• l’année dernière
Autour de Jean-François Achilli et Bérengère Bonte, les informés débattent de l'actualité du mardi 19 décembre 2023.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Générique]
00:15 Bonsoir à tous, bonsoir Jean-François.
00:17 Bonsoir Bérangère.
00:18 Une CMP conclusive, mais à quel prix ?
00:21 À une heure et demie du vote de la loi immigration issue de cette commission mixte paritaire,
00:27 la majorité à l'Assemblée se déchire. Ce soir, le RN revendique une victoire idéologique
00:32 et plonge donc la Macronie en pleine crise.
00:34 Six ministres de l'aile gauche menacent de démissionner.
00:37 On va décrypter le texte de compromis trouvés par la majorité avec les Républicains.
00:43 C'est notre unique sujet évidemment ce soir dans Les Informés.
00:45 Jusqu'à 21h avec autour de la table Audrey Goutard, journaliste pour France Télévisions,
00:51 Louis Ossalter, journaliste politique au Figaro.
00:53 Bonsoir.
00:54 Et Mathieu Gallat, directeur d'études chez Ipsos. Bonsoir et bienvenue à tous.
00:58 Bonsoir.
00:58 Deux voix pour commencer et pour raconter cette journée qui va sans nul doute,
01:05 encore que vous nous le direz, mais je ne pense pas que je me tromper,
01:08 marquer un tournant quoi qu'il arrive dans ce quinquennat.
01:13 C'était tout à l'heure, donc quoi qu'il arrive tout à l'heure à l'Assemblée.
01:16 Une voix qui crie victoire d'abord, c'est celle de Marine Le Pen.
01:19 On peut tout de même se réjouir d'une avancée idéologique, d'une victoire même idéologique
01:24 du Rassemblement national puisque est inscrit maintenant dans cette loi
01:29 la priorité nationale, c'est-à-dire l'avantage donné aux Français
01:36 par rapport aux étrangers présents sur notre territoire dans l'accès à un certain nombre
01:44 de prestations sociales qui sont aujourd'hui soumises pour les étrangers à des conditions
01:51 certes pas assez sévères à notre goût, mais sur le principe je crois que c'est
01:56 une grande victoire idéologique de notre mouvement.
01:59 Voilà et pour lui répondre, le ministre de l'Intérieur qui portait ce texte,
02:03 Gérald Darmanin, entre érudition et ironie.
02:07 Madame Le Pen elle court comme le coq de Chantecler,
02:10 elle essaie de faire croire qu'elle fait lever le soleil,
02:12 mais Madame Le Pen elle court et elle court et elle n'arrive pas à justifier son revirement.
02:16 Elle va donc voter et peut-être qu'il faudra le noter pour des mesures de régularisation des sans-papiers.
02:21 Elle va voter pour l'hébergement d'urgence pour les personnes qui sont étrangères et régulières
02:26 parce qu'on ne met pas les gens dans la rue.
02:28 Elle va voter pour qu'il y ait la fin des mineurs dans les centres de rétention
02:31 alors qu'elle a voté contre dans le débat dans l'hémicycle.
02:34 Donc voilà Madame Le Pen fait de la politique politicienne.
02:37 Voilà, le coq de Chantecler, je ne sais pas si vous l'aviez.
02:40 Edmond Drostand, on est allé le vérifier et lire tout ça avec Jean-François.
02:46 Exactement, il l'a resservi ce soir il y a quelques minutes au Sénat.
02:50 Le coq qui tombe amoureux finalement de la belle faisanne des bois, figurez-vous,
02:54 et qui en oublie finalement un matin de chanter.
02:56 Bref, Jean-François, on peut le dire en tout cas,
02:59 l'ERN va voter ce texte à l'Assemblée dans une heure et demie
03:03 et ça plonge toute la Macronie dans une crise existentielle.
03:06 Oui, c'est une crise profonde, politique.
03:09 L'heure n'est plus à faire des petites blagues,
03:11 mais à essayer de comprendre ce qui se passe.
03:14 Réunion de crise à l'Elysée.
03:16 Vous avez par ailleurs six ministres de l'aile gauche du gouvernement
03:20 qui se retrouvent ce soir, notamment Renaud Lescure, celui de l'industrie,
03:25 Rima, Abdulmalak de la culture, Clément Bonne des transports et trois autres,
03:29 Aurélien Rousseau à la santé, pas des moindres,
03:32 et se demandent s'ils ne vont pas démissionner, claquer la porte du gouvernement.
03:35 C'est une crise profonde. Pourquoi ? Parce que pour eux, cela va trop loin.
03:39 Cet accord final est au fond récupéré, à leurs yeux,
03:43 par le rassemblement national de Marine Le Pen.
03:45 C'est un échec pour le gouvernement d'Emmanuel Macron.
03:49 Une famille politique en perte de vitesse, les Républicains qui lui tordent le bras.
03:53 Vous avez, on va dire, une discussion qui dure des mois
03:57 pour un texte qui est accouché dans la douleur
04:01 et une Marine Le Pen qui gagne à la fin,
04:03 alors qu'elle n'a pas eu à porter des coups.
04:06 On l'a entendu, victoire idéologique du rassemblement national.
04:10 Nous sommes à un moment en charnière qui raconte une incapacité à réformer,
04:15 une incapacité aussi à appliquer l'ADN d'Emmanuel Macron,
04:19 qui était le dépassement des clivages politiques.
04:21 Alors on prendra le temps, dans un instant, de détailler ce texte,
04:25 ce qui a évolué, notamment ces dernières heures.
04:28 Le mot crise, je ne sais pas lequel vous emploieriez les uns les autres.
04:33 Louis Solter, encore une fois, pardon.
04:35 Oui, ça ne me paraît pas déplacé par rapport à la situation de parler de crise.
04:40 On vient d'entendre Marine Le Pen.
04:41 Ce qui est intéressant, c'est que c'est surtout parce que Marine Le Pen
04:46 annonçait que le rassemblement national allait voter pour ce texte
04:49 que ça suscite ce malaise et cette crise de la majorité.
04:51 Ce n'est pas tant sur le fond du texte,
04:53 qui par ailleurs, depuis quelques jours, on sent, suscite des réticences.
04:57 C'est le moins qu'on puisse dire au sein de la Macronie.
04:59 Mais le point de bascule de la journée, ça a été cette annonce de Marine Le Pen
05:02 de dire finalement "mon groupe votera pour ce texte-là".
05:06 Et c'est pour ça, c'est à cause de ce bouger qui est du coup tactique,
05:09 ce n'est pas tant sur le fond.
05:10 Marine Le Pen cherchait à embarrasser le gouvernement
05:12 et elle a très bien trouvé son coup pour le faire.
05:14 C'est à cause de ce bouger tactique de Marine Le Pen
05:16 qu'aujourd'hui c'est la crise, le mot n'est pas trop fort,
05:18 au sein de la majorité.
05:19 C'est parce que des députés, alors il y a le modem en particulier,
05:23 mais aussi des députés chez Renaissance
05:24 et quelques ministres au sein du gouvernement
05:27 qui refusent d'arriver à cette situation
05:29 où un même texte serait voté à la fois par le RN et la majorité.
05:33 Ce qui ne veut pas dire, dans l'état actuel des décomptes en coulisses,
05:36 que le texte passerait grâce au RN.
05:38 Dans le stade actuel où on était la majorité dans le compte des voix,
05:43 le texte passerait grâce au soutien des voix de la droite et des Républicains
05:46 sans avoir besoin des voix du Rassemblement national.
05:49 Mais le simple fait que Marine Le Pen soutienne, endosse ce texte
05:53 et change d'avis au passage,
05:54 parce qu'elle ne soutenait pas les mesures sur la régularisation,
05:57 ça crée un malaise dans la majorité, d'où cette réunion de crise,
06:00 et maintenant ce suspense dans la soirée sur le vote au Sénat,
06:02 puis à l'Assemblée nationale.
06:03 Vous êtes d'accord, Audrey Goutard,
06:05 c'est le sentiment d'un piège, ou c'est plus globalement le fond ?
06:09 Il y a le piège à l'évidence de la part du RN,
06:12 on aurait pu dire qu'en politique c'est un joli coup.
06:14 Et le mot crise, en revanche, je ne sais pas,
06:16 parce que pour moi il y aurait crise
06:18 si à l'issue du vote de l'Assemblée nationale,
06:22 personne ne se met d'accord sur ce texte.
06:25 Si ce texte est à nouveau rejeté, là on ouvre la porte à une crise.
06:28 Si le texte est finalement voté, la trêve des confiseurs passe,
06:32 la rentrée, etc.
06:34 J'ai le sentiment, comme on le voit d'ailleurs,
06:36 on l'a vu pour le vote des retraites,
06:40 qui était un énorme barnum, et finalement, plus personne n'en parle.
06:43 Donc si cette loi est votée, que Noël passe là-dessus,
06:48 que la rentrée recommence, etc.,
06:50 je pense que la crise sera derrière nous.
06:52 Sauf si les portes claquent.
06:54 Sauf si les portes claquent.
06:56 Sauf si les ministres partent.
06:58 Ça va se jouer à minuit moins une,
07:00 au moment du vote par l'Assemblée.
07:02 Vous avez quand même le patron de la Commission des lois,
07:04 Sacha Houllier, qui pilotait les travaux de la CMC,
07:06 de la Commission de l'ex pariéta, qui votera contre.
07:08 Contre, même, contre. Vous avez raison, absolument.
07:10 C'est quand même un poids lourd,
07:12 et on va dire un compagnon de la première heure d'Emmanuel Macron,
07:14 qui va contre son président de la République.
07:16 Et ce soir, vous avez Gérald Darmanin
07:18 qui a dit que vous alliez doubler les régularisations.
07:20 Il l'a dit dans son discours au Sénat.
07:22 Il le redit à l'agence France Presse.
07:24 On va s'arrêter pour le Fil info, mais vous nous direz dans un instant
07:26 comment vous comprenez ça.
07:28 On est à une heure et demie du vote à l'Assemblée.
07:30 Le vote au Sénat est imminent.
