SMART BOURSE - Emission du jeudi 8 février

  • il y a 7 mois
Jeudi 8 février 2024, SMART BOURSE reçoit Paul Jackson (Responsable mondial de la recherche en allocation d'actifs, Invesco) , Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management) , Jean-Jacques Ohana (Consultant indépendant - Membre du Board de la fintech, Ai For Alpha) et Samy Chaar (Chef économiste, Lombard Odier)

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00:00 [Musique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct sur Bismarck TV,
00:17 à retrouver en replay chaque soir sur Bismarck.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:23 Au sommaire de cette édition ce soir, des marchés et des indices actions qui continuent de bien résister et de résister même à des niveaux records ou quasi records pour la plupart des grands indices actions du monde développé.
00:38 On le voit en Europe, on le voit également aux Etats-Unis avec un S&P 500 qui semble programmé pour franchir l'objectif des 5000 points qui, je le rappelle,
00:48 était il y a encore quelques mois un objectif que les stratégistes avaient en tête pour la fin d'année 2024.
00:54 On aura donc atteint cet objectif beaucoup plus tôt que prévu à la faveur notamment des publications de résultats d'entreprises et c'est à ce titre une grosse journée en termes de publications
01:05 avec des poids lourds mondiaux en Europe et aux Etats-Unis qui publient leurs résultats du trimestre écoulé.
01:11 On peut évoquer Unibail, Rodamco, Westfield, Kering à Paris et en Europe, Adyen également dans le secteur de la FinTech et puis des résultats plus compliqués pour Crédit Agricole ou encore Société Générale dans le secteur bancaire.
01:25 Le marché aux Etats-Unis salue la performance de Disney avec un violent rebond du cours de bourse et puis dans le secteur de la Tech et des semi-conducteurs on voit l'envolée du titre Arm Holding de près de 50%
01:37 au moment où on se parle qui a d'ailleurs largement bénéficié à la performance d'un groupe comme Softbank qui a pu tirer lui le marché asiatique et japonais ce matin puisqu'on a vu le Nikkei bondir encore de 2% pour marquer un nouveau record de plus de 30 ans sur le marché japonais.
01:56 Voilà la situation donc du moment, discussion à suivre évidemment avec nos invités de Planète Marché dans un instant et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique,
02:05 que nous disent les outils d'intelligence artificielle quant à la situation du marché, quant aux opportunités et aux risques.
02:12 C'est notre rendez-vous mensuel avec Jean-Jacques Oana, membre du board de la FinTech AI4Alpha qui viendra décrypter pour nous justement les signaux envoyés par ces outils d'intelligence artificielle de plus en plus utilisés par les gestionnaires d'actifs dans le monde des marchés.
02:29 [Générique]
02:38 Du vert au terme de cette séance en Europe et comme chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés avec Pauline Grattel.
02:46 La Bourse de Paris évolue dans le vert tout comme les autres bourses européennes d'ailleurs.
02:51 Séance chargée en termes de résultats d'entreprise. On commence avec Unibail/Rodamco/Westfield qui publie un bénéfice annuel de 1,4 milliard d'euros en progression de 5,2% sur un an et annonce la reprise du versement d'un dividende au titre de l'exercice 2023.
03:10 Ces résultats sont salués par le marché et le titre est en tête du CAC et progresse de plus de 6%.
03:16 Le groupe Kering fait état d'un bénéfice net en recul de 17% et d'un résultat en baisse de 4% au quatrième trimestre.
03:24 Une année qualifiée de difficile par François-Henri Pinault, son PDG. La marque Gucci qui représente 50% du chiffre d'affaires de Kering ralentit de 4% sur le trimestre.
03:35 Les ventes passent sous les 10 milliards d'euros.
03:38 Concernant les prévisions pour 2024, le PDG prévient que les investissements pour relancer Gucci pèseront sur le résultat opérationnel.
03:46 Malgré tout, le titre est en hausse de 4% aujourd'hui et les investisseurs sont soulagés sur le ralentissement de la demande de Gucci.
03:54 ArcelorMittal vise une hausse de 3 à 4% de la demande mondiale d'acier hors Chine pour l'année à venir.
04:01 Le sidérurgiste annonce un résultat supérieur aux attentes. Résultat et perspective salué par les investisseurs, le titre est en hausse de 4%.
04:10 Deux banques françaises étaient attendues aujourd'hui pour leur résultat du quatrième trimestre, Crédit Agricole et Société Générale.
04:17 La première finit lanterne rouge, la deuxième s'en sort un tout petit peu mieux.
04:22 Crédit Agricole fait état d'une baisse de revenus, notamment dans son activité d'assurance.
04:28 Le résultat net bancaire est en dessous des attentes, ce qui lui vaut donc la place de lanterne rouge du CAC aujourd'hui.
04:35 Le titre décline de 6%. Société Générale publie une baisse de ses résultats, mais moins forte que prévu, et fait état d'un trimestre globalement compliqué.
04:45 Malgré cela, le titre est proche de l'équilibre. Les investisseurs sont moins sévères qu'avec Crédit Agricole.
04:51 Adyen bondit de 23% à Amsterdam et signe la plus forte hausse du jour en Europe. Le groupe publie des résultats supérieurs aux attentes et continue de rassurer après son crash de l'été 2023.
05:05 À noter côté chinois, grâce aux mesures prises par Pékin, les actions enregistrent leur meilleure semaine depuis plus d'un an.
05:12 L'indice CSI 300 clôturé en hausse, portant son gain de la semaine à presque 6%.
05:18 On note aussi que les marchés chinois seront fermés dès demain et jusqu'au lundi 19 février pour les célébrations du nouvel an lunaire.
05:26 Au Japon, l'indice Nikkei accélère de plus de 2% et clôture à un nouveau plus haut depuis 34 ans grâce au bond de 10% de Softbank après ses résultats.
05:36 Demain, les investisseurs arbitreront les résultats de L'Oréal et prendront connaissance de ceux d'Hermès.
05:42 Côté macro, ils prendront connaissance de la deuxième estimation de l'inflation en Allemagne pour le mois de janvier.
05:48 Pauline Grattel avec nous chaque soir en ouverture de Smartbourse pour vous livrer les infos clés de marché sur Bsmart.
05:54 Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:08 Paul Jackson est avec nous, le responsable mondial de la recherche en allocation d'actifs chez Invesco.
06:13 Bonsoir Paul, merci d'être là. Merci à Samy Char d'être à nos côtés également ce soir en plateau.
06:18 Bonsoir Samy, vous êtes chef économiste de Lombard-Rodier et à vos côtés Vincent Juvins que nous retrouvons également.
06:23 Bonsoir Vincent, ravi de vous retrouver. Effectivement, vous êtes stratégiste chez JP Morgan Asset Management.
06:29 Au moment où on se parle, nous tournons cette émission peu après 17h en ce jeudi 8 février.
06:35 Je date un peu les choses puisque le S&P 500 n'a pas encore touché l'objectif des 5000 points.
06:41 Cela n'enlève rien à la question Vincent. C'est-à-dire que l'idée des 5000 points pour le S&P 500
06:47 et peut-être de niveau record également pour d'autres grands indices actions pour les marchés développés,
06:54 c'est l'idée que les objectifs qu'on pouvait avoir pour fin 2024 sont déjà atteints après à peine un mois de bourse au démarrage de cette année.
07:04 Qu'est-ce qui explique cette situation et qu'est-ce que ça implique pour les stratégistes désormais ?
07:11 Est-ce qu'il faut réviser le niveau des espérances qu'on peut avoir sur les grands indices boursiers
07:18 ou est-ce qu'il convient peut-être de temporiser un peu désormais ?
07:22 Je confirme, on n'est pas le 31 décembre.
07:25 Nos objectifs en décembre, on se disait que c'est allé un peu vite.
07:29 Les objectifs 2024 étaient déjà quand même bien réalisés au mois de décembre.
07:34 Soyons réalistes, ici sur le mois de janvier il est certain que ça va fort.
07:37 Ça va fort dans la même thématique.
07:39 Quelque part, c'est quand même un petit peu plus sain en ce début d'année.
07:41 Fin décembre, les marchés étaient driveés par l'espoir qu'on allait avoir 200 points basse de baisse au niveau de la fête.
07:47 Les marchés s'attendent quand même à des baisses de taux au niveau des réserves fédérales,
07:50 mais enfin un peu moins et un peu moins vite.
07:52 Et ça ne les empêche pas de continuer.
07:54 Donc ça je dirais que c'est déjà finalement une configuration de marché qui est quand même un petit peu plus favorable.
07:59 L'an passé, on s'inquiétait du fait de voir une telle concentration de performance au sein du S&P 500
08:04 avec ses fameux 7 magnifiques ou plus que 6 ou peu importe.
08:07 On se demandait est-ce qu'ils vont réellement délivrer en termes de résultats pour justifier ces performances.
08:12 Début d'année, on voit finalement que dans les faits, on délivre.
08:16 Ça reste pas bon marché, mais c'est pricé pour la perfection.
08:19 Et la perfection, on l'a quelque part.
08:21 C'est ce qui continue à porter ce S&P 500 toujours de sommet en sommet.
08:26 On voit que le segment croissance est vraiment la force vive au sein de cet indicateur.
08:31 Quelque part en Europe, on a un peu des mêmes développements,
08:34 même si la typologie de valeur est évidemment différente.
08:37 Donc quelque part, on a des marchés qui montent plus sur des faux espoirs de baisse de taux importante
08:44 et qui baissent quand même sur une partie du marché qui délivre de bons résultats.
08:48 Il n'empêche qu'on est quand même dans des performances qui sont quand même élevées.
