• il y a 11 mois
Autour de Jean-François Achilli et Bérengère Bonte, les informés débattent de l'actualité du vendredi 19 janvier 2024.

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Transcription
00:00 *Générique*
00:02 *Musique*
00:04 *20h, 21h, France Info, les informés*
00:06 *Jean-François Aquilli, Bérangère Bon*
00:08 *Bonsoir à tous, bonsoir Jean-François*
00:10 *Bonsoir Bérangère*
00:12 *A la une ce soir des informés, une grogne agricole qui surprend jusqu'au sommet de l'Etat*
00:16 *Information France Info, les préfets sont priés d'aller ce week-end à la rencontre des agriculteurs*
00:22 *Gabriel Attal sera demain dans le Rhône pour un simili grand débat*
00:28 *Le monde rural donc en tout cas, là aussi, et pour préparer son discours de politique générale du 30 janvier*
00:34 *L'expert agricole des informés est un journaliste, éleveur d'Anjou, Pascal Bertelouf*
00:40 *Des peines de 3 mois à 12 mois de prison avec sursis, vous l'avez entendu sur France Info*
00:46 *Le verdict ce soir à Bobigny pour les 3 policiers condamnés pour l'interpellation de Théo Loaca*
00:52 *Ces 2 semaines de procès permettront-elles d'apaiser un peu la relation avec la police ?*
00:57 *Et puis Emmanuel Macron a-t-il changé de doctrine concernant le conflit en Ukraine ?*
01:02 *Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie mais notre devoir est de rendre leur victoire impossible*
01:07 *C'est ce que dit le président en présentant ses voeux aux armées*
01:11 *On en parle avec Eric Scholl, directeur de l'Express*
01:13 *Aurore Malval, rédactrice en chef adjointe du site de Marianne*
01:17 *Et Véronique Reyssoult, présidente de Backbone Consulting, maître de conférences en communication de crise*
01:23 *Patience, peau et hauteur de l'ultime pouvoir, la face cachée des réseaux sociaux aux éditions du CERB*
01:29 *Bonsoir, bienvenue à tous*
01:30 *D'abord donc cette grogne agricole qui monte depuis quelques jours et même quelques semaines en Europe*
01:38 *Et qui inquiète au sommet de l'État, Gabriel Attal est demain dans le Rhône*
01:44 *Et donc cette information France Info, Jean-François Emmanuel Macron*
01:47 *Demande que tous les préfets aillent dès demain à la rencontre des agriculteurs*
01:51 *Avec la nouvelle doctrine, méthode, agir vite, au plus près du terrain, clamper*
01:55 *Si je puis dire, sans attendre, le chef de l'État veut que ses préfets échangent directement sur les problématiques qu'expriment les exploitants, les éleveurs*
02:03 *Comme le ministre de l'Agriculture, Marc Fenault, est invité à le faire demain*
02:08 *Il faut dire que plusieurs centaines d'agriculteurs poursuivent en Occitanie leur blocus de l'autoroute A64*
02:16 *Au Toulouse et Tarbes, dans la Loire, en Mayenne, en Loire-Atlantique*
02:21 *Des producteurs de lait se sont rassemblés devant les sites de Lactalis*
02:26 *Pour dénoncer les prix d'achat proposés par le groupe, ce n'est pas tout*
02:30 *La coordination rurale, deuxième syndicat du monde agricole prévoit d'organiser des actions un peu partout en France jeudi prochain*
02:37 *Parce que le monde agricole en question, eh bien il mobilise aussi en Allemagne, en Roumanie, en Pologne, aux Pays-Bas*
02:43 *Au moment de Paul Barcelone, du service politique de France Info, qui nous a alertés*
02:47 *Les revendications en France portent sur le stockage de l'eau, les quotas d'irrigation, la concurrence déloyale*
02:54 *La crise sanitaire dans les élevages, les préfets priaient par Emmanuel Macron d'agir, d'apaiser les tensions*
03:00 *Pas question de laisser ce mouvement de colère s'étendre à tout le pays*
03:04 *Le spectre des Gilets jaunes, passez-moi l'expression, n'est pas très loin, Bérangère*
03:09 *Et je salue Pascal Berthelot, bonsoir à vous*
03:12 *Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous*
03:14 Merci d'être l'expert des informés pour nous aider à comprendre cette grande.
03:18 Vous qui avez un parcours particulier, vous avez d'abord été journaliste, puis éleveur, depuis quoi, une dizaine d'années c'est ça ?
03:25 *Oui c'est ça, petit éleveur je précise, j'ai une quinzaine de vaches et 35 hectares*
03:29 Quelque part en Anjou ?
03:31 *Oui, à Beaujeu en Anjou*
03:33 Voilà, et donc en fait vous êtes un peu les deux désormais, journaliste et éleveur,
03:36 et vous animez notamment de nombreux débats sur ce monde agricole que vous connaissez bien
03:40 et donc vous êtes bien placé sans doute pour nous expliquer cette colère que franchement pas grand monde n'a vu monter.
03:46 Qu'est-ce qui inquiète tant les agriculteurs aujourd'hui ? Les sujets évidemment sont multiples apparemment.
03:52 *En fait j'ai l'impression que c'est un sentiment d'injustice que tous les agriculteurs ressentent qui grandit et qui prend forme.
04:00 Une injustice face à la concurrence déloyale des pays étrangers, une injustice face aux prix aujourd'hui,
04:08 les éleveurs qui se battent, qui se mobilisent contre l'actalisme, ont l'impression qu'ils sont la variable d'ajustement
04:15 avec un prix qui couvre à peine leur coût de production et comme d'habitude les industriels baissent leur prix
04:22 pour eux conserver leur marge et que ce sont ces agriculteurs, je les côtoie tous les jours,
04:28 j'en suis moi en partie un aussi comme vous l'avez dit, on se sent vraiment pas bien parce qu'on a l'impression
04:36 qu'on est pris pour les dindons de la farce, vraiment je ressens ce sentiment moi aussi.
04:41 On a des injonctions administratives, des injonctions écologiques qui bien sûr sont bonnes et que tout le monde partage
04:49 mais qui sont difficiles à appliquer sur le terrain.
04:51 Est-ce que, je dis "ils" mais vous peut-être, ils n'ont pas fait de bruit et se réveillent brutalement
04:56 ou alors ils n'ont pas été entendus depuis des mois ?
04:59 Ils n'ont pas été entendus. Ils n'ont pas été entendus parce que cette colère là, elle est là,
05:05 mais moi-même je suis surpris qu'elle prenne des formes comme ça aujourd'hui et j'étais avec des dirigeants
05:14 de la FNSEA il y a quelques jours, il y a deux jours, et je pense qu'ils sont tous aussi surpris que moi,
05:19 même si bien sûr ils voyaient la colère, l'attente qui est là depuis longtemps.
05:24 Vous voyez les panneaux, moi dans mon village, les panneaux qui indiquent le nom du village a été retourné.
05:31 Tous les noms du village ont été retournés chez moi depuis plusieurs mois maintenant.
05:34 Ormal Val ?
05:35 Oui, justement c'était ce mouvement qui était parti du Tarn, qui était un mouvement de protestation
05:42 contre les normes justement qui devenaient beaucoup trop compliquées pour les agriculteurs.
05:46 Il y a toujours, enfin c'était ce premier problème en tout cas qui avait été soulevé, qui avait été porté.
05:51 Beaucoup de villes, de communes rurales avaient retourné leurs panneaux pour protester contre ça.
05:56 C'est encore une revendication, bien sûr ce désir de simplification des agriculteurs, mais comme l'a dit justement l'expert,
06:04 on a aujourd'hui une conjonction de problèmes. Il y a aussi celui de, c'est en ce moment qu'est négocié le prix du lait
06:11 et les agriculteurs, les éleveurs ont très peur. La situation en 2022 était plutôt pas mal, en 2023 ça s'est un petit peu dégradé
06:21 et là ils sentent qu'avec la pression qui est mise par la grande distribution en fait pour essayer de faire des prix aussi en magasin
06:28 qui ne répercute pas trop l'inflation, qu'ils soient les grands perdants de ces négociations.
06:34 Donc le problème est vraiment multifactoriel.
06:38 On comprend qu'ils veulent surtout qu'on les entende, qu'on les prenne en compte.
06:42 On verra juste après le Fil info ce qu'ils veulent concrètement, ce qu'il y a comme revendication.
06:47 Éverine Christou, tu nous dirais comment ça réagit aussi sur les réseaux sociaux.
06:50 D'abord le Fil info puisqu'il est 20h10, Emmanuel Langlois.
06:53 Et après plus de 9h de délibéré, le verdict est tombé ce soir dans le procès de la violente interpellation de Théo Luakia en février 2017.
07:02 Les trois policiers mis en cause sont condamnés à 3 à 12 mois de prison avec sursis par la Cour d'assises de Seine-Saint-Denis.
07:10 Un an avec sursis pour le gardien de la peine, la paix reconnue coupable du coup de matraque
07:15 qui a grièvement blessé le jeune homme alors âgé de 22 ans. C'est la peine la plus lourde.
