettre à des analyses balistiques.
10:47 Un seul policier omit de remettre son arme,
10:52 George Gwaltney, qui déclara que son arme avait été volée.
10:56 Gwaltney éveilla les soupçons des enquêteurs
11:00 lorsqu'on retrouva dans sa camionnette son .357 en pièces détachées.
11:05 Le canon de l'arme avait été enlevé.
11:08 Or, c'était la seule pièce qui aurait pu démontrer formellement
11:11 que l'arme avait bel et bien tiré le projectile ayant coûté la vie à Robin Bishop.
11:16 On trouva également une boîte de munitions dans le placard de la chambre de Gwaltney.
11:22 Ces munitions étaient de la même marque que le projectile qui avait tué la jeune femme.
11:27 A la fin de 1982, l'État de la Californie accusa formellement George Gwaltney de meurtre.
11:34 Le procès dut toutefois être ajourné pour défaut d'unanimité au sein du jury.
11:38 Un second procès, cette fois devant la Cour supérieure, connut la même issue.
11:43 Les enquêteurs étaient persuadés que Gwaltney était coupable,
11:46 mais ils ne pouvaient pas le faire inculper par les autorités de l'État.
11:49 Ils se tournèrent alors vers les autorités fédérales.
11:53 L'agent spécial Michael Randolph examina le dossier de l'affaire
11:56 et constata que Gwaltney était si rusé qu'il serait difficile,
11:59 voire impossible de le faire condamner.
12:02 Pour le faire accuser, il faudrait l'extraordinaire ténacité des agents du FBI
12:06 et des experts du laboratoire judiciaire.
12:09 Voici le directeur adjoint du FBI, Grant Ashley.
12:14 La technologie est un outil fantastique,
12:18 mais l'aspect le plus important pour le FBI est le facteur humain.
12:23 L'expert Jim Cadigan du service des armes à feu et des marques d'outils
12:28 chercha à établir un lien entre les indices et le suspect.
12:32 Normalement, il aurait dû comparer les rainures du canon de l'arme
12:35 aux marques sur le projectile meurtrier,
12:37 mais comme le canon de l'arme présumé du crime manquait,
12:40 Cadigan dut trouver une nouvelle façon de découvrir la vérité.
12:43 Il savait que les enquêteurs avaient confisqué des pincetots et des clés
12:47 après avoir trouvé la carcasse du revolver.
12:50 Je me demandais si l'un de ces outils n'avait pas servi à tenir la carcasse de l'arme
12:56 pendant qu'on enlevait le canon.
13:00 Cadigan fit l'analyse de marques d'outils.
13:02 Il remarqua une petite trace sur la carcasse de l'arme.
13:05 Il vérifia ensuite chacun des outils de Gwaltney
13:09 jusqu'à ce qu'il trouve une clé dont une des dents était brisée.
13:12 Ça ressemblait beaucoup à la marque sur la carcasse.
13:19 J'ai alors commencé à faire des marques avec cette clé,
13:24 marques que j'ai ensuite comparées au microscope.
13:28 J'ai pu en conclure que seul cet outil et aucun autre
13:31 avaient produit les marques observées sur la carcasse de l'arme.
13:34 Même si cela indiquait que Gwaltney avait vraisemblablement enlevé lui-même le canon de son arme,
13:41 ça ne prouvait pas qu'il avait tué Robin Bishop.
13:44 Les enquêteurs ne disposeraient d'un dossier solide
13:48 que lorsqu'ils établiraient un lien entre le projectile fatal
13:51 et la boîte de munitions trouvée dans le placard de Gwaltney.
13:54 La direction du labo décida alors de tenter, pour la toute première fois,
13:57 une technique mise au point depuis peu
13:59 qui consistait à comparer les projectiles à un niveau moléculaire.
14:03 L'agent spécial Michael Randolph.
14:05 Quand un fabricant de balles comme la Remington Arms fabrique un nouveau lot,
14:10 il mêle plusieurs éléments, un peu comme lorsqu'on fait un pâté.
14:13 Ainsi, chaque lot de balles est unique.
14:15 Lors du premier examen balistique à l'échelle nucléaire,
14:20 les experts placèrent un fragment de l'un des projectiles de Gwaltney
14:23 dans un réacteur nucléaire où il absorba des neutrons et devint radioactif.
