Baromètre IFOP: Sommes-nous dans une crise politique?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Pierre-Yves Martin et Frédéric Dabi, Directeur général de l’IFOP

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-12-12##
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 Avec un nouveau tableau de bord, hyphophiduciable, pour paré-mâtre chez Sud Radio, des personnalités
00:09 politiques qui suscitent un véritable remous.
00:12 La plupart des personnalités de la majorité sont en baisse.
00:15 Cependant, on remarque quand même de nouvelles figures qui émergent dans ce paysage politique
00:18 qui semble prendre de l'importance par rapport à leurs aînés.
00:21 Oui, alors parlons vrai.
00:23 Est-ce que c'est une nouvelle génération ?
00:25 Quand vous allez voir les résultats de Gabriel Attal, qui est le seul à ne pas baisser dans
00:29 la majorité de Jordan Bardella, qui gagne 6 points et 15 places pour arriver de la 21ème
00:34 place à la 6ème marche du podium, est-ce que c'est un changement de génération ?
00:38 Est-ce que le pays se droitise de plus en plus, comme le disait la question de Cécile
00:42 Secré-Paul, puisque trois des personnalités politiques qui montent sont Jordan Bardella,
00:45 Éric Zemmour ou encore Marion Maréchal ?
00:47 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:49 Est-ce qu'on est dans une crise politique ?
00:50 Et bien pour le moment, oui, pour vous, on est dans une crise politique à 93% encore.
00:57 Frédéric Daby est avec nous, directeur général de l'IFOP.
00:59 Bonsoir Frédéric.
01:00 - Bonsoir, bonsoir à tous.
01:01 - Bienvenue sur Sud Radio.
01:03 Philippe Bilger, quand vous voyez effectivement ce nouveau tableau IFOP, ça laisse penser
01:10 que la nouvelle génération grappillonne un peu de terrain.
01:12 - Oui, ma chère Cécile et Philippe, je ne suis pas persuadé que le constat puisse être
01:19 aussi net.
01:20 Quand je regarde le classement, il reste une génération d'âge mûr pour ne pas l'offenser
01:27 qui tient la route et qui est toujours là.
01:30 Alors la jeune génération qui apparaît, évidemment, elle a profité de certains événements
01:37 récents, mais est-ce que vous permettez que je pose ?
01:41 - Bien sûr.
01:42 - Mais pas forcément avec une réponse immédiate de Frédéric Daby.
01:48 Comment parvient-on Frédéric, dans les analyses qu'on fait, à distinguer dans les poussées
01:56 de certaines popularités ceux qui tiennent à une visibilité fonctionnelle considérable,
02:04 je pense par exemple à Gabriel Attal et d'autre part à des qualités intrinsèques.
02:10 - C'est une oppression ?
02:13 - Non, je rigole.
02:16 - D'autre part à des qualités...
02:18 - Le corrigan de Philippe en va en arriver.
02:23 - Frédéric, pardon, parce qu'on me reproche d'apprécier Gabriel Attal.
02:27 - Non, non, pardonnez-moi.
02:28 Frédéric Daby, sachez qu'on ne reproche pas à Philippe Bigère d'apprécier Gabriel
02:33 Attal, on le reproche d'être dans l'adulation de Gabriel Attal.
02:35 Mais je comprends la question, parce que par exemple, pourquoi Olivier Véran monte ? Est-ce
02:40 que c'est lié à ce qu'il représente ou bien à ce que c'est lié à son porte-parole
02:43 là ? C'est une vraie question.
02:45 - Je peux ajouter une question et je ne parle plus, Cécile, après.
02:50 Est-ce que ce classement, Frédéric, révèle quoi que ce soit de la crise politique dans
02:57 laquelle on se trouve de manière indubitable aujourd'hui ?
03:00 - Alors, il y a beaucoup de questions.
03:05 C'est vrai que c'est un baromètre, c'est un baromètre qui n'est pas un baromètre
03:09 anodin, les amis, parce que c'est le 20e anniversaire du baromètre, il faut faire
03:13 Paris-Duxièles pour match et Sud Radio.
03:15 Est-ce que ce baromètre raconte...
03:17 - Bon anniversaire.
03:18 - Oui, bon anniversaire à Sud Radio, à Paris-Duxièles et à Paris-Match pour leur
03:21 confiance.
