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À Porto Rico, les circonstances suspectes entourant la mort d’un témoin du gouvernement poussent le FBI et les autorités locales à croire qu’il y a de la corruption au sein de la police. Avec l’aide d’informateurs, les enquêteurs découvrent que cette corruption est encore plus importante que ce qu’ils avaient envisagé. Les autorités font tout pour arrêter ces policiers véreux qui, même s’ils ont juré de faire respecter la loi, n’hésitent pas à abuser de leur pouvoir pour commettre des crimes graves.

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Personnes
Transcription
00:00 Le 28 juillet 1977, San Juan à Puerto Rico.
00:10 Le négociant en diamants Stephen Brooks de New York séjournait dans l'île lors de son
00:18 voyage d'affaires annuel.
00:19 Il comptait y rencontrer un bijoutier qui lui devait un montant d'argent pour une vente
00:25 antérieure.
00:26 Il comptait également lui vendre des pierres qu'il avait apportées avec lui et qui étaient
00:30 évaluées à 250 000 dollars.
00:35 Brooks était seul et n'avait pas de garde du corps.
00:41 Il devait rentrer chez lui deux jours plus tard.
00:44 Le 29 juillet, la police de Puerto Rico fut dépêchée à l'extérieur de la ville où
00:57 l'on avait trouvé un corps.
00:58 C'était un homme.
01:01 On l'avait abattu avec une arme de calibre 38 avant de brûler son corps.
01:05 Il n'avait pas de permis de conduire et à cause des brûlures, il était impossible de
01:10 l'identifier par son visage.
01:11 Les policiers ne trouvèrent aucun autre indice.
01:14 Il fut renterré cet inconnu.
01:17 Quatre mois plus tard, à la suite d'une entrevue donnée par la famille Brooks, les
01:24 policiers se rendirent compte que le cadavre qu'ils avaient trouvé était celui du négociant
01:27 en diamants.
01:28 Cet homicide était le dernier d'une série de meurtres crapuleux.
01:33 Au cours des dernières années, deux autres diamantaires avaient été tués à Puerto
01:38 Rico.
01:39 L'agent spécial Fernando Candelario.
01:42 Des hommes de New York venaient à Puerto Rico avec des bijoux.
01:48 Ils étaient alors enlevés et l'ont retrouvé leur corps plus tard.
01:54 Comme ces individus étaient morts dans un autre état américain, le FBI devait enquêter
01:59 sur ces affaires.
02:00 On ne disposait d'aucun indice sur les meurtriers.
02:03 Les agents communiquaient avec leurs homologues de la police de Puerto Rico pour savoir s'ils
02:09 avaient trouvé des pistes.
02:11 Sans nouvelles pistes, l'enquête s'enlisa rapidement.
02:15 Pendant cette période, les crimes violents étaient courants à San Juan, où à la pauvreté
02:23 s'ajoutait le trafic de cocaïne et où les gangs contrôlaient les rues.
02:26 Les autorités avaient du mal à faire incarcérer les puissants gangsters.
02:30 En mars 1979, le chef d'un gang important qui était soupçonné de meurtre réduisit
02:41 au silence le seul témoin du meurtre en lui tirant une balle dans la tête.
02:44 Jessica Trujillo, la petite amie du chef de gang, fut témoin de ce crime.
02:52 Elle accepta par la suite d'aider à faire mettre le cahier derrière les barreaux.
02:56 L'agent spécial Jim Byrd du bureau du FBI de San Juan.
03:00 Elle devait témoigner dans cette affaire d'homicide contre un membre important du
03:04 crime organisé ici à San Juan.
03:07 Comme cette femme courait un grand danger et qu'elle avait fait l'objet de menaces,
03:13 elle était sous la protection de la police.
03:14 Jessica passait ses journées au poste de police.
03:19 Le soir, les enquêteurs de la section des homicides la conduisaient chez sa grand-mère
03:23 pour la nuit.
03:24 Le procès commença en mai 1980.
03:28 Les procureurs avaient hâte d'obtenir enfin un verdict de culpabilité contre ce baron
03:33 de la drogue.
03:34 Au cinquième jour du procès, on trouvait un corps dans un champ de canne à sucre près
03:39 de San Juan.
03:40 C'était Jessica Trujillo, le seul témoin contre le chef du gang.
03:46 Une autopsie permit de découvrir qu'elle avait été tuée de deux balles tirées à
03:51 bout portant.
03:52 La jeune femme était alors enceinte de trois mois.
03:56 Le seul indice que l'on recueillit fut un chapeau de paille près du corps.
04:02 Ce meurtre sordide ébranla les résidents de l'île, notamment l'agent spécial Dirosario
04:09 du FBI.
04:10 Tout le monde savait que la police protégeait Jessica.
04:17 Selon les rumeurs, du moins au début, et ce même si elle était sous la protection
04:24 de la police, elle aurait été tuée par un policier.
04:28 Tout d'un coup, l'impensable devenait possible.
04:32 Le bureau d'enquête spécial de Puerto Rico, appelé aussi NIE, travaillait alors sur une
04:39 éventuelle affaire de corruption au sein de la police.
04:41 Il demande à l'aide du FBI.
04:44 C'était une question de confiance.
04:47 En qui pouvait-on avoir confiance ? Le NIE pensait qu'il valait mieux faire confiance
04:53 au FBI que de se rendre au service de police pour tenter d'y trouver quelqu'un de confiance
04:58 pour mener cette enquête.
04:59 Les enquêteurs finirent par retrouver le policier qui avait reconduit Jessica chez
05:05 sa grand-mère le soir où l'on avait trouvé son corps.