07:32 Vous nous direz comment vous entendez tout ça.
07:34 20h10, le Fil info, Emmanuel Langlois.
07:36 Emmanuel Macron avait convoqué en urgence
07:38 une réunion à l'Elysée, avant le vote
07:40 attendu et en cours au Sénat.
07:42 Et tout à l'heure, à l'Assemblée, ce sera à 21h30
07:44 sur le projet de loi Immigration,
07:46 alors que la crise est déclarée au sein du gouvernement
07:48 et de la majorité, très embarrassée
07:50 par le soutien apporté au texte
07:52 par le Rassemblement National.
07:54 Cette loi défigure l'image de la France,
07:56 réagit Jean-Luc Mélenchon.
07:58 Le député Renaissance à Chaoulier,
08:00 le président de la Commission des lois et figures
08:02 de l'aile gauche de la majorité présidentielle,
08:04 annonce, lui, qu'il va voter
08:06 contre ce nouveau texte.
08:08 Six ministres de gauche,
08:10 dont Rima Abdel-Malak à la Culture,
08:12 Clément Beaune au Transport ou encore Aurélien Rousso
08:14 à la Santé, se réunissent.
08:16 D'ici une demi-heure, ils envisagent
08:18 de démissionner, d'après nos informations.
08:20 A l'étranger, de nouvelles frappes
08:22 israéliennes meurtrières ont visé
08:24 la bande de Gaza, malgré les risques
08:26 d'un embrasement du conflit dans toute la région.
08:28 Le Conseil de sécurité des Nations Unies
08:30 devrait se prononcer dans la soirée
08:32 sur un nouveau texte.
08:34 Les Etats-Unis,
08:36 qui condamnent les attaques contre les navires marchands
08:38 menées en mer rouge par les rebelles
08:40 Houthis du Yémen,
08:42 soutenus par l'Iran, se disent
08:44 déterminés à poursuivre ces actions
08:46 en solidarité avec le peuple palestinien.
08:48 France Info
08:52 20h21, les informés
08:56 Jean-François Aquilli,
08:58 Bérangère Bond.
09:00 On va voter manifestement au Sénat.
09:02 On poursuit notre débat des informés
09:04 avec Audrey Goutard de France Télévisions,
09:06 Louis Ossalter du Figaro
09:08 et Mathieu Gallard chez Ipsos.
09:10 Mathieu, je le disais juste avant,
09:12 devant les sénateurs
09:14 et puis sur Twitter à l'instant,
09:16 Gérald Darmanin, on va y arriver,
09:18 le ministre de l'Intérieur précise
09:20 que ce texte va permettre
09:22 de doubler le nombre de régularisations
09:24 des travailleurs sans-papiers, ce qui veut dire
09:26 entre 7 et 10 000 titres supplémentaires
09:28 chaque année.
09:30 C'est quoi ? C'est un message
09:32 à cette partie de la majorité qui est mal à l'aise,
09:34 à la gauche, aux filles qui ronchonnent ?
09:36 Oui, finalement c'est un texte de gauche.
09:38 C'est un peu la tête qui nous tourne,
09:40 parce qu'hier on voyait très bien que le rapport de force,
09:42 il était en faveur de LR, c'était les LR
09:44 qui tenaient le gouvernement et qui
09:46 imposaient vraiment leur point de vue.
09:48 On voit à quel point ils ont bien joué sur cette carte,
09:50 d'ailleurs. Aujourd'hui,
09:52 ça a été l'aile gauche de la majorité,
09:54 donc effectivement les députés de gauche,
09:56 mais aussi un certain nombre de ministres
09:58 qui ont pesé de tout leur poids
10:00 pour dire à Emmanuel Macron et à Elisabeth Borne
10:02 que ce texte, il était
10:04 inacceptable. Et désormais,
10:06 un ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
10:08 qui après avoir négocié pendant des mois,
10:10 quand même, évidemment, plutôt avec la droite,
10:12 plutôt avec les Républicains, nous dit
10:14 finalement que c'est un texte qui est vraiment
10:16 « gentil avec les gentils », comme il l'a dit.
10:18 Donc vraiment, on voit que là, c'est
10:20 quelque part une bonne démonstration
10:22 de cette majorité qui,
10:24 enfin majorité relative, et c'est d'ailleurs tout le problème,
10:26 qui ne sait pas vraiment
10:28 où elle en est sur ce texte, et qui finalement
10:30 est un peu, voilà,
10:32 tenue à la fois
10:34 par la droite, par les Républicains,
10:36 mais aussi par son aile gauche.
10:38 C'est vrai que c'est difficile de voir où la pièce
10:40 va tomber à la fin, parce que
10:42 l'idée que le texte
10:44 ne serait pas voté grâce
10:46 au Rassemblement national, elle me paraît
10:48 un peu compliquée. Quand on fait le décompte aujourd'hui,
10:50 en fait, il suffit d'une trentaine de députés de la majorité
10:52 qui ne votent pas
10:54 pour ce texte de loi pour que ça soit
10:56 uniquement grâce au RN que ça suffise
10:58 finalement. Donc on est à peu de choses près.
11:00 Et cette façon, Drégoûtard,
11:02 de signifier que finalement le Rassemblement
11:04 national est à sa façon aussi
11:06 une girouette d'avoir,
11:08 de valider, de s'apprêter à valider
11:10 des petites parties du texte
11:12 qui ne valident pas complètement.
11:14 Et puis ce qui est intéressant, c'est de voir Gérald Darmerlin,
11:16 qui s'adressait donc au sénateur, mais qui en fait parlait
11:18 aux députés. Il s'adressait aux députés de gauche,
11:20 il s'adressait aux députés Renaissance,
11:22 il s'adressait à tous ceux qui, évidemment,
11:24 sont réfractaires à ce texte, qui est considéré
11:26 comme beaucoup trop droitier. Et donc là,
11:28 il parlait à la partie gauche,
11:30 et surtout il s'adressait aux députés,
11:32 parce que c'est finalement eux qui auront le dernier mot.
11:34 - Oui, parce que le Sénat, à l'instant,
11:36 a voté largement, sans surprise.
11:38 - Le vote,
11:40 on attend le décompte exact,
11:42 mais effectivement, il n'y a eu pas vraiment de suspense.
11:44 Alors le texte, puisque vous en parliez, Audrey,
11:46 Jean-François,
11:48 il y a quand même quelques points, notamment
11:50 cette question autour des APL,
11:52 qui nous occupaient hier soir
11:54 à la même heure, qui étaient le point de blocage
11:56 au sein de la commission mixte paritaire.
11:58 Les différents éléments.
12:00 - Alors, les trois, quatre principaux points
12:02 de l'accord, il y en a un certain nombre.
12:04 Allons vite. Allocation familiale, APL,
12:06 pour commencer, pour des prestations comme
12:08 les allocations familiales,
12:10 ou le droit opposable au logement,
12:12 ou l'allocation personnelle
12:14 d'autonomie, c'est un délai
12:16 de cinq ans qui est prévu pour ceux qui ne
12:18 travaillent pas, mais de trente mois pour les autres.
12:20 Pour l'APL,
12:22 il est question d'une
12:24 condition de résidence fixée
12:26 à cinq années également pour ceux qui ne travaillent pas,
12:28 et seulement trois mois pour les autres,
12:30 et pas de carence pour les
12:32 étudiants étrangers. Deuxième point,
12:34 la régularisation
12:36 des sans-papiers, il s'agira
12:38 d'un titre de séjour d'un an
12:40 délivré au cas par cas
12:42 à condition, écoutez bien, d'avoir résidé
12:44 en France pendant au moins trois ans,
12:46 et exercer une activité salariée
12:48 durant au moins douze mois. Sur les
12:50 vingt-quatre derniers, un mot sur la
12:52 déchéance de nationalité, le droit du sol.
12:54 La majorité présidentielle a fini par donner
12:56 son accord à la déchéance
12:58 de nationalité pour les binationaux
13:00 condamnés pour homicide volontaire
13:02 contre toute personne
13:04 dépositaire de l'autorité publique.
13:06 C'est ce détail-là qui avait
13:08 fait, on va dire, chavirer la majorité
13:10 sous François Hollande.
13:12 Enfin, l'aide médicale d'État,
13:14 vous le savez, ça a été
13:16 séparé du texte général, ce sera
13:18 rediscuté dans quelques mois
13:20 au Parlement. Voilà pour l'essentiel
13:22 des principaux points qui ont été
13:24 arrêtés. On va dire que ça durcit quand même
13:26 les conditions de vie quotidienne
13:28 des immigrés ou des
13:30 personnes migrantes en France,
13:32 mais il n'est pas sûr que cela arrête
13:34 l'appel d'air. D'ailleurs, en question,
13:36 ce n'est pas évident non plus. Ça va complexifier
13:38 le quotidien des uns et des autres, mais il n'est pas évident
13:40 que le but qui était de, on va dire,
13:42 de réfréner l'immigration soit
13:44 au bout de ces décisions.
13:46 - Louis Voltaire ? - Oui, et puis, en fait, ce qui est un petit
13:48 peu absurde aussi dans cette journée, c'est que
13:50 certaines de ces mesures ne verront jamais le jour.
13:52 Pourquoi ? Parce que le Conseil constitutionnel
13:54 les censurera à la fin de parcours
13:56 législatifs si on va à la fin du parcours
13:58 au motif que ce sont des cavaliers législatifs,
14:00 en clair que ça n'a pas de rapport avec l'objet
14:02 initial du texte. Et c'est vrai
14:04 que quand on voit ces mesures
14:06 que vous avez énumérées,
14:08 ce sont les républicains
14:10 qui les ont imposées dans la négociation,
14:12 mais au départ, ce texte
14:14 ne concerne pas l'octroi des prestations
14:16 sociales
14:18 aux étrangers qui résident en France.
