Mardi 12 décembre 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Philippe Degreze (Vice-Président Marketing, Accuray)
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00:00 Salut à tous, on va parler santé, médecine, lutte contre le cancer et radiothérapie,
00:12 ce qui est d'ailleurs déjà un élément peut-être.
00:16 C'est Philippe de Grèce qui est avec nous.
00:18 Bonjour Philippe.
00:19 Bonjour Stéphane.
00:20 Vice-président marketing d'Acurey.
00:21 Quelques mots sur Acurey, grosse boîte américaine spécialisée dans la radiothérapie.
00:26 Qu'appelez-vous grosse boîte ?
00:27 Grosse boîte, non parce que je veux dire, en fait on reçoit beaucoup, je vais te dire
00:31 la vérité Philippe, j'ai toujours un petit peu de problème avec les start-up du médical.
00:38 D'accord.
00:39 Parce que globalement je n'ai absolument aucune compétence pour évaluer leur sérieux.
00:42 Nous ne sommes pas une start-up.
00:44 Voilà, en revanche quand on est avec une grosse boîte installée depuis 30, 35 ans,
00:49 20 ans, 30 ans, dans tous les hôpitaux occidentaux, on se dit qu'on peut commencer à parler
00:55 sérieusement du truc.
00:56 Donc grosse boîte américaine.
01:00 Je regardais il y a quoi une quinzaine, une vingtaine d'hôpitaux en France qui travaillent
01:04 avec une bonne trentaine, une bonne trentaine mais à moins de ça, hôpitaux y compris
01:09 cliniques privées d'ailleurs.
01:11 Et la grande force, je crois, c'est donc ce robot qui s'appelle Cyberknife.
01:16 Bien prononcé.
01:18 Bien prononcé.
01:20 Le sujet c'est il faut une précision absolue.
01:24 Absolument.
01:25 Pendant toute la durée du traitement.
01:28 Tu nous racontes ça ?
01:29 Je vous raconte ça.
01:30 Je te raconte ça.
01:31 Le Cyberknife c'est un robot.
01:34 Et comme on les dessine quand on est enfant ou quand on est adulte.
01:37 Et c'est précis comme il faut être précis chaque fois qu'on veut peindre une voiture
01:44 ou une dose à l'intérieur d'un patient, une dose de rien.
01:47 Parce que vous appelez ça un pinceau.
01:49 C'est un pinceau.
01:50 Dans le métier.
01:51 Absolument.
01:52 C'est le rayon qu'on va envoyer sur la tumeur.
01:53 Et on délivre une dose.
01:54 Une dose de peinture ou une dose de rayon X qui vont soigner le patient.
01:58 Mais le sujet là où ça devient passionnant c'est que le patient, ce crétin de patient,
02:02 il bouge.
02:03 Il respire.
02:04 Il peut avoir des mouvements surprenants parfois.
02:07 Stéphane, il vit.
02:08 Il vit.
02:09 Donc dès lors qu'il vit, il bouge, il respire.
02:13 Il est inconfortable donc il se déplace.
02:16 Et l'énorme avantage de ce robot, c'est qu'il est capable de suivre le mouvement
02:21 du patient, mais surtout de la tumeur ou de la cible que l'on vise à l'intérieur
02:25 du patient.
02:26 Alors tu dis la suivre d'après ce que j'ai compris, c'est même en fait essayer de
02:28 l'anticiper, prévoir le mouvement du patient.
02:31 Absolument.
02:32 On bâtit des modèles et ces modèles suivent et anticipent le mouvement de la cible lors
02:39 du traitement.
02:40 Donc le patient tousse, la machine tousse et suit la cible sur laquelle elle est censée
02:46 délivrer une dose.
02:47 Et c'est vrai que toute la communication qu'on peut faire aujourd'hui en termes
02:51 médiatiques est beaucoup plus sur l'immunothérapie, beaucoup plus sur les solutions biologiques,
02:57 plutôt que radiologiques, dans la lutte contre le cancer.
02:59 Tout à fait.
03:00 Et c'est un petit peu une injustice.
03:03 Et c'est aussi pour cela que je suis sur ce plateau.
03:05 L'injustice, c'est qu'on ne traite pas le cancer avec une seule solution.
03:11 On a besoin d'une armada de solutions dont l'immunothérapie fait partie et qui a prolongé
03:18 la vie des patients et qui nécessite qu'ils soient soignés de plus en plus souvent pour
03:22 contenir la maladie.
