L'affaire DSK vient de lever un coin du voile sur le comportement des hommes politiques à l'égard des femmes. Patrick Balkany, maire de Levallois-Perret, se vante d'être un séducteur et d'avoir été l'amant de Brigitte Bardot dans sa jeunesse, ce qu'elle dément.
L'assistante parlementaire d'un sénateur célèbre l'accuse de harcèlement sexuel.
Car même au Sénat, où la moyenne d'âge est de 62 ans, le pouvoir fait tourner les têtes. Dans le monde de l'entreprise aussi, sexe et séduction font des ravages.
À Mâcon, les amours d'une conductrice de bus ont fait grand bruit et se sont soldées par un divorce et un licenciement.
En Bourgogne, une ouvrière a porté plainte contre 5 collègues et 2 dirigeants pour harcèlement.
L'assistante parlementaire d'un sénateur célèbre l'accuse de harcèlement sexuel.
Car même au Sénat, où la moyenne d'âge est de 62 ans, le pouvoir fait tourner les têtes. Dans le monde de l'entreprise aussi, sexe et séduction font des ravages.
À Mâcon, les amours d'une conductrice de bus ont fait grand bruit et se sont soldées par un divorce et un licenciement.
En Bourgogne, une ouvrière a porté plainte contre 5 collègues et 2 dirigeants pour harcèlement.
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00:00:00 Ce matin, Patrick Balkany arpente les rues de son fièvre de Levallois-Péret.
00:00:06 Une opération de charme auprès des habitants à quelques jours des élections cantonales.
00:00:13 Au fil des ans, le très médiatique député maire s'est forgé une réputation de tombeur.
00:00:24 Il s'est même vanté d'avoir été l'amant de Brigitte Bardot dans sa jeunesse, ce qu'elle dément.
00:00:32 - Bonjour, vous allez bien ? - Ça va.
00:00:38 À 62 ans, l'homme au cigare n'a pas ses yeux dans sa poche.
00:00:43 - Vous aimez les femmes ?
00:00:51 - Si j'aime les femmes...
00:00:55 Vous savez ce qu'elle me demande ? Si j'aime les femmes.
00:00:59 Ça vous fait rire, hein ?
00:01:01 - Les plus belles filles sont à Levallois.
00:01:12 - Ah, voilà un connaisseur. Les plus belles filles sont à Levallois.
00:01:17 Voilà, les plus belles filles sont à Levallois.
00:01:19 C'est agréable de regarder des belles femmes.
00:01:22 - Absolument, surtout à Levallois. - Voilà.
00:01:24 Ah, elle est bonne, celle-là. La petite cigarette, ça va ?
00:01:32 Quelques œillades, des compliments, nous n'en verrons pas plus.
00:01:36 Il faut dire qu'Isabelle, son épouse, est dans les parages.
00:01:40 Patrick et Isabelle Balkany sont mariés depuis 35 ans.
00:01:46 Ils ont 2 grands enfants.
00:01:48 Un couple d'ambitieux qui a ses entrées à l'Elysée.
00:01:51 Très proche de Nicolas Sarkozy, Isabelle est même la marraine politique du petit Jean.
00:01:56 Ensemble, le couple Balkany dirige la ville de Levallois depuis 1983.
00:02:04 Isabelle est 1re adjointe à la mairie et ils se croisent souvent sur le terrain.
00:02:08 - Bonjour. - Bonjour.
00:02:13 - Bonjour, mademoiselle.
00:02:16 - Vous n'avez pas déjeuné ensemble ? - Non, non, c'est bon départ.
00:02:20 - Non, ceci dit...
00:02:22 Au travail, les 2 époux sont très indépendants.
00:02:25 - C'est pas facile, hein ? - Non, c'est pas...
00:02:27 - Est-ce que c'est agréable de travailler avec sa femme ou tu as des inconvénients ?
00:02:30 - Je pense que dans...
00:02:32 En politique, je dirais presque que c'est une nécessité si on veut que le couple dure.
00:02:39 - Pourquoi ?
00:02:40 - Bah, vous savez, je vois tellement d'hommes politiques qui ont leur vie en province,
00:02:45 par exemple, qui sont députés à Paris, ils passent 3 jours à Paris,
00:02:49 leurs femmes en province, parfois, ils ont une double vie.
00:02:53 Les choses qui arrivent.
00:02:55 Et puis, les doubles vies, ça dure pas toujours.
00:02:57 Donc, séparation.
00:02:59 Et nous, on a toujours évité ça, en tout cas dans le cadre de notre travail,
00:03:05 parce qu'on travaille ensemble, parce que ma femme connaît mon emploi du temps,
00:03:08 je connais le sien.
00:03:09 C'est un inconvénient, vous voyez.
00:03:14 - Elle vous surveille, du coup ?
00:03:15 - Je ne peux pas lui raconter des craques.
00:03:17 Je ne fais rien que la morale réprouve ou que ma femme puisse réprouver.
00:03:21 Voilà.
00:03:23 C'est ça, être un mari modèle.
00:03:25 Bonjour.
00:03:26 Ça va ? On n'est pas bien, ici ?
00:03:29 Où est-ce que vous travaillez ?
00:03:31 Chez Bercy, Nelson ?
00:03:34 Bon, ça va ? Vous êtes heureuse de travailler à Le Valois ?
00:03:39 - Ça va, c'est un bon quartier, c'est calme.
00:03:42 - C'est bien, c'est sympathique.
00:03:43 Un mari modèle, pourtant, en 1995, il a une aventure avec une femme plus jeune
00:03:49 et envisage même de quitter son épouse.
00:03:51 - Ça va bien ?
00:03:53 - Il y a eu quand même une incartade, à un moment, dans votre vie.
00:03:56 - Ça arrive.
00:03:57 Vous savez, c'est les hommes à 40 ans qui se sentent pousser des ailes,
00:04:03 qui sont...
00:04:05 Qui sont séduits.
00:04:07 Et puis, voilà, c'est des choses qui arrivent.
00:04:10 Et puis, de temps en temps, on fait une incartade.
00:04:15 Et puis, quand on est marié avec une femme intelligente,
00:04:19 on revient et je dirais que ça repart comme avant,
00:04:25 peut-être d'une manière encore plus solide.
00:04:29 Mais quel est l'homme qui n'a pas fauté ?
00:04:38 Mais cet écart de conduite a failli lui coûter cher.
00:04:41 En 1996, sa maîtresse porte plainte contre lui pour viol.
00:04:46 Elle l'accuse de l'avoir obligé à lui pratiquer une fellation
00:04:50 sous la menace d'une arme.
00:04:51 Deux mois plus tard, elle retire sa plainte.
00:04:58 Patrick Belcany, lui, a toujours nié.
00:05:01 - C'était toute fausse information.
00:05:07 Il n'y a jamais eu de plainte et il n'y a jamais eu quoi que ce soit.
00:05:11 C'est des gens qui me voulaient du bien.
00:05:13 Voilà.
00:05:15 Nous avons tenté de joindre l'ancienne maîtresse du maire de Levallois,
00:05:20 mais elle n'a pas souhaité nous répondre.
00:05:22 Patrick Belcany, lui, tient à nous assurer que cette histoire ne lui ressemble pas.
00:05:27 - Je suis quelqu'un d'extrêmement gentil.
00:05:35 Je travaille avec des tas de femmes, de jeunes filles,
00:05:41 de jeunes femmes qui travaillent avec moi depuis des années
00:05:45 et qui sont très heureuses de travailler avec moi
00:05:48 et qui vous diront toujours que le maire est extrêmement gentil,
00:05:53 correct, attentionné avec les uns et avec les autres.
00:05:59 Et c'est dans ma nature.
00:06:03 Pourtant, une de ses anciennes collaboratrices affirme le contraire.
00:06:07 Marie-Claire Restou, une célébrité du monde sportif.
00:06:11 Souvenez-vous, championne de judo,
00:06:15 elle décroche la médaille d'or aux Jeux olympiques d'Atlanta en 1996.
00:06:20 Repérée par Jacques Chirac, elle s'engage en politique cinq ans plus tard
00:06:24 et travaille un temps à l'Elysée.
00:06:26 En 2001, elle devient adjointe au sport à Levallois-Péret
00:06:32 et lors des élections législatives de 2007,
00:06:35 elle est la suppléante de Patrick Balkany.
00:06:37 Selon elle, le député maire lui aurait fait des avances à plusieurs reprises.
00:06:44 - J'ai été élue en 2001, donc ça fait déjà dix ans.
00:06:50 J'étais à peine élue au conseil municipal de Levallois
00:06:55 que Patrick Balkany m'a dit un jour,
00:06:58 de toute façon, tu finiras dans mon lit.
00:07:02 Je lui ai dit, mais tu as le droit de l'espérer.
00:07:04 - Et ça s'arrêtait là ? - Ça s'arrêtait là,
00:07:07 mais les propositions ont été récurrentes chaque fois qu'on s'est vues.
00:07:13 - C'était des ins, c'était quoi ?
00:07:16 - C'est des petites phrases, tu me plais, t'as des jolis yeux,
00:07:20 j'ai envie de toi, qu'est-ce que tu fais cet après-midi ?
00:07:24 Isabelle n'est pas là, passe me voir à la mairie.
00:07:27 J'en ai discuté avec un servant de militante
00:07:32 de Clichy et de Levallois,
00:07:33 qui toutes reconnaissent qu'il a les mains baladeuses
00:07:37 et que les avances sont quelque chose de très naturel pour lui.
00:07:40 C'est presque devenu une seconde nature,
00:07:43 dès lors qu'il est en situation avec une femme.
00:07:48 - En quoi ça peut être grave, finalement, de faire des avances à une femme ?
00:07:52 Parce que c'est assez courant, finalement, dans la vie, ce genre de choses.
00:07:56 - Ça n'est jamais grave, à condition que les avances,
00:08:00 si elles donnent lieu à des refus, le refus soit respecté.
00:08:02 Le plus insupportable, c'est que...
00:08:07 il ne me voit pas comme une suppléante
00:08:12 ou comme une femme engagée en politique dans son camp,
00:08:15 dans sa famille politique.
00:08:18 Il me voit comme une femme qu'il aurait bien aimé
00:08:20 avoir entre 5 à 7 dans son bureau.