14:20 C'est un texte qui est en fait assez juridique
14:22 qui consiste à réduire
14:24 le nombre de recours auxquels ont droit
14:26 les étrangers qui font face à une menace
14:28 d'expulsion. Donc,
14:30 c'est une simplification, quelque part,
14:32 administrative des procédures
14:34 qui permettent à un étranger et à ses
14:36 avocats et aux associations qui l'aident
14:38 de multiplier les recours
14:40 et donc d'allonger son temps de présence
14:42 en France. Et donc, la philosophie de Gérald Darmanin
14:44 consistait à réduire tout cela pour pouvoir les
14:46 expulser plus facilement. Auquel s'ajoutait
14:48 évidemment cette fameuse mesure des régularisations
14:50 des travailleurs
14:52 qui n'ont pas de papier,
14:54 à condition qu'eux, effectivement, visaient un certain
14:56 nombre d'années de présence en France.
14:58 Cette mesure qui a été conservée,
15:00 mais extrêmement réduite dans sa nature
15:02 par la négociation avec les républicains. Mais du coup,
15:04 tout ce petit codram parle quand même de mesures
15:06 qui, au final, disparaîtront
15:08 tout simplement parce qu'elles seront censurées par le
15:10 Conseil constitutionnel, alors même qu'elles auront peut-être été
15:12 votées. Pas toutes, et on ne trouvera encore le détail,
15:14 mais c'est quand même particulier comme situation politique.
15:16 Mais vous avez raison de le souligner.
15:18 Parmi les mesures qui ont
15:20 des chances de rester, il y a, et notamment
15:22 ça a fait débat, la préférence nationale
15:24 pour l'attribution, pour la
15:26 délivrance d'aides de prestations
15:28 sociales. Le mot "préférence nationale",
15:30 on le valide ?
15:32 Vous le validez ?
15:34 C'est un terme qui est repris
15:36 vraiment par la gauche. C'est ce que dit la gauche.
15:38 La gauche dit "voilà, vous instaurez
15:40 la notion de préférence nationale". En même temps,
15:42 ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a plein de prestations sociales
15:44 et notamment des aides qui sont déjà,
15:46 où la préférence nationale
15:48 existe déjà, où effectivement
15:50 il faut
15:52 avoir vécu longtemps en France
15:54 pour pouvoir en bénéficier.
15:56 Ces calculs-là existent déjà.
15:58 Après, maintenant,
16:00 la droite souhaite l'élargir,
16:02 et il y a différents points, notamment
16:04 les histoires d'APL, etc.
16:06 Toutes ces prestations sociales qui seraient
16:08 plutôt d'abord pour les Français,
16:10 avant d'être, et beaucoup moins facilement,
16:12 pour les étrangers, arrivant sur notre sol.
16:14 C'est vrai que ça fait partie
16:16 d'une demande, dans les sondages, on voit bien.
16:18 Ce qui est intéressant, c'est de voir en fait...
16:20 La préférence nationale, elle est demandée ?
16:22 Non, ce que j'allais vous dire,
16:24 c'est que la notion de préférence nationale
16:26 n'est pas évoquée par les Français.
16:28 En revanche, dans les faits, les Français
16:30 souhaitent pouvoir avoir accès plus facilement...
16:32 Pardon, vous...
16:34 Non, mais sans doute. Après, c'est vrai que quand vous réalisez
16:36 une enquête d'opinion dans laquelle vous demandez aux Français
16:38 s'ils souhaitent la mise en place de la préférence nationale
16:40 pour les aides sociales, pour l'accès au logement
16:42 sociaux, etc., ils disent non.
16:44 Ils disent encore majoritairement et assez nettement non.
16:46 Certes, ça s'est réduit au fil du temps,
16:48 au fil des années, avec le processus
16:50 effectivement, à la fois de
16:52 droitisation de l'opinion publique, à la fois de
16:54 dédiopérialisation, puis même de normalisation
16:56 du Rassemblement national, mais vous avez quand même
16:58 une opinion qui est opposée à ça.
17:00 Et d'ailleurs, c'est un peu le point,
17:02 au sein, on parle beaucoup de ce qui se passe,
17:04 de ces fissures, voire même de cette rupture, au sein
17:06 des députés macronistes,
17:08 mais au sein de l'électorat
17:10 macroniste, ça va être aussi très compliqué
17:12 à faire avaler, parce qu'on est sur un électorat
17:14 qui, sur ces sujets, certes, pense qu'il faut
17:16 prendre à bras le corps la question de l'immigration,
17:18 mais qui, par exemple, dans un sondage qu'on faisait
17:20 il y a à peine une semaine, nous disait à 80%
17:22 qu'il fallait régulariser
17:24 fortement les travailleurs sans papier dans
17:26 les secteurs en tension, mais surtout, plus largement,
17:28 à 50%, qu'il fallait avoir recours
17:30 à l'immigration, plus largement,
17:32 pour faire face aux problèmes de recrutement
17:34 dans ces secteurs en tension. - On poursuit cet échange,
17:36 on écoutera le député
17:38 LR du Haut-Rhin, Raphaël Schellenberger,
17:40 sur cette notion
17:42 de préférence nationale aussi,
17:44 et on verra qu'ils marchent sur des oeufs
17:46 quand même tous. 20h20, d'abord,
17:48 le Fil info, Emmanuel Langlois.
17:50 - Sans surprise, et par
17:52 214 voix contre 114, le Sénat
17:54 adopte largement le projet
17:56 de loi immigration, après l'accord
17:58 intervenu dans l'après-midi entre la majorité
18:00 et la droite, en commission mixte
18:02 paritaire. Marine Le Pen, la chef
18:04 de file du RN à l'Assemblée,
18:06 revendique une victoire idéologique.
18:08 Le texte va maintenant être soumis au vote des députés.
18:10 Ce sera tout à l'heure, à partir
18:12 de 21h30.
18:14 Plusieurs membres de la majorité
18:16 ont d'ailleurs décidé de voter contre ce projet
18:18 de loi immigration à l'Assemblée,
18:20 comme Sacha Houllier, figure de l'aile
18:22 gauche, macroniste. Par ailleurs, six
18:24 ministres se réunissent ce soir,
18:26 tout à l'heure, d'ici quelques minutes. Ils menacent
18:28 de démissionner après
18:30 l'adoption de ce projet
18:32 de loi. L'autoroute A1
18:34 a été rouverte dans le sens entre
18:36 Paris et Lille, mais restera fermée en direction
18:38 de la capitale jusqu'à demain matin,
18:40 après le grave accident qui s'est
18:42 produit ce matin dans le Val d'Oise, en direction
18:44 de l'aéroport de Roissy. Trois poids lourds
18:46 sont entrés en collision, ce qui a provoqué
18:48 un incendie. L'un des chauffeurs
18:50 est décédé lors de cet accident.
18:52 Et puis à l'étranger, le
18:54 ministère de la Santé du Hamas annonce que
18:56 les opérations militaires israéliennes dans
18:58 la bande de Gaza ont fait près de 20 000
19:00 morts depuis le début de la guerre.
19:02 C'était le 7 octobre dernier, il y a
19:04 plus de deux mois. L'État hébreu
19:06 déplore de son côté au moins 1 400
19:08 décès lors de l'attaque
19:10 terroriste du Hamas.
19:12 En compagnie ce soir d'Audrey Goutard, de France Télévisions,
19:24 Louis Hossalter, du
19:26 Figaro, Mathieu Gallard
19:28 de Ipsos. On va écouter donc
19:30 Raphaël Schellenberger, le député LR
19:32 du Haut-Rhin, pour
19:34 qui on ne peut pas tout à fait parler
19:36 de préférence nationale, mais écoutez comment il
19:38 se justifie. Je ne crois pas qu'il y ait
19:40 une préférence, que l'argent du
19:42 contribuable français va
19:44 d'abord à la solidarité nationale
19:46 qui s'occupe, s'opère d'abord
19:48 sur les nationaux. Vous savez, la protection
19:50 consulaire, c'est un exemple qui, vous allez me dire,
19:52 n'a rien à voir, mais la protection consulaire,
19:54 on ne l'applique qu'aux français.
19:56 Non mais c'est ça, ce qu'on appelle la protection nationale.
19:58 C'est une règle de droit.
20:00 L'État national,
20:02 la nation française, protège
20:04 d'abord les nationaux,
20:06 soutient d'abord les nationaux,
20:08 opère d'abord sa solidarité aux droits des nationaux.
20:10 Donc c'est une préférence. Voilà, soutien
20:12 aux nationaux, on est d'accord, Mathieu Gallard,
20:14 c'est la première préférence nationale.
20:16 Il semblerait, effectivement, on a bien vu d'ailleurs
20:18 à quel point Marine Le Pen, quand elle a annoncé
20:20 le vote du Rassemblement National
20:22 en faveur du texte de loi,
20:24 a vraiment mis cet élément en avant
20:26 pour justifier justement ce vote,
20:28 pour dire que le gouvernement sera lié
20:30 à cette question de la préférence nationale,
20:32 de la priorité nationale, comme on le dit au Rassemblement National.
20:34 Donc bon, écoutez,
20:36 après c'est très sémantique,
20:38 évidemment au sein du gouvernement, on va dire que ça n'est pas le cas.
20:40 Il semblerait malgré tout que,
20:42 effectivement, parmi cette droitisation,
20:44 ce durcissement du texte, il y ait des éléments qui aillent
20:46 dans le sens de cette préférence nationale.
20:48 Et évidemment, ça a créé des
20:50 remous extrêmement forts au sein de
20:52 l'aile gauche, de la Macronie et dans le gouvernement.
20:54 Mais c'est symptomatique, quand
20:56 Marine Le Pen dit "victoire idéologique",
20:58 on est dans le vocable, quand même,
21:00 on est au cœur du projet,
21:02 du programme RN. Est-ce que,
21:04 d'ailleurs, quand elle dit "victoire idéologique", ça veut dire
21:06 "défaite idéologique pour le camp d'en face".
21:08 Est-ce que...
21:10 Alors ça, c'est difficile à dire, parce qu'en fait,
21:12 moi, je serais bien normal de résumer la position
21:14 idéologique du camp d'en face.
21:16 Et d'ailleurs, c'est intéressant dans l'évolution du quinquennat
21:18 à quel point on s'enfonce dans le flou.