14:28 Grâce à cette radioactivité,
14:31 on pourrait mesurer la quantité exacte de chaque composante du projectile.
14:35 C'était en quelque sorte une empreinte digitale.
14:38 Les experts soumirent ensuite le projectile fatal au même procédé.
14:41 Finalement, on a découvert qu'environ 27 projectiles,
14:45 trouvés chez le suspect,
14:47 étaient de composition identique aux fragments prélevés dans la tête de notre victime.
14:52 En janvier 1984,
14:54 George Gwaltney compareut devant les tribunaux fédéraux cette fois-ci.
14:58 Grâce à l'ingéniosité et à la détermination des experts du labo du FBI,
15:03 il fut reconnu coupable et condamné à 90 ans de prison.
15:07 Voici le directeur adjoint du FBI, Grant Ashley.
15:13 Voici les héros dont vous n'entendez jamais parler,
15:16 les experts de laboratoire qui donnent un sens à toutes ces questions.
15:20 C'est un travail de travail d'art qui donne un sens à tous nos indices.
15:24 Ça demande beaucoup de temps et ça demande également des gens talentueux et persévérants.
15:29 Pour prouver la culpabilité d'un criminel,
15:33 les preuves scientifiques sont un outil essentiel.
15:36 Mais quand les autorités ne disposent même pas d'un suspect ni d'indices valables,
15:43 le FBI doit leur faire appel à une discipline unique et méconnue,
15:47 la science du profilage.
15:50 Le 31 mai 1985, sur une route isolée de Lexington, en Caroline du Sud,
15:56 Shari Faye Smith, âgée de 17 ans, était allée chercher le courrier dans sa boîte à lettres
16:02 quand elle disparut sans laisser de traces.
16:04 Après deux jours de vaine recherche, les enquêteurs durent se rendre à l'évidence.
16:10 La jeune femme avait été enlevée.
16:12 Tôt le lendemain matin, leurs pires craintes s'avérèrent
16:17 quand le ravisseur appelait la famille de la jeune femme.
16:20 Celui-ci leur dit qu'ils allaient éventuellement revoir leur fille
16:24 et qu'ils recevraient une lettre de lui plus tard dans la journée.
16:27 Quand la lettre arriva, la famille de la jeune femme fut horrifiée.
16:32 Le document écrit de la main de Shari avait pour titre "Mon testament".
16:43 En Caroline du Sud, une jeune femme avait été enlevée.
16:47 Sa vie était en danger et les enquêteurs ignoraient tout de l'identité du suspect.
16:52 Dans l'espoir de découvrir quel genre d'individu pouvait avoir enlevé Shari Faye Smith,
16:58 ils firent appel aux experts en profilage du service des sciences comportementales du FBI à Quantico en Virginie.
17:04 Les experts sont des enquêteurs d'expérience qui ont reçu une formation spécialisée en criminologie et en psychologie appliquée.
17:12 L'agent John Douglas, aujourd'hui à la retraite, a participé au développement de cette spécialité
17:17 qui consiste à dresser le profil psychologique d'un criminel.
17:20 Pendant plus d'une décennie, il a interrogé des meurtriers, des incendiaires, des violeurs et des ravisseurs
17:26 dans plusieurs prisons un peu partout aux Etats-Unis.
17:29 On plonge au cœur de leur mémoire, là où personne n'est jamais allé auparavant,
17:33 au moment même où ils commettent leur crime.
17:36 Ça prend beaucoup de temps pour arriver là, mais quand on y est, on obtient des tonnes d'informations.
17:41 Quand il établit le profil d'un individu,
17:44 Douglas doit d'abord examiner tout le dossier d'enquête qui contient notamment
17:48 les rapports de police préliminaires et les photographies de la scène de crime.
17:52 On doit disposer de toutes les informations relatives à la victime.
17:58 On doit dresser le profil de cette victime.
18:02 On se demande pourquoi cette personne a été ciblée par le criminel.
18:06 Ensuite, on examine la façon dont le crime a été perpétré.
18:10 S'agissait-il d'un crime à haut risque ou pas, par exemple.
