Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00 Ravie de vous retrouver. Pour les informer, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30
00:06 sur France Info avec évidemment Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:08 Bonjour Sadia.
00:09 Et nous informer du jour, Alex Bouyague, éditorialiste politique à France Info TV
00:13 et l'interview politique tous les matins sur France Info TV à 7h45 précisément.
00:17 Précise, merci. Bonjour Sadia.
00:19 Bonjour. A vos côtés, Paul Quignot, directeur adjoint de la rédaction de Libération. Bienvenue Paul.
00:23 Bonjour.
00:24 Renaud Delis, on va commencer par évoquer la riposte du gouvernement contre l'extrême droite
00:28 après le meurtre du jeune Thomas.
00:30 Et oui, donc après le meurtre du jeune Thomas dans cette commune de Crépole,
00:34 on a assisté d'une part à une polémique politique attisée en particulier par l'extrême droite
00:38 qui dénonce l'impuissance publique du gouvernement et d'autre part à des manifestations
00:43 de mouvements dits d'ultra droite, notamment dans la ville de Roman-sur-Isère, voisine de Crépole.
00:48 À l'endroit des mouvements d'ultra droite, justement, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
00:53 a annoncé hier la dissolution, en tout cas qu'il enclenchait le processus de dissolution
00:56 de plusieurs de ces mouvements.
00:59 Et puis, lorsqu'hier à l'Assemblée nationale, une députée du RN, Michèle Martinez,
01:04 a de nouveau accusé le gouvernement en ces termes et interpellé Éric Dupond-Moretti de la sorte,
01:10 je la cite "la barbarie se déchaîne dans notre pays, cet ensauvagement n'épargne plus aucun endroit en France".
01:16 Voici ce qu'a répondu le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
01:20 Vous préférez en réalité opposer la France rurale et tranquille, catholique et blanche,
01:27 à la France des cités, la France des Mohamed, des Mouloud et des Rachid.
01:34 Nos frères juifs ont peur, nos frères musulmans ont peur aussi.
01:40 Vos propos sont incendiaires et ils amènent dans la rue les militants de l'ultra droite
01:46 pour être crédibles, chasser de vos rangs les gudards, les identitaires, les nazions, les racistes, les antisémites.
01:56 Les députés du RN ont donc quitté l'hémicycle.
01:58 Marine Le Pen a annoncé qu'elle entendait porter plainte à l'endroit du garde des Sceaux.
02:04 Est-ce qu'effectivement il n'y a plus aucun lien aujourd'hui, comme le répète Marine Le Pen,
02:08 entre le RN, ou d'ailleurs le mouvement Reconquête d'Éric Zemmour,
02:12 et puis ces groupuscules dites d'ultra droite qui manifestent violemment dans les rues ces derniers jours ?
02:19 Et puis est-ce que la réplique de l'exécutif sur cette polémique politique,
02:23 et notamment celle du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti hier, est efficace et judicieuse ?
02:30 Alex Bouyagué ?
02:31 Sur le fond, moi je suis assez d'accord avec ce qu'a fait Eric Dupond-Moretti hier à l'Assemblée nationale.
02:35 Mettre l'accent finalement, le doigt, là où ça fait mal pour Marine Le Pen, c'est plutôt malin.
02:41 Et c'est vrai que Marine Le Pen, on sent qu'elle doit toujours se dépatouiller avec les origines de son parti,
02:46 essayer d'expliquer que tout va mieux.
02:48 Or, on sait qu'effectivement, il y a des liens, de la porosité qui perdurent entre son parti, son entourage,
02:54 et certains groupuscules d'extrême droite.
02:56 En revanche, sur la forme, même si Eric Dupond-Moretti est un orateur de grand talent,
03:02 je ne suis pas tout à fait convaincue.
03:04 Parce que d'une part, il victimise Marine Le Pen, qui peut après avoir le beau rôle en jouant à la vierge et le faroucher,
03:12 en disant "le méchant c'est lui, c'est pas moi".
03:15 Ça crée un incident, et on sent que c'est programmé pour faire un incident.
03:20 Et c'est contre-productif parce que finalement, qui parle aujourd'hui à la ruralité ?
03:26 Qui parle aujourd'hui à ces Français qui se sentent délaissés ?
03:29 Eh bien, c'est Marine Le Pen.
03:31 Et c'est vrai que cette technique, ce verbe haut d'Eric Dupond-Moretti, il a fait un flop.