05:07 L'enquêteur Victor Soussey déclara que son collègue, l'enquêteur Gil Valera,
05:13 et lui-même avaient conduit Jessica à la maison comme prévu.
05:16 Selon lui, il l'avait laissée devant la maison de sa grand-mère.
05:20 Victor ajouta qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qui avait pu lui arriver après
05:25 leur départ.
05:26 Peut-être quelqu'un l'avait-il enlevée ? Les agents vérifirent la version des faits
05:31 de Victor.
05:32 On a interrogé plusieurs personnes.
05:36 On est allé chez sa grand-mère et l'on a mené notre enquête dans le quartier.
05:40 Personne n'avait vu Jessica de toute la journée.
05:44 C'est alors que le seul indice qu'on avait recueilli plus tôt disparut.
05:50 Le chapeau de paille trouvé près du corps de Jessica avait mystérieusement été enlevé
05:56 du casier où il était conservé.
05:58 Les médias signalèrent alors que le chef de la section des homicides portait souvent
06:03 un chapeau de paille comme celui dont il était question.
06:05 Et les agents établirent que la voiture utilisée pour reconduire Jessica chez elle appartenait
06:11 au chef de la section des homicides lui-même, Emterio Benitez.
06:16 Les agents réquisitionnèrent la voiture qui fut ensuite examinée par des techniciens
06:22 du FBI.
06:23 L'intérieur avait été nettoyé depuis peu, selon l'agent spécial Manuela Ponte du
06:30 NIE.
06:31 On pouvait littéralement sentir l'odeur de javelisant dans la voiture.
06:35 On croyait qu'elle avait été nettoyée parce qu'il s'était vraiment produit quelque
06:38 chose de grave dans cette voiture, comme un meurtre ou quelque chose d'autre que l'on
06:42 tentait de cacher.
06:43 Les techniciens du FBI démontèrent la voiture.
06:49 Sous le siège du conducteur, ils trouvèrent une importante quantité de sang séché.
06:55 Ils en découvrirent également sous le tableau de bord et derrière le panneau de la portière
07:02 à côté du passager.
07:03 À en juger par la façon dont le sang s'était répandu dans la voiture, on croyait que quelqu'un
07:11 avait été tué à l'intérieur de ce véhicule.
07:15 Les techniciens trouvèrent également des indices balistiques, des marques qui semblaient
07:19 avoir été causées par des projectiles tirés à l'intérieur du véhicule.
07:23 Au labo du FBI, les experts comparèrent les échantillons de sang à celui de Jessica
07:28 prélevés lors de l'autopsie.
07:29 Ils eurent du mal à prouver qu'ils provenaient d'une même personne.
07:33 On n'avait pas encore les analyses d'Aliane.
07:37 On pouvait seulement affirmer que le groupe sanguin était le même que celui de Jessica.
07:41 On ne pouvait pas déclarer formellement que c'était le sien.
07:44 Emmett Elrio, le chef de la section des homicides, déclara qu'il avait nettoyé l'intérieur
07:51 de sa voiture avec du javelisant après y avoir transporté un animal mort.
07:55 Selon lui, les marques de projectiles avaient été causées par un tir accidentel de son
07:59 arme quelques mois plus tôt.
08:01 Il ignorait pourquoi on y avait trouvé du sang et ajouta que des dizaines de personnes
08:05 avaient accès à sa voiture en raison des ressources limitées de leur poste de police.
08:09 Presque tout le monde de la section des homicides se servait de sa voiture.
08:16 Dès qu'il manquait de véhicule, ils utilisaient le sien.
08:20 On ne pouvait donc pas savoir qui s'était trouvé à bord.
08:27 On ne disposait pas suffisamment d'indices matériels.
08:32 On avait bien des preuves indirectes, mais pas de preuves formelles.
08:35 Et quand on passe aux accusations, on veut réellement avoir un dossier en béton et
08:41 remporter cette cause.
08:42 On ne voulait pas prendre des risques inutiles et ensuite échouer parce qu'on serait passé
08:48 prématurément aux accusations.
08:50 Comme ils enquêtaient sur des policiers qu'ils ignoraient en qui ils pouvaient faire confiance,
08:55 l'agent spécial Angelo Klass et le reste de l'équipe ne devaient laisser filtrer
08:58 aucune information.
08:59 Quand on a commencé, on nous a prêté un bureau et personne n'avait le droit d'y
09:04 entrer à moins qu'il ne travaille sur l'enquête.
09:06 Les agents devaient absolument obtenir la collaboration de quelqu'un de l'intérieur.
09:11 Ils vérifirent les dossiers des enquêteurs Gil Valera et Victor Soucey, qui étaient
09:15 censés avoir reconduit Jessica chez elles.
09:17 On a dressé leur profil.
09:21 On a interrogé les autres agents à propos d'eux.
09:26 On en a appris un peu sur ces types.
09:30 On croyait que des deux, le plus sérieux, le bon flic, si vous voulez, était Victor.
09:38 On a alors décidé de faire appel au sens de la justice de Victor.
09:45 À ce moment-là, Victor terminait sa formation dans la garde nationale aux États-Unis.
09:51 Les agents furent prêts dès qu'il fut de retour.
09:53 On l'a abordé à l'aéroport et on lui a dit qu'on voulait lui parler.
10:01 On l'a emmené avec son accord à un appartement qu'on avait loué secrètement.
10:07 On lui a dit « si tu ne collabores pas avec nous, on va mener notre enquête et on va
10:18 sans doute t'inculper.
10:19 Tu ne pourras plus voir ta famille et tu vas certainement perdre ton grade aussi.