18:13 Parfois, les profils peuvent compter jusqu'à une centaine de caractéristiques différentes.
18:19 À la demande des autorités de la Caroline du Sud,
18:25 Douglas se pencha sur le dossier de l'affaire Sharifeh Smith
18:28 et examina tous les détails relatifs à son enlèvement.
18:32 Ce qui rendait cette affaire unique, c'était que le ravisseur était entré en contact avec la famille,
18:38 ce qui est très, très rare, très inhabituel.
18:42 C'était très précieux pour moi, car lorsqu'on dispose d'une communication,
18:48 qu'elle soit orale ou écrite, ça nous permet de faire une analyse assez fine de la personne qu'on recherche.
18:58 C'était comme s'il avait suivi un scénario établi d'avance.
19:02 Ce type devait être très ordonné, très organisé.
19:06 Après avoir examiné tous les détails relatifs à l'enlèvement,
19:11 Douglas dressa un profil du ravisseur en 22 points.
19:14 Le sujet était vraisemblablement un homme qui avait des antécédents judiciaires
19:18 et qui vivait dans la même région que la victime.
19:21 Ce type commettait ses crimes et se débarrassait de ses victimes dans des endroits qui lui étaient familiers.
19:28 Douglas croyait également que le ravisseur compensait la faible opinion qu'il avait de lui-même en commettant des actes violents.
19:34 Il se sentait comme s'il ne valait rien, comme un moins que rien.
19:40 Et comment ce type qui n'avait aucune estime de lui-même,
19:44 qui faisait sans doute de l'embonpoint et qui n'était pas très beau,
19:48 comment pouvait-il devenir quelqu'un ?
19:50 Eh bien, il s'en prenait à des victimes qui, normalement,
19:53 n'auraient jamais eu de contact avec lui, comme Shari Faye Smith.
19:57 Et pour la première fois de sa vie, il ressentait de la puissance.
20:01 Deux jours après avoir appelé la famille de la victime,
20:05 le ravisseur appela pour donner des indications très précises sur l'endroit où se trouvait la jeune femme.
20:11 "L'enquêteur se ruère sur les lieux en espérant trouver la jeune femme encore en vie.
20:15 Mais à leur arrivée, leurs pires craintes furent confirmées.
20:19 Shari Faye Smith était morte.
20:22 Son corps était en l'air, sa tête dans les murs.
20:27 Elle avait un corps de femme, un corps de femme qui avait été tué.
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23:19 Les enquêteurs suivirent les indications du ravisseur
23:22 et trouvèrent le corps de la petite Deborah May Helmick.
23:25 Douglas croyait que le tueur chercherait bientôt à enlever d'arbre.
23:29 Entre-temps, les experts judiciaires utilisèrent une technique de détection électrostatique
23:34 leur permettant de discerner les reliefs de l'écriture du testament de Charifet
23:38 à l'endroit du papier sur lequel il était écrit.
23:41 Les informations obtenues leur permirent de trouver le nom d'un suspect.
23:45 Il s'agissait de Larry Jean Bell, un col bleu qui travaillait dans le secteur.
23:49 En interrogeant des gens qui le connaissaient,
23:51 les policiers constatèrent qu'il correspondait en tout point au profil dressé par Douglas.
23:56 Les autorités arrêtèrent Bell.
24:00 Grâce aux analyses judiciaires et à l'expertise de Douglas,
24:04 on a pu faire reconnaître Bell coupable de deux meurtres.
24:07 Il a été exécuté le 4 octobre 1996.
24:13 Dans cette affaire, Douglas a joué un rôle crucial
24:16 dans l'identification d'un meurtrier dont on ne savait rien.
24:19 Les experts en profilage peuvent également étayer les soupçons des enquêteurs à propos d'un suspect.
24:24 En 1983, des patrouilleurs de la police de l'Alaska enquêtaient sur le premier cas de meurtre en Syrie.
24:33 Des dizaines de femmes, la plupart d'entre elles étant des danseuses érotiques et des prostituées, avaient disparu.
24:41 On avait retrouvé le corps de quelques-unes d'entre elles dans des tombes peu profondes,
24:45 près desquelles on avait recueilli des douilles de projectiles 223.