21:20 Pour les retraites, c'était assez clair. Bon, effectivement, il y a eu
21:22 des petites crises liées à l'utilisation du 49-3,
21:24 au fait que Les Républicains aient finalement
21:26 fait défection, mais c'était des problèmes dans la méthode.
21:28 Le gouvernement n'est pas parvenu à trouver une majorité
21:30 pour faire voter la réforme des retraites.
21:32 Mais idéologiquement, la réforme des retraites,
21:34 c'était très clair, c'était dans le programme d'Emmanuel Macron,
21:36 c'est dans son ADN de réformateur
21:38 libéral qu'il a toujours eu.
21:40 Il n'y avait pas de surprise pour les
21:42 Français. Alors certes, il l'a fait contre le pays, en tout cas
21:44 contre une majorité de l'opinion publique à coup de 49-3,
21:46 mais il n'y avait pas de...
21:48 L'affrontement idéologique était clair entre
21:50 un Emmanuel Macron qui voulait réformer
21:52 et une opposition, surtout de gauche, mais aussi
21:54 de la Rassemblement nationale, qui s'y opposait
21:56 pour des raisons aussi de corpus idéologique.
21:58 Là, sur l'immigration, c'est moins clair. Autant la ligne
22:00 du RN sur l'immigration, on la connaît, elle est historique,
22:02 elle est fondamentale chez Marine Le Pen.
22:04 Autant pour Emmanuel Macron, ça a toujours été
22:06 un sujet autour duquel il a tourné
22:08 avec une certaine forme de malaise.
22:10 Quelle différence ? Enfin, quel est
22:12 l'écart entre
22:14 l'Emmanuel Macron,
22:16 encore candidat en 2016, qui
22:18 félicite Angela Merkel d'avoir accueilli des centaines
22:20 de milliers de réfugiés et dit qu'elle a sauvé
22:22 l'honneur de l'Europe, c'est ce qu'il dit à l'époque,
22:24 et l'Emmanuel Macron qui
22:26 négocie une loi sur l'immigration
22:28 avec Bruno Retailleau, Eric Ciotti
22:30 et Olivier Marlex.
22:32 Voilà, et après avoir dit lui-même aussi publiquement
22:34 qu'il y avait un lien entre l'immigration et la sécurité
22:36 dans les grandes villes. Il y a eu une évolution
22:38 du président très claire sur ce sujet
22:40 au niveau du pouvoir, mais il ne l'a jamais
22:42 formalisé dans son
22:44 corpus idéologique et sa majorité
22:46 n'a jamais été homogène là-dessus.
22:48 On le voit à nouveau ce soir.
22:50 Donc quand on parle d'une opposition idéologique,
22:52 elle est claire chez Marine Le Pen et
22:54 s'il y a malaise dans le camp Macroniste, c'est parce que
22:56 justement, dès le début, il y a une ambiguïté sur ce sujet, à mon avis.
22:58 Mathieu, alors ? Sur cette question de la
23:00 préférence nationale, ça me paraît quand même extrêmement
23:02 important et pour le coup, c'est un temps
23:04 fort dans la vie politique française
23:06 parce qu'on a vu au cours des
23:08 dernières années, même depuis 2010, l'accession
23:10 de Marine Le Pen à la tête du Front National
23:12 à l'époque, que effectivement, le
23:14 programme du Front National puis du Rassemblement
23:16 National, sur un certain nombre de dimensions,
23:18 s'est modéré. Elle a
23:20 mis dehors, il faut le dire,
23:22 une bonne partie de militants,
23:24 d'élus, de dirigeants importants qui pouvaient
23:26 être ouvertement racistes, antisémites,
23:28 etc. Elle a
23:30 renoncé à un programme qui était
23:32 violemment europhobe, qui voulait la
23:34 sortie de l'euro à l'époque. Et finalement, la
23:36 préférence nationale, c'était l'élément
23:38 sur lequel se pasaient un certain
23:40 nombre d'observateurs, d'analystes, d'universitaires
23:42 aussi, pour dire que le Rassemblement
23:44 National, ça restait un parti d'extrême-droite.
23:46 C'est vrai que maintenant, si finalement
23:48 cette dimension, elle est reprise à son
23:50 compte par le gouvernement,
23:52 alors certes, en partie, certes édulcorée
23:54 et certes, ils ne vont pas le dire, mais
23:56 si malgré tout, Marine Le Pen s'en
23:58 félicite, c'est quand même très compliqué.
24:00 Et effectivement, c'est vrai qu'on se demande un peu
24:02 où est l'ADN idéologique d'Emmanuel
24:04 Macron, ce qui est vraiment le
24:06 problème majeur
24:08 d'Emmanuel Macron depuis sa réélection.
24:10 Personne, même au sein de sa majorité,
24:12 de ses électeurs, de ses élus,
24:14 de son gouvernement, ne sait vraiment où il va.
24:16 - Défaite idéologique pour vous,
24:18 Jean-François ? Versus
24:20 la victoire idéologique que revoit
24:22 Marine Le Pen. - Non, ce qui se produit, c'est que
24:24 en fait, c'est l'opinion
24:26 publique qui a aussi
24:28 bougé, en fait. Les intentions de vote du Rassemblement
24:30 National aux élections européennes sont
24:32 à 30% désormais, avec un
24:34 dernier stagnifop, me semble-t-il,
24:36 où le...
24:38 - Nous les avons à 28%,
24:40 mais c'est déjà beaucoup. - Voilà, et qui
24:42 donne 18% pour Renaissance.
24:44 Donc, il y a un écart qui s'est creusé.
24:46 Pourquoi ? Parce que, au fond, le
24:48 RN fait campagne européenne, va faire
24:50 campagne européenne sur ces questions d'immigration.
24:52 C'est sans doute pas les
24:54 premières, mais des préoccupations atmosphériques
24:56 aujourd'hui de l'opinion
24:58 publique, des Français qui voient se
25:00 multiplier, font le lien, même
25:02 de façon non intentionnelle,
25:04 entre des questions d'immigration, l'ampédousa,
25:06 ces crimes perpétrés
25:08 sur le territoire français avec des
25:10 personnes au QTF qui n'ont pas été expulsées,
25:12 il y a eu l'affaire d'Arras,
25:14 donc il y a un lien qui est fait de façon
25:16 non intentionnelle, plutôt atmosphérique,
25:18 et ce désir de
25:20 voir certains problèmes récurrents,
25:22 qui ne datent pas d'Emmanuel Macron, ça date
25:24 d'il y a 20 ans, 30 ans, de l'incapacité
25:26 qu'ont les gouvernants successifs
25:28 à expulser certains types d'individus
25:30 qui n'ont rien à faire sur notre sol,
25:32 et donc la loi en question devait
25:34 permettre de régler
25:36 ce problème-là qui répand une attente précise,
25:38 un moment d'émotion nationale
25:40 très particulier, et au fond,
25:42 nous nous noyons dans une cuisine
25:44 de politiciens,
25:46 personne n'y comprend rien, et la réponse
25:48 qui est attendue par, on va dire,
25:50 l'opinion publique, et je parle sous votre contrôle,
25:52 Mathieu, si vous voulez, c'est
25:54 qu'au fond, on a l'impression que ça ne finit
25:56 jamais, les bonnes réponses n'existent
25:58 pas réellement, ce que ne traite pas,
26:00 c'est ce que nous évoquions hier soir sur ce plateau,
26:02 cher Bérangère, au fond,
26:04 la loi en question, c'est qu'ouïde
26:06 des relations, on va dire,
26:08 bilatérales entre les pays,
26:10 entre la France qui veut expulser
26:12 certaines personnes qui n'ont rien à y faire,
26:14 et les pays qui sont censés reprendre
26:16 ces ressources, mais qui ne le veulent pas,
26:18 qui ferment les portes, un certain nombre,
26:20 alors que ça devrait se jouer de gré à gré,
26:22 là, il n'y a pas de réponse non plus, si vous voulez...
26:24 - Et si il y a un rassemblement national
26:28 qui, d'après Marine Le Pen,
26:30 est en victoire idéologique, c'est parce qu'en réalité,
26:32 il n'a pas besoin de bouger,
26:34 il est, effectivement, vous avez raison, sur ses fondamentaux,
26:36 ça ne bouge pas,
26:38 et c'est l'opinion publique et tout le système
26:40 qui dérive vers la droite qui rattrape le RN en réalité.
26:42 - Bon, on verra
26:44 dans un instant, quid de LR,
26:46 puisqu'on parle de victoire,
26:48 finalement, c'est eux qui obtiennent ce compromis
26:50 en commission mixte paritaire,
26:52 on parlera de la gauche aussi,
26:54 et de la suite, évidemment,
26:56 avec le vote à l'Assemblée nationale
26:58 à 21h30, bien sûr, à suivre,
27:00 sur France Info. Pour l'heure, il est
27:02 20h30 sur France Info, toujours, on fait un point sur l'info.
27:04 (Générique)
27:12 - Et bonsoir, Mathilde Romagnon.
27:14 - Bonsoir à tous. Le Sénat adopte, sans surprise,
27:16 le projet de loi immigration,
27:18 ce soir, le texte qui a été voté
27:20 est celui issu de la commission
27:22 mixte paritaire, après un accord
27:24 entre la majorité et la droite.
27:26 C'est au tour des députés de voter désormais.
27:28 Ce sera dans une heure, à partir
27:30 de 21h30. Un texte
27:32 qui crée des tensions au sein de
27:34 la majorité. L'aile gauche de la Macronie
27:36 s'oppose au texte.
27:38 Six ministres menacent de démissionner,
27:40 selon les informations de France Info.
27:42 Les députés du RN,
27:44 eux, voteront cette loi immigration.
27:46 Leur chef de file, Marine Le Pen, l'a dit,
27:48 et elle revendique, je cite,
27:50 "une victoire idéologique".
27:52 Manifestation, ce soir, à Paris,
27:54 à l'appel d'une dizaine d'organisations
27:56 de jeunesse contre le projet
27:58 de loi immigration. Manifestation
28:00 en cours avec les jeunes de
28:02 plusieurs parties de gauche, ainsi que
28:04 des syndicats étudiants et lycéens.
