En Gironde, deux ans après les incendies

  • il y a 5 mois
Avec Jacques De Chenerilles, exploitant forestier (sylviculture)

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##LA_VIE_EN_VRAI-2024-04-03##

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00:00 - La vie en vrai. - La vie en vrai. Deux ans après les incendies qui ont dévasté le sud de la Gironde, vous vous en souvenez,
00:07 et bien la forêt reprend vie et les exploitants forestiers qui relèvent la tête sur place.
00:12 Nous sommes avec Jacques de Cheneriel. J'ai bien prononcé votre mot ? Votre nom ?
00:18 - Oui, oui, tout à fait. - Bah voilà, bien sûr.
00:20 Vous êtes exploitant forestier, donc dans la civiculture du côté de l'Andiras en Gironde.
00:26 Alors vous allez nous faire un état un petit peu de ce qui se passe là-bas,
00:30 mais moi ce que je voudrais savoir dans un premier temps, c'est que vous, vous travaillez de la forêt,
00:35 comment vous les avez faits, vous, alors que vous êtes exploitant forestier, pour vivre grosso modo depuis deux ans
00:42 sans complètement des revenus et l'exploitation de cette forêt ?
00:46 - Alors, c'est assez compliqué là. - Ah oui ?
00:51 - Bien sûr. Pour maintenant, entre 15 et 20 ans, on n'aura plus de revenus, du coup, il faut un peu changer son fusil d'épaule.
01:01 Il faut faire des petites choses à côté, on a du matériel forestier, donc ça nous permet des fois de faire un petit peu de travail à côté.
01:09 Et puis, de toute façon, on a aussi le devoir de tout reboiser, du coup, ça ne paye pas, mais il faut le faire quand même.
01:18 - Oui, il faut le faire quand même. Parce que comment elle va, cette forêt qui avait été ravagée ? Dans quel état elle est actuellement ?
01:25 - Alors, actuellement, c'est déjà plein d'eau. Donc on est sous l'eau, on ne peut pas faire grand chose pour l'instant,
01:33 mais bon, ça va être une année charnière cette année, puisque ça fait deux ans maintenant, ça va faire deux ans cette année,
01:41 et du coup, à l'automne, il devrait se faire beaucoup, beaucoup de reboisements, puisque ça va faire deux ans
01:47 et les dossiers de reboisement sont sur les finalités, pour ce qui me concerne en tout cas,
01:52 donc cette année va être assez décisive sur le budget, sur l'état des terrains, sur tout ça.
02:01 Donc cette année, c'est assez important et ça fait du bien de voir que ça y est, ça va avancer enfin.
02:08 - Oui, ça fait du bien, parce que moralement, vous avez été... parce qu'évidemment, il y a eu ce ravage, ces arbres brûlés,
02:15 ces terrains qu'on ne peut pas immédiatement exploiter de nouveau, parce qu'il faut que ça se régénère en quelque sorte.
02:24 Moralement, vous, vous aviez été touché, Jacques de Chenérin ?
02:27 - Ah oui, oui, extrêmement. Alors en plus, nous, on était vraiment en première ligne, parce que l'incendie est parti à 800 mètres de chez nous en bord de route,
02:35 on a été la première maison touchée et la première propriété vraiment touchée,
02:40 du coup, c'est vrai que oui, le 12 juillet a été dramatique pour nous, il a fallu évacuer les animaux, tout ça, ça a été très rapide.
02:51 - Est-ce que les animaux, justement, ont aussi repris leur marque dans cette forêt ?
02:56 - Oui, bien sûr, et assez vite, et puis on a eu un changement, alors c'est assez marrant, parce qu'on a eu beaucoup de petits gibiers,
03:03 qu'on n'avait pas beaucoup, des gibiers de plaine qui s'est développé dans cette forêt, dans cette plaine maintenant, qui est nue, dans cette lande en fait,
03:10 donc on a beaucoup de lièvres, de cailles de passage qu'on n'avait pas, qui est passée la migration, qu'on n'avait pas, donc c'est assez marrant, le biotope a changé un peu.