08:52 On a un indice qui, dans l'ensemble, a des valorisations qui sont vraiment un peu tirées.
08:56 Il y a quand même un point de marché.
08:58 Aujourd'hui, on peut se dire qu'on est au 31 décembre.
09:00 C'est la Chine qui fête le nouvel an ce week-end.
09:03 Et on en reparlera un peu plus tard dans cette émission.
09:06 L'année du dragon de bois.
09:07 Voilà.
09:08 C'est ça.
09:09 Alors le lapin, ça n'a pas été l'année du ruban, mais on verra pour le dragon.
09:12 En tout cas, cette semaine, on le laisse supposer en tous les cas.
09:16 Et là, je pense qu'il y a peut-être en tout cas,
09:18 à l'heure où les investisseurs cherchent peut-être des relais de performance pour les prochains mois,
09:22 et en tout cas, on a eu beaucoup de questionnements.
09:24 Est-ce que ce serait les small cap ?
09:25 Est-ce que ce serait l'Europe ?
09:26 Est-ce que ce serait la Chine ?
09:27 Il y a peut-être aujourd'hui quelque chose, un contexte favorable qui est en train de se dessiner autour de la Chine.
09:32 Je pense qu'il y a un case à avoir.
09:34 Surtout si les autorités commencent réellement à multiplier les actions pour essayer de restaurer la confiance.
09:39 Et là, on a quand même vu un petit peu d'activité à Pékin cette semaine.
09:43 On verra si ça suffira.
09:44 Mais il y a quelque chose qui me semble amorcer.
09:46 Je veux bien qu'on y revienne un peu plus tard.
09:49 Et j'aimerais bien effectivement entendre le développement de vos arguments sur le cas chinois.
09:53 Est-ce que c'est un bon trait de value aujourd'hui ?
09:56 Ou est-ce que c'est encore un piège value pour les investisseurs ?
10:00 Mais je reviens à mon S&P 5000.
10:02 Paul, comment on explique effectivement cette performance ?
10:06 Et comme le soulevait Vincent,
10:08 autant le rallye action en fin d'année dernière s'est fait sur l'anticipation de nombreuses baisses de taux,
10:14 avec un fort rallye obligataire,
10:16 depuis au moins quelques jours ou une paire de semaines,
10:19 ce n'est plus tout à fait le même schéma qu'on observe sur les marchés.
10:24 Les marchés obligataires restent très volatiles et corrigent un peu dans l'idée d'un higher for longer.
10:30 Quand les marchés actions et même les marchés d'actifs risqués en général,
10:34 ça englobe aussi le crédit, restent portés par un momentum très fort, semble-t-il.
10:40 Oui, et je suppose que c'est dû au fait que les statistiques économiques aux US ont été mieux que prévues.
10:48 Et ça c'est good news ?
10:50 It's good news pour les détenteurs d'actifs risqués aujourd'hui ?
10:53 Pour l'instant, mais je crois que ça explique la divergence entre les obligations,
10:58 la dette souveraine et les actions, par exemple.
11:01 Plus que les chiffres économiques sont étonnants dans le sens positif,
11:07 plus que ça doit supporter l'idée d'une relance des bénéfices.
11:14 Donc forcément c'est quelque chose de bien pour les actions, pour le high yield aussi,
11:20 mais ça ne peut pas aller trop loin parce que si ça va trop loin et l'économie vraiment se relance,
11:28 il y aura encore plus de questions autour de la politique de la Fed,
11:33 et puis on va repartir encore une fois avec les taux longs qui approchent 5 %.
11:40 Donc je crois qu'il y a des limites quelque part,
11:43 mais en tout cas le S&P 500, à mon avis, c'est tellement cher.
11:49 Donc si on achète le marché américain avec les pendurations par capitalisation boursière,
11:57 on est obligé d'acheter quelque chose qui est cher.
12:00 Qu'est-ce qui est cher ? Les Magnificent Seven sont chers aujourd'hui,
12:03 elles ont toutes publié, on a les résultats, je ne crois pas qu'on ait eu Nvidia,
12:07 mais on a le résultat des autres grandes techs américaines, elles sont chères aujourd'hui, Paul ?
12:13 Je ne regarde pas la valeur, et je ne regarde pas non plus les derniers résultats.
12:22 Moi je raisonne sur les valorisations comme le Cyclically Adjusted PE,
12:29 le Shill PE, donc ça c'est quelque chose d'un ajusté du cycle,
12:34 et normalement, et franchement, on n'arrive pas à ces valorisations très souvent,
12:40 mais il y a une corrélation négative entre ces valorisations
12:46 et les retours sur investissement sur le moyen et long terme.
12:50 Donc je crois qu'en achetant aujourd'hui, avec une penduration par capitalisation boursière,
12:57 on est probablement en train de rassurer une performance très faible dans l'avenir.
13:06 On voit d'ailleurs sur un an, l'écart entre la performance du S&P 500 et du S&P 500 Equal Weighted,
13:13 c'est 15-16 points d'écart de performance sur un an.
13:17 Vous dites là, l'élastique est quand même très tendu de ce point de vue là aujourd'hui.
13:20 Oui, exactement.
13:22 Samy, sur ces considérations, alors vos commentaires peut-être sur la situation des marchés,
13:27 mais comme l'indiquait Paul, ça amène à quand même soulever la question
13:31 de où en est l'économie américaine aujourd'hui ?
13:34 Est-ce qu'elle est en train de réaccélérer, Samy ?
13:37 Oui, Paul et Vincent ont mis en avant le fait que les conditions étaient un peu plus saines
13:41 qu'à la fin de l'année dernière où c'était vraiment tiré par le côté baisse de taux.
13:45 Il y a des petites histoires qui sont en train d'émerger quand même au niveau économique.
13:48 On a bien sûr la robustesse de l'économie américaine,
13:51 on a la Chine qui est en train de relancer d'une manière qui est très positive pour les marchés occidentaux.
13:58 C'est-à-dire, elle ne peut plus faire du secteur de la propriété,
14:01 elle se refuse de soutenir ses ménages, donc elle relance l'industrie,
14:05 la capacité de produire des biens, peut-être de faire un peu de dumping de biens.
14:08 Et donc évidemment pour la désinflation internationale,
14:10 ça veut dire qu'on peut avoir de la croissance finalement qui ne sera pas forcément inflationniste.
14:15 Et puis il y a une deuxième histoire qui a émergé un petit peu à la fin de l'année dernière,
14:18 ou en tout cas les investisseurs ont commencé à regarder ça de près,
14:21 c'est quand même le rebond de la productivité.
14:23 Donc là encore, on peut avoir une croissance économique avec finalement un contexte d'inflation qui reste contenu.
14:30 Alors on ne va pas dire qu'on est dans un boom de productivité, c'est trop tôt pour le dire et on ne sait pas.
14:34 Mais par contre, la productivité partait de très bas, elle se normalise,
14:38 et donc ça, ça veut dire qu'on peut avoir une croissance économique
14:40 qui n'entraîne pas forcément l'inflation, qui voudrait dire hausse de taux, etc.
14:44 Et puis on a des risques de récession qui ont plutôt diminué,
14:48 qui sont aujourd'hui moins importants que les risques de réaccélération,
14:51 même en Europe, avec des revenus réels qui commencent à monter.
14:55 Donc si on a des banques centrales en mesure de baisser un peu les taux,
14:58 pas de récession, une expansion économique non inflationniste, potentiellement,
15:02 on a quand même un terrain pour soutenir les niveaux de valorisation,
15:05 avec une profitabilité qui reste là.
15:07 Donc il y a ces petites histoires qui émergent,
15:10 qui permettent quelque part d'étendre ce cycle de manière un peu plus saine
15:16 que ce qu'on voyait à la fin de l'année dernière.
15:18 Sur cette question de la productivité, alors ce boom,
15:21 ou cet embrayant boom de productivité, on l'observe aujourd'hui uniquement sur l'économie américaine.
15:27 Vous n'avez pas tort, Gédouard, après tout ce qu'on a vu se développer dans l'économie américaine
15:31 s'est transporté en Europe avec quelques mois et trimestres de décalage.
15:36 Donc on pourrait imaginer que petit à petit, en Europe aussi,
15:40 on ait cette petite normalisation de la productivité,
15:43 qu'on ne fasse pas un boom de productivité.
15:45 Mais une normalisation veut dire que même si on a des salaires qui se tiennent un peu,
15:49 on a des coûts unitaires du travail qui restent très très bas,
15:51 et donc on est dans une croissance non inflationniste.
15:53 Qu'est-ce que ça implique pour les politiques monétaires à ce stade,
15:57 au regard des éléments qu'on vient de décrire ?
16:00 Powell nous dit que le calendrier qu'on projetait en décembre à travers le dotplot
16:06 sera a priori le même que celui qu'on projettera à l'occasion du prochain meeting 19 et 20 mars.
16:11 Pourquoi pas ?
16:12 On a quelques baisses de taux, on se doute bien que de toute façon on ne va pas être dans un cycle
16:16 extrêmement puissant de baisses de taux,
16:18 mais on ne va pas rester à ces niveaux-là cette année, donc il y aura des baisses de taux.
16:22 On peut beaucoup se comparer finalement aux années 90,
16:24 où on avait eu ces baisses de taux au début, et puis ils étaient maintenus à certains niveaux,
16:27 il y avait de la croissance économique non inflationniste,
16:30 puis finalement ça a porté, ça a étendu ce cycle jusqu'à la fin des années 90,
16:34 pour très mal finir, bien sûr, quand on a accumulé les excès.