24:48 Les policiers avaient un suspect en tête, un homme de la région, Robert Hansen.
24:54 Un an plus tôt, une prostituée avait déclaré aux policiers d'Anchorage
24:59 qu'elle avait été enlevée et torturée par Hansen avant de lui échapper.
25:02 Les policiers d'Anchorage interrogèrent les amis d'Hansen, qui corroborèrent l'alibi du suspect.
25:09 Ils fouillèrent ensuite sa maison et sa voiture, mais ne trouvèrent aucun indice valable.
25:13 Ils abandonnèrent l'enquête.
25:16 Les enquêteurs croyaient qu'Hansen, qui gérait sa propre boulangerie, n'avait rien d'un tueur.
25:21 Mais après avoir pris connaissance des déclarations de la prostituée,
25:25 les enquêteurs de l'État en vinrent à se demander s'il n'était pas le tueur en Syrie qu'ils recherchaient.
25:29 Ils contactèrent alors l'agent spécial John Douglas du FBI pour lui demander de l'aide.
25:34 Il ne voulait pas que j'établisse un profil.
25:39 Il disposait d'un suspect et voulait que je leur dise, après avoir examiné les caractéristiques de cet individu,
25:45 si, oui ou non, c'était un homme capable de poser des gestes aussi violents.
25:50 Le fait que le meurtrier ait tué autant de personnes à l'insu de tous,
25:56 indiquait à Douglas qu'il était peut-être son propre patron.
25:58 Comme les corps avaient été retrouvés dans des secteurs isolés,
26:02 le tueur était vraisemblablement un amateur de plein air.
26:07 Or, Hansen correspondait bien à ce profil.
26:09 Il dirigeait sa propre entreprise et il chassait dans ses loisirs.
26:14 Mais pour démontrer qu'il était coupable, les enquêteurs devaient trouver des preuves.
26:19 Et pour obtenir un mandat de perquisition de sa maison,
26:22 ils devaient convaincre un juge du bien fondé de leurs soupçons en lui indiquant ce qu'ils espéraient y trouver.
26:27 L'expert en profilage apporta de nouveau sa contribution à l'enquête.
26:31 Après avoir confirmé les soupçons des policiers, il les aida à rédiger un mandat de perquisition.
26:37 On devait se mettre à la recherche de l'arme qui avait laissé les douilles de projectiles 223 retrouvées près des corps.
26:42 Les enquêteurs demandèrent à Douglas s'il voulait ajouter quoi que ce soit d'autre au projet de mandat.
26:46 On était aux prises avec un tueur en série.
26:50 Ces types vivent ces expériences comme des fantasmes.
26:54 Et une des choses qui alimentent ces fantasmes après le crime, c'est un souvenir ou un trophée.
26:59 Quelque chose qui appartenait à la victime.
27:02 Ce n'est pas nécessairement un objet de valeur.
27:05 Ça peut être une montre bon marché ou des bijoux de fantaisie.
27:08 Les tueurs conservent ces objets.
27:11 Ils les gardent dans des endroits secrets comme dans le vide sanitaire de leur maison ou le grenier sous la couche d'isolant.
27:17 Douglas aida les procureurs à rédiger le document qui comptait 48 pages.
27:22 Un juge approuva le mandat de perquisition.
27:25 Au cours des recherches dans la maison d'Hansen, les experts trouvèrent les trophées dont avait parlé Douglas,
27:31 notamment les cartes de visite de quelques-unes de ses victimes.
27:35 Ils trouvèrent également plusieurs armes, notamment une carabine de marque Ruger, de calibre 223.
27:41 Les analyses balistiques démontrèrent que c'était bien l'arme qui avait tiré les douilles trouvées sur plusieurs scènes de crime.
27:48 Mis devant les faits, Hansen finit par passer aux aveux.
27:52 Il déclara avoir tué quatre femmes et fut condamné à une peine d'emprisonnement de 461 ans sans possibilité de libération conditionnelle.
28:01 Alors que les experts en profilage dressent le profil psychologique de certains criminels,
28:06 les agents sur le terrain, eux, se servent de leur instinct, de leur expérience et de leur logique
28:10 pour entrer dans l'esprit du criminel et découvrir ce qui l'a poussé à commettre ces crimes.