03:38 On se souvient, au Régional, en 2021, il avait été extrêmement...
03:44 Il était candidat dans les Hauts-de-France, et il avait eu cette tactique-là de stigmatiser...
03:49 Il y a plusieurs ministres en plus candidats dans ce pays.
03:51 Exactement, de stigmatiser en permanence sur le terrain la Rassemblement National.
03:54 À l'arrivée, la liste... Eric Dupond-Moretti, il a fait un flop.
03:57 Donc je pense que c'est totalement dépassé, aujourd'hui, sur la forme de s'exprimer comme ça.
04:03 On continue de parler de la réplique du gouvernement face à l'extrême droite
04:07 après le meurtre du jeune Thomas, juste après le Fil-Info, à 9h10.
04:11 Mathilde Romagnon.
04:12 Le tabac, c'est 200 morts par jour.
04:15 On doit réagir, affirme ce matin Aurélien Rousseau, ministre de la Santé.
04:19 Il était l'invité du 8.30 France Info,
04:22 et il a défendu le nouveau plan contre le tabagisme du gouvernement.
04:26 Le prix du paquet de cigarettes passera à 12 euros en 2025,
04:30 puis à 13 euros courant 2026.
04:33 Une transparence totale sur les marges des industriels et des distributeurs,
04:37 c'est ce que demandent 4 organisations de défense des consommateurs à Emmanuel Macron
04:42 face à la hausse des prix de l'alimentaire.
04:45 Selon Famille Rurale, l'une des associations signataires,
04:48 les profits n'ont jamais été aussi importants dans l'agroalimentaire.
04:52 Pourra-t-il rester ministre de la Justice ?
04:56 Eric Dupond-Moretti sera fixé sur son sort cet après-midi à 15h,
04:59 précise après la décision de la Cour de justice de la République.
05:02 Le garde des Sceaux est accusé de prise illégale d'intérêt.
05:06 Le pape François annule son déplacement à la COP28 de Dubaï.
05:10 Le souverain pontife de 86 ans devait s'y rendre pour la première fois
05:15 à ce sommet des Nations Unies pour le climat,
05:17 mais il doit se reposer selon le Vatican après des symptômes grippeaux.
05:22 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis,
05:36 avec Alix Bouiaguet, aussi éditorialiste politique à France Info TV,
05:39 et Paul Quignot, directeur adjoint de la rédaction de Libération.
05:42 Paul, est-ce que la récupération politique que fait l'extrême droite,
05:47 le RN, la Reconquête, après le meurtre du jeune Thomas,
05:51 fonctionne dans l'opinion publique ?
05:54 C'est difficile à dire, mais c'est à craindre que oui.
05:58 On sait que le terrain est fragile et que l'extrême droite a le vent en poupe.
06:04 En France, on l'a vu aux dernières élections,
06:07 on voit les sondages sur les prochaines européennes,
06:09 on le voit partout en Europe, on voit ce qui s'est passé aux Pays-Bas récemment,
06:13 ce qui s'est passé en Irlande.
06:15 Donc oui, il y a un terrain qui est fragile.
06:17 C'est pour ça qu'il faut faire très attention,
06:19 parce que les groupes dont on parle sont effectivement des groupes d'ultra-droite,
06:24 qui véhiculent une idéologie néo-nazie, raciste.
06:28 Donc bien sûr qu'il faut faire très attention.
06:30 Et c'est là où la stratégie du gouvernement, je trouve, n'est pas complètement claire.
06:34 Ce qu'a dit Eric Dupond-Moretti, je n'ai pas grand chose à redire là-dessus.
06:39 Oui, il reste des liens entre ces mouvements d'ultra-droite violents,
06:44 encore une fois racistes, antisémites, et le Front National.
06:47 Sans doute moins qu'il y a 25 ans, mais il en reste.
06:51 Il y a des liens, il y a des personnalités qui continuent de se fréquenter
06:54 entre le parti officiel et ces groupuscules.
06:57 Et où je trouve que la stratégie n'est pas complètement claire,
07:01 c'est que cette fermeté-là, verbale, y compris la stratégie d'Armanin,
07:07 sécuritaire, d'interdiction, elle est nécessaire.
07:12 Mais où je trouve qu'il reste un flou, c'est qu'on a aussi entendu parler,
07:16 il y a quelques mois, de décivilisation.