00:08:23 Et ça, pour moi, c'est insupportable.
00:08:26 C'est un manque de respect.
00:08:28 - On a parlé, moi, je le disais.
00:08:30 Marie-Claire Restou a même décidé de renoncer à son poste de suppléante
00:08:34 à cause de ce différent avec Patrick Balkany.
00:08:36 De son côté, le maire de Levallois-Perret
00:08:40 se dit victime d'un complot politique.
00:08:42 Selon lui, il n'aurait jamais fait d'avance à sa suppléante.
00:08:45 - C'est un peu triste.
00:08:48 - Donc c'est faux, après vous, ce qu'elle raconte ?
00:08:51 - Oui, c'est totalement faux.
00:08:55 C'est peut-être parce que je n'en ai pas fait, justement.
00:08:58 - Vous croyez ? - Je pense.
00:09:00 - Pourquoi est-ce qu'elle vous accuse alors d'un complot ?
00:09:04 - Elle m'a accusé de rien.
00:09:06 Elle m'a accusé de rien.
00:09:08 C'est vraiment pas mon type.
00:09:11 Voilà.
00:09:13 Bon.
00:09:15 Moi, j'aime les grandes comme vous.
00:09:17 Pendant ce temps-là, à la mairie, Isabelle Balkany travaille.
00:09:26 En 35 ans de mariage, le couple s'est maintenu contre vents et marées,
00:09:29 car Isabelle sait ce qu'elle veut, en amour comme au travail.
00:09:33 - Véronique, j'ai rien vu de la cérémonie "Passez-moi ça"
00:09:39 en surpapier, je verrai bien.
00:09:42 Vous avez reçu la commande de thé ?
00:09:44 - C'est tout petit. - Ah bah non !
00:09:47 C'est pas... Ça peut pas être tout.
00:09:49 - Je peux vous le racheter autrement.
00:09:51 - Pour un discours, c'est sympathique.
00:09:52 - Et c'est pour si vous voulez le retravailler.
00:09:54 - Non, mais je veux pas le retravailler, mais vous me le tirez autrement.
00:09:56 Sur votre ordinateur, vous le grossissez.
00:09:59 Vous vous rendez compte de ce que vous me donnez ?
00:10:00 C'est ridicule.
00:10:01 Concernant les accusations de la judocate, elle est tout aussi des dénieuses.
00:10:09 - Oui, Marie-Claire est tout...
00:10:10 Je crois qu'elle prend ses désirs pour des réalités,
00:10:14 surtout qu'elle a voulu faire parler d'elle et que ça a fait bchit, quoi.
00:10:16 - Ce sont des mensonges.
00:10:19 - Non, mais c'est surtout pitoyable.
00:10:23 J'en suis navrée pour elle.
00:10:24 Et en plus, c'est quand même très désagréable.
00:10:27 Elle a un époux, figurez-vous.
00:10:28 Donc, pour lui, je trouve que c'est un peu glauque.
00:10:31 Parce qu'elle dit des conneries pour Claire et elle tient absolument pas compte
00:10:37 de la dignité de son mari.
00:10:40 Enfin bon, enfin...
00:10:41 Ça n'a aucun intérêt.
00:10:43 Au même moment, Patrick Balkany, lui, a rendez-vous avec une douzaine de jolies jeunes femmes.
00:10:51 Dans la salle des mariages, on l'attend pour une photo officielle
00:10:54 avec les nouvelles employées de la mairie.
00:10:56 - Je ne sais pas laquelle veut m'épouser.
00:11:08 Elles sont toutes charmantes.
00:11:11 Je ne leur ai pas demandé s'ils étaient mariés.
00:11:13 Il y en a beaucoup qui sont mariés?
00:11:16 - Paxées.
00:11:18 - Elle me vient, mon bonheur.
00:11:21 - Allez les filles, messieurs.
00:11:23 Mais en politique, Patrick Balkany n'est pas le seul séducteur.
00:11:28 Jusqu'au sommet de l'État, le pouvoir fait tourner les têtes.
00:11:38 Au Sénat, la moyenne d'âge est de 62 ans.
00:11:43 Et pourtant, même ici, la séduction va son plat.
00:11:48 - Le pouvoir et la séduction.
00:11:50 Je crois que ça fait partie de la nature d'un homme ou d'une femme,
00:11:54 de pouvoir, que d'exercer la séduction.
00:11:57 - Au Sénat, on est un peu plus mûrs, c'est vrai.
00:12:04 Mais compte tenu de la vie qui passe, il y a des périodes où,
00:12:10 effectivement, pour certains, ce sont les derniers feux
00:12:14 et il faut en faire bon usage.
00:12:17 - J'espère pour tous ces gens qu'ils ont de la libido en bon état.
00:12:26 Il y en a sûrement qui bandent, enfin j'espère.
00:12:29 Cette dame au langage fleuri, c'est Nathalie Goulet,
00:12:36 la sénatrice de l'Ordre.
00:12:37 Elle est une des rares femmes à avoir le privilège de voter
00:12:40 les lois au palais du Luxembourg.
00:12:42 Ici, il y a quatre sénateurs pour une sénatrice.
00:12:46 - D'habitude, j'enlève mes chaussures parce que j'ai peur de tomber dans l'escalier.
00:12:52 C'est pas fait pour les talons aiguilles.
00:12:57 Ils sont pas vraiment aiguilles, mais bon.
00:13:00 Sa conquête du pouvoir est un parcours hors norme.
00:13:05 Nathalie Goulet n'a pas été élue.
00:13:07 Elle a pris la succession de son mari, décédé en 2007.
00:13:10 - Jérémie, je crois que t'es bon pour aller à la bibliothèque.
00:13:12 C'est son ancien bureau de sénateur qu'elle occupe aujourd'hui.
00:13:15 - C'est mon bureau.
00:13:16 C'est le bureau de mon mari, d'ailleurs.
00:13:19 C'est pas mon bureau, c'est le bureau de mon mari.
00:13:21 Je me suis battue pour le garder.
00:13:22 Son mari, c'était Daniel Goulet, sénateur UMP de l'Ordre,
00:13:30 mais aussi un ami personnel de Jacques Chirac.
00:13:33 Un fidèle de la première heure, qui côtoyait de près les hautes sphères du pouvoir.
00:13:37 Proche de Yasser Arafat, il était aussi un spécialiste du Moyen-Orient.
00:13:44 En 1998, lors d'un colloque à Paris, il rencontre Nathalie.
00:13:52 Elle est une ancienne avocate, radiée de l'Ordre du barreau.
00:13:56 Lui est mariée et possède un solide patrimoine.
00:14:00 Rapidement, Daniel et Nathalie deviennent amants et ne se quittent plus.
00:14:03 - Il y avait combien d'années de différence?
00:14:07 - 30.
00:14:07 - 30 ans de différence?
00:14:09 - 29, les poussières.
00:14:10 - C'était pas un problème?
00:14:12 - Du tout.
00:14:13 Enfin, pour moi, en tous les cas, ça n'était pas.
00:14:15 Puis apparemment, pour lui non plus.
00:14:16 D'abord, physiquement, il ne faisait pas du tout son âge.
00:14:20 Et mentalement, encore beaucoup moins.
00:14:22 Ensuite, on avait une vie totalement épanouie.
00:14:25 - Une vie intime aussi?
00:14:27 - Oui, oui, sans problème.
00:14:28 Absolument sans problème.
00:14:29 On avait une vie de couple intense.
00:14:33 - Amoureuse?
00:14:35 - Très.
00:14:36 Bah oui, je ne peux pas être amoureuse si je n'admire pas les gens.
00:14:40 Donc, j'étais surtout très admirative.
00:14:43 A l'époque, lui est foudel.
00:14:44 En 2004, il quitte sa femme pour épouser Nathalie.
00:14:47 Régulièrement, il la couvre de bijoux et de mots doux.
00:14:51 - Que ce présent ne soit pas seulement et uniquement le symbole d'une attache ordinaire et indéfectible.
00:15:02 Un coeur plein d'amour, ton Daniel.
00:15:05 Je ne l'ai pas lu depuis longtemps.
00:15:07 Ça, ça date du 27 juillet 2005.
00:15:11 C'est la Saint-Nathalie.
00:15:13 Grâce à lui, Nathalie fait une carrière politique fulgurante.
00:15:16 En 1999, il l'embauche comme assistante parlementaire.
00:15:20 En 2001, pour la campagne des sénatoriales, il la désigne comme sa suppléante.
00:15:25 Ensemble, ils échafouent d'un plan pour qu'elle lui succède au Sénat.
00:15:29 - Ce qui était prévu, mais malheureusement, ça ne s'est pas passé comme ça.
00:15:34 C'est qu'il fasse la moitié du mandat et qu'ensuite, Chirac, avec lequel il était très ami, lui donne une mission.
00:15:42 Qui dure plus de six mois et dans ces cas là, la transition se serait faite naturellement vers moi.
00:15:46 Il aurait été là pour guider mes premiers pas.
00:15:48 C'est comme ça qu'on avait imaginé la chose.
00:15:52 Initialement, mais les choses se sont passées différemment.
00:15:56 Finalement, elle lui succède plus tôt que prévu.
00:16:01 Le 25 février 2007, lors d'un voyage officiel à Abu Dhabi, le sénateur Goulet meurt d'une hémorragie cérébrale.
00:16:08 Aussitôt, comme le prévoit la loi, Nathalie, sa suppléante, le remplace au Sénat.
00:16:13 - Bonjour, comment ça va?
00:16:15 - Tu es encore vivante?
00:16:17 - Mais oui.
00:16:18 Aujourd'hui, après quatre années de mandat, Nathalie connaît tout le monde et se permet même de tutoyer les ministres.
00:16:24 - Le ministre de la 12.
00:16:26 Ce matin, c'est Thierry Mariani, le secrétaire d'Etat au transport.
00:16:32 - Bonjour.
00:16:33 - Je crois qu'on a rendez vous.
00:16:35 - On a rendez vous jeudi.
00:16:36 - Oui, après les questions.
00:16:37 - Oui, mais enfin, bon, en gros, il faut venir dans l'ordre et dire que c'est grâce à tout le monde, y compris au sénateur, parce que les députés ne font pas partie de moi.