10:25 Tu vas te retrouver dans un pénitencier fédéral.
10:28 Pour toi, le seul moyen d'échapper à tout ça, c'est de tout nous dire et de coopérer.
10:35 » Ils assurèrent ensuite à l'enquêteur qu'ils le protégeraient.
10:41 Après quelques heures, Victor accepta finalement de collaborer.
10:45 Il reconnut avoir menti plus tôt.
10:47 Il n'avait pas reconduit Jessica chez elle ce soir-là comme il l'avait déclaré.
10:51 C'est le chef qui lui avait demandé de dire ça.
10:55 Mais son collègue et lui n'avaient pas reconduit la jeune femme chez elle.
10:59 Il ignorait d'ailleurs qui l'avait fait.
11:01 Victor ajouta que plusieurs enquêteurs étaient impliqués dans une série d'activités criminelles.
11:07 Il se faisait appeler « El Muerta Escuadra », l'Esquadre de la mort.
11:14 Il s'est mis à nous donner des noms et à nous parler des crimes.
11:19 On prenait des notes.
11:21 Ça a duré pendant des jours.
11:24 Grâce à une série d'entrevues, on put bientôt évaluer l'ampleur de cette affaire de corruption.
11:30 Pendant les dix ou quinze premières rencontres avec Victor,
11:35 on a identifié 65 individus, la plupart des agents de police, qui étaient mêlés à des crimes.
11:42 Mais il y avait aussi dans leur organisation des avocats et des hommes d'affaires.
11:48 On a alors décidé de déterminer quels étaient les différents groupes
11:52 et qui était mêlé à ces activités criminelles.
11:55 On voulait aussi déterminer quel genre de crime ils avaient commis.
11:59 On a constaté qu'il y avait 19 groupes différents.
12:03 L'agent spécial d'Irosario aida à l'identification des principaux acteurs de cette affaire de corruption.
12:11 La majorité des agents qui étaient corrompus provenaient d'une section spécifique du poste de police.
12:21 C'était le CIC, la section des enquêtes criminelles.
12:27 Le CIC était constitué des enquêteurs les plus haut gradés de la police.
12:31 Ils étaient aussi les plus puissants.
12:34 On pourrait dire qu'ils avaient leur propre fief.
12:37 Ils faisaient ce qu'ils voulaient
12:41 et n'avaient pas à répondre à quiconque de leurs actions.
12:47 Le CIC était responsable de toutes les saisies de drogue à San Juan.
12:53 Ils sont devenus très puissants
12:56 et ils ont tissé des liens avec des informateurs du marché noir.
13:01 Selon Victor, ces informateurs étaient devenus des complices
13:05 pour une série de vols à main armée, d'enlèvement et même de meurtre sur commande.
13:11 Les trafiquants de drogue étaient des cibles faciles pour les squads de la mort.
13:14 Aucun de ces trafiquants ne pouvait porter plainte pour des vols de stupéfiants
13:17 et encore moins s'il était abattu lors d'un de ces vols.
13:22 Chaque fois qu'on rencontrait Victor,
13:25 on en apprenait davantage sur l'organisation
13:29 parce qu'il ne nous donnait pas seulement les noms des types qu'il connaissait personnellement
13:33 au sein du service de police et qui avaient participé aux crimes,
13:37 mais il nous fournissait également des détails spécifiques sur ces crimes.
13:44 Victor dit aux agents ce qu'ils savaient du meurtre du négociant en diamants Stephen Brooks.
13:49 Il ajouta que les enquêteurs du CIC avaient entendu parler de l'arrivée de Brooks
13:53 par le biais du bijoutier qu'ils devaient rencontrer.
13:56 Ils avaient forcé l'homme à se ranger au bord de la route,
13:59 sachant qu'il transportait beaucoup de diamants.
14:02 Un agent de police peut vous arrêter n'importe où.
14:06 Il peut vous arrêter dans la rue et vous demander qui vous êtes et tout le reste.
14:10 Et c'est cela qu'ils faisaient.
14:14 Ils ont l'autorité pour arrêter des gens.
14:17 Ces policiers d'expérience s'assuraient qu'il n'y aurait pas de témoins.
14:28 [Coup de feu]
14:30 Comme le CIC enquêtait ensuite sur ces homicides,
14:43 il était plutôt facile de brouiller les pistes.
14:46 Les révélations de Victor ébranlèrent les agents qui enquêtaient sur l'affaire.
14:54 Ces hommes n'étaient pas des inconnus.
14:58 Je les connaissais bien.
15:01 C'était vraiment effroyable de penser que ces policiers étaient allés jusque-là.
15:07 Ces policiers qui avaient pourtant prêté serment
15:11 et juré de faire respecter les lois et de protéger la population.
15:16 Sans leur insigne,
15:21 ces hommes n'avaient rien de différent des autres criminels.
15:27 Peu importait le temps qu'il faudrait,
15:29 le FBI et le NIE étaient déterminés à démenter l'escouade de la mort.
15:34 À Puerto Rico, le FBI et le NIE enquêtaient sur un réseau de policiers corrompus
15:43 qui se faisait appeler l'escouade de la mort.
15:46 L'agent spécial Angelo Klass menait cette enquête complexe.
15:51 L'objectif principal était d'identifier le plus de gens possibles
15:54 mêlés à cette corruption à Puerto Rico.
15:58 Ensuite, on devait déterminer quels crimes ils avaient commis
16:03 et trouver les preuves qui nous permettraient de les faire condamner.
16:07 L'enquêteur Victor Soucet avait corroboré plusieurs faits,
16:10 mais les agents avaient besoin d'indices matériels pour lancer des poursuites.