16:38 Est-ce qu'aujourd'hui on accumule les excès avec un multiple à 20 ?
16:42 On peut se dire que l'environnement économique que je décris, pourquoi pas payer 25 ?
16:45 Évidemment qu'on ne va pas payer 30 ou 35,
16:47 mais disons que je me bouscule dans cette idée que le marché américain est très cher
16:53 dans le contexte où on a ces petites histoires qui émergent et qui peuvent quand même soutenir,
16:57 prolonger le cycle, soutenir les valorisations, dans un contexte où il y a de la profitabilité.
17:01 Paul, dans quelle mesure on est rassuré, au moins pour encore un temps,
17:06 sur le cycle économique américain et la capacité de l'économie américaine
17:10 à prolonger ce cycle de reprise et d'expansion post-Covid ?
17:16 Encore une fois, je le rappelle une fois, mais début de l'année dernière,
17:20 il y a un an, c'était la récession inévitable, incontournable,
17:23 et toute l'histoire de 2023 a été une histoire de schéma de récession prise à défaut au fur et à mesure.
17:32 C'est vraiment l'histoire d'une croissance qui a été supérieure aux attentes,
17:36 avec en plus, ce riz sur le gâteau, la désinflation en parallèle.
17:40 Ce schéma-là, maintenant que tout le monde l'a bien intégré,
17:44 est-ce que ce n'est pas le moment de se reposer des questions ?
17:46 Oui, mais en fait, j'ai décrit une situation où il y a des surprises positives sur l'économie,
17:53 mais je reste assez méfiant autour de la croissance américaine.
18:02 D'abord, dans la deuxième partie de l'année, surtout dans la troisième trimestre,
18:05 si on regarde les chiffres publiés sur le PIB, il y avait un certain nombre de facteurs spécifiques,
18:13 mais surtout la consommation qui était un des facteurs les plus importants.
18:19 Ce n'était pas parce qu'il y avait une croissance énorme des revenus,
18:22 c'était parce qu'il y avait une baisse de 19% d'épargne.
18:27 Et ça, ce n'est pas quelque chose qu'on peut faire tous les jours.
18:31 Donc, forcément, il y aura une normalisation.
18:35 On a vu hier, avec la publication de l'endettement des consommateurs,
18:40 qu'il y avait une baisse, que la tendance est toujours, à mon avis, à la baisse,
18:45 si on regarde une tendance sur 12 mois.
18:48 Donc, ça veut dire pour moi qu'il y a un risque que les consommateurs,
18:53 dans la première partie de cette année, seront décevants par rapport à ce qu'on a vu
18:59 dans la deuxième partie de l'année dernière.
19:01 Il y avait les chiffres sur le marché d'emploi la semaine prochaine,
19:05 qui étaient, je dirais, les headlines étaient mieux que prévus.
19:10 Mais d'abord, il y avait des problèmes de manque de réponses au sondage.
19:19 Donc, dans les deux dernières mois, il y a eu une taux de réponse qui est...
19:24 - Qui a baissé encore plus significativement ?
19:26 - Qui est faible.
19:27 - On m'a dit que les taux de réponse aux enquêtes nationales emploi américaines
19:31 étaient 20 points en dessous de ce qu'on observait, par exemple, pré-Covid.
19:36 - Oui, exactement.
19:38 Mais, donc, ça peut aller dans les deux sens.
19:42 Peut-être, il peut y avoir un BIA qui a fait descendre les chiffres,
19:49 mais je soupçonne qu'il y a un BIA qui a fait pousser les chiffres d'emploi.
19:56 Pourquoi est-ce que je dis ça ?
19:57 Parce qu'ailleurs, je ne vois pas, dans les sondages industriels,
20:03 je ne vois pas une augmentation de confiance ou une augmentation des composants sur l'emploi.
20:12 Si on regarde le sondage fait sur les ménages, pas le sondage fait sur les boîtes,
20:20 là, on observe des baisses d'emploi dans les deux dernières mois.
20:26 Donc, je crois qu'il y a toujours des doutes,
20:30 mais on ne peut pas nier le fait que les chiffres,
20:34 oui, ils ont été bien, si on regarde les chiffres, si on regarde les headlines,
20:40 donc les gros chiffres, ils ont été bien, mais je me méfie quand même.
20:44 - Bon, sur l'atterrissage sans fin de l'économie américaine,
20:48 Vincent, est-ce qu'il faut garder en tête quand même
20:51 qu'un risque d'accident ou d'atterrissage un peu plus dur reste possible ?
20:57 Visiblement, cette probabilité, comme le disait Samy, du point de vue du marché,
21:00 en tout cas dans la logique de marché, cette probabilité a été complètement effacée aujourd'hui.
21:05 - Oui, je pense que, enfin, Paul l'a remarquablement rappelé,
21:09 tant que le consommateur va, tout va.
21:11 Et pourquoi est-ce que ça irait mal pour lui à l'heure actuelle ?
21:14 Alors certes, il a dépensé une partie de son stock d'épargne,
21:17 mais enfin, il en a encore selon les mesures.
21:19 Il a même le taux d'épargne, il a même augmenté légèrement en fin d'année,
21:22 alors c'est tantôt négatif ou tantôt positif, mais enfin, il en a encore sous le coup.
21:26 Le taux d'emploi reste parfait, les salaires baissent,
21:29 mais enfin, progresse plus vite que l'inflation.
21:31 Et aujourd'hui, de son point de vue, peu de raison de s'inquiéter.
21:34 Et pour ceux qui n'ont plus d'épargne sur le côté,
21:36 on voit qu'il y a un releveraging qui se perd, limité jusqu'ici.
21:40 Quelque part, un peu de casse s'il est là sur les cartes de crédit,
21:43 mais on était habitués à le voir.
21:45 Donc, il a encore une capacité de se releverager.
21:47 À un horizon fin 2024, c'est difficile de voir un gros problème
21:51 sur la consommation aux États-Unis pour l'instant.
21:54 Le contexte international ne les touche même pas vraiment.
21:57 En Europe, on est en effet plus tributaire de ce qui peut se passer en Chine ou pas.
22:00 L'industrie allemande en paie les conséquences aujourd'hui.
22:03 Aux États-Unis, finalement, c'est quand même un peu une économie autocentrée.
22:07 Donc, aujourd'hui, c'est vrai que c'est difficile de voir le signe noir,
22:11 en tout cas sur le point de vue de la consommation aux États-Unis,
22:14 même sur le CAPEX, où on pouvait penser que les entreprises seraient aussi
22:18 plus à la peine avec cet environnement de taux d'intérêt.
22:21 On en parlait en off et on en parlera tout à l'heure sur ce plateau.
22:24 L'engouement des investisseurs pour le crédit fait qu'on a cette amélioration
22:29 des conditions financières pour les entreprises américaines
22:32 qui fait qu'aujourd'hui, se financer, c'est aisé.
22:34 Donc, le mur de la dette qui nous inquiétait encore quelques mois...
22:37 Alors, à un coût différent quand même.
22:39 On se finance, on se refinance, pas au même coût qu'il y a une paire d'années maintenant.
22:42 Certes, mais enfin...
22:44 Mais ça reste acceptable et ça donne de la marge de manœuvre financière
22:48 au corporate aujourd'hui.
22:49 D'ailleurs, on voit que le CAPEX, évidemment, baisse relativement peu,
22:52 compte tenu de la situation actuelle.
22:54 Les anticipations de CAPEX berfont, sont d'âge,
22:57 mais le CAPEX en tant que tel reste pour différentes raisons,
23:00 réindustrialisation, relocalisation de tout ou partie des supply chains,
23:05 et ainsi de suite.
23:06 Donc, c'est vrai que consommation, CAPEX, on verra ce que fera l'État fédéral.
23:10 Il émet relativement bien de la dette pour financer le déficit à l'heure actuelle.
23:14 Est-ce qu'on gardera un tel niveau de déficit ?
23:16 C'est peut-être au niveau du déficit qu'il y a peut-être le plus de déconvenu à attendre.
23:19 Si, c'est une noire, il y a, c'est peut-être d'un État américain, un État fédéral,
23:23 qui serait un petit peu moins dispendieux qu'il ne l'a été.
23:26 Ça pourrait, d'année en année, faire, en tout cas, donner un coup de frein à la croissance.
23:29 De ce point de vue-là, ils se sont quand même achetés de la croissance à coup de déficit.
23:32 On en connaît d'autres...
23:33 Et ils en ont !
23:34 Non, mais l'avantage, c'est qu'ils ont de la croissance.
23:36 Nous, on a cherché à acheter de la croissance à coup de déficit.
23:40 La croissance, pour l'instant, on ne la voit pas.
23:42 En effet.
23:43 Donc voilà, c'est vrai que nous, on a systématiquement upgradé nos perspectives de croissance économique
23:47 pour les États séduits cette année.
23:48 On était parti de 1 il y a quelques mois.
23:50 On sera à 2 ? 2 et demi ?
23:52 2, en termes de perspectives.
23:53 Le quatrième trimestre a été très fort, c'est vrai,
23:56 driveé parfois par du restockage, parfois par des stocks et des éléments plus volatiles.
23:59 Mais néanmoins, ça nous a tous agréablement surpris.
24:02 Et on voit dans les PMI publiés encore cette semaine qu'il y a plutôt une réaccélération qui est à l'œuvre
24:07 plutôt qu'une stabilisation ou un ralentissement.
24:10 Est-ce que c'est un problème pour la BCE, Samy, d'avoir une économie américaine, finalement,
24:14 qui serait encore toujours un peu plus forte que prévue,
24:17 qui ne créerait pas de sentiment d'urgence du côté de la Réserve fédérale américaine, évidemment, pour baisser ses taux ?