28:15 Le matin du 25 janvier 1993, un tireur fou ouvrit le feu devant le quartier général de la CIA à Langley, en Virginie.
28:24 Il tua deux employés de la CIA et les tue deux hommes.
28:29 Il tua deux employés de la CIA et en blessa plusieurs autres.
28:32 En 1993, un tireur, armé d'une AK-47, donna libre cours à sa fureur devant le quartier général de la CIA,
28:43 faisant deux victimes et blessant deux autres personnes sous une pluie de projectiles.
28:48 L'agent spécial Brad Garrett arriva sur les lieux et tenta d'établir le mobile de cette attaque.
28:55 La première chose à faire quand on arrive, c'est d'examiner ce qui semble évident.
29:00 Dans ce cas-ci, il était clair que la cible de ce type était la CIA.
29:05 Il pouvait avoir visé les personnes qu'il avait tuées,
29:09 mais c'était à l'évidence quelqu'un qui avait voulu faire une démonstration publique en commettant ce crime à l'heure de pointe.
29:16 Ça pouvait nous servir de point de départ.
29:23 Quand on commence une enquête, on cherche toujours à établir des liens entre la victime et le meurtrier,
29:29 parce qu'avec un lien, l'enquête sera plus facile à résoudre.
29:33 Quand il n'y a pas de lien, c'est beaucoup plus compliqué.
29:37 Mais lors de l'examen du passé des victimes et des circonstances entourant leur décès,
29:43 on n'a pas pu trouver de lien entre elles et le meurtrier.
29:52 On a alors cherché à découvrir s'il n'y avait pas, au sein de la CIA, des employés mécontents,
29:59 des gens qui auraient pu vouloir se venger.
30:02 Mais malgré nos recherches, on n'a rien trouvé de concluant.
30:10 Qu'est-ce qu'on doit faire par la suite ?
30:14 Eh bien, on essaie d'être logique.
30:18 On avait la description du type qui avait épaulé sa carabine et avait fait feu.
30:23 C'était, sans contredit, quelqu'un qui détestait la CIA.
30:28 En examinant à la fois la liste des acheteurs récents d'AK-47 et la description physique du tueur,
30:34 les enquêteurs identifiaient finalement un suspect, un immigrant pakistanais, Miramal Kansi, âgé de 28 ans.
30:44 Garrett put trouver un mobile au suspect en interrogeant ses amis, notamment son colocataire.
30:49 Les interrogatoires permirent d'établir que Kansi était de plus en plus mécontent des politiques étrangères du gouvernement américain
30:57 et qu'il planifiait un gros coup contre la CIA, la Maison-Blanche ou l'ambassade d'Israël.
31:02 Malheureusement, l'enquêteur découvrit que Kansi était parti au Pakistan ou en Afghanistan.
31:11 Pour amener le fugitif aux Etats-Unis et le faire comparaître devant les tribunaux,
31:15 Garrett devrait prévoir quels obstacles pourraient lui barrer la route et trouver un moyen de les contourner.
31:20 Après une poursuite de quatre ans et demi, l'agent Garrett apprit que Kansi se cachait dans un hôtel au Pakistan.
31:32 Mais quand il se rendit sur place pour l'arrêter, il rencontra un obstacle de taille.
31:40 J'ai eu peur quand je suis entré dans la chambre et que je l'ai vu.
31:43 Il ne ressemblait en rien à la photo que j'avais du suspect.
31:46 Il avait pris du poids, il portait une barbe.
31:49 J'ai regardé les trois autres agents et je leur ai dit que je n'étais pas sûr que nous tenions le bon type.
31:54 Garrett devait absolument être sûr de ce qu'il faisait avant de l'arrêter.
31:58 Tant qu'il n'aurait pas identifié le suspect, il ne pourrait pas le ramener aux Etats-Unis.
32:04 Je ne voulais pas quitter cette chambre sans être absolument sûr que l'individu auquel on avait passé les menottes
32:10 et qui était étendu sur le lit était bien Miramal Kansi.
