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« Au bonheur des livres » a cette semaine des parfums de série noire, en accueillant deux fortes personnalités, à la fois dirigeants de média et hommes de plume. Guillaume Durand reçoit ainsi le journaliste et patron de Radio Classique, Hervé Gattegno, pour son enquête sur « l’affaire Markovic », Un cadavre sur la route de l’Élysée (Flammarion), et l’ancien directeur des programmes de RTL, Jacques Expert, pour son tout nouveau roman policier, Le grand test (Calmann-Lévy).

Dans les deux cas, c’est un cadavre qui fait mystère. Celui de Stevan Markovic, pour l’une des affaires politico-criminelles les plus troubles de la fin de l’époque gaullienne, qui voit se croiser Alain Delon, Claude Pompidou, des stars et des caïds, et dont Hervé Gattegno rouvre le dossier dans une sorte de thriller documentaire passionnant.
Celui de Sergio Destrebecq, personnage de patron et potentat local imaginé par Jacques Expert, qu’on retrouve assassiné au début d’un récit qui va nous mener de piste en piste à la recherche d’un coupable.

Dans un cas, la complexité d’une affaire réelle follement romanesque ; dans l’autre, la fiction parfaitement huilée d’une énigme hyper-réaliste. Nos deux invités auront alors à cœur d’expliquer ce que sont pour eux les ressorts d’un crime, et comment on peut essayer, en écrivant, de tracer une voie vers la vérité ... Autant dire qu’ils ont beaucoup à raconter !
Année de Production : 2023

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Transcription
00:00 [Musique]
00:17 – Bonjour, merci de votre fidélité,
00:19 je voulais vous signaler cette phrase de Raymond Chandler,
00:22 puisque nous allons parler de Polar, de Polar inventé, de Polar réel,
00:26 vous savez que Raymond Chandler, c'est l'auteur américain du "Grand Sommeil",
00:29 un des plus grands auteurs de Polar du XXe siècle,
00:32 "Les cadavres sont plus lourds que les cœurs brisés",
00:34 écrit-il justement dans le "Grand Sommeil",
00:36 nous allons tout à l'heure parler dans la troisième partie justement
00:39 de l'importance du Polar dans la littérature
00:41 et de l'importance du réel aussi dans la littérature,
00:44 nous sommes avec deux patrons de rédaction,
00:46 Jacques Expert qui a dirigé à peu près toutes les entreprises
00:49 que Herbie Gattegno n'a pas dirigées et l'inverse,
00:53 puisqu'il s'agit de M6, de RTL, de Paris Match, du Journal du Dimanche,
00:58 maintenant de Radio Classique pour Hervé,
01:00 et Jacques Jean Passe, puisque vous avez été aussi enquêteur,
01:04 grand reporter à France Inter, et que vous étiez spécialiste d'effets divers.
01:07 Jacques publie "Le Grand Test", c'est un Polar qui est publié chez Calman Levy,
01:13 c'est loin d'être son premier livre,
01:15 il a été édité par Sonatine, le grand éditeur de Polar,
01:17 pendant très très longtemps, et nous allons parler donc de cette affaire
01:20 qui se passe dans un petit village, ou plutôt une petite commune de Sologne,
01:24 qui s'appelle Savène, et qui met au prix justement un trio qui est impliqué dans un crime,
01:31 on le sait depuis le début, c'est là la force d'Expert,
01:34 mais qui attend le verdict de la gendarmerie,
01:36 et ce verdict va passer par un grand test.
01:38 Avec Herbie Gattegno, et Herbie c'est un cadavre sur la route de l'Elysée,
01:41 les derniers secrets de l'affaire Markovitch,
01:43 c'est une enquête qui est publiée aux éditions Flammarion,
01:47 mais c'est d'une certaine manière, comment peut-on dire,
01:50 le déboussaillage de tout ce qui reste de l'enquête policière,
01:55 des dossiers notamment de ceux qu'avait Roland Dumas,
01:58 que vous avez rencontrés, puisqu'il représentait les partis civils,
02:01 et qui représentait donc Markovitch, qui a été assassiné en 68,
02:05 on va y venir dans un instant, ça nous permettra de parler de l'ensemble des affaires
02:09 qui ont secoué la Ve République dans la troisième partie de l'émission.
02:12 Je commence donc avec le camarade Expert,
02:15 je le disais Jacques, vous n'en êtes pas à votre premier livre,
02:19 celui-là se passe dans une petite commune qui s'appelle Savène,
02:23 on est en Sologne, il y a 2000 habitants,
02:26 et voici que disparaît un peu le personnage, le potentat local,
02:30 qui est l'adjoint au maire, mais qui a une grande entreprise
02:33 qui consiste à découper des volailles,
02:36 et un beau jour on le retrouve mort, grillé, dans une grange,
02:40 qui est atteinante à sa maison.
