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Avec Sylvain Grataloup, président UNPI 69 et avocat spécialisé en droit des personnes et de la famille et en droit immobilier

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-12-28##

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Transcription
00:00 Quelles sont vos bonnes résolutions pour 2024 ? Investir intelligemment votre argent et devenir propriétaire immobilier
00:06 peut être une des idées à condition que ça vaille le coup aujourd'hui.
00:10 Alors entre banques frileuses et des taux élevés, comment devenir propriétaire ?
00:14 Notre invité va nous aider à comprendre. C'est Sylvain Grattaloup, président de l'Union Nationale de la Propriété Immobilière
00:21 et avocat spécialisé en droits des personnes et de la famille et en droits immobiliers. Bonjour et bienvenue Sylvain.
00:27 Bonjour. Bonjour Sylvain Grattaloup et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:31 Alors c'est vrai qu'on a besoin d'y voir plus clair car l'immobilier est en crise, c'est difficile en ce moment d'acheter ou de vendre.
00:37 Déjà la situation va-t-elle s'arranger l'an prochain en 2024 ?
00:42 Alors votre question est amusante parce que vous voulez y voir plus clair alors qu'on est dans un marasme plus complet.
00:48 Donc effectivement c'est un fantasme actuellement d'essayer d'y voir plus clair en matière de logement.
00:53 Plus sérieusement la situation est extrêmement grave. La crise immobilière que l'on traverse est une crise d'une gravité extrême
01:03 puisqu'elle touche tous les étages de logement. Les locataires ne peuvent plus se loger, en tout cas ont beaucoup de difficultés à trouver un logement.
01:12 Les primo-accédants aimeraient tellement pouvoir acquérir un bien mais ils ne peuvent pas le faire pour des raisons que vous avez préalablement évoquées,
01:20 à savoir la hausse des taux d'intérêt qui est extrêmement importante, des surfaces financières qui se réduisent et donc des projets auxquels les primo-accédants vont renoncer.
01:29 Et puis les propriétaires en place aussi sont extrêmement inquiets à la fois quand ils sont occupants parce que les charges explosent,
01:37 que ce soit les taxes foncières dont vous avez déjà parlé, tout en ayant un encadrement des loyers,
01:43 donc finalement des recettes locatives qui diminuent et qui précarisent la situation.
01:47 Et les propriétaires d'ailleurs aussi parce qu'on les contraint à mettre en place un certain nombre de règles, notamment je pense au DPE,
01:58 le Diagnostic de Performance Énergétique, absolument, qui coûte extrêmement cher.
02:04 Alors tous les objectifs qui sont annoncés par le gouvernement peuvent être satisfaisants, la transition écologique est indispensable,
02:11 et tout le monde y est favorable, et particulièrement à l'UNPI, mais les modalités de mise en œuvre ne peuvent pas être satisfaisantes,
02:19 parce qu'on n'y arrivera pas et financièrement ça devient une vraie catastrophe.
02:22 - Et si je vous suis, ça veut dire aucune visibilité, donc c'est pas le moment, c'est pas le moment très clairement d'acheter ou de vendre, c'est ça ?
02:28 - Alors, dans un système qui fonctionne bien, j'ai envie de dire qu'il faut revendre et puis pouvoir acheter,
02:37 sans ceux qui vont pouvoir acheter, sans ceux qui ont des surfaces financières importantes,
02:41 et acquérir des biens auprès de propriétaires qui eux ont des logements qu'ils ne peuvent pas rénover.
02:47 Alors quand on a une frange de la population qui est en mesure d'acquérir ses biens à bas prix pour pouvoir procéder aux travaux demandés,
02:53 pourquoi pas ? Enfin je ne crois pas que ce soit comme ça qu'un système peut fonctionner et qu'une société puisse fonctionner.
02:58 Je crois que le logement concerne tous les Français, à la fois lorsqu'on n'est pas propriétaire parfois ou parce qu'on ne peut pas,
03:04 il faut pouvoir se loger et quand on est propriétaire, il faut pouvoir rester dans ce logement ou alors faire circuler ses biens
03:11 de manière à ce qu'une famille s'agrandisse, etc., de pouvoir vendre un bien dans des conditions satisfaisantes
03:16 et l'acheter dans des conditions satisfaisantes. Alors là, ce n'est plus possible parce que le marché est extrêmement tendu,
03:23 il n'y a plus de logement neuf et tout ça rejaillit sur toutes les professions qui sont concernées,
03:28 c'est-à-dire que vous savez très bien que les promoteurs constructeurs, c'est une catastrophe pour eux,
03:32 les agences immobilières, c'est une catastrophe, les études de notaires qui avaient toute accès sur l'immobilier
03:38 sont dans des difficultés qu'ils ont rarement connues, donc tout le système est verrouillé.
