Avec Nicola Delon, architecte et cofondateur du collectif Encore Heureux
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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-02-23##
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NewsTranscription
00:00 La vie en vrai.
00:01 La vie en vrai, notre série maintenant à la veille du salon de l'agriculture
00:06 qui ouvrira ses portes donc demain, Porte de Versailles,
00:08 notre série sur ces agriculteurs qui font le choix de la coopérative agricole,
00:12 de s'unir pour être plus fort face à la crise.
00:14 Ce matin, nous sommes entre Nancy et Strasbourg,
00:17 du côté de Romancourt avec un jeune éleveur laitier.
00:19 Bonjour Johann Wever.
00:21 Bonjour.
00:22 Et merci d'être avec nous sur Sud Radio, soyez le bienvenu.
00:25 Alors vous êtes installé en Gaëlque avec vos cousins.
00:28 Pourquoi avez-vous fait déjà le choix de vous mettre en groupement agricole d'exploitation en commun ?
00:34 C'était un choix qui était évident pour vous ?
00:36 Simplement parce que si je n'avais pas pris le choix de la communauté agricole,
00:40 je n'aurais pas pu devenir agriculteur.
00:43 Mes parents n'étaient pas agriculteurs, mon papa commercial,
00:47 ma maman auxiliaire puricultrice à la Croix-Rouge,
00:49 je n'étais pas prédestiné à l'agriculture.
00:51 Donc j'ai saisi l'opportunité dès 2003 d'un voisin qui arrêtait l'exploitation
00:57 et du coup j'ai rejoint le GUEC de la Dame d'Oeil.
01:00 Donc vous l'avez rejoint.
01:02 Est-ce que c'est un plus aussi, alors je le disais,
01:04 s'unir pour faire face aux différentes crises que traverse aujourd'hui le monde agricole,
01:09 c'est un plus à ce niveau-là ? Vous êtes davantage protégé ?
01:13 Oui, déjà pour vivre avec son temps,
01:16 parce que ça nous permet de prendre du temps pour vivre à côté.
01:19 Un agriculteur qui est seul est quand même 365 jours attaché à sa ferme,
01:22 il faut quand même se souvenir de ça.
01:24 Les animaux demandent un soin matin et soir quand on est en production laitière notamment.
01:28 Et le fait de s'associer à plusieurs permet de partager aussi les responsabilités,
01:33 mais aussi du temps et d'avoir du temps pour faire autre chose.
01:35 Chez nous on travaille un dimanche sur quatre en ayant quand même des animaux à traîner,
01:38 et c'est pour moi une chose importante en ce moment.
01:42 Ça veut dire qu'on se répartit un petit peu les rôles, les jours justement, entre associés ?
01:48 Tout à fait, on est répartis entre plusieurs productions.
01:51 Chez nous on fait du lait de vache, mais on fait aussi du lait de chèvre, des céréales et de la viande.
01:56 Et chaque associé a un domaine de prédilection, un domaine de responsabilité,
02:00 ce qui permet aussi de partager les charges de travail.
02:02 Il n'y a pas de bouclier sur la structure,
02:04 donc même s'il arrivait un accident ou encore pire, la société continuerait.
02:10 Donc c'est une forme de protection.
02:11 Quand on est face à des aléas climatiques,
02:13 où des fois on peut avoir le moral en berne,
02:15 il y a toujours un des associés qui voit toujours un petit peu la vie plus grosse que les autres,
02:20 et à tour de rôle on se challenge aussi tous les jours,
02:24 ce qui permet d'avancer collectivement.
02:26 Et je dis souvent que seul on va peut-être plus vite, mais ensemble on va plus loin.
02:30 Chacun a un peu sa spécialité, vous c'est laquelle ?
02:34 Pour moi c'est la production de lait de vache.
02:36 Je suis dans le domaine, je suis assez pointu sur le domaine.
02:41 On s'est mis à faire de l'insémination nous-mêmes depuis 7 ans,
02:45 pour aller jusqu'au bout de l'insémination artificielle depuis 7 ans,
02:48 au point de vue technique, donc ça nous permet d'aller assez loin.
02:51 Les résultats économiques s'en ressentent,
02:54 c'est important d'aller jusqu'au bout des choses.
02:56 C'est ce qui vous dit référencier d'autres éleveurs laitiers,
03:00 on sait que c'est pour le coup une filière qui est particulièrement touchée par la crise,
03:04 avec la difficulté de se sortir un revenu, un salaire.
03:08 Vous c'est différent à ce niveau-là ?
03:10 Vous êtes plutôt épargné par cette crise ?
03:12 Oui, on avait fait des investissements qui étaient réfléchi depuis un certain temps aussi,
03:18 mais le prix du lait a quand même augmenté sous les dernières années,
03:21 ce qui nous a permis de nous sortir un revenu.
03:23 Et d'avoir plusieurs productions permet aussi de lisser les choses,
03:27 parce que toutes les productions ne vont jamais mal en même temps, je dirais.
03:29 C'est le choix de la diversification qu'on a pu faire,
03:33 notamment avec le lait de chèvre qu'on fait depuis 4 ans sur une zone
03:36 où il n'y avait pas de lait de chèvre, sur la zone de l'Est.
03:38 Bien sûr, oui, c'est sûr.
03:40 Est-ce que vous avez davantage de liberté à ce niveau-là pour fixer le prix de votre lait ?
03:45 On a vu un certain nombre d'agriculteurs, d'éleveurs laitiers
03:48 qui ont manifesté au sein du siège de Lactalis,
03:52 puisqu'ils estimaient qu'ils n'étaient pas assez bien rémunérés.