28:06 Patrick Poivre-Darvore,
28:08 mis en examen pour un viol,
28:10 pour des faits présumés datant de 2009,
28:12 après les accusations de l'autrice
28:14 Florence Porcel. C'est la première
28:16 femme à avoir porté plainte
28:18 contre le présentateur vedette de TF1
28:20 il y a deux ans, et depuis, au moins,
28:22 45 femmes l'ont accusée de viol,
28:24 d'agression ou de harcèlement sexuel.
28:26 "Je regrette tout ce que
28:28 j'ai fait", déclare Monique Olivier.
28:30 Au dernier jour de son procès, le verdict
28:32 est attendu dans la soirée. L'ex-épouse
28:34 du tueur en Syrie, Michèle Fourniret,
28:36 était jugée pour complicité
28:38 d'enlèvement et de meurtre.
28:40 "Personne ne sait quand
28:42 la guerre avec la Russie finira",
28:44 estime Volodymyr Zelensky. Ce soir,
28:46 le président ukrainien propose
28:48 de mobiliser jusqu'à 500 000 personnes
28:50 pour continuer à combattre
28:52 l'invasion russe. L'armée ukrainienne
28:54 produira un million de drones
28:56 l'an prochain, assure Volodymyr Zelensky.
28:58 France Info
29:02 20h, 21h,
29:04 France Info, les informés.
29:06 Jean-François Ackilly,
29:08 Béranger Bon. On est toujours en compagnie de
29:10 Louis Ossalter, journaliste politique au Figaro,
29:12 Audrey Goutard de France Télévisions
29:14 et Mathieu Gallard, directeur
29:16 d'études chez Ipsos.
29:18 On redéroule toute cette journée
29:20 et finalement cette année,
29:22 un an et demi, parce que ça fait quoi ?
29:24 C'est l'été de l'année dernière où,
29:26 je crois, Gérald Darmanin évoque pour la
29:28 première fois l'hypothèse de Stex
29:30 présentée en février en Conseil des ministres
29:32 et qui aboutit donc aujourd'hui
29:34 au vote dans une heure
29:36 maintenant à l'Assemblée
29:38 nationale.
29:40 On évoquait
29:42 les ALR juste avant la pause.
29:44 Comment vous qualifiez
29:46 ce compromis
29:48 pour eux ? Est-ce que finalement, ils obtiennent
29:50 ce qu'ils veulent
29:52 et sur le fond,
29:54 politiquement, on sent un peu la pagaille
29:56 quand même dans la majorité.
29:58 Mathieu Gallard. Sur le fond, on peut dire
30:00 qu'ils ont globalement obtenu ce qu'ils voulaient.
30:02 En tout cas, ils me semblent extrêmement satisfaits
30:04 des résultats de cette commission.
30:06 Ce qu'ils n'obtiennent pas, on va dire, c'est
30:08 l'interdiction du placement des étrangers mineurs
30:10 dans les centres de rétention.
30:12 Oui, exactement.
30:14 Il y a un autre élément qui m'échappe. En tout cas, globalement, sur la plupart
30:16 des éléments, le texte
30:18 initial va vraiment beaucoup
30:20 plus... Enfin, le texte adopté
30:22 qui pourrait être adopté va beaucoup plus dans leur sens.
30:24 En revanche, c'est vrai que politiquement,
30:26 ils devaient être ceux qui
30:28 allaient apporter les voix qui manquaient
30:30 au gouvernement pour faire adopter
30:32 un texte beaucoup plus à droite que ce qui
30:34 était prévu avec la décision de Marine Le Pen
30:36 de voter en faveur de ce texte.
30:38 Et bien, finalement, voilà,
30:40 tout ce dont on
30:42 entend parler, c'est à la fois la décision
30:44 du RN, c'est les
30:46 craquages à l'intérieur du groupe
30:48 parlementaire Renaissance, du Modem,
30:50 etc. Mais c'est très peu
30:52 ce qu'a fait Renaissance.
30:54 Mais pour Renaissance, fondamentalement,
30:56 le problème, il n'est même pas là. C'est un problème
30:58 d'incarnation. Tant qu'ils n'ont pas trouvé
31:00 un dirigeant qui sera capable de
31:02 porter leur voix de manière très claire
31:04 au niveau national, ils peuvent faire
31:06 un peu ce qu'ils veulent. Pour l'instant, ils ont des élus
31:08 locaux bien implantés, ça leur suffit
31:10 un peu. Mais il va falloir trouver ce
31:12 dirigeant charismatique
31:14 assez rapidement parce que néanmoins, la présidentielle
31:16 approche. - Alors, on peut reparler
31:18 de Renaissance. On va rester un moment quand même
31:20 sur LR et écouter Eric Ciotti
31:22 qui est satisfait ce soir.
31:24 - C'est naturellement une satisfaction.
31:27 Nous avions voulu
31:29 un texte clair, ferme,
31:31 puissant, courageux
31:33 sur l'immigration. Nous avons
31:35 mis un échec ici même, en votant
31:37 la motion de rejet. C'était un choix
31:39 que nous avons porté avec notre
31:41 groupe derrière Olivier Marlex. Nous avons
31:43 mis un échec, un texte
31:45 qui était impuissant et
31:47 inutile, voire qui avait
31:49 des côtés dangereux sur la régularisation
31:51 des clandestins
31:53 pour promouvoir un texte
31:55 responsable
31:57 avec de vraies dispositions
31:59 qui sont de nature à
32:01 réfléchir la politique migratoire.
32:03 - Satisfait, Jean-François ?
32:05 - Alors, il a raison, Eric Ciotti,
32:07 de rappeler que ce sont
32:09 les Républicains qui, je le cite,
32:11 grâce à leur travail, à leurs idées, imposent
32:13 le texte. Et c'est vrai
32:15 que LR depuis de longs mois,
32:17 désormais, en était réduit au
32:19 second rôle. Chacun se demandait
32:21 qu'est-ce qu'ils vont devenir ? Ils vont disparaître
32:23 façon puzle d'un côté chez Renaissance et de l'autre
32:25 chez Marine Le Pen.
32:27 En réalité,
32:29 ils ont réussi à faire plier le gouvernement parce que ce texte
32:31 démarre au Sénat,
32:33 quitte aux mains toujours de LR,
32:35 ils sont majoritaires là-bas, et ensuite,
32:37 grâce à cette manœuvre de motion
32:39 de rejet, le texte est revenu à la
32:41 case départ et ils ont réussi,
32:43 les petits LR, à tordre le bras des
32:45 grands Renaissance. Mais le problème
32:47 c'est qu'à la fin, ils sont coiffés sur le poteau
32:49 par Marine Le Pen, qui les bat au sprint.
32:51 C'est-à-dire, elle sort, elle n'a rien à faire,
32:53 elle est très décontractée, elle parle de sa
32:55 victoire idéologique, et l'affaire
32:57 est pliée. C'est-à-dire que vous pouvez
32:59 œuvrer tout ce que vous pouvez, il a fait
33:01 le job pour Marine Le Pen.
33:03 Elle vient derrière,
33:05 effectivement, voler le bénéfice
33:07 de cette victoire. Pour quelles raisons ?
33:09 D'abord parce que la plupart des gens sont
33:11 complètement éloignés de toutes ces cuisines parlementaires
33:13 et de ce qui s'est passé dans les multiples réunions
33:15 qui se sont tramées. Beaucoup de gens
33:17 d'ailleurs n'ont pas idée de ce qu'il y a dans ce texte
33:19 de l'immigration, c'est le vrai drame quand même pour
33:21 Emmanuel Macron, c'est qu'il voulait un texte d'immigration.
33:23 On ne sait pas encore exactement dans l'opinion publique ce que
33:25 les gens retiendront, à part les
33:27 interminables tractations parlementaires
33:29 et le psychodrame
33:31 au sein de la majorité provoqué par la position
33:33 de Marine Le Pen. Et puis l'autre raison
33:35 pour laquelle Marine Le Pen pourrait voler
33:37 cette victoire aux Républicains,
33:39 ce que disait Mathieu Gallard, c'est qu'ils n'ont pas d'incarnation.
33:41 C'est-à-dire que Marine Le Pen, on sait qu'elle est
33:43 candidate à l'élection présidentielle.
33:45 Elle voit très bien que le fait de
33:47 franchir des cliquets dans le fait
33:49 que ses idées gagnent du
33:51 terrain, qu'elles soient valisées par les
33:53 Républicains, certes, mais aussi en partie
33:55 par une partie de la majorité pour certaines
33:57 des mesures qui vont être adoptées.
33:59 C'est une bonne nouvelle pour elle et elle est
34:01 identifiée en tant que telle. C'est-à-dire que
34:03 elle dit que c'est une victoire idéologique
34:05 et donc c'est une candidate à la présidentielle
34:07 qui obtient une victoire idéologique. Quand les Républicains
34:09 obtiennent tout ce qu'ils veulent, d'accord, mais
34:11 qui le récolte pour eux ? Les Républicains, ce n'est pas un
34:13 candidat à la présidentielle. Ce n'est pas un chemin vers
34:15 2027. Tant qu'ils n'auront pas cette incarnation, je suis
34:17 tout à fait d'accord avec Mathieu Gallard.
34:19 Parlez de manque d'incarnation chez Renaissance,
34:21 si j'ai bien compris. Non, non, chez les Républicains.
34:23 Pardonnez-moi. Autant pour moi.
34:25 Le problème, juste une phrase pour pas vous embêter,
34:27 mais le problème c'est que l'immigration
34:29 est un sujet d'émotion
34:31 et la réponse, elle est technique.
34:33 Donc ça ne colle pas. Et Marine Le Pen,
34:35 elle est sur le terrain de l'émotion en
34:37 évoquant la victoire idéologique
34:39 et la priorité nationale. Donc la réponse
34:41 technique, ça n'imprime pas,
34:43 on va dire, l'opinion public. C'est trop compliqué.