16:15 Une des premières choses qu'on devait faire, c'était de voir si Victor avait été honnête avec nous ou pas.
16:21 On devait vérifier s'il nous avait dit toute la vérité.
16:26 On a donc décidé de lui faire porter un micro,
16:29 brancher à une enregistreuse et de l'envoyer parler à certains suspects.
16:34 L'agent spécial Jim Byrd aida Victor à se préparer pour ces rencontres enregistrées.
16:40 Il avait la mission d'entamer la conversation.
16:43 Les gens qui, selon nous, étaient mêlés à ces affaires,
16:46 parleraient alors de leurs futurs projets ou des crimes qu'ils avaient déjà commis.
16:50 C'était ça qu'on espérait obtenir.
16:53 C'était une mission dangereuse.
16:55 Si les flics corrompus soupçonnaient Victor de les trahir, ils le tueraient.
17:00 Il s'attaquait à des policiers et il devait être prudent.
17:06 Mais comme Victor était lui aussi un policier,
17:09 il savait jusqu'où il pouvait aller et il savait aussi comment se protéger.
17:16 Victor commença par parler aux policiers qu'il connaissait le mieux.
17:21 Un des contacts de Victor était Julio César,
17:24 qui avait été chef de l'équipe des arrestations spéciales pour la police de Porto Rico.
17:28 Victor avait tissé des liens avec lui.
17:31 Ils se fréquentaient et prenaient souvent un verre ensemble.
17:35 Julio reconnut lors d'une conversation enregistrée qu'il avait commis des crimes.
17:39 Grâce à ces indices compromettants, les agents puent resserrer la surveillance des suspects.
17:45 On avait assez d'indices pour poser des micros dans la voiture de Julio
17:51 et sur sa ligne téléphonique.
17:56 Grâce aux micros sur le téléphone, les agents pouvaient écouter et enregistrer
17:59 toutes les conversations où Julio discutait de ses crimes.
18:03 Mais la tâche n'était pas aisée, car les policiers d'expérience sont prudents,
18:06 même sur leur ligne téléphonique personnelle,
18:08 comme en témoigne l'agent spécial d'Hirosario.
18:12 La plupart de ces conversations étaient codées.
18:17 Ce n'étaient pas des conversations normales.
18:21 On a dû analyser les dossiers de plusieurs types pour comprendre de qui ils parlaient.
18:28 On a fait un gros travail d'analyse de ce qu'on recueillait.
18:33 Un des enquêteurs auxquels Julio parlait souvent était Gil Valera.
18:36 Quand ce dernier fit à son tour des déclarations compromettantes,
18:40 les agents purent élargir encore davantage leur réseau de surveillance.
18:44 On avait un motif raisonnable pour surveiller la ligne de Gil,
18:47 et à partir de cela, on a identifié ses complices.
18:50 En outre, on les entendait planifier leurs coups,
18:53 les vols et les manœuvres d'extorsion, entre autres.
18:58 Les agents du FBI et du NIE travaillaient de concert
19:01 pour se constituer des dossiers complets sur tous les crimes des suspects.
19:06 Quand une équipe enquêtait sur un cas particulier,
19:10 elle se rendait compte que ce n'était qu'un élément de tout ce dossier de corruption.
19:16 En conséquence, on devait enquêter sur 16, 17, 18, 19 ou même 20 cas en même temps.
19:26 Mais jusque-là, personne n'avait reconnu être impliqué dans le meurtre de Jessica Trujillo.
19:33 Les enquêteurs ne disposaient que d'un seul suspect pour ce cas,
19:36 le chef de la section des homicides de Puerto Rico.
19:39 Les agents étaient résolus à trouver le meurtrier et à résoudre cet homicide
19:42 qui avait donné naissance à l'enquête sur cette affaire de corruption.
19:46 Le meurtre de cette femme et l'enquête qui l'avait suivie avaient ouvert une boîte de pandore.
19:52 Ces individus n'étaient pas mêlés à un seul meurtre.
19:55 Ils commandaient des meurtres, se livraient à de l'extorsion,
19:58 enlevaient des gens, commettaient des fraudes et se livraient à du chantage.
20:02 Ils commettaient à peu près tous les crimes auxquels on pourrait penser.
20:09 Plus Victor infiltrait le groupe de policiers corrompus,
20:12 plus ceux-ci lui parlaient des crimes qu'il planifiait.
20:15 En février 1981, ils discutèrent d'un meurtre sur commande.
20:20 Au cours d'une rencontre en particulier,
20:25 Trujillo a mentionné au reste du groupe qu'on l'avait approché
20:31 pour tuer un journaliste dans la région sud de Puerto Rico.
20:37 Trujillo proposa que Victor s'en occupe, peut-être pour tester sa loyauté envers le groupe.
20:42 Les agents ne pouvaient les laisser commettre ce meurtre,
20:45 mais ils ne voulaient pas compromettre leur enquête non plus en procédant à des arrestations trop rapidement.
20:51 On a décidé que la meilleure chose à faire serait de contacter directement le journaliste,
20:58 lui dire que sa vie était en danger, qu'on enquêtait sur cette affaire
21:02 et qu'il ferait mieux de quitter Puerto Rico et de se tenir à distance.
21:07 Le journaliste disparut pendant un mois.
21:11 Ça nous a laissé assez de temps, grâce à l'aide de Victor,
21:16 de convaincre Julio et le reste du groupe que c'était une mauvaise idée que de tuer un journaliste.
21:23 De fait, c'était carrément stupide, parce que ça attirait l'attention des médias sur eux
21:31 et que l'attention serait alors insoutenable.