02:42 C'est un personnage qui est à la fois aimé et détesté par la communauté de ce village,
02:47 qui a un fils germain, qui fait donc plus ou moins du trafic de drogue,
02:53 et donc puisqu'on ne trouve pas le coupable de cette affaire,
02:57 le gendarme qui va diriger l'enquête décide de faire un grand test,
03:01 ce qui d'ailleurs a lieu dans des affaires classiques qu'on a connues ces derniers temps,
03:05 et que vous connaissez, c'était l'affaire Eftel Mouzain, etc.
03:08 – C'est même dans l'affaire Villemin que j'ai suivi,
03:10 ils ont fait un grand test de sur-écriture,
03:14 là c'est un grand test sur une empreinte digitale,
03:17 qu'on a trouvé sur ce qu'on considère être l'arme du crime,
03:20 celle qui a servi à assommer le notable dont vous parliez tout à l'heure.
03:26 – Il y a une empreinte, c'est plutôt votre héros négatif,
03:29 mais en tout cas c'est ce personnage que vous avez inventé.
03:32 Vous avez un goût justement pour cette France qui est un peu la France des gilets jaunes,
03:36 et pour les personnalités, ce sont des petits lieux,
03:39 on sent qu'il y a chez vous ce goût un peu à la Simenon,
03:44 d'aller fouiller des personnalités qui sont des endroits classiques de la France récite.
03:49 – Alors vous citez Simenon qui est mon auteur de Polar Favori,
03:53 c'est le meilleur compliment, le meilleur parallèle qu'on puisse me faire.
03:57 Alors si vous voulez, ce qui m'intéresse au-delà du fait divers,
04:02 c'est les individus dans leur complexité.
04:05 – Et là un trio.
04:06 – Et c'est ça qui m'intéresse,
04:07 c'est-à-dire vous savez, vous, moi, Hervé, on n'est pas monolithique,
04:13 on a des failles, des cassures, etc.
04:15 Et moi c'est ça qui m'intéresse, d'ailleurs quand j'étais journaliste,
04:19 c'est toujours ce qui m'intéressait quand je suivais des affaires des faits divers,
04:23 quand j'ai suivi même des événements internationaux,
04:26 j'ai toujours raconté ces événements à travers ce qu'il y avait dans la tête des gens.
04:32 Ce qu'il y a dans la tête, dans votre tête, je suis désolé, ça m'intéresse.
04:36 – Voici la phrase clé de cette affaire,
04:38 "tant que leur trio faisait corps, ils tenaient".
04:40 Maintenant Alexandre est cuisiné par les flics,
04:42 Alexandre est un type extrêmement brillant, ce sont un trio de jeunes,
04:46 il y a Virginia, donc, et il y en a un troisième qui s'appelle Maxence,
04:50 et ils ont un quatrième personnage qui s'appelle Anatole,
04:54 qui est un peu, disons, celui qu'on pourrait qualifier,
04:57 si on était romantique, de désaxé de la bande.
05:00 Mais ces trois-là, et c'est comme ça que vous avez construit le livre,
05:03 ils savent depuis le début qu'ils sont impliqués dans cette affaire,
05:06 et ils voient la mécanique de la gendarmerie procédée par l'enquête,
05:10 et ils veulent savoir, et c'est toute la tension qui construit le livre,
05:13 s'ils vont échapper à la gendarmerie, incarnée par Duquesne,
05:19 et incarnée par le juge Gial,
05:21 ou s'ils vont au contraire plonger dans toute l'affaire.
05:25 – Voilà, alors ce livre que vous lisez s'appelle "Le Grand Est",
05:28 c'est un grand est, donc à l'échelle de village,
05:31 pour savoir qui a déposé son enfant digital,
05:33 c'est un grand est sur cette amitié solide qui date de 20 ans,
05:37 depuis l'enfance. – Des trois.
05:38 – Des trois, et c'est aussi un test entre une amitié,
05:42 entre un juge et le gendarme qui dirige l'enquête.
05:45 Donc, si vous voulez, il y a trois tiroirs, une enquête, trois amis.
05:50 – Parce que le juge peut à tout moment le désaisir
05:52 si le grand est n'aboutit à rien du tout.
05:55 Et c'est là où justement le livre est malin et plein de retournements,
06:01 c'est qu'à l'évidence, au départ, on a l'impression
06:04 que Jacques vous donne la solution,
06:06 puisqu'un personnage est arrêté, puis il est relâché.
06:08 Puis après, c'est Alexandre qui est extraordinairement suspecté,
06:12 et lui-même sait qu'il est plus ou moins coupable.
06:15 Mais entre plus et moins, il y a une énorme différence,
06:18 il y a une histoire d'amour entre Virginia et Maxence.
06:21 Et puis, il y a tout un village, il y a un café de la mairie,
06:23 il y a un maire, il y a le père de Virginia,
06:26 il y a un journaliste qui n'est pas très bon pour notre profession,
06:29 qui est vraiment un ringard total et qui avale absolument tout
06:31 ce qu'on veut lui faire raconter.