07:20 Ce verdict en tout cas est en deçà des réquisitions de l'avocat général.
07:24 La SNCF enregistre de nouveaux records de fréquentation l'an dernier.
07:28 Mais se heurte au manque de trains pour répondre à l'explosion de la demande.
07:32 Les TGV ont en effet transporté au total 122 millions de voyageurs en 2023.
07:37 Un niveau encore jamais atteint en progression de 4% par rapport à 2022.
07:42 Les TER ne sont pas en reste. Les trains régionaux et intercités progressent eux de 8%.
07:49 A l'étranger, Moscou donne de la voix dans la guerre entre Israël et le Hamas.
07:53 La diplomatie russe appelle le mouvement palestinien à libérer tous ses otages de la bande de Gaza.
07:59 Moscou qui juge par ailleurs que la crise humanitaire dans l'enclave palestinienne est d'une ampleur catastrophique.
08:05 L'armée israélienne a encore bombardé intensément ce vendredi la bande de Gaza
08:09 tuant près de 80 palestiniens selon le Hamas dans la ville de Ranyounès en particulier,
08:14 devenue l'épicentre de la bataille.
08:18 France Info
08:20 20h, 21h, les informés.
08:24 Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
08:26 On est ce soir en compagnie d'Aurore Malval, de Marianne Ériccholl,
08:29 l'express Véronique Ressoult de Backbone Consulting et notre expert journaliste, éleveur en enjoue, Pascal Bertelot.
08:37 Vous nous disiez ce sentiment de ne pas être entendu depuis des semaines.
08:42 Plus concrètement, quelles sont les revendications ? Qu'est-ce qu'ils attendent les agriculteurs ?
08:49 On sait qu'on est toujours dans la période de l'année où il y a le salon de l'agriculture qui arrive dans quelques semaines.
08:53 Donc ça c'est toujours aussi un moment pour faire monter la pression.
08:57 Concrètement, qu'est-ce qu'ils veulent ?
08:59 Là d'abord, ils veulent des prix.
09:01 Par exemple, les éleveurs de lactalis qui vendent leur lait à lactalis, ils veulent un prix supérieur
09:05 qui aujourd'hui, constatent-ils, ne couvre pas leurs coûts de production et ne leur permet pas d'être émunérés.
09:11 Ils réclament aussi, et ça c'est quelque chose de plus en plus fort et de plus en plus mal vécu parmi les agriculteurs,
09:17 ils réclament la fin de la concurrence déloyale que des pays étrangers, les États-Unis, le Brésil ou d'autres,
09:25 ou même parfois certains pays européens, nous envoient des produits agricoles produits différemment de chez nous.
09:32 C'est-à-dire très concrètement avec des pesticides interdits en France, avec des moyens de production interdits en France,
09:38 avec des activateurs de croissance en élevage par exemple, ce qui est totalement interdit en France,
09:42 et c'est vendu sur notre marché tout à fait normalement, dans l'opacité la plus totale, le consommateur n'en est pas informé.
09:50 Et ça c'est très dur à vivre, c'est-à-dire qu'on fait des choses meilleures que les pays étrangers,
09:55 et malgré tout, on importe de grandes quantités de choses qui prennent les parts de marché des agriculteurs français.
10:04 Ils veulent qu'un prix du gasoil qui reste stable et qui n'augmente pas comme c'est prévu dans les années qui viennent,
10:10 la fin de l'élection agricole, vous savez qu'elle est prévue, elle est programmée, ça a été négocié.
10:16 Ils aimeraient que le prix du gasoil ne bouge pas trop, qu'il subisse juste les prix normaux que tout le monde subit,
10:22 mais qu'on ne prenne pas 50 centimes de plus au litre.
10:25 Alors ça fait beaucoup de choses, Eric Scholl, quel regard vous avez sur cette grogne ?
10:29 On a raison de dire qu'on ne l'a pas vue, ils ne l'ont pas vue monter ?
10:33 C'est votre édito dans l'Express cette semaine.
10:35 Car au malaise paysan.
10:36 D'accord, mais ça date d'il y a quelques jours.
10:38 Oui, mais en réalité, on voit depuis maintenant plusieurs semaines, on voit beaucoup d'éléments très différents.
10:47 On voit d'abord ce qui se passe à l'étranger, ça a été rappelé tout à l'heure, aux Pays-Bas,
10:50 et aux Pays-Bas ça a quand même eu une conséquence sur le vote dans le pays.
10:55 On est en train de le voir en Allemagne de façon extrêmement forte, extrêmement forte.
10:59 Les raisons sont toutes un peu différentes, mais de manière générale, ce qu'on retrouve,
11:03 c'est la précarisation du monde agricole.
11:05 C'est ça qu'on retrouve partout, y compris en France, c'est ce qu'on est en train de voir.
11:08 Il faut quand même juste savoir qu'aujourd'hui en France, 80% des agriculteurs,
11:12 qui sont moins nombreux évidemment qu'avant, mais 80% des agriculteurs vivent avec moins que le SMIC,
11:17 moins que 1 700 euros par mois.
11:19 Donc il y a une idée de précarisation.
11:21 Alors les deux dernières années, finalement, ils s'en sont pas mal sortis,
11:24 parce que les cours montaient, etc.
11:26 En 2023, ça a été une année très dure, très difficile.
11:28 On va voir, le revenu agricole va baisser de l'ordre de 9 à 11% pour l'année 2023.
11:32 Et évidemment là-dessus, vous voyez effectivement ce qui a été dit,
11:35 c'est-à-dire la concurrence étrangère.
11:37 55% des poulets consommés en France viennent de l'étranger.
11:40 On parlait de la concurrence des États-Unis, mais la concurrence aussi de l'Ukraine.
11:44 Moi je suis le premier à soutenir l'Ukraine, mais vous comprenez juste que ce qu'on a fait pour l'Ukraine,
11:48 ça a des conséquences aussi sur le marché européen.
11:50 Le filet protecteur de la PAC qui est mis en avant depuis des décennies, Eric Scholl,
11:54 ça a vécu, ça n'existe plus ?
11:56 Non, bien sûr, ça existe encore la PAC et ça les protège.
11:59 Simplement, on en demande aussi beaucoup de choses aujourd'hui au monde agricole et aux paysans.
12:03 On leur demande de faire de l'environnement.
12:05 Quand on parle d'inflation des normes, ils n'en peuvent plus de cette inflation des normes.
12:09 Aujourd'hui, il y a une sorte de trop-plein, et on le voit,
12:13 ça se manifeste par de la colère, de la protestation.
12:16 Il y a dans un mois, effectivement, j'ai raison de le rappeler, dans moins d'un mois, le salon agricole,
12:20 il y a les élections européennes, et on sait à quel point la PAC est déterminante,
12:23 qui aura lieu dans quelques mois.
12:25 Ça ne veut pas dire que le gouvernement français n'a rien fait.
12:27 Quand on regarde le budget agricole, il a plutôt augmenté,
12:29 il a plutôt mieux protégé nos agriculteurs que, par exemple, les Allemands, que d'autres pays.
12:36 Néanmoins, cette colère est là.
12:37 Mieux protégés que les Unites ?
12:38 Oui, mieux, effectivement, parce que, par exemple, cette inflation des normes,
12:42 on a essayé d'étaler dans le temps la décarbonation en Allemagne.
12:45 C'était tout de suite, c'est pour ça que les tracteurs allemands,
12:47 enfin, qu'on voit tout ce modèle.
12:49 D'ailleurs, le gouvernement allemand a dû reculer,
12:51 ce qu'il voulait faire tout de suite, ils l'ont étalé sur 2026.
12:54 Nous, on a choisi de le faire jusqu'en 2030.
12:56 Mais néanmoins, c'est quand même à chaque fois des efforts supplémentaires
13:00 sur une population qui ne sait pas comment s'en sortir,
13:04 qui ne sait pas comment transmettre, sur des exploitations qui ne s'en sortent pas,
13:07 et c'est ça qu'on constate aujourd'hui.
13:09 On leur a demandé, si vous voulez, pour récapituler, depuis des années,
13:12 on leur a dit "faire plus, faire mieux, faire la meilleure alimentation".
13:15 Or, qu'est-ce qu'on voit ?
13:16 C'est qu'en fait, le problème du pouvoir d'achat,
13:18 il touche l'ensemble des médages français, en particulier les plus bodès,
13:21 ce qu'ils vont chercher finalement, non pas le meilleur, mais du meilleur marché.
13:25 Et du meilleur marché, c'est les produits importés,
13:27 et effectivement pas de la qualité de ce que produisent nos agriculteurs français.
13:30 Et aujourd'hui, c'est ce paradoxe qu'on constate.
13:33 Oui, on préfère aller consommer des produits moins chers étrangers.
13:37 - Véronique Ressout, vous êtes notre œil, chaque vendredi, sur les réseaux sociaux.
