LOGEMENT ÉTUDIANT - 3 questions à Éléonore Schmitt

  • l’année dernière
Après que RTL a révélé en exclusivité les chiffres du mal-logement étudiant, Éléonore Schmitt, porte-parole de l'Union étudiante, est l'invitée de Jérôme Florin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 29 novembre 2023 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.

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Transcript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL
00:05 Les trois questions du petit matin.
00:07 Ce loger est un combat pour les étudiants en 2023.
00:11 Un étudiant sur deux mal logé en France d'après l'enquête réalisée par l'Union étudiante que vous nous révélez ce matin sur RTL.
00:17 Bonjour Eleonore Schmitt.
00:20 Bonjour.
00:22 Vous êtes la porte-parole de l'Union étudiante.
00:25 Je précise que c'est la première enquête réalisée sur ce sujet là depuis longtemps.
00:29 Un étudiant sur deux mal logé, ça veut dire quoi concrètement ? Comment vous définissez le mal logement ?
00:35 Alors nous avec l'Union étudiante, on s'est basé sur la définition de l'INSEE du mal logement.
00:42 C'est-à-dire l'absence de domicile personnel, la difficulté d'accès au logement ou encore les mauvaises conditions d'habitat.
00:48 Et donc justement à travers ces données là, on voit par exemple qu'aujourd'hui il y a 6 étudiants sur 10 qui souffrent du froid dans leur logement.
00:55 Un étudiant sur 10 qui vit avec des nuisibles et même 87 000 étudiants qui n'avaient pas de logement encore en cette rentrée et encore dans les premiers mois universitaires.
01:03 Oui 87 000 étudiants sans logement fixe. Donc il y en a même qui dorment au camping ou dans leur voiture.
01:11 C'est ça. Beaucoup d'étudiants qui vivent en camping, qui vivent dans leur voiture.
01:17 Beaucoup aussi qui louent des AirBnB par exemple ou des chambres d'hôtel pour pouvoir se loger.
01:22 Et en plus de ça, il y a toutes les situations qui peuvent paraître peut-être anodines,
01:25 mais d'étudiants qui sont obligés de dormir chez des amis pendant 2-3 mois le temps de trouver un logement.
01:30 Et ça c'est aussi une absence de logement. Donc ça fait également partie du mal logement étudiant.
01:33 Alors vous n'êtes pas un peu large dans vos critères du mal logement parce que vous dites que même vivre chez ses parents c'est parfois du mal logement.
01:39 Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
01:40 En fait aujourd'hui quand on est étudiant, on le considère beaucoup comme des grands enfants.
01:47 Et donc finalement, par exemple, le fait d'être contraint de vivre chez ses parents,
01:50 ça va paraître comme une situation qui peut être tout à fait normale, puisqu'avant tout nous sommes des enfants.
01:56 Mais en fait aujourd'hui, il y a beaucoup d'étudiants qui souffrent justement de cette absence de logement personnel,
02:02 notamment parce que c'est des étudiants qui doivent par exemple faire 2 heures de route pour pouvoir aller à l'université matin et soir.
02:08 Et donc il y a des situations également qui peuvent être très complexes.
02:10 Et donc nous on a demandé aux étudiants justement si c'était un logement qui était volontaire ou contraint.
02:16 Et on retrouve le fait qu'il y a beaucoup d'étudiants, un tiers des étudiants, pour qui c'est un logement qui est contraint.
02:21 Et donc nous effectivement on a pris ce critère en compte.
02:23 Mais ce n'est pas le seul non plus sur lequel on a établi que c'était du mal logement.
02:26 Et là, Ander Schmit, il y a toujours eu malheureusement de la précarité chez les étudiants.
02:31 C'est pire aujourd'hui ?
02:32 La situation de la précarité étudiante aujourd'hui, elle est absolument explosive.
02:39 On savait déjà qu'il y avait un étudiant sur deux qui était contraint de se salarier,
02:43 deux étudiants sur trois qui sautaient des repas, un étudiant sur trois qui renonçait à se soigner.