03:44 Donc je crois qu'aujourd'hui, vendre son bien, à quel prix ? De toute manière, il y a beaucoup de biens qui sont sur le marché
03:52 mais qui ne sont pas acquis parce que les surfaces financières ne le permettent pas et les prix n'ont pas suffisamment baissé.
03:58 - Même s'il commence à baisser en tout cas. - Oui, ils montent à 2-3%.
04:02 Donc si vous voulez, sur une surface financière dans les métropoles, on ne va pas passer de 6 000 €/m² à 2 000 €/m²,
04:09 ce ne sera jamais le cas. Et puis lorsque vous voulez acheter un bien, on tient compte aussi de l'apport que l'on fait
04:16 par rapport à son propre bien. Donc si vous le vendez déjà presque au même prix que vous l'avez acheté,
04:23 mais pour acheter un peu plus grand, beaucoup plus cher, au bout de compte, ce n'est pas satisfaisant
04:28 et les gens préfèrent rester et patienter. Donc je crois qu'aujourd'hui, l'exécutif, le gouvernement n'a pas pris la mesure de cela
04:35 et pourtant ce ne sont pas les alertes tous les jours. Il n'y a pas un jour sans une manifestation,
04:43 que ce soit sur les réseaux sociaux, ou dans les médias, ou dans la presse, leur disant "attention, c'est une catastrophe"
04:48 et pour autant on a un gouvernement qui semble, je ne sais pas si il est insensible, ou en tout cas il poursuit une politique
04:55 dont j'ignore la finalité, mais on ne peut pas rester comme ça les bras croisés.
05:00 - Alors c'est bien de parler de catastrophe, mais comment on s'en sort ? Est-ce qu'il y a des solutions très concrètes
05:05 qu'on peut mettre en place pour sortir justement de ce marasme et de cette crise de l'immobilier ?
05:09 - Déjà, c'est faire des diagnostics, parce qu'aujourd'hui, les diagnostics ne sont pas satisfaisants.
05:14 Vous savez, on s'attaque aux logements de courte durée, le Airbnb, etc. Comme si c'était le problème.
05:20 Le problème n'est pas là. Le problème c'est de rendre attractif, notamment le logement de longue durée.
05:30 C'est ce qu'on veut, on veut que les Français, à mon avis c'est un pouvoir régalien, c'est-à-dire que l'État doit prendre en charge
05:37 le logement de tous les Français. Comment fait-on pour prendre en charge ce logement de tous les Français ?
05:41 C'est-à-dire de permettre de mettre à disposition de ceux qui ne sont pas propriétaires des logements,
05:45 et des logements dans lesquels ils s'installent sur une longue durée à un prix qui est un prix raisonnable.
05:50 Donc, plutôt que de vouloir faire exploser les logements de courte durée qui sont extrêmement importants,
05:57 notamment dans des zones touristiques, c'est déjà peut-être de conserver tous les modèles existants,
06:04 mais de rendre attractif le logement de longue durée. Donc d'un point de vue fiscal.
06:09 Les leviers fiscaux sont les plus importants. Donc ça c'est la première chose.
06:13 La deuxième chose, c'est lorsqu'on est propriétaire occupant et propriétaire bailleur, c'est peut-être de rééquilibrer l'ensemble.
06:22 Aujourd'hui, et vous le savez bien, la charge fiscale repose exclusivement sur les propriétaires,
06:28 notamment depuis la suppression de la taxe d'habitation, où l'on a derrière, les collectivités ont besoin de sous.
06:34 Comment fait-on pour trouver des sous ? C'est de regarder dans le système comment on peut activer des leviers.
06:40 Et la taxe foncière est un levier. Donc, si vous voulez, à un moment donné, il y a un déséquilibre total
06:47 lié à un diagnostic qui n'a pas été fait ou qui n'est pas bon.
06:52 Donc, si on reprend une analyse plus globale concernant le logement en France,
06:57 il faut savoir que le logement privé, on va dire privé, en tout cas le secteur privé, loge 58% des Français,
07:05 puisque même ils sont propriétaires dans ces proportions-là de leurs biens.
07:09 Ces mêmes propriétaires privés logent, dans le cadre d'un bail, 28% des Français,
07:16 et que le résiduel, c'est-à-dire le logement social, qui est important et qui est nécessaire, n'est que de 18%.
07:22 Donc, si vous faites l'addition, vous avez tout un système composé de Français qui se logent eux-mêmes
07:28 ou qui logent leurs concitoyens, dont l'État n'a pas la charge, et qui pour autant abîme le système.
07:34 Donc déjà, c'est sa confiance un petit peu à la propriété, d'abord, c'est un outil précieux,
07:38 et sa confiance aux propriétaires par des rééquilibrages.
07:42 Sylvain Grattaloup, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, président du NPI France.
07:47 Très bonne journée à vous. Merci, bonne fête, au revoir.
07:50 [Musique]

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