34:45 En plus, si on regarde le fond du texte,
34:47 tout l'aspect sécurité a été déjà
34:49 proposé par Gérald Darmanin,
34:51 l'expulsion des 4000,
34:53 la fameuse double peine,
34:55 l'expulsion des 4000 personnes
34:57 condamnées alors qu'ils sont
34:59 étrangers et la possibilité
35:01 de les expulser,
35:03 tout cet aspect-là avait été proposé
35:05 par Gérald Darmanin. Et finalement,
35:07 les Républicains ont proposé
35:09 des points très pointus sur un aspect
35:11 que les Français ne réclamaient pas,
35:13 c'est-à-dire tout ce qui est lié
35:15 au travail, tout ce qui est lié effectivement
35:17 à la facilitation pour les
35:19 clandestins de régulariser
35:21 leur situation et de travailler.
35:23 Je vous rappelle qu'aujourd'hui, le MEDEF a demandé
35:25 à ce qu'il y ait plus de clandestins régularisés.
35:27 Ils ont expliqué qu'il y avait
35:29 besoin notamment dans les métiers
35:31 d'aide
35:33 aux familles, etc.,
35:35 un besoin
35:37 de 800 000 personnes,
35:39 dans les prochaines années.
35:41 Donc il va falloir en régulariser des étrangers
35:43 en situation irrégulière.
35:45 Et c'est là-dessus que les Républicains se sont battus.
35:47 Et pour le coup, 10 000 par an...
35:49 Et 10 000 par an, c'est une goutte d'eau
35:51 par rapport aux besoins.
35:53 C'est ça, c'est ce que dit Gérald Darmanin.
35:55 Une des questions, quand même,
35:57 c'est de savoir, et on va en venir
35:59 aux conséquences politiques pour la majorité,
36:01 le vote de ce soir,
36:03 l'ERN va voter,
36:05 les LR vont majoritairement voter.
36:07 Évidemment, toutes les questions portent sur
36:09 le texte sera validé.
36:11 Vous êtes d'accord, Louis ?
36:13 Et là, une réunion à l'ISER vient de se terminer.
36:15 Dans la majorité, un chemin se fait
36:17 pour que, notamment le modem,
36:19 qui avait de sérieux doutes sur le texte,
36:21 finalement, une bonne partie du modem,
36:23 aille à la partie pour l'instant pour voter le texte.
36:25 Là, on en arrive au vote de la majorité,
36:27 aux différentes composantes de la majorité.
36:29 On va écouter Boris Vallaud,
36:31 le député socialiste,
36:33 NUPES,
36:35 pour qui, vous entendrez,
36:37 toute la gauche a
36:39 dénoncé un moment de déshonneur,
36:41 un moment de déshonneur,
36:43 un grand moment de déshonneur
36:45 pour ceux qui représentaient cette majorité
36:47 dans cette commission mixte paritaire.
36:49 Maintenant, il s'agit de savoir
36:51 s'ils demeurent dans cette majorité
36:53 des femmes et des hommes
36:55 qui se souviennent qu'en 2017
36:57 et en 2022,
36:59 nos voix se sont mêlées aux leurs
37:01 pour faire obstacle à l'extrême droite,
37:03 à Marine Le Pen,
37:05 à Jean-Luc Mélenchon,
37:07 à Jean-Luc Mélenchon,
37:09 à Jean-Luc Mélenchon,
37:11 à Marine Le Pen,
37:13 et à ses thèses.
37:15 A force de souffler dans le sens d'un vent mauvais,
37:17 eh bien, ils mettent le feu
37:19 à leurs principes.
37:21 Ils se sont aventurés sur des terres
37:23 qui n'étaient pas les leurs
37:25 et tout cela se retourne contre eux.
37:27 C'est une honte absolue
37:29 et j'espère qu'il y aura dans les rangs de la majorité
37:31 des femmes et des hommes de courage
37:33 et de principe pour refuser cette compromission.
37:35 Gérald Darmanin lui a répondu
37:37 déjà en hémicycle.
37:39 S'il n'y avait pas eu de motion de rejet
37:41 lancée par la gauche,
37:43 vous auriez pu, il leur a-t-il dit,
37:45 pendant 15 jours, débattre des mesures
37:47 et pied à pied discuter
37:49 de ce projet de loi. Point.
37:51 Je vous laisse répondre tous les autres
37:53 après le Fil info, peut-être 20h40, Emmanuel Langlois.
37:55 Des applaudissements à droite et des sifflets à gauche
37:59 ont accueilli tout à l'heure l'adoption
38:01 à une très large majorité
38:03 de 114 voix contre 114 au Sénat
38:05 du projet de loi Immigration
38:07 issu de l'accord intervenu
38:09 dans l'après-midi entre députés et sénateurs
38:11 de la commission mixte paritaire.
38:13 Le texte doit maintenant être étudié
38:15 à l'Assemblée ce soir à partir
38:17 de 21h30.
38:19 Si son projet de loi Immigration
38:21 est adopté, le ministre de l'Intérieur,
38:23 Gérald Darmanin, lui affirme ce soir devant les sénateurs
38:25 qu'il permettra de doubler
38:27 le nombre de régularisations
38:29 des travailleurs sans papier, soit
38:31 entre 7000 et 10 000 titres supplémentaires
38:33 chaque année, dit-il.
38:35 Elisabeth Borne engage
38:37 de nouveau la responsabilité de son gouvernement
38:39 par un article 49.3
38:41 en vue de l'adoption de l'ensemble
38:43 du projet de loi de budget pour l'an prochain.
38:45 La France Insoumise a aussitôt annoncé
38:47 le dépôt d'une nouvelle motion de censure
38:49 critiquant un budget
38:51 austéritaire. Fin de citation.
38:53 Et puis l'enquête sur la mort de
38:55 Steven Hans était lors de la fête
38:57 de la musique qu'en 2019,
38:59 le commissaire qui dirigeait l'opération de police
39:01 ce soir-là est renvoyé devant
39:03 le tribunal correctionnel pour homicide
39:05 involontaire, annonce du parquet de Nantes
39:07 qui évoque des moyens inappropriés
39:09 au regard de la situation
39:11 des lieux ce soir de fête de la musique.
39:13 (Musique)
39:15 France Info
39:17 (Musique)
39:19 20h, 21h, les informés
39:21 Jean-François Aquilli,
39:23 Bérangère Bonte. Avec Mathieu Gallard
39:25 d'Ipsos, Louis Ossalter du Figaro
39:27 Audrey Goutard de France Télévision
39:29 continuent à dérouler
39:31 les conséquences de cette journée
39:33 de ce vote, même s'il n'a pas encore eu lieu
39:35 mais qui s'annonce là
39:37 à l'Assemblée Nationale dans trois quarts d'heure
39:39 maintenant sur ce texte de loi Immigration
39:41 on entendait Boris Vallaud, le député
39:43 socialiste, Mathieu Gallard
39:45 et c'est vrai qu'il y a toute une série de voix de gauche
39:47 aujourd'hui qui ont quand même dit
39:49 nous on a voté Macron
39:51 pour faire barrage au Rassemblement National
39:53 et il est dans la place. Oui alors là je pense
39:55 qu'on peut dire, on le dit depuis longtemps
39:57 mais que le front républicain, c'est-à-dire
39:59 le fait qu'effectivement les électeurs de gauche
40:01 tendent à se mobiliser pour
40:03 battre le Rassemblement National
40:05 au second tour en faveur
40:07 de candidats macronistes, là je pense
40:09 qu'on peut dire qu'il est mort. On a quand même eu...
40:11 Enfin il s'est resté une petite illusion, elle est vraiment vraiment
40:13 ouverte. Oui ben on a eu après les législatives
40:15 la présidentielle, le second tour de la présidentielle
40:17 on a eu une majorité d'électeurs
40:19 de Jean-Luc Mélenchon qui ont voté
40:21 en faveur d'Emmanuel Macron pour faire barrage
40:23 à Marine Le Pen. Aux législatives, déjà
40:25 ça n'était plus le cas. D'où les
40:27 très bons scores du Rassemblement National.
40:29 On pouvait se dire c'est un scrutin local
40:31 on vote pour un seul député sur
40:33 577 donc peut-être qu'au niveau national
40:35 ça existera encore un peu.
40:37 Mais là, il faut quand même se rappeler qu'on a eu ce vote
40:39 de cette loi repoussoire
40:41 pour la gauche qui a été la réforme
40:43 des retraites, donc sur des sujets économiques
40:45 ou sociaux, et désormais
40:47 l'adoption probable malgré tout
40:49 d'une loi repoussoire pour la gauche
40:51 sur un enjeu sociétal, donc sur l'immigration.
40:53 Ça va devenir compliqué
40:55 pour Edouard Philippe, Bruno Le Maire
40:57 Gérald Darmanin en 2027
40:59 s'ils sont dans cette situation
41:01 de refaire le coup de l'entre-deux-tours
41:03 d'Emmanuel Macron en montrant qu'il était
41:05 en faveur de l'écologie, en faveur de
41:07 la démocratie participative et tout.
41:09 Ça veut dire que dans une hypothèse de dissolution
41:11 là immédiate,
41:13 c'est clair pour vous que ce front républicain
41:15 même devant l'urgence
41:17 du moment
41:19 n'existerait plus ?
41:21 Vraiment plus ?
41:23 C'est compliqué à imaginer, après on peut imaginer
41:25 que si des sondages pour les élections
41:27 législatives montraient une majorité
41:29 en faveur du Rassemblement National, ça pourrait
41:31 peut-être le réanimer un petit peu.
41:33 Je pense que ça sera dur de faire voter
41:35 des électeurs de gauche pour
41:37 les candidats macronistes après ça, oui.
41:39 Ça montre que la gauche est en fait spectatrice.
41:41 Elle est spectatrice de la séquence
41:43 qui vient de se dérouler puisqu'elle
41:45 était invitée à la commission mixte paritaire
41:47 uniquement en minorité, donc
41:49 elle n'a pu que manger des pop-corns
41:51 et puis surtout se plaindre en fait
41:53 dans la salle des Quatre Colonnes de la négociation
41:55 qui était en cours. Elle est spectatrice
41:57 de manière plus générale
41:59 parce qu'en effet son rythme électoral est devenu
42:01 de voler au secours du candidat
42:03 qui est face à Marine Le Pen
42:05 et ça s'est produit deux fois
42:07 avec les duels Macron-Le Pen en 2017
42:09 et en 2022, mais aussi à mon avis sur le fond.