03:23 Et dans ce scénario, en fait, la chirurgie joue un rôle, la radiothérapie joue un rôle,
03:30 l'immunothérapie joue un rôle.
03:31 Mais comme pour les antibiotiques, vous savez que lorsque vous traitez avec des antibiotiques,
03:34 il y a des résistances.
03:35 Bien sûr.
03:36 Avec tous les médicaments, il y a des résistances et l'immunothérapie a des résistances de
03:39 la même manière.
03:40 Mais il faut quand même d'autres outils pour pouvoir traiter ces patients.
03:42 Donc, il y a une raison parce que globalement, je suis ravi que tu sois sur ce plateau et
03:48 le truc me passionne, évidemment.
03:50 Mais je n'imagine pas un seul donneur d'ordre public, c'est majoritairement des donneurs
03:57 d'ordre public, se dire tout à coup.
03:59 Oh, j'ai vu cette interview sur Bismarck, c'était chouette.
04:02 Je vais me payer un Cyberknife.
04:04 Non, ça ne doit pas être comme ça.
04:06 Donc, ça veut dire que c'est aux patients, j'ai l'impression que tu as besoin de t'adresser
04:10 ou que l'entreprise éprouve le besoin de s'adresser au grand public.
04:14 Je dirais parce que la communication aux patients est quelque chose d'extrêmement réglementé
04:18 en France.
04:19 Donc, ce que je souhaite, c'est porter à l'attention du grand public.
04:22 Aujourd'hui, on fait des progrès majeurs en matière de traitement du cancer et on
04:26 fait des progrès majeurs en chirurgie.
04:29 On fait des progrès majeurs en radiothérapie.
04:31 Le Cyberknife en est une illustration et on fait des progrès majeurs avec l'industrie
04:36 pharmaceutique, avec l'immunothérapie, par exemple.
04:38 Mais on a besoin de l'ensemble des trois solutions si on veut contenir la maladie et
04:43 permettre aux patients de vivre une vie de bonne qualité.
04:47 Mais c'est quoi ? Il s'installerait une forme de défiance dans le grand public vis-à-vis
04:51 de la radiothérapie ?
04:52 Il y a toujours eu une défiance dans le grand public pour ce que l'on appelle les rayons.
04:56 Et parce que ça fait peur.
04:59 Parce que d'abord, on ne sent rien, on ne voit rien.
05:01 Lorsqu'on est traité, c'est indolore, inodore, sans saveur.
05:04 Il n'y a pas d'effet.
05:06 Et ça, et pourtant, ça a un effet, bien évidemment, puisque ça soigne et ça détruit
05:12 des cellules.
05:13 Mais néanmoins, les gens ont peur des rayons.
05:15 Alors, c'est lié à Tchernobyl, peut être.
05:17 C'est lié à des imaginaires.
05:20 Mais la radiothérapie, c'est plus sûr que de prendre l'avion.
05:22 En matière de...
05:23 Ça veut dire quoi ? C'est plus sûr que de prendre l'avion ?
05:27 L'avion, c'est sûr.
05:28 La radiothérapie, c'est encore plus sûr.
05:31 Mais il n'y a pas de rapport entre la radiothérapie et le fait de prendre l'avion.
05:35 Ça n'a pas de rapport quand on est atteint d'un cancer.
05:39 Mais au niveau des procédures de sécurité que l'on met en place.
05:42 C'est ça que tu veux dire.
05:43 L'ensemble des checklists, la mise sur le marché d'un équipement de radiothérapie,
05:49 c'est pire qu'un avion.
05:51 Et au niveau...
05:52 Après, de toute façon, le sujet, c'est les professionnels de santé.
05:55 Enfin, à un moment, je ne sais pas, heureusement d'ailleurs, mais je pense que quand tu es
05:59 face au cancer, tu as un homme, une femme qui va te soigner, à qui tu fais confiance.
06:04 Stéphane, tu fais confiance aveuglément à tout le monde.
06:07 Tu as un avis ?
06:08 C'est une sacrée question.
06:09 Tu as un avis ?
06:10 Non, mais sur le médical.
06:12 Enfin, mais ça, tu sais ça mieux que moi.
06:14 C'est-à-dire que tu vas avoir des gens qui vont douter de tout, être assez déterminés,
06:19 faire des recherches et puis tout à coup devenir comme des petits enfants.
06:22 Oui, le patient doit être acteur.
06:23 Face à la maladie, face à tout ça.
06:25 Le patient doit être acteur de sa santé.