00:16:44 - J'ai dû prouver que je n'étais pas là par hasard, oui.
00:16:47 Comme vous savez, j'ai succédé à mon mari quand il est mort et donc je suis arrivée avec un handicap.
00:16:55 Bien que je connaisse la maison, puisque je travaillais avec lui depuis déjà une dizaine d'années.
00:16:59 Il a bien fallu s'imposer.
00:17:01 Je n'avais pas le choix, j'avais le choix entre aller et aller.
00:17:05 Donc j'ai travaillé.
00:17:06 Je crois que le résultat n'est pas trop mauvais.
00:17:10 L'ancienne assistante parlementaire est comme un poisson dans l'eau dans ses nouvelles fonctions de sénatrice.
00:17:18 - Salut.
00:17:20 Avec son tailleur Chanel et ses talons hauts, elle donne un peu de glamour à cet hémicycle peuplé de vieux messieurs aux cheveux blancs.
00:17:27 Et visiblement, elle sait charmer son auditoire.
00:17:34 - C'est la parole de Monsieur le président.
00:17:35 - Monsieur le président, Monsieur le ministre, mes chers collègues, les sujets ne manquent pas.
00:17:42 Et ma préférence naturelle, pour ne pas dire mon héritage familial et politique, me conduirait à vous parler de la Palestine.
00:17:48 Mais ce sujet ne comporte que des raisons de désespérer.
00:17:51 Je vous remercie de votre attention.
00:17:53 Sa réussite professionnelle suscite bien des jalousies.
00:17:57 Elle a même été accusée d'avoir empoisonné son mari pour prendre sa place.
00:18:02 En avril 2007, les filles du sénateur nés d'un premier mariage portent plainte contre X.
00:18:08 Leur plainte vise en réalité Nathalie, leur belle mère.
00:18:11 La presse s'empare de l'affaire et une instruction judiciaire est ouverte pour assassinat.
00:18:16 Le corps du sénateur est exhumé, puis autopsié.
00:18:20 Finalement, l'enquête se soldera par un non lieu.
00:18:27 Dans cet immeuble d'un quartier chic à Paris, le cabinet de Maître Varro, l'avocat des deux filles du sénateur Goulet.
00:18:33 Elles sont en procès avec leur belle mère pour dénonciation calomnieuse et préfèrent laisser leur avocat s'exprimer à leur place.
00:18:40 Selon Maître Varro, le parcours de Nathalie Goulet n'a rien à voir avec une belle histoire d'amour.
00:18:46 La chance de rencontrer parce que ça n'est pas la vocation de tous les assistants parlementaires de devenir un jour sénateur à la place du sénateur.
00:18:57 Et que ne se nouent pas toujours au delà des générations.
00:19:02 Pour être sa fille, même presque sa petite fille.
00:19:06 Ce lien intime qui, comment ne pas le voir, n'a pas desservi les choses.
00:19:14 Ce que je sais, c'est que au décès du sénateur Goulet, cet homme qui avait acquis un patrimoine consistant était ruiné.
00:19:25 Les filles ont été obligées de renoncer à la succession.
00:19:28 C'est quelque chose de très rare.
00:19:29 Elles ont renoncé à la succession parce qu'elles n'y ont trouvé que des dettes.
00:19:32 Il semblerait que le sénateur Goulet remplisse, qui d'ailleurs est un devoir prévu par le code civil, d'aider son épouse.
00:19:38 Mais pour mes clients, tout ça, c'est pas une jolie histoire d'amour, c'est plutôt un champ de ruines.
00:19:44 D'après l'avocat, le train de vie du couple aurait englouti les économies du sénateur.
00:19:49 Un patrimoine évalué à 500 000 euros.
00:19:53 Nous retrouvons Nathalie dans sa nouvelle maison de l'Orne.
00:19:56 Elle s'y est installée après le décès de son mari.
00:19:59 - Bienvenue à Vrigny, la capitale.
00:20:03 Entrez.
00:20:04 Ça, c'est mon bureau de réception.
00:20:08 - C'est pas le bureau dans lequel je travaille.
00:20:11 Vous avez des objets que vous avez trouvés bizarres.
00:20:20 Vous avez cette magnifique horloge Kitsch de Saddam Hussein, offerte par Saddam Hussein à mon mari.
00:20:26 J'adore. Je m'en séparerai pour rien au monde.
00:20:30 Ça, c'est le conseil législatif palestinien qui lui avait remis une médaille.
00:20:35 Et celle-là, j'y tiens beaucoup.
00:20:37 Je peux vous dire que cette signature vaut de l'argent.
00:20:40 Cette signature vaut de l'argent.
00:20:42 C'est la signature du chef de l'État, cher Khalifa Ben Zayed Al Nahyan, qui est le président des Émirats Arabes Unis.
00:20:50 Ça, ça a une valeur énorme.
00:20:53 - C'est une pièce qui est dédiée à la mémoire de votre mari?
00:20:55 - Non, mais c'est pas la mémoire de mon mari, c'est la nôtre.
00:20:58 Je ne suis pas dans le culte, mais il est partout, c'est normal.
00:21:02 Donc, on s'est mariés le 6 février et le 7 au matin, on s'est levés à 6 heures et on n'est venus pas très loin d'ici, assez, à l'Assemblée des maires ruraux.
00:21:14 Voilà mon voyage de noces.
00:21:16 Ça a été l'Assemblée générale des maires ruraux de Lorne.
00:21:19 C'était déjà un destin.
00:21:21 Et donc, après, évidemment, comme plaisanterie, je lui ai dit tu en connaîtra beaucoup des femmes qui ont 30 ans de moins et qui, en plus, comme voyage de noces, vont à l'Assemblée des maires ruraux.
00:21:31 Ça s'est resté, c'est resté comme une bonne plaisanterie entre nous.
00:21:35 - C'était votre seul voyage de noces?
00:21:37 - On en a fait quelques uns avant, on en a fait d'autres après.
00:21:41 On a fait quand même beaucoup de choses, dans des conditions formidables, à une époque où les endroits n'étaient pas aussi prisés qu'ils le sont aujourd'hui.
00:21:49 Je pense notamment aux Émirats, au Qatar, à l'Armée saoudite.
00:21:52 On a eu une vie très agréable, vraiment.
00:21:56 Une vie agréable, mais après la mort de son mari, lorsque l'enquête pour assassinat a été ouverte, Nathalie a vécu un cauchemar et elle ne s'en remet pas.
00:22:07 - C'est une violence, c'est inouï.
00:22:10 Vous ouvrez les journaux le matin, vous passez à moitié pour une putain.
00:22:13 J'ai mis la main sur un sénateur et puis je l'ai tué pour devenir sénateur.
00:22:19 Mais oui, bien sûr, c'est tellement évident.
00:22:21 C'est un plan de carrière, oui, c'est ça, bien sûr.
00:22:26 C'est pas tout à fait ça.
00:22:31 Mais il est là toujours, je ne l'ai pas mis là pour vous.
00:22:39 Je l'adore avec François Mitterrand.
00:22:44 Certaines assistantes parlementaires s'en sortent encore plus mal.
00:22:53 Nous avons rencontré l'une d'entre elles qui aimerait changer de métier.
00:23:00 Carole travaille pour un célèbre sénateur de gauche depuis 8 ans.
00:23:05 A plusieurs reprises, elle a repoussé ses avances.
00:23:11 Un témoignage anonyme, car elle a peur de perdre son emploi.
00:23:14 - Dans mon cas, il y a une anecdote qui est frappante.
00:23:20 C'est un déplacement professionnel.
00:23:22 C'était en Italie.
00:23:24 Et pour l'hôtel, il m'avait dit pas de problème, aucun souci pour en trouver un sur place.
00:23:29 Et puis, il se trouve qu'arrivés sur place, il n'y avait pas d'hôtel de disponible.
00:23:32 Rien n'avait été réservé.
00:23:33 On a réussi à trouver un hôtel assez cher.
00:23:36 Donc, il m'a fait comprendre que deux chambres, ça dépassait un peu le budget.
00:23:40 Donc, j'ai hésité.
00:23:42 Je me suis demandé quoi faire.
00:23:43 Est-ce que j'étais un peu paniqué?
00:23:45 Et du coup, j'ai dit oui.
00:23:48 Et on est monté dans la chambre.
00:23:50 Effectivement, il n'y avait qu'un lit.
00:23:51 Je me suis dit comment je vais faire.
00:23:52 C'est pas possible de passer une nuit comme ça dans un dans une chambre avec mon patron.
00:23:57 Donc, comme il y avait une petite méridienne le long de la fenêtre, je me suis assise dessus.
00:24:01 Et je n'ai pas bougé pendant bien une demi-heure, trois quarts d'heure qui m'ont paru à 10 heures.
00:24:08 Et voilà, quand il est sorti de la salle de bain, il est allé se coucher en plein milieu du lit.
00:24:14 Les bras, les bras étendus comme ça.
00:24:17 Il m'a fait le lit.
00:24:18 Celui est très confortable.
00:24:20 Tu peux venir te coucher quand tu veux.
00:24:21 Voilà, tu as peut être tué, tu as peut être insisté un quart d'heure, 20 minutes.
00:24:24 Et puis, il a vu que de toute façon, je n'étais même pas déshabillée.
00:24:26 Je suis restée habillée.
00:24:27 Donc, il a vu qu'il ne fallait pas insister, je pense.
00:24:31 Je pense que si j'avais cédé assez d'avance, je serais traité comme une rel.
00:24:38 A son retour de voyage, Carole a décidé de travailler pour un autre sénateur.
00:24:42 Mais cette fois encore, on lui a fait une étonnante proposition.
00:24:46 Un parlementaire qui m'a contacté pour travailler avec lui.
00:24:51 Donc, j'étais intéressée.
00:24:52 Le problème, c'est que soit le contrat de travail se négociait pendant un dîner, ce que j'ai refusé.
00:25:00 Soit quand j'ai refusé le dîner, j'ai reçu un appel téléphonique pour me proposer d'aller négocier ça
00:25:08 dans une maison secondaire, je ne sais où en France, que j'ai refusé aussi.
00:25:13 Ce sont des gens qui, je pense, sont vraiment intouchables.