07:19 Et tout ça n'est pas clair.
07:22 On a bien vu aussi qu'entre le président et Elisabeth Borne,
07:25 quand Elisabeth Borne a fait référence au fondement pétenniste du Front National,
07:29 Emmanuel Macron a pris ses distances.
07:32 Donc voilà, il y a un flou dans la stratégie d'opposition,
07:37 qui à mon avis n'est pas saine.
07:40 – En fait, je pense que, effectivement, par rapport à ce danger qui est manifeste,
07:44 il faut mettre en avant une stratégie assez complète et complexe.
07:49 C'est-à-dire que la simple condamnation morale ou historique de l'extrême droite,
07:53 on le sait, ça ne fonctionne pas.
07:54 Mais ce n'est pas ce que fait d'ailleurs l'exécutif,
07:56 parce que dans le même temps, Olivier Véran, qui était d'ailleurs invité de France Info hier,
07:59 lui est allé à Crépole, il s'est affiché, il a affiché sa proximité avec la population locale.
08:03 C'est ce qu'a essayé de faire aussi le gouvernement,
08:05 en prenant en compte la dimension traumatique, évidemment,
08:09 de cet événement, du meurtre du jeune Thomas.
08:12 Il y a aussi un discours et une pratique assez sécuritaires de la part de ce gouvernement,
08:17 et notamment du ministre de l'Intérieur.
08:18 Après que le gouvernement en place ait à répondre de sa politique publique
08:22 en matière de sécurité, c'est légitime bien sûr.
08:24 Mais ce qu'a essayé de faire, me semble-t-il,
08:26 pour compléter cette stratégie Éric Dupond-Moretti avec son intervention d'hier,
08:29 c'est de souligner le continuum idéologique, d'une part,
08:32 entre ce qu'on appelle l'ultra-droite et les mouvements d'extrême droite,
08:35 comme le Rassemblement National et Reconquête d'ailleurs,
08:37 qui émargent à la même crèmerie, si j'ose dire,
08:40 et puis le double langage du Rassemblement National.
08:43 C'est très intéressant.
08:44 Par exemple, là on n'est pas dans le passé, on est avant-hier,
08:48 on n'est pas dans l'histoire du RN.
08:49 Quand on écoute Jordan Bardella, le président du Rassemblement National,
08:51 invité des 4 vérités avant-hier à France 2,
08:54 il condamne les défilés, les manifestations violentes
08:58 de ces groupuscules d'ultra-droite.
09:00 Je le cite, "on ne répond pas à la violence par la violence,
09:02 par des expéditions punitives et des milices privées".
09:05 Et presque dans la même phrase, il ajoute derrière, il explique,
09:08 "il y a un lien évident entre l'ensauvagement de notre pays
09:11 et notre incapacité à maîtriser les flux migratoires",
09:14 un lien évident, "il y a dans notre pays une haine qui monte dans la jeunesse,
09:18 dans une jeunesse largement issue de l'immigration,
09:21 qui se comporte", je continue de citer Jordan Bardella,
09:23 "chez nous, comme les ressortissants d'un État étranger
09:26 qui est et combat ce que représente la France".
09:29 C'est exactement ce que disent les gros bras de l'ultra-droite
09:33 qui défilent dans la rue au slogan de "Islam hors d'Europe",
09:37 notamment, et quelques autres.
09:38 C'est-à-dire qu'il y a un double langage du RN,
09:40 qui en façade, effectivement, contente bien entendu ce type de comportement,
09:44 mais légitime et valide totalement le discours de ces militants dits d'ultra-droite.
09:49 Juste un mot d'ailleurs sur ce terme, ultra-droite,
09:51 il faut bien comprendre que ultra-droite, extrême-droite,
09:54 il n'y a pas d'opposition idéologique,
09:56 ce sont des synonymes d'un point de vue logique.
09:59 Le projet, si je veux dire, le programme, comme on disait déjà,
10:01 s'il y a un programme commun, ce qui change, c'est évidemment la méthode,
10:04 parce qu'effectivement ces groupuscules d'ultra-droite
10:06 revendiquent la violence, eux, ils ont un culte de la violence qu'ils affichent,
10:10 ce qui n'est pas le cas des mouvements d'extrême-droite
10:12 qui se présentent aux élections.