24:25 On se disait, on aura sans doute un mouvement un peu synchrone,
24:29 et la Fed a toujours l'habitude d'être leader dans ces grands réajustements de réglage de politique monétaire.
24:36 Si ça doit venir toujours un peu plus tard, est-ce que c'est un problème pour la zone euro et pour la BCE ?
24:42 Non, pas encore.
24:43 Non ?
24:44 Mon sentiment sur le message des banques centrales est très clair.
24:47 Davantage de la même chose veut dire qu'ils vont baisser quelques fois les taux de manière synchronisée.
24:52 Est-ce que ce sera 3, 4, 5 ? On peut en discuter.
24:54 Mais ils ont monté les taux pour se battre contre une inflation à 10 % plus.
24:59 L'inflation est entre 2-3 %. Il n'y a pas de raison de garder les mêmes taux.
25:02 Il n'y a pas de raison peut-être de les mettre à zéro.
25:04 Mais enfin, il n'y a pas de raison de garder les mêmes taux qui ont été ceux qu'on a mis en place
25:08 pour se battre contre une inflation qui était 3 ou 4 fois plus élevée.
25:11 Donc il faut davantage de la même chose.
25:13 Et c'est là, est-ce qu'on aura un changement de régime ?
25:15 Il faut cette croissance qui se tient, un marché de l'emploi qui, encore une fois, ne se détériore pas trop,
25:20 une croissance salariale qui revient, si la productivité peut aider, tant mieux.
25:23 Et surtout, une inflation qui continue de converger vers le taux ci.
25:26 Tout ça, on semble l'avoir.
25:28 En gros, la seule chose que les banques centrales ont besoin, c'est deux mois de données supplémentaires.
25:35 C'est ça le "greater confidence" comme nous dit Jérôme Poel.
25:38 C'est deux mois de données supplémentaires allant dans le même sens que les données passées.
25:42 Et là, on atteint un niveau de confiance suffisant.
25:45 Si la moyenne annualisée du comportement de l'inflation des 3, 6 ou 9 derniers mois
25:50 se maintient, voire continue de s'améliorer, il n'y aura pas besoin d'aller à 12 mois en quelque sorte.
25:56 Et donc, ils ont juste besoin de quelques mois de plus pour se dire, voilà, on a atteint la plus grande confiance
26:01 et maintenant, on peut commencer à baisser les taux.
26:03 Encore une fois, dans cette baisse de taux, on peut en discuter.
26:06 Mais s'il n'y a pas de récession et s'il y a quelques baisses de taux,
26:10 c'est quand même des facteurs de soutien qui ne sont pas négligeables pour les actifs.
26:14 Sur la partie "supply", émission de dette américaine,
26:19 alors on est en plein dans les jumbo émissions du Trésor américain.
26:22 Hier, c'était une émission historique pour le 10 ans avec 42 milliards placés.
26:26 Je crois que ça s'est plutôt bien passé.
26:28 On a du 30 ans ce soir, je crois encore, à hauteur de 25 milliards à absorber.
26:33 Qu'est-ce qu'on peut dire de cet effet "supply" ?
26:35 L'offre massive d'émissions aux Etats-Unis mais aussi en Europe,
26:39 est-ce qu'elle joue sur le prix des obligations à long terme notamment ?
26:43 Est-ce que c'est un effet mineur au final aujourd'hui, Samy ?
26:47 Je peux vous dire comment je le vois, je suis ravi d'avoir l'avis de mes compagnons ici.
26:52 La première chose que j'ai envie de dire, c'est que ce refinancement,
26:55 il a été quand même très bien géré par les ménages,
26:57 qui ont refinancé leur hypothèque à 30 ans,
27:00 alors ils ne peuvent pas acheter un nouveau bien,
27:02 mais enfin ils ne sont pas très sensibles à ce qui se passe au niveau des taux.
27:04 Les entreprises ont quand même fait la même chose,
27:06 elles ont allongé la courbe, elles ont refinancé à très long terme.
27:09 Finalement, pour la nouvelle dette c'est un peu embêtant,
27:11 mais enfin pour leur profil de dette c'est assez sécurisé.
27:14 L'Etat américain, c'est quand même quelque chose qui continue de m'interpeller.
27:18 Bon, Vincent l'a dit, au niveau du budget,
27:20 peut-être qu'on aura des mauvaises surprises un jour,
27:22 mais je ne pense pas qu'en année électorale, c'est l'année où on aura des mauvaises surprises.
27:25 Par contre, ce qui est super étonnant dans ce qu'a fait le gouvernement américain,
27:28 c'est de se refinancer court.
27:30 Donc ils y mettent pas mal de T-bills, et c'est très étonnant,
27:32 maintenant c'est trop tard, mais enfin c'est très étonnant de voir qu'en 2020-2021,
27:36 ils n'aient pas fait comme l'Australie,
27:38 et mettre des taux à 100 ans ou 50 ans,
27:41 ils sont restés sur du T-bills,
27:43 et c'est vrai que, je ne sais pas, est-ce que c'est pour mettre de la liquidité dans le marché,
27:46 mais on sent qu'il y a eu un comportement différent du gouvernement américain
27:49 par rapport aux privés américains,
27:52 et j'espère qu'ils ne s'en mordront pas les doigts.
27:54 Est-ce qu'ils se sont dit qu'il y avait plus d'appétit pour des papiers courts
27:57 que pour des papiers américains longs ou très longs, aujourd'hui ?
28:01 Les interrogations structurelles sont là quand même.
28:04 Très certainement, c'est une façon de donner de la liquidité,
28:07 du rendement aux uns et aux autres sans trop de risque,
28:09 donc peut-être que cette demande serait satisfaite pour sûr.
28:14 Mais d'un point de vue stratégique pour eux,
28:16 pour l'État américain, je trouve que c'est une opportunité ratée.
28:19 Une petite clé de lecture que nous apportait ce matin dans le Financial Times
28:23 un de vos confrères, le CIO d'Amundi,
28:26 après une tournée en Asie où il a discuté avec des grands investisseurs japonais et coréens,
28:32 notamment, il dit "j'ai vu chez ces investisseurs un appétit beaucoup moindre
28:36 réinvestir les tombées de Treasuries dans les obligations d'État américaine".
28:41 Ces grands investisseurs-là, aujourd'hui, préfèrent désormais réinvestir
28:47 dans des obligations de grandes entreprises américaines,
28:51 je dis Apple ou n'importe quoi, ou Microsoft ou autres,
28:54 plutôt que dans les obligations d'État.
28:56 C'est-à-dire, l'actif sans risque pour eux n'est plus automatiquement un actif souverain.
29:02 Paul, sur ces considérations de démission obligataire ?
29:06 Mais je crois que ça fait un certain temps, depuis quelques années,
29:10 que ça a été le fait que certaines boîtes,
29:15 il y avait moins de risque en investissant dans les obligations de ces sociétés
29:22 que d'investir dans la dette des États.
29:26 Je ne parle pas simplement des US, mais je crois que ça a été un phénomène global.
29:31 Donc, je ne suis pas forcément étonné par ça,
29:35 malgré le fait qu'aux US, les spreads sur la dette corporelle,
29:40 je dirais, ils sont serrés.
29:43 Ce n'est pas hyper généreux.
29:45 Je crois que la situation est mieux en Europe.
29:48 Mais pour... Je suis tout à fait d'accord, je crois que l'État américain
29:53 a raté une occasion de prolonger la maturité moyenne.
30:00 Je crois qu'aujourd'hui, c'est toujours aux alentours de 5 ans,
30:04 la maturité moyenne.
30:07 Donc, eux, ils ont un mur...
30:09 Le Trésor américain, alors que les entreprises ont reporté le fameux mur de la dette,
30:13 on me dit 2026 maintenant,
30:14 l'État américain, lui, je ne dis pas qu'il a raccourci son mur de la dette,
30:19 mais en tout cas, le mur n'a pas changé pour l'État américain.
30:22 Et avec un taux d'endettement gros qui est aux alentours de 125 points du % du PIB,
30:32 c'est clair que les investisseurs, en regardant,
30:37 ils doivent poser les questions.
30:39 Ce n'est pas simplement les US.
30:41 Il y a pas mal de gouvernements, mais on doit poser la question.
30:44 Quel est le prime de risque qu'on doit apporter, qu'on doit imposer sur les gouvernements ?
30:52 Le gouvernement américain a un avantage, et ça c'est le dollar,
30:57 qui est le devise mondiale.
31:02 Donc, ça leur permet de gérer, je ne peux pas le dire, mais...
31:09 - De faire ce qu'ils veulent !
31:11 - Oui, ils ont le dollar, ils ont les porte-avions, oui, ça c'est l'histoire de la dominance américaine.
31:17 - Ils ont plus de liberté que pas mal de gouvernements.
31:22 - Ils ont plus de liberté qu'une listreuse, par exemple, on se souvient encore de l'épisode octobre 2022,
31:28 Chris D'Eldiaï, généré par un mini-budget qui était une décision politique
31:34 de la première ministre britannique de l'époque.
31:36 Ça c'est quelque chose qu'on peut imaginer à un moment,
31:39 alors avec peut-être un nouveau personnel politique aussi dans quelques mois aux Etats-Unis ?
31:43 - Je crois qu'il y a toujours des limites.
31:47 Donc, forcément, ils ne peuvent pas pousser ces choses trop loin.
31:53 - Mais leur limite est un peu différente des nôtres.
31:56 - Oui, c'est plus généreux que pour les autres.