13:41 Il y a différentes grognes, il y a ce blocage de l'autoroute A64,
13:46 près de Toulouse, qui doit donner lieu à quelques messages,
13:48 mais plus globalement, vous voyez quoi, vous, de cette grogne ?
13:50 - Globalement, déjà, ça fait des mois quand même que les agriculteurs se plaignent.
13:53 Ça fait des mois qu'ils partagent leurs feuilles d'imposition
13:57 pour montrer qu'ils sont en grande précarité.
13:59 Ça fait des mois qu'ils témoignent de leurs grandes difficultés, de leur grande solitude.
14:03 Il y a aussi une idée reçue qui est que souvent,
14:05 on dit qu'il y a de l'agribashing et que les Français n'aiment pas les agriculteurs.
14:09 Ça n'est pas vrai. Les Français adorent les agriculteurs.
14:12 Il y a même 85% des Français dans un sondage Hip-Hop
14:15 qui disaient que pour eux, ils jouent un rôle majeur dans l'alimentation
14:19 et qu'ils ont confiance en eux pour 61% et qu'il faut les soutenir.
14:22 Et quand on regarde les messages qu'il y a depuis ce matin sur les réseaux sociaux,
14:26 il y a à peu près 60 000 messages depuis ce matin.
14:29 Sur ces 60 000 messages, 70% sont factuels, relaient les informations,
14:33 mais le reste, ce ne sont que des soutiens.
14:35 Il n'y a pas de critique. Les uns et les autres disent "oui, ils ont raison".
14:39 Globalement, quand on regarde, ils ont commencé à râler en disant
14:42 que pendant la conférence de presse, il n'y avait pas eu de message pour les agriculteurs.
14:46 Donc ça a commencé à monter là.
14:48 - Ce qui est juste.
14:49 - Il y a eu un tout petit message, mais ils ont prouvé que ce n'était pas beaucoup.
14:53 - C'était justement sur les normes.
14:56 - Et il a dit qu'on s'en occuperait un peu plus, mais il n'a pas dit quoi.
15:00 Donc il y avait beaucoup de demandes derrière.
15:02 Globalement, les demandes sont des taxes et des normes.
15:06 Et ce fameux sujet du spectre des gilets jaunes,
15:09 eh bien oui, parce que figurez-vous que ce soir, il s'organise sur les réseaux sociaux,
15:13 il s'envoie des images sur les blocages, il explique où ils sont.
15:16 Donc on voit que ça revient. Ça, ça nous rappelle des souvenirs.
15:20 Et enfin, il y a le sujet de l'Europe.
15:22 Et sur le sujet de l'Europe, le Rassemblement national a bien compris.
15:25 Donc les trois quarts des messages qui avaient aujourd'hui été des messages
15:28 souvent issus du Rassemblement national, avec M. Bardella qui annonce
15:31 qu'il sera là en Gironde demain, qu'il va aller sur le terrain.
15:34 Donc on voit bien que globalement, c'est un sujet qui montait depuis un moment,
15:38 qui était là et qui explose aujourd'hui, plutôt soutenu par la population.
15:41 Jordan Bardella qui était à Matignon avec Gabriel Attal,
15:45 reçu pour préparer le discours de politique générale,
15:47 et qui l'appelle carrément à un état d'urgence agricole. Écoutez.
15:50 Moi, je souhaite que l'agriculture française soit protégée,
15:57 qu'on puisse la sortir de l'ensemble des accords de libre-échange,
16:00 dans une exception agriculturelle, pour permettre à nos agriculteurs
16:03 de ne pas être mis en concurrence avec des produits du bout du monde
16:06 qui ne respectent aucune des normes économiques, sanitaires ou sociales
16:09 qui sont pourtant imposées aux agriculteurs français.
16:13 Je conteste cette logique, et je crois qu'il faut décréter l'état d'urgence agricole
16:17 et instaurer le patriotisme économique pour protéger nos agriculteurs.
16:20 Éric Scholl ?
16:21 Oui, effectivement, on a vu, ce qui est très intéressant,
16:23 c'est de voir dans les différents sondages, le vote agricole ou paysan
16:27 qui est en train de changer. Il était plutôt macroniste, un peu à droite,
16:32 et là, on nous voit effectivement qu'il est en train de passer du côté,
16:35 sur la liste Bardella pour les européennes, à 29%,
16:38 c'est-à-dire au-dessus même de la moyenne des Français.
16:40 Et c'est très intéressant, c'est une radicalisation aujourd'hui
16:43 du vote paysan qui n'existait pas auparavant.
16:46 Le vote paysan et ce spectre de gilets jaunes dont on parle,
16:49 on vous nous dirait, Pascal Bertolo, dans un instant,
16:52 à notre expert journaliste éleveur.
16:54 Comment vous voyez ça ?
16:56 20h20, d'abord le Fil Info, Emmanuel Langlois.
16:59 Une enquête pour injures sexistes et homophobes à l'école Stanislas
17:05 a été ouverte, annonce du parquet de Paris, ouverte à l'automne dernier,
17:09 notamment pour injures publiques en raison de l'orientation sexuelle
17:12 ou de l'identité de genre, après un signalement de l'inspection générale
17:16 de l'éducation nationale qui vise l'établissement parisien,
17:20 l'établissement privé catholique, sous contrat avec l'État.
17:23 Les pays membres de l'Union européenne s'accordent sur un nouveau train
17:27 de sanctions à l'encontre de 6 membres de l'organisation palestinienne
17:31 islamiste Hamas, annonce le Conseil européen.
17:34 Ces mesures seront effectives pendant un an jusqu'en janvier 2025.
17:39 Mission accomplie pour un module spatial japonais,
17:42 il a réalisé la prouesse technologique de se poser avec grande précision
17:47 sur la Lune dans la nuit de vendredi à samedi, mais l'agence spatiale
17:51 nippone affirme rencontrer un problème avec ses panneaux solaires.
17:54 N'empêche, avec ce succès, le Japon est devenu le cinquième pays seulement
17:58 à réussir à se poser sur la Lune après les États-Unis, l'URSS, la Chine et l'Inde.
18:03 Et puis Adrian Manarino, nouveau venu dans le top 20, à 35 ans,
18:07 le numéro 1 français renverse le jeune américain Ben Shelton
18:10 en 5-7 et près de 5 heures de jeu au 3ème tour de l'Open d'Australie de tennis.
18:20 20h21, les informés, Jean-François Akili, Bérangère Bond.
18:25 On parle de cette grogne, cette colère dans le monde agricole
18:28 avec Eric Scholl de l'Express, Aurore Malval de Marianne,
18:31 Véronique Ressult de Backbone Consulting.
18:34 Grogne agricole qui vient dans un contexte politique,
18:37 on a commencé à l'évoquer avec ce nouveau gouvernement
18:40 et la méthode Atal, et on en dira un mot parce qu'il sera demain dans le Rhône
18:43 et il sera question notamment de tous ces sujets.
18:48 Pascal Bertelot, je rappelle que vous êtes journaliste, éleveur, en enjoue,
18:53 vous êtes notre expert sur ces questions là ce soir.
18:56 Quand on parle de gilet jaune et de ce spectre,
19:00 évidemment tout le monde a en tête les images assez terribles,
19:03 est-ce que ça vous semble bien venu comme comparaison ?
19:06 Est-ce que la colère vous semble à ce niveau-là de menace ?
19:09 Je crois que le Front National parle déjà de gilet vert
19:12 et je pense que ce n'est pas totalement exagéré.
19:15 Le discours que je viens d'entendre de Jordan Bardella,
19:18 on l'entend tous les jours dans les campagnes, tous les jours.
19:22 Il faut arrêter d'importer des produits qui sont réalisés
19:27 avec des choses interdites ici en France.
19:30 Ça c'est devenu, mais tout le monde en parle, tout le temps.
19:34 Dans la bouche des agriculteurs, pardonnez-moi je vous coupe,
19:37 ou dans la bouche des élus et des responsables politiques
19:40 qui viennent à leur contact comme le Rassemblement National ?
19:43 On sent qu'il y a une évolution du monde politique autour de ça.
19:46 Je rencontre beaucoup de députés, de dirigeants et même de ministres
19:49 qui discutent autour de ça.
19:52 Je participe à des colloques sur cette question et on sent que
19:55 tous les bancs politiques réfléchissent à comment arrêter cette situation
20:00 parce que tout le monde sent bien que ça va mettre le feu.
20:02 Mais tous les agriculteurs le disent parce qu'ils le ressentent profondément.
20:06 Cette concurrence déloyale des pays étrangers est devenue insupportable.
20:10 Et le seul qui le dit bien, ça me fait mal de le dire, c'est Jordan Bardella.
20:16 Les autres n'ont pas, Aurant Malval, globalement...
20:20 Je ne le dis pas.
20:21 Pardon, vous n'avez pas entendu Pascal Berthelot ?
20:23 Oui, publiquement les autres responsables politiques ne le disent pas
20:27 aussi fort que Jordan Bardella.
20:29 Et je peux vous garantir que ce discours n'a pas été entendu dans les conflits.
20:32 Aurant Malval, c'est intéressant ce qu'on entend là.