03:22 Est-ce que ce baromètre raconte l'histoire politique du pays ? J'ai envie de dire oui.
03:26 Il y a encore dix ans, on avait, sous le contrôle de Françoise qui était impliquée en politique
03:31 à l'époque, on avait entre 20 et 25 personnalités qui avaient une majorité de bonnes opinions.
03:38 Il y a encore cinq ans, on n'en avait plus que huit.
03:41 Maintenant, il y en a deux et encore deux, c'est assez récent, puisque la percée de
03:45 Gabriel Attal, au-delà du petit tacle à Philippe Bilger, beaucoup de Français ne sont pas
03:53 en adulation vis-à-vis de Gabriel Attal, mais ont le sentiment qu'ils détonnent, qu'ils
03:59 se distinguent dans le champ politique.
04:01 Alors, quand on regarde le baromètre en stock, si je peux dire, oui, il y a des personnalités
04:07 de l'ancienne génération qui se classent à un niveau élevé, Edouard Philippe, François
04:11 Hollande, Rachida Dati, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy.
04:15 Quand on regarde ce baromètre en flux, c'est-à-dire sur les dernières vagues, effectivement,
04:20 il y a un saut générationnel.
04:22 Jordan Bardella n'a jamais été aussi haut et, symboliquement, ça peut alimenter les
04:27 chroniques et toute la lintalie pré-présidentielle, mais il est devant, c'est la première fois
04:32 dans une enquête IFOP, qu'il a une popularité supérieure, même si ce n'est que d'un point,
04:37 à Marine Le Pen.
04:38 Ce Gabriel Attal, pourquoi il y a cette distinction si forte ? Pourquoi c'est la seule personnalité
04:43 au cours des quatre dernières années qui a réussi à devenir majoritaire en bonnes
04:48 opinions alors qu'il est sur un terrain à l'école, vous vous rappelez de notre balise
04:52 il y a quelques semaines, où les Français ont le sentiment d'une véritable catastrophe.
04:56 C'est parce que je pense que Gabriel Attal répond aux deux grandes attentes d'un Français
05:02 et d'une Française par rapport au personnel politique.
05:05 D'abord, dresser des constats, dire les choses, ne pas être dans le déni.
05:11 Il y a le classement de PISA qui sort, qui donne des résultats mauvais pour la France.
05:15 Il fait une conférence de presse, il dit des choses.
05:17 Et deuxième grande attente qu'il prend en charge, l'idée qu'il bouge, il agit, il
05:24 transforme la baïa, le fait qu'il remet le bac au mois de juin et non plus au mois
05:29 de mars pour les élèves de première.
05:31 Il y a toute une série de choses où à tort ou à raison, est-ce que c'est une bulle,
05:35 est-ce que ça va changer, est-ce que la défiance va le toucher ou le rattraper ? Mais pour
05:39 l'instant, il y a cette parenthèse enchantée en sa faveur parce qu'il se distingue des
05:43 autres et vous avez vu, Edouard Philippe n'est plus que quatre points d'avance devant lui.
05:48 Au début de l'année, il y avait 25 points d'avance.
05:50 Gabriel Attal, Marion Maréchal et surtout Jordan Bardella, voire François Ruffin, on
05:57 est peut-être dans une nouvelle transition générationnelle.
06:00 C'est ma théorie depuis quelques temps, depuis deux ou trois mois, mais j'en avais parlé
06:04 avec vous en privé, Philippe.
06:07 Frédéric, je pense qu'on est peut-être dans une décision des Français de changer
06:11 complètement le film, c'est-à-dire que ceux dont nous parlons aujourd'hui, ils n'y seront
06:15 plus.
06:16 Je ne peux pas imaginer, moi, que Jordan Bardella, qui ferait 30% aux européennes avec de tels
06:21 sondages, laisse tranquillement Marine Le Pen concourir à la présidentielle de 2027.
06:25 C'est tout simplement impossible.
06:27 Je veux bien qu'on m'explique.
06:29 À un moment donné, c'est impossible par la nature même de ce qu'est l'élection.
06:34 Je veux bien que François Ruffin tortille et marche en crabe.
06:38 À un moment donné, est-ce qu'il tue le père Jean-Luc Mélenchon ou pas ?
06:42 Donc il y a beaucoup de choses qui dépendent de l'avenir de ces gens-là.