06:27 Pour guérir, il doit être acteur de sa santé.
06:29 Il doit avoir confiance.
06:30 Il doit avoir confiance, mais il doit s'informer.
06:32 Il doit discuter avec son médecin autant qu'il en est capable.
06:37 Il doit s'informer, bien entendu, par tous les biais que l'on a aujourd'hui, tous les
06:42 moyens que l'on a aujourd'hui.
06:43 Aujourd'hui, ce plateau est un moyen de communiquer avec la population générale.
06:49 Et c'est extrêmement important que tout le monde sache à quoi on peut avoir affaire
06:55 dans sa vie d'homme, de femme, de patient.
06:57 Revenons sur la radiothérapie.
06:59 Donc, le sujet, on l'a bien compris, c'est la précision.
07:02 Vraiment, c'est ça le truc.
07:03 La précision sur la tumeur.
07:06 Je crois qu'il y a même des petits dispositifs.
07:09 J'avais reçu une start-up française, d'ailleurs, là-dessus, des petits dispositifs que tu
07:12 peux ingérer à l'intérieur du corps et qui donnent encore plus de précision et de
07:17 force au rayon.
07:18 C'est ça, je parle sur le contrôle.
07:20 Où est-ce qu'on en est en France ? Moi, je me souviens du grand plan cancer de Jacques
07:24 Chirac.
07:25 Est-ce que la France est aujourd'hui dans la course par rapport aux autres grands pays
07:29 du monde ?
07:30 Tu te souviens du plan cancer de Jacques Chirac ? C'était le premier plan cancer.
07:34 Il y en a eu depuis 2, 3, 4, 5.
07:38 Et l'objectif de ces plans cancer, c'est d'avoir des personnels formés.
07:42 En radiothérapie, on a besoin de gens qui s'occupent du patient à côté de la machine.
07:48 On a besoin de gens qui prescrivent la radiothérapie.
07:50 On a besoin de physiciens qui vérifient que la machine délivre ce que la machine doit
07:55 délivrer.
07:56 C'est-à-dire, si on lui dit tu délivres un traitement de 10 unités, elle doit délivrer
08:01 ces 10 unités.
08:02 Donc, il faut une coopération entre des professionnels de santé qui sont de diverses formations.
08:09 Et les plans cancer, l'un des rôles des plans cancer, c'est de dimensionner le dispositif
08:15 dont la France a besoin en matière de nombre de personnels, mais également en matière
08:21 de nombre d'équipements.
08:22 Mais tu ne m'as pas répondu.
08:24 On est bien placé ou on est en retard par rapport aux grands pays occidentaux ?
08:29 On est très bien placé.
08:30 On peut parler chiffres.
08:32 On peut rajouter des chiffres derrière ça.
08:34 On peut se comparer à l'Allemagne.
08:37 On délivre en France et en Allemagne, proportionnellement à la population, 80 millions versus 65 millions.
08:44 Donc, on délivre un nombre proportionnel de radiothérapies.
08:47 Si on se compare à l'Angleterre, on délivre deux fois plus de radiothérapies en France
08:50 qu'en Angleterre.
08:51 Oui, mais on les délivre.
08:52 Moi, ce qui m'intéresse, c'est est-ce qu'on guérit ou pas ?
08:55 On les délivre avec des équipements de haute précision.
08:58 La France a été un des pays qui s'est équipé le plus tôt en Europe avec l'Italie d'équipements
09:05 de type Cyberknife ou Tomothérapie, qui sont nos deux marques.
09:08 L'un est un robot, l'autre est un scanner qui traite.
09:11 On est en France bien placé en matière de nombre d'équipements par rapport à la population
09:18 et on est en France bien placé en matière de nombre de radiothérapies délivrées.
09:23 On est bien placé en dispositif de radiothérapie parce que One Size Fits All, on est en France,
09:29 on va dire le t-shirt de la même taille pour tout le monde.
09:32 Non, il faut dans un département de radiothérapie des équipements qui permettent de traiter
09:38 tous les cas.
09:39 Et l'humain est complexe.
09:40 Donc, il faut s'adapter à tous les humains.
09:42 Bien, merci pour tout ça Philippe, Philippe de Grèce qui nous accompagnait, Acuray,
09:49 son robot Cyberknife et notre dispositif qui s'appelle ?
09:53 Tomothérapie, un scanner qui traite.
09:56 Acuray qui nous accompagnait, à très bientôt sur Bsmart.
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