20:34 Oui, tout à fait, parce que ce qui est nouveau un petit peu,
20:37 c'est-à-dire que les agriculteurs, en tout cas dans les moments de colère,
20:42 avaient, je dirais, presque pour habitude de manifester de façon assez rangée,
20:47 très encadrée par les syndicats qui occupent des places prépondérantes
20:51 justement dans l'organisation de ces manifestations.
20:54 Et là, on voit que cette colère, c'est un peu ce spectre justement
20:57 de la gilet jaunisation, elle dégénère un petit peu,
21:01 enfin en tout cas elle se manifeste un peu comme des mouvements citoyens
21:05 qui s'organisent eux-mêmes.
21:07 Il y a eu ces panneaux retournés, on l'a dit.
21:09 Là, on voit que cette colère est plus grande.
21:12 Et en plus, le Rassemblement National en profite très clairement
21:16 de se positionner sur cette question, dans un électorat
21:20 qui en tout cas ne lui était pas acquis du tout avant.
21:23 Je crois que chez les agriculteurs, c'est à peu près 30% des agriculteurs
21:27 à la dernière présidentielle qui votaient pour Emmanuel Macron,
21:29 ce qui est quand même assez important.
21:32 Et donc là, effectivement, Jordan Bardella a trouvé ce discours
21:36 qui est assez classique en tout cas au Rassemblement National,
21:39 d'anti-norme, etc. Ce n'est pas quelque chose de nouveau,
21:41 mais ça touche sa cible, malgré le sentiment européen
21:46 qui est assez présent chez les agriculteurs, notamment avec la PAC.
21:50 Ils voient bien quand même sur les fiches de paye
21:53 ce que représentent les aides européennes.
21:55 - Jean-François ?
21:56 - Oui, juste un mot pour rebondir sur ce que disait à l'instant,
21:58 à juste titre, ce que constatait Pascal Berthelot.
22:00 Nous disions tout à l'heure que, effectivement,
22:02 le président de la République demandait à son ministre de l'Intérieur
22:05 de donner l'ordre au préfet d'aller au contact sur le terrain
22:08 évidemment des agriculteurs en colère, pas seulement pour, on va dire,
22:13 arrêter le mouvement et faire en sorte qu'il ne s'étende pas
22:15 au-delà de ce que nous pouvons constater aujourd'hui,
22:17 mais c'est parce qu'effectivement, il y a, et ça a été un peu
22:20 le signal de départ a été donné, notamment lors de ce dégagement
22:23 présidentiel pendant la conférence de presse de mardi, vous savez,
22:26 sur le Rassemblement National, il y a cette crainte,
22:29 effectivement, de voir cette profession, du moins en termes électoraux,
22:33 basculer dans la corbeille du RN, notamment pour les Européennes
22:38 et pour les scrutins à venir.
22:39 - Éric Scholl, quand on dit "gilet jaune", on se souvient évidemment
22:42 de la sortie par ce fameux "grand débat", les grands débats animés
22:46 par le président Macron, et Gabriel Attal dégaine le même scénario,
22:51 en fait, finalement. C'est ça qu'il va faire demain dans le Rhône.
22:55 150 citoyens, alors il prépare la déclaration de politique générale.
23:00 - Oui, je pense que ce qu'il craigne, c'est l'effet tâche d'huile,
23:03 de ce qu'on a vu, pas uniquement en France, là, ça a commencé à Toulouse
23:07 et on voit qu'en Occitanie, ça prend de l'ampleur, mais comme on a vu
23:12 ce qui est en train de se dérouler ailleurs, à l'étranger, et en particulier
23:16 en Allemagne, et en Allemagne, le gouvernement a été pris de court par ça,
23:19 en Allemagne, ça a pris une ampleur incroyable, et ce qui est quand même intéressant...
23:23 - Et ça va au-delà des agriculteurs, là ?
23:25 - Mais bien sûr, avec une tentative de récupération par les seins de droite,
23:28 les mouvements populistes sont là, les mouvements des jeunes agriculteurs,
23:31 comme en France, mais derrière, il y a la politique qui est derrière, en Allemagne.
23:34 Et on voit très bien à quel point la coalition de Scholz est en ce moment
23:39 prise au piège, pour les mêmes raisons. Alors, c'est pas exactement
23:44 le même sujet, parce que nous, en France, ça va être l'eau, ça va être
23:49 l'eau, ça va être les cours... En Allemagne, c'était le gasoil,
23:54 c'était les subventions sur le gasoil. Le gouvernement allemand est revenu là-dessus,
23:58 ça n'a pas suffi, parce qu'en fait, la colère est déjà partie, il n'arrive plus
24:01 à faire rentrer la colère dans l'île de la rivière, en quelque sorte.
24:04 Le sujet, en France, est le même, c'est-à-dire comment faire en sorte
24:09 que ce qu'on est en train de voir en ce moment ne prenne pas une ampleur,
24:12 une gilet jaunisation, ou verdisation, comme vous voudrez, mais c'est ça,
24:16 le sujet, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, le gouvernement est un peu aux abois,
24:19 parce qu'il comprend bien, toutes les mèches sont là, prêtes à être allumées,
24:23 comment on fait pour faire rentrer ça ? Et pourtant, encore une fois,
24:26 il y a eu des efforts qui ont été faits par le gouvernement, des réels efforts,
24:29 et si vous voulez, la précarisation du monde agricole, elle est réelle.
24:33 - Et Vérangère, vous disiez, redite, une sorte de, on va dire, réminiscence du Grand Débat,
24:37 ou du style Grand Débat national, puisqu'effectivement, demain, ça va se passer
24:41 dans une commune à Orlienas, près de Lyon. - Alors, ça a fait les voeux à Orlienas,
24:46 et puis après, il y a eu le Grand Débat à Saint-Laurent-d'Annis.
24:49 - Oui, absolument, mais souvenez-vous, le Grand Débat national,
24:52 qui a quand même eu le mérite d'éteindre la crise des gilets jaunes,
24:55 n'a rien donné par la suite, puisque les doléances sont restées dans des placards.
25:00 Donc, oui, il y aura un style Grand Débat, c'est de l'affichage,
25:04 ça donne un Premier ministre de terrain qui dialogue, comme l'a fait le Président de la République
25:07 auparavant, et a juste titre pour en finir avec le mouvement des gilets jaunes,
25:10 mais ça n'a rien donné par la suite. Donc, je ne suis pas sûr de la grande efficacité
25:14 du modèle dit, Véronique Relsult, du débat national.
25:19 - Non, vraiment, et c'est une attente de...
25:22 Aujourd'hui, si vous lancez un Grand Débat, comme il n'y a pas eu de suite,
25:26 il y a eu effectivement des tas de doléances qui se sont perdues avec des Français
25:30 qui s'étaient énormément mobilisés, je ne sais pas si vous vous souvenez
25:33 le nombre de personnes qui avaient participé, qui s'étaient déplacées dans la mairie,
25:36 qui avaient participé à la consultation en ligne aussi,
25:39 et ils ont l'impression que derrière, dans le fond, on n'en avait pas forcément tenu compte,
25:43 donc les agriculteurs, eux, ils sont en colère, ils veulent des choses extrêmement concrètes,
25:46 et ce n'est pas un débat qui va résoudre le sujet.
25:49 - Mais on va remercier Pascal Bertelot, merci beaucoup pour tous ces éclairages,
25:53 depuis chez vous, depuis ce bel enjouffle, on vous envie.
25:58 Très bonne soirée, à bientôt dans Les Informés.
26:00 Ormale Val, juste pour conclure.
26:02 - Oui, par rapport au Grand Débat, la fracture, en tout cas le symbole des gilets jaunes,
26:06 c'était aussi une fracturation de la société française, avec des attentes, justement, sociétales,
26:11 qui n'ont pas été satisfaites, quelques petites mesures,
26:14 et aussi par rapport au pouvoir d'achat, mais c'était vraiment la vie gérée quotidienne des gens,
26:18 mais aussi cet écart, cette France périphérique, qui tout d'un coup arrivait,
26:22 où Paris prenait conscience de son existence.
26:25 Avec la crise des agriculteurs, là, actuelle, ils attendent des réponses très concrètes,
26:29 qu'une table ronde, qu'un Grand Débat ne pourra pas satisfaire,
26:33 d'autant que le Grand Débat était arrivé à la fin du processus des gilets jaunes,
26:37 où le mouvement s'était aussi déjà un petit peu essoufflé.
26:39 Donc je ne pense pas qu'aujourd'hui, les agriculteurs se satisfassent
26:42 de s'asseoir autour de la table et de dire "on va essayer d'agir pour telle ou telle réclamation".
26:47 - Eric Scholl ?
26:48 - Dans le côté archipélisation à la Jérôme Fourquet de la France,
26:50 il ne faut pas oublier qu'on a d'un côté ces agriculteurs, et on voit ce qu'ils réclament,
26:54 mais de l'autre, on a aussi des organisations, des écologistes,
26:57 et qui eux, comme Génération Futur, etc.,
26:59 et qui ne sont pas du tout prêts à renoncer à toutes ces normes à mettre en place
27:04 et contre lesquelles s'opposent aujourd'hui les agriculteurs.