06:33 On sent le VQ chez vous, Jacques.
06:36 – J'ai d'ailleurs été interrogé cette semaine par le correspondant local.
06:39 Parce que j'y vais samedi dans un village du coin,
06:43 et le correspondant, qui n'est pas celui du livre,
06:46 m'a interrogé cette semaine.
06:48 Il m'a dit "j'espère que je ne ressemble pas à celui qui est dans le roman".
06:50 – Alors comment vous avez eu l'idée,
06:52 parce que vous avez publié une quinzaine de livres,
06:55 comment vous avez eu l'idée justement de mettre en avant comme mécanique
06:58 cette histoire du Grand Est ?
06:59 En fait, on a un village, il y a le Grand Est qui arrive,
07:02 et forcément tout le village se demande qui a déposé les empreintes.
07:06 En sachant que, évidemment, dans la mécanique perverse
07:09 de ce garçon qui s'appelle expert, ne croyez pas que ce qui apparaît
07:13 comme l'évidence est la réalité qui va vous décrire.
07:16 – Oui, chacun de mes livres a un point de départ
07:23 qui fait gerber une idée dans ma tête.
07:25 Là, j'ai dû lire dans un journal qu'il y avait un Grand Est
07:29 dans une ville autour de l'ADN, on faisait passer tout le monde à l'ADN,
07:33 parce qu'on a trouvé l'ADN sur une arme du crime.
07:35 Là, pourquoi j'ai pris l'empreinte digitale,
07:38 c'est que comme il y a deux garçons et une fille,
07:41 il fallait que ce soit...
07:42 Parce que l'ADN féminin est différent de l'ADN masculin,
07:46 donc ça aurait immédiatement écarté la jeune fille des criminels potentiels.
07:51 Donc j'ai choisi l'empreinte digitale,
07:53 et c'est vrai que l'un des suspens du livre,
07:57 c'est de se demander lequel des trois a scéné le coup mortel sur ce notable,
08:03 et je dirais aussi le suspens,
08:06 c'est est-ce que leur amitié solide, profonde,
08:10 qui a 20 ans, plus de 20 ans d'âge,
08:12 est-ce qu'elle va résister à ça ?
08:14 – Elle ne résiste pas à ça.
08:16 – Non, parce que vous savez, on dit souvent
08:19 que l'amitié est plus forte que l'amour, qu'elle résiste à tout,
08:22 ça, j'y crois pas.
08:23 Je crois que quand on est confronté à une situation dramatique,
08:28 où on risque soi-même sa vie,
08:30 peut-être que l'amitié expose à ce moment-là,
08:31 et malgré les promesses qu'on peut se faire.
08:33 – Ce qui est intéressant, comme autre aspect du suspens,
08:36 je le disais tout à l'heure, c'est que Hervé connaît ça aussi,
08:39 dans les rapports des enquêtes, puisqu'il s'agit d'une enquête,
08:42 et c'est pareil d'ailleurs dans le livre sur Markovitch,
08:46 il y a toujours la personnalité du juge et des enquêteurs,
08:48 et le juge est toujours, si l'enquête n'avance pas,
08:53 dans le choix possible de se transférer de la gendarmerie ou SRPJ,
08:56 et il y a évidemment sur Duquesne cette pression totale,
08:58 c'est-à-dire que même s'il arrive presque à la solution,
09:02 il n'a pas la solution, et la hiérarchie judiciaire va dire
09:04 "bon, maintenant c'est terminé, tu es désaisi,
09:07 c'est exactement ce qui se passe dans cette affaire".
09:10 Là où Experts, je vous le disais tout à l'heure,
09:12 est évidemment un grand pervers,
09:13 mais un pervers extrêmement fréquentable,
09:16 c'est que vous n'avez la solution qu'au chapitre 98,
09:21 donc vous êtes tenu pendant 97 chapitres par un suspense
09:25 qui est formidablement réussi.
09:26 Vous avez écrit, je le disais, beaucoup de livres,
09:30 tout à l'heure on évoquait, Jacques, des personnalités,
09:33 on va voir grâce à nos amis réalisateurs
09:35 quelques citations de gens qui ont un rapport justement
09:38 avec l'univers du polar, comme Paul Hofner ou Agatha Christie,
09:42 vous étisiez tout à l'heure votre grand goût de Simnon,
09:46 mais ce n'est pas le seul, j'aimerais bien qu'on nous les montre justement,
09:49 ces citations de Paul Hofner et d'Agatha Christie.
09:52 Alors par exemple, Paul Hofner, grand auteur américain,
09:56 qui n'est pas un grand spécialiste du polar,
09:58 dans un bon roman policier, rien n'est perdu,
10:01 il n'y a pas de phrase ni de beau qui ne soit pas significatif.
10:05 Et là, nous sommes dans le cadre de la littérature,
10:07 justement, comment ça s'écrit un bon polar ?