00:25:17 Si un jour, on en parle, ce sera sa parole contre la mienne.
00:25:21 C'est évident.
00:25:22 Moi, je suis perdue.
00:25:24 Parce que dans ce milieu-là, ils ont beau être tout le temps en désaccord, mais pour des choses comme ça,
00:25:29 ne vous inquiétez pas, ils vont vite se regrouper et soutenir la personne qui a fait ça.
00:25:37 Je me suis dit que je ne voulais pas être encore là.
00:25:38 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:40 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:41 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:42 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:43 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:44 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:45 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:46 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:47 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:48 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:49 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:50 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:51 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:52 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:25:53 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:17 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:24 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:25 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:26 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:27 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:28 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:29 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:30 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:31 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:32 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:33 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:34 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:35 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:36 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:37 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:38 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:39 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:40 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:41 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:42 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:43 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:44 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:45 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:46 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:47 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:48 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:49 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:50 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:51 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:52 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:26:53 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:19 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:26 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:27 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:28 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:29 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:30 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:31 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:32 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:33 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:34 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:35 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:36 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:37 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:38 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:39 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:27:40 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:04 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:11 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:12 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:13 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:14 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:15 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:16 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:17 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:18 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:19 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:20 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:21 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:22 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:23 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:24 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:25 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:26 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:27 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:28 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:29 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:30 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:31 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:32 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:33 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:34 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:35 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:36 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:37 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:38 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:39 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:28:40 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:06 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:13 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:14 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:15 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:16 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:17 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:18 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:19 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:20 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:21 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:22 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:23 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:24 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:25 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:26 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:27 Je me suis dit que je ne voulais pas être là.
00:29:34 - Un an plus tard, Bernard quitte sa femme pour officialiser sa relation avec Dominique.
00:29:37 Aussitôt, il la demande en mariage.
00:29:40 Il s'aime, il travaille ensemble et à l'époque, tout est rose.
00:29:45 Il faut dire que Dominique est une vraie professionnelle de l'amour au travail.
00:29:51 - J'ai toujours travaillé avec mes précédents maris.
00:29:54 Le premier, c'était donc mon chef d'agence à la caisse d'épargne où j'étais.
00:29:58 Le deuxième, c'était le papa de mes enfants.
00:30:01 On travaillait dans la même société, même si on n'était pas sur les mêmes magasins,
00:30:04 les mêmes sites, les mêmes lieux d'études.
00:30:06 Avec le troisième, on avait un commerce ensemble.
00:30:10 - Mais avec Bernard, son quatrième mari, les relations deviennent de plus en plus conflictuelles.
00:30:16 Jalousie, dispute, car Dominique fréquente beaucoup ses collègues.
00:30:21 Tous les week-ends, elle les invite à des barbecues ou des parties de tarot.
00:30:27 Et surtout, elle passe beaucoup de temps avec l'un d'entre eux.
00:30:32 - Salut ! Ca va ? En forme ?
00:30:36 Lui aussi est chauffeur de bus, célibataire, et ils sont très proches.
00:30:41 A tel point que son mari et les autres collègues sont persuadés qu'ils sont amants.
00:30:45 - C'est Dominique, donc, un ancien collègue de l'entreprise où on était,
00:30:49 donc où on a bossé ensemble.
00:30:52 Collègue qui a été, donc, justement accusée par mon mari d'avoir des relations...
00:30:58 Un, un des collègues, donc, accusé par mon mari d'avoir des relations extra-conjugales
00:31:03 avec sa très chère et tendre épouse, c'est-à-dire moi.
00:31:07 Le mari de Dominique est sans doute un peu trop jaloux.
00:31:10 Mais il a aussi peut-être des raisons de se méfier.
00:31:12 - J'ai le double des clés de son appartement, il a les doubles des clés de ma maison,
00:31:16 comme, voilà, si jamais il arrive besoin de quoi que ce soit,
00:31:20 j'ai un problème d'ordinateur, je peux aller imprimer,
00:31:23 comme c'est déjà passé chez lui, j'avais plus de cartouches.
00:31:26 C'est une relation de confiance, d'amitié pure.
00:31:30 Mais ça, mon mari ne conçoit pas qu'il puisse y avoir de l'amitié entre hommes et femmes.
00:31:34 - Oui, juste de l'amitié, c'est ça, quoi. - Voilà.
00:31:36 - Alors que moi, personnellement, j'ai d'autres amieux
00:31:40 que j'ai le même rapport qu'avec Dominique Bonnequin.
00:31:43 C'est pour ça qu'on s'entend bien, parce qu'on a la même conception de la vie.
00:31:46 Voilà, voilà. - Parce que l'un pour l'autre, finalement.
00:31:49 - Non, pas vraiment. - Non, avec nos caractères,
00:31:53 on se supporterait pas non plus longtemps.
00:31:56 Bon, bah, allez, on va commencer à trier un petit peu ce chantier, parce que...
00:32:01 Une complicité plus qu'ambiguë.
00:32:03 C'est même à lui qu'elle fait appel pour trier les affaires de son couple
00:32:06 après son divorce, en toute décontraction.
00:32:09 - C'est les rôles et... Et voilà.
00:32:11 - T'as toujours pas retrouvé ton godemichet, alors, Ido.
00:32:13 - Il va falloir faire quelque chose. - Un gros noir ou un petit rond ?
00:32:16 - Écoute, un vibreur. - Un vibreur ?
00:32:19 - Moi, ça, tu peux me le mettre à la poubelle, ouais.
00:32:22 Je suis la reine des...
00:32:24 - Bon, allez, vide tout là-dedans, c'est bon. - Bon, dis-moi, Gord, il en avait besoin ?
00:32:30 - Écoute, pendant 3 ans, nous n'avons pas eu de relation sexuelle,
00:32:34 donc voilà, j'ai perdu un peu l'habitude, ouais.
00:32:37 - Ah, t'as retrouvé ton maître ! Vous le tiriez jusqu'à combien ?
00:32:40 - À sauf...
00:32:42 - 33 euros pour... - 33 euros pour ? - Ouais.
00:32:46 Un humour qui n'est pas vraiment du goût de son mari.
00:32:50 A l'époque, Bernard leur interdit de se voir,
00:32:53 et des disputes éclatent, même sur le lieu de travail.
00:32:56 - Ca va ? Bien sucré, comme il faut ? - Et voilà.
00:32:59 - Ah, bah, devine. Attends. Je connais le nombre de sucres.
00:33:03 - L'ex-mari de Dominique Bonca venait régulièrement sur le réseau
00:33:07 pour me réprimander. "Oui, t'es un gros connard,
00:33:10 "tu te croyais mon ami, en fait, tu m'as foutu le poignardier dans le dos."
00:33:14 C'était aussi carrément des clients, que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve,
00:33:18 qui me faisaient la réflexion "Alors, t'es toujours avec cette salope ?"
00:33:22 "Euh, pardon, monsieur, vous êtes qui ?"
00:33:25 "Ah oui, du coup, je suis avec Dominique Bonca, hein, pardon,
00:33:28 "qui c'est qui vous a dit ?" "Ah bah, on connaît toute sa vie."
00:33:31 - Mais c'est vrai. - Moi, ce qui m'a surtout choqué,
00:33:34 c'est son comportement avec les clients dans son propre bus.
00:33:37 J'étais là, à côté de moi, dans le bus.
00:33:40 À ce moment-là, il me suivait. Donc il voulait à tout prix voir
00:33:43 qui m'accompagnait dans le bus. Donc il a fait un dépassement de ligne blanche,
00:33:48 m'a dépassé, et arrivé à ma hauteur, il s'est arrêté net,
00:33:52 avec les clients, avec des clients à bord,
00:33:55 avec son ricanement, en ouvrant les portes,
00:33:58 en criant "Ça va, tout se passe bien."
00:34:01 Alors qu'effectivement, elle était à côté de moi, justement,
00:34:04 pour parler de ce genre de problème-là. Donc moi, je subissais ça.
00:34:07 Donc le soir, j'avais plus envie de venir travailler, quoi.
00:34:10 Ni payer, moi, quoi. Et tout ça, ça s'est accumulé,
00:34:13 et c'est ce qui m'a fait quitter l'entreprise.
00:34:16 - Bon, et moi, j'y vais, hein. - Bon, bah, OK. Allez, ouais.
00:34:19 - Et bah, merci d'être venu. - On a tout raté.
00:34:22 - Ouais, d'accord. Merci d'être passé, et puis... Ouais, ouais, ouais, OK.
00:34:27 Allez, bah, je te rappelle...
00:34:29 - En mars 2010, Dominique demande le divorce.
00:34:32 Un choix qui va encore attiser les tensions au bureau
00:34:35 et même lui faire perdre son emploi.
00:34:38 3 mois plus tard, elle reçoit une lettre de son employeur
00:34:42 pour lui annoncer la fin de son contrat de travail.
00:34:45 Aussitôt, elle en avise son avocat.
00:34:49 - Merci.
00:34:51 - Car le motif invoqué par sa direction est surprenant.
00:34:55 - Donc, les motifs sont les suivants.
00:34:58 Vous êtes en instance de séparation avec votre conjoint,
00:35:01 également salarié de notre entreprise.
00:35:04 Cette situation, qui normalement relève de votre vie privée,
00:35:07 a fait l'objet d'une situation conflictuelle jusque dans l'entreprise.
00:35:10 Avec votre part, des attitudes équivoques,
00:35:13 des provocations à l'égard de votre conjoint.
00:35:16 Votre comportement a provoqué une ambiance peu propice
00:35:19 à une collaboration harmonieuse.
00:35:22 Des rumeurs et des commérages.
00:35:25 Cette situation constitue un trouble caractérisé au sein de l'entreprise.
00:35:28 Votre contrat prendra fin le 21 juillet 2010.
00:35:31 - Je crois que ce courrier m'a déjà énormément surpris
00:35:36 parce que l'employeur lui-même reconnaît les limites de sa démarche
00:35:39 puisqu'il explique bien que cette situation
00:35:42 normalement relève de la vie privée.
00:35:45 Elle relève de la vie privée tout court.
00:35:48 Il est absolument important de faire attention
00:35:51 et c'est absolument impensable que l'employeur puisse utiliser
00:35:54 des éléments personnels, de l'histoire personnelle de ce couple
00:35:57 pour mettre fin à un contrat de travail.
