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Avec Randall Schwerdorffer, avocat, auteur de "Itinéraire d'un avocat hors norme" (Editions Hugo et Doc)

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2023-12-01##

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Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - Il est 7h46 sur Sud Radio. Sud Radio vous explique quelle justice face à l'ensauvagement, la haine sur les réseaux sociaux,
00:12 beaucoup d'affaires, alors les politiques et puis il y a les affaires criminelles, il y en a toujours
00:17 évidemment. Nous sommes avec Randall Schwerdorfer qui est avocat bien connu. Vous avez vu
00:25 évidemment son visage aussi à la télévision à l'occasion de beaucoup d'affaires, il va nous dire ça.
00:31 Ce livre passionnant chez Hugo Dock, itinéraire d'un avocat hors norme. Bonjour. - Bonjour monsieur.
00:37 - Merci d'être avec nous ce matin. Je dis oui parce que pour beaucoup de français vous avez été le visage, l'avocat
00:45 dans l'affaire
00:48 Jonathan Daval, puisque vous étiez son avocat. - C'est ça, après on gère énormément d'affaires, j'en suis presque à 140 affaires
00:55 criminelles traitées. C'est vrai qu'on revient très souvent sur cette affaire, je peux le comprendre, qui a été hors norme en termes de traitement
01:02 médiatique.
01:03 Certainement je crois que c'est l'affaire la plus médiatisée au niveau judiciaire après l'affaire Grégory.
01:07 Nous on n'avait pas compris que ce serait aussi médiatisé. - Ah bon ?
01:10 - Non absolument pas. - Alors que vous traitez beaucoup d'affaires criminelles
01:14 hors normes. - Et celle-là était dans la norme des affaires criminelles. - Pourquoi ?
01:19 - Elle est dans la norme des affaires criminelles parce que vous avez des affaires similaires
01:24 à peu près plus d'une centaine d'affaires similaires par an
01:27 qui sont traitées par les cours d'assises et mon cabinet en traite à peu près une dizaine par an de ce type d'affaires.
01:32 Alors qu'il y a des affaires complètement exceptionnelles
01:34 et dont on parle assez peu en réalité, mais c'est je crois que la presse choisit, mais surtout le public choisit l'affaire qu'il va suivre.
01:41 On a le cas de l'affaire du Jubilard qui est de la cabie de l'affaire de Jonathan Daval si on peut parler comme ça.
01:47 Et qui effectivement va susciter une émotion
01:51 très impressionnante et qui va faire l'objet certainement d'un suivi équivalent à l'affaire Jonathan Daval.
01:56 - Alors que vous, vous avez par exemple aussi cette affaire de l'anesthésiste.
02:00 - Exactement. Alors nous on a cette affaire de l'anesthésiste depuis... - Rappelé.
02:03 - ...de Frédéric Péchier, mis en examen pour 30 faits d'empoisonnement.
02:08 C'est une affaire qui conteste les faits et c'est une affaire qu'on a bien avant l'affaire Daval.
02:13 Et les journalistes ne nous parlent que de cette affaire comme si on venait de rentrer une affaire hors normes extraordinaire.
02:18 Alors que pour le cabinet on est très concentré déjà à l'époque sur l'autre affaire qui est bien plus difficile à gérer, bien plus complexe à
02:25 suivre et qui est bien plus hors normes que toutes les affaires qu'on a eu à traiter d'ailleurs.
02:30 - Oui alors vous racontez ces dix affaires criminelles assez incroyables.
02:35 Ça se lit comme un roman, c'est assez terrible.
02:38 Il y a un petit légagement également dans votre introduction. Vous parlez quand même aussi votre réflexion sur la société, la justice, etc.
02:46 Et notamment par exemple sur les réseaux sociaux.
02:49 Vous racontez que vous n'êtes pas fan des réseaux sociaux. Vous les fuyez ?
02:55 - Oui, ça me fait peur. Je trouve ça terrifiant.
02:57 Le fait que n'importe qui puisse s'exprimer, je veux dire, surtout ce qui me fait peur c'est l'anonymat, c'est scandaleux l'anonymat.
03:02 On peut faire l'objet d'agressions, de harcèlement de la part de gens parfois totalement insignifiants qui se cachent derrière
03:10 des noms qui n'existent pas et qui sont d'une agressivité sans limite, d'une méchanceté sans limite.
03:16 Absolument pas contenue. Ce qu'on appelle les rageux je crois et je déteste ça, cette lâcheté ambiante
03:22 de médiocres qui se permettent tout sous prétexte d'anonymat.
03:25 - Et vous racontez d'ailleurs que souvent ils ont un poids trop important dans les procès.
03:31 Vous-même vous avez été confronté à ça je crois dans la période MeToo par exemple.
03:36 - Oui bien sûr mais parce que
03:39 vous comprenez
03:42 les réseaux sociaux
03:43 touchent tout le monde. C'est un média parallèle et c'est un média incontrôlé et les informations n'y sont pas contrôlées.
03:51 Et c'est un média qui se transforme en tribunal médiatique
03:54 qui va décider qui est coupable de quoi, qui va condamner, pré-condamner, pré-juger sur la condamnation des gens. Vous avez cet animateur
04:02 Radio Aujourd'hui qui fait se défrayer les réseaux sociaux où les gens les plus haineux, les uns les autres vont déjà le pré-condamner,
04:11 l'exclure totalement de la vie sociale, de la société, des médias. Et puis en face vous avez