21:34 Ils devaient oublier ce meurtre et c'est exactement ce qu'ils ont fait.
21:40 Convaincu que le meurtre du journaliste entraînerait trop de publicité, Julio refusa finalement de le commettre.
21:47 Chacun de ces mots était enregistré et permettait aux agents de se constituer un dossier.
21:52 Il y avait des micros dans la voiture de Victor.
21:56 Donc, quand quelqu'un se trouvait avec lui à bord, on enregistrait aussi ces conversations dans la voiture.
22:03 Malgré plusieurs mois d'enquête, les agents étaient toutefois loin d'avoir atteint leur objectif,
22:09 c'est-à-dire arrêter et inculper tous les policiers corrompus.
22:12 Victor n'avait pas accès à toutes les personnes qui nous intéressaient,
22:16 il ne pouvait leur soutirer des informations.
22:19 Il y avait toujours de gros trous dans nos dossiers.
22:22 Les enquêtes en commençaient à peine et ceux d'entre nous qui étions impliqués le savions très bien.
22:27 C'était une enquête à long terme, on n'entretenait aucune illusion quant à l'issue rapide de cette affaire.
22:32 Un des suspects avec lesquels Victor n'avait pas tissé de lien était l'enquêteur Alejo Del Monte, le chef du CIC.
22:40 Les agents croyaient que c'était l'homme le plus puissant de toute l'organisation et sans doute le plus difficile à atteindre.
22:47 C'était un homme brillant.
22:52 Et à titre d'enquêteur, c'était l'un des meilleurs,
22:55 sinon le meilleur enquêteur en homicide qu'ils avaient jamais eu au sein de ce service de police.
23:01 Ça vous donne une idée du genre d'homme que c'était.
23:05 Les agents jurèrent malgré tout de démanteler l'escouade de la mort,
23:09 depuis les simples soldats jusqu'aux têtes dirigeantes de l'organisation.
23:16 À Puerto Rico, le meurtre de Jessica Trujillo en 1980 avait entraîné l'ouverture d'une enquête du FBI sur des policiers corrompus.
23:24 Les agents recueillaient des informations sur leur présumé crime.
23:29 Angelo Klass retardait le plus possible les arrestations.
23:32 Il y avait un nombre incroyable de gens mêlés à cette affaire.
23:37 On aurait pu les arrêter relativement à un crime en particulier,
23:41 mais cela se serait fait au détriment de notre objectif principal,
23:45 qui était d'identifier autant de gens que possible dans ce réseau de corruption à Puerto Rico.
23:50 L'enquêteur Victor Soussey était devenu informateur.
23:55 En avril 1981, il apprit que l'escouade de la mort avait l'intention de voler l'immeuble de la Puerto Rico Power,
24:02 une société d'électricité.
24:04 Pour créer une diversion, il devait poser une bombe à l'arrière de l'immeuble avant de faire irruption dans le bureau à l'avant.
24:10 Le vol était prévu au moment où il y aurait le plus d'argent liquide sur place, l'agent spécial Manuel Aponte.
24:16 Ils avaient appris on ne sait de qui, qu'il y aurait alors beaucoup d'argent à cet endroit.
24:21 Ils comptaient arriver avant les fourgons blindés pour y prendre l'argent.
24:25 On craignait qu'ils n'arrivent sur place et qu'ils se mettent à tirer pour prendre les lieux d'assaut.
24:31 On devait intervenir.
24:33 Mais les agents voulaient éviter de faire parler de leur enquête.
24:38 Ils devaient être prudents pour ne pas éveiller les soupçons des policiers.
24:41 Ils mirent alors un plan au point.
24:44 Le jour où le vol devait être commis, Victor avisa secrètement les agents du FBI.
24:53 Ceux-ci appelaient alors les responsables de la société pour leur parler de la menace à la bombe.
24:58 Alors que l'escouade de la mort se déplaçait vers l'immeuble, des dizaines de policiers fiables se mirent à la recherche de la bombe.
25:07 Quand les suspects sont arrivés, l'endroit était rempli de policiers, donc ils ne sont pas passés à l'action.
25:13 On a gagné cette victoire, du moins pour ce crime.
25:16 Ça nous a fait gagner une journée.
25:19 Après plus d'un an, les agents s'étaient constitués de solides dossiers sur plusieurs membres de l'escouade de la mort.
25:27 Mais ils n'avaient toujours rien sur Alejo Del Monte, le présumé chef du gang.
25:31 Victor a pris alors une bonne nouvelle aux agents.
25:35 On nous a annoncé que Julio César avait invité Victor à l'accompagner à Caguas, une ville voisine, pour y rencontrer Alejo.
25:43 C'était un coup de chance inespéré.
25:46 On espérait que Victor pourrait enregistrer Alejo alors que celui-ci discutait de ses crimes.
25:51 Victor était d'accord pour enregistrer la rencontre, mais les agents se mirent à craindre qu'Alejo ne trouve le micro.
25:59 Victor s'était habitué à porter cette enregistreuse et il voulait absolument le faire.
26:04 Il en a discuté solidement avec nous.
26:06 Il voulait porter cette enregistreuse, mais on a refusé.
26:09 On lui a dit "non, il n'est pas question que tu portes cette enregistreuse".
26:13 En décembre 1981, Victor et Julio se rendirent chez Alejo.
26:20 Comme Victor ne pouvait pas enregistrer la rencontre, les agents avaient besoin de son aide.
26:27 Pour enregistrer la rencontre, les agents avaient besoin qu'il soit témoin lorsqu'Alejo discuterait de ses crimes.