10:11 - Je me demande, je n'ai pas vraiment la réponse.
10:15 Moi, j'ai une façon très personnelle d'écrire,
10:18 c'est-à-dire par exemple sur "Le Grand Est",
10:20 je suis parti d'un pitch très simple,
10:22 trois amis confrontés à cette épreuve,
10:25 et à partir de là, je pars à l'aventure,
10:27 je ne fais pas de plan et je ne connais pas la fin,
10:29 c'est-à-dire la fin dont vous parlez, qui arrive au chapitre 98,
10:34 ce n'est pas au chapitre 98 qu'on la trouve,
10:36 elle s'impose petit à petit,
10:37 mais je ne l'avais pas au départ du livre.
10:39 C'est comme ça, et dans tous mes romans, j'en ai fait 14 polars,
10:43 le 14e, celui-là,
10:44 dans tous, je suis incapable d'écrire en plan,
10:47 et dans aucun, je ne connais la fin.
10:48 - Nous passons à Hervé,
10:49 nous allons continuer notre conversation avec Jacques.
10:52 Alors là, on est dans un…
10:53 parce que "La Mort" est un roman, mais là, il s'agit d'une mort réelle,
10:55 il ne s'agit pas simplement d'un potentat local dans un petit village,
10:59 il s'agit de Stéphane Markovitch, qui est un yougoslave,
11:02 playboy, donc, qui est l'homme à tout faire d'Alain Delon.
11:06 Dans l'histoire de Markovitch, je reprends mes notes,
11:08 parce que c'est important,
11:09 il faut le savoir, donc il disparaît le 22 septembre 68,
11:14 et donc, on découvre son cadavre le 1er octobre 68,
11:19 dans une espèce de couverture,
11:23 et le tout dans une décharge qui est du côté d'Elancourt.
11:26 Donc, tout le monde le sait, cette affaire, c'est une enquête criminelle,
11:28 et une affaire politique, car elle va toucher Georges Pompidou.
11:31 Mais commençons par cette enquête criminelle qui est invraisemblable,
11:35 puisqu'elle va durer, tenez-vous bien, de 68 à 76.
11:40 Comment ça se fait que ça ait duré si longtemps ?
11:42 - Alors, en réalité, la procédure a duré de 68 à 76,
11:46 - C'est énorme !
11:47 - Oui, c'est très long, à l'échelle du travail ordinaire de la justice
11:52 dans les affaires criminelles, malheureusement, en France,
11:54 c'est finalement assez proche de la moyenne,
11:56 mais surtout, dans cette affaire, ce qui est fascinant,
11:58 c'est que de 68 à fin 69, il y a un travail policier et judiciaire intense,
12:04 tout est fait pour essayer de trouver la solution.
12:07 Après l'élection de Georges Pompidou à la présidence de la République,
12:10 finalement, cette affaire passe en quelque sorte en dessous de la pile,
12:14 il va même y avoir des pressions, je le raconte dans mon livre,
12:17 pour que la justice n'aboutisse pas au résultat,
12:21 et puis finalement, l'affaire va dormir, prendre la poussière pendant des années,
12:25 et 76, c'est vraiment l'aboutissement procédural,
12:28 c'est-à-dire la dernière décision de la Cour de cassation,
12:31 qui finalement acte le fiasco judiciaire,
12:34 puisque personne n'a été condamné pour le meurtre de Stéphane Markovitch.
12:39 - Alors, Marc-Anthony est, entre guillemets,
12:42 peut-être au conditionnel l'homme qui a procédé,
12:46 ou fait procéder à l'exécution de Markovitch,
12:50 on pense que peut-être Alain Delon
12:53 est à l'origine de cette volonté de disparition,
12:56 mais tout ça n'est absolument pas prouvé,
12:58 même quand vous avez déclassifié tous les dossiers et tout lu.
13:01 Il faut savoir que Delon, à 33 ans,
13:03 quand il est interrogé pour la première fois par la police,
13:06 et c'est là où le personnage est inouï,
13:08 d'une certaine manière, c'est-à-dire qu'à la fois vous le suspectez,
13:10 mais vous lui rendez hommage,
13:11 c'est l'homme qui a quand même déjà tourné à 33 ans,
13:13 "Plein soleil", "Le guépard", "Le samouraï", "Rocco et ses frères",
13:16 enfin, c'est la superstar du cinéma européen avec plusieurs séjours,
13:20 donc en Californie,
13:22 et quand il était interrogé en plein tournage de l'épicide,
13:25 il est de marbre,
13:27 c'est-à-dire que c'est le samouraï,
13:28 il a été interrogé 15 fois par la police,
13:31 et à aucun moment, il n'a donné pratiquement pas le sentiment de craquer.
13:38 - Oui, il est indéchiffrable, en fait, on ne sait pas,
13:41 probablement parce que c'est un immense acteur,
13:43 on ne sait pas quand c'est Alain Delon, personnage de fiction,
13:47 ou quand c'est Alain Delon, personnage réel, qui s'exprime,
13:50 et les policiers sont totalement désarçonnés face à lui.