32:14 Le seul moyen pour l'agent Garrett de l'identifier formellement était de prendre ses empreintes digitales,
32:21 un travail normalement réservé aux experts en laboratoire qui se trouvaient à plusieurs milliers de kilomètres de là, à Washington.
32:27 Heureusement, l'agent Garrett avait tout prévu.
32:33 J'étais allé au service d'identification des empreintes digitales du FBI et j'avais travaillé avec les experts en dactyloscopie.
32:40 Ceux-ci avaient la fiche contenant les empreintes des dix doigts de Kansi.
32:44 On les a étudiées pendant plusieurs jours et on a identifié toutes les caractéristiques uniques
32:49 de façon à pouvoir les reconnaître quand on lui mettrait la main au collet.
32:52 Maintenant, Garrett devait mettre à profit ce qu'il avait appris.
33:01 Il était menotté et couché sur le ventre. J'ai sorti mon tampon encreur et j'ai pressé son pouce dessus.
33:07 Ensuite, j'ai pris une feuille de papier blanc sur laquelle j'ai imprimé son pouce.
33:14 Je me suis assis par terre et j'ai examiné l'empreinte à l'aide d'une torche électrique et d'une loupe.
33:20 La concordance était parfaite.
33:25 Grâce à sa prévoyance, l'agent Garrett pourrait ramener le présumé terroriste aux États-Unis pour qu'il subisse son procès.
33:31 Mir Amal Kansi fut reconnu coupable de meurtre, d'avoir commis des actes malveillants
33:37 et d'avoir utilisé une arme à feu dans le but de commettre un acte délictueux grave.
33:42 Il fut condamné à mort et exécuté en 2002.
33:46 La formation et l'expérience de l'agent spécial Brad Garrett l'ont aidé à résoudre cette affaire.
33:51 Parfois, l'atout principal d'un agent est sa capacité de s'adapter aux nouvelles situations et d'agir sur le moment.
33:58 Voici le directeur adjoint du FBI, Grant Ashley.
34:02 Voici des personnes qui veulent gagner à tout prix.
34:04 Elles ne travaillent pas uniquement pour avoir leur chèque de paie.
34:07 1985. Dans les collines de l'Arkansas, une armée d'extrémistes complotait pour renverser le gouvernement américain.
34:17 Ces membres propageaient une doctrine de haine et de mort et lançaient des raids contre les églises et les synagogues.
34:23 Les agents du FBI devaient absolument démanteler ce groupe lourdement armé tout en évitant un bain de sang.
34:31 Une piste mena les agents aux installations du CSA, le groupe The Covenant, The Sword and the Army of the Lord, des suprémacistes radicaux.
34:44 La propriété était fortifiée et les hommes à l'intérieur étaient armés jusqu'aux dents.
34:48 Ils disposaient de grenades, de dizaines d'armes automatiques et même d'une puissante roquette anti-char.
34:53 Les enquêteurs devaient leur présenter des mandats d'arrêt et de perquisition.
34:58 Ils étaient contre-indiqués de faire appel à une unité SWAT, comme on aurait normalement dû le faire car la situation était délicate.
35:05 Des rapports indiquaient que des femmes et des enfants se trouvaient à l'intérieur des murs de la propriété.
35:12 Des centaines de vies étaient en jeu, la marge d'erreur était très mince.
35:15 Les autorités qui enquêtaient sur cette affaire n'avaient ni la compétence ni les capacités de prendre d'assaut la propriété du CSA.
35:26 Et la constitution américaine empêchait l'armée d'intervenir dans cette enquête civile.
35:31 Le FBI décida alors d'envoyer un groupe tactique d'élite appelé le Hostage Rescue Team, communément appelé le H.E.A.R.T.
35:40 Il s'agit de l'équivalent de la Delta Force de l'armée.
35:43 Le H.E.A.R.T. est un groupe d'opérations spéciales contre-terroristes qui intervient uniquement sur le territoire américain.
35:51 En 1985, l'agent spécial Danny Coulson était le commandant du H.E.A.R.T.
35:57 Les membres du H.E.A.R.T. sont formés pour neutraliser les terroristes et libérer les otages.
36:04 Cette situation-ci était toutefois différente.
36:08 Les individus étaient lourdement armés et on voulait éviter une confrontation.