00:36:00 - Lors de l'entretien préalable que nous avions eu chacun de notre côté,
00:36:03 il nous avait été proposé une mutation sur des sites différents
00:36:06 puisque la direction partait sur le principe
00:36:09 de ne pas nous faire perdre notre emploi
00:36:12 mais pour calmer le jeu, cette mauvaise ambiance
00:36:15 de nous proposer deux affectations différentes.
00:36:18 Qui en définitive s'est retrouvée soldée
00:36:21 par juste un avertissement pour mon ex-époux
00:36:24 que j'ai appris par presse écrite
00:36:27 et moi avec un licenciement.
00:36:30 - Depuis 1982 et les lois au roue,
00:36:33 un employeur ne peut pas licencier un salarié
00:36:36 pour des raisons d'ordre privé.
00:36:39 Sûr de son bon droit, Dominique alerte la presse
00:36:42 et décide d'assigner son employeur devant le conseil d'administration
00:36:45 des prud'hommes.
00:36:48 Ce matin, c'est le jour de l'audience.
00:36:51 Dominique est accompagnée de sa fille aînée.
00:36:54 Elle entend demander réparation pour la perte de son emploi.
00:36:58 - Je suis la seule à subir des conséquences.
00:37:01 Donc si c'est le seul moyen qu'on puisse avoir
00:37:04 en tant que dédommagement, oui, je continue,
00:37:07 je poursuis sur cette ancienne.
00:37:10 - Vous estimez le préjudice atteint par la presse écrite ?
00:37:13 - Je pense que c'est un préjudice
00:37:16 qui est un peu plus élevé que le préjudice
00:37:19 qui est un peu plus élevé que le préjudice
00:37:22 qui est un peu plus élevé que le préjudice
00:37:25 qui est un peu plus élevé que le préjudice
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00:50:19 qui est un peu plus élevé que le préjudice
00:50:22 qui est un peu plus élevé que le préjudice
00:50:25 qui est un peu plus élevé que le préjudice
00:50:29 Dans cette affaire, comme dans la plupart des dossiers de harcèlement sexuel,
00:50:33 c'est parole contre parole.
00:50:36 Deux mois plus tard, c'est la veille de l'audience au Prud'homme.
00:50:42 Batoul s'apprête à affronter son employeur.
00:50:45 Pour préparer sa défense, elle a pris rendez-vous avec un spécialiste.
00:50:51 - Ça va bien ?
00:50:53 - En forme ? - Ça va.
00:50:56 - Prends le banc jusqu'au bout.
00:50:58 Sylvain Robin est un médiateur chargé de régler les conflits
00:51:01 entre salariés et employeurs.
00:51:03 Il suit le dossier de Batoul depuis plusieurs mois
00:51:06 et ce matin, il a une mauvaise nouvelle.
00:51:09 Une dizaine de salariés de l'entreprise ont rédigé des attestations.
00:51:12 Tous les témoignages sont accablants pour Batoul.
00:51:15 - Elle est balèze aussi.
00:51:22 - Je lui dis la vérité, que c'était une aguicheuse avec ses tenues
00:51:25 et qu'elle savait y faire auprès des gens.
00:51:27 Une fois, elle me montre un soutien-gorge en levant son couloir
00:51:30 vers l'emballage en présence de Kéria Rosig.
00:51:33 Quand j'ai demandé "Qu'est-ce que tu fais ?"
00:51:35 Elle m'a dit "Tu as déjà vu un maillot de bain ?"
00:51:38 Elle a recommencé une autre fois au certissage devant...
00:51:41 J'ai oublié, je sais pas qui c'est.
00:51:44 - Forcément, ça va être difficile pour toi.
00:51:49 Il faut t'attendre à ça.
00:51:51 Je pense que...
00:51:53 Là, on est dans une stratégie d'affrontement, de conflit,
00:51:57 donc derrière, ça va pas être facile.
00:51:59 - Oui, mais je sais bien.
00:52:01 - On va te faire passer pour une moitié de rien.
00:52:03 - Comment est-ce qu'on prouve le harcèlement sexuel ?
00:52:06 - Il y a eu une modification de la loi de version du harcèlement.
00:52:09 Parce qu'autrefois, il fallait que celui qui était prétendu harcelé
00:52:12 prouve qu'il avait pas harcelé.
00:52:14 Maintenant, il appartient à la victime de montrer,
00:52:17 de prouver, effectivement, qu'elle est victime du harcèlement.
00:52:20 Il faut que ce soit des agissements répétés, voilà,
00:52:23 qui portent atteinte à la dignité,
00:52:25 voire à la santé psychologique des salariés.
00:52:28 Donc il faut effectivement, aujourd'hui, apporter des preuves,
00:52:31 et c'est bien ça qui est compliqué.
00:52:33 - José, un ancien collègue de Batoul, vient d'arriver.
00:52:37 Lui veut témoigner en sa faveur.
00:52:39 - Voilà, je te présente José.
00:52:42 C'est le collègue qui m'a apporté plus ce cours.
00:52:46 C'est vrai que c'est très sympa de sa part.
00:52:48 - On travaillait souvent ensemble,
00:52:50 et on venait d'arriver quasi en même temps.
00:52:52 J'entendais tous les jours les mots qu'on lui reprochait à Batoul.
00:52:56 - Qu'est-ce qu'on lui disait, par exemple ?
00:52:58 - "Bah, bien que je te prenne contre le mur,
00:53:01 "t'as une belle poitrine, t'as le beau sein."
00:53:04 Quoi d'autre ?
00:53:06 Il y a tellement de mots assez salaces que...
00:53:10 - Et ça, c'était tous les jours ?
00:53:12 - Tous les jours, lui, qu'après...
00:53:14 Comme j'étais assez sourd avec elle,
00:53:17 on s'est attaqués à moi aussi.
00:53:20 J'avais des crachats sur ma chaise, sur mon bureau,
00:53:22 des bombes de peinture sur mes instruments de mesure.
00:53:25 C'était tous les jours comme ça,
00:53:27 jusqu'à ce qu'on arrive au point avec la personne qui travaillait avec moi.
00:53:32 - C'était du harcèlement sexuel ou comment vous diriez ça ?
00:53:35 - Par rapport aux mots et aux insultes,
00:53:38 il y a eu de l'harcèlement, oui.
00:53:40 Attouchement, on aurait pu dire,
00:53:43 parce que... Venir vers toi et te toucher quand même...
00:53:47 - La main, là, ou la fesse ?
00:53:49 - Te toucher.
00:53:51 - Donc il y a eu attouchement ?
00:53:54 - Oui, il y a eu attouchement.
00:53:56 - Vous avez vu ça ? - Oui.
00:53:58 - Profitant d'un plan social, José a quitté l'entreprise.
00:54:02 Le lendemain, c'est le jour de l'audience au Prud'homme.
00:54:07 Batoul retrouve Sylvain, qui est venu la soutenir dans cette épreuve.
00:54:12 - Bonjour, Sylvain.
00:54:14 - Ça va ? - Ça va.
00:54:16 - Vous vous sentez stressée ? - Un peu.
00:54:18 - Allez, on va y aller.
00:54:20 - C'est pas simple, mais il faut y aller.
00:54:22 - Est-ce que vous craignez ?
00:54:24 - Bah, déjà, je crains leurs mensonges et le regard...
00:54:28 de mes anciens patrons, tout simplement, parce que...
00:54:32 Tout simplement.
00:54:34 Je leur en veux un petit peu.
00:54:36 - Vous avez des amis, vous ?
00:54:38 - Oui, j'ai des amis.
00:54:40 Je leur en veux un petit peu.
00:54:42 Au tribunal, la partie adverse est déjà là.
00:54:50 José, l'ancien collègue de Batoul, est impressionné.
00:54:55 Il hésite à rentrer dans la salle.
00:54:57 Il faut dire que juste derrière eux, contre le mur,
00:55:03 est assise la directrice des ressources humaines de l'usine.
00:55:06 Batoul se sent de plus en plus mal.
00:55:10 - C'est pas grave.
00:55:12 - Non, mais je pense que je vais échaler encore.
00:55:15 - C'est pas grave.
00:55:17 C'est pas grave.
00:55:19 - Je trouve bien qu'ils vont arriver là, quoi, s'ils se font.
00:55:21 - Bah, écoute, c'est parti, c'est parti comme ça.
00:55:23 - Putain, je crois... Je laisserai pas le morceau, ça, c'est sûr.
00:55:26 - C'est OK. La seule qu'elle a, elle m'inspire bien.
00:55:29 Voilà. Voilà, laisse-toi bien.
00:55:31 D'accord.
00:55:33 Nous n'avons pas été autorisés à filmer l'audience.
00:55:36 Dans sa plaidoirie, l'avocat de l'employeur
00:55:39 affirme qu'il n'y a jamais eu de harcèlement.
00:55:42 L'avocat de l'employeur accuse même Batoul d'avoir harcelé ses collègues
00:56:03 et cite le témoignage d'une femme qui a travaillé avec elle.
00:56:06 Le tribunal a décidé de renvoyer le jugement à la fin de l'année.
00:56:32 À la sortie de l'audience,
00:56:34 Batoul est écoeuré par l'attitude de sa direction.
00:56:37 Nous tentons d'interroger les représentants de l'entreprise.
00:56:54 - Non, on ne souhaite pas faire de déclaration,
00:56:57 parce que vous avez assisté à l'audience,
00:56:59 vous avez pu voir à quel point c'était factuel et complexe.
00:57:02 On ne souhaite pas faire de déclaration.
00:57:05 - Putain, au jugement, peut-être.
00:57:07 - On verra, mais pour l'heure, pas de déclaration.
00:57:11 Merci.
00:57:13 Pour Batoul, le combat risque d'être long et difficile.
00:57:16 Les procédures pour harcèlement sexuel durent 4 ans en moyenne
00:57:21 et 8 fois sur 10, les victimes sont déboutées, faute de preuves.
00:57:26 Le bureau est aussi le théâtre de belles histoires.
00:57:31 Bézieux, dans la banlieue de Lille, 8 h du matin.
