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Transcription
00:00 Plus on descend vers le sud, plus la neige et la glace prennent le pouvoir.
00:05 Certains ont perdu la vie pour poser le drapeau de leur pays sur ce qui n'est finalement qu'un symbole.
00:13 Qu'est-ce qui peut bien nous attirer là-bas ?
00:16 La navigation est très difficile. Va-t-on passer ?
00:22 La fime et l'immense se confondent.
00:28 Bienvenue dans le royaume des glaces.
00:32 Faisons la route ensemble jusqu'en Antarctique.
00:34 Peut-être qu'à ton tour tu seras touché par le charme des libides du continent magnétique.
00:39 C'est votre invitation, Luc Jaquet, à ce voyage au pôle sud.
00:43 Un voyage que vous avez très souvent effectué, ce n'est pas la première.
00:46 Ça commence même à être une petite routine.
00:48 À un tel point, je me dis que je n'en ai pas marre.
00:50 Et non, je n'en ai toujours pas marre. C'est pour ça que j'en ai fait un film.
00:53 Pour la première fois, c'est vous qui parlez. Ça, ça change tout.
00:56 À qui vous vous adressez d'ailleurs dans ce film ?
00:58 Je me suis demandé si c'était à votre compagne ou à vos enfants
01:01 qui n'ont jamais vraiment très bien compris votre addiction pour l'Antarctique.
01:05 Oui, c'est exactement ça.
01:07 C'est toujours cette impossibilité de raconter ce qui nous attire là-bas.
01:11 Les mots sont toujours un peu impuissants à décrire à la fois la grandeur
01:14 et cette envie de repartir un peu éternellement, j'allais dire.
01:18 Donc voilà, j'ai essayé d'expliquer avec des mots, avec des émotions
01:21 dans ce film qui est finalement une évasion.
01:24 Et ça porte un nom d'ailleurs, cette addiction, on appelle ça l'Antarctique Bite.
01:28 C'est pas très joli quand même.
01:30 C'est les gens qui ont trouvé ça, la morsure de l'Antarctique.
01:32 Moi, je préfère ce côté magnétique.
01:34 Le film a d'ailleurs failli s'appeler "Continent magnétique".
01:36 On est vraiment attiré comme par un aimant.
01:38 Mais c'est fou ça, parce que ça paraît tellement hostile quand on voit ce film.
01:41 Alors tellement beau aussi, mais tellement hostile, tellement dur.
01:45 Ne serait-ce que le voyage, parce que là, la particularité,
01:47 c'est que vous nous montrez tout votre voyage pour y aller.
01:49 Et ne serait-ce que traverser ces mers, j'en serais totalement incapable.
01:53 C'est fort.
01:55 Non, je crois que tout le monde est capable, pour peu qu'il y ait l'envie derrière.
01:57 Je crois qu'on a cette chance de trouver un continent
02:02 où vous êtes dans des dimensions qui sont absolument hallucinantes.
02:04 Vous êtes face à des situations, des vents monstrueux,
02:08 des rencontres avec des animaux qui n'ont pas peur de vous.
02:11 C'est vrai que tout ça fait que c'est un paradoxe.
02:13 Évidemment, c'est loin, ça fait mal, on risque sa peau parfois.
02:16 Mais c'est tellement attirant.
02:17 C'est les animaux qui vous attirent le plus ?
02:19 Oui et non.
02:22 Je trouve que ces paysages infinis font beaucoup de bien.
02:25 J'aime ce sentiment de me perdre dans des monuments géologiques,
02:29 comme ça, au milieu des icebergs.
02:31 Mais évidemment, les animaux, ça change tout.
02:33 Je dois avouer quand même que j'ai eu une petite frustration en regardant votre film.
02:36 C'est de ne pas voir les couleurs.
02:38 Pourquoi avoir fait le choix d'un film en noir et blanc ?
02:41 J'ai fait ce film parce que c'est vrai que ce voyage,
02:47 c'est une dissolution vers le blanc.
02:49 Quand vous arrivez au pôle sud, vous n'avez plus rien.
02:51 L'esprit est presque perturbé, mis en vertige d'une certaine manière,
02:56 tellement vous n'avez plus de repères.
02:58 Et je crois que le cinéma, c'est des parties pris.
03:00 Et moi, je voulais aller au bout de ce parti pris,
03:01 c'est-à-dire vraiment aller vers ce blanc qui nous dépasse.
03:05 Mais vous l'avez tourné en couleur, le film ?
03:08 Non, c'était un parti pris.
03:10 Et c'est vrai que c'était aussi pour sortir un peu de la surface des choses,
03:13 arrêter de décrire.
03:14 Il y a eu beaucoup de choses de faites sur l'Antarctique.
03:16 Si vous allez sur les réseaux sociaux, il y a plein d'images.
03:18 Moi, j'avais envie qu'on aille chercher un peu plus profond la beauté des choses.
03:22 J'avais envie de partager, mais aussi dans un temps qui est différent
03:24 que le temps de la description.
03:26 Quand vous êtes là-bas, le temps devient un peu différent.
03:28 C'est un voyage aussi qui est très...
03:30 qui est visuel évidemment, mais qui est aussi très sonore.
03:33 La bande son est très importante dans ce film.
03:36 Vous lui faites écouter tous les bruits qui vous accompagnent pendant votre voyage.
03:40 L'océan, bien sûr, le bois, le bateau qui fend la glace.
03:44 Vous avez particulièrement soigné la bande son, j'ai l'impression, sur ce film.
03:47 Oui, mais c'est très narratif, le son.
03:49 C'est vraiment quelque chose que vous ramenez avec vous,
03:52 qui fait vraiment partie des souvenirs.
03:54 Vous savez, quand vous marchez sur la neige,
03:56 le bruit de vos pas sur la neige vous donne déjà une indication.
03:58 Est-ce qu'elle est très froide ? Est-ce qu'elle a gelé cette nuit ?
04:00 Est-ce qu'au contraire, elle est toute pourrie et vous risquez de passer à l'eau ?
04:03 C'est des choses qui, à force, deviennent très marquantes dans nos souvenirs.
04:07 Le voyage au pôle sud, ça sort dans une semaine.
04:11 Luc Jaquet, votre film, vous êtes avec nous jusqu'à 11h sur Europe 1.
04:14 Et dans deux minutes, on va dresser votre portrait sonore.
04:16 On revient.
04:17 9h - 11h, Thomas Hill sur Europe 1.
04:19 *sonnerie*

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