26:32 Comme on l'avait présumé, Alejo craignait les micros et il fouilla discrètement Victor.
26:38 Alejo voulait savoir s'il y avait une enregistreuse sur lui.
26:43 Heureusement, l'informateur n'en avait pas.
26:46 S'il y avait une enregistreuse sur lui, il aurait été démasqué ce même soir.
26:54 Alejo entraîna Julio à l'intérieur pour lui parler en privé.
26:57 Victor et les agents craignaient qu'il eusse découvert qu'il était informateur.
27:01 Cette crainte se révèle à fonder lors du retour à la maison.
27:05 Alors qu'ils se trouvaient dans la voiture en direction de San Juan, Julio a dit
27:13 "Tu sais qu'Alejo croit que tu travailles peut-être pour le gouvernement fédéral".
27:19 Et c'est la première fois qu'on a entendu que Victor avait été démasqué.
27:24 Victor essaya de convaincre Julio qu'il pouvait lui faire confiance.
27:31 Mais bientôt les agents apprirent que ses efforts étaient vains.
27:35 C'était vers Noël 1981 et on faisait de la surveillance électronique.
27:46 Lors d'une conversation, on a appris que ces types avaient mis un plan au point
27:50 pour faire assassiner Victor parce qu'ils savaient qu'il coopérait avec nous.
27:54 Les enquêteurs contactèrent Victor pour lui annoncer que sa mission était terminée.
28:03 Je me souviens que Victor ne voulait pas abandonner.
28:08 Il voulait qu'on continue de recueillir des preuves contre ces flics.
28:13 On lui a fait écouter l'enregistrement, il a alors baissé la tête.
28:16 Il a réalisé que tout était fini et que sa famille et lui devaient partir.
28:20 Les agents firent sortir Victor et sa famille de Puerto Rico
28:26 et les mirent sous un programme de protection des témoins
28:29 avant que l'escouade de la mort ne les trouve.
28:32 Quand Victor cesserait de répondre à son téléphone,
28:35 les policiers corrompus sauraient qu'il faisait l'objet d'une enquête.
28:39 Ils parleraient moins et leur organisation serait plus difficile à démanteler.
28:42 Les agents poursuivirent l'enquête malgré tout.
28:46 À ce stade, on avait établi d'autres liens avec des agents du service de police.
28:56 Ils n'étaient peut-être pas en mesure de recueillir autant d'informations que Victor,
29:05 mais ils nous en fournissaient assez pour qu'on puisse faire avancer l'enquête.
29:10 Les agents devaient trouver des preuves solides contre le plus dangereux policier, l'agent Alejo Del Monte.
29:19 On avait appris, non seulement par le biais de Victor, mais aussi par d'autres policiers,
29:27 qu'Alejo avait coordonné tous ces crimes, surtout les meurtres des bijoutiers.
29:35 C'était lui qui commandait ces meurtres, qui faisait tuer des gens.
29:39 Alejo était donc la cible à atteindre.
29:43 Jusque-là, les agents n'avaient rien de solide contre le chef Alejo Del Monte,
29:50 mais c'était sur le point de changer.
29:53 Le 1er septembre 1982, deux ans après le début de l'enquête,
30:01 Mario Ramirez rentrait chez lui en voiture après avoir travaillé à la bijouterie de son père.
30:06 Il ignorait que son univers était sur le point de basculer.
30:13 Un groupe de marmées enleva le jeune homme dans la ville de San Juan à Puerto Rico.
30:19 Ce soir-là, le père de Mario reçut un appel.
30:22 Son interlocuteur lui dit qu'ils avaient enlevé Mario
30:27 et qu'il le remettrait en liberté en échange d'une rançon de 500 000 dollars.
30:31 Il ajouta qu'il rappellerait pour lui donner ses comptes.
30:34 Il a donc décidé de le faire.
30:37 Il a donc décidé de le faire.
30:40 Il a donc décidé de le faire.
30:44 En échange d'une rançon de 500 000 dollars, il ajouta qu'il rappellerait pour lui donner ses consignes.
30:48 Si quelqu'un alertait la police, il tuerait Mario.
30:51 Pendant des heures, la famille se questionna sur ce qu'elle devait faire.
30:55 Le père de Mario appela alors son voisin, l'agent spécial Angelo Klass du FBI.
31:01 Par hasard, la victime et son père vivaient devant chez moi et c'était des amis personnels.
31:06 Klass se rendait aussitôt chez son voisin en rentrant secrètement par la porte arrière.
31:14 Après avoir entendu ce qui était arrivé, Klass demanda des agents en renfort.
31:18 Il leur demanda de se garer dans les rues adjacentes et d'éviter d'être repérés.
31:22 On devait être prudent parce que je soupçonnais les ravisseurs de surveiller la maison de Mario.
31:28 L'équipe discuta alors de l'affaire.
31:33 Plus tôt, un informateur avait signalé qu'Alejo del Monte avait l'intention d'enlever le fils d'un bijoutier.
31:42 L'agent spécial Jim Byrd montra à la famille Ramirez comment prolonger au maximum les conversations
31:47 afin qu'on puisse découvrir où Mario était retenu captif.
31:51 On essaie de les entraîner avant l'appel. On leur demande la prochaine fois qu'il va appeler, qu'allez-vous lui dire ? Que ferez-vous ?
31:57 Les agents se gardèrent toutefois de dire à la famille de Mario que si l'escouade de la mort était responsable de son enlèvement,
32:04 il risquait de ne jamais plus le revoir en vie.
32:08 Dès le début, et en nous basant sur ce qu'on avait appris à propos des types mêlés à l'affaire,
32:12 on savait que Mario serait vraisemblablement tué, que les ravisseurs touchent l'argent de la rançon ou non.