00:57:36 Vincent Gilbert et Céline, sa femme, s'apprêtent à partir au travail.
00:57:40 - Et t'as regardé dans son sac ? T'as fait le mois Anne-Sophie, tout ça ?
00:57:46 - J'ai fait le mois Anne-Sophie.
00:57:48 - What's the night ?
00:57:50 - Après, après.
00:57:52 - T'as vérifié ses billes pour tout ça ?
00:57:54 - Y a tout, y a les bives.
00:57:56 - Y a combien ? - 3.
00:57:58 2 cadres dynamiques, parents d'une petite fille de 3 mois.
00:58:01 En apparence, un couple ordinaire,
00:58:03 pourtant leur histoire d'amour est surprenante.
00:58:06 - C'est bon, on y va.
00:58:08 Vincent doit déjà filer, il est chef d'entreprise
00:58:11 et une journée chargée l'attend.
00:58:13 Mais il prend toujours le temps de déposer sa fille chez la nourrice.
00:58:18 - Ça, c'est les petits rituels obligatoires du matin.
00:58:22 Mais bon, ils sont pas... Ils sont pas si contraignants que ça.
00:58:27 C'est surtout une question d'habitude dès le départ.
00:58:30 Et donc là, c'est direction la nourrice.
00:58:34 Quelques minutes plus tard, c'est au tour de Céline
00:58:45 de rejoindre son bureau dans une agence de communication à Lille.
00:58:48 Sous ses airs de jeune maman bien rangée,
00:58:51 Céline est en réalité une charmeuse et un bourreau de travail.
00:58:55 Nous sommes chez Cometic,
00:59:02 une agence qui développe des sites Internet pour les entreprises.
00:59:05 C'est aussi un excellent terrain de chasse pour les célibataires.
00:59:09 Ici, une dizaine de couples se sont déjà formés.
00:59:12 C'est Vincent qui a créé cette société il y a 5 ans
00:59:15 et ouvert des antennes dans toute la France.
00:59:18 Au siège de Lille, il emploie une trentaine de salariés,
00:59:21 célibataires ou mariés.
00:59:23 Vincent tient à nous faire visiter le rez-de-chaussée
00:59:26 où doit se dérouler un entretien d'embauche pour un poste de commercial.
00:59:30 Dans la salle de réunion, le patron nous réserve une surprise.
00:59:35 Car la personne chargée du recrutement, c'est Céline.
00:59:38 - Bonjour. - Bonjour.
00:59:40 - C'est la personne chargée du recrutement.
00:59:42 C'est Céline, sa femme.
00:59:44 - Qui travaille ici aussi ?
00:59:46 - Qui travaille également ici depuis maintenant plus de...
00:59:48 - 4 ans. - Voilà, 4 ans.
00:59:50 Donc elle nous a rejoints quasi depuis l'accréation
00:59:52 puisque la société a 5 ans.
00:59:54 Donc ça fait 4 ans qu'elle est avec nous.
00:59:56 - Et la rencontre s'est passée comment, elle ?
00:59:58 - Alors... - Tu peux s'expliquer ?
01:00:00 - Lors d'un grand entretien de recrutement, simplement,
01:00:03 j'ai rencontré Vincent.
01:00:05 J'ai eu un petit coup de foudre pour le personnage.
01:00:08 - Coup de foudre pendant l'entretien d'embauche ?
01:00:10 - Exactement.
01:00:12 - Alors ça, c'est un peu particulier.
01:00:14 Qu'est-ce que vous vous êtes dit dans votre tête pendant cet entretien ?
01:00:17 - Je me suis dit... Merde, je vais me taper le patron.
01:00:20 (rires)
01:00:22 - Vous sentez que c'était possible ?
01:00:26 - Oui.
01:00:28 - Pourquoi ?
01:00:32 - Euh...
01:00:34 - Parce que j'ai confiance en vous.
01:00:37 - Et vous, non ?
01:00:39 - Non, parce que...
01:00:41 Parce que je connaissais aussi les difficultés.
01:00:43 Si demain, je rencontrais quelqu'un dans le cadre du travail,
01:00:46 d'autant plus dans la société,
01:00:48 donc forcément, j'ai pas dit au moment où j'allais ouvrir la porte,
01:00:50 "Tiens, ça va être ma femme, ça sera la femme de mes enfants."
01:00:52 Donc forcément, non, ça a pas été fait de cette manière-là,
01:00:55 même si dans tous les cas, durant l'entretien,
01:00:57 j'ai dit, "Oh, elle est sympa, elle."
01:00:59 Ça s'est arrêté, là. - Sympa ou...
01:01:01 - Sympa, ça veut dire "Elle est mignonne, elle est jolie."
01:01:04 - Qui a fait le premier pas, alors ?
01:01:06 - C'est moi.
01:01:08 - Ouais, c'est ça, ouais.
01:01:10 - Ça s'est passé comment ? - Dans un bar.
01:01:12 - Bah ouais, lors d'une soirée. - Lors d'une soirée, voilà.
01:01:15 - Qu'est-ce que vous avez fait ? Qu'est-ce que vous avez dit ?
01:01:18 - Bah, on buva un verre, on discutait et je l'embrassais, tout simplement.
01:01:22 - Direct ?
01:01:24 - Bah, ça faisait quelques jours qu'on se connaissait quand même.
01:01:26 - Et le fait que ce soit le patron, ça vous a pas...
01:01:31 - Bah, le fait que ce soit le patron, c'est vrai qu'au niveau
01:01:33 de l'intégration dans la société, c'est toujours un petit peu plus compliqué,
01:01:36 puisqu'on me voit pas véritablement comme...
01:01:40 comme commerciale ou comme directrice d'agence.
01:01:44 On me voit avant tout comme la femme du patron.
01:01:46 C'est vrai que pour mes relations avec mes différents collègues,
01:01:49 ça a pas toujours été évident, même au niveau familial,
01:01:52 pour... Dans ma famille, on considère...
01:01:55 Enfin, on considère que ce que je suis devenue, c'est grâce à Vincent,
01:01:58 par rapport au fait que c'est mon patron, et absolument pas par rapport à mes compétences.
01:02:03 - Depuis, Céline a fait ses preuves.
01:02:07 Ironie du sort, c'est elle qui est aujourd'hui chargée
01:02:10 de mener tous les entretiens d'embauche de l'agence.
01:02:13 Mais aucun risque qu'elle ne craque à nouveau.
01:02:15 Céline n'est attirée que par les patrons.
01:02:18 - Mon père était chef d'entreprise, donc voilà, peut-être que...
01:02:23 Peut-être que ça joue, et... inconsciemment.
01:02:27 - D'accord. C'est un mentor pour vous.
01:02:30 - Oui. - C'est ça ?
01:02:32 Et lui, par rapport à vous ?
01:02:35 - On va dire que je suis le patron de la vie perso.
01:02:39 Ouh là, c'est lui qui se repose sur moi.
01:02:43 Vincent nous entraîne vers le sous-sol de l'agence,
01:02:50 là où travaillent les jeunes recrues
01:02:52 et où il reste encore quelques coeurs à prendre.
01:02:55 - Alors ici, on est au studio.
01:02:58 Le studio de création de site Internet
01:03:00 et réalisation de films d'entreprise.
01:03:02 La moyenne d'âge, je pense qu'il est relativement jeune.
01:03:06 Alors on va être plus autour de 25...
01:03:08 Non, 25 ans ?
01:03:10 - 22. - 22 ?
01:03:12 Non, 22.
01:03:14 22-23 ans, voilà.
01:03:16 - C'est des célibataires ? - Quasi que des célibataires, sauf...
01:03:19 Non, enfin, non, plus beaucoup.
01:03:21 Y a Wolf qui a trouvé sa compagne ici au bureau,
01:03:23 puisqu'il travaille beaucoup, donc il avait pas le choix
01:03:25 que de trouver ici au bureau.
01:03:26 Frédéric qui est sur le point de se marier.
01:03:28 On a également des stagiaires qui sont relativement célibataires,
01:03:31 pour la plupart d'entre eux,
01:03:32 puisqu'ils participent à chacune de nos soirées,
01:03:34 donc on a compris qu'ils étaient célibataires.
01:03:36 Le fait qu'ils aient entre 25 et 30 ans
01:03:38 fait forcément qu'on a une culture d'entreprise
01:03:40 qui est très forte dans l'entreprise
01:03:42 et que cette culture d'entreprise nous amène
01:03:44 à faire souvent des soirées.
01:03:45 Et à partir du moment où on fait des soirées,
01:03:47 bon, bah, un verre, deux verres, trois verres,
01:03:49 et les liens se créent,
01:03:50 et après, la suite continue, tout simplement.
01:03:52 Principalement, c'est la raison pour laquelle
01:03:54 il y a beaucoup de couples qui se sont formés ici
01:03:56 et très peu qui se sont défaits, d'ailleurs.
01:03:58 Donc on est une bonne agence matrimoniale.
01:04:00 À la photocopieuse,
01:04:10 Vincent croise Jean-Christophe, son bras droit.
01:04:12 - Je vais vous présenter mon stagiaire.
01:04:14 - C'est votre stagiaire, non ?
01:04:18 - Non, non, c'est mon associé.
01:04:19 - Et vous ?
01:04:20 - Moi, je suis marié.
01:04:23 - Dans la boîte ou... ?
01:04:24 - Non, non. Je mélange pas, moi.
01:04:26 - C'est parce qu'il l'avait trouvé avant moi, c'est pour ça.
01:04:30 - Hein ? Bah oui.
01:04:33 Sur les traces de Vincent et Céline,
01:04:36 les informaticiens du sous-sol
01:04:37 n'ont pas tardé à draguer dans les bureaux des étages.
01:04:40 - Alors ici, c'est le service ressources humaines.
01:04:46 Donc c'est Johanna qui s'occupe principalement
01:04:49 de tout le recrutement des commerciaux,
01:04:51 de la partie technique, du service administratif, du service compta.
01:04:55 Alors cette jeune femme est en couple
01:04:56 avec la personne que je vous avais présentée tout à l'heure en bas,
01:04:59 qui s'appelle Vovgang, qui s'occupe du polycommerce.
01:05:02 Même s'il ne travaille pas dans son service,
01:05:04 l'amoureux de Johanna n'est jamais très loin.
