• il y a 10 mois
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Manuel Valls, ancien Premier ministre, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'indécence des députés LFI à l'hommage aux victimes françaises des attaques du 7 octobre, du sondage immigration, de la projection sur la présidentielle qui donne Marine Le Pen largement en tête et du transfert de Salah Abdelsam dans une prison française.

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Transcription
00:00 - Bienvenue et bonjour Manuel Valls. - Bonjour Sonia Mahmoud.
00:05 - Merci de votre présence et votre grande interview ce matin sur CNews et Europe 1.
00:08 Ancien Premier ministre, dans la cour des Invalides a résonné hier l'hommage aux 42 victimes françaises du Hamas.
00:15 Le président de la République a évoqué le plus grand massacre antisémite du siècle.
00:19 Il a aussi évoqué, Manuel Macron, en résonance les attentats terroristes ayant frappé la France, notamment au Bataclan ou à Nice.
00:25 Vous étiez alors, Manuel Valls, aux manettes.
00:28 Et à l'époque, en tant que Premier ministre, vous aviez déclaré, au soir du Bataclan, que nous basculions vers une autre époque.
00:34 Est-ce qu'il y a un parallèle entre les attaques barbares du Hamas et ce que nous avons vécu sur notre sol ? Un continuum ?
00:40 - Oui, bien sûr, et il faut y insister en permanence.
00:44 En Israël, en Europe, en France, nous faisons face, évidemment avec des nuances, dans des contextes différents,
00:51 mais à la même menace, celle de l'islamisme, du djihadisme, de l'islam politique,
00:58 qui a fait d'ailleurs de l'Europe et des communautés arabo-musulmanes issues de l'immigration l'objectif principal
01:05 pour créer les conditions d'une sécession, de fratures au sein de nos sociétés.
01:11 C'est le même ennemi.
01:12 Une démocratie comme Israël est confrontée, comme nous, à cette menace qui vise à la détruire,
01:19 puisque l'islamisme veut détruire non seulement les Juifs, mais les chrétiens, l'Occident, la démocratie, nos valeurs universelles.
01:28 - Islamisme, dites-vous, Emmanuel Macron, c'est le mot qui n'a pas été prononcé hier.
01:32 Emmanuel Macron parle de la barbarie qui tue.
01:35 Il n'a pas dit le mot "barbarie islamiste".
01:37 Pourquoi, selon vous ? Pourquoi une telle précaution oubliée ?
01:40 Est-ce que le président craint encore plus de répercussions sur notre sol ?
01:43 - Je ne sais pas. Il faut lui demander.
01:45 Mais il ne faut pas avoir peur de désigner l'ennemi, d'abord parce que nos compatriotes sont d'une très grande lucidité.
01:53 C'est vrai que l'actualité chasse l'actualité, vous le savez bien.
01:57 Et pourtant, nous vivons depuis près de dix ans avec ces actes terroristes.
02:02 Cette menace terroriste, elle n'est pas derrière nous, elle est devant nous.
02:06 Au lendemain des attentats de janvier 2015, Charlie Hebdo, de l'hypercachère de Montrouge,
02:12 avait dit à des jeunes lycéens qu'ils allaient vivre, que leur génération allait vivre avec cette menace.
02:20 Il faut donc nommer la menace.
02:22 C'est une des menaces les plus lourdes que nous ayons affronté.
02:26 Elle est existentielle parce que ce n'est pas une menace extérieure seulement.
02:30 C'est une menace qui vient de notre propre sein, de français, de nos quartiers.
02:37 Elle est très lourde et accompagnant en plus ce tsunami antisémite, cette haine des Juifs.
02:44 D'ailleurs, je pense que le mot antisémitisme ne peut peut-être plus dire grand chose.
02:47 Cette haine des Juifs, cette haine d'Israël, et il faut le dire et insister davantage sur ces dangers,
02:56 sur cette haine qui n'est pas seulement le vieil antisémitisme d'avant,
03:02 mais qui est cette haine des Juifs et qui vient essentiellement,
03:05 même s'il y a toujours évidemment un antisémitisme traditionnel d'extrême droite,
03:10 qu'on ne peut pas excuser, qu'il faut toujours combattre.
03:14 Mais il y a cette haine des Juifs et d'Israël qu'on retrouve essentiellement dans le monde arabo-musulman,
03:20 avec l'accompagnement des idiots utiles d'une partie de la gauche et du wauquisme
03:26 qui aujourd'hui inonde les universités américaines ou européennes.