27:06 Donc on a aussi des nouveaux clivages qu'on va voir de plus en plus à l'oeuvre,
27:09 un petit peu partout sur les territoires français.
27:11 - Avec quelques données scientifiques aussi, qui amènent ces réflexions-là
27:15 sur ces enjeux environnementaux complexes.
27:19 Donc, et passionnant, on y reviendra évidemment.
27:22 On clôt le débat pour ce soir, on parlera du verdict Théo,
27:26 on va l'appeler comme ça, au possé de Bobigny, dans un instant,
27:29 juste après, le point sur l'info.
27:31 Puisqu'il est 20h30, bonsoir Elia Bergel.
27:39 - Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
27:41 L'avocat de Théo salue une victoire après la condamnation des trois policiers ce soir.
27:46 La cour d'assises de Seine-Saint-Denis prononce des peines de trois mois à un an de prison,
27:50 avec sursis la peine la plus sévère pour le fonctionnaire
27:53 qui a mis un violent coup de matraque dans l'anus du jeune homme
27:56 lors de son interpellation en 2017.
27:59 L'affaire Théo est devenue emblématique des violences policières depuis.
28:02 L'école privée Stanislas est visée par une enquête depuis cet automne.
28:06 Le parquet de Paris l'annonce ce soir, notamment pour injure publique
28:10 en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre,
28:13 après un signalement de l'Inspection Générale de l'Éducation Nationale.
28:17 Les Nations-Unies alertent sur des mauvais traitements
28:20 pouvant s'apparenter à de la torture.
28:23 À Gaza, depuis le début de la guerre contre le Hamas,
28:26 l'armée israélienne a arrêté des milliers d'hommes.
28:29 Certains prisonniers ont été battus.
28:32 Un alunissage à moitié réussi, le module spatial japonais s'est posé sur la Lune
28:37 avec succès en fin de journée.
28:39 Mais ses cellules solaires ne produisent pas d'énergie.
28:42 La SNCF bat tous les records.
28:44 L'entreprise a transporté 122 millions de passagers en TGV l'an dernier.
28:48 Une hausse de 4% par rapport à 2022.
28:51 Les Français aiment de plus en plus le train,
28:54 se félicite le PDG de SNCF, voyageur Christophe Fannichet.
28:58 Le foot, les 16e de finale de la Coupe de France.
29:01 Lyon se déplace pour jouer contre Bergerac.
29:04 Ce soir, club de National 2.
29:06 Le coup d'envoi est à 20h45, dans un quart d'heure.
29:09 La suite des matchs, c'est ce week-end.
29:11 France Info
29:14 20h, 21h, France Info, les informés.
29:18 Jean-François Aquilli, Bérangère-Pont.
29:20 On est ce soir en compagnie d'Éric Scholl, directeur de L'Express,
29:23 Aurore Malva, la rédactrice en chef adjointe du site de Marianne,
29:27 Véronique Ressoud, présidente de Backbone Consulting.
29:30 Alors, sept ans après les faits, la Cour d'Assise de Seine-Saint-Denis
29:34 a donc rendu son verdict ce soir au procès des trois gardiens de la paix
29:37 qui étaient jugés pour avoir grièvement blessé Théo Loaca
29:41 lors de son interpellation en 2017.
29:45 Il en a gardé de graves séquelles de ce coup de matraque.
29:49 Pierre Decocet, vous avez assisté à l'annonce du verdict pour France Info.
29:53 Le tribunal condamne le principal accusé à un an de prison avec sursis.
29:59 Oui, c'est un policier de 34 ans qui avait porté ce qu'on appelle un coup d'estoc
30:03 avec sa matraque, comme on escrime, vous savez, quand on tend et qu'on pointe l'épée vers l'avant.
30:07 Ce coup d'estoc, sous la fesse, devait, disait-il, faire tomber Théo Loaca
30:11 pour le maîtriser lors de son interpellation, mais le bâton télescopique a traversé le caleçon
30:15 et perforé la zone de l'anus de la victime.
30:18 Ce soir, après neuf heures de délibéré, la Cour d'Assise, six jurés populaires
30:23 et trois magistrats ont considéré que ce geste n'était ni proportionné
30:27 ni de la légitime défense. C'est déjà ce qu'avait dit l'avocat général hier,
30:31 mais lui avait requis trois ans de prison avec sursis.
30:33 Ce policier est donc condamné à une peine inférieure, un an avec sursis,
30:37 loin également des quinze ans encourus aux assises quand il y a une infirmité permanente.
30:42 Il faut dire que cette Cour d'Assise considère ce soir, malgré les séquelles endurées par Théo
30:46 qui n'a plus de vie sociale ou presque, plus de vie sentimentale,
30:49 cette Cour d'Assise considère qu'il n'y a pas de mutilation permanente,
30:52 un an avec sursis donc, et c'est important de le dire,
30:55 cinq ans d'interdiction d'exercer sa profession de policier sur la voie publique,
30:58 interdit aussi de porter une arme.
31:00 Les deux autres accusés, deux autres policiers de la BST,
31:03 la Brigade Spécialisée de Terrain d'Aulnay-sous-Bois, jugés pour des coups de poing,
31:07 notamment, ont eux été condamnés à trois mois de sursis
31:10 et interdiction d'exercer dans la rue pendant deux ans.
31:13 Voilà donc ce verdict après deux semaines de débat ici à Bobigny.
31:15 - Oui, Pierre de Caussette, vous êtes toujours évidemment sur place.
31:18 Quelles ont été les réactions et quelle est l'atmosphère là ce soir,
31:22 une heure après le rendu de ce verdict ?
31:25 - Alors, ce verdict a d'abord été accueilli dans un grand calme dans la salle d'audience.
31:29 On a vu l'avocat de Théo discuter longuement avec son client,
31:32 avec des proches de Théo,
31:34 tandis que les avocats des policiers s'entretenaient eux avec les fonctionnaires.
31:38 Et puis, à l'extérieur de la salle, ça a commencé un peu à s'agiter.
31:41 Rien de méchant, mais des affiches et des slogans pour exprimer une colère
31:45 chez les militants contre les violences policières.
31:47 "Du ferme pour la police", a-t-on entendu scander.
31:50 "Justice pour Théo", qui est sorti un peu plus tard sous les applaudissements.
31:54 Théo Louaka lui n'a rien dit.
31:55 Il a laissé son avocat, Antoine Vey, le soin de s'exprimer.
31:58 Un avocat qui a dit sa satisfaction après sept années de bataille judiciaire
32:02 et puis l'espoir que Théo puisse enfin tourner la page.
32:05 L'avocat du principal policier accusé, Thibaud de Montbrial,
32:08 lui estime ce soir qu'on ne peut plus dire que son client est un criminel.
32:12 Comprenez que, comme l'infirmité permanente n'est pas retenue par la Cour d'Assise,
32:16 la qualification criminelle tombe, elle n'est pas retenue.
32:18 C'est une manière positive, on va dire, de recevoir ce verdict d'un an de prison avec sursis.
32:23 Merci beaucoup, Pierre de Cossette.
32:25 À l'audience, donc, à Bobigny, on va entendre les deux avocats dont vous parliez d'abord, Antoine Vey.
32:30 Maître Antoine Vey, l'avocat de Théo, à l'issue du verdict.
32:35 Le message a été très clair.
32:37 Oui, ces violences n'avaient aucune raison d'être.
32:39 Non, Théo n'avait aucune raison ce jour-là d'être interpellé.
32:44 Et oui, les trois policiers, ce soir, sont condamnés.
32:47 C'est sept années de procédure, de calvaire judiciaire.
32:50 Et véritablement, ce que je lui souhaite ce soir,
32:52 c'est que maintenant la justice soit passée et qu'il puisse reprendre une vie.
32:58 J'espère que cette décision restera une décision symbolique
33:02 pour dire que oui, il existe des comportements qui sont inacceptables
33:06 et il faut désormais que la parenthèse judiciaire se ferme.
33:11 Voilà, on va en débattre et je vous ferai réagir.
33:13 On va aussi écouter Thibault de Montbrial, l'avocat du principal accusé.
33:18 Ce soir, notre client ressort de la cour d'assises
33:22 en étant condamné pour un délit, mais pas pour un crime.
33:26 C'est-à-dire que pour la première fois depuis sept ans,
33:29 ce qu'il dit depuis la première minute, à savoir "je ne suis pas un criminel",
33:33 a été entendu par la justice.
33:36 Pour autant, la gravité de la blessure de M. Luaka, que personne ne conteste,
33:42 a également été prise en compte.
33:44 La cour d'assises a compris que les gestes de notre client
33:48 avaient été effectués dans un environnement extrêmement complexe.
33:52 Thibault de Montbrial, l'avocat du principal accusé,
33:57 du principal accusé parmi les trois gardiens de la paix, Jean-François.
34:01 Il y a une forme de satisfaction des deux côtés.