01:05:07 Il est juste derrière elle, au fond de la cour.
01:05:09 - Le jeune homme, donc, le petit roux,
01:05:13 avec sa cravate, qui est en train de rire,
01:05:17 comme à son habitude.
01:05:18 Voilà, voilà, t'es les petits cons.
01:05:20 Tu peux entrer par la fenêtre, s'il me regarde.
01:05:23 Il est occupé.
01:05:25 Entre eux, tout a commencé il y a un an par un dépannage informatique.
01:05:29 Johanna ne savait pas se servir d'un logiciel,
01:05:32 et c'est Vov qui assurait sa formation.
01:05:34 - Au départ, quand on me formait, c'était sur un logiciel.
01:05:37 Donc je ne le connaissais pas du tout.
01:05:39 Il y avait des fois, je faisais des erreurs.
01:05:41 Et en fait, je lui ai trouvé un surnom qui était Zorro,
01:05:44 puisque du coup, il arrivait à ma rescousse quand j'avais un souci,
01:05:47 puisque ça apparaissait directement sur le site.
01:05:49 Donc je l'appelais, soit je lui envoyais un message par MSN en disant
01:05:52 "Zorro, au secours, il faut que tu viennes m'aider absolument."
01:05:56 Et donc, il y arrivait, et puis bon, c'était des moments de rire, en fait.
01:06:00 Et donc voilà, donc son petit surnom, c'était Zorro.
01:06:04 Pendant ce temps-là, Volgang et ses collègues se racontent leurs petits secrets.
01:06:09 - De quoi vous parlez quand vous êtes en trame, alors ?
01:06:12 - On parle de rien de particulier.
01:06:13 - Vous parlez pas des femmes ?
01:06:15 - Bah, il peut plus, hein.
01:06:17 - Il peut plus, j'ai le droit maintenant.
01:06:19 - C'est vrai qu'à l'époque où il était célibataire,
01:06:23 je l'avais pas connu, mais Jesse a connu l'époque où c'était un chien fou.
01:06:26 Dès qu'il y avait quelqu'un qui arrivait, c'était "Vincent, faut que tu la recrute."
01:06:30 C'est vrai que j'ai présenté le CV de Johanna à Wolf.
01:06:34 - C'est vrai ?
01:06:35 - Ah ouais, quand je y pense, je m'en souviens plus, ça.
01:06:37 - Je te l'ai dit, ça va, t'as fait de bons choix.
01:06:39 - En fait, t'as fait ta sélection...
01:06:41 - J'ai fait ma sélection.
01:06:43 - Et vous vous êtes rendu compte qu'il était avec Johanna, tout de suite, ou pas ?
01:06:47 - Un peu après, ouais.
01:06:49 En tout cas, c'était pas encore officiel.
01:06:51 Il avait des petits messages.
01:06:53 Il passait plus de temps dans son bureau qu'au sien, donc...
01:06:55 - Non, c'était pour raison professionnelle.
01:06:59 - Bien sûr.
01:07:00 - Parce que là, je vais apprendre des choses.
01:07:02 - Moi, je m'en suis pas rendu compte tout de suite.
01:07:05 Quand je suis arrivé, je savais pas.
01:07:07 Peut-être un mois, un mois et demi avant de me rendre compte.
01:07:10 C'est vrai que j'étais bien discret, en fait.
01:07:12 - Il continuait à draguer, donc moi, j'ai pas vu qu'il était en couple.
01:07:14 - Comme on m'avait dit, je la regardais avec des yeux de loup, apparemment.
01:07:17 Une de mes collègues, ouais.
01:07:20 Donc on peut dire qu'on le cachait, quand même, d'un moment.
01:07:24 Pour l'annoncer, bah, il y a un jour, on est arrivés ensemble.
01:07:28 Parce qu'en fait, avant, on venait en décalé.
01:07:30 - Ouais.
01:07:31 - Le truc que tout le monde doit faire.
01:07:33 Bah, je sais pas, mais on venait en décalé,
01:07:35 et puis au bout d'un moment, on s'est dit, bon, voyons, on vient ensemble.
01:07:37 Et c'est comme ça qu'on l'a annoncé, en fait, que tout le monde s'en est douté.
01:07:39 - Et puis c'est le jour du déménagement.
01:07:41 Donc c'est vrai que tout le monde a compris.
01:07:43 En France, comme dans cette société,
01:07:48 un tiers des couples se sont rencontrés sur le lieu de travail.
01:07:51 Open space, pôles d'entreprise, séminaires,
01:07:55 le monde professionnel favorise les rapprochements.
01:07:58 Dans les métiers de la création, jeunes et innovants,
01:08:01 il y aurait 4 fois plus d'aventures qu'ailleurs.
01:08:04 Des relations qui peuvent durer, mais à une condition,
01:08:08 bien séparer vie privée et vie professionnelle.
01:08:11 - C'est bon, c'est lui ? - Ouais.
01:08:15 Pour Vincent et Céline, ce n'est pas évident.
01:08:17 Lorsqu'ils partent déjeuner en tête à tête,
01:08:19 ils ne parlent que d'une chose, le travail.
01:08:22 - Ça, ça a été, ce matin ? - Ouais, ouais, ouais.
01:08:28 - Tu as retenu une candidate ?
01:08:30 - C'est la fille qui est sortie, derrière, là ? - Oui.
01:08:32 Difficile de faire la part des choses,
01:08:36 surtout lorsque monsieur est le patron.
01:08:38 Cela peut même créer des tensions dans leur vie de couple,
01:08:43 même si Vincent nous assure le contraire.
01:08:46 - Imaginons qu'il y ait des difficultés dans la boîte,
01:08:48 un jour, est-ce que ça rejaillit sur votre équipe ?
01:08:51 - Non, non, non, parce qu'à ce moment-là, au contraire,
01:08:56 ma femme, à ce moment-là, elle est là pour m'appuyer,
01:08:58 pour me soutenir, pour me soutenir par rapport aux difficultés
01:09:02 qu'on pourrait être amenés à rencontrer.
01:09:04 - Ça dépend. Je ne suis pas entièrement d'accord avec toi.
01:09:07 - Pourquoi ?
01:09:09 - Parce que quand je fais un entretien,
01:09:11 je me fais bien remonter les bretelles,
01:09:13 quand je rentre à la maison, je ne sais pas faire la part des choses.
01:09:17 C'est mon prospect, il rentre une heure après,
01:09:22 et parmi nous, "Salut, ça va ?"
01:09:24 Je ne sais pas faire de la part des choses.
01:09:27 - Il t'a aidé, alors, dans ce cas-là. - Oui.
01:09:29 - Pour moi, je suis fait la part des choses.
01:09:32 Je lui sers une coupe de champagne,
01:09:34 puis je lui dis "Bah, t'as passé une mauvaise journée, fais la gueule."
01:09:37 Donc...
01:09:38 - Ma chance est de la culture que moi, je n'ai pas.
01:09:41 Après le repas, Vincent et Céline rentrent tranquillement vers l'agence, en amoureux.
01:09:48 - C'est la réputation.
01:09:50 Mais à l'approche de l'entreprise, chacun reprend ses marques.
01:09:55 - Pourquoi vous lâchez la main ? - Comment ?
01:10:00 - Pourquoi vous lâchez la main ?
01:10:02 - Ah, parce que là, c'est eux, on rentre à nouveau dans le cercle du travail.
01:10:06 Donc on reprend nos positions.
01:10:09 - C'est le patron, maintenant. - Ouais, voilà, c'est le patron.
01:10:12 Des jeunes couples heureux, une ambiance détendue,
01:10:21 une agence pleine d'avenir.
01:10:23 Jusqu'ici, amour et travail font bon ménage.
01:10:28 Mais quelles seraient les conséquences d'une rupture amoureuse pour la vie professionnelle ?
01:10:33 Pour le moment, Wolfgang et Johanna filent le parfait amour
01:10:38 et n'ont surtout pas envie d'y penser.
01:10:41 - C'est tout, on va le faire sans.
01:10:43 - Imaginons qu'il y ait une rupture dans votre couple.
01:10:45 Est-ce que vous avez pensé aux conséquences ?
01:10:47 - Moi, c'est une question que je préfère pas me poser, personnellement.
01:10:49 Je le dis, non, mais c'est vrai, on sait pas vraiment comment on pourra réagir ou...
01:10:52 Après, on est bien cométiques,
01:10:54 donc il devrait pas y avoir de soucis particuliers, ça devrait pas...
01:10:57 Ça devrait pas poser de problème,
01:10:59 mais c'est vrai que ce sera quand même difficile, quoi, ça.
01:11:02 Enfin, moi, je peux pas dire l'inverse.
01:11:04 Ça, c'est clair.
01:11:06 - Non, c'est vrai qu'on sait pas.
01:11:08 En fait, c'est vrai qu'on se dit au départ que ça aurait pas d'incidence.
01:11:11 Maintenant, effectivement...
01:11:13 Effectivement...
01:11:15 À voir comment ça se passerait, en fait, en réalité,
01:11:19 puisque, bon, on a beau dire des têtes chaudes après les vivres,
01:11:22 c'est autre chose.
01:11:24 Mais...
01:11:26 Mais c'est des questions, effectivement,
01:11:28 que, pour l'instant, on se pose pas,
01:11:30 puisqu'il y a pas de questions dont... Enfin, il y a pas la... Je dirais...
01:11:33 - Pour l'instant, il y a pas la raison d'être...
01:11:35 - La raison, en fait, de se poser ce genre de questions.
01:11:37 - Mais le jour où ça viendra, ce sera...
01:11:39 - Compliqué, d'autant plus que la vie en entreprise n'a rien d'un compte de fait.
01:11:43 Vincent et Jean-Christophe, les 2 patrons, ont un objectif, faire du chiffre.
01:11:48 Pour eux, un salarié a le droit d'être amoureux d'un collègue
01:11:52 à une seule condition, qu'il soit rentable.
01:11:54 - Ouais.
01:11:56 - Moi, ce que je sais avec le recul, c'est que si je prends le cas du couple Wolf et Johanna,
01:12:01 depuis qu'ils sont ensemble, ils travaillent plus, en termes d'horaire.