36:12 Pour effectuer le mandat d'arrêt de perquisition en toute sécurité, Coulson devait s'adapter à la situation.
36:19 Comme il était impossible d'envisager un assaut, il mit un autre plan au point.
36:25 La réputation du FBI était en jeu dans cette affaire et on pensait que la meilleure façon de procéder serait de dresser un périmètre de sécurité en secret.
36:37 C'était une opération délicate à réaliser, mais c'était nettement moins dangereux que de prendre la propriété d'assaut.
36:42 Au cours de la première étape de l'opération, des équipes de reconnaissance entrèrent dans la propriété en pleine nuit.
36:49 A l'aide de détecteurs portatifs et de ceux qui se trouvaient à bord d'avions, ils évitèrent les patrouilles du C.S.A.
36:56 Après dix jours de repérage, des tireurs d'élite du H.E.A.R.T. signalèrent qu'une patrouille du C.S.A. allait bientôt et sans le vouloir leur tomber dessus.
37:07 À titre de commandant, Coulson devait prendre rapidement une décision qui risquait de coûter la vie à des centaines de personnes.
37:14 En 1985, le FBI resserrait l'étau autour du C.S.A., une organisation paramilitaire d'extrême droite dont la base d'opération était située en Arkansas.
37:30 Plus de 200 agents avaient entouré secrètement la propriété.
37:35 Des tireurs d'élite du FBI signalèrent qu'une patrouille du C.S.A. était sur le point de les repérer.
37:41 Danny Coulson, le commandant du H.E.A.R.T., devait prendre rapidement une décision.
37:47 S'il faisait le moindre faux pas, il pourrait provoquer un bain de sang. Il prit alors une décision très audacieuse.
37:54 Je leur ai dit de crier qu'ils étaient des agents du FBI et de leur ordonner de retourner dans le bâtiment.
38:01 Mes collègues m'ont regardé en disant « et pourquoi on n'arrêterait pas ces types ? » Mais je ne voulais pas faire ça.
38:05 La stratégie de Coulson était calculée au quart de tour.
38:09 Je voulais faire peur à ces types, mais je voulais aussi qu'ils comprennent que si je leur donnais un ordre, ils devaient m'obéir.
38:17 Je voulais qu'ils s'habituent à obéir à mes ordres et à ceux de mon équipe. Deuxièmement, je souhaitais leur montrer que nous n'étions pas là pour leur faire du mal.
38:26 Les tireurs d'élite alertèrent les patrouilleurs de leur présence et ils leur ordonnaient de rentrer dans le bâtiment principal.
38:32 Ceux-ci leur obéirent. Mais maintenant, les membres du CSA savaient que les agents du FBI étaient devant leur propriété.
38:39 Quelqu'un devrait parlementer avec le groupe d'extrémistes pour que le chef se rende.
38:46 Le HURT ne compte pas de négociateur, mais il travaille étroitement avec le service des sciences comportementales de Quantico.
38:55 Les agents du FBI tentèrent d'établir quelle serait la meilleure stratégie pour approcher le chef du CSA, sans doute peu enclin à parlementer avec un négociateur.
39:03 Il n'accepterait de négocier qu'avec son vis-à-vis, soit le chef du HURT.
39:08 Or, au FBI, nous avons pour principe de ne jamais permettre au commandant de l'unité de négocier avec l'ennemi, car ça nous coupe certaines options stratégiques.
39:18 Quand le commandant négocie, c'est plus difficile de gagner du temps ou de jouer sur les rôles opposés d'un négociateur plus conciliant et d'un commandant plus strict.
39:27 Malgré cela, le FBI décida malgré tout de laisser Coulson jouer le rôle du négociateur, car il n'y avait pas d'autre solution.
39:36 Je n'étais pas à l'aise avec ça. Je viens de groupe d'intervention tactique. J'ai été tireur d'élite. J'ai dirigé une unité SWAT.
39:45 J'ai été formé pour être sur le terrain, pas pour négocier. Je n'étais pas sûr d'y arriver.
39:50 Je préfère de loin capturer un type que d'essayer de le convaincre de se rendre. Mais ils croyaient tous qu'il n'y avait pas d'autre solution.