34:05 Oui, parce que déjà à l'origine, Théo Luaka, la victime,
34:11 avait appelé, c'était assez digne de sa part d'ailleurs, depuis son lit d'hôpital,
34:15 à une sorte de... enfin au calme, en fait,
34:18 pour faire en sorte que la justice puisse passer sereinement dans cette affaire.
34:21 En général, les choses s'enveniment.
34:24 Et puis, les policiers eux-mêmes, bien, étaient dans une forme de gêne
34:30 parce que l'un d'eux a reconnu finalement qu'il avait perdu le contrôle
34:35 lors de cette interpellation.
34:37 Il avait ressenti une forme de frustration
34:39 et c'est pour ça que l'interpellation a dégénéré.
34:41 Il y a eu ces mots tout de même de la syndicaliste déléguée nationale d'unité SGP Police,
34:46 force ouvrière Linda Kebab,
34:48 qui a fait valoir à la sortie du tribunal de Bobigny
34:51 une opération de police.
34:53 Elle s'est effectuée dans une zone difficile, dans des conditions extrêmes.
34:57 Et puis elle a dénoncé, c'est là je pense que au fond réside tout le débat autour de cette affaire,
35:02 elle a dénoncé un bashing des policiers au niveau national.
35:06 Désormais, parce que les Gilets jaunes sont passés par là,
35:09 parce qu'il y a eu aussi l'affaire Nahel et les émeutes qui ont suivi,
35:12 désormais vous avez deux sortes de camps qui se font face.
35:15 Il y a les forces de police, qu'il faut-il le rappeler,
35:18 travaillent dans des conditions extrêmement difficiles,
35:21 sont de plus en plus sollicitées, que ce soit pour le maintien de l'ordre,
35:24 lors de manifestations qui ont souvent dégénéré,
35:27 ou que ce soit pour, on va dire, tenter de réguler le trafic de drogue.
35:31 Et il y a un jonction à ce que les opérations se multiplient
35:34 dans des conditions de plus en plus difficiles, face à des gangs de plus en plus armés,
35:37 et de plus en plus, on va dire, organisés.
35:40 Et puis vous avez une forme de, on va dire, d'indignation légitime
35:46 de la part de personnes qui se trouvent victimes de débordements
35:50 lors d'opérations policières, qui se trouvent victimes de ce qu'on appelle,
35:53 ce qu'on désigne de façon trop générique, trop rapide, des violences policières.
35:57 Il y a aujourd'hui, dans ce pays, une forme de dialogue de sourds
36:00 qui mériterait un débat un peu plus déconnecté des événements,
36:04 et un débat plus apaisé, pour essayer de faire se rencontrer un petit peu les points de vue.
36:08 Eric Scholl, c'est difficile à chose de se dire,
36:10 mais qu'est-ce que vous retenez, vous, de ces deux semaines de procès ?
36:13 Est-ce qu'elles sont de nature, notamment, à restaurer un peu la relation, justement,
36:19 entre la police et ces jeunes ?
36:22 Je crois que ce qu'a dit Jean-François est très juste,
36:24 c'est-à-dire que d'abord, on a quand même eu un procès,
36:27 c'est très compliqué, évidemment, vu la gravité de l'acte, etc.
36:31 Mais il y a eu une sorte de sérieux et de sérénité pendant tout ce procès.
36:36 On le voit d'ailleurs en écoutant ces deux avocats, je pense que c'est important.
36:40 Il y a un verdict qui semble mesuré, équilibré,
36:43 même si, évidemment, il y a la gravité de l'acte commis.
36:47 Ces policiers étaient plutôt bien jugés,
36:50 et après, il s'est passé des actes qui sont, eux, qu'ils n'ont pas maîtrisés.
36:56 On est partis dans une sorte de perte de contrôle de la situation.
36:59 Et ce qui s'est passé au sein de la salle du procès est plutôt,
37:04 c'est ce qu'on attend de la justice.
37:06 La justice a été rendue avec une sanction.
37:09 Et ce qui se passe en dehors de la salle de la justice,
37:12 je dirais que c'est plus de la politique ou de l'instrumentalisation,
37:15 ce qu'il faut rester. La justice a fait son travail, et c'est important.
37:18 Elle a mis du temps à faire son travail.
37:20 Sept ans, c'est long. Très sept ans pour Théo, pour ces policiers, c'est très long.
37:24 Trop souvent, la justice, malheureusement, pour beaucoup de raisons, prend beaucoup de temps.
37:28 Et maintenant, Théo, qui avait 22 ans, qui en a maintenant 29,
37:32 il doit pouvoir essayer de reconstruire sa vie dans des conditions plus difficiles.
37:36 Mais ce qu'il voulait, c'est que la justice passe,
37:39 et qu'il y ait une sanction, et celle-ci est passée.
37:41 Je pense que c'est ça, la chose la plus importante.
37:43 Elle est passée avec une sorte de sérieux et aussi de sérénité.
37:47 On en parle et on continue.
37:48 On continue au Malval, je viendrai vers vous juste après le Fil info, 20h41.
37:52 Emmanuel Langlois.
37:53 Et le malaise est palpable dans le monde agricole depuis plusieurs jours,
37:58 en Europe et en France, où depuis hier après-midi, plusieurs centaines d'agriculteurs
38:02 bloquent l'autoroute A64 au sud de Toulouse.
38:05 Ils réclament des réponses du gouvernement sur le stockage de l'eau,
38:09 les quotas d'irrigation, la concurrence déloyale ou encore la crise sanitaire dans les élevages.
38:14 Ce soir, Emmanuel Macron demande à ce que les préfets se rendent dès ce week-end
38:18 auprès des agriculteurs en colère et de leur syndicat.
38:22 Le soulagement en Seine-et-Marne, où la petite-fille d'un mois enlevée hier soir
38:26 à l'hôpital de Meaux a été retrouvée saine et sauve avec sa mère à Sevran,
38:30 en Seine-Saint-Denis, annonce le procureur.
38:33 La disparition du nourrisson avait entraîné le déclenchement en fin d'après-midi,
38:37 tout à l'heure, du plan alerte enlèvement.
38:39 La mère et l'enfant sont en bonne santé, d'après le procureur.
38:42 Et puis quelques jours après avoir revendiqué une frappe sur des mercenaires français,
38:47 la Russie convoque cette fois l'ambassadeur de France à Moscou.
38:50 Le Kremlin lui reproche formellement l'implication croissante présumée de Paris
38:55 dans le conflit en Ukraine.
38:57 Enfin, Cyprien Sarrazin remporte la première descente de Kitzbühel en Autriche.
39:03 Le skieur originaire des Hautes-Alpes décroche son troisième succès de l'hiver.
39:07 La Russie a la France sa première victoire depuis 27 ans sur cette piste mythique.
39:12 Autour de la table des informés, ce soir Véronique Ressoult de Backbone Consulting,
39:25 Aurore Malval de Marianne, Eric Scholl de L'Express.
39:28 Aurore, je me tourne vers vous.
39:30 Sur ces deux semaines de procès, votre regard à vous ?
39:34 En tout cas, ça a paru être un procès très difficile.
39:39 Eric Scholl l'a souligné, sept ans après les faits.
39:42 C'est dur, en plus, on sait très bien que des procès qui mettent en cause des forces de l'ordre,
39:46 c'est aussi très difficile à juger parce que, précisément, ce sont les forces de l'ordre
39:50 qui, traditionnellement, dans un procès, apportent les preuves.
39:52 Là, en l'occurrence, il n'y en a pas.
39:55 Donc, à part cette vidéo, cette vidéo surveillance qui a beaucoup pesé, d'ailleurs,
39:59 dans le réquisitoire de l'avocat général,
40:02 qui, je rappelle, avait requis contre le principal accusé,
40:06 l'auteur du coup de matraque, qui a, en tout cas, rendu Théo infirme.
40:11 C'était le pressupposé, il n'a pas été reconnu comme ça par la Cour.
40:14 Mais l'avocat général avait requis trois ans avec sursis.
40:19 Il avait dit, d'ailleurs, "c'est une peine qui pourra sembler dérisoire,
40:23 mais elle me semble équitable".
40:25 Effectivement, ce qui a été retenu par le jury,
40:28 mais c'est aussi ça, les jurys d'assises,
40:31 le procès, d'ailleurs, se serait tenu en correctionnel,
40:34 le verdict aurait peut-être été, d'ailleurs, plus sévère.
40:37 C'est possible, en tout cas, quand c'est des jurys
40:40 exclusivement composés de professionnels que sont les juges.
40:43 – Alors, pardon, mais pour quelles raisons vous dites ça ?
40:45 – Parce que, justement, par rapport au…
40:47 L'avocat général semblant dire que trois ans était une peine
40:51 qui n'était pas très élevée,
40:54 le fait qu'elle ait été ramenée à un an par le jury,
40:57 je pense que ça a peut-être joué, notamment, par rapport à l'interdiction d'exercer.