03:29 Dans ce cas-là, Emmanuel Macron a-t-il bien fait de dire hier que c'était 68 millions de Français qui étaient concernés
03:35 et on avait l'impression d'une unité qu'on aimerait avoir dans ce pays, Manuel Valls,
03:40 mais est-ce que ce n'est pas une manière de cacher, de masquer les fractures parfois béantes ?
03:45 C'était une belle cérémonie hier.
03:47 C'est ce que vous voulez retenir ?
03:48 Mais est-ce que ça cache le reste ?
03:49 Oui, précisément dans cette même cour des Invalides,
03:53 nous avions rendu hommage aux victimes du 13 novembre 2015, du Bataclan, des terrasses de Paris.
03:59 et du stade de France.
04:01 Et moi, dans ces moments-là, je pense d'abord aux victimes, à leurs familles, à leurs proches,
04:06 ce que cela représente pour elles, pour ces victimes, ce type de cérémonie.
04:10 Mais est-ce qu'il n'y a pas un devoir de vérité aussi quand on pense à ces victimes ?
04:12 Hier, c'était un moment d'unité nationale et le président de la République...
04:14 Un moment d'unité nationale avec la polémique qu'il y a eu hier.
04:17 Oui, mais précisément, essayons à ce moment-là, hier, il fallait oublier, tenter d'oublier.
04:21 Je l'avoue, c'est difficile.
04:24 Mais vous avez raison, l'unité, elle est nécessaire pour combattre les ennemis de la démocratie et de la République.
04:32 Mais il faut être lucide.
04:33 Il faut être lucide sur l'explosion de la haine à l'égard des Juifs et d'Israël.
04:40 Il faut être lucide sur les fractures de notre société.
04:44 Il faut être lucide sur ce que nous disent des enquêtes d'opinion à propos de nos concitoyens ou compatriotes musulmans,
04:51 où une partie d'entre eux, non négligeable, exprime une forme de sécession à l'égard de la République
04:57 et ne partage pas le sentiment majoritaire des Français à l'égard de ce qui s'est passé en Israël ou à l'égard du Hamas.
05:04 Donc, il faut être lucide pour essayer de convaincre, pour faire oeuvre de pédagogie
05:09 et pour combattre, évidemment, ces sentiments qui sont, ou ces expressions de haine,
05:14 qui sont, de mon point de vue, insupportables.
05:16 Allons plus loin. Emmanuel Macron a dit aussi hier que toutes les vies se valent,
05:19 inestimables aux yeux de la France. C'est clairement une référence, Emmanuel Valls, aux vies palestiniennes et israéliennes.
05:24 Est-ce qu'il a raison de le dire ainsi ? C'est très important.
05:27 Ou bien vous faites, et je fais attention à mes mots, une nuance, une différence entre des victimes du Hamas
05:32 et des victimes d'une guerre et de bombardements. Est-ce que vous faites cette nuance-là, cette différence-là ?
05:38 Vous avez souvent évoqué ces sujets avec vos invités.
05:41 C'est vrai que tous les mots comptent et il y a beaucoup de sensibilité sur ce sujet-là.
05:45 Oui, toutes les vies se valent. Celles d'un enfant palestinien, celles d'un enfant israélien.
05:50 Toutes les vies se valent. Mais les intentions...
05:52 Mais. Un oui, mais.
05:54 Mais les intentions...
05:55 C'est ce qu'il a reproché à certains.
05:56 Mais les intentions ne sont pas les mêmes.
05:58 Les intentions d'une organisation terroriste qui veut éradiquer les Juifs de la surface du Proche-Orient
06:05 et tout simplement du monde, qui exprime la haine à l'égard des chrétiens, de l'Occident, des femmes, des homosexuels, de la démocratie.
06:12 Ça, c'est le Hamas, c'est l'islamisme. Ce sont les frères musulmans.
06:16 Et les morts provoquées par la riposte d'un État, par ailleurs démocratique, une riposte légitime.
06:23 Les uns et les autres peuvent critiquer sa force.
06:25 Les uns et les autres, c'est aussi la France et les États-Unis, qu'on a appelés à leur retenue.
06:29 Et sa puissance. Oui, mais avec des contradictions.
06:31 On appelle, on trouve légitime qu'Israël réponde à ces attentats effrayants du 7 octobre.
06:39 Mène une guerre et la guerre, elle est toujours terrible.
06:42 Elle est effrayante, mais c'est la guerre.
06:45 Comme si nous, occidentaux, nous avions totalement oublié que la guerre...
