Avec Eric Henry, délégué national d’Alliance Police Nationale.
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00:00 Il est 9h15 sur Sud Radio, ça s'est passé hier dans la ville de Romance-Urizer, c'est dans la Drôme, la ville d'où sont originaires
00:07 notamment celui qui est suspecté d'avoir tué le jeune Thomas à Crépole, mais aussi ses coéquipiers si j'ose dire.
00:14 Manifestation de plusieurs dizaines de membres de l'ultra droite, un cortège assez brillant devant le quartier d'où seraient originaires ces jeunes.
00:21 - Écoutez-moi, écoutez-moi ! - Europe, jeunesse, révolution !
00:28 Europe, jeunesse, révolution, slogan bien connu de l'ultra droite, un cortège de gros bras en quelque sorte devant cette cité.
00:36 Cortège qui a dû être dispersé par les forces de l'ordre, que s'est-il passé ?
00:40 On en parle avec notre invité qui nous rejoint sur Sud Radio, Eric Henry, bonjour à vous.
00:44 - Bonjour. - Délégué national d'Allianz, police nationale, plusieurs dizaines de membres de l'ultra droite, dispersés par vos collègues.
00:52 Il y a eu des heurts malgré tout ?
00:54 - Alors effectivement, c'était hier vers 18h, environ 80 individus ont tenté d'envahir le quartier de la Monnet à Romand-sur-Isère.
01:04 Grâce à la mobilisation des policiers du département, de la DROM et de deux unités de forces mobiles,
01:10 mises à disposition dès le début d'après-midi, 20 interpellations ont eu lieu, dont 17 gardes à vue effectuées.
01:16 Alors il y a eu des tirs de mortier, des poubelles avaient été déployées pour faire barrage, mais rien n'a été incendié.
01:22 Par contre, comme on peut l'entendre dans votre reportage, il y a eu des chants, notamment anti-islam.
01:30 - Des chants anti-musulmans, il y avait "Islameur d'Europe" par exemple.
01:34 - La situation est redevenue calme, mais ça reste sous haute surveillance.
01:38 On peut rendre hommage et saluer le travail de mes collègues, qui ont fait vraiment preuve d'un grand professionnalisme,
01:45 qui ont été très consciencieux et qui ont mis fin rapidement à cette manifestation bruyante, qui prononçait des propos extrêmement...
01:57 - Des propos racistes. Alors on va revenir sur les images qu'on peut découvrir ce matin sur les réseaux sociaux,
02:03 qui sont quand même assez stupéfiantes. Ça a mal tourné pour certains de ces manifestants.
02:07 Certains se sont fait appréhender, on va le dire comme ça, par des jeunes des quartiers.
02:11 L'un d'eux aurait été tabassé, on le voit au sol complètement dévêtu.
02:16 On voit aussi des portables pris à certains de ces manifestants d'ultra-droite,
02:20 dans lesquels on peut lire des messages racistes.
02:22 "Ne frappez pas encore de bougnoules", je cite ce qu'on peut y lire, c'est important de le dire, parce que ça s'est passé comme ça.
02:28 On voit même un chef, en tout cas dans ces messages, surnommé "Gros Lardon", ça ne s'invente pas,
02:33 qui donne des ordres, en tout cas dans ces messages.
02:35 La manifestation a été dispersée par vos collègues, ça a beaucoup choqué certains membres de l'ultra-droite,
02:42 notamment cet homme qui s'exprime dans une vidéo ce matin, et qui n'a pas du tout apprécié ce que vous avez fait.
02:48 Mes amis, mes frères, l'heure est grave. Nous avons été humiliés ce soir.
02:53 La police a préféré défendre les racailles plutôt que les français.
02:56 La police a préféré défendre les racailles que les français.
02:59 Qu'est-ce que le policier que vous êtes répond à ce militant d'ultra-droite ?
03:03 Ce que je peux répondre à ce militant, c'est que la police est républicaine.
03:07 La police a été instituée pour l'intérêt de tous, et non pas pour un intérêt particulier.
03:12 Cet intérêt pour tous, cet intérêt général, découle notamment de la Déclaration des droits de l'homme et des citoyens du 24 août 1789.
03:19 Elle agit pour la protection des citoyens, elle lutte contre la délinquance et la criminalité.
03:26 Elle est là pour protéger les plus faibles, pour protéger les institutions.
03:29 Elle n'agit pas selon l'orientation politique, religieuse, l'ethnie, ou l'orientation sexuelle de tel ou tel individu.
03:38 Elle a fait son travail, et son travail c'était justement de maintenir l'ordre public, voire de le rétablir le cas échéant.
03:44 Maintenant, il y a le drame qui s'est passé...
03:50 À Crépole, quand le jeune Thomas a été tué.
03:53 Il y a une enquête excellemment réalisée par nos collègues gendarmes.
04:00 La justice va se prononcer.
04:02 Espérons en tout cas qu'elle soit ferme comme elle doit être ferme à chaque fois qu'il y a des délits et des crimes commis sur notre territoire.
04:08 Je vais faire un petit hommage à M.Colomb.
04:12 Rappelez-vous que lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, au moment où il est parti, il avait dit "Aujourd'hui on vit côte à côte, il ne faudrait pas que demain on vive face à face".
04:19 C'est aussi un enjeu majeur actuellement, éviter justement que ce soit des groupes qui alimentent la haine,
04:29 qui se montent les uns contre les autres, et puis que ça fracture davantage la société française, la République et ses valeurs.
04:35 Donc en tout cas, sur ce qui s'est passé à Crépole, on attend, mais tout le monde attend une réponse ferme de la justice,
04:41 pour envoyer un message à l'encontre des délinquants et des criminels.
04:47 Et le rappel à l'ordre pour tout le monde. Merci Eric Henry d'avoir pris la parole ce matin sur Sud Radio.
04:52 Je rappelle que vous êtes délégué national du syndicat Alliance Police Nationale.
04:56 Sud Radio, dans quelques secondes il sera...