41:00 C'est ce qui a été expliqué, en tout cas, à l'audience,
41:03 que lorsqu'une peine de trois ans avec sursis était…
41:06 Enfin, qu'un fonctionnaire de police avait une peine de trois ans avec sursis,
41:09 que ça a correspondé à une inscription à son casier,
41:12 et donc à une interdiction d'exercer.
41:14 – Juste, Richard, vous partagez ce regard ?
41:17 – Je ne suis pas suffisamment spécialiste pour pouvoir me prononcer là-dessus.
41:21 – D'accord, pardon.
41:23 – Mais donc, voilà, qu'elle ait été ramenée à un an
41:25 était peut-être justement pour permettre à ce policier de continuer son métier,
41:29 peut-être aussi justement parce que le jury a été sensible
41:33 aux arguments de la défense,
41:36 qui étaient de dire que si ce policier et ses collègues
41:41 sont lourdement condamnés, plus aucun policier ne voudra sortir,
41:44 ne voudra procéder à des interventions.
41:46 Donc, effectivement, ce débat, je pense,
41:50 entre la douleur de Théo et, en tout cas, son infirmité,
41:55 alors c'est ça aussi sur lequel s'est prononcée la cour,
41:58 c'est qu'elle n'a pas décidé que cette infirmité était permanente.
42:03 – Ce que dit très bien Pierre de Cossette, ce que raconte,
42:06 les mots du tribunal.
42:07 – Voilà, tout à fait, et qui a pu jouer aussi sur ce vénus.
42:10 – Véronique Ressoult, je vous vois sur vos écrans,
42:13 alors ces outils que vous avez pour pouvoir suivre,
42:16 évidemment que ça a dû réagir…
42:19 – Ça a pas mal réagi, en règle générale, c'est plutôt les gens
42:23 qui dénoncent les violences policières qui s'expriment plus volontiers
42:26 sur les réseaux sociaux et qui, du coup, ce soir, se sont plutôt exprimés.
42:31 Mais je dois dire que, globalement, c'était beaucoup sur la durée du procès,
42:35 beaucoup sur la réalité de la vie de Théo, énormément de salut
42:39 sur ce jeune homme et de personnes qui disent qu'ils admirent
42:43 la façon dont il appréhende les choses depuis le début et sa dignité.
42:47 Mais il y a aussi énormément de gens qui expliquent,
42:50 qui trouvent que c'est pas cher payé, exprimer ainsi,
42:53 en disant que, globalement, quand même, la vie de ce jeune homme
42:56 est quand même transformée pour toujours, a priori,
42:59 même si le verdict, la cour a dit que ça n'était pas définitif,
43:03 c'est comme ça que lui le vit et que les internautes le partagent,
43:06 et que ça n'est pas cher payé.
43:08 Pour autant, dans les débats sur les violences policières,
43:11 vous avez toujours des débats très virulents,
43:14 une société qui est partagée en deux, comme Jean-François le disait,
43:17 mais ce soir, c'est un petit groupe très énervé,
43:20 mais globalement, les Français considèrent que les policiers
43:23 ne sont pas tous violents, que globalement, il y a une réalité
43:27 d'un besoin d'exemplarité dans les jugements,
43:30 c'est pour ça que ce "pas cher payé" ressortait beaucoup ce soir.
43:33 Ça va être compliqué de continuer à avoir confiance
43:36 si, lorsqu'il y a un dérapage, on n'est pas plus sévère,
43:39 parce que ça ne protège pas les autres policiers.
43:42 - Le dernier point aussi, et M. Michel Zecler qui sert énormément ce soir d'exemple,
43:47 - C'est ce producteur...
43:49 - ... qui avait été tabassé et qui, sans les images de la vidéosurveillance,
43:54 aurait sans doute jamais été cru, et même aurait pu être embêté.
43:58 Il a sorti un ouvrage et il explique son histoire.
44:01 Et donc ce soir, ça revient beaucoup en expliquant que c'est parce que
44:04 l'on sera sévère avec ceux qui dérapent que l'on pourra avoir confiance dans les autres.
44:07 - C'est important juste d'avoir un peu le making-of de tout ça.
44:11 Je crois que pour ceux qui nous écoutent, vous voyez quoi en fait ?
44:16 - En fait, j'ai des outils pour vous raconter, comme on ne peut pas montrer.
44:20 - C'est important de comprendre.
44:22 - Mais c'est des outils de massification, ça me permet de savoir sur des mots-clés
44:25 ou sur des communautés, regarder qui s'exprime, regarder les volumes qui montent,
44:28 voir si un sujet est plutôt un sujet qui va s'installer ou pas,
44:31 et de voir si la tonalité des messages...
44:34 Parce que quand vous avez 13 000 messages en une heure, je ne peux pas tous les lire,
44:37 d'abord parce que je vous écoute, donc je vais plutôt regarder
44:40 les nuages de mots-clés qui ressortent, les communautés qui s'expriment,
44:43 les sentiments qui s'expriment.
44:45 - Voilà. Éric Scholl, un commentaire sur ces retours de Véronique ?
44:49 - Non, je ne suis pas très étonné. Je pense qu'on a, depuis maintenant,
44:53 à peu près 5-10 ans, à travers les différentes affaires qu'a évoquées tout à l'heure Jean-François Killy,
44:59 une sensibilité très forte à la fois aux violences policières,
45:03 et en même temps on sent aussi un besoin d'équilibre aussi,
45:07 et on a retrouvé dans ce procès, ce qui n'était pas gagné d'avance,
45:10 je pense que ce soir, ce qu'on voit, c'est qu'on a un verdict qui est
45:14 plutôt dans l'ordre de la dignité, et il faut rendre justice,
45:18 au jury, qui a su trouver, dans un cas qui est très médiatisé,
45:25 qui a su trouver, écouter d'abord les avocats,
45:30 et finalement un jury qui répond aux différentes attentes.
45:34 Ce n'est pas facile, c'est la justice, et elle a fait son travail.
45:37 - Quand on est magistrat sur un dossier comme ça, on aborde...
45:42 - À mon avis, on ne dort pas très bien, parce qu'on se pose quand même la question,
45:45 on pense au PO, on pense aux policiers, et on a quand même,
45:48 à un moment, on sait qu'on représente la justice.
45:51 - Mais en même temps, le tribunal n'est pas le régulateur de la vie publique et du débat public.
45:55 Les juges rendent la justice au plus près des textes,
46:00 on leur a des consciences quand il y a des jurys,
46:03 mais ils ne sont pas là pour se dire "tiens, on va condamner un peu plus des policiers
46:07 pour calmer ceux qui dénoncent les supposées violences policières,
46:11 ou on va absoutre des policiers parce qu'ils sont soumis à des tensions extrêmes en permanence".
46:17 Donc la justice doit rendre la justice, de façon, je ne sais pas si c'est possible,
46:21 la plus sereine, mais ça c'est une autre affaire.
46:24 - Le fait que ce soit... ça a été jugé en assise, puisque vous évoquiez tout à l'heure,
46:28 le fait qu'on ait eu l'hypothèse, qui aurait pu exister d'ailleurs, de correctionnel.
46:32 Ça compte aussi, je veux dire, dans le...
46:35 Ces jurys d'assise qui ont disparu pour certains faits, notamment les viols,
46:40 là pour le coup, il y a une justice populaire, un jury populaire qui est important, qui compte.
46:45 - Oui, bien sûr, qui est très importante, parce qu'au fond, on se dit...
46:49 cette idée de juré qui s'empare d'un cas, et comme le dit effectivement Jean-François Aquilie,
46:56 dans un cadre qui est quand même fixé, mais si vous voulez, ce cadre est fixé,
47:00 et en même temps, on est aussi soumis à beaucoup de pression, y compris la pression des réseaux sociaux,
47:05 y compris la pression médiatique, et donc il faut savoir à un moment arriver
47:09 à garder cette dignité dans le cadre de la justice, et c'est, je trouve,
47:13 peut-être que je me trompe, mais ce que j'ai ressenti dans ce procès,
47:16 dans les dix jours de procès, dans la quinzaine de jours de ce procès,
47:19 c'est cette dignité depuis le premier jour, et qui est d'ailleurs aussi liée aux acteurs,
47:23 et en particulier à l'accusé, mais aussi d'ailleurs aux policiers,
47:27 qui ont eu des mots qui étaient des mots, non pas d'énervement, comme on l'a vu dans d'autres cas,
47:32 mais plutôt des mots d'explication.
47:35 - Allez, on referme ce chapitre, on parle de l'Ukraine, juste après le Fil info d'Emmanuel Langlois, 20h50.
47:40 - L'avocat de Théo Luacas a eu ce soir une victoire et une décision d'apaisement
47:45 après le verdict rendu tout à l'heure devant la cour d'assises de Seine-Saint-Denis.
47:49 Les trois policiers accusés de l'arrestation violente du jeune homme
47:53 écopent de 3 à 12 mois de prison avec sursis un verdict en deçà des réquisitions de l'avocat général.
48:00 L'avocat du policier, auteur du coup de matraque, exprime lui son immense soulagement, celui de son client en tout cas.