06:48 La question n'est pas là. On dirait qu'il y a des victimes collatérales et qu'il faut les accepter aujourd'hui.
06:53 Est-ce que c'est ce que vous dites ?
06:53 Il ne s'agit pas de les accepter, mais il s'agit de faire la nuance, la différence,
06:57 qui me paraît évidente entre les intentions d'une organisation terroriste et d'un État qui frappe le Hamas,
07:05 qui cherche, évidemment, c'est ô combien difficile, à frapper le moins possible les populations civiles,
07:10 qui elles-mêmes sont utilisées comme un véritable bouclier humain par le Hamas.
07:15 Et là, il faut faire évidemment les différences, sinon on risque d'entretenir une très grande confusion.
07:19 Mais pour être totalement clair, vous êtes à l'heure actuelle,
07:23 vous dites toujours, M. Baraz, que la riposte, comme vous l'appelez, est légitime totalement et sans aucune ambiguïté.
07:30 Oui, je sais que cela peut susciter des incompréhensions,
07:34 mais Israël, il faut le comprendre, la société israélienne, malgré ses divisions,
07:40 et la société israélienne aujourd'hui attend un changement de gouvernement,
07:43 un nouveau Premier ministre manifeste, s'inquiète sur le sort des otages que nous ne pouvons pas oublier,
07:48 mais cette riposte, elle est légitime.
07:50 Israël ne peut pas vivre avec une organisation terroriste à ses portes qui veut sa disparition.
07:56 Donc c'est une guerre, de ce point de vue-là, existentielle et nous devons le comprendre.
08:00 J'en viens à l'actualité politique en France.
08:02 Sondage de CNews Europe 1, le journal du dimanche, sur l'immigration et la maîtrise, Manuel Valls, des flux migratoires.
08:08 77% des Français ne font pas confiance au gouvernement,
08:12 en doute de sa capacité justement de maîtriser ces flux migratoires.
08:15 Est-ce que ça vous surprend ?
08:16 Non, ça ne me surprend pas parce que d'abord, les Français, je l'ai dit, je l'ai écrit,
08:23 j'y prends évidemment toute ma part, considèrent que les politiques en matière d'immigration,
08:28 depuis 40 ans, sont à peu près les mêmes, je vous le confirme.
08:31 Droite, gauche ?
08:32 Droite, gauche, au-delà des coups de menton et des discours, elles sont à peu près...
08:36 C'est une forme d'autocritique ?
08:38 Oui, je pense qu'il faut regarder les choses lucidement, notamment avec des changements majeurs
08:43 qui ont eu lieu dans les années 70 et 80, d'abord sous la droite,
08:48 et ensuite sous la présidence de François Mitterrand.
08:51 Et les uns et les autres vont chercher à chaque fois à maîtriser ces flux migratoires.
08:56 Donc ce que les Français attendent, c'est un changement radical.
09:00 Mais d'où peut-il venir ?
09:02 Est-ce qu'on a encore, vous connaissez très bien l'appareil d'État, monsieur le Premier ministre,
09:06 est-ce qu'on a encore la possibilité, sur le plan national,
09:09 d'avoir la maîtrise et la souveraineté sur ce sujet ?
09:12 Moi, je suis convaincu que la volonté politique, elle est possible.
09:16 Et d'ailleurs, je l'avais écrit, je l'ai peut-être dit d'ailleurs à votre micro,
09:20 il y avait de mon point de vue les bases d'un véritable accord,
09:25 sur le temps long en plus, entre le Sénat et l'Assemblée,
09:28 entre la droite qui est majoritaire au Sénat et la majorité présidentielle.
09:32 Sur la loi immigration, mais pour certains Français, elle ne ferait rien, cette loi Manuel Valls.
09:36 Non, je pense que si la loi avait été bien fabriquée, des choses auraient été possibles.
09:43 Et qu'il faut d'ailleurs reprendre l'ouvrage.
09:45 J'ai une proposition de loi du groupe centriste au Sénat, y compris en accompagnant,
09:49 c'est pour ça qu'il faut un accord Sénat-Assemblée, les réformes constitutionnelles nécessaires.
09:55 Mais sous l'œil, j'allais dire, très sévère ou critique ou lucide du Conseil constitutionnel,
09:59 qui a mis les limites et les bornes.
10:01 Oui, mais on lui a donné d'une certaine manière la possibilité de le faire.
10:03 Et moi, j'ai trouvé d'ailleurs...