03:55 Vous, vous avez un peu plus de liberté à ce niveau-là au niveau du prix ?
03:59 On n'a pas plus de liberté, mais on a des coopératives qui rémunèrent plutôt bien le prix en ce moment.
04:03 Pour le lait de bâche, on a la coopérative Sodial,
04:05 et pour le lait de chèvre, on a la coopérative Rial,
04:08 deux coopératives qui se débrouillent bien.
04:11 Ils ne sont jamais les premières dans le prix du lait,
04:13 mais jamais non plus les dernières.
04:14 On a surtout la sécurité long terme quand on est en coopérative.
04:18 On a des contrats avec une tacite reconduction,
04:20 c'est-à-dire que ce n'est pas comme un industriel capitalistique
04:25 qui pourrait nous dire à la fin du contrat
04:26 « Voilà, vous êtes sur une zone où je n'ai plus forcément besoin de vous ».
04:29 Nous, on a la sécurité long terme.
04:30 On n'est peut-être pas les premiers dans le prix,
04:31 mais par contre, je sais que dans 20 ans,
04:33 on aura toujours nos contrats COP qui seront là
04:35 et on sera toujours ramassés.
04:37 C'est important dans le monde dans lequel on traverse,
04:40 avec les zones où si demain un industriel nous dit
04:44 « Vous êtes pure en top parce que vous avez un coût de collecte
04:46 qui va être trop important, je peux abandonner la zone »,
04:48 ça, ça n'arrivera pas en coopérative.
04:50 Pour moi, c'est une notion plus qu'importante
04:52 pour la pérennité et pour nos générations futures.
04:54 - Oui, c'est rassurant et c'est un avantage très clair.
04:56 Alors, votre spécialité sur votre exploitation,
04:59 en tout cas, c'est ce que vous souhaitez,
05:00 c'est d'associer le bien-être économique, animal et humain.
05:04 Ça se manifeste comment sur votre exploitation ?
05:07 - Déjà, le bien-être animal,
05:10 si on veut que les animaux expriment vraiment leur potentiel,
05:14 il faut les mettre dans un cadre optimum.
05:16 C'est tout comme si on fait une transparence dans une société,
05:20 un patron qui n'aurait pas compris l'épanouissement de ses salariés
05:22 pour avoir le meilleur de même.
05:24 Moi, ce qui me met souvent en redemois,
05:26 c'est quand la société nous mettrait à mal le bon sens paysan.
05:29 Parce que notre bon sens, il ne faut pas l'oublier,
05:31 nos animaux, on travaille avec eux tous les jours.
05:33 OK, il y a le côté économique,
05:35 il y a le côté proximité avec l'animal,
05:38 parce que quand on travaille 60 heures par semaine,
05:41 si on n'a pas de proximité avec l'animal, on s'épuise vite.
05:44 Donc, nos animaux, on les aime.
05:46 On a des critères maintenant dans la filière
05:49 qui s'appelle un indicateur, qui s'appelle le "Bovine Well",
05:51 "bovie" comme bovin et "well" comme bien-être.
05:55 Donc, c'est des outils qui nous permettent de mesurer tout ça.
05:59 Et voilà, nos fermes sont référencées à ces nouveaux-là,
06:04 bien sûr, avec tous les aménagements qu'on peut pour elles.
06:07 - Et puis, félicitations à vous,
06:08 parce que je crois savoir que vous avez été récompensé récemment
06:10 par le prix national de la dynamique agricole 2024
06:13 par la Banque Populaire.
06:15 Bravo à vous.
06:16 Un petit mot très rapide sur le Salon de l'Agriculture
06:18 qui va ouvrir ses portes demain.
06:20 Ça symbolise quoi pour vous ?
06:22 - C'est la vitrine, c'est là qu'on doit aussi montrer
06:26 tout ce qui se passe dans le milieu agricole,
06:27 non pas pour se plaindre, parce que l'agriculteur
06:30 est souvent référencé comme une personne qui se plaint beaucoup.
06:33 Je dis souvent quand je fais un fond d'agriculture
06:35 que l'agribashing, dans lequel on parle,
06:39 on n'a pas besoin des médias, on le fait nous-mêmes.
06:40 Il faut aussi dire qu'on a quand même le plus beau métier du monde
06:43 parce qu'on nourrit les gens trois fois par jour
06:45 sans qu'ils s'en aperçoivent, en fait.
06:47 Ils ont besoin de nous et c'est facile.
06:49 Quand on a commencé à essayer de bloquer Rungis pour les syndicats,
06:53 on a vu quand même la panique qui s'est emparée
06:56 de différents ministères et tout ça.
06:59 Donc on voit qu'on est quand même utile.
07:00 Pour ma part, on façonne le paysage aussi
07:02 avec différentes productions et tout ça.
07:04 Si la France est si belle, c'est aussi grâce à nous.
07:06 On nourrit les gens, donc à mon sens,
07:08 j'ai choisi le plus beau métier du monde.
07:09 - Voilà, en tout cas, Johannes Bever,
07:11 un grand merci d'avoir été avec nous ce matin
07:12 sur Sud Radio, éleveur de vaches laitières,
07:14 membre du GEC, de la Dame de Haies dans les Vosges.
07:17 Merci à vous et très bonne journée, bonne continuation.
07:20 6h45 sur Sud Radio, on revient dans un instant
07:22 avec Clément Barguin qui va nous rejoindre.
07:24 #OnEnParle, ce qui buzz sur les réseaux sociaux.
07:27 À tout de suite.