10:13 Et ce terme d'ultra-droite, en fait, il est né,
10:15 non pas d'ailleurs pour des raisons politiques
10:17 ou pour poser un distinguo idéologique,
10:19 mais ça remonte à 1994, lorsqu'une réforme des renseignements généraux
10:23 a interdit aux services de renseignement,
10:26 donc aux renseignements généraux, de suivre les activités des partis politiques,
10:28 des partis politiques légaux.
10:30 En l'occurrence, c'est parce qu'un inspecteur des RG
10:32 avait été piqué, en quelque sorte, en train d'écouter
10:35 un conseil national du Parti socialiste, à l'époque.
10:38 Et bien, donc, les RG ont eu interdiction de suivre, ensuite,
10:42 les partis politiques, qu'ils soient d'ailleurs y compris
10:44 d'extrême-gauche ou d'extrême-droite.
10:46 Et donc, ils ont inventé, les services, cette qualification d'ultra-droite
10:50 pour désigner les groupuscules activistes, potentiellement terroristes,
10:56 qui ne relevaient pas des catégories de partis
10:58 qui se présentent aux élections.
10:59 Donc, c'est une différence qui ne tient pas à la nature idéologique,
11:03 ce qui explique le continuum, sans parler, effectivement,
11:06 des parcours d'un certain nombre d'individus qu'on a retrouvés
11:09 des deux côtés, soit dans ces mouvements dits d'ultra-droite,
11:12 soit dans les partis d'extrême-droite.
11:14 – Alex ?
11:15 – Moi, il me semble quand même qu'on passe beaucoup de temps,
11:17 et le gouvernement aussi, à parler de récupération politique.
11:21 Est-ce que Marine Le Pen en fait trop ? Est-ce qu'elle attise les haines ?
11:24 Mais, en fait, j'ai l'impression que cette récupération politique,
11:27 elle en vient à occulter l'essentiel.
11:29 L'essentiel, c'est ce sentiment qui existe aujourd'hui en France,
11:33 c'est le sentiment de l'impuissance de l'État depuis des décennies,
11:37 le sentiment qu'il y a aussi, et toujours, de moins en moins, certes,
11:41 mais une forme de déni, et que conséquence, les Français,
11:45 ils considèrent que ce qui arrive, finalement,
11:48 c'est la faute de l'État qui n'est pas assez ferme.
11:50 En fait, le point principal de ce qui est en train de se passer à Crépole,
11:55 et puis de ses réactions, c'est quand même ce qui est en train
11:58 de se passer dans les zones rurales.
12:00 Le fait que ça illustre cette nouvelle délinquance qui émerge,
12:05 avant qui était cantonnée à la périphérie des villes,
12:09 maintenant qui se retrouve dans ces ruralités,
12:11 où il y a de plus en plus de délinquances, de plus en plus d'insécurité,
12:14 de plus en plus de trafic de drogue.
12:16 Mais ce constat-là, il n'est pas attisé par l'extrême droite ?
12:19 Oui, mais une fois qu'on a dit que c'est de leur faute,
12:23 il y a des faits, en fait. Revenons aux faits,
12:26 revenons à ces territoires qui se sentent totalement abandonnés.
12:29 Alors certes, Emmanuel Macron a mis plus de policiers,
12:32 il met plus de magistrats, il met plus de gendarmes sur le terrain.
12:36 Mais les Français ont toujours le sentiment,
12:39 et c'est ce qui ressort d'ailleurs...
12:41 Ils ont le sentiment que la réponse pénale n'est toujours pas à la hauteur,
12:46 que finalement ces jeunes vont être condamnés,
12:49 et puis dans deux ans, six mois, ils seront sortis,
12:51 et qu'il y aura eu un mort.
12:53 Il faut dénoncer cette stratégie qui consiste à dire
12:55 que la réponse pénale n'est pas toujours suffisante, etc.
12:57 Je ne dis pas que tous les problèmes sont réglés,
13:00 mais je trouve compliqué de mettre sur le même plan
13:04 des faits de violence qu'il faut condamner,
13:07 et ce qui s'est passé à Crépeaule est évidemment condamnable,
13:10 et la réaction de groupuscules d'extrême droite
13:13 qui veulent se faire justice, qui veulent aller casser de l'arabe,
13:17 tout simplement, il faut aussi dire les choses,
13:20 pour des raisons idéologiques, politiques.
13:24 Attention de ne pas mettre tout sur le même plan.
