Il menace de mort un maire, et ecope… d’une amende

Sud Radio

Avec Thierry Noguet, Maire (SE) de Montoir-de-Bretagne en Loire-Atlantique  🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴  ▪️ Facebook :   / https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel .   ▪️ Instagram :   / https://www.instagram.com/sudradioofficiel/ . ▪️ Twitter :   / https://twitter.com/SudRadio .     ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr  ##C_EST_DANS_L_ACTU_1-2024-11-23##

Transcript

00:00– Bonjour Thierry Noguet. – Bonjour.

00:02– Soyez le bienvenu sur Sud Radio. – Merci de m'accueillir.

00:05– Vous êtes le bienvenu d'abord.

00:07Vous êtes maire sans étiquette de la ville de Montoir de Bretagne précisément.

00:12Il y a quelque temps, vous avez été menacé de mort par quelqu'un,

00:15de la pire des manières, qui vous a envoyé un message particulièrement violent.

00:18On pourrait le décrire à peu près ?

00:20– Si vous voulez, à cette heure d'écoute, il n'y a peut-être pas lieu de décrire le même,

00:27enfin c'était violent, ça aurait pu être un mail écrit par Daesh ou Al-Qaïda, ça aurait été pareil.

00:34– Alors c'est ce que vous avez cru, c'était très violent,

00:37ça vous a fait tellement peur que vous avez modifié avec votre famille votre vie quotidienne.

00:43– J'ai modifié ma vie quotidienne mais sur injonction de la gendarmerie,

00:47c'est-à-dire que jusqu'à présent, j'exerçais mon activité professionnelle, j'allais en bus,

00:53donc il a fallu que je prenne ma voiture pour aller sur mon lieu de travail,

00:58et puis supprimer tous les accès à mon agenda,

01:02et seule ma secrétaire et ma directrice générale des services avaient accès à mon agenda professionnel de maire.

01:07– D'accord, jusqu'au moment où les autorités ont fini par retrouver l'auteur de ces menaces de mort,

01:13qu'est-ce qu'ils vous ont reproché ?

01:15– Alors à moi, pas forcément, en fin de compte, moi je suis une victime collatérale,

01:20il avait usurpé le mail d'une personne avec qui il travaillait auparavant dans la société Yara,

01:30moi c'est une société que je combats qui rejette du nitrate dans la loire,

01:36et puis qui émet des fumées avec des particules fines,

01:40et qui rejette de la pollution au-delà des normes qui sont établies par l'ADREAL,

01:48et donc moi j'ai combattu cette entreprise et en fin de compte je suis devenu une victime collatérale,

01:53c'est-à-dire pour nuire à son collègue, il a envoyé un mail sur son adresse,

01:58un mail qui m'était adressé, et voilà, donc c'est de la bêtise humaine, une imbécilité,

02:06alors il a fait ça sous couvert, son explication au tribunal,

02:09enfin moi je n'accepte pas, je suis un peu dégoûté, mais bon…

02:13– C'est quoi son explication ?

02:15– Alors son explication c'est que ce monsieur,

02:18alors déjà le personnage ce n'est pas un personnage ordinaire,

02:20puisque ce monsieur aujourd'hui est directeur d'une entreprise dans le Maine-et-Loire,

02:25il dirige 400 personnes, et il prétexte qu'il était en instance de divorce.

02:33– Qu'il n'allait pas bien et que c'est pour ça qu'il a commis cet acte.

02:35– Voilà, et ce jour-là il était fortement alcoolisé,

02:38c'est ce qui s'explique timidement au tribunal,

02:40enfin c'était pathétique quoi, franchement, moi c'est ce qui m'a encore le plus énervé,

02:44franchement, c'est comme ça.

02:47– Vous n'avez pas été convaincu évidemment, il a été condamné, cet homme,

02:50à 4000 euros de dommages et intérêts,

02:52il devra aussi verser 2500 euros à votre épouse, si j'ai bien compris.

02:56Et ce verdict, pour vous, il est loin d'être suffisant ?

03:00– Oui tout à fait, alors moi, comme c'est les nouvelles méthodes de jugement aujourd'hui,

03:05c'est le plaidé coupable, mon statut d'élu n'a même pas été pris en compte,

03:09et c'est ça qui est déplorable,

03:12et donc moi j'aurais souhaité qu'il ait au moins la prison avec sursis,

03:16mais c'est pas nous qui faisons les peines, c'est la justice,

03:20mais là franchement, moi en tant qu'élu,

03:22si c'est comme ça qu'on traite les élus, je suis dégoûté.

03:25Mon collègue Raphaël Salin, qui est maire de Saint-Joachim,

03:28était dans la même session de tribunal que moi,

03:33pour lui, il s'était fait caillasser sa voiture et sa maison,

03:38et pareil, l'identité et la reconnaissance d'élu

03:43n'a pas du tout été prise en compte par le tribunal,

03:47et franchement, quand j'entends tous nos politiciens qui disent

03:51que les maires sont les piliers de la République, etc.

03:54à grands coups ils tapent dans le dos,

03:56il est grand temps dans cette société que le statut d'élu soit reconnu,

04:02et puis la crise d'évocation pour 2026 sur les prochaines élections,

04:06je pense que là, je ne suis pas persuadé qu'on trouvera

04:10des nouveaux candidats ou des gens qui veulent s'engager de nouveau.

04:13– Vous les remplirez quand même la prochaine fois ou pas ?

04:15– Je ne sais pas, j'ai aussi donné le temps de la réflexion,

04:18je m'étais dit, j'attends le procès,

04:20parce que la date du 22 novembre, j'avais coché sur mon calendrier,

04:24mais là je suis tellement dégoûté, je suis écœuré,

04:27donc on va laisser passer un peu de temps,

04:30maintenant il faut que je regarde devant,

04:31il faut que j'arrête de regarder dans mon rétroviseur.

04:33– Mais écoutez, en tout cas, je vous souhaite bon courage,

04:35on espère que ça ne vous arrivera plus.

04:36– Merci pour avoir donné de l'audience à ces petits malheurs des maires,

04:43et j'ai une pensée pour tous les maires qui sont victimes de violences,

04:47et qu'il faut qu'on se serre les coudes.

04:48– Oui, d'ailleurs pour tous ceux qui sont victimes de violences en général,

04:51mais notamment les maires, vous savez, vous êtes la France du coin de la rue,

04:53comme on dit, on en a parlé toute la semaine,

04:56notamment au salon des maires avec Patrick Roger dans La Vérité en face.

04:58– C'est pour ça que ça m'énerve encore plus, puisqu'on nous met en avant,

05:02et au niveau de la justice, on n'est pas forcément reconnus en tant que tels,

05:07donc il est temps de faire quelque chose.

05:09– Mais écoutez, merci en tout cas d'avoir pris la parole ce matin sur ce radio,

05:12j'espère que vous pouvez vous remettre de vos émotions,

05:13c'est le plus important, vous et votre épouse.

05:15– Oui, ne vous inquiétez pas, regardez devant, c'est gentil, merci beaucoup.

05:17– Et reprenez le bus, surtout, vous savez que vous êtes en sécurité,

05:20j'espère en tout cas, et je vous le souhaite.

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