32:20 Ses chances de survivre à cet enlèvement étaient très minces.
32:24 Au cours des jours suivants, le FBI enregistra plusieurs appels.
32:37 Pour gagner du temps, le père de Mario dit aux ravisseurs qu'il avait du mal à réunir toute la somme.
32:41 Le ravisseur descendit le montant de la rançon à 224 000 dollars en argent liquide et en bijoux.
32:47 Le père de Mario tentait de retenir le ravisseur le plus longtemps possible sur la ligne,
32:52 mais celui-ci savait à quel moment précis terminer l'appel.
32:55 Comme il était impossible de retracer la provenance des appels, les agents cherchèrent d'autres moyens de trouver les ravisseurs.
33:06 On était à la recherche du moindre indice.
33:08 Entendait-on la circulation des voitures en arrière-fond ou des bruits comme ceux qu'on entend la nuit dans les montagnes ?
33:13 On essayait de découvrir le plus d'éléments possibles en écoutant ces enregistrements en boucle.
33:18 L'écoute des enregistrements permit aux agents de tirer une conclusion incroyable.
33:24 Les gens qui écoutaient ces enregistrements et qui connaissaient Alejo personnellement ont dit « c'est la voix d'Alejo ».
33:32 Ils croyaient que c'était lui au bout du fil.
33:36 Les agents mirent Alejo et les autres policiers corrompus sous surveillance.
33:40 Comme Alejo était un lieutenant-colonel, il saurait facilement qu'on le surveillait. On devait être prudent.
33:46 Le quatrième jour, la famille reçut un autre appel.
33:52 L'agent Fernando Candelario du FBI écoutait.
33:56 Un type avec une voix particulière était à l'autre bout du fil.
34:03 Il a été très précis sur l'endroit où l'argent devait être laissé.
34:07 Il a décrit un pont près de l'autoroute Caguas.
34:12 Le ravisseur déclara que l'argent et les bijoux devaient être mis dans une taie d'oreillers et jetés dans l'herbe près du pont.
34:19 La rançon devait être apportée dans l'heure qui suivait et aucun policier ni agent du FBI ne devait être présent.
34:28 On a essayé de retracer la provenance de l'appel, mais c'était trop court.
34:33 Cet homme était rusé.
34:36 Il semblait savoir exactement le temps qu'il avait à sa disposition pour faire ses demandes.
34:43 L'escouade de la mort avait déjà tué d'autres victimes d'enlèvement.
34:48 Les proches de Mario, eux, priaient pour que cette fois-ci, la rançon soit suffisante pour que la vie de cet innocent jeune homme soit épargnée.
34:57 Le FBI et le NIE de Porto Rico croyaient qu'un gang de policiers corrompus connus sous le nom d'Escouade de la Mort avait enlevé Mario Ramirez.
35:06 Le 4 septembre 1982, les agents surveillèrent l'endroit où devait être laissée la rançon.
35:16 C'était près d'un pont à l'extérieur de San Juan, l'agent spécial Manuel Aponte du NIE.
35:22 Il y avait quelques-uns de nos agents sur place. Ils sont arrivés discrètement par la route. Ils se tenaient à distance, dans les buissons.
35:34 Le père de Mario se dirigea vers l'endroit où la rançon devait être laissée. Il était protégé par un agent armé caché dans sa voiture.
35:43 L'agent spécial Fernando Candelario dirigeait son équipe.
35:48 Il y avait un avion qui nous assistait du haut des airs. Vous pourriez être surpris à quel point un avion peut être silencieux.
35:54 C'était la nuit. Les lumières de l'avion étaient éteintes afin que le ravisseur ne puisse pas le voir.
36:01 Des dizaines d'agents surveillaient les lieux depuis le sol. Ils essayaient d'être invisibles.
36:07 Une fois toute l'équipe en place, le père de Mario se dirigeait vers le haut des airs.
36:13 Ils essayaient d'être invisibles. Une fois toute l'équipe en place, le père de Mario laissa la rançon près du pont comme on le lui avait demandé.
36:20 Les agents attendirent de voir arriver les ravisseurs.
36:50 Bientôt, le pilote aperçut un véhicule s'approcher.
36:54 Le pilote a vu un véhicule se garer près du pont. Un homme en est descendu.
37:02 Apparemment, l'homme a trouvé ce qu'il était venu chercher. Le paquet rempli d'argent.
37:08 Il est remonté dans son véhicule et il est parti.
37:16 L'agent spécial Jim Byrd.
37:23 La voiture a alors emprunté l'autoroute. Un avion et des unités au sol essayaient de suivre l'individu en possession de 224 000 dollars. On ignorait toujours où se trouvait la victime.
37:34 L'agent spécial Angelo Klass enquêtait sur cette affaire de corruption policière depuis deux ans.
37:41 On ignorait qui se trouvait à bord de cette voiture. On a demandé à l'un de nos agents de la doubler et de jeter un coup d'œil à l'intérieur.
37:49 Après avoir doublé l'auto, il nous a appelé pour nous dire "Vous ne me croirez pas, c'est Alero".
37:57 Alors que les agents le surveillaient à distance, Alero changea de voiture.
38:06 Le pilote continua de suivre la première voiture pendant que les agents au sol prenaient Alero en filature.
38:13 On ignorait dans quel véhicule se trouvait la rançon, mais c'était le moindre des soucis des enquêteurs.
38:19 Notre objectif principal c'était de sauver la victime, même si on devait perdre la rançon.
38:25 Quand le véhicule s'est mis en marche, on ne voulait pas que les agents roulent juste derrière lui.