13:28 – Ce qui est extrêmement frappant et inquiétant d'un point de vue politique,
13:31 c'est que le président d'un parti comme l'Éryc Ciotti
13:33 a été incapable de dénoncer dans un premier temps ses comportements,
13:36 qui effectivement, se faire justice ou aimer,
13:38 ça veut dire appeler à la vengeance,
13:39 c'est produit de la part de ces groupuscules.
13:41 Mais effectivement, il y a des faits, il y a une réalité,
13:43 et d'abord ce drame du meurtre du jeune Thomas,
13:45 mais il faut rappeler aussi que contrairement à ce qu'a dit l'extrême droite
13:48 pendant un certain nombre de jours, l'enquête est en cours,
13:51 il y a déjà eu des interpellations, il y a neuf mises en examen
13:54 pour meurtre en bande organisée.
13:57 On a entendu aussi un certain nombre de responsables politiques d'extrême droite dire
14:00 "Oh là là, le gouvernement ne manifeste aucune émotion, il n'y a pas d'hommage",
14:04 il y a eu une minute de silence à l'Assemblée nationale,
14:07 contrairement à ce que prétendaient justement ceux qui soufflent sur les braises.
14:11 – Hier.
14:12 – Les braises, oui, hier, parce qu'il y avait une séance à l'Assemblée nationale hier,
14:15 il n'y en a pas eu ce week-end,
14:16 parce qu'il n'y avait pas de séance à l'Assemblée nationale.
14:18 – Et Olivier Véran a expliqué qu'il est arrivé plus tard à 9 jours,
14:22 parce que la famille avait besoin de…
14:23 – Il y avait une séance la semaine dernière.
14:24 – Oui mais, quelle que soit, on voit bien, quelle que soit de toute façon l'attitude,
14:29 les décisions, les déclarations, les renforts de police,
14:32 les déclarations, l'affichage du gouvernement,
14:35 la dénonciation évidemment de ce fait,
14:37 ça sera toujours insuffisant pour une frange de l'extrême droite
14:40 qui dira effectivement "ça arrive trop tard, c'est pas assez, regardez".
14:43 Parce que ça participe de cette volonté de scinder,
14:46 de communautariser le pays en essayant justement de fracturer.
14:51 Donc évidemment que le premier problème auquel il faut s'attaquer,
14:53 c'est l'indélinquance, c'est la criminalité.
14:56 En l'occurrence, on peut…
14:57 et que le gouvernement a à répondre encore une fois de sa politique publique en la matière,
15:01 mais attention aux apprentis sorciers qui soufflent sur les braises
15:06 dans un but bien précis.
15:07 – On s'arrête une petite minute, le temps du Fil info à 9h20 de Mathilde Romagnon
15:11 et on revient après.
15:12 [Générique]
15:13 Le ministre de la Justice sera fixé sur son sort cet après-midi,
15:17 la Cour de justice de la République rend sa décision à 15h.
15:21 Concernant Éric Dupond-Moretti, il est accusé de prise illégale d'intérêt,
15:25 la place du garde des Sceaux au gouvernement est menacée.
15:29 D'ici la fin de l'année, on va rouvrir 3000-4000 lits dans les hôpitaux.
15:33 La promesse ce matin sur France Info du ministre de la Santé Aurélien Rousseau.
15:37 Il assure que des recrutements sont en cours face au manque de personnel à l'hôpital.
15:42 En ce dernier jour de trêve dans la bande de Gaza,
15:46 un nouvel échange entre otages du Hamas et prisonniers palestiniens est attendu aujourd'hui.
15:51 Hier, 12 otages dont 10 Israéliens ont été libérés.
15:56 Et puis en Ligue des champions de football,
15:58 le PSG a terminé son match d'hier contre Newcastle sur un nul un partout.
16:03 Ce soir, Lens se rend à Londres pour son match retour contre Arsenal,
16:08 match gagné à l'aller par les sangs et or.
16:11 Les informer continue avec Alix Bouyagué, éditorialiste politique à France Info TV,
16:27 avec Paul Quignot, directeur adjoint de la rédaction de Libération.
16:31 Renaud Delis, à la veille de la COP 28, Emmanuel Macron annonce vouloir mettre le paquet sur l'éolien en mer.
16:37 Et oui, c'était hier lors des assises de l'économie de la mer réunies à Nantes.