02:48 Et donc maintenant, avec ce chiffre-là d'un étudiant sur deux qui est mal logé,
02:52 on se rend bien compte qu'aujourd'hui, ça ne suffit plus juste de dire des termes comme ça.
02:57 Il faut aussi mettre des mots sur des situations.
02:59 Et aujourd'hui, il y a une inaction surtout d'ampleur face à cette précarité-là,
03:03 ce qui fait que la précarité est toujours de plus en plus grande.
03:05 Et aujourd'hui, il y a un besoin absolument urgent de pouvoir en sortir.
03:09 Et pour ça, nous, on a besoin de mesures fortes, et c'est pour ça aussi qu'on sort cette enquête-là,
03:13 c'est pour pouvoir alerter sur la situation aujourd'hui que vivent les étudiants.
03:16 Alors, inaction, je précise quand même qu'aujourd'hui, il est possible de manger pour un euro au Crous.
03:22 Là, on ne parle pas de logement, certes, mais on peut manger quand même pour pas cher quand on est étudiant.
03:26 Justement, ce qu'on voit, c'est que certes, les étudiants boursiers sont plus concernés par ces situations de mal logement,
03:35 mais en attendant, c'est quand même un étudiant sur deux.
03:37 Aujourd'hui, il n'y a même pas la moitié des étudiants qui peuvent toucher une bourse,
03:42 c'est seulement un quart des étudiants.
03:43 Donc, on voit bien qu'en fait, cette situation-là, elle dépasse les simples critères de précarité habituel.
03:49 Et donc, aujourd'hui, le repas à un euro, notamment, il n'est pas accessible pour tout le monde.
03:53 Et nous, c'est pour ça aussi qu'on alerte.
03:54 Effectivement, il y a la question du logement, mais en fait, c'est une situation de précarité qui est beaucoup plus large.
03:59 Il faut prouver sa situation de précarité pour pouvoir bénéficier du repas à un euro.
04:04 C'est ça, il y a beaucoup de démarches, et souvent, les étudiants ne les connaissent même pas.
04:07 Et puis souvent, par ailleurs, les étudiants n'ont même pas forcément accès à une zone de restauration,
04:13 en fait, à un euro autour de chez eux, notamment dans les campus délocalisés, par exemple,
04:17 ou même aujourd'hui avec beaucoup de cafétérias, par exemple, qui vont être construites plutôt que des vrais restaurants,
04:21 parce que ça coûterait plus cher.
04:23 - Alors, qui sont les plus touchés par le mal-logement parmi les étudiants ? Ce sont les femmes ?
04:28 - Nous, ce qu'on voit, c'est effectivement que c'est les femmes qui vont être les plus mal logées,
04:33 mais également les étudiants et étudiantes étrangers.
04:36 Donc, on voit, par exemple, que chez les étudiants étrangers, la façon de percevoir, par exemple, son logement
04:42 va être beaucoup plus mauvaise, c'est-à-dire qu'il y a un quart des étudiants étrangers
04:48 qui considèrent que leur logement n'est même pas décent pour y vivre.
04:51 Donc, c'est un chiffre qui est vraiment énorme.
04:53 À côté, c'est 14% pour l'ensemble des étudiants.
04:58 Donc, on voit bien que c'est des étudiants qui vont vivre dans une situation qui est plus précaire.
05:01 Et aujourd'hui, c'est important, justement, d'alerter là-dessus,
05:04 parce qu'on veut encore, par exemple, augmenter leurs frais d'inscription
05:07 dans le passage de la loi "Asile-migration" qui est en examen actuellement à l'Assemblée nationale.
05:12 Et donc, c'est un public qui est déjà fortement précaire et qu'on veut encore plus précariser.
05:17 Donc, c'est important aussi de rappeler aujourd'hui dans quelles conditions est-ce qu'ils vivent en France.
05:21 - Merci beaucoup, Eleanor Schmitt.
05:23 Vous êtes donc la porte-parole de l'Union étudiante.
05:26 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur RTL. Bonne journée.
05:29 - Merci à vous.
05:32 - 6h20. Bonjour Stéphane Boutsoc.
05:35 - Bonjour Nero. Bonjour à tous.
05:37 de la France.
05:38 Merci à vous.
05:38 [SILENCE]

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