13:53 Il est vrai qu'il est donc interrogé pour la première fois
13:56 pendant le tournage de la piscine,
13:58 quelques jours après la découverte du corps de Markovitch.
14:00 - Parce que Markovitch, je le répète,
14:03 pour qu'on soit concret pour ceux qui ont oublié cette histoire
14:05 de la fin des années 60, qui est devenue un scandale politique,
14:08 Markovitch, c'est son homme à tout faire.
14:09 - C'est son homme à tout faire, son ami, il habite chez lui.
14:12 - Il habite chez lui, à Venue de Messines, dans un hôtel particulier.
14:16 Il est au passage aussi l'amant de sa femme, Nathalie Delon,
14:19 parce que leur couple, Badelaine, d'ailleurs Delon, le reconnaît,
14:22 elle le reconnaît aussi,
14:24 donc de ce point de vue-là, tout est, je ne dis pas normal,
14:28 mais en tout cas, tout est assumé pendant la procédure.
14:31 - Assumé et même banalisé par Delon,
14:35 et au fond, ce qu'on voit bien dans les auditions d'Alain Delon
14:39 par la police et par la justice,
14:41 c'est qu'au fond, il reste entièrement impassible,
14:44 quoi qu'on lui oppose, quelle que soit la question qu'on lui pose,
14:48 il reste impassible, il met tout à distance.
14:51 J'ajoutais que quand il est interrogé pendant le tournage de la piscine,
14:56 il vient trois jours auparavant de tourner la scène dans le film,
15:01 dans laquelle il est interrogé lui-même par un inspecteur de police
15:05 qui a l'air, dès le début, de comprendre que c'est lui le coupable,
15:08 et donc il y a un petit jeu du chat et de la souris
15:10 pour ceux qui ont vu le film.
15:11 Dans la réalité, ça ressemble énormément à ça,
15:14 sauf que la police n'a pas de raison de le soupçonner d'emblée,
15:17 mais d'emblée, Delon installe une ambiance particulière
15:21 et se montre, au fond, en permanence inaccessible.
15:26 La police n'arrive jamais à comprendre où il va
15:29 et pourquoi il dit ce qu'il dit.
15:30 - Grande thèse d'Hervé, il n'a jamais tout dit concernant Delon.
15:34 Après, il faut essayer de comprendre les raisons
15:36 pour lesquelles, évidemment, ce cadavre...
15:40 Alors, vous allez découvrir l'état du cadavre de Markovitch
15:44 grâce à la phrase qui va apparaître et à la réalisation.
15:47 "Le crâne de l'inconnu a été défoncé, le cerveau réduit en bouillie,
15:51 son viésage porte des marques de coups et des plaies,
15:53 la mâchoire est à moitié arrachée."
15:56 Donc, le tout dans une sorte de couverture.
16:00 Les enquêteurs du SRPJ de Versailles vont mettre deux ans
16:03 pour radiographer tous les gens qui ont acheté le même sort de tissu
16:07 et il y aura cinq personnes qui ne pourront pas expliquer
16:10 ou donner des explications valables pour les flics.
16:13 C'est Marc-Anthony parmi les cinq,
16:15 d'où le fait qu'il soit le suspect numéro un.
16:19 – C'est une enquête qui aurait intéressé Jacques Expert
16:21 parce que c'est vraiment une enquête criminelle formidable.
16:25 – Arrivons-en au fond.
16:27 Markovitch, il y a plusieurs solutions.
16:30 Est-ce qu'il est mort parce qu'il faisait chanter Delon ?
16:32 Si c'est très possible, parce que cette situation,
16:35 vous la décrivez, il est très mal à l'aise dans ses hôtels particuliers,
16:38 il en a marre d'être la doublure, il en a marre de ne pas profiter.
16:42 Il devient jaloux de son ami, de son bienfaiteur
16:46 et dans un processus psychologique finalement assez classique,
16:49 il se met à lui en vouloir et il devient même vindicatif envers lui.
16:53 Dans les jours qui précèdent sa mort, il raconte à beaucoup de ses amis
16:56 qu'il a l'intention de s'en prendre à Delon,
16:58 soit de le voler, soit de le faire enlever,
17:02 soit de le compromettre par le chantage.
17:05 Et en effet, il envoie des lettres à son frère en Yougoslavie
17:09 pour lui dire que s'il lui arrive malheur, ce qui montre qu'il a peur,
17:13 et il a raison d'avoir peur, s'il lui arrive malheur,
17:15 il faudra s'adresser à Marc-Anthony,
17:18 gangster ami d'Alain Delon et à Alain Delon lui.
17:20 - C'est la deuxième piste, c'est-à-dire est-ce que Marc-Anthony
17:24 aurait pu faire disparaître Markovitch
17:27 parce qu'il a des relations lui aussi avec Markovitch,
17:30 des petits braquages, du trafic.