42:11 C'est-à-dire que d'accord, la gauche dit
42:13 que ce texte n'est pas bon,
42:15 qu'on franchit des bornes, que ça ne va pas,
42:17 mais quelle est la proposition de la gauche
42:19 sur l'immigration où l'on voit dans l'opinion publique
42:21 c'est d'ailleurs des chiffres qui auraient été
42:23 complètement contre-intuitifs il y a 10 ou 20 ans
42:25 que la demande de fermeté
42:27 sur des items comme la double peine,
42:29 l'exigence d'un examen de français
42:31 pour obtenir un titre de séjour,
42:33 c'est des items qui rassemblent
42:35 des majorités extrêmement larges,
42:37 on est sur du 85 à 90%,
42:39 et évidemment aussi
42:41 chez les sympathisants de gauche
42:43 et même si je cite un sondage d'Ipsos
42:45 où on voit des fractures françaises tous les ans,
42:47 donc là il y a 63%
42:49 des gens,
42:51 des français, et c'est une constante depuis
42:53 plusieurs années, on trouve qu'il y a trop d'étrangers
42:55 en France, quand vous voyez les étiages
42:57 dans les sympathisants de gauche, ils sont certes moins élevés
42:59 que sur la droite de l'échiquier politique,
43:01 mais ils montent et ils sont assez élevés,
43:03 notamment en ce qui concerne les sympathisants
43:05 socialistes, un petit peu moins chez les sympathisants
43:07 insoumis, donc il y a des nuances. Donc on voit
43:09 que le problème de la gauche fondamentalement c'est aussi
43:11 l'absence de réponses
43:13 aux inquiétudes de l'opinion publique, aux angoisses
43:15 qui sont effectivement souvent de l'ordre de
43:17 l'émotion, et Jean-François le soulignait,
43:19 et c'est un piège pour
43:21 la gauche qui s'est refermé sur plusieurs
43:23 gouvernements en Europe. On cite
43:25 souvent le Danemark, un petit peu comme l'exception, où
43:27 un gouvernement de gauche a évité
43:29 la montée de l'extrême droite en prenant
43:31 des mesures très fermes et très rapidement
43:33 contre l'immigration.
43:35 Mais c'est le seul exemple où le piège
43:37 migratoire ne s'est pas refermé sur
43:39 la gauche en Europe, et on voit qu'en France
43:41 au-delà des complaintes
43:43 et des condamnations de principe, on est très loin d'une
43:45 proposition de fond de
43:47 ceux qui ont parlé à l'Assemblée nationale aujourd'hui
43:49 pour répondre aux angoisses sur cette question.
43:51 Ce qui peut être intéressant, c'est de se poser la question
43:53 de pourquoi la gauche a refusé ce texte
43:55 de façon aussi claire
43:57 alors que, comme vous le dites très justement, d'autres
43:59 pays européens, des gauches européennes
44:01 ont choisi d'affaire meutée vis-à-vis
44:03 d'une immigration irrégulière. Mais est-ce que
44:05 le péché originel de ce texte
44:07 n'est pas justement d'avoir voulu mélanger,
44:09 et ça c'est insupportable pour la gauche, à la fois
44:11 un aspect délinquance
44:13 et un aspect immigration ?
44:15 C'est-à-dire avoir mélangé dans le même
44:17 texte tous les aspects finalement
44:19 et laisser penser, ce qui
44:21 est la grande question de la
44:23 gauche, laisser penser que l'immigré
44:25 est un délinquant.
44:27 Avoir mis à la fois la délinquance et
44:29 le travail de l'immigré
44:31 dans le même texte,
44:33 je pense que ça, de toute façon, fait
44:35 flancher le texte dès le départ et que c'était insupportable
44:37 pour une gauche française qui, pour autant,
44:39 a voté des lois
44:41 assez fermes vis-à-vis, notamment,
44:43 de l'immigration clandestine
44:45 et c'est ce que Gérald Darmanin,
44:47 d'ailleurs, n'a pas manqué de souligner dans son discours au Sénat
44:49 tout à l'heure. Alors, je rebondis sur ce que vous dites
44:51 là sur le travail. C'est une notion
44:53 qu'a tentée de défendre Elisabeth Borne
44:55 tout à l'heure à l'Assemblée.
44:57 Elisabeth Borne qui a été conspuée,
44:59 c'était pas la première fois,
45:01 mais là c'était très net, et qui parle
45:03 en répondant au communiste André Chassaigne
45:05 de l'intégration
45:07 par le travail.
45:09 "Sortez des slogans, des postures
45:11 en voulant faire croire,
45:13 en voulant faire l'amalgame entre notre texte
45:15 et les positions de l'extrême droite.
45:17 Les mots, les mots
45:19 ont un sens, monsieur.
45:21 Les mots ont un sens, monsieur le président Chassaigne.
45:23 L'extrême droite,
45:25 c'est le rejet des étrangers
45:27 par principe parce qu'ils sont
45:29 étrangers. L'extrême droite,
45:31 c'est la préférence nationale.
45:33 Nous, nous croyons à l'intégration
45:35 par le travail.
45:37 L'extrême droite, c'est le refus
45:39 d'accueillir même ceux qui sont en danger.
45:41 Le droit d'asile, c'est au coeur
45:43 de nos valeurs, monsieur le président Chassaigne."
45:45 Mathieu Galart,
45:47 l'intégration par le travail, c'est un concept
45:49 qu'on n'a pas entendu
45:51 formuler comme tel.
45:53 Oui, j'ai pas l'impression que ça a été vraiment le sujet,
45:55 mais de toute façon, au cours de ces...
45:57 Est-ce que ça prend, ça peut prendre ça, dans l'opinion ?
45:59 Non, mais c'est un sujet, effectivement, comme je le disais tout à l'heure,
46:01 de manière générale, les Français sont plutôt
46:03 favorables à cette dimension de la loi. Ils sont favorables
46:05 à ce qu'il y ait des régularisations de travailleurs
46:07 sans papier qui, actuellement, sont en emploi
46:09 dans les métiers en tension. Mais on voit bien que
46:11 ça a été extrêmement durci, ça a concerné très
46:13 peu de personnes. Et c'est vrai
46:15 que, de toute façon, on est sur un point d'équilibre
46:17 qui est difficile à obtenir. C'est difficile
46:19 de mettre d'accord sur ces sujets
46:21 des gens de gauche, des gens du centre, des gens de droite.
46:23 Donc, quoi qu'il arrive, il faut bien décider.
46:25 Et je pense que, quoi qu'il arrive,
46:27 on savait depuis le tout début
46:29 que cette loi, portée par Gérald Darmanin,
46:31 elle allait quand même pencher plutôt à droite,
46:33 tout simplement parce qu'on a un gouvernement,
46:35 un exécutif, qui sait bien
46:37 où est l'opinion publique de manière générale.
46:39 Et ça, je pense que les députés de gauche
46:41 l'avaient bien compris dès le début.
46:43 Seul le méchant avec le méchant
46:45 est resté, et le gentil avec le gentil
46:47 a disparu de cette histoire. D'ailleurs, Olivier Dussopt
46:49 avait aussi disparu du paysage.
46:51 Parce que cette partie-là s'était très affaiblie
46:53 au fil des semaines, des mois, en fait, de discussions.
46:55 Est-ce qu'Elisabeth Borne, selon vous,
46:57 croit fondamentalement
46:59 à ce qu'elle dit là ?
47:01 Elle qui a grandi avec la gauche.
47:03 Qu'est-ce que vous en pensez ?
47:05 Alors, il y a eu un dîner,
47:07 une réunion en tout cas,
47:09 à l'Élysée, tout à l'heure,
47:11 lors de laquelle le président a déjà
47:13 un petit peu engueulé tous ceux qui étaient là,
47:15 puisqu'ils revenaient des assemblées
47:17 avec un psychodrame en cours
47:19 dans la majorité,
47:21 et qui allait jusqu'au gouvernement, puisque des ministres
47:23 menaçaient de démissionner.
47:25 Le président, qui tient à son texte,
47:27 voulait aller au vote ce soir. Elisabeth Borne n'était
47:29 pas vraiment sur cette position. En tout cas,
47:31 elle était plus en train de freiner et de rapporter
47:33 les inquiétudes qui se faisaient à jour.
47:35 Y compris, effectivement, par parcours personnel.
47:37 Parce que les soutiens d'Elisabeth Borne
47:39 au gouvernement, ce sont plutôt les ministres qui sont issus
47:41 de la gauche,
47:43 qui ont donc moins de notoriété, moins de poids politique.
47:45 Je mentionnais
47:47 le fait que,
47:49 parmi les candidats à la présidentielle, il y a des poids lourds politiques
47:51 qui sont à droite, et
47:53 ça recoupe une opinion publique qui, elle aussi,
47:55 s'est droitisée et plébiscite plus les mesures
47:57 de fermeté que les mesures
47:59 dites d'humanité dans ce texte.
48:01 Pour autant, sur quelques mesures sondagères qui ont été faites
48:03 sur la régularisation des travailleurs qui sont
48:05 là depuis un certain temps
48:07 et qui n'ont pas de papiers,
48:09 et le fait qu'ils puissent passer outre leur
48:11 employeur pour demander des papiers,
48:13 c'était quand même des mesures qui rassemblaient,
48:15 qui faisaient plutôt consensus,
48:17 en tout cas qui obtenaient une majorité
48:19 chez les Français. Mais je ne suis pas sûr, moi,
48:21 qu'on apprenne ça de ce projet de loi à la fin.
48:23 La question, c'est quand même de savoir si Elisabeth Borne,
48:25 ministre, encore ministre, aurait figuré
48:27 parmi les six qui seraient ministre aujourd'hui.