06:45 Est-ce que Jordan Bardella est capable de tuer la mère ? Est-ce que François Ruffin
06:50 est capable de tuer le père ? Pour le moment, je pense qu'ils n'en sont pas capables.
06:54 Et deuxième point, attention.
06:55 - Alors, est-ce qu'ils ne sont pas capables ou qu'ils ne peuvent pas le faire ?
06:58 - Je pense qu'ils n'en sont pas capables psychologiquement.
07:00 C'est très difficile de décider de déboulonner à un moment donné son mentor ou celui qui
07:05 vous a fait naître en politique.
07:06 Et puis on a peur aussi des conséquences, notamment Mélenchon et Ruffin.
07:12 Dernier point, et je vous demande votre réponse Frédéric sur cette question.
07:16 Attention à la next-gen, attention à la nouvelle génération.
07:19 Les Français vont sortir de 10 ans d'Emmanuel Macron, président immature et infantile.
07:24 Je ne pense pas qu'il soit prêt à réélire quelqu'un qui a moins de 35 ans.
07:28 - Voilà, est-ce que je me trompe ?
07:29 - Alors, c'est vrai que Françoise a raison sur un point.
07:32 On a tendance dans l'histoire de la 5e République à élire, à envoyer à l'Élysée un président
07:38 radicalement peu ou prou différent de son prédécesseur.
07:41 Mais je trouve qu'entre Emmanuel Macron qui, pour l'instant, aujourd'hui, il perd Philippe...
07:46 - 7 points, 8 points, pardon.
07:48 - Il perd 8 points.
07:49 C'est une des fausses chutes les plus fortes depuis le début du quinquennat.
07:52 Il revient à son niveau des Gilets jaunes.
07:54 Emmanuel Macron, maintenant, à tort ou à raison, est associé à l'hésitation, l'inaction,
07:59 la tergiversation.
08:00 Ce sont des représentations qui ne sont pas du tout associées à Gabriel Attal.
08:06 Dire que Attal = Macron parce qu'ils sont jeunes tous les deux, ça me paraît un peu
08:11 rapide.
08:12 - Mais je pense que les Français font de toute façon, au moment de voter, c'est la question
08:15 c'est "est-ce que j'envoie un gamin à l'Élysée ou pas ?"
08:17 Et moi, je pense que la réponse est non.
08:18 - Et vous tiens, vous seriez prêt à voter pour quelqu'un de très jeune ?
08:21 Ou vous pensez qu'il faut plutôt avoir des gens qui ont de l'expérience ?
08:25 Venez nous le dire au 0826 300 300.
08:27 Pierre-Yves Martin.
08:28 - Oui, en tout cas, c'est le pari qu'a fait François Bayrou de se dire, après cette
08:33 période effectivement de tumulte et de jeunisme, de revenir à des postures un peu plus "seniors",
08:40 de "sages" en politique entre guillemets.
08:41 Moi, j'avais une question Frédéric à vous poser.
08:43 - Oui Pierre-Yves.
08:44 - Quand on regarde le classement, est-ce qu'il y a un lien entre le niveau de classement
08:50 et l'exposition médiatique ?
08:52 Parce que quand on regarde les quelques premières personnalités, chacun a son type de communication
08:58 et d'exposition.
08:59 Est-ce qu'on peut en tirer un enseignement ?
09:01 - Non, je pense qu'il n'y a pas de corrélation automatique dans l'histoire du baromètre.
09:08 À titre d'exemple, après son départ de l'Élysée, Jacques Chirac est arrivé à
09:13 la première place pendant de très longs mois alors qu'il ne parlait plus, comme vous
09:17 le savez, dans les médias, notamment pour des raisons de santé.
09:21 Mais il y a différents types de popularités.
09:24 Il y a des popularités de papier, c'est un petit peu péjoratif de dire ça, mais
09:28 des popularités d'estime qui n'enclenchent pas une dynamique électorale.
09:32 Bernard Kouchner a été premier du baromètre, il n'a jamais gagné une élection.
09:37 Simon Veil a mieux figuré de manière électorale.
09:41 Et puis il y a des popularités clivées, mais qui sont des popularités qui sont presque
09:45 un socle électoral.
09:47 Quand on dit qu'on a une bonne opinion de Marine Le Pen, c'est qu'on n'est pas
09:50 loin de pouvoir voter pour elle.
