• il y a 8 mois
Avec Pascal Chombart de Lauwe accompagné de Gaëlle Gicquel

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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-04-04##

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News
Transcription
00:00 La vie en vrai.
00:01 La vie en vrai avec notre rendez-vous et avec les architectes.
00:05 Nous sommes avec Pascal Chombard de Louvre.
00:09 Bonjour.
00:10 Bonjour.
00:11 Approchez-vous bien du micro.
00:13 Les épisodes de catastrophes naturelles se multiplient.
00:17 En tout cas, on en a connaissance aujourd'hui
00:20 parce qu'on a une population qui, évidemment, est de plus en plus grande sur la planète
00:24 et qui habite dans des zones à risque naturel.
00:27 Vous travaillez sur ce sujet.
00:29 Est-ce qu'on peut définir ce qu'est finalement une zone à risque naturel ?
00:36 Déjà, j'interviendrai sur les mots.
00:38 Vous parlez de risque naturel.
00:40 La notion de risque naturel ne devrait pas exister.
00:42 Quand on parle de notion naturelle, on va parler d'aléas,
00:46 c'est-à-dire tous les phénomènes qui vont recouvrir,
00:49 on les connaît, du séisme, du volcan, des ouragans, cyclones,
00:54 de la montée de la mer, etc.
00:56 La plupart sont des éléments qu'on pourrait considérer comme naturels
00:59 sur lesquels l'homme a peu d'influence.
01:01 Maintenant, les cyclones, la montée de la mer,
01:03 il y a eu une influence liée aux réchauffements climatiques.
01:05 Et puis, il y a un certain nombre d'autres aléas
01:07 qui sont des aléas d'origine complètement humaine.
01:09 Je prends des exemples des usines Céveso
01:12 ou des questions nucléaires, par exemple, des centrales nucléaires.
01:16 En face de ça, la notion de risque, c'est nous qui croyons le risque.
01:20 Si je dois traverser une rue, je prends un risque
01:23 si je suis en dehors des passages piétons.
01:25 Donc, je sais quelque part me limiter au niveau du risque
01:28 en allant dans les endroits réservés.
01:30 Mais le risque n'est jamais totalement nul.
01:32 - Et c'est la même chose quand on construit.
01:34 On peut construire dans des zones qui sont à risque.
01:37 Parce que finalement, sur la planète, un peu partout, il y a des risques.
01:40 - Si je reste à Paris, il y a un risque de la montée de la Seine
01:43 avec la Côte d'Ineussandice, par exemple.
01:45 Vous avez, et partout sur le territoire d'ailleurs, français.
01:48 Alors, effectivement, en métro, ce qu'on appelle la métropole,
01:51 dans les zones des Pyrénées, si je prends l'exemple des séismes,
01:54 Pyrénées ou les Alpes, il y a quand même des séismes.
01:57 Ce qu'on appelle le niveau 4, ce qui sur 5, c'est déjà pas rien.
02:00 Et puis, vous avez les questions des crues, des pluies.
02:03 On en a eu quelques informations récemment.
02:06 Sur des sujets effectivement très importants, de séisme notamment,
02:11 on a deux zones en France, principalement une zone qui est la Martinique.
02:14 On est en zone 5, pour signaler une comparaison
02:18 sur ce qui s'est passé en 2010 en Haïti,
02:20 donc le même secteur dans les Antilles.
02:22 Il y a eu plus de 250 000 morts avec un séisme qui n'était pas très fort.
02:26 Et là, on peut aborder la question de la combinaison
02:29 entre un séisme pas très fort et une pauvreté,
02:33 puisqu'on a un habitat assez précaire.
02:35 Voilà, c'est ça. Et c'est pour ça qu'il faut...
02:37 Parce qu'on peut faire la comparaison avec le Japon,
02:39 où parfois ça tremble, et le même séisme en Haïti et au Japon,
02:43 ça ne donne pas tout à fait le même résultat, entre guillemets, le bilan.
02:46 Voilà, vous avez eu des séismes au Japon,
02:48 avec des niveaux de ce qu'on appelle sur l'échelle de Richter,
02:51 là on est à 7,2, ce qui s'est passé en Haïti.
02:55 Vous prenez 7,2 au Japon, vous allez avoir une dizaine de morts.
02:58 - Oui, c'est ça, complètement.
03:00 D'où l'importance, évidemment, du travail
03:02 qui doit être mené par l'architecture, pour s'adapter à ça.
03:06 - Absolument. Il faut s'adapter à deux choses.
03:08 D'une part, d'être capable de répondre à la question du séisme,
03:10 qui est la construction elle-même,
03:12 et la question du site sur lequel on construit,
03:14 comment on consolide des sites,
03:16 notamment en Haïti, c'est un glissement de terrain
03:18 qui a entraîné des habitats lors du séisme.
03:21 Donc ça, on sait traiter les sols,
03:23 et on sait traiter une construction qui va résister aux séismes,
03:26 même à des séismes assez puissants.
03:28 Donc ça, on peut parfaitement s'adapter à ces situations-là.
03:32 On ne va pas arrêter de construire dans les endroits où il y a des montées de la mer.
03:35 On sait, je prends l'exemple de Piloti notamment.
03:38 - On va regarder les Pays-Bas.
03:40 - Les Pays-Bas l'ont fait, alors avec un risque,
03:42 on va avoir une vraie montée de la mer,