10:04 Il ne fait pas du droit, le Conseil constitutionnel ?
10:06 Le Conseil constitutionnel fait du droit, mais on lui a renvoyé d'une certaine manière,
10:11 pardon de l'expression triviale, la patate chaude.
10:14 Je considère que les responsables politiques de droite et de la majorité présidentielle
10:18 n'ont pas suffisamment assumé la nécessité d'un accord qui fasse, un, de l'assimilation
10:24 de ceux qui sont sur notre sol, la priorité.
10:27 Ça se décrète l'assimilation ?
10:28 Non, mais c'est un travail de longue haleine.
10:32 Mais n'oublions pas ce qui s'est passé encore il y a quelques mois, pendant l'été,
10:35 de véritables émeutes contre la France.
10:38 Qui l'a oublié ?
10:38 La police, les institutions.
10:39 De manière générale, on oublie très vite ces épisodes.
10:43 Et quand cela revient, on semble surpris.
10:46 Non, là, c'est la grande priorité.
10:48 Deux, c'est un véritable stop à l'immigration à partir d'une question,
10:51 avons-nous besoin d'une nouvelle immigration ?
10:53 Je ne le pense pas, sinon à travers certains secteurs, d'où la nécessité de quotas.
10:58 Là, vous parlez d'immigration légale, quand vous dites stop.
11:00 Je parle d'immigration légale.
11:03 Ce n'est pas du tout le sujet de la loi immigration.
11:05 Je pense que nous n'avons pas besoin d'une nouvelle immigration,
11:07 sinon dans certains secteurs, d'où la nécessité de quotas.
11:10 Et pour cela, je l'ai toujours dit, il faut faire évoluer la Constitution.
11:15 Et troisièmement, évidemment, l'effort principal doit être porté dans la lutte
11:19 contre l'immigration clandestine.
11:21 C'est notre volonté et cela doit être mené au niveau européen,
11:25 notamment au niveau de la Méditerranée,
11:27 et dans un pacte que l'Union européenne doit avoir avec le continent africain,
11:31 qui est le continent de demain d'un point de vue démographique.
11:33 Ces choix-là, qui sont des choix, pas pour trois mois, pas pour six mois,
11:38 pas pour des manœuvres politiques, mais pour les 10, 15, 20 ans qui viennent
11:42 et qui nous obligent, oui, à une grande unité nationale sur ce sujet.
11:44 Mais avant ces 15 ans, Emmanuel Valls, il y a les échéances européennes
11:47 et même présidentielles.
11:49 En 2027, Marine Le Pen est donnée gagnante dans un sondage IFOP
11:52 pour Valeurs Actuelles si elle fait face à Gabriel Attal
11:55 et elle ferait jeu égal avec Edouard Philippe.
11:58 Est-ce que c'est une hypothèse que vous envisagez ?
12:00 C'est une hypothèse possible, si vous me permettez cette tautologie,
12:05 à travers les enquêtes d'opinion, l'ambiance que l'on sent au pays,
12:10 l'incapacité à se mettre d'accord, Sénat ou Assemblée,
12:13 sur des questions essentielles qui préoccupent les Français,
12:16 parce qu'il y a une violence dans notre société
12:19 qui fait plus qu'inquiéter nos concitoyens.
12:22 Donc si les grandes formations politiques qui considèrent,
12:26 c'est mon cas, que le programme de Mme Le Pen sur le plan économique
12:29 nous menerait à la ruine, qui pensent que ses alliances
12:33 ou ses accords avec M. Poutine, sa vision de l'Europe et du monde
12:37 ne correspondent pas à ce qu'il faut pour notre pays,
12:40 alors plutôt que de commenter les enquêtes d'opinion ou de crier au loup,
12:44 il faut être capable de proposer, non pas…
12:46 – Crier au loup, c'est-à-dire arrêtons,
12:48 c'est ce que vous êtes en train de dire, les arguments sur la morale
12:50 et attaquons sur le projet, projet contre projet.
12:52 – Non, mais la morale politique c'est important,
12:54 mais c'est évidemment projet contre projet,
12:57 mais pour cela il faut sortir de la politique politicienne,
13:01 des coups de communication, des divisions,
13:04 de renvoyer au Conseil constitutionnel
13:06 les responsabilités que les politiques n'assument pas,
13:09 et d'être clair sur…
13:10 – C'est important ce que vous dites,
13:11 ça veut dire que tout ça est en train de conduire,
13:13 c'est-à-dire que c'est de la responsabilité actuelle de ce gouvernement,
13:15 entre autres, peut-être aussi des précédents,
13:17 d'amener Marine Le Pen au pouvoir.