09:52 Idem pour Éric Zemmour, qui est le plus impopulaire, mais qui a un socle non négligeable.
09:58 Un des faits majeurs également du baromètre, puisque François se parlait de la nouvelle
10:01 génération, c'est sur les six derniers mois, voire plus, l'effondrement de Jean-Luc
10:06 Mélenchon, qui après les quatre points perdus le mois dernier, a encore perdu trois points.
10:10 Et surtout, et ça c'est très fort par rapport à son ambition d'être le premier ministre
10:16 de Frédéric de Gauche, il est minoritaire à gauche.
10:18 Ça on dit donc sur cette perte de confiance qui fait que, selon moi, on ne peut pas comparer
10:23 ce qui se passe pour lui à l'affaire de 2018, la perquisition, mais une vraie perte
10:28 de confiance à gauche.
10:29 Philippe Hidgert.
10:30 Frédéric, croyez-vous à ce qu'a dit François tout à l'heure, le fait qu'il serait fatal
10:36 qu'un Jordan Bardella, à un certain moment, compte tenu de sa progression, s'opposa à
10:42 Marine Le Pen en 2027 ?
10:44 Marine Le Pen.
10:45 En fonction des résultats des européennes.
10:47 Philippe Hidgert.
10:48 Ah oui, d'accord.
10:49 Parce que moi, je crois le contraire.
10:51 Et deuxième élément, pardon de venir un petit peu dans une chapelle que j'affectionne
10:58 parce que d'aucuns la voient mort-ribonde depuis quelques années, c'est les républicains.
11:03 A votre avis, Frédéric, la médiocrité au sens étymologique du classement des responsables
11:12 républicains vient-elle de leur propre, j'allais dire, limite ou bien est-ce que c'est la conséquence
11:22 de la structure républicaine qui n'est plus perçue comme un parti courageux et entrepreneur ?
11:29 Frédéric Dhabi.
11:30 Je peux m'assurer, Philippe Hidgert qui a sa Sainte Trinité au qui-sait-qui qu'il a
11:33 dit Ciotti, Rotaio, Marlex, il y en a deux dans le top 50, le seul qui ne le soit pas
11:38 est Olivier Marlex.
11:39 Il faut changer, maintenant tu dois rajouter le 5 ouais toi, rajoute Attal.
11:42 Oui, déjà, je vais répondre rapidement.
11:46 Est-ce qu'il y aura un jour une tension, un affrontement Le Pen/Bardella ? Personne ne
11:50 peut le dire.
11:51 Rappelez-vous, il y a maintenant une trentaine d'années pour ceux qui s'en souviennent,
11:54 comme il était pour beaucoup d'observateurs impossible qu'Edouard Balladur qui devait
11:59 tout à Jacques Chirac s'opposa à lui.
12:01 On sait comment ça s'est terminé entre amis de 30 ans.
12:04 Françoise a tout à fait raison.
12:05 Ce n'est pas l'idée de nature.
12:06 Mais on n'en sait rien.
12:07 C'était quand même le même parti.
12:08 La politique procède des mêmes mécaniques partout, sous tous les cieux.
12:12 Oui, je suis d'accord.
12:13 Et puis, Françoise a raison, les élections européennes qui ont toutes les chances ou
12:18 tous les risques, ça dépend de quelle votation on se place, de voir un RN l'emporter nettement
12:22 comme en 2014 et 2019 seront, sauf dissolution, le seul scrutin national du quinquennat.
12:29 Si Jordan Bardella casse la baraque, s'il est à 29, 30, 32, s'il dépasse un score
12:35 très fort obtenu par Marine Le Pen, ça peut changer la donne.
12:38 Pour l'instant, il est dans une logique de loyauté absolument implacable.
12:44 Mais personne ne peut dire ce qui peut se passer.
12:46 Et quant aux Républicains, certains figurent bien Rachid Haddati, Laurent Boquille a un
12:51 score estimable, mais les Républicains ont moins un problème d'incarnation qu'un
12:55 problème d'espace politique.
12:57 Dans cette guerre des trois blocs, le bloc NUPES en crise, le bloc RN et le bloc central,
13:02 où se trouve LR ? Là est le problème pour les Républicains.
13:05 L'incarnation viendra après.
13:07 Merci beaucoup Frédéric David.

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