38:31 On voulait rester assez loin pour ne pas être repéré et pour ne pas entraîner la mort de la victime.
38:37 Alors qu'Alero arrivait dans son quartier, les agents décidèrent de passer à l'action avant qu'il n'ait accès à un téléphone.
38:45 On pensait que si on arrêtait Alero, ses complices n'auraient plus de raison de tuer Mario.
38:52 Parce que c'était Alero qui devait leur en donner l'ordre.
38:57 Les agents passèrent à l'action à la maison du suspect.
39:00 L'agent spécial d'Hero Sario mit ses collègues en garde.
39:05 J'ai dit aux agents par radio, faites attention, il a toujours un Uzi sur lui.
39:11 Faisant fi des ordres des agents, Alero semblait s'emparer de son arme.
39:18 Un agent du NIE fit alors feu en guise de feu.
39:23 La balle est passée si proche qu'un de ses tapans s'est perforé et son oreille s'est alors mise à saigner.
39:28 Les agents ne trouvèrent pas la rançon, il n'y avait aucune trace de Mario.
39:35 On fouilla la maison d'Alero, mais on ne trouva aucun indice.
39:42 Le pilote d'avion perdit alors la trace de Mario.
39:49 Le pilote d'avion perdit alors la trace de la première voiture.
39:53 La mission semblait être fichue.
39:58 Un lieutenant-colonel de la police de Porto Rico avait été arrêté pour enlèvement,
40:05 mais on n'avait pas retrouvé la victime, ni la rançon.
40:10 Mario se trouvait quelque part.
40:18 Les agents tentèrent de contraindre Alero de leur dire où la victime était retenue captive.
40:22 Il niait tout en bloc. C'était "vous avez le mauvais type", "j'ignore de quoi vous parlez",
40:30 "je suis le lieutenant-colonel de la police de Porto Rico et vous avez fait une grossière erreur".
40:35 Les agents faisaient l'impossible pour trouver les autres suspects.
40:44 On arrêtissait les rues de Caguas et celles de la banlieue à la recherche des voitures de ces criminels.
40:50 Le temps passait et les agents avaient de moins en moins d'espoir quand...
40:58 Ils ont laissé Mario au bord d'une route près de San Juan.
41:02 Il a appelé chez lui depuis une cabine téléphonique et a dit "ils m'ont relâché".
41:08 On est allé le chercher et on l'a reconduit chez lui.
41:13 Il semblait bien que l'arrestation d'Alero avait rendu ses complices nerveux et qu'ils avaient décidé de relâcher Mario.
41:19 Le jeune homme était enfin chez lui.
41:22 Je n'avais jamais vu nos agents du FBI pleurer.
41:27 C'est vous dire à quel point c'était émouvant.
41:31 À ce stade, on s'effichait pas mal de retrouver la rançon.
41:35 On était seulement content de le voir chez lui.
41:42 Une fois Alero en détention, il était temps d'arrêter tous les autres policiers.
41:46 Un juge de la cour fédérale signa les actes d'accusation de 32 personnes, surtout des policiers corrompus.
41:52 Les agents l'émirent rapidement en détention.
41:55 Le chef de la section des homicides, Emetario Benitez, collabora enfin et raconta comment Jessica Trujillo avait été tuée.
42:02 Tout avait commencé par ce meurtre.
42:05 Le baron de la drogue contre lequel elle devait témoigner leur avait donné la somme de 20 000 dollars pour la tuer.
42:12 Selon Emetario, Gil Valera et lui raccompagnaient la jeune femme chez sa grand-mère ce soir-là.
42:18 En route vers la maison, ils l'avaient tuée.
42:22 Ils roulaient à travers des champs de canne à sucre dans un secteur rural de l'île.
42:27 Quand on s'en criait "gare",
42:30 ils ont fait feu.
42:35 Gil l'avait tuée depuis la banquette arrière.
42:38 Ils ont tiré de nouveau.
42:40 Ils se sont arrêtés et ont abandonné son corps dans un champ de canne à sucre avant de repartir.
42:46 Plus tard, Emetario s'était rendu compte que Jessica, par plaisanterie, avait épinglé sur elle sa carte d'identité.
42:54 Il était retourné sur les lieux pour y prendre sa carte,
43:01 mais avait oublié de reprendre son chapeau de paille.
43:06 Le fait que l'escouade de la mort ait commis un meurtre avec une telle insouciance,
43:10 en abattant une jeune femme qui portait l'insigne du chef de la police et son chapeau,
43:14 montrait à quel point il se croyait intouchable.
43:17 Ce meurtre a été commis sans planification quant à la personne qui devait appuyer sur la détente
43:22 et l'endroit où il devait être commis.
43:25 Il l'a simplement tué dans la voiture du chef de la section des homicides.
43:29 L'enquête de deux ans portait sur la police un message de la police.
43:34 L'enquête de deux ans portait sur la plus grosse affaire de corruption de Porto Rico.
43:38 La plupart des policiers furent condamnés à des peines d'emprisonnement,
43:42 s'échelonnant de huit ans jusqu'à des peines d'emprisonnement à vie.
43:45 C'est horrible. Il n'y a rien de pire que de penser que ces gens,
43:49 qui étaient censés protéger la population, leur faisaient exploser la cervelle pour de l'argent.
43:54 Aujourd'hui, la police de Porto Rico a changé.
43:59 La division du CIC n'existe plus.
44:03 Les citoyens de Porto Rico peuvent de nouveau faire confiance aux hommes et aux femmes
44:07 qui ont juré de les protéger.
44:10 [Musique]

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