17:31 Alors Marc-Anthony, quel est son rôle là-dedans ?
17:35 En dehors du fait qu'il ait été suspect numéro un,
17:37 ne serait-ce que parce qu'il a eu une maison
17:39 à une trentaine de minutes ou une trentaine de kilomètres
17:41 de la décharge déjà en cours ?
17:43 - Alors Marc-Anthony, c'est un gangster,
17:45 c'est une figure du milieu à l'époque
17:47 qui s'est toujours débrouillé pour échapper
17:50 aux choses les plus graves qu'on lui reprochait.
17:52 Il a eu des petites condamnations,
17:53 mais donc la police le considère comme un très grand personnage du milieu.
17:57 Et donc quand elle tombe sur lui, elle est au fond convaincue
17:59 dès le départ qu'il a quelque chose à voir avec ce crime.
18:03 Dans ce crime, il est évident qu'il y a la proximité
18:06 entre Marc-Anthony et Delon qui joue.
18:09 Marc-Anthony peut être celui qui rend des services à Delon.
18:13 Il peut aussi être celui qui protège Delon dans certaines circonstances.
18:17 Je raconte dans mon livre que parfois Delon est menacé par le milieu,
18:22 notamment pour les films qu'il fait.
18:24 Et puis, il y a aussi un autre ingrédient,
18:26 c'est que Marc-Anthony a une proximité avec la politique.
18:30 Marc-Anthony, c'est un homme qui est lié au réseau du SAC.
18:33 - Il a été dans la Résistance.
18:35 - Il a fait une petite Résistance,
18:37 mais il est considéré comme blessé de guerre.
18:41 Il utilise faussement la qualité de résistant
18:45 et de décorer ce qui va être découvert par la justice pendant l'enquête.
18:50 Mais donc, son réseau politique est probablement important aussi.
18:53 Et Georges Pompidou, lorsque la rumeur va venir mettre en cause son couple
18:58 dans cette affaire, Pompidou va assez vite soupçonner que c'est une diversion
19:02 et qu'on essaie d'éloigner la police et la justice de la vraie piste,
19:06 autrement dit, de la piste Marc-Anthony.
19:08 Sur la base de mon enquête, je crois que Pompidou n'avait pas tort
19:11 quand il faisait cette confidence à Jacques Focard,
19:13 l'éminence grise du général de Gaulle.
19:15 - Alors, ce qui est extraordinaire dans cette enquête,
19:18 et on l'a un peu oublié et on aborde la troisième partie
19:21 que nous allons évidemment tenir avec à la fois Jacques et avec Hervé,
19:27 c'est de l'importance de ceux qu'on appelait d'une manière un peu péjorative
19:30 les Hugos dans la vie mondaine et dans la vie des truands de l'époque.
19:35 Ils sont partout dans l'entourage de Delon.
19:37 Puis surtout, puisque c'est là que nous arrivons à la politique,
19:39 vous avez connu cette période, Jacques, en prison, un dénommé Arcoff
19:44 qui fait exploser l'affaire dans l'autre dimension que la dimension politique,
19:49 en disant et en témoignant devant la police.
19:52 Et ça arrive évidemment à l'Élysée, au ministère de l'Intérieur,
19:57 en disant que Markovitch se promenait dans les parties fines
20:00 du côté de Montfort-la-Maurie avec un appareil
20:03 et qu'il avait évidemment photographié tout le monde,
20:06 dont la femme d'un ancien ministre, en clair, madame Georges Pompidou.
20:12 Et c'est là qu'évidemment l'enquête criminelle bascule totalement.
20:15 - Oui, c'est là qu'on passe du thriller policier au thriller politique.
20:20 Et au fond, moi, c'est ce qui m'a toujours intéressé dans cette affaire.
20:23 Intuitivement, j'étais convaincu,
20:25 ayant lu toutes les biographies de Georges Pompidou
20:27 et tous les livres sur cette époque...
20:28 - Qui donc est congédié par De Gaulle.
20:30 - ...qu'il fallait rapprocher la chronologie policière
20:32 de la chronologie politique et non pas les éloigner pour comprendre l'affaire.
20:36 Et donc, effectivement, Pompidou, fin 68, a été limogé par De Gaulle
20:40 à la suite des événements de mai 68.
20:42 Il attend un jour de pouvoir lui succéder,
20:45 mais il se demande quand la chose pourra se produire.
20:48 Et au fond, il est à ce moment-là fragile
20:51 parce qu'il reste un personnage très envié, très jalousé,
20:55 qui a beaucoup de rivaux qui se préparent eux aussi
20:57 pour la succession du général,
20:59 mais il est faible parce qu'il est éloigné du pouvoir.
21:01 Il n'a plus tous les réseaux.
21:02 - Vous vous souvenez de cette période, Jacques ?
21:04 - Oui, je me souviens de cette période.