16:40 Le chef de l'État qui annonçait dans le droit fil d'un mouvement enclenché il y a déjà plusieurs mois,
16:45 l'État a notamment ouvert, et d'ailleurs depuis le mois de juin, des concertations territoriales,
16:49 pilotées par les préfets sur cette question de l'éolien et plus particulièrement de l'éolien en mer.
16:54 Emmanuel Macron a annoncé hier qu'en 2025, je le cite, l'État va lancer 10 gigawatts,
16:59 c'est-à-dire une dizaine de parcs d'éolien en mer qui entreront en vigueur, dit-il, en 2030-2035,
17:06 avec des conséquences extrêmement positives, y compris sur le plan économique, selon le chef de l'État.
17:13 Quand on parle d'éolien en mer, d'abord on parle de retour en termes d'emplois.
17:17 C'est des centaines d'emplois dès la phase amont, mais ça peut être des milliers d'emplois pendant la construction.
17:24 Ce sera 2,5 milliards d'euros entre 2023 et 2035.
17:29 On a dit qu'il y avait un tiers qui ira pour la pêche, et donc je le dis pour nos pêcheurs,
17:32 l'éolien en mer va nous permettre de financer 700 millions d'euros pour la pêche.
17:37 Alors est-ce que c'est effectivement une trouvaille aussi formidable, l'éolien en mer ?
17:41 On sait qu'il y a donc des inquiétudes en particulier du côté de la pêche, mais pas seulement.
17:45 Et puis la France, d'ailleurs, en la matière, a beaucoup de retard vis-à-vis d'un certain nombre de nos voisins,
17:49 notamment le Royaume-Uni, donc est-ce qu'effectivement l'État met le paquet, en quelque sorte,
17:55 pour rattraper son retard en la matière ?
17:58 Alix ?
17:59 Oui, en tout cas, Emmanuel Macron, il suit vraiment la droite ligne de ce qu'il souhaitait dès 2019,
18:06 parce que son histoire d'éolienne, c'est quand même quelque chose qui visiblement lui tient à cœur.
18:10 Pour lui, l'objectif, c'est vraiment que la France, que les éoliennes deviennent la deuxième source de production électrique
18:17 juste après le nucléaire. C'est un vrai pari, je vais dire un triple pari.
18:23 On l'a entendu, c'est un pari technologique, c'est un pari financier, parce qu'il a choisi les éoliennes en mer,
18:31 ça veut dire que plus on s'éloigne des côtes, plus forcément l'addition est chère.
18:35 Et puis c'est aussi un pari de l'emploi avec la construction.
18:39 Or, on se rend compte quand même que certains industriels expliquent qu'ils rencontrent de plus en plus de difficultés.
18:48 Il y a beaucoup de difficultés sur l'acheminement notamment de la chaîne d'approvisionnement de l'éolienne,
18:54 donc faire parvenir les bons matériaux. Il y a aussi la hausse des taux d'intérêt qui complique les choses.
18:58 Et en fait, en ce moment, il y a beaucoup d'industriels qui renoncent finalement à certains appels d'offres.
19:04 Donc Emmanuel Macron, il s'est lancé dans un grand chantier qui peut effectivement rapporter beaucoup à la France,
19:11 mais qui est un chantier qui est quand même assez aussi périlleux.
19:15 Dernier point, c'est qu'il a choisi un sujet clivant politiquement, on sait.
19:19 Marine Le Pen, elle est contre, Xavier Bertrand, il est contre.
19:22 Enfin, il y a beaucoup de politiques, c'est transpartisans qui sont contre.
19:26 Alors, il a essayé d'avoir une voix, c'est-à-dire il va y avoir une carte qui va être faite en 2024.
19:32 Les discussions ont lieu maintenant jusqu'à la fin avril.
19:35 Et ensuite, il n'y aura plus de débat public.
19:37 Une fois que la carte sera actée, chacun aura ses différents sites et il faudra faire avec.
19:41 Il y a les personnalités politiques qui sont contre ce projet d'éolien en mer,
19:45 mais il y a aussi les pêcheurs, surtout ceux qui sont les plus opposés, Paul.
19:49 Oui, c'est une profession qui a beaucoup manifesté.
19:52 Je sais que ça dépend aussi des endroits et des moments.
19:56 Par exemple, je sais que dans la baie de Saint-Brieuc, où il y a un gros parc qui est en train d'être construit,
20:00 au départ, les pêcheurs étaient pour, ils ont été indemnisés.