31:59 - Ça crée quand même une vulnérabilité, ou pas, cette situation d'endettement,
32:03 de déficit d'émission massive aux Etats-Unis,
32:06 dans le cas, encore une fois, d'un changement de personnel politique à l'horizon de l'automne ?
32:12 - Vous l'avez dit, Grégoire, il y a aussi un facteur à prendre en compte,
32:15 c'est qu'ils ont quand même de la croissance.
32:17 On a le CBO qui a revu un peu ses projections sur la dette hier ou avant-hier,
32:21 et ça montre quand même une dette qui baisse.
32:24 Donc, ils sont en bonne position.
32:26 Je trouve que la comparaison au gouvernement britannique et à Distrof est intéressante quand même,
32:30 parce qu'effectivement, à partir du moment...
32:32 Le marché achète quelque part, ce que fait le gouvernement américain,
32:34 notamment le gouvernement Biden, c'est-à-dire qu'on dépense,
32:37 parce qu'on fait des plans d'investissement de long terme, etc., le marché achète.
32:40 Si l'administration Trump revient et qu'elle dit "on baisse les impôts sur ceux qui n'en ont pas besoin",
32:45 non, c'est possible qu'il y ait une forme de test.
32:48 Mais, quand même, ce qui sauve beaucoup de choses, il ne faut pas oublier,
32:51 la dette, c'est nominal, ils ont de la croissance nominale,
32:54 ils ont pas mal de croissance nominale,
32:56 et donc l'endettement en pourcentage du PIB baisse.
32:59 Donc, mon sentiment, c'est qu'avant que ça génère une inquiétude, un problème
33:03 et la nécessité d'une grande prime de risque, on n'y est pas.
33:06 Venons-en à la Chine, ou revenons à la Chine avec vous, Vincent.
33:11 Effectivement, on a un rebond, en tout cas sur quelques indices chinois,
33:16 les indices plutôt domestiques, d'ailleurs, c'est ça qui ont le plus rebondi depuis le début de la semaine,
33:22 après une séance noire en début de semaine,
33:24 qui avait plutôt l'odeur d'une capitulation des investisseurs,
33:27 notamment sur des small et mid-cap chinoises.
33:30 Vous dites, là, c'est un trade value décoté,
33:34 qui peut avoir de l'intérêt pour des investisseurs au cours des prochains mois.
33:40 Oui, alors, ça a déjà pire en certains nombre de semaines,
33:43 et même pire en certains nombre de mois.
33:45 Et vous confirmez ?
33:46 C'est -60% depuis le top.
33:48 C'est zéro depuis 1992.
33:50 La création, comme vous l'évoquiez,
33:52 c'est un ratio cours-bénéfice pour les Messias et China,
33:56 qui est à 9, je crois, enfin, voilà,
33:58 moitié du S&P, encore moins que l'Europe.
34:01 Donc, là, c'est la vraie value.
34:03 On est au plus bas depuis 10 ans, puis 20 ans,
34:05 depuis 30 ans, c'est pas mal d'indices.
34:07 En tout cas, moi, alors, à la fois, c'est bon marché,
34:10 et puis on peut se dire, tiens, est-ce que la Chine,
34:13 elle est en beaucoup plus mauvaise portue aujourd'hui
34:16 qu'elle était il y a 10 ans, ou 20 ans.
34:18 Il y a 20 ans, c'était l'usine du monde.
34:20 Aujourd'hui, c'est devenu un leader technologique
34:22 dans plein de domaines.
34:23 Alors, je vais pas parler de politique ou de régulation actuelle,
34:26 qui, en effet, est problématique pour pas mal d'investisseurs.
34:28 Mais, malgré tout ça, la Chine, c'est la 5G,
34:31 c'est le leader incontesté de la climat tech,
34:33 c'est le premier exportateur automobile mondial,
34:35 c'est 1,4 milliard de marchés domestiques
34:38 avec encore 300 millions de Chinois
34:40 qui vont partir de la classe moyenne, c'est...
34:42 Enfin, voilà, tout ça, même si c'est mal géré,
34:44 c'est quand même...
34:46 On a plutôt une réalité qui s'est améliorée
34:48 par rapport à 10 ou 20 ans.
34:50 Donc, je dis pas qu'il y a un catalyste actuellement
34:52 qui est particulièrement convaincant,
34:54 il y a des tentatives, depuis l'été passé,
34:56 à nouveau cette semaine, on peut plus faire de short-selling,
34:59 on vire le responsable du régulateur,
35:01 et tout ça, bon, c'est un peu à tâtons.
35:04 À force d'aller à tâtons, on va bien quand même,
35:06 finalement, pas y arriver.
35:08 Un peu de capitalisation au début de cette semaine.
35:10 En tout cas, je trouve que si on a des indices
35:12 qui sont plus bas de 10, 20, 30 ans,
35:14 mais qu'on a une réalité économique qui est quand même
35:16 bien meilleure qu'à 10, 20, 30 ans,
35:18 je trouve quand même, pour moi,
35:20 quelque chose qui...
35:22 - Vous dites que la dimension économique pèse encore
35:24 quand on analyse le cas d'investissement chinois.
35:26 - Je pense sincèrement...
35:28 Aujourd'hui, il faut se poser deux questions.
35:30 Est-ce qu'on pense que la Chine, dans 10 ans,
35:32 ça aura explosé, ou la Chine, dans 10 ans,
35:34 aura résolu, grosso modo, pas mal de ses problèmes
35:36 comme ils l'ont fait ces 10, 20, 30 dernières années ?
35:38 Je pense qu'aujourd'hui, à ce niveau de valorisation,
35:41 il est dangereux, sans doute, d'être sous-pondéré en Chine.
35:43 Je ne vais pas vous dire que c'est maintenant
35:45 qu'on tire toute voile dehors sur la Chine.
35:47 Peut-être qu'il faudra le faire. On verra dans quelques semaines.
35:49 On jugera sur pièce. Mais, à minima,
35:51 revenir vers neutre, à ce niveau-là,
35:53 c'est une façon de se reconstituer
35:55 une exposition à relativement bon compte.
35:57 Je pense qu'il y a quand même pas mal de thématiques
35:59 que nous disent nos gérants sur le terrain
36:01 qui, en tout cas, valent la peine.
36:03 Ce ne sont pas toujours des trucs très sensationnels,
36:05 mais une classe moyenne qui se développe,
36:07 c'est incontestable. Elle a des besoins
36:09 en termes d'assurance. Les grands groupes français
36:11 sont présents dans la matière.
36:13 On a besoin de services bancaires. Les banques privées,
36:15 les banques sont présentes.
36:17 C'est un gros marché. Sur la conso, ça continue.
36:19 Sur le tourisme, enfin,
36:21 sur toutes ces matières, l'histoire est quand même toujours là.
36:23 Et on l'achète à moins de dix fois
36:25 les bénéfices attendus.
36:26 Est-ce qu'on n'a pas envie de le jouer avec des boîtes,
36:28 je ne sais pas, occidentales, européennes,
36:30 qui sont exposées, je ne sais pas, au thème
36:32 de la consommation, au thème du tourisme
36:34 en Chine, etc.
36:36 C'est ça le sujet. Plutôt que
36:38 directement avec des véhicules chinois.
36:40 Oui et non. On voit...
36:42 Vraiment, j'atteins mon seuil de compétence
36:44 dans la matière. Mais, prenons le cas
36:46 en tout cas de l'industrie automobile allemande.
36:48 Aujourd'hui, qui a toutes les peintres du monde,
36:50 a gardé ses parts de marché.
36:52 Ah ben, elle les perd, oui.
36:54 En Chine, oui.
36:56 Avec un protectionnisme et autres.
36:58 On va le voir de plus en plus.
37:00 En réponse d'ailleurs à ce que nous déployons
37:02 chez nous aussi. Donc, je pense que
37:04 là où il y a sans doute le plus à capter,
37:06 c'est cette exposition locale aux boîtes locales.
37:08 Les entreprises chinoises pour les entreprises chinoises.
37:10 Et il y a, il y a,
37:12 des beaux noms. Donc, je pense que
37:14 c'est le moment quand même de se revenir graduellement
37:16 mais vers une position plus neutre sur la Chine.
37:18 Si je ne dis pas de bêtises, Paul, la dernière
37:20 fois qu'on s'est vu, on avait parlé de la Chine
37:22 et vous étiez déjà un des rares
37:24 à l'époque à dire,
37:26 "Tiens, ça m'intéresse."
37:28 Je dis une bêtise ou pas, Paul ?
37:30 Non, non. Parce que je ne me souviens plus toujours
37:32 des positions des uns des autres.
37:34 Et ça m'intéresse encore plus.
37:36 Et ça vous intéresse encore plus.
37:38 Le début de cette semaine, ça m'a rappelé
37:40 quelque part de la situation
37:42 mondiale et américaine
37:44 dans le premier trimestre de 2009.
37:46 Où les marchés
37:48 étaient à la baisse,
37:50 il y avait une crise,
37:52 il y avait des problèmes sur
37:54 l'immobilier,
37:56 les maisons,
37:58 problèmes
38:00 bancaires, et on ne
38:02 ne savait pas où ça allait
38:04 terminer. Et en fait, dans la réalité,
38:06 l'économie américaine
38:08 a déjà commencé à rebondir
38:10 en janvier 2009.
38:12 Mais on ne le savait pas.
38:14 Le point bas est en mars 2009.
38:16 666 points sur les septièmes.
38:18 Oui, exactement.