21:05 Je me souviens surtout au-delà du crime de Markovitch,
21:08 de la façon dont le président Pompidou a été sali dans cette affaire.
21:14 On le sent d'ailleurs dans votre livre.
21:15 Et ce qui m'a frappé, ce que je savais pas,
21:17 c'était qu'il n'a pas été soutenu par De Gaulle.
21:22 De Gaulle l'a quasiment ignoré,
21:23 il a même retenu son envie de le défendre.
21:27 - Je vous donne le détail.
21:28 C'est-à-dire que le principal collaborateur de De Gaulle,
21:31 on est en le week-end de la Toussaint,
21:33 De Gaulle était à la boisserie, Trico, donc Bernard Trico.
21:36 Il récupère avec Marcelin et Capitan,
21:38 qui sont des ennemis de Pompidou, toutes les informations.
21:42 Il les porte à De Gaulle.
21:43 Et De Gaulle, considérant que la famille Pompidou a des relations,
21:46 non pas avec le showbiz, mais avec les artistes,
21:48 tout ça, finalement, ne serait pas totalement étonnant.
21:51 Et il laisse faire ce qu'il n'aurait jamais dû laisser faire, au fond.
21:54 - Il n'aurait jamais dû laisser faire,
21:55 mais je précise sur la base de mon enquête
21:57 qu'ils ont menti au général De Gaulle.
22:00 C'est-à-dire que Bernard Trico et Capitan, le garde des Sceaux,
22:04 ont noirci le tableau en quelque sorte.
22:06 Ils présentent à De Gaulle une situation
22:08 qui est déjà extrêmement détériorée sur le plan judiciaire.
22:11 C'est-à-dire, ils lui disent, il y a un dossier qui est ouvert,
22:13 c'est entre les mains de la justice
22:15 et il y a des éléments qui compromettent Pompidou.
22:17 Et là, De Gaulle a la position qu'on lui connaît,
22:19 qu'il avait déjà eue au moment de l'affaire Ben Barquin.
22:21 C'est-à-dire, il dit, si la justice est saisie,
22:23 il faut laisser travailler la justice.
22:24 Donc, d'une certaine façon, c'est à son honneur,
22:26 mais Pompidou ne sait pas que les principaux collaborateurs de De Gaulle
22:30 lui ont menti et donc Pompidou va nourrir une immense rancœur
22:34 envers le général en disant,
22:36 mais donc, le général a cru que c'était possible.
22:38 Et c'est vrai qu'il l'a cru.
22:40 Il l'a cru sur la base de ses préjugés culturels
22:42 dont vous parliez, Guillaume, et qui sont vrais,
22:44 mais il l'a cru aussi sur la base du mensonge du garde des Sceaux
22:48 et du secrétaire général de l'Élysée de l'époque,
22:50 ce qui n'est pas rien.
22:50 - Pardonnez-moi, donc le grand test, Jacques l'expert,
22:55 les passions humaines, les amitiés,
22:57 la mécanique impitoyable de la gendarmerie,
23:00 mais c'est une mécanique, vous le verrez.
23:03 Je ne dis pas qu'elle va dérailler,
23:04 parce que je ne vais pas dire la fin du livre de Jacques,
23:08 mais il se passe des choses qui sont évidemment imprévues.
23:10 Avec Hervé, vous trouverez cette affaire,
23:13 qui est la grande affaire justement de la Ve République naissante.
23:17 Tous les détails sont là,
23:18 puisque c'est la déclassification des dossiers qu'on ne connaissait pas,
23:21 et notamment la partie qui était couverte, en tout cas par Roland Dubas,
23:25 puisqu'il était donc l'avocat de Markovitch,
23:27 et qu'il a eu la gentillesse de vous donner la possibilité d'y avoir accès
23:33 lors d'un dîner, il avait 100 ans ce jour-là,
23:36 et c'est grâce à ce dîner où vous l'avez convaincu,
23:38 alors que lorsque vous étiez au monde, vous l'avez bien balancé,
23:41 et bien que vous avez pu écrire ce cadavre sur la route de Délizet,
23:46 donc les derniers secrets de l'affaire Markovitch.
23:47 Il y a tous les détails dans le livre d'Hervé.
23:51 Je vais vous proposer d'autres livres ensemble.
23:53 Alors un que vous connaissez, que j'ai choisi,
23:55 parce que vous avez beaucoup travaillé pour Sonatine,
23:58 pour une dizaine de romans, c'est Hilary,
24:01 qui est un Anglais qui vient de publier Omerta,
24:03 qui est l'un des plus grands auteurs de Polar aujourd'hui,
24:06 et c'est vraiment le magicien de la mafia, lui, dans un autre registre.
24:11 Là, c'est un choix que j'ai fait, vous conclurez tout à l'heure,
24:15 vous le connaissez bien. – C'est un bon choix.
24:16 – C'est un bon choix. – Oui, il a fait des livres exceptionnels.