13:19 – Bien sûr, bien sûr, il y a une responsabilité de la gauche,
13:22 de la droite, de la majorité actuelle,
13:25 il reste trois ans avant la prochaine élection présidentielle,
13:28 c'est peu et beaucoup pour convaincre nos concitoyens,
13:32 il y a les grandes échéances, l'Europe, l'avenir du pays,
13:35 les questions économiques,
13:37 mais si nous ne sommes pas capables d'avoir une réponse claire
13:40 sur l'attente d'autorité, sur les questions de violence,
13:44 sur la problématique de l'immigration…
13:45 – Ça fait 40 ans qu'on entend ça, M. Manuel Valls, sincèrement,
13:48 vous le dites avec conviction.
13:51 – Oui, mais parce que j'ai l'impression que nous sommes maintenant…
13:53 – Au bord du…
13:54 – Nous sommes au bout sans doute de quelque chose,
13:56 le sentiment parfois général,
13:57 c'est qu'il y a quelque chose qui se dégrade, non ?
14:00 Du manière générale, or moi j'aime mon pays,
14:02 je suis un patriote, je suis un républicain,
14:05 et je pense qu'au-delà de Mme Le Pen,
14:08 ce qu'il faut c'est des réponses aux Français,
14:10 ça fait peut-être 40 ans, beaucoup de réponses ont été apportées,
14:12 ne considérons pas que tout aille mal,
14:14 nous restons un grand pays,
14:15 mais il faut être capable d'apporter ces réponses,
14:17 sinon les Français vont tout balayer.
14:21 – J'entends quand même des critiques à peine voilées vis-à-vis de ce gouvernement,
14:26 un petit peu comme François Bayrou, très fâché, le patron du Modem,
14:29 qui pensait qu'il allait entrer au gouvernement
14:30 et finalement il devient une sorte de frondeur,
14:32 où en tous les cas il veut un accord politique,
14:34 il dénonce une forme de déconnexion entre le pouvoir
14:37 et puis le reste de la France,
14:39 et il a proposé de vous partager son diagnostic.
14:41 – Moi je pense que François Bayrou, qui a joué un rôle,
14:43 nous l'oublions jamais, décisif en 2017 dans l'élection d'Emmanuel Macron,
14:48 doit considérer, en tout cas c'est ce que je considère moi,
14:51 que ce deuxième quinquennat n'a toujours pas de sens,
14:54 on a l'impression que le président de la République court après le fait
14:57 d'avoir raté de donner du sens en 2022 après sa réélection,
15:02 et il court derrière aussi une majorité relative,
15:04 c'est pour cela qu'il fallait clarifier les choses avec les Républicains,
15:07 plutôt que d'essayer de les détruire en nommant tel ou tel ministre,
15:11 notamment Rachida Dati, c'était un accord qu'il fallait,
15:14 un accord de gouvernement, ce n'est pas ma famille politique,
15:17 mais en tout cas je regarde objectivement les choses,
15:19 ce n'est pas possible avec la gauche,
15:22 donc il fallait trouver les conditions d'un accord.
15:24 Et tant que le président de la République n'aura pas réussi
15:27 à donner du sens à ce quinquennat, l'instabilité politique,
15:31 au-delà de la nomination de Gabriel Attal,
15:33 dont chacun reconnaît le talent et l'énergie,
15:36 mais tant qu'on n'aura pas réussi à donner du sens,
15:39 eh bien le quinquennat, l'instabilité politique,
15:43 marquera l'action du gouvernement, du président de la République.
15:47 – Et pour conclure, c'est aussi votre condition ?
15:50 – C'est-à-dire ?
15:51 – Pour entrer au gouvernement ?
15:52 – Ah non, moi je n'ai aucune condition,
15:53 parce qu'on me propose…
15:54 – Ah bon, pas de condition ?
15:55 – Non, parce qu'on ne me proposera pas,
15:58 et parce que je pense que mon rôle est celui de ceux
16:02 qui ont exercé une responsabilité,
16:03 plutôt d'éclairer le débat, l'avenir,
16:06 parce que ça n'était pas à l'ordre du jour, ça ne le sera pas.
16:08 – En tout cas merci d'avoir éclairé cette interview ce matin,
16:11 Manuel Valls c'était votre grande interview sur CNews Europe 1,
16:13 à bientôt et bonne journée à vous.

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