38:20 Mais les marchés, ils étaient à la baisse,
38:22 à la baisse. La Fed,
38:24 le gouvernement américain,
38:26 la BCE, la Banque d'Angleterre,
38:28 ils faisaient tous des mesures,
38:30 c'était mesure après mesure,
38:32 mais les marchés n'étaient pas rassurés
38:34 jusqu'au jour
38:36 où ils étaient rassurés.
38:38 Et il y avait un jour que la Fed
38:40 a annoncé un programme
38:42 de rachat qui était
38:44 beaucoup plus
38:46 massif que d'habitude.
38:48 C'était
38:50 plus que
38:52 1 000 milliards,
38:54 je ne sais pas. Un trillion, oui, un trillion.
38:56 C'était plus qu'un trillion de dollars.
38:58 Et je pense qu'à ce moment-là,
39:00 les marchés, ils avaient l'impression...
39:02 Et là, on y est ?
39:04 La Fed va continuer à venir,
39:06 et donc les marchés, ils avaient rebondi.
39:08 Et j'ai l'impression que...
39:10 On a vu ce moment-là en Chine, là, vous dites ?
39:12 Je ne sais pas si on a vu ce moment,
39:14 mais je crois qu'on est en train de vivre
39:16 les moments précédents,
39:18 où il y avait la panique,
39:20 les marchés, ils sont rassurés,
39:22 et il y a
39:24 les petits relances,
39:26 et ça rebaisse.
39:28 Mais je crois que
39:30 le gouvernement
39:32 chinois arrivera
39:34 un de ces jours à mettre en place
39:36 quelque chose qui va
39:38 faire plaisir aux marchés,
39:40 et à ce moment-là, avec les
39:42 valorisations,
39:44 c'est probablement
39:46 juste une coïncidence,
39:48 mais quand je regarde mes
39:50 façons de valoriser les marchés,
39:52 le marché chinois
39:54 aujourd'hui est
39:56 au même niveau que le S&P 500
39:58 en mars.
40:00 C'est vrai !
40:02 L'histoire rime parfois,
40:04 elle ne se répète pas toujours, mais elle peut rimer.
40:06 Et à mon avis, l'économie chinoise,
40:08 je crois qu'il y a beaucoup de commentaires
40:10 négatifs sur les chiffres économiques
40:12 chinois, mais ils ne sont pas mauvais.
40:14 Croissance entre 4 et 5%.
40:16 Bah, pfff... Oui.
40:18 Ce n'est pas aussi mal que ça.
40:20 Et les PMI,
40:22 cette semaine, il y avait
40:24 une amélioration aussi.
40:26 Donc, je crois qu'il y a un pessimisme
40:28 quelque part,
40:30 parce que le marché est à la baisse.
40:32 Et c'est incroyable, le momentum,
40:34 ça pousse soit
40:36 le pessimisme...
40:38 Oui, je comprends, ça s'auto-entretient.
40:40 Vous dites, le jour où le momentum se renverse,
40:42 le sentiment changera automatiquement
40:44 derrière. Oui, c'est incroyable.
40:46 Mais il faudrait que l'impulsion vienne vraisemblablement de Chine.
40:48 Je pense qu'on peut tous en témoigner, les investisseurs occidentaux
40:50 sont quand même échaudés par rapport à la Chine.
40:52 Je pense que, avant de revoir des flux
40:54 importants, revenir sur la Chine fera...
40:56 Je pense que les investisseurs sont prêts
40:58 à rater, en tout cas, le début du rallye et revenir
41:00 quand ils sont sûrs. Par contre, en Chine,
41:02 on a un taux d'épargne à 40%.
41:04 On a des gens qui, aujourd'hui, ne vont plus investir en immobilier.
41:06 Si on parvient un peu à stimuler,
41:08 à stimuler cet appétit pour le risque en Chine
41:10 elle-même, ça peut vite repartir.
41:12 Mais ça, c'est un point important aussi.
41:14 Les Chinois, ils n'ont pas besoin des autres
41:16 pour financer leur économie.
41:18 Donc, ils n'ont pas besoin
41:20 de faire des importations des capitaux.
41:22 Les Américains, ils en ont
41:24 vraiment besoin. Mais les Chinois,
41:26 ils sont aux finances.
41:28 Il faut qu'on dise un mot de l'immobilier
41:30 commercial. Alors, on parlait de
41:32 l'immobilier en Chine. Là, pour le coup,
41:34 c'est bien identifié par tout le monde.
41:36 Il y a la situation aux Etats-Unis,
41:38 en Europe, avec, effectivement,
41:40 le retour de quelques
41:42 banques locales, community banks,
41:44 qui se retrouvent un peu
41:46 en trouble depuis quelques jours
41:48 maintenant. New York Community Bank, qui avait
41:50 sauvé Signature, on s'en souvient au moment de
41:52 SVB, donc qui a une digestion un peu
41:54 compliquée du bilan de
41:56 Signature. Il y a eu
41:58 un établissement japonais. Tout le monde
42:00 regarde à nouveau le secteur bancaire
42:02 allemand et son exposition à
42:04 l'immobilier commercial, que ce soit américain
42:06 ou allemand ou européen.
42:08 Est-ce qu'on a le retour d'un risque
42:10 qu'il faut prendre au sérieux, Samy ?
42:12 Oui, la situation n'est pas terrible
42:14 dans l'immobilier commercial.
42:16 Maintenant,
42:18 on est dans un processus bientôt de baisse
42:20 de taux. Donc, ça va peut-être ramener
42:22 un petit peu d'oxygène, et on va dire,
42:24 en espérant que les effets
42:26 de lag
42:28 ne jouent pas trop. Mais si on s'en est
42:30 sortis à peu près en 2023,
42:32 a priori en 2024,
42:34 dans un contexte où on baisse un peu les taux,
42:36 on devrait être capables quand même d'éviter
42:38 un accident majeur.
42:40 Donc, il y a beaucoup de choses à faire
42:42 dans l'immobilier commercial.
42:44 Il y a beaucoup de restructurations, il y a des changements
42:46 de tendance absolument massifs.
42:48 Mais c'est vrai qu'on a quand même l'impression d'avoir passé
42:50 un petit peu le plus difficile.
42:52 Les baisses de taux vont aider un peu.
42:54 C'est quand même complètement différent d'être dans
42:56 un environnement où on va pouvoir baisser les taux
42:58 que d'être dans un environnement où on est
43:00 en train de démonter. Et je dirais que
43:02 je ne suis pas convaincu
43:04 que la Fed va devoir revenir
43:06 sur sa volonté
43:08 d'enlever le BTFP,
43:10 toutes ces mesures d'urgence.
43:12 C'était le programme d'urgence pour SVB et les autres ?
43:14 Exactement, et ce programme va être
43:16 retiré logiquement
43:18 puisqu'il ne servait plus
43:20 à aider les banques en difficulté.
43:22 Il servait à aider les banques
43:24 à gagner plus d'argent parce que c'était un carry
43:26 facile. Donc finalement,
43:28 on est quand même en train
43:30 de voir la poussière un peu retomber
43:32 et d'aplanir un peu cette situation, même si
43:34 c'est vrai que structurellement sur l'immobilier commercial,
43:36 les tendances structurelles
43:38 ne sont pas fantastiques.
43:40 Gardez la parole, petit tour de table
43:42 sur comment vous recommandez
43:44 à vos clients d'être positionnés
43:46 aujourd'hui dans l'univers large
43:48 des marchés, Samy ? Qu'est-ce qui vous paraît
43:50 pertinent aujourd'hui ? Ce qui est
43:52 quand même très notable, c'est que malgré
43:54 tout, on a retrouvé la capacité
43:56 de construire des portefeuilles assez équilibrés.
43:58 On va dire 50/50, les 60/40.
44:00 Vous savez, en 2023, il y avait beaucoup de discussions
44:02 sur le fait que le 60/40 était peut-être mort.
44:04 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, il y a quand même le
44:06 sentiment qu'on peut atteindre le même niveau
44:08 de rendement, excusez-moi,
44:10 avec un peu moins de risques.
44:12 Si on réfléchit à l'époque
44:14 des taux négatifs, combien est-ce qu'on avait
44:16 d'obligataires à l'époque dans des comptes balancés ?
44:18 Pas beaucoup. Et donc, ne serait-ce
44:20 que parce qu'on est sortis de ces taux négatifs et qu'on a du rendement,
44:22 il faut de facto avoir quand même
44:24 plus d'obligataires. On a à peu près la même
44:26 pondération d'action que ce qu'on avait
44:28 par le passé, donc on a des portefeuilles quand même
44:30 beaucoup plus équilibrés. Et je trouve
44:32 que ça, c'est un facteur intéressant.
44:34 Il faut... Voilà, la courbe
44:36 des... La frontière efficiente
44:38 est un peu plus plate, on a des opportunités
44:40 un peu sur tout le spectre. C'est vrai que
44:42 le crédit reste quand même très intéressant,
44:44 notamment le haut du crédit à haut rendement,
44:46 qui donne des rendements quasi similaires
44:48 au rendement qu'on peut avoir sur les actions.
44:50 C'est un contexte assez
44:52 intéressant pour investir, parce qu'encore une fois,
44:54 on n'est plus obligé d'avoir les portefeuilles complètement
44:56 biaisés en termes de risques. Il y a plusieurs classes d'actifs
44:58 et plusieurs segments de marché avec lesquels on peut
45:00 être confortable encore aujourd'hui. Exactement.
45:02 Paul, sur l'allocation
45:04 du moment, là, qui vous paraît être
45:06 la plus convenable, la plus intéressante ?
45:08 Depuis fin octobre,
45:10 donc j'ai...
45:12 L'équité, j'ai ramené à zéro.