24:18 – Lequel est le meilleur ?
24:20 – Moi, j'aime beaucoup Les Apparences.
24:22 Il y en a deux que j'aime beaucoup, c'est Vendetta qui est son second,
24:25 et Les Apparences qui, je crois, est son premier,
24:27 qui sont des livres qui sont dans le panthéon du Polar pour moi.
24:31 – Voilà, et en plus, ce qui est étonnant dans le cas d'Hilary,
24:33 c'est que c'est via son éditeur français
24:36 qu'il est devenu un auteur mondial.
24:38 Grand auteur, justement, de romans,
24:42 c'est l'espagnol Antonio Muñoz Molina, T'es pas dans l'escalier.
24:46 C'est un chef-d'œuvre absolu que nous vous recommandons
24:48 grâce à Fabrice Gabriel, qui est un peu notre conseiller littéraire.
24:51 Quand je dis un peu, beaucoup notre conseiller littéraire,
24:53 et on le remercie.
24:55 Jean-Félix de la Ville-Baugé, magnifique, c'est aux éditions Télémac.
25:01 C'est un livre qui tourne autour du Rwanda,
25:04 avec un témoignage qui est celui d'une femme.
25:08 Colette Félousse, évidemment, nous parlons souvent
25:11 en matière de littérature de Marguerite Duras,
25:13 nous l'avons même citée ici, le petit foulard de Marguerite Duras.
25:18 C'est un témoignage d'amitié de cette femme,
25:21 qui, vous savez, est une des grandes dames de la littérature
25:24 et qui a fini sa vie à Trouville,
25:25 dans ce bâtiment des Roches-Noires, face à la mer.
25:29 Et puis enfin, pour ceux qui aiment la montagne,
25:34 s'il reste de la neige, et j'espère qu'il va rester de la neige,
25:39 voici donc ce livre publié aux éditions Dargaud,
25:45 qui s'appelle "Mur, le génie des alpages".
25:49 C'est absolument magnifique, c'est l'intégrale.
25:53 C'est une préface de Jean-Philippe Mercier.
25:56 Et le voici, cette bande dessinée.
26:04 Merci à tous les deux.
26:06 La dernière question, elle est toute simple,
26:08 il faut conclure et conclure très vite.
26:11 Le meilleur polar que vous ayez jamais lu ?
26:14 - C'est un auteur qui s'appelle Stevens.
26:17 Deux choses, on a le droit d'eux.
26:18 - Vous avez le droit à deux choses.
26:20 - Donc l'œuvre de Simnon et notamment,
26:24 pas forcément avec mes grès,
26:25 toutes les escaliers de fer, le chat, etc.
26:28 sont exceptionnels.
26:30 Et dans les polars plus récents,
26:32 il y a un livre que je conseille à tout le monde
26:34 qui s'appelle "Au-delà du mal",
26:36 d'un auteur qui est paru aussi chez Solatine,
26:39 un auteur qui s'appelle Stevens,
26:40 qui est dans l'univers des serial killers,
26:43 ce qui se fait de mieux, on ne trouve pas mieux.
26:45 - Hervé ?
26:45 - Écoutez, moi, j'ai des goûts assez classiques.
26:48 Donc moi, j'aime Sherlock Holmes.
26:52 Donc toute l'œuvre de Conan Doyle,
26:54 qui pour moi est vraiment un grand écrivain
26:57 et qui a l'art de poser des énigmes et de les résoudre.
27:01 Donc je mets tous les Sherlock Holmes.
27:04 Et puis, je ne sais pas si vous rangez ça dans les polars,
27:07 mais moi, je suis un fanatique du parrain.
27:10 Donc Mario Puzo, pour moi, c'est un livre de référence.
27:14 Il n'y a pas d'énigme criminelle,
27:16 mais il y a un récit criminel.
27:19 Et le film que l'on sait et tout ce qu'on lui doit,
27:24 Mario Puzo, pour moi, c'est dans le Panthéon.
27:26 - Et d'ailleurs, vous retrouverez, et ce sera le mot de la fin,
27:29 vous retrouverez cette ambiance,
27:30 évidemment, autour de l'affaire Markovitch,
27:32 la fascination peut-être de Delon
27:34 et d'une partie du cinéma pour les Truands.
27:36 Sur le parrain, vous savez que les Truands
27:38 étaient extrêmement proches du tournage de Coppola,
27:41 avec des pressions considérables.
27:43 Et dans l'entourage de Delon,
27:44 qui a passé son enfance dans la cour de Fresnes,
27:47 il a toujours eu, il a toujours reconnu
27:50 une sorte de fascination pour les gens du milieu,
27:52 même si le mystère reste entier.
27:56 C'est justement le charme du bonheur des livres.
27:58 Merci Hervé d'être venu.
28:00 Merci Jacques, on était ravis de converser avec vous.
28:03 Et on se retrouve bientôt sur Public Sénat.
28:05 Boum !
28:06 [Musique]

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