01:12:04 Parce que si, par exemple, Jean-Christophe donne une urgence à Wolf en disant
01:12:08 "Écoute, il faut impérativement que tu me finisses ça ce soir",
01:12:10 et qu'il termine donc à 19h ou 19h30,
01:12:13 je sais que sa compagne va rester également bossée jusqu'à 19h ou 19h30.
01:12:17 - Puis en même temps, c'est des jeunes, ils passent tout leur temps devant leur ordi,
01:12:19 qu'ils soient ici ou chez eux, autant qu'ils soient ici.
01:12:21 Ils sont à fond dans l'entreprise dans tous les cas, puisqu'ils en parlent 24h/24.
01:12:25 Donc, pour la société, c'est bien.
01:12:28 Après, le problème, c'est le jour où ça ira plus avec une personne.
01:12:31 Si demain, j'ai un problème avec Wolfgang,
01:12:34 je sais que j'aurai un problème avec Johanna, et vice-versa.
01:12:36 - Si demain, il y a des couples qui se créent à l'intérieur de l'entreprise
01:12:40 et que ces personnes ne sauraient pas faire la part des choses,
01:12:43 effectivement, je mettrai mon veto.
01:12:47 - Qu'est-ce qui se passerait dans ce cas-là ?
01:12:49 - À ce moment-là, il y aura forcément un entretien avec explication,
01:12:52 et on verra après le retour par rapport à cet entretien.
01:12:57 Le patron est sans état d'âme.
01:13:00 Même lorsqu'il travaille avec sa femme, Vincent n'est pas très tendre.
01:13:04 - C'est pas grave, on va démarrer.
01:13:07 - Donc...
01:13:11 T'as des points spécifiques à avoir ?
01:13:13 - Non, là, j'ai juste besoin, c'est qu'on avance sur les dernières validations
01:13:17 pour qu'on puisse lancer les impressions...
01:13:19 - J'ai encore 2 visites.
01:13:21 - Pourquoi t'as encore mis... - Je sais pas pourquoi elle a fait ça.
01:13:23 - Ça, y a pas besoin, ça, en fait ? - Non.
01:13:25 Moi, déjà, le... Lille.fr, je mettrai L majuscule, mais le reste en minuscule.
01:13:30 - Ouais, si tu veux. Ouais, ouais, pas de problème, ça.
01:13:35 - Est-ce que vous pourriez licencier votre femme ?
01:13:38 - Ah oui. Oui, bah oui, oui.
01:13:41 Désolé de l'apprendre. Mais non, mais bien sûr, bien sûr que je peux la licencier.
01:13:45 Si à un moment donné, Céline ne serait pas rentable
01:13:48 ou Céline serait une charge financière alors que ça ne générait pas du chiffre,
01:13:53 forcément, je serais amené à me séparer de Céline, bien sûr.
01:13:56 - Mais ce serait pas compliqué pour vous de prendre cette décision-là ?
01:13:59 - Si, parce qu'il y a de l'affect qui se met en place,
01:14:06 mais dans tous les cas, faut que ça reste une décision juste.
01:14:08 Donc c'est la raison pour laquelle, si je serais amené à le faire,
01:14:11 je le ferais sans état d'âme.
01:14:13 - D'accord. Qu'est-ce que vous en pensez, vous, Céline, si ça arrivait ?
01:14:17 - Bah, je suis d'accord avec ce que Vincent vient de dire.
01:14:20 De toute façon, on ne sépare jamais des personnes de gaieté de coeur.
01:14:23 Maintenant, je pense qu'à l'inverse, si à un moment donné,
01:14:27 effectivement, je suis plus rentable pour la société,
01:14:30 je pense que Vincent ne m'aimerait même pas licencier.
01:14:32 C'est moi qui partirais de ma mère, donc...
01:14:34 Ce soir, c'est au tour de Céline d'aller chercher sa fille chez la nourrice.
01:14:42 (musique)
01:14:44 - On est dans la jungle, là, où vous venez.
01:14:55 Une heure plus tard, Vincent rentre à la maison.
01:14:57 - Qui est là ?
01:14:58 - Il y a un match au LOSC.
01:15:00 C'est un petit peu la misère.
01:15:02 - Ah, c'est qui ?
01:15:04 C'est qui, ma princesse ?
01:15:06 - Ca va, la poupinette ?
01:15:08 Depuis la naissance de leur fille, ils préfèrent passer leur soirée en famille.
01:15:13 - Donc c'est fini, les fiestas avec les collègues, alors ?
01:15:16 - Bah non, Vincent est allé boire un verre, ce soir.
01:15:19 Je l'avais dit.
01:15:22 - Comment vous le savez ?
01:15:24 - Parce que je le sais, parce que je le connais.
01:15:27 - Mais bon, c'est un verre, donc c'est pas...
01:15:29 En fait, il faut que je débriefe, moi, ce soir.
01:15:32 Donc forcément, je débriefe avec JC.
01:15:34 On aime bien débriefer autour d'un verre, tranquillement, et puis...
01:15:38 Ah, y a ma fille qui est en train de...
01:15:40 Arrête de parler travail !
01:15:42 - C'est celle qui nous fait arrêter de parler boulot.
01:15:45 C'est vrai.
01:15:48 - Bah oui.
01:15:49 - Et encore, c'est parce qu'elle ne parle pas.
01:15:51 Quand elle va parler, on en parlera encore moins, je pense.
01:15:53 - Non, parce qu'elle aura un petit amoureux.
01:15:55 Faudra pas la regarder.
01:15:57 Hop !
01:15:59 - Faut faire aussi de la direction, qu'elle...
01:16:03 Pour le patron, ce soir, c'est soirée biberon et cocooning.
01:16:07 Pour les jeunes de l'entreprise, c'est soirée en boîte de nuit.
01:16:14 Toutes les fins de semaine,
01:16:16 Wolf et Johanna et leurs collègues célibataires sortent ensemble après le travail.
01:16:20 Très vite, les stagiaires se mettent dans l'ambiance.
01:16:23 De l'autre côté de la boîte de nuit,
01:16:27 Wolf et Johanna en profitent pour se glisser des mots doux à l'oreille.
01:16:31 Peu à peu, ils oublient le bureau.
01:16:35 - Non, non, là, on est plus...
01:16:37 Là, on est quand même plus dans la vie privée qu'au niveau du boulot.
01:16:41 Ça, c'est une certitude.
01:16:43 Après ça, vu qu'il y a toujours des collègues qui sont encore là...
01:16:46 Bon, on évite toujours un petit peu d'avoir trop de rapprochement.
01:16:50 Mais non, là, disons qu'on peut plus se lâcher, c'est clair.
01:16:54 Il y a moins de... Il y a moins de pression.
01:17:03 Un peu plus tard dans la nuit, ils se retrouvent seuls sur la piste de danse.
01:17:07 Ils peuvent enfin se laisser rallier.
01:17:10 D'ici un mois, Wolf et Johanna doivent s'installer ensemble, un couple solide.
01:17:15 Mais au travail, les aventures sexuelles sont plus nombreuses que les romances.
01:17:28 En France, une personne sur deux avoue avoir eu des relations sexuelles avec un collègue.
01:17:34 Une fois sur quatre, les galipettes se déroulent sur le lieu de travail.
01:17:39 Bureau, parking, ascenseur, tout est permis,
01:17:43 à une seule condition, ne pas se faire prendre.
01:17:47 - Ah, mon amour !
01:17:49 Elena est une spécialiste du sexe au travail.
01:18:01 Elle a commencé à l'âge de 18 ans avec son premier job de serveuse.
01:18:06 - Quand j'étais plus jeune, mon petit ami, malheureusement, était un homme marié.
01:18:10 Et on était serveurs tous les deux dans un restaurant.
01:18:14 Sa femme était en cuisine, il y avait un grand sas pour aller de la cuisine à la salle de restauration,
01:18:21 donc avec du mot, conserver, et dans le sas.
01:18:25 - Quoi dans le sas ?
01:18:27 - On faisait l'amour dans le sas.
01:18:29 Donc avec les portes battantes, donc là, vraiment une véritable peur d'être surpris, ça oui,
01:18:35 mais encore plus excitant, et puis ça a duré un petit moment.
01:18:39 On faisait ça régulièrement.
01:18:43 - Est-ce que vous avez été surpris par sa femme ou des collègues ?
01:18:46 - Non, jamais. Jamais.
01:18:48 Ça créait quelques petits soucis sous l'effet de l'excitation.
01:18:51 On ressort complètement débraillé, ou justement, dans le sas,
01:18:57 que l'homme ressort encore en pleine érection.
01:19:00 C'est arrivé, il était obligé de se cacher en fait avec un plateau.
01:19:03 Donc oui, c'est...
01:19:06 J'estime que c'est une anecdote assez rigolote. En tout cas, moi, j'ai bien ri.
01:19:10 - Et malgré tout, ça vous a pas dissuadé ?
01:19:12 - Pas du tout. Je recommence demain.
01:19:15 Quelques années plus tard, Elena explore un nouveau terrain de jeu,
01:19:20 une entreprise de bâtiment, avec son mari, qui est son patron.
01:19:24 Dans les locaux, le couple s'en donne à coeur joie.
01:19:28 - Il m'était arrivé, quand je faisais la comptabilité, donc, pour mon mari,
01:19:34 de mettre Jupette et Porte-Jartel et qu'on réalise nos fantasmes dans notre bureau,
01:19:39 puisqu'on était les patrons. Il y a le côté interdit.
01:19:42 Côté interdit, côté... Côté où on a peur d'être surpris.
01:19:47 10 minutes avant, 20 minutes avant que les employés arrivent,
01:19:52 jeter encore les fesses posées sur le bureau et...
01:19:55 Donc voilà, ce petit côté-là, côté directeur-secrétaire.
01:19:59 Je pense que c'est un fantasme, en fait, qu'on a réalisé pendant longtemps.
01:20:02 - Votre endroit préféré, c'est lequel ?
01:20:04 - Mon endroit préféré, c'est sur le bureau. Dans ce style-là, comme ça.
01:20:08 Vous vous mettez comme ça. Comme ça.
01:20:11 Et voilà. Je suis très gênée, par contre.
01:20:15 [Rires]
01:20:17 [Musique]
01:20:22 [Musique]