45:14 J'ai rajouté
45:16 du risque
45:18 côté crédit,
45:20 investment grade, high yield,
45:22 mais aussi
45:24 bank loans.
45:26 J'ai rajouté
45:28 quelque chose dans le côté
45:30 immobilier. Oui, il y a des problèmes,
45:32 mais il y a un prix pour tout. Bien sûr.
45:34 Donc, j'ai rajouté de ce côté-là.
45:36 Je reste
45:38 sous-pendré en action
45:40 à cause de la valorisation
45:42 aux US, et
45:44 légèrement sous-pendré
45:46 d'être souverain. Mais la question
45:48 que je me pose aujourd'hui,
45:50 est-ce que je dois rester à
45:52 liquidité zéro ? Et je crois que ça,
45:54 c'est la question la plus importante, la plus
45:56 fâchante aujourd'hui,
45:58 après le mouvement des marchés. Oui, je comprends.
46:00 Entre temps. S'il y a d'autres opportunités
46:02 devant nous, ce serait intéressant
46:04 de refaire un peu de liquidité, peut-être, à un certain
46:06 stade. Vincent,
46:08 les réflexions qui guident la
46:10 stratégie d'investissement à ce jour ?
46:12 Je suis un peu plus en ligne avec celle évoquée par Samir,
46:14 stratégie relativement offensive,
46:16 avec plutôt court cash,
46:18 plutôt long action. On a une stratégie qui fonctionne
46:20 assez bien depuis le début de l'année,
46:22 long US, long Japon. On n'a pas parlé
46:24 de Japon. Oui, c'est vrai. Le Japon
46:26 continue à faire d'excellentes performances
46:28 depuis le début de l'année,
46:30 bien assumé. US,
46:32 il a affiché une conviction
46:34 dans la poursuite du mouvement
46:36 sur la tech,
46:38 avec une position neutre sur la Chine, on l'a pu
46:40 l'évoquer. Je pense que c'est le moment, en tout cas, pour
46:42 les gens qui sont négatifs. Moins négatif, donc, c'est ça.
46:44 Offensive sur l'obligataire. Je l'avais annoncé au mois
46:46 de décembre. On était revenus assez opportunément
46:48 sur le haut rendement, la faveur se pivote,
46:50 la fête, non plus, ce qu'en termes de communication.
46:52 Je note que ça continue à vraiment bien fonctionner.
46:54 On a eu un mois difficile, le mois de janvier, sur les marchés
46:56 obligataires, le high yield
46:58 européen et américain sont les deux seuls
47:00 pans du marché obligataire qui affichent des performances
47:02 positives. - Qui ont tenu, oui.
47:04 - Les spread sont bas, mais
47:06 il y a un réel engouement pour ça. Et c'est peut-être
47:08 pas tellement parce qu'on s'inquiète de la solidarité
47:10 du gouvernement américain. Mais enfin,
47:12 300-400 BP en plus de ce qu'on a déjà sur
47:14 les bons du trésor, c'est toujours bon à prendre.
47:16 S'il n'y a pas de récession derrière, si on a des baisses de taux
47:18 dans la foulée, c'est un peu
47:20 une relativement belle histoire.
47:22 Voilà, on garde la duration parce qu'en effet,
47:24 il n'y a rien à faire. Il y aura bien
47:26 un moment où ça ne va pas... - On tient la position.
47:28 - Ça ne va pas rester compte de fait à VitaVeteranam.
47:30 Et ce qui est plutôt bien, c'est que
47:32 ça nous aidera à ce moment-là, ce qui n'a pas été le cas
47:34 les prochaines années. Donc on prend des risques
47:36 avec relativement de confiance parce qu'on sait
47:38 qu'on a la duration pour nous aider si
47:40 ça se passe mal. - Merci beaucoup messieurs.
47:42 Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
47:44 Vincent Juvin, JP Morgan, Asset Management,
47:46 Paul Jackson, Invesco et
47:48 Samy Char, l'ombarodier, étaient nos
47:50 trois invités en plateau.
47:52 [Musique]
48:01 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse,
48:03 c'est le quart d'heure thématique et nous
48:05 retrouvons régulièrement Jean-Jacques Kohanna pour
48:07 décrypter les signaux
48:09 que peuvent envoyer les outils
48:11 d'intelligence artificielle quand il
48:13 s'agit de comprendre le marché
48:15 et de gérer des allocations d'actifs.
48:17 Jean-Jacques, bonsoir. - Bonsoir Grégoire.
48:19 - Vous êtes consultant indépendant, je le rappelle,
48:21 et membre du board de la FinTech
48:23 AI4Alpha, d'où
48:25 cette question qu'on pose à chaque fois,
48:27 chaque mois avec vous, que dit
48:29 l'IA de la situation des marchés
48:31 et des opportunités
48:33 d'investissement qu'on trouve
48:35 aujourd'hui dans un contexte,
48:37 qu'on décrivait avec nos invités jusqu'avant,
48:39 qui est quand même un contexte
48:41 assez riscone, d'appétit pour le risque.
48:43 Le S&P est au bord des
48:45 5000 points, je le disais
48:47 sous forme de boutade, c'était l'objectif que beaucoup de
48:49 stratégistes avaient pour fin 2024.
48:51 Donc on voit bien quand même le momentum puissant qui se
48:53 prolonge, partant de ce qu'on a vécu
48:55 en fin d'année. - Oui, je pense
48:57 que personne ne peut aujourd'hui,
48:59 même si dans les prospectives après
49:01 ça peut varier, mais personne ne peut nier
49:03 aujourd'hui que les marchés sont
49:05 globalement bien orientés
49:07 et globalement très résilients.
49:09 Je m'explique, finalement,
49:11 depuis le pivot de la Fed
49:13 à mi-décembre,
49:15 où en fait on avait cette réunion
49:17 de la Fed extrêmement importante,
49:19 où notamment
49:21 les dots de la Fed, c'est-à-dire
49:23 ces anticipations de politique monétaire
49:25 ont changé vers
49:27 une politique monétaire plus accommodante
49:29 et plus de baisse de taux en 2024,
49:31 on a eu un emballement
49:33 des marchés.
49:35 Et à l'époque, comme pendant
49:37 tout l'automne 2023,
49:39 on aurait pu craindre
49:41 que finalement la hausse des marchés
49:43 était intimement liée à ce
49:45 scénario de baisse de taux
49:47 qui s'inscrivait en fin d'année.
49:49 Sur la baisse de taux,
49:51 le moins qu'on puisse dire, c'est
49:53 qu'on est déçu, parce qu'en fait
49:55 elle est différée,
49:57 parce que l'économie est plus résiliente,
49:59 parce que l'inflation aussi
50:01 est plus persistante,
50:03 qu'on ne pouvait l'escompter,
50:05 partout, pas seulement aux Etats-Unis,
50:07 mais aussi en Europe.
50:09 - En Europe, oui.
50:11 - On appelle ça "sticky",
50:13 c'est vraiment le terme.
50:15 En fait, elle peine à redescendre vers l'objectif
50:17 des 2%.
50:19 Et donc, par exemple, cela se traduit
50:21 sur les taux de 2 ans américains
50:23 par une remontée des taux de 2 ans
50:25 de 20, point de base, depuis les bas,
50:27 de 4,20 à 4,40 aujourd'hui,
50:29 avec quand même une poussée
50:31 haussière,
50:33 pas énorme, mais quand même
50:35 significative, des taux
50:37 dans le monde.
50:39 Et donc, on aurait pu craindre que ce
50:41 scénario, conjugué au fait que la Chine
50:43 peine à relancer
50:45 son économie,
50:47 on le voit avec la baisse
50:49 des marchés chinois depuis le début de l'année,
50:51 entre -3 et -7%,
50:53 selon les indices. On le voit aussi
50:55 avec la baisse des matières premières.
50:57 On a des métaux de base
50:59 qui sont alors plus bas depuis un an.
51:01 On a des ressources de base, le secteur
51:03 actions, qui est mal orienté
51:05 en Europe, une des plus mauvaises performances
51:07 depuis le début de l'année.
51:09 On a des matières premières qui, dans leur ensemble,
51:11 sont mal orientées, des marchés agricoles
51:13 qui sont plutôt à la baisse.
51:15 L'or qui ne fait plus rien.
51:17 - Qui ne fait plus rien, ouais.
51:19 - Et donc, finalement,
51:21 un environnement
51:23 des matières premières
51:25 qui corrobore le fait
51:27 que la croissance mondiale
51:29 est, pour le moins,
51:31 pas très dynamique,
51:33 et que la Chine, au niveau
51:35 économique, a un vrai problème.
51:37 Et pourtant,
51:39 ce qu'on voit,
51:41 c'est qu'on a des marchés
51:43 qui sont
51:45 résilients et avec des hausses
51:47 diverses, selon les marchés,
51:49 et assez décorrélés. On a le Japon
51:51 qui est en tête de gondole avec +7%
51:53 et qui a cassé des niveaux majeurs
51:55 historiques,
51:57 finalement, depuis 1990.
51:59 Et donc, en fait, on ne peut pas
52:01 nier, là encore, qu'il y a une dynamique haussière
52:03 qui est incontestable.
52:05 - Il faut voir aussi que la hausse
52:07 de taux américain a fait revenir
52:09 le dollar/yen dans une
52:11 position qui est maintenant, aujourd'hui, très
52:13 proche des 150. - À nouveau.
52:15 - Voilà. Dollar/yen à 150.
52:17 Donc, cela va
52:19 tester la banque du Japon
52:21 dans sa résolution à lutter
52:23 contre la dépréciation du yen, ou pas.