03:44 mais dans tous les continents, on a des exemples
03:46 que l'homme construit,
03:48 de s'adapter dans des zones qui peuvent être humides,
03:50 des zones où il y a du séisme,
03:52 on a des habitats vernaculaires qui datent depuis très longtemps,
03:55 notamment en Indonésie où ça tient très bien.
03:57 - Et aujourd'hui, il y a davantage d'innovation,
04:00 justement, dans ces constructions,
04:03 pour faire face à ces risques qui peuvent survenir,
04:07 que ce soit à l'étranger, ou sur le territoire national,
04:10 qu'il soit d'ailleurs, comme vous l'avez dit, en Martinique,
04:13 ou ici, sur notre sol.
04:15 - Absolument. Alors si je prends un exemple
04:17 assez significatif, qui est le séisme,
04:20 par exemple, travaillant moi-même en Martinique,
04:23 et enseignant aussi sur ces sujets-là en Martinique,
04:26 je vois deux pays où je travaille pas mal,
04:28 sur le territoire français,
04:30 mais dans ce qu'on appelle les départements d'outre-mer,
04:33 ou les départements ultramarins,
04:35 donc en Martinique et à Mayotte,
04:37 où là, on est amené à trouver des solutions techniques
04:40 pour répondre aux questions de séisme, notamment,
04:42 tout en intégrant une autre notion,
04:45 la notion environnementale, c'est-à-dire qu'on ne va pas construire
04:48 avec du béton tout le temps, on va arrêter de construire
04:51 avec beaucoup de béton, en tout cas, on va essayer de trouver
04:54 des matériaux locaux, de trouver des matériaux
04:57 qui ont un faible impact carbone, on sait que le risque
05:00 le plus important sur la planète, c'est le réchauffement actuel.
05:02 On va beaucoup plus mourir, malheureusement,
05:05 des questions de réchauffement climatique
05:07 que des questions, des aléas que j'ai évoquées.
05:09 Donc on va construire, et par exemple, on construit
05:12 plus avec de la pierre, des appareillages de pierre,
05:14 quand on a de la pierre locale, on va construire, par exemple,
05:16 à Mayotte, avec de la terre crue.
05:18 On redécouvre l'utilisation de la terre crue,
05:21 qui existe depuis l'histoire de l'humanité,
05:24 et on améliore les techniques, et on peut construire même
05:27 en zone sismique, avec de la terre crue.
05:30 Donc, peu d'importations de matériaux,
05:32 de la pierre empilée, du bois, bien évidemment,
05:34 quand on peut avoir du bois.
05:36 - Et est-ce que la réglementation suit tout ça ?
05:38 Ou est-ce qu'elle vous complique un petit peu l'existence ?
05:41 - Alors, la réglementation, pour moi,
05:44 ne me pose pas de problème pour tout ce qui est calcul,
05:47 ce qu'on appelle les eurocodes,
05:49 qui vont permettre de définir les types de construction
05:52 qu'on pourra faire en zone sismique,
05:54 ou cyclonique, les problèmes.
05:56 Par contre, je pense qu'au niveau de la réglementation,
05:58 il faut qu'on puisse trouver des solutions
06:00 qui permettent de construire très peu cher.
06:02 Or, actuellement, la réglementation et les normes,
06:04 ce sont deux choses différentes.
06:06 En France, nous oblige à avoir des constructions
06:09 de trop haute gamme,
06:11 c'est peut-être dur de dire ça,
06:13 mais pour des populations qui sont très précaires,
06:15 je donne un petit chiffre, sur Mayotte,
06:17 il faudrait construire quelques centaines de milliers
06:19 de logements très rapidement, pour accueillir
06:21 des populations les plus modestes qu'on a.
06:23 - Et ça coûte trop cher, quoi.
06:26 - Ça coûte beaucoup trop cher,
06:28 et donc il faut pouvoir construire très peu cher,
06:30 avec une évolution du type d'habitat qu'on peut faire,
06:33 tout en étant respectueux des modes de vie,
06:36 et peut-être en partie construire avec les habitants,
06:39 puisqu'il y a des capacités de la part des populations
06:42 de construire avec des populations regroupées.
06:45 - Merci beaucoup, Pascal Chambard de Lauve,
06:48 pour toutes ces précisions sur la construction,
06:51 effectivement, dans ces zones à risque.
06:54 Alors, vous l'avez bien dit, vous l'avez bien souligné,
06:57 oui, naturelle, on dit "zone à risque naturelle",
07:00 bah oui, mais c'est aussi parce que l'homme est allé
07:03 construire un petit peu partout, sans mesurer parfois
07:06 tous les risques, et puis nous sommes de plus en plus nombreux
07:09 sur cette planète, et qu'il faut faire attention
07:12 là où on construit, et la manière dont on construit, bien sûr.
07:15 Merci beaucoup, et je pense qu'on reviendra dans un
07:18 prochain épisode, entre guillemets, avec vous les architectes,
07:21 sur tout ce qui se passe actuellement, les questions autour
07:24 des zones inondables, ça fait partie aussi de ces zones à risque.
07:27 Merci d'être venu ce matin sur Sud Radio, il est 6h44,
07:30 dans un instant, les grands titres de l'actualité, avec Benjamin Gleiss.

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