48:29 C'est ça qu'on s'est demandé aujourd'hui.
48:31 C'est dur à dire.
48:33 On continue cet échange juste après le Fil info.
48:35 21h51, Emmanuel Langlois.
48:37 Par 214 voix contre 114,
48:39 le Sénat adopte sans surprise
48:41 et largement le projet de loi Immigration
48:43 remanié après l'accord
48:45 intervenu dans l'après-midi entre la majorité
48:47 et la droite en commission mixte paritaire.
48:49 Marine Le Pen, la chef de file
48:51 du RN à l'Assemblée, revendique une victoire
48:53 idéologique. Le texte va
48:55 maintenant être soumis au vote des députés
48:57 d'ici une grosse demi-heure,
48:59 à partir de 21h30.
49:01 Le groupe des députés Eliott
49:03 lui demande le retrait de ce texte,
49:05 annonce son président.
49:07 Une cinquantaine d'associations, de syndicats
49:09 et de ONG, dont la Ligue des Droits de l'Homme,
49:11 dénoncent pour leur part dans un communiqué
49:13 un texte à la xénophobie décomplexée.
49:15 Fin de citation.
49:17 Et puis plusieurs membres de la majorité
49:19 ont eux décidé
49:21 de voter contre le projet de loi
49:23 à l'Assemblée, comme Sacha Houllier,
49:25 figure de l'aile gauche, macroniste.
49:27 Par ailleurs, six ministres sont réunis
49:29 en ce moment même et menacent de
49:31 démissionner suite à
49:33 le vote de ce texte.
49:35 Dans l'actualité également, Patrick Poivre d'Arvor,
49:37 mis en examen pour un viol commis en
49:39 2009 après la plainte déposée
49:41 par l'autrice Florence Porcel,
49:43 selon le parquet de Nanterre, l'ancien
49:45 présentateur vedette de TF1, conteste
49:47 fermement les faits selon ses
49:49 avocats. Enfin, à l'étranger, c'est
49:51 le tremblement de terre le plus meurtrier depuis
49:53 près de dix ans. En Chine, les secours
49:55 s'activent toujours et par un froid glacial
49:57 pour tenter de retrouver des survivants
49:59 dans les décombres des villages
50:01 reculés après le puissant séisme
50:03 qui a fait au moins 127 morts
50:05 dans le nord-ouest du pays.
50:07 (Générique)
50:09 France Info
50:11 20h, 21h,
50:13 les informés. Jean-François
50:15 Akili, Bérangère Bond.
50:17 Mathieu Gallard d'Ipsos, Louis Hossalter du Figaro,
50:19 Audrey Goutard de France Télévision
50:21 sont nos informés ce soir.
50:23 Les scénarios ce soir et puis
50:25 ensuite le vote.
50:27 La séance à l'Assemblée est prévue dans 50
50:29 minutes maintenant.
50:31 Messieurs, Dames,
50:33 qu'est-ce qu'on va scruter ? Le nombre de défections
50:35 est-ce que ça va faire la majorité ?
50:37 - A l'instant, Emmanuel Macron nous dit
50:39 l'agence France Presse envisage de demander
50:41 une deuxième délibération
50:43 si la loi est adoptée grâce aux voix
50:45 du Rassemblement National.
50:47 C'est ce que vous expliquiez tout à l'heure, Louis Hossalter.
50:49 Ça peut passer
50:51 sans les 88 voix du RN.
50:53 Donc ils vont faire une espèce de... Mais c'est totalement
50:55 illisible. C'est-à-dire que vous pouvez demander
50:57 une troisième délibération, une quatrième délibération,
50:59 ça ne marche plus.
51:01 Ce qui se produit, Bérangère, pour essayer de vous répondre
51:03 à la question, c'est que de toute façon,
51:05 tout ça est plombé, largement plombé.
51:07 Vous avez une sensation
51:09 de risque de Bérezina
51:11 avec des ministres qui se réunissent comme ça
51:13 dans la nuit pour savoir s'il reste ou s'il part.
51:15 Vous avez le compagnon, et ce n'est
51:17 pas le moindre des compagnons, puisqu'il préside la Commission
51:19 des lois, Sacha Houllier, qui dit "moi, je vote contre",
51:21 ça va être très compliqué de trouver
51:23 une entourloupe pour essayer de mettre la poussière
51:25 sous le tapis. Tout ça est très abîmé
51:27 et ça raconte un petit peu
51:29 une fin de quinquennat qui s'annonce
51:31 très difficile, incapacité
51:33 à voter des réformes parce que chaque fois,
51:35 ça part en biberines, et vous avez une majorité
51:37 qui se fracture, et Marine Le Pen,
51:39 qui, je le répète, se tire
51:41 les bretelles en sortant dans la salle des Quatre Colonnes,
51:43 dit "bon, c'est super, c'est moi qui ai gagné la partie".
51:45 Donc là, l'idée de faire
51:47 des circonvolutions,
51:51 parce que maintenant, il rejettera
51:53 toute proposition de révision de la Constitution
51:55 sur les questions d'immigration, c'est ce que disent
51:57 les participants. Donc, on est en train de tricoter
51:59 une espèce de système
52:01 pour essayer de rattraper
52:03 par l'arrière quelque chose qui a dysfonctionné.
52:05 - Il nous reste deux minutes.
52:07 Vous êtes trois. Je vous laisse faire les comptes.
52:09 Mathieu Gallard.
52:11 - Un seul point, finalement, Emmanuel Macron,
52:13 tout à l'heure, Louis Rooselter, disait que lors d'une réunion
52:15 avec les membres du gouvernement, il avait un peu
52:17 engueulé tout le monde. Quand même, quelque part, c'est lui
52:19 le principal responsable de cette situation.
52:21 On est dans une situation de majorité relative
52:23 et le lendemain du vote
52:25 de la motion de rejet lundi dernier,
52:27 il annonce qu'il faut aller très vite,
52:29 il veut absolument que tout ça soit voté avant Noël.
52:31 Je suis désolé, dans une situation de majorité relative,
52:33 ça ne marche pas comme ça, ça ne marche comme ça
52:35 dans aucun pays européen. - Si on essaie d'avancer,
52:37 quelles peuvent être les hypothèses,
52:39 les solutions ? Il va bien falloir
52:41 qu'il sorte quelque chose de son chapeau, Emmanuel Macron.
52:43 - Il a promis d'ailleurs un rendez-vous
52:45 avec la nation en janvier, on ne sait pas du tout ce qu'il en est.
52:47 - Mais justement, c'est ma question. - Quand il a dit ça,
52:49 il ne pensait pas que ce psychodrame allait arriver.
52:51 En tout cas, son objectif, je peux vous le dire,
52:53 c'est d'avoir bouclé ce dossier avant Noël,
52:55 c'est pour ça qu'il s'est précipité, c'est aussi pour ça qu'on a
52:57 des problèmes aujourd'hui,
52:59 et que, comme l'a dit Jean-François, là, il rame
53:01 pour sauver toute la partie de sa majorité
53:03 qui menace
53:05 de faire défection. On va sortir
53:07 d'où ça à un moment, mais lui devra trouver
53:09 quelque chose, effectivement, pour relancer son
53:11 quinquennat, il reste trois ans tout de même.
53:13 - Elizabeth Bande qui se rend là ce soir,
53:15 devant le groupe Renaissance à l'Assemblée.
53:17 Ça continue.
53:19 Audrey Goutard, le mot de la fin. - Ecoutez, alors,
53:21 vive la trêve des conflits d'or, parce qu'il y a quelque chose de formidable
53:23 en France, c'est qu'il suffit
53:25 qu'il y ait effectivement un délai,
53:27 comme cette trêve des conflits d'or, pour passer à autre chose
53:29 et redémarrer l'année
53:31 comme si de rien ne s'était passé. On l'a vu, on le voit
53:33 à chaque fois, et je pense que c'est ce qui va se
53:35 produire comme d'habitude. - Sauf que,
53:37 souvenez-vous, Gérald Darmanin a dit,
53:39 parce que c'est encore valable, mais en janvier,
53:41 on y retourne avec la ME.
53:43 D'un mot, Mathieu Gallard ?
53:45 - Ouais, non, exactement, je ne suis pas certain
53:47 qu'on passe à ça si vite que ça, et puis de toute façon,
53:49 Emmanuel Macron, je suis
53:51 désolé, depuis la vote
53:53 de la loi sur les retraites, il nous dit
53:55 tous les mois qu'il va rebondir,
53:57 qu'il va faire une grande initiative politique, on voit bien
53:59 qu'il est un peu bloqué, là.
54:01 - Allez, la une du Figaro,
54:03 Louis Ossalter,
54:05 le pénible épilogue
54:07 de cette
54:09 séquence sur la loi immigration, avec toutes les coulisses
54:11 des dernières heures racontées en détail. - On n'a pas
54:13 le titre, parce qu'on va préciser à nos
54:15 auditeurs et téléspectateurs que Figaro
54:17 peut, jusqu'à quelle heure vous pouvez
54:19 patienter ? - Ah, bah jusqu'à 23h, minuit, jusqu'au
54:21 bout de la nuit, et si l'Assemblée nationale va jusqu'au bout
54:23 de la nuit, on suivra ça.
54:25 Bon, il y a une heure de bouclage, tout
54:27 de même, mais le vote commence à 21h30,
54:29 j'ai bon espoir. - Il y aura des déclarations,
54:31 comme au Sénat, enfin, je veux dire, il y aura des prises de paroles,
54:33 les rapporteurs... - Oui, il y a une motion de déclaration du motion de rejet avant, donc ça va
54:35 prendre un certain temps, tout de même. - Bon, et bah écoutez, on n'est pas
54:37 couché, mais ça tombe bien. France Info
54:39 est là pour vous informer. Merci, Audrey Goutard,
54:41 merci également Mathieu Gallard.
54:43 Demain, les informés reviennent avec toutes ces infos,
54:45 évidemment, à 9h.
54:47 Salia Brakhlia et Renaud Dely, et nous,
54:49 on sera là dès 20h. Bonne soirée.
54:51 [Musique]

Recommandations