Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur cette pétition lancée contre le nom de "Serge Gainsbourg" pour la future station de métro aux Lilas.
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00:00 Europains, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:07 Je suis le point sonneur des Lilas, le gars qu'on croise et qu'on ne regarde pas.
00:13 Y a pas de soleil sous la terre...
00:15 Peut-on appeler une station de métro station Serge Gainsbourg ?
00:18 A Paris, une pétition a été lancée pour empêcher qu'une future station de la ligne 11 du métro dans le quartier des Lilas porte le nom de l'artiste.
00:24 La pétition contre, je cite, un homme violent, misogyne, notoire et chanteur de l'inceste a recueilli pour le moment 4000 signatures.
00:31 Pour tout vous dire, je trouve que c'est très peu de signatures.
00:34 Nous en parlons parce que ça montre l'époque, mais en même temps, 4000 signatures, ça montre aussi l'époque avec les faibles signatures.
00:45 Y a pas de mouvement anti-Gainsbourg sur ce sujet.
00:50 Il est écrit dans cette pétition, "les violences envers les femmes et les tendances pédocriminelles voire incesteuses de Serge Gainsbourg sont pourtant de notoriété publique
01:01 et nous sommes révoltés que sa personne soit mise à l'honneur dans le métro de Paris."
01:05 Alors, les tendances incesteuses, je pense que seuls les enfants de Serge Gainsbourg pourraient répondre à cela.
01:12 Je ne veux pas parler en leur nom, mais évidemment, il les fait référence à la chanson "Limon & Ceste"
01:19 où Serge Gainsbourg chante avec Charlotte Gainsbourg et dit "l'amour que nous ne ferons jamais ensemble"
01:25 donc c'est l'exact contraire d'une relation incesteuse, "l'amour que nous ne ferons jamais ensemble est le plus beau, le plus pur, etc."
01:33 C'est ça les paroles, mais aujourd'hui effectivement, je pense que Gainsbourg ne pourrait plus chanter cette chanson.
01:40 Je sais pas si d'ailleurs notre ami Loïc va pouvoir nous faire entendre "Limon & Ceste" qui est un titre.
01:46 * Extrait de "Limon & Ceste" *
01:56 C'est sorti en 1984, Gainsbourg chante et fait chanter sa fille Charlotte, elle a alors 12 ans.
02:04 * Extrait de "Limon & Ceste" *
02:06 Et dans le clip de cette chanson, on l'entend plus malheureusement.
02:11 Tout en jeu de mots, il est torse nu, allongé sur un lit avec sa fille en tee-shirt et en culotte.
02:20 Et effectivement, déjà à l'époque, ça avait fait un peu réagir "je t'aime tant".
02:25 * Extrait de "Limon & Ceste" *
02:28 C'est toujours délicat de prendre des lunettes de 2024 pour juger 1984.
02:34 Alors avec qui sommes-nous ?
02:36 Nous sommes avec qui ? Nous sommes avec Grégory. Bonjour Grégory.
02:40 - Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:42 - Merci d'être avec nous Grégory.
02:44 Je rappelle quand même que Gainsbourg est mort, qu'il n'a jamais été mis en cause dans aucune affaire de ce type.
02:50 C'est pour ça que c'est quand même très difficile de venir accuser Serge Gainsbourg.
02:55 Même si chacun connaît, notamment la séquence avec Whitney Houston et le rapport qu'il avait eu ce soir-là,
03:03 qui était évidemment tout à fait déplacé.
03:05 - À ce moment-là, on dit souvent que c'est une autre époque, ce qui est une réalité aussi.
03:10 Tous ces sujets demandent un peu de nuance.
03:13 - Pour moi, je trouve ça scandaleux qu'on puisse empêcher qu'une station de métro s'appelle Serge Gainsbourg.
03:20 Pour moi, une station de métro peut tout à fait s'appeler Serge Gainsbourg.
03:23 Serge Gainsbourg était un grand artiste.
03:26 C'était un grand...
03:28 Alors moi, je ne suis pas en adoration de Serge Gainsbourg.
03:31 Je ne le déteste pas non plus.
03:33 Je trouve que c'était un très très grand artiste.
03:37 Alors bien sûr, c'était un provocateur.
03:39 Ça c'est sûr, c'était un provocateur.
03:40 Ce qu'il a dit à Whitney Houston lors de l'émission avec Michel Drucker, ce n'est pas bien ce qu'il a dit.
03:46 Pour moi, je trouve que ce n'est pas beau.
03:48 Mais ce n'est pas non plus hyper grave.
03:51 - À l'époque, ça avait déjà fait fortement réagir.
03:53 - Oui, ça avait fait réagir.
03:55 - À juste titre.
03:57 - À juste titre.
03:58 Parce que je vous dis, moi-même, je trouve que ce n'est pas beau ce qu'il a dit à Whitney Houston.
04:01 Mais enfin, ce n'est pas hyper grave non plus.
04:03 Au-delà de dire "Ah ben c'est un misogyne, ah ben c'est..."
04:07 Et puis même "inceste", vous l'avez dit vous-même.
04:09 La chanson, justement, c'est l'inverse.
04:11 Quand il a chanté avec sa fille, c'est l'inverse de l'inceste.
04:14 C'est quand même honteux.