52:25 Et cela contribue
52:29 aussi à renforcer la position
52:31 du Nikkei,
52:33 du marché japonais, comme un leader,
52:35 aujourd'hui. Sur les marchés
52:37 US, ma foi,
52:39 on a des marchés qui sont très bien orientés,
52:41 avec toujours les 7 magnifiques
52:43 à la manœuvre. Et là encore,
52:45 il se passe le relais.
52:47 Il y en a qui connaissent mieux
52:49 les différents noms que moi, mais en réalité,
52:51 on voit qu'il se passe le relais entre
52:53 les gars-femmes. C'est
52:55 une semaine l'un, l'autre semaine
52:57 le suivant. - Oui, alors Tesla est un peu en dehors
52:59 en ce moment, mais c'est vrai que Microsoft,
53:01 Nvidia, c'est encore très fort,
53:03 Meta, c'est la revanche
53:05 exceptionnelle, etc.
53:07 - Exactement. Et Google n'est pas en reste.
53:09 - Ça tourne. - Ça tourne. - Certains nous disent
53:11 que LiliLi peut-être sera éligible un jour,
53:13 ce gros laboratoire américain
53:15 avec les traitements
53:17 anti-obésité, etc., qui cartonne,
53:19 c'est le nouveau nordisque américain,
53:21 pourrait peut-être aussi à un moment intégrer
53:23 un groupe de valeurs comme ça, leader
53:25 et fort. - Voilà.
53:27 Donc, en fait, il y a des valeurs leaders
53:29 qui se passent le relais aux Etats-Unis
53:31 et cela propulse le
53:33 Nasdaq à des records et
53:35 le S&P qui lui emboîte
53:37 le pas. Et en Europe,
53:39 finalement, ça tient aussi.
53:41 Et finalement, on a
53:43 un début d'année qui a été poussif,
53:45 mais il y a une revanche de l'Europe
53:47 depuis un mois, c'est ce qu'on voit
53:49 partout.
53:51 Avec, je dirais, le secteur
53:53 technologique qui est
53:55 clairement ce qui se conforte
53:57 en LML, SAP,
53:59 aujourd'hui, Adyen, alors qu'il a connu un crash
54:01 important l'an dernier dans la FinTech,
54:03 mais qui aujourd'hui reprend 20%
54:05 en tête de l'Eurostock 50. - Voilà.
54:07 Là encore, on a des leaders
54:09 qui s'imposent et puis ça se diffuse
54:11 aussi à d'autres secteurs.
54:13 On voit le secteur des médias
54:15 qui n'est pas en reste,
54:17 qui marche bien aussi bien, enfin, outre-Atlantique
54:19 et en Europe. - Publicis, c'est l'exemple
54:21 français, je le cite comme ça. - Voilà.
54:23 Et on le voit aussi dans
54:25 d'autres secteurs, comme le tourisme
54:27 qui est aussi bien orienté.
54:29 Donc, globalement,
54:31 ça tient, j'allais dire.
54:33 Et d'autre part, en toile de fond,
54:35 ce qui est vraiment très important pour
54:37 prendre du recul et dans une analyse
54:39 macro-financière, c'est de voir que c'est
54:41 le crédit qui cimente,
54:43 et ça c'est très important,
54:45 cette robustesse. C'est-à-dire que le crédit
54:47 depuis un an, et
54:49 nous ce qu'on voit dans nos tendances et dans nos
54:51 analyses, et bien,
54:53 c'est mieux encore que les écoutises,
54:55 tous les compartiments du crédit,
54:57 y compris
54:59 les petites valeurs,
55:01 le triple C, c'est-à-dire
55:03 le crédit le plus mal noté,
55:05 alors c'est peut-être dû au fait d'un défaut de gisement
55:07 et un défaut d'offre,
55:09 mais il n'empêche qu'aujourd'hui,
55:11 le financement est bon
55:13 sur les marchés, il est correct. - Ce que disent
55:15 les analystes
55:17 bottom-up sur le crédit,
55:19 hier on faisait le point avec le patron des gestions obligataires
55:21 d'Allianz sur ce fameux
55:23 mur de la dette pour les corporate,
55:25 j'entends, alors on nous disait
55:27 au début ça va être mis 2024,
55:29 et puis ça a été reporté à 2025,
55:31 aujourd'hui avec notamment le mois de janvier
55:33 qui a été un marché primaire très dynamique
55:35 qui a permis aux émetteurs de venir
55:37 vraiment se refinancer massivement,
55:39 c'est 2026. C'est-à-dire que ça y est, le mur
55:41 est déjà reporté à 2026,
55:43 et comme vous le disiez, c'est un point clé
55:45 y compris pour des investisseurs actions.
55:47 - Voilà, c'est vraiment le crédit
55:49 qui nous fait voir le verre à moitié plein,
55:51 si vous voulez, parce qu'après on va parler du verre à moitié vide,
55:53 mais ce qui fait pencher
55:55 la balance du côté riscone,
55:57 c'est le fait que pour l'instant
55:59 le financement sur les marchés
56:01 est fluide. - Je vous amène au verre à moitié vide,
56:03 Jean-Jacques, si c'est vraiment
56:05 riscone, pourquoi est-ce qu'on ne voit pas
56:07 le S&P
56:09 493, ou le S&P
56:11 équipondéré, ou le Russell 2000,
56:13 ou les indices Mollet Mid Cap
56:15 qui s'effondraient encore en Chine en début de semaine,
56:17 mais je parle même de l'Europe,
56:19 pourquoi est-ce qu'on ne voit pas ces marchés-là
56:21 attirer plus de flux et d'investisseurs ?
56:23 - Alors il y a plusieurs raisons.
56:25 Il y a une première raison,
56:27 c'est qu'en réalité,
56:29 la hausse de taux leur a été
56:31 globalement plus néfaste.
56:33 En fait, on voit finalement que
56:35 les 7 Magnifiques et les
56:37 Megacaps sont beaucoup plus robustes
56:39 à la hausse de taux qu'on pouvait
56:41 le craindre, et au contraire,
56:43 finalement, les petites capitalisations,
56:45 elles sont plus fragiles
56:47 et plus vulnérables à la hausse de taux.
56:49 La duration est un facteur clé
56:51 de sur- ou sous-performance. A chaque fois que
56:53 les taux montent, on a
56:55 des vulnérabilités sur les petites capitalisations
56:57 et vice-versa.
56:59 Donc, en fait, s'il y a
57:01 un compartiment qui a vraiment
57:03 besoin des baisses de taux de la Fed,
57:05 c'est celui-ci. - Oui, je comprends. - Bon, ça c'est la première raison.
57:07 - Il n'y aura pas de signal,
57:09 vous dites, tant que la baisse
57:11 de taux ne sera pas là réelle devant nous
57:13 ou pour ces segments de marché ? - Voilà.
57:15 Il y a un deuxième facteur
57:17 conjoncturel
57:19 qui est, en fait,
57:21 lié, finalement, à la croissance
57:23 mondiale, au fait que
57:25 on voit que la Chine a vraiment
57:27 des difficultés à relancer, qu'il y a vraiment une
57:29 fracture qui s'impose
57:31 entre, finalement, tout ce qui est value
57:33 et tout ce qui est croissance. On recommence
57:35 un peu avec ça. On le voit
57:37 aussi avec les banques
57:39 qui sont
57:41 en retrait, qui ne sont pas catastrophiques,
57:43 mais en retrait. Et on le voit aussi
57:45 surtout avec les matières premières qui sont
57:47 vraiment en difficulté,
57:49 avec des marchés de matières
57:51 premières qui sont poussifs.
57:53 Et évidemment, ceux-là,
57:55 les secteurs qui sont connectés aux matières premières
57:57 sur les actions souffrent.
57:59 Et cela
58:01 est lié aussi à la difficulté
58:03 de relance de la Chine.
58:05 Donc la question, maintenant, va se poser,
58:07 j'allais dire, après la pause
58:09 du Nouvel An chinois,
58:11 comment la Chine
58:13 va relancer et
58:15 comment cela va être interprété
58:17 par les marchés et quelle efficacité
58:19 cela peut avoir. Et ce n'est pas seulement
58:21 sur les marchés chinois, parce que les marchés
58:23 chinois, il y a des facteurs microéconomiques
58:25 qui sont particuliers.
58:27 On ne va pas s'étendre ici sur ces
58:29 facteurs micros, mais surtout
58:31 sur la macro, en réalité.
58:33 Donc on va tout de suite le voir avec
58:35 la réaction à ces plans de relance
58:37 des matières premières
58:39 et des marchés de ressources
58:41 de base en Europe. - On verra ce que nous
58:43 dira la Chine dans son
58:45 entrée dans l'année du dragon
58:47 de bois, puisque ce sera
58:49 le symbole chinois des
58:51 12 prochains mois. C'est la nouvelle
58:53 année lunaire. Et d'ailleurs, dès demain,
58:55 les marchés chinois sont fermés jusqu'à
58:57 plus d'une semaine.
58:59 Donc on suivra évidemment le retour des
59:01 investisseurs en Chine et de la réouverture
59:03 de ces marchés dans un peu plus d'une semaine
59:05 maintenant. Merci beaucoup Jean-Jacques, merci de nous faire profiter
59:07 régulièrement
59:09 des signaux qui sont envoyés
59:11 par l'intelligence artificielle, les outils d'intelligence
59:13 artificielle qui sont développés par
59:15 la fintech AI4Alpha. Vous êtes membre
59:17 du board de AI4Alpha et consultant
59:19 indépendant. Voilà pour ce dernier
59:21 quart d'heure de Smart Bourse. De retour
59:23 demain évidemment à 17h en direct
59:25 sur Bsmart.
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