04:15 aussi des chaînes, des producteurs qui ont peur, qui sont inquiets, qui mettent en retrait leur animateur
04:19 et puis qui font des enquêtes privées en se disant "bon j'espère que tout le monde va se calmer"
04:23 et quand bien même ce type est innocent
04:25 et bien la sanction sera déjà tombée parce qu'on donne trop d'importance à ces réseaux sociaux sachant que je suis pas persuadé...
04:31 - C'est le tribunal populaire quoi aujourd'hui !
04:33 - C'est le tribunal populaire qui est devenu le tribunal au travers des réseaux sociaux. Le pillori aujourd'hui c'est les réseaux sociaux.
04:39 - Mais alors comme vous travaillez sur cette matière justement de la justice, du contrôle d'effets...
04:46 - Présomption d'innocence.
04:48 - Présomption d'innocence. Qu'est-ce que l'on pourrait faire ?
04:50 - Ce qu'on pourrait faire c'est... alors il y a le système suisse, présomption d'innocence absolue,
04:55 on n'a pas le droit de parler d'une affaire judiciaire en cours à partir du moment où une plainte est déposée,
04:58 elle ne relève pas de l'espace médiatique. L'espace médiatique il me gêne pas, moi ce qui me gêne c'est l'espace paramédiatique.
05:04 - Vous-même les avocats vous utilisez parfois cet espace médiatique pour médiatiser des affaires en disant sinon elle va être étouffée quoi.
05:12 - Mais naturellement et j'en parle dans ma première affaire sur la presse, l'affaire Varley notamment n'aurait jamais pu aboutir sans l'aide d'un journaliste qui s'appelle Frédéric Jiménez.
05:22 Bon mais là je ne parle pas de presse, je ne parle pas de journaliste, je parle de gens qui n'ont pas d'éthique.
05:26 Il n'y a pas de morale dans les réseaux sociaux. C'est la petite morale de chacun, la petite éthique de chacun qui va dicter les conduites.
05:32 Vous avez une éthique de journaliste, vous vérifiez vos informations, vous ne vous permettez pas de pré-condamner quelqu'un sans avoir des éléments ou une décision judiciaire.
05:40 Les réseaux sociaux se permettent tout, y compris et surtout le pire.
05:44 - Mais la grande difficulté c'est de savoir comment les contrôler quoi.
05:50 - Ça appartient aux politiques, je crois savoir que dans certains pays ça se contrôle et ça peut se contrôler.
05:55 N'oubliez pas que vous aussi comme moi d'une génération qui n'avons pas connu les réseaux sociaux,
06:02 qui n'avons pas connu les téléphones portables, qui n'avons pas connu les tablettes, on vivait très bien, il y avait de la communication, il y avait de l'information.
06:09 On n'était pas des handicapés de l'information à l'époque.
06:12 Aujourd'hui il va falloir à un moment faire le tri et puis surtout il va falloir casser cette dynamique d'anonymat.
06:18 - C'est l'anonymat.
06:20 - Oui c'est l'anonymat. À partir du moment où c'est. Vous êtes journaliste, vous mettez votre nom, votre prénom et votre responsabilité en cause quand vous parlez comme moi.
06:27 Et moi parfois je suis confronté à des gens qui sont de vrais lâches, je le dis comme je le pense,
06:31 qui m'interpellent, que je ne connais pas, qui ont un faux nom, un pseudo et qui se permettent tout parce qu'ils se disent
06:36 "je peux dire tout ce que je veux, personne ne peut rien me faire" et c'est ça qui doit cesser.
06:40 - Randall Schwerderfer, vous êtes un avocat avec du caractère et vous dites, vous écrivez "j'aime défendre le pire".
06:48 - Oui. - C'est à dire ?
06:50 - Je le dis, c'est dans le pire qu'un avocat est le meilleur parce qu'on prête serment pour défendre ceux qui ont fait le pire.
06:56 Et dans le pire je crois qu'il n'y a pas de limite concernant l'être humain.
06:59 Des fois on me dit "mais vous avez défendu Jonathan Daval, c'est un monstre".
07:02 Si vous savez, regardez ce qui s'est passé dans le kiboutz il n'y a pas longtemps en Israël et en Palestine.
07:08 Vous ne trouvez pas que des monstres il y en a tout le temps ?
07:11 Regardez ce qui s'est passé pendant la Shoah, regardez ce qui s'est passé dans les goulags sous Staline.
07:15 Regardez comme l'être humain est monstrueux en réalité dans ce qu'il peut faire, dans le pire.
07:18 Y compris dans l'extinction de masse d'autres ethnies.
07:21 Et on me dit, parce qu'un homme a tué sa femme, ce serait le pire des monstres.
07:25 Non, je dis que la monstruosité est humaine, que les êtres humains ne sont pas des monstres.
07:29 - Mais comment les défendre ceux qui commettent le pire justement ?
07:33 - Eh bien il faut rechercher leur part d'humanité, ce qu'il y a de plus lumineux en eux,
07:39 et le mettre en parallèle avec ce qu'il y a de plus sombre.
07:41 Je pense que dans tous les êtres humains il y a le pire et il y a le meilleur.
07:44 Et nous quand on les rencontre souvent ils sont tombés dans le pire,
07:47 et il faut essayer de retrouver chez eux le meilleur.
07:50 - Merci beaucoup Randall Schwarderfer, itinéraire d'un avocat hors norme,
07:55 10 affaires criminelles incroyables, c'est aux éditions Hugo Doc.
07:59 - Merci beaucoup pour cette invitation.

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