48:06 Les bouquinistes parisiens en colère, ils vont contester en justice le démontage annoncé
48:12 de centaines de leurs boîtes le long de la Seine en vue de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques
48:18 le 26 juillet à Paris.
48:21 Après deux mois de détention au Sénégal pour avoir manifesté avec l'opposition,
48:25 la française Colline Feil est libre, elle a été expulsée vers la France.
48:29 Aujourd'hui, la routine était assez difficile, mentalement témoigne sur France Bleu Iserde
48:34 où elle est originaire, la jeune kinésithérapeute âgée de 26 ans.
48:38 Et puis après trois ans de convalescence post-Covid, le tourisme mondial retrouve des couleurs.
48:44 L'Organisation Mondiale du Tourisme prévoit un niveau d'activité record cette année
48:49 malgré les tensions internationales, notamment au Proche-Orient et en Ukraine.
48:53 L'agence de l'ONU annonce par ailleurs que 1,3 milliard de touristes ont voyagé à l'étranger l'an dernier,
48:59 soit 44% de plus qu'en 2022.
49:03 20h, 21h, les informés, Jean-François Aquilli, Bérangère Bond.
49:12 - Oran Malval est là pour Marianne, Eric Scholl pour L'Express, Véronique Ressult pour Backbone Consulting.
49:17 Emmanuel Macron brandit donc à nouveau la menace russe.
49:21 C'était lors de la cérémonie de veau aux armées, Jean-François, le chef de l'État,
49:24 qui entend accroître l'aide à l'Ukraine. Va-t-il y arriver ? A-t-il changé son discours ?
49:30 - Alors il est sorti d'une forme de dombivalence qui lui était reprochée.
49:33 Emmanuel Macron, souvenez-vous, au départ, essayait de dialoguer avec Poutine,
49:36 ensuite il y a eu ses reproches, même de Volodymyr Zelensky,
49:40 et là, il a été d'une grande clarté, cet après-midi à Cherbourg, en présentant ses veux aux armées.
49:46 - Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais notre devoir est de rendre leur victoire impossible.
49:52 C'est pourquoi nous continuerons à aider les Ukrainiens en poursuivant les formations,
49:56 en les équipant dans tous les domaines qui leur sont essentiels,
49:59 l'artillerie, la défense solaire et les frappes à distance.
50:04 Nous le ferons en innovant aussi pour répondre aux défis posés par l'emploi massif de drones,
50:09 pour cela, la France a un rendez-vous avec son industrie de défense.
50:14 - Voilà, le président qui a donc clarifié cette position en se rangeant sans ambiguïté dans le camp pro-ukrainien,
50:20 position qui va rejaillir d'ailleurs au passage,
50:23 ce n'est pas accessoire dans la campagne des européennes face au rassemblement national de Jordan Bardella.
50:28 - Rendre la victoire impossible à la Russie, comprendre, Eric Scholl ?
50:33 - Oui, comprendre qu'il faut y aller, c'est plus le moment, il faut aider l'Ukraine,
50:37 et on a besoin de les aider, on s'est un peu arrêté,
50:40 ce qu'on ne dit pas Emmanuel Macron, c'est que la France qui avait commencé à aider,
50:44 à un moment, on n'a plus eu les moyens, on joue avec cette chose à la fois de la volonté et d'une certaine impuissance.
50:50 Et donc, cette aide qu'on a promise, elle tarde à venir, et sur le terrain, elle est indispensable.
50:56 Et ce n'est pas seulement la France, c'est aussi de l'Allemagne, c'est le camp occidental
51:00 qui a traîné à fournir les armes nécessaires. - Et les munitions.
51:04 - En particulier les munitions, par exemple les obus, on avait promis un million d'obus,
51:08 on n'a fourni au total pour l'Europe qu'un tiers, et on est en retard sur les promesses qu'on a faites,
51:14 y compris la France, c'est ça qu'est en train d'essayer de dire Emmanuel Macron,
51:17 il faut redresser, quand on prend aujourd'hui, on est en début 2024, l'année 2023,
51:23 on a un front qui est gelé, qui n'a pas évolué, la contre-offensive ukrainienne,
51:27 elle n'a pas fonctionné, on est en train d'assister à une tentative de la part de la Russie
51:32 de reprendre du terrain, il est temps aujourd'hui que l'Occident, il a raison Emmanuel Macron
51:38 quand il dit que la Russie ne doit pas être victorieuse, il faut aujourd'hui donner à l'Ukraine
51:42 les moyens pour que la Russie ne soit pas victorieuse.
51:45 - On parlait ici même du classement du Kremlin Institute, hier qui a mis en colère
51:51 Sébastien Lecornu, ministre des armées, la France 12ème dans son aide militaire,
51:55 donc très loin derrière l'Allemagne, le Royaume-Uni, etc.
51:59 Mais la position d'Emmanuel Macron et le fait qu'il ait tardé comme ça, comment on l'explique ?
52:05 - En tout cas Emmanuel Macron cherche à justifier ça, je crois qu'il a parlé d'une forme d'engourdissement
52:11 qui avait gagné le secteur justement de l'industrie de la défense avant la guerre en Ukraine
52:15 et ça semble en tout cas être un petit peu le cas, la montée en puissance de cette industrie française
52:22 a été peut-être un peu tardée à l'allumage et on en paye aujourd'hui en tout cas les effets.
52:30 Et effectivement on voit bien que dans cette course en tout cas à l'armement,
52:34 la France a plusieurs batailles à gagner aussi, on a évoqué là dans cet extrait,
52:40 on entendait Emmanuel Macron parler des drones et notamment par rapport à cette technologie de pointe
52:46 qui va être de plus en plus utilisée et d'ailleurs même sur notre propre territoire,
52:51 on pense notamment à la sécurisation de plusieurs manifestations etc.
52:54 et l'industrie en tout cas française et européenne en termes de drones est très en retard
52:59 par rapport à d'autres américaines ou chinoises, donc c'est pour ça que à mon avis
53:04 cette question elle est à la fois une question de souveraineté finalement d'industrie nationale française
53:12 et aussi de géopolitique.
53:14 - Ce qui est frappant, vous avez noté sans doute, c'est qu'au moment où Emmanuel Macron s'exprimait,
53:19 c'est à ce moment là que les russes ont fait savoir que l'ambassadeur de France était convoqué, Éric Scholl.
53:26 - Oui, convoqué a priori pour des bâtiments qui ont été détruits à Kharkiv,
53:31 qui auraient abrité des mercenaires français.
53:33 On voit bien qu'aujourd'hui oui les russes ne sont plus tout à fait nos amis.
53:38 Non, il y a un choix, on est à quelques mois des élections européennes,
53:42 on doit réunir l'Europe sur ce sujet qui est un sujet profondément de défense de la démocratie
53:47 et qui passe par le soutien complet à l'Ukraine.
53:50 On ne peut pas lâcher la chose.
53:52 Dans l'opinion publique c'est vrai que ce qui s'est passé depuis le 7 octobre en Israël,
53:56 et c'était évidemment très important, mais on ne peut pas se dire qu'à un moment on doit lâcher l'Ukraine.
54:00 - C'est pas que ça, c'est certes le 7 octobre mais il y a une réalité qui est que l'opinion a commencé à se lasser.
54:06 En fait on a évidemment toujours un soutien aux Ukrainiens de principe.
54:10 Bien sûr quand il dit il faut bloquer les russes, les français sont d'accord,
54:13 enfin l'opinion publique française est d'accord,
54:15 mais en 2023 c'était que le 7ème sujet sur X avec 1,6 million de messages,
54:22 soit deux fois moins qu'en 2022, cette tendance elle continue à se confirmer
54:26 et globalement l'opinion publique commence à dire,
54:29 et vous l'avez vous même dit Eric Scholl tout à l'heure,
54:31 le sujet dans l'opinion publique des agriculteurs ukrainiens est en train de s'inviter dans ce débat
54:38 et il y a la fatigue et l'impression...
54:41 C'est important de pouvoir à un moment...
54:43 Donc un sujet de remobilisation.
54:45 L'enjeu géopolitique de ce sujet ukrainien.
54:47 Allez la une de vos journaux, la une de l'Express, Eric Scholl cette semaine.
54:52 Jordan Bardella, on regarde derrière la façade de ce monsieur qui va se présenter aux élections européennes
54:58 et qui a priori est en tête des sondages.
55:00 Et la une de Marianne Horreur-Malval.
55:03 Et bien on parle des cocus du gouvernement Attal,
55:06 comment justement ce gouvernement a été composé,
55:09 qui en fait partie et surtout qui n'en fait pas partie.
55:12 C'est le titre.
55:13 C'est le titre, tout à fait.
55:14 Et merci alors à tous les deux et à Véronique Ressoult évidemment.
55:17 L'Ultime Pouvoir, la face cachée des réseaux sociaux, c'est votre livre aux éditions du CERF.
55:22 Demain, les informer, c'est à 20h, Victor Mathis, nous on sera là dès lundi.
55:25 Bonne soirée.
55:26 [Musique]

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