04:17 De toute façon, pour moi, aujourd'hui, je parle aujourd'hui, là, 2023,
04:20 nous vivons dans une époque, pour moi, nous vivons dans une époque de débile
04:23 où on ne peut plus rien dire, plus rien faire.
04:25 Le moindre truc, ça y est.
04:27 Serge Gainsbourg est mort il y a 32 ans.
04:29 Il y a 32 ans, on aurait mis une station de métro "Serge Gainsbourg", ça passait.
04:33 C'était très bien, c'était un bel hommage.
04:35 - C'était une icône, à l'époque, quand il est mort, c'était une icône.
04:37 - C'est du long des coups, pour faire ça.
04:39 - Mais c'est vrai qu'aujourd'hui...
04:41 En fait, si on veut affiner ce que vous dites, on est dans une période morale.
04:45 - Ah oui, mais je ne trouve pas que c'est de la bonne morale.
04:49 - La morale, elle change selon les époques.
04:53 Tout est vu à l'aune d'un comportement moral et qu'on veut pur.
04:59 Donc on se considère...
05:01 Alors, parfois, il y a des choses qui sont positives.
05:04 Dans la révolution #MeToo, il y a eu des choses positives, disons-le.
05:07 Parce que la manière dont étaient traitées les femmes pendant des années,
05:10 c'est mien, aujourd'hui, qui est cette prise de conscience.
05:13 Mais peut-être reste le cas là, avec cette pétition "Serge Gainsbourg".
05:19 Peut-être, ceux qui veulent revisiter ce passé, se trompent peut-être-t-ils de cible.
05:25 On marque une pause à 12h10, et on reviendra avec cette chanson "Lemon & Zest"
05:29 pour qu'on entende bien les paroles qui font que, dans la pétition,
05:34 on parle de tendance, moi ce qui m'a choqué, tendance pédocriminelle, voire incesteuse,
05:40 de Serge Gainsbourg. Je trouve que c'est des accusations extrêmement graves,
05:43 et qu'effectivement, elles méritent pour le moins d'être mises en perspective, bien sûr.
05:49 Et de 11h à 13h, vous réagissez avec Pascal Praud sur Le Repas en composant son numéro de téléphone.
05:54 Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
05:58 Allez les enfants, une histoire est au lit.
06:02 Il était une fois, dans un pays merveilleux, le plus extraordinaire des Noëls, en Moselle.
06:07 On y chemine sur le Sentier des Lanternes, et on rencontre Saint-Nicolas et le Père Fouettard.
06:12 Ici, on souffle du verre pour en faire des boules pour le sapin.
06:15 Et là, on flâne sur les marchés de Noël pour goûter aux délices les plus gourmands.
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08:32 Europain.
08:33 Pascal Proévou.
08:34 Donc évidemment, il y a des paroles, des aissons si doux, qui peuvent aujourd'hui...
08:55 qui peuvent choquer.
08:57 Bon, Grigory, en tout cas, peut-on appeler une station de métro, Serge Gainsbourg ?
09:02 Je précise quand même...
09:03 - Ah oui, pour moi, oui.
09:04 - Ce qu'il faut bien comprendre, et nous-mêmes, on est un peu complices pour tout vous dire, puisqu'on traite ce sujet,
09:09 c'est qu'il y a aujourd'hui des actions qui ne sont faites que pour les médias.
09:13 Et cette pétition qui a été lancée, en fait, elle n'est faite que pour les médias.
09:16 Pour précisément que nous soyons en train d'en parler actuellement.
09:19 Alors pourquoi on en parle d'une certaine manière ?
09:23 Parce que finalement aussi, cette pétition a rassemblé très peu de signatures.
09:28 Il n'y a que 4 000 signatures.
09:30 Ce n'est pas non plus beaucoup.
09:31 Vous trouvez toujours 4 000 personnes pour signer ?
09:34 - C'est toujours rassurant.
09:35 C'est toujours rassurant qu'il y ait très peu de signatures.
09:38 - Maintenant, il faut avoir une position, évidemment, nuancée,
09:43 parce qu'il faut être, évidemment, vigilant, bien sûr, sur les dérives des personnalités
09:49 qui se sont conduits, parfois, n'importe comment, avec les femmes, disons-le,
09:53 qui se croyaient tout permis parce qu'il y avait de la notoriété,
09:55 parce qu'il y avait gloire, parce qu'il y avait argent, etc.
09:57 Et que c'est parfaitement inadmissible, disons-le, de se conduire comme ça.
10:02 Alors ça, c'est un point de vue moral que j'exprime là.
10:05 - Je suis tout à fait d'accord avec vous, Pascal.
10:07 C'est vrai que, je l'ai dit plusieurs fois tout à l'heure,
10:10 je n'ai pas aimé la façon dont Serge Gainsbourg a parlé à Whitney Houston.
10:15 Mais ce n'est pas non plus hyper grave.
10:17 C'est pas bien, mais c'est un provocateur.
10:20 - J'ai entendu, mais bon, il y a des provocations qu'il ne faut plus faire aujourd'hui.
10:23 Merci en tout cas, Grégory, et bonne journée où vous habitez Paris.
10:27 - Merci. Oui, tout à fait.
10:29 - Bon, écoutez, bonne journée à Paris.