39:57 Coulson, qui avait assisté maintes fois à des négociations, fut formé rapidement sur place. Il s'adapta rapidement à sa nouvelle position.
40:10 Le chef du CSA établit le contact pour la première fois en appelant le poste de commandement du FBI et en s'adressant à l'agent Coulson.
40:17 On a parlé au téléphone pendant quelques minutes de ce qu'on voulait faire.
40:23 Il a proposé qu'on lui permette de sortir car il voulait me rencontrer et me parler.
40:29 Mais il désirait également que je lui permette de retourner à l'intérieur, ce que j'ai accepté.
40:37 Comme c'était allé à l'encontre des politiques du FBI, on a contacté le quartier général car on ne doit jamais laisser un fugitif recherché ou un terroriste nous filer entre les doigts.
40:46 La demande a été acheminée au directeur adjoint, qui l'a finalement approuvée.
40:53 Après une série de rencontres, le chef du CSA sortit de la propriété. Il déclara à Coulson que plusieurs membres, ainsi que lui-même, souhaitaient se rendre.
41:03 Mais ce n'était pas le cas de tous. Certains voulaient se battre et le chef du CSA ne pouvait exercer de contrôle sur eux.
41:10 Il m'a dit qu'il avait besoin d'aide. Il a dit « notre chef spirituel pourrait m'aider à convaincre nos membres qu'ils doivent se rendre ».
41:19 Et j'ai demandé comment cet homme s'appelait. Il m'a répondu « Robert Millar ».
41:27 Encore une fois, c'était contraire aux procédures du FBI. C'était risqué de faire venir un allié de l'ennemi au cœur d'une situation de crise et de lui permettre d'entrer dans la propriété.
41:37 Ça ne s'était jamais produit avant. Jamais un agent du FBI n'avait permis à un tiers, qui plus est un sympathisant des extrémistes qu'on voulait arrêter, d'entrer dans la propriété pour participer aux négociations.
41:48 Mais on devait le faire. C'était très risqué, mais j'estimais qu'on devait courir ce risque.
41:54 Coulson reçut l'autorisation du FBI de permettre à Millar de négocier avec les membres du CSA.
42:00 Millar resta dans le bâtiment pendant près de 24 heures.
42:07 Le lendemain, soit le quatrième jour du siège, Millar et le chef du CSA sortirent enfin de la propriété.
42:20 Ils ont dit « On est parvenus à une entente. Les membres vont sortir et rendre les armes de manière pacifique. »
42:26 À titre de commandant du Hurt, Coulson prit cette nouvelle avec un certain scepticisme.
42:33 On imagine toujours le pire scénario. Même les bonnes nouvelles doivent être prises avec scepticisme.
42:40 S'agissait-il d'une manœuvre de diversion de leur part? Allait-il sortir par la porte de côté et ouvrir le feu? On devait être très prudent.
42:49 Coulson donna au chef 15 minutes pour réunir ses membres et les faire sortir.
42:53 Peu de temps après, un tireur d'élite nous a signalé qu'ils sortaient.
42:59 Selon le tireur, ils portaient des vêtements civils, pas des vêtements de camouflage ni des tenues de combat et ils ne semblaient pas être armés.
43:08 Miraculeusement, cette mission du Hurt se conclut sans aucun coup de feu.
43:15 C'était l'issue qu'on avait tous espéré et on a eu beaucoup de chance que ça se termine ainsi.
43:19 Une utété de l'intelligence vive de Coulson et de sa capacité à s'adapter à cette situation de crise, les négociations auraient pu se conclure dans un bain de sang.
43:29 Cela montre bien de quoi le FBI est capable en situation de crise.
43:36 Ça montre aussi tout ce dont on dispose pour régler un problème.
43:41 C'est une grosse machine qui peut vous pulvériser si vous lui faites obstacle et c'est ce qui est arrivé ici.
43:46 Ce n'était pas une mission du Hurt, c'était une mission du FBI.
43:50 On a pu voir quelques-uns des cas que le FBI a dû résoudre au fil des ans.
43:57 Chaque nouvelle enquête apporte son lot de défis.
44:01 Mais le public américain peut se rassurer car le FBI fera toujours l'impossible pour le protéger.
44:08 [Musique]

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