20:03 Et aujourd'hui, ils sont contre parce qu'effectivement, il y a eu des mouvements de mobilisation.
20:09 Mais j'ai quand même envie de dire qu'il est grand temps.
20:12 On est hyper en retard. La France a un retard colossal en matière.
20:16 On a le nombre de kilomètres de côte en Europe le plus important.
20:21 Et on est les plus faibles en énergie et en offshore.
20:25 Donc oui, ce que dit Emmanuel Macron, c'est des choses qui auraient dû être dites il y a 15 ans ou 20 ans.
20:32 Et malheureusement, aujourd'hui, effectivement, le tissu industriel français,
20:36 on s'y met, mais tout ça est plutôt fabriqué en Chine que chez nous.
20:40 Donc il y a effectivement un pari économique qui est plutôt intéressant, mais on n'a pas le choix. C'est tout.
20:45 Il ne s'agit pas de mettre tous les œufs dans ce panier-là.
20:49 Il faut travailler sur le mix, mais on n'arrivera pas.
20:53 C'est un des enjeux de la COP qui s'ouvre. On n'arrivera pas à sortir des énergies fossiles
20:57 et à donc être efficaces dans la lutte contre le climat si on ne fait pas ce genre de choses.
21:03 Tous les experts sont d'accord là-dessus.
21:06 L'éolien en mer, c'est une solution, Renaud-Dédy ?
21:08 Oui, sans aucun doute. Il n'y a pas de doute, effectivement.
21:11 L'objectif affiché est extrêmement vicieux. Et enfin, Paul Quignot a raison de le rappeler,
21:15 parce que c'est vrai que la France a tardé. En l'occurrence, il s'agit de produire 10 gigawatts en 2035,
21:20 ce qui serait l'équivalent de la consommation annuelle de 10 millions de foyers en 2035.
21:24 Et d'aller bien au-delà en 2050.
21:27 Mais ce qu'est l'éolien en mer, c'est une solution.
21:30 Ça crée aussi des inquiétudes ou des désagréments en particulier du côté des pêcheurs,
21:33 avec ce risque aussi que les indemnisations, et notamment celles qu'évoquait hier Emmanuel Macron,
21:39 en évoquant de l'argent qui rentrera grâce à l'éolien en mer et 700 millions
21:43 qui pourra aller à destination de la pêche, soient vécues par cette activité
21:46 comme une façon de compenser le déclin de l'activité.
21:48 Ce qui n'est pas satisfaisant, y compris d'un point de vue de satisfaction professionnelle,
21:54 de reconnaissance professionnelle.
21:56 Maintenant, ce qu'il faut aussi voir, c'est que s'il est indispensable et qu'il faut le développer,
22:00 c'est aussi politiquement une façon, me semble-t-il, de contourner un certain nombre d'oppositions
22:06 qui ont été attisées et qui existent dans le pays sur l'éolien sur terre.
22:10 Et on se souvient effectivement de prises de position d'un certain nombre d'élus.
22:13 Je pense notamment au président de la région Hauts-de-France, David Bertrand,
22:16 qui brandissait ce slogan "les éoliennes basta" me semble-t-il, pour résumer son discours.
22:22 Ça y est, il mérite d'être clair.
22:25 Donc il y a de toute façon ces réticences et cette opposition de France de l'opinion
22:28 auxquelles se heurte quand même l'exécutif.
22:32 Merci beaucoup, merci à tous les trois.
22:34 Les éoliennes basta, c'est ce qu'on retiendra ce matin.
22:37 Ah, pasta, non c'est pas ça que je veux dire.
22:39 Non, basta, basta.
22:40 Alex Bouyague, merci beaucoup. Éditorialiste politique à France Info TV.
22:43 On vous retrouve tous les matins pour l'interview politique à 7h45.
22:47 Paul Quignot, merci beaucoup.
22:48 Directeur adjoint de la rédaction de Libération.
22:50 On en profite pour jeter un coup d'œil à la une du jour,
22:53 sur le salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil.
22:57 Un numéro entièrement écrit et illustré par des auteurs et des illustrateurs jeunesse.
23:01 C'est à lire ce matin dans l'Ebay. Merci beaucoup Renaud.
23:03 Merci à vous, Célia.
23:04 Les informations de retour ce soir.
23:06 Renaud Bastin.
23:07 Non, Renaud Toujours. On continue.
23:10 Merci. Les informés sont de retour ce soir à 20h.