03:18 - Et les plus gros animaux, quels étaient les plus gros animaux avant l'incendie et qui ont peut-être un petit peu plus de mal à revenir ?
03:26 - Non, non, alors ils n'ont pas eu du mal à revenir, ça a été pareil, alors on a du cerf, du chevreuil, du sanglier évidemment,
03:34 qui est revenu très vite, alors de façon différente, il n'est plus au même endroit, il ne se tient plus au même endroit, mais il passe, il est là,
03:41 il a reconquis le territoire en pas très longtemps, c'est plutôt bien de voir ça, c'est résiliente, c'est incroyable.
03:50 - La résilience aussi. Alors vous avez parlé des nouvelles plantations, quels nouveaux arbres vous commencez à planter ?
03:57 Est-ce qu'on change un petit peu justement, compte tenu des risques potentiels, c'est-à-dire incendie et des changements climatiques,
04:05 est-ce que vous changez aussi ces plantations ?
04:09 - Oui, alors moi, c'est pas tellement un risque, c'est plutôt personnel au fond, en fait j'ai envie de faire des nouvelles plantations pour pas mettre les oeufs en même panier,
04:19 tout simplement, donc j'ai envie de faire, là je vais 20-25 hectares de chênes niège et de pins parasols, pour faire du liège et du pignon de pin,
04:27 on va planter beaucoup de bordures de chênes, on va essayer, parce que ça prend pas comme ça, il faut les accompagner, il faut les arroser,
04:34 il faut les dégager à la main chaque année, donc c'est du travail, un peu de jardinage en forêt, c'est assez compliqué,
04:40 on va planter des bocagères avec quelques arbres fritiers mais sauvages, voilà, on va essayer de faire ça, moi c'est...
04:47 alors c'est, on a du label bas carbone, donc on est rentré dans les dossiers de label bas carbone, donc on a les obligations de faire ces petits teuils par endroit,
04:56 mais moi j'en rajoute un peu plus, et puis je vais essayer de mettre plusieurs essences, mais moi j'ai prévu une tonne à eau derrière mon tracteur pour l'incendie,
05:03 qu'on a déjà pour l'incendie, mais pour pouvoir arroser ces plants, parce que ça ce qu'on dit pas c'est que le pain maritime, vous le plantez, il pousse, il est magique cet arbre,
05:11 mais tout le reste qu'on veut mettre en place, on est obligé de l'accompagner, on est obligé, c'est un coup personnel, c'est un coup financier,
05:17 mais bon je trouve que c'est très intéressant de faire ça, du coup moi personnellement de toute façon j'aime le faire ça.
05:24 - Oui, bah non mais vous êtes passionné par votre métier, exploitant forestier, j'imagine que là vous en faites rêver ce matin,
05:31 certains qui disent "ah là travailler en permanence dans les forêts", c'est une passion Jacques de Chenerines ?
05:37 - Ah oui, oui, de toute façon en général les forestiers sont assez passionnés, comme dans beaucoup de métiers naturels, enfin qui se passent derrière,
05:47 - Travaillant avec la nature. - Et c'est vrai que moi en plus je suis la 6ème génération ici de forestier, ici de la famille,
05:53 où bon voilà, on est né dedans, on perpétue, donc il y a aussi cette notion là qui est pas quelque chose qu'on a acheté récemment,
06:03 et voilà, donc c'est très important. - Oui absolument, c'est une passion.
06:10 Merci beaucoup Jacques de Chenerines, donc exploitant forestier du côté de l'Andiras en Gironde,
06:16 et on reprendra des nouvelles, notamment juste avant l'été aussi, pour savoir ce qui est mis en place pour éviter de nouveaux départs évidemment de feu,
06:26 la prévention, ça c'est particulièrement important, de l'ensemble des acteurs forestiers face aux incendies.
06:33 Merci d'avoir été avec nous de bon matin sur Sud